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1) La Chine communiste : de la prise de pouvoir à l’application du modèle soviétique (1946-fin des années 50)

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I) Les chemins de la puissance (11) B) La Chine et le monde depuis 1949 (6)

1) La Chine communiste : de la prise de pouvoir à l’application du modèle soviétique (1946- fin des années 50)

1.1) La guerre civile et la mise en place de deux Chines (1946-1949) a) la Seconde guerre civile

b) la victoire de Mao Zedong

1,2) les premières années de la RPC, entre alliance soviétique et expansion régionale a) un développement sur le modèle soviétique

b) un isolement diplomatique mais un acteur de la Guerre froide 1,3) une puissance expansionniste

a) Une puissance discrète face aux territoires défendus par les Occidentaux b) Une puissance offensive à ses marges

2) La Chine de Mao, un communisme original qui s’affirme dans le monde 2.1) Une puissance internationale concurrente de l'URSS

a) un guide des non-alignés

b) la rupture sino-soviétique permettant l'émergence d'une puissance autonome 2,2) Un rapprochement avec les Etats-Unis au début des années 70

a) une détente opportuniste

b) Une puissance géopolitique reconnue 2.3) Un modèle communiste original a) l'échec du "grand bond en avant"

b) la "révolution culturelle" et son influence internationale c) limites et échec économique du modèle

3) Vers une puissance multiforme

3.1) Une modernisation progressive créatrice d'un géant économique a) les "Quatre modernisations" de Deng Xiaoping

b) la révolution écrasée de 1989

c) l'accélération des années 1990-2000

d) succès et limites de la puissance économique chinoise 3.2) Une puissance géopolitique émergente

a) des relations plus ou moins apaisées avec ses voisins b) une puissance asiatique

c) émergence d'un G2 ?

3.3) Une puissance culturelle ? a) le rôle de la diaspora

b) puissance spatiale, sportive et tournée vers le futur c) le développement du tourisme

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II) La Chine et le monde depuis 1949 (6) Affiche 1 p250 « Une Chine affaiblie & dominée »

Photo 2 p251 « La fierté retrouvée d’une grande puissance »

D’une Chine dominée par l'Occident et le Japon à la Chine triomphante des Jeux Olympiques de Pékin en 2008

Comment un tel retournement a-t-il été possible, d'une soumission à une puissance affichée ?

Introduction

la Chine s'impose aujourd'hui comme l'un des deux principaux pôles de puissance de l'espace mondial, cependant l'affirmation de la puissance chinoise s'est opérée de façon très différente de celle des Etats-Unis.

L'histoire de la Chine est en effet plurimillénaire : l'empire chinois est né à la fin du IIIe siècle avant notre ère. A la fin du XVIIIe siècle la Chine avec les espaces directement contrôlés compte 360 millions d'habitants, plus du tiers de la

population mondiale, et en 1820 elle réalise le tiers du PIB planétaire, produisant ainsi plus que tous les pays d'Europe, Russie comprise, réunis.

Pour autant dès le milieu du XVIIIe siècle de nombreux signes de déclin s'accumulent : corruption grandissante, pression démographique et famines, et surtout montée en puissance d'une nouvelle menace, la pression croissante

exercée par les Européens au sud de l'empire. L'impérialisme européen s'affirme au détriment de la Chine et conduit progressivement au délitement de l'empire du Milieu. Les Européens, et les Américains puis les Japonais, imposent à la Chine les

"traités inégaux" qui l'obligent à s'ouvrir toujours plus et la placent sous la domination des grandes puissances étrangères.

Cette domination étrangère sera encore plus accentuée à partir de 1931 avec la conquête japonaise puis l’occupation jusqu’en 1945.

Face à cette domination étrangère, la Chine réagit au sein de deux mouvements politiques : le Parti nationaliste mené par Tchang Kaï-Chek (le Guomindang) et le Parti communiste mené par Mao Zedong. Alliés face aux Japonais ces deux mouvements vont s’affronter à partir de 1945 dans une guerre civile qui verra la victoire des communistes en 1949

Comment la Chine communiste a-t-elle su reconstruire et affirmer progressivement sa puissance tout au long de la seconde partie du XXème siècle ?

