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Pourquoi êtes-vous devenu médecin et quelle a été votre formation ?Je suis devenu médecin par désir de soigner des malades et de comprendre le fonctionnement normal...

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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MA MÉDECINE MA MÉDECINE

“D’abord passionné par les arythmies et la pharmacologie des médicaments antiarythmiques, j’ai développé ensuite

la pharmacologie clinique et les essais de médicaments cardiovasculaires

au CHU Saint-Antoine”

10 | La Lettre du Cardiologue • N° 515-516 - mai-juin 2018

Pourquoi êtes-vous devenu médecin et quelle a été votre formation ?

Patrice Jaillon : Je suis devenu médecin par désir de soigner des malades et de comprendre le fonction- nement normal et pathologique du corps humain.

Ma formation a comporté successivement la clinique cardiologique, l’hémodynamique et l’électro- physiologie cardiaque lors de mon internat dans les hôpitaux de Paris. J’ai ensuite intégré en 1974 l’équipe de pharmacologie du CHU Saint-Antoine.

Lors de mes années de maîtrise de biologie humaine et de diplôme d’études et de recherche en biologie humaine, j’ai développé des modèles animaux d’étude des propriétés électrophysiologiques de médicaments cardiovasculaires. En 1978, j’ai obtenu une bourse américaine pour une formation en pharmaco logie clinique à l’Université de Stanford (États-Unis). Ce séjour a profondément modifié ma vision de la place de la pharmacologie en médecine.

De retour en France, mon objectif a été de développer la recherche et l’enseignement de la pharmacologie clinique. Il fallait à l’époque codifier la méthodologie des essais cliniques des médicaments, et faire recon- naître leur place dans les hôpitaux universitaires français. Mais le plus important restait à faire, car cette activité était “illicite” : pas d’autorisation ni de loi, mais pas d’interdiction non plus ! En 1981-1982, les premiers postes de professeur de pharmacologie clinique ont été créés et la discipline s’est déve- loppée depuis, en intégrant la pharmacocinétique, la pharmaco vigilance et la pharmaco génétique.

Quelles sont les personnalités qui vous ont le plus influencé au cours de votre cursus, et pourquoi ?

P.J. : Les personnalités suivantes ont influencé mon cursus : Alain Vacheron en cardiologie clinique ; Jean- Pierre Bourdarias en hémodynamique ; Paul Puech, Philippe Coumel et Roger Winkle en électrophysio- logie cardiaque ; et Georges Cheymol, Pierre Simon, Jacques Dangoumau en pharmacologie expérimen- tale et clinique.

Quels ont été vos centres d’intérêt et comment ont-ils évolué avec le temps ?

P.J. : Mes centres d’intérêt ont évolué en même temps que mes connaissances. Plus tard, la décou- verte du contrôle génétique de l’activité des enzymes hépatiques a ouvert la voie aux études de pharma- cogénétique développées avec Laurent Becquemont et Tabassome Simon. Cela nous a permis de mieux comprendre la variabilité interindividuelle de la pharmacocinétique, des effets thérapeutiques ou indésirables des médicaments et des interactions médicamenteuses.

UN PARCOURS - UNE CARRIÈRE

Pr PATRICE JAILLON

Pr PATRICE JAILLON

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La Lettre du Cardiologue • N° 515-516 - mai-juin 2018 | 11 Quelles ont été les principales

avancées dans votre domaine durant les 10 dernières années ?

P.J. : Au cours de ces 10 dernières années, ce sont incontestablement les avancées en pharmaco génétique qui ont marqué mon domaine. Elles constituent aujourd’hui une part importante des essais des nouveaux médi- caments dans toutes les pathologies, et des mécanismes impliqués en pharmacovigilance.

Je suis d’ailleurs très fier que 4 de mes élèves soient actuellement praticiens universi- taires-praticiens hospitaliers, participent activement aux recherches sur la génétique des médicaments, et publient dans les plus grands journaux internationaux.

Quels ont été vos principaux apports à la spécialité ?

P.J. : Mes actions qui ont contribué au dévelop pement de la recherche clinique sont mes participations à l’élaboration de la loi du 20 décembre 1988 “relative à la protection des personnes qui se prêtent à des recherches biomédicales” qui a permis l’encadrement de l’éthique et la sécurisa- tion des essais cliniques ; puis à la création des centres d’investigation clinique AP-HP – INSERM (à Broussais en 1992, puis à Saint- Antoine en 1993), qui a véritablement ouvert la voie à la reconnaissance et la réalisation des essais cliniques dans les hôpitaux univer- sitaires français. Depuis, la structuration de ces activités s’est mise en place avec la créa- tion des directions hospitalières de recherche clinique qui sont responsables des centres de recherche clinique, des centres de recherche biologique, des unités de recherche clinique, etc. Parallèlement, la création de l’Associa- tion pour le développement de la pharma- cologie clinique a permis d’aider les jeunes

étudiants pour leurs recherches en DEA puis en Master II.

Dans le domaine de l’enseignement, il fallait répondre à la demande des futurs profession- nels de la recherche clinique. J’ai créé et dirigé, en collaboration avec des collègues hospi- talo-universitaires et des médecins de l’in- dustrie pharmaceutique, plusieurs diplômes d’université de formation des médecins et paramédicaux aux nouveaux métiers de la recherche clinique (investigateurs, Attachés de Recherche Clinique, Techniciens d’Études Cliniques), tout en développant dans mon service la direction des DEA, puis des masters, et la conduite de thèses de doctorat, qui ont représenté pour moi une part essentielle de la transmission du savoir incombant à tout universitaire.

Quelles sont les questions scientifiques ou médicales qui pour vous restent actuellement sans réponse, et comment y remédier ?

P.J. : Parmi les questions incomplètement résolues en cardiologie figurent, à mon avis, les mécanismes de déclenchement des arythmies ventriculaires, et l’étude des facteurs cellulaires et environnementaux en cause dans l’apparition et l’aggravation de l’insuffisance cardiaque.

Comment améliorer la prise en charge des patients dans votre domaine ?

P.J. : Pour améliorer la prise en charge des patients, il faut individualiser au maximum les traitements en tenant compte de la rela- tion médicaments et facteurs génétiques individuels de chacun. Il faut également

mieux prendre en compte les risques d’inte- ractions médicamenteuses et de toxicités cardio vasculaires.

Comment selon vous améliorer l’enseignement aux étudiants et la formation des médecins ?

P.J. : Pour la formation initiale des médecins, rien ne remplacera la formation par les pairs

“au lit du malade” ni les études de cas com- mentés en formation pluridisciplinaire. Par la suite, une formation continue obligatoire des médecins est aujourd’hui indispensable et possible grâce à Internet et aux moyens informatiques, qui permettent les échanges à distance.

Témoignage rédigé par le Pr Patrice Jaillon

Quel livre, quel film, quelle musique, quelle œuvre d’art emporteriez-vous sur une île déserte ?

Livre : Le Comte de Monte-Cristo, d’Alexandre Dumas

Film : Les Tontons flingueurs, de Gérard Lautner

Musique : Les Concertos pour piano et orchestre de Wolfgang Amadeus Mozart

Œuvre d’art : Les aquarelles de William Turner

Une maxime qui vous est chère pour conclure ?

“Savoir faire, faire, faire savoir”

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