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La polyphonie linguistique dans le discours journalistique : cas d’épidémie d’Ebola dans le quotidien EL-Watan.

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université Akli Mohand Oulhadj – BOUIRA

Faculté des Lettres et des Langues

Département des Lettres et Langue Française

Mémoire de master académique

Domaine

: Lettres et Langues

Filière : Langue Française

Spécialité : Sciences du Langage

Thème :

Présenté par : Sous la direction de :

BAZOUCHE Fatiha LARACHI Sofiane BOUSTA Rania

Soutenu publiquement le :

5 octobre 2016

Devant le jury :

- BOUSSIGA Aissa Président(e) - LARACHI Sofiane (encadreur) - MILOUDI Youghortta (examinateur)

Année universitaire : 2015/2016.

La polyphonie linguistique dans

le discours journalistique : cas

d’épidémie d’Ebola dans le quotidien

EL-Watan.

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DÉDICACE

Nous dédions ce modeste travail à ceux qui comptent le plus pour nous au monde, ceux qui nous entourent d'amour et de tendresse, et qui illuminent notre chemin de leur bienveillance, joyaux de notre vie, Mère et Père et sans oublier nous frères et sœurs pour leurs encouragements constants, leur écoute, leurs paroles toujours motivantes, et bien plus encore.

Et à tous nos amis (es), particulièrement à notre chère amie ESSEDIK Zineb.

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REMERCIEMENTS

À l'issue de ce travail de mémoire, nous tenons à remercier tout d'abord notre bon DIEU tout puissant, de nous avoir procuré patience et volonté pour aboutir et pour son aide miséricordieuse durant nous années d'étude.

Nous tenons à remercier notre encadreur Monsieur LARACHI Sofiane maître assistant au département de Français, Bouira, pour avoir dirigé et guidé ce travail.

Toute notre gratitude va vers notre amie que nous avons rencontrée à la bibliothèque de Bouira qui est Djourdikh Malika, pour ses conseils bibliographiques et pour avoir pris le temps, lors de nos quelques rencontres, de répondre à nos questions.

Remerciements également à tous nous professeurs universitaires qui nous ont initiés à la recherche en Sciences du Langage.

Merci à tous nos amis et proches, pour leur aide, pour patience, pour leur soutien, tout particulièrement, à AMERANI Amine, HADJI Ahcen, AIGOUNE Hamid, et DJOUGHLEL El Hadi.

Enfin, nous remercions les membres de jury pour avoir accepté de lire et d’évaluer ce modeste travail.

Merci à tous.

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RÉSUMÉ :

Le discours de presse est constitué de plusieurs genres journalistiques. En effet, chaque type a ses propres caractéristiques, c’est ce qui donne à chaque partie et à chaque article de la presse écrite un statut unique et particulier par rapport aux autres parties en présence. Dès lors, cette particularité se manifeste dans la rédaction qui a pour but la diffusion de l’information.

L’écriture journalistique fait appel à un ensemble de procédés discursifs qui contribuent à s’exprimer dans un contexte spécifique à travers un discours doublement articulé, à la fois explicite et implicite. Dans notre étude, nous avons tenté de trouver les formes de la polyphonie qui justifient les échos de plusieurs voix manifestées, éventuellement par la présence de deux énonciateurs dans un discours de presse. En effet, nous nous étions intéressées principalement aux quatre genres journalistiques à savoir : la chronique, l’enquête, le filet et le compte-rendu qui relèvent du quotidien El- Watan au sujet d’épidémie « Ebola ». Cela veut dire que tels genres de presse écrite pourraient nous aider à mener à bien notre travail qui consiste à relever le positionnement énonciatif des journalistes dans leur propre discours. Ce dernier se situe entre l’effacement et l’engagement énonciatif. De ce fait, le journaliste qui doit rapporter l’évènement aux lecteurs est soumis aux contraintes médiatiques à visée éthique et de captation.

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ABSTRACT:

The speech of press consists of several journalistic kinds. Indeed, each type has its own characteristics; this is what gives to each part and each article of the newspaper a specific and particular statute compared to the other involved parts. As a result, this characteristic appears in the drafting the purpose of which is the diffusion of information.

The journalistic writing calls upon a whole of discursive processes which contribute to be expressed in a specific context through a doubly articulated speech, explicit and implicit at the same time. In our study we have tried to find the forms of the polyphony which justifies the echoes of several voices possibly expressed by the presence of two enunciators in a speech of press. Indeed, we were interested mainly in the four journalistic kinds known as: the chronicle, the investigation, the filler and the report which concern the daily newspaper El Watan about the subject of Ebola, this means that such kinds of written newspaper could help us in undertaking our simple work easily, which consists in raising enunciative positioning of the journalists in their own speech. This latter is between effacement and enunciative engagement. Therefore, the journalist who must bring back the event to the readers is subjected to the media constraints with ethical or captation aims.