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1) La Chine communiste : de la prise de pouvoir à l’application du modèle soviétique (1946-fin des années 50)

Affiche 1 p274 « Propagande, 1952 »

1.1) La guerre civile et la mise en place de deux Chines (1946-1949) a) la Seconde guerre civile

Les oppositions entre nationalistes du Guomindang et communistes qui avaient cessé pendant la guerre contre les Japonais reprennent dès la victoire de 1945 : une seconde guerre civile frappe le pays entre 1946 et 1949.

Le PCC et son Armée Populaire de Libération (nouvel intitulé de l'Armée Rouge chinoise) repoussent puis encerclent les nationalistes. Tchang Kaï-chek et deux millions de personnes doivent alors se réfugier à Taïwan en 1949 où ils installent leur gouvernement.

b) la victoire de Mao Zedong

Texte 5 p257 « La naissance de la RPC »

Le 1er octobre 1949 Mao Zedong proclame la naissance de la République Populaire de Chine (RPC) dont la capitale est Beijing, à cette occasion il déclare :

" Plus jamais les Chinois ne seront un peuple d'esclaves !"

En 1949 existent deux Etats chinois, la RPC et Taïwan, dont chacun se considère comme le seul légitime. La Seconde Guerre mondiale et la seconde guerre civile chinoise ont permis de faire émerger un Etat réunifié et souverain sous la direction du PCC, ouvrant ainsi une nouvelle phase dans l'histoire du pays.

1,2) les premières années de la RPC, entre alliance soviétique et expansion régionale (les années 50)

Photo 1 p262 « Mao & Staline, 21/12/1949 » a) un développement sur le modèle soviétique

La Chine devient alors une "République Populaire" communiste,

transformant et réorganisant l'Etat chinois. Il devient totalitaire sur le modèle du système politique de l'URSS : rôle central du parti unique, présence d'un "chef"

charismatique autour duquel tourne un culte de la personnalité fort, centralisation administrative,... Le symbole du totalitarisme chinois demeure les camps de

travail, ou laogai, toujours en fonctionnement aujourd'hui, qui servent à

"réapprendre" le "travail collectif" aux "éléments divergents".

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Affiche 1 p260 « Coopération sino-soviétique, 1955 »

D'un point de vue économique, la RPC met en œuvre une politique de

planification et d'industrialisation inspirée du modèle soviétique : ainsi, l'accent est mis sur les industries lourdes et sur les villes, comme en URSS, alors que 90% de la population est rurale et vit d'une agriculture de subsistance !

Texte 1 p262 « Traité d’amitié sino-soviétique, 1950 »

Ce système, très inégalitaire et trop peu adapté à la situation chinoise, ne peut fonctionner dans les années 1950 que grâce à une perfusion de devises

soviétiques, accompagnée d'aides techniques venues d'URSS. Ces aides découlent directement de l'accord signé le 14 février 1950 : le Pacte sino- soviétique. En ce sens, la Chine apparaît comme partiellement inféodée à l'URSS, même s'il n'y a pas de vraie satellisation.

b) un isolement diplomatique mais un acteur de la Guerre froide Texte 2 p261 « Taïwan sous protection américaine »

Cependant, la seule grande puissance ayant reconnu la RPC est l'URSS, les Américains et leurs alliés considérant que la "vraie" Chine est la République de Chine, dirigée par Tchang Kaï-chek qui ne contrôle dans les faits que la seule île de Formose (Taïwan). Mais cette reconnaissance permet à Taïwan d'occuper le siège permanent au conseil de sécurité de l'ONU !

Boudée par les puissances occidentales, la RPC n'en est pas moins un acteur de la guerre froide aux cotés des soviétiques. Dans le cadre de la guerre froide, elle exerce une puissance nouvelle à la fois militaire et purement politique, visant à soutenir l'effort d'expansion du communisme et à combattre ouvertement

"l'impérialisme" occidental.

Son soutien au Viêt-Minh (ravitaillement, armes, munitions) face à la France coloniale lors de la guerre d'Indochine (1946-1954) en est une preuve. Son

intervention sera encore plus forte pendant la guerre de Corée entre 1950 et 1953 Dossier p262-263 « La guerre de Corée »

La RPC apparaît alors comme la porte d'entrée des capitaux et des armes soviétiques fournies à l'armée de Kim Il-sung et une armée de "volontaires"

chinois (en fait plus de 250 000 soldats de l'armée régulière) prête main-forte aux Nord-coréens.

La RPC apparaît donc comme une menace militaire, certes seulement régionale, mais capable de tenir tête à la puissante machine de guerre américaine.

Mais la guerre de Corée amorce aussi un développement de l'action politique de la Chine : Mao use d'une propagande extrêmement forte pour dénoncer les exactions américaines et au contraire louer les "volontaires" chinois qui ont "spontanément"

pris les armes pour "sauver" leurs "camarades" communistes du nord de la Corée.

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1,3) une puissance expansionniste

Texte 3 p269 « Entraves au commerce international en 1949 »

a) Une puissance discrète face aux territoires défendus par les Occidentaux

Plusieurs territoires revendiqués par la RPC échappent au contrôle du PCC en 1949, par exemple aux frontières des autres Etats communistes de la Région.

Cependant, la RPC focalise son attention sur quatre zones principales. Les deux premières sont clairement des territoires peuplés de Chinois, mais dans lesquels le PCC n' a aucune influence : la région de Hong-Kong, colonie britannique, et

Formose, qui abrite le gouvernement républicain pro-américain du Guomindang.

Dans les deux cas, la RPC revendique fermement ces territoires, considérant même qu'ils sont illégalement occupés par des puissances étrangères : Mao déclare ainsi les Occidentaux comme les ennemis principaux de la RPC.

Cependant, aucune réelle tentative n'est faite pour récupérer ces territoires, même si les tensions sont vives, surtout dans le détroit de Taïwan.

b) Une puissance offensive à ses marges

Mao se tourne donc vers deux autres territoires qui lui paraissent beaucoup plus faciles à conquérir. Le premier est le Tibet : Etat encore quasi-féodal,

théocratique, le Tibet est sous influence chinoise depuis le XVIIe siècle mais pleinement indépendant à la fin de la guerre.

Les troupes de la RPC l'envahissent entre octobre 1950 et avril 1951. Il devient une province chinoise en 1959 que le PCC sinise rapidement. La RPC est ici pleinement victorieuse : aucun autre Etat ne vient militairement au secours des Tibétains.

Enfin, un dernier territoire attire l'attention des Chinois au début des années 1960, une fois l'annexion tibétaine acquise : ils revendiquent le Nord du Cachemire indien, ce qui entraîne une guerre brève avec l’Inde en 1962. Avec le cessez-le- feu une partie du Cachemire, l'Aksai Chin, est annexée par la RPC : au début des années 1960, cette dernière est bien devenue une puissance régionale majeure, en pleine expansion.

Conclusion

En 1949, malgré la question de Taïwan, la RPC est réunifiée et souveraine sous la direction du PCC de Mao. Ce dernier s’appuie sur l’aide de l’URSS pour devenir durant les années 50 une puissance régionale majeure.

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2) La Chine de Mao, un communisme original qui s’affirme dans le monde

Affiche 1 p279 « La Chine au sein du bloc communiste, 1951 » 2.1) Une puissance internationale concurrente de l'URSS a) un guide des non-alignés

Affiche 1 p272 « La Chine maoïste, soutien des luttes du tiers-monde »

Alors que l'opposition est-ouest structure le monde pendant la guerre froide, les nouveaux pays qui accèdent à l'indépendance dès 1947 (Inde et Pakistan les premiers) commence à se structurer et à créer à partir de la conférence de Bandung de 1955 ce qui deviendra le mouvement des non-alignés.

Dans ce processus d'émergence d'une nouvelle force, la RPC joue un rôle important.

En effet, le premier ministre chinois Zhou Enlai participe à la conférence de Bandung et la Chine encourage par la suite la formation des non-alignés, se présentant alors comme le modèle révolutionnaire anti-impérialiste. De fait cela l'oppose directement à la puissance communiste dominante l'URSS…

b) la rupture sino-soviétique permettant l'émergence d'une puissance autonome Critique de la logique de guerre froide, Mao veut surtout donner à la Chine un communisme original qui ne doive plus rien à l'URSS. Cette recherche de

puissance autonome ne peut que mener à la rupture officielle. Mao condamne les positions de Khrouchtchev notamment pendant la crise de Cuba alors que

Khrouchtchev voit d'un très mauvais œil le tournant paysan chinois de la fin des années 50 en rupture à ses yeux avec le modèle industriel soviétique.