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LISTE DES ABRÉVIATIONS :

A : Allocutaires textuels. ALLO : L’allocutaire.

at (t 0) : Allocutaires d’énoncé. APC : Agence de presse française.

Configuration : La configuration polyphonique. DCé : Discours cité.

DCt : Discours citant. (DD) : Discours direct. (DDL) : Discours direct libre. (DI) : Discours indirect. (DIL) : Discours indirect libre (DR) : Discours rapporté. Ê-d : Êtres discursifs.

FHV : Fièvre Hémorragique Virale.

GEN : Signifie « il est généralement vrai que. » L : Locuteurs textuels.

l0 : Locuteurs d’énoncé au moment de l’énonciation (t=0). lt (t 0) : Locuteurs d’énoncé.

Liens : Les liens énonciatifs. LOC : Locuteur lui-même.

Locuteur-L : « Locuteur en tant que tel. »

Locuteur- : « Locuteur comme être du monde. »

LOCt : Locuteur, celui-ci peut être lui-même à un autre moment t. (LOI) : Tiers collectifs Homogènes.

LV : Les Locuteurs Virtuels. Nég : Négation.

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NL : Les Non-Locuteurs

OMS : l’organisation mondiale de la santé. (ON) : Tiers collectifs Hétérogènes.

p : La première propositions.

PDV : Le point de vue.

q: La seconde propositions.

ScaPoLinE : La théorie Scandinave de la Polyphonie Linguistique. Structure-p : La structure polyphonique.

T : Tiers individuels textuels .

TIERS : Une tierce (troisième) personne. t (t 0) : Tiers individuels d’énoncé. ‘ ’ Signifie ‘est un argument en faveur de.

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1

Introduction générale :

Depuis une trentaine d’années, le discours médiatique est devenu un objet d’étude à part entière pour les sociologues, les chercheurs en sciences politiques et les spécialistes en analyse du discours. De celui-ci dérive le discours journalistique qui constitue un champ d’investigation vivement sollicité par les sciences du langage. L’intérêt grandissant dans cette étude s’explique par la particularité du genre auquel le discours de presse appartient, à savoir les genres d’informations et d’opinions. Ce discours constitue à partir d’un choix partiel et particulier accompli par l’équipe de rédaction. De plus, il sert principalement à fournir l’information dont l’interprétation dépend des connaissances rapportées et de la situation d’énonciation, et de circonstance dans laquelle elle est mise en œuvre.

Parler d’informations journalistiques ; nous conduit vers une hystérie collective des tapages médiatiques. Qui est presque toujours loin du sens propre “d’informer”, dont le but est bien clair, c’est de transmettre un savoir à qui est censé ne pas le posséder. Par contre, le sens reconnu pour cette notion n’est pas du tout le même ; car le journaliste, le producteur ou l’informateur doit gérer une double finalité : celle de « faire savoir », et une autre de

captation qui tend, selon une logique commerciale, à attirer le plus grand nombre public pour

survivre à la concurrence. Ce qui mène, les médias à être éventuellement des agents manipulateurs. Raisonnablement, pour parler de manipulation chez Charaudeau :

« Il faut quelqu’un (ou une instance) ayant intention de faire croire à quelqu’un d’autre (ou une autre instance) quelque chose qui n’est pas nécessairement vraie), pour le penser (ou agir) dans certain sens qui soit profitable au premier ; de plus il faut que cette autre entre dans ce jeu sans s’en rendre compte. » (P. Charaudeau 2005 :212).

La manipulation est donc accompagnée d’une tromperie, dont le manipulé (le lecteur ou la cible) est souvent victime. Cette action ne peut pas être aussi simple, car le journaliste par son tour est obligé de respecter certaines contraintes à savoir : le statut du journal, l’éthique journalistique et bien d’autres. Alors, il intervient dans une autre stratégie qui lui permet d’introduire sa propre vision du monde à travers les dires d’autrui.

Ces derniers, font allusion à un phénomène très reconnue en analyse du discours, c’est ce qu’on appelle la « polyphonie », qui admet la pluralité de voix dans un même énoncé, cette notion est devenue un outil conceptuel très important et pour l’analyse du discours et pour la linguistique. En somme, le locuteur scripteur (journaliste) constitue la source matérielle des

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2 énoncés et des actes d’énonciation ; ils se positionnent le plus souvent par rapport à d’autres locuteurs réels ou simplement imaginés. Cependant, la présence de plusieurs voix demeure d’une accessibilité très reconnaissante, surtout dans les textes de la presse écrite, c’est ce qui nous mène à poser ce questionnement :

Comment ces voix se manifestent-elles dans le discours journalistique et

comment peut-on les entendre ?

Quel est le lien qui unit ces voix aux locuteurs (journaliste) ?

Ainsi, le codage linguistique aura des effets polyphoniques : comment les éléments de

la langue (formes et structures linguistique) sont susceptibles de favoriser une certaine lecture des phénomènes relevant de la parole, dont le discours manifeste dans des contextes particuliers sans que des marques précises en soient responsable ?