En 1960, l'URSS rappelle ses conseillers de Chine et en juin 1963 Mao rompt tout contact avec l'URSS. Cette rupture sera tout de suite utilisée par Mao pour mettre en évidence son modèle original développé en Chine.

La RPC multiplie les signes d'une puissance politique et militaire qui

devient mondiale dès le milieu des années 1960. La première bombe atomique chinoise explose tout d'abord en 1964, faisant entrer la Chine dans le club très fermé des Etats maîtrisant l’atome à des fins militaires.

Mais la politique de non-alignement a des limites : la Chine s’enferme dans la double dénonciation des Etats-Unis impérialistes et de la traîtrise de l’URSS, ce qui l’isole au niveau diplomatique pendant une bonne partie des années 1960...

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2,2) un rapprochement avec les Etats-Unis au début des années 70 Photo 5 p261 « Mao & Nixon, Pékin 1972 »

a) une détente opportuniste

Leader de la cause tiers-mondiste, dégagée de la tutelle soviétique la Chine n'en reste pas moins isolée dans ce monde bipolaire de la guerre froide.

Elle décide donc de frapper un grand coup en se rapprochant des Etats-Unis au début des années 1970. La "détente" américano-chinoise est symbolisée par la visite de Nixon en RPC en février 1972.

Cette fois, la RPC s’impose clairement au niveau international : elle récupère en octobre 1971 le siège au conseil de sécurité de l’ONU jusque là dévolu à

Taïwan, ce qui lui permet de jouer un rôle nouveau dans les relations internationales.

b) Une puissance géopolitique reconnue

Dégagée de la tutelle soviétique, siégeant au conseil de sécurité et possédant la bombe atomique, la RPC apparaît clairement comme une force géopolitique importante au milieu des 70s. De plus, son modèle de développement, différent du modèle soviétique se veut attractif pour les peuples du monde entier…

2.3) Un modèle communiste original

Photo 4 p261 « Influence du maoïsme en Occident » a) l'échec du "grand bond en avant"

Après la "Campagne des Cent fleurs" (1957), lors de laquelle Mao élimine tous ceux qui sont trop critiques envers lui (400 000 personnes au laogai), il se lance dans le "Grand bond en avant" (1958-1962), en fait l'affirmation d'un

communisme partiellement en rupture avec le modèle soviétique (industrialisation des campagnes et collectivisation des terres avec la création des "communes populaires"). Il s'agissait alors selon Mao "de rattraper la Grande Bretagne en 15 ans", c'est un immense échec, entraînant de graves famines (entre 30 et 60 millions de morts !)

b) la "révolution culturelle" et son influence internationale

Campagne de purges politiques au sein du parti qui va durer près de 10 ans (1966-1976), la révolution culturelle est présentée par la propagande comme un mouvement résolument moderne, destiné à abattre les "Quatre vieilleries" (idées, culture, coutumes et habitudes traditionnelles chinoises).

Grâce à la diffusion du Petit Livre rouge, l'idéologie maoïste traverse les frontières, elle est populaire dans certains pays décolonisés et chez certains intellectuels occidentaux séduits par la nouveauté du discours

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c) limites et échec économique du modèle

Quand Mao meurt le 9 septembre 1976, la Chine a donc retrouvé une partie importante de sa puissance politique et elle joue dorénavant un rôle majeur dans les relations internationales.

Cependant, la politique intérieure de Mao (Grand bond en avant et révolution culturelle) laisse un pays exsangue économiquement et traumatisé

culturellement, totalement à l’écart des grands courants commerciaux mondiaux et de la mondialisation en phase d’accélération.

L’enjeu pour les successeurs de Mao est donc, à la fin des années 1970, de construire une nouvelle puissance économique chinoise.

Conclusion

Après la guerre de Corée, Mao s’émancipe rapidement de la tutelle & du modèle soviétiques en s’appuyant sur les Etats naissants du tiers-monde. Malgré les échecs économiques intérieurs, l’admission de la RPC au conseil de sécurité de l’ONU & le rapprochement avec les USA participent au renforcement de la puissance

diplomatique chinoise

3) Vers une puissance multiforme

Photo 5 p269 « Pudong, Shanghai, 2009 »

3.1) Une modernisation progressive créatrice d'un géant économique Affiche 1 p264 « La réouverture à l’économie mondiale »

a) les "Quatre modernisations" de Deng Xiaoping

Ecarté pendant la révolution culturelle, Deng Xiaoping s'impose à partir de 1978 comme le n°1 du régime.

Conscient du retard économique accumulé pendant la période Mao et inspiré par la réussite économique de ses voisins (Corée du Sud, Taïwan et Honk Kong) il lance des réformes pour faire de la Chine une grande puissance économique mondiale.

C'est ce qu'on appelle la politique des "quatre modernisations", elle débute en 1978 et vise à moderniser 4 secteurs : l'agriculture, l'industrie, la science et la technologie, la défense nationale. Ces modernisations se traduisent par des changements importants voire des ruptures avec le modèle communiste traditionnel : décollectivisation des campagnes, libération des prix, abandon de la

planification et encouragement des entreprises individuelles.

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Ainsi avec Deng Xiaoping, le pays s'ouvre politiquement et économiquement.

D'ailleurs pour attirer les capitaux étrangers, il crée des Zones Economiques Spéciales (ZES) dans les zones côtières puis ouvre tout le littoral chinois aux investisseurs, favorisant l'entrée d'IDE et l'installation de FTN occidentales en RPC.

b) la révolution écrasée de 1989

Photo 2 p265 « Place Tian’anmen, 5 juin 1989 »

Mais cette libéralisation économique ne s'accompagne pas d'une

libéralisation politique. Au moment où tout le bloc communiste se fissure en Europe de l'Est et où toutes les démocraties populaires tombent pacifiquement en Europe de l'Est, la RPC refuse d'accepter une telle évolution.

En effet, les intellectuels et étudiants chinois et notamment des grandes villes littorales demandent une libéralisation politique comparable à la libéralisation

économique. Ils veulent la "cinquième modernisation" = celle de la démocratie et du multipartisme (sur le modèle de la glasnost de Gorbatchev). Pendant le

printemps 89 les manifestations se multiplient dans les villes notamment à Pékin où les étudiants s'installent sur la place Tiananmen…

La répression est terrible. Dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, les chars dispersent brutalement les étudiants de la place Tian'anmen (1800 morts). les dirigeants du mouvement sont emprisonnés ou contraints de fuir à l'étranger.

Après ces massacres les réformes sont mises entre parenthèses jusqu'en 1992.

c) l'accélération des années 1990-2000

Dossier p268-269 « Shanghai au XX° siècle : l’émergence d’une ville mondiale » Deng Xiaoping, lui-même, relance alors la politique libérale, orientant la totalité de l'appareil d'Etat vers la construction d'une "économie socialiste de marché". Les années 1990 apparaissent déterminantes, avec une conquête

progressive de nombreux marchés par la RPC (le jouet, le textile, les industries à faible valeur ajoutée), qui profite des Investissements Directs Etrangers (IDE) et de la main-d'œuvre abondante, docile et bon marché.

La troisième étape, enfin s'ouvre avec l'entrée de la Chine à l'OMC le 11 décembre 2001. Les années 2000 sont le temps du rééquilibrage économique : ainsi, entre 1995 et 2010, les secteurs secondaire (de 41 à 47% du PIB entre ces deux dates) et tertiaire (de 29 à 41% du PIB) sont devenus dominants, au

détriment du secteur primaire.

Au final, entre 1992 et 2011, la croissance annuelle du PIB a atteint un niveau très élevé (de l'ordre de 9%) permettant à la Chine (avec 6,6 milliards de dollars de RNB annuel) de devenir la deuxième puissance économique mondiale derrière les Etats-Unis en 2010.

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d) succès et limites de la puissance économique chinoise Dossier p266-267 «La Chine en Afrique »

Aujourd'hui, cette réussite économique associée à un fort contrôle du Yuan permet à la Chine de constituer des réserves financières importantes, sous le contrôle de l'Etat ou d'entreprises privées.

Elles sont utilisées dans le cadre d'investissements diversifiés. Exemples : le contrôle des ressources minières en Afghanistan, la concession du port du Pirée à Athènes, le développement d'infrastructures en Afrique

Tous ces investissements = des preuves de l'actuelle puissance chinoise au sein de la mondialisation. De nouvelles perspectives s'ouvrent enfin à la Chine : elle veut devenir leader dans les hautes technologies (d'où le contrôle de 90%

des terres rares de la planète, essentielles dans les technologies de pointe, notamment l'aérospatiale) ou dans les énergies renouvelables.

Cependant, la puissance économique chinoise a encore des limites : -elle n'a pas profité à l'ensemble des habitants du pays et la fracture socio-spatiale entre le littoral oriental et les périphéries intérieures apparaît aussi entre les villes et les campagnes

-la pollution des espaces littoraux prend aujourd'hui des allures de catastrophes sanitaires et là encore entraîne des contestations sociales fortes (nuage toxique au dessus de Pékin et Shanghai au début 2013)

- la politique économique chinoise est aujourd'hui critiquée au niveau mondial : faible qualité voire dangerosité de certains produits chinois, tensions sur le Yuan artificiellement maintenu à un niveau de change bas face au dollar pour doper les exportations…(guerre des monnaies)

3.2) Une puissance géopolitique émergente Texte 2 p272 « Tibet & tensions diplomatiques »

a) des relations plus ou moins apaisées avec ses voisins

C'est tout d'abord au niveau de la reconnaissance de son territoire que la Chine apparaît gagnante après 1976. Les derniers litiges territoriaux sont en effet quasiment tous réglés.

- Honk Kong est restituée à la Chine par le Royaume-Uni en 1997 et Macao par le Portugal en 1999

-Pour Taïwan, les relations se sont nettement améliorées. Le Guomindang au pouvoir depuis 2008 à Taïwan est en effet favorable au même statu quo que Hu Jintao : ni indépendance officielle de Taïwan, ni réunification, ce qui permet des échanges commerciaux réciproques intéressants.

-mais des conflits existent avec ses voisins maritimes au niveau de la reconnaissance des ZEE (cf. cours sur les espaces maritimes)

-enjeux mémoriels très importants avec le Japon qui ne reconnaît que très peu les massacres de la Seconde GM…

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b) une puissance asiatique Photo « Porte-avion chinois »

Forte de sa puissance économique retrouvée, ayant besoin de contrôler des matières premières toujours plus éloignées et ayant des relations plus ou moins fraîches avec ses voisins la RPC augmente son budget militaire régulièrement depuis 20 ans.

De plus, Elle apparaît aujourd'hui comme le leader incontesté de l'Asie centrale et du Sud-est, en imposant son poids aux organisations régionales : elle a par exemple créée avec la Russie l'Organisation de coopération de

Shanghai en 2001 pour stabiliser et développer des liens économiques privilégiés avec l’Asie centrale.

Au niveau international, la RPC soutient implicitement la Russie de Poutine (comme le blocage de la crise syrienne depuis 2011).

Cf. Aussi participation à l'émergence politique des BRICS afin de fournir une force de contrepoids au G8…

c) émergence d'un G2 ? Photo « Hu Jin Tao / Obama”

Un rapprochement, plus frileux, s'est aussi opéré avec les Etats-Unis après 2006 : la realpolitik économique a entraîné la constitution d'un véritable

condominium sino-américain et ce malgré l'opposition sur certains dossiers brûlants. Des sommets Obama-Hu Jintao ont été organisés à plusieurs reprises faisant émerger l'idée d'un G2 et pour le moins d'une conjonction d'intérêts

économiques entre les deux premières puissances économiques du monde.

3.3) Une puissance culturelle ?

Photos « Chinatown NY, Londres, Paris » 1) le rôle de la diaspora

Cette diaspora est aujourd'hui la plus importante au Monde : forte d'au moins 36 millions de personnes vivant dans plus de 80 pays différents, elle est souvent bien insérée socialement et n'hésite pas à réinvestir en Chine.

De plus, elle a indéniablement exporté les traditions chinoises à l'étranger, son identité culturelle restant extrêmement forte. De fait, les Chinatowns (nées au XIXe siècle) ont été redécouvertes, par les Occidentaux notamment, à partir des années 1970, entraînant une promotion de la culture chinoise par les festivals ou encore la gastronomie…

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b) puissance spatiale, sportive et tournée vers le futur

La RPC développe depuis les années 1980 un programme spatial ambitieux qui aboutit à l'envoi du premier taïkonaute en 2003.

Elle est aussi capable d'organiser des événements internationaux de grande ampleur afin d'apparaître comme une puissance majeure : les JO d'été à Pékin en 2008 (où la Chine récolte le plus de médailles d'or, devant les Etats-Unis : 51 contre 36, puis l'exposition universelle à Shanghai en 2010 ont pour but de montrer au monde les capacités d'organisation, mais aussi le visage amical, de la Chine.

c) le développement du tourisme

L'ouverture culturelle a aussi eu pour aspect le développement du tourisme : la RPC développe pour cela de nouvelles infrastructures destinées au tourisme de masse qui complète son héritage historique plurimillénaire. La Chine est depuis 2010 la troisième destination mondiale de la planète, avec près de 56 millions de visiteurs par an.

Carte 4 p265 « Les atout d’une grande puissance » Conclusion

L’ouverture progressive à la mondialisation entamée par les successeurs de Mao a transformé la Chine en puissance économique mondiale. Mais la répression violente des mouvements démocratiques en juin 1989 montre que la modernisation politique reste à faire.

Conclusion générale

La Chine a connu au XXe siècle une reconstruction de sa puissance perdue, qui avait fait d'elle pendant plusieurs millénaires l'un des Etats les plus développés et raffinés au monde. Cependant, son évolution a été extrêmement sinueuse, face à des puissances (Japon, URSS, Etats-Unis) auxquelles elle s'est régulièrement opposée et à cause de problèmes intérieurs qui n'ont pas toujours favorisé ses intérêts géostratégiques (guerre civile, Révolution culturelle).

Néanmoins elle est devenue, au début du XXIe siècle, l'une des grandes puissances de la planète, forte de près d’un milliard et demi d'habitants, de sa croissance élevée et de son insertion dans la mondialisation. La puissance n'est cependant pas du tout exercée comme celle des Etats-Unis : plus centrée sur elle-même, elle se soucie moins de son rayonnement planétaire que de ses intérêts immédiats, qui deviennent néanmoins globaux. Elle doit maintenant tenter de relever les nombreux défis sociaux (réel développement de la majorité de la population), politiques, voire environnementaux pour maintenir son rang

mondial.

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Biographies « Sun Yat-Sen, Tchang Kaï-chek, Mao Zedong, Zhou Enlai, Deng Xiaoping »

Frise p251

Histoire des arts p270-271 « Andy Warhol, Portraits de Mao » Exercices & révisions p272-273

Méthode étude critique de document p274 « Le communisme chinois, entre influence étrangère & patriotisme »

Méthode étude critique de document p275 « La Chine & le Monde au début des années 1970 »

Sujet étude critique de document p278 « La Chine face au risque de la guerre atomique »

Sujet étude critique de documents p279 « L’évolution de la place de la Chine dans les relations internationales »

Méthode composition p276 « La Chine, de la dépendance à l’affirmation d’une puissance mondiale au XX° siècle »

Méthode composition p277 « La Chine, puissance politique ou puissance économique au XX° siècle ? »

Méthode composition p277 « La Chine communiste de 1949 à 1979, une puissance mondiale»

Sujet composition p278 « La Chine et le monde depuis 1919, entre ouverture et repli»

Sujet composition p278 « La Chine depuis 1945 : puissance asiatique, puissance mondiale»

Bibliographie

Bergere M.-C., Bianco L., Domes J., La Chine au XXe siècle, Fayard, 2 tomes, 1989- 1990 Domenach J.-L., Comprendre la Chine d’aujourd’hui, Perrin, 2007

Domenach J.-L. et Richer P., La Chine, Seuil, 2 tomes, 1987-1995

Guipoloux F., La Chine au XXIe siècle. Une nouvelle superpuissance ?, A. Colin, 2005 Roux A., La Chine contemporaine, coll. Cursus, A. Colin, 5e éd., 2010

Sanjuan T., Le Défi chinois, La Documentation photographique, juillet-aout 2008

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