La lecture non exhaustive d’extraits journalistiques fait apparaître d'emblée une préoccupation dominante au sujet de FHV. Néanmoins, la maladie d’Ebola demeure un vaste programme de recherches, dont la rigueur scientifique nous amène à connaître ses cheminements dans différents domaines, mais nous assistons actuellement à une absence quasi- totale des études en analyse du discours sur ce sujet.

Par ailleurs, notre corpus est constitué de quotidien national d’expression francophone « El-Watan », il propose d’explorer les discours de presse à propos du virus "Ebola". Nous essayons donc de prendre des échantillons et des segments de ces discours ; ainsi, sept articles constituent le corpus final de notre mémoire, sa sélection obéit à la progression chronologique des articles relatifs à cette épidémie dans la période où elle a connu une large diffusion entre [09 avril 2014 et 01 novembre 2014]. Dans ce cas, il paraît naturel d'effectuer deux analyses discursives, qui prennent leurs formes dans trois grilles, rassemblant tous les segments importants pour l’analyse formelle des articles, et pour l’analyse des différents éléments du discours rapporté.

Le présent travail est motivé par la volonté de décrire et d’expliquer les différents phénomènes de la polyphonie linguistique, qui demeure d’une accessibilité très reconnaissante surtout dans les textes de presse écrite. Ainsi, l’ambiguïté introduite dans le sens des énoncés polyphoniques, est l’une des raisons, qui a attiré notre curiosité, afin de savoir qui parle à l’intérieurs d’un texte journalistique. Ce choix est motivé aussi par notre volonté d'expliquer le fonctionnement de ces mécanismes discursifs, afin de comprendre, au mieux, comment les médias arrivent à introduire des rumeurs dans le domaine sanitaire. Entre

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3 autres, nous souhaiterons pouvoir mettre en application le savoir, qui nous a été légué à l’issue de notre formation de master, qui concerne principalement les différentes théories de l'analyse du discours. Notre démarche se veut inductive, c’est le terrain qui divulgue des réponses à notre recherche. Pour la mener à terme, nous l’articulerons autour de ces théories :

Tout d’abord, nous traiterons le genre d'information journalistique en s’inspirant des travaux de P. Charaudeau qui porte sur la visée informative du discours : commençant principalement par le discours d’information, ses caractéristiques, en se référant à deux types de pyramide (inversée et diamant) qui nous aiderons à comprendre la structure d’un article. Par la suite, nous nous baserons, dans le contrat médiatique sur l’instance de production, et nous tenterons de définir à la fin, le discours de presse en citant ses différents genres : d’information et d’opinion comme ils sont élaborer par J. De Brouker.

Ensuite, nous joindrons le champ énonciatif de la polyphonie ducrotienne, qui constitue en amont, la base théorique de la polyphonie linguistique abordée principalement par les travaux de O. Ducrot, D. Maingueneau, qui forment les œuvres fondamentales de la polyphonie dans la langue, tout en s’attardant aussi sur le rôle de cette dernière dans la construction du sens d’un énoncé. Puis nous joignons cette notion dans une autre approche récente de la polyphonie fondée par H. Nølke, elle s’appelle : la « ScaPoLinE », qui nous sert d’outil considérablement précieux pour l’analyse des formes polyphoniques. En aval, nous aborderons isolement la dernière forme de polyphonie qui est le discours rapporté, tout en se référant aux travaux de L. Rosier et J. Authier-Revuz, qui s’intéressent à l’hétérogénéité énonciative, présentée sous des formes représentées du (discours direct, discours indirect,

guillemets, etc.) cette étape occupe un vaste champ dans notre corpus, ce qui nous permettra à

la fin d’identifier qui parle ?

Pour cela, nous espérons pouvoir répondre sans ambigüité aux nombre de questionnements posés précédemment dans notre problématique, tout en citant les moyens mis en œuvre au niveau des modalités d’énonciation, les marques de subjectivités ainsi que celles de polyphonies énumérées sous : la négation, la concession, la présupposition, ironie (implicite) et enfin le discours rapporté.

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PREMIÈRE PARTIE :

LES FONDEMENTS THÉORIQUES DU DISCOURS

JOURNALISTIQUE ET DE LA POLYPHONIE

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CHAPITRE I :

LE DISCOURS JOURNALISTIQUE

« La parole est moitié à celui qui parle, moitié à celui qui écoute. » Montaigne, Essais, III, 13.1

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Introduction partielle :

Le domaine médiatique en Algérie est caractérisé par un foisonnement de titres dans l'activité journalistique. Plusieurs journaux francophones émergent dans la scène médiatique :

El Watan, Le Quotidien d'Oran, Le Soir d'Algérie, La Dépêche de Kabylie, et autres.

Dans ce chapitre nous présenterons quelques éléments théoriques autours desquels s’articule notre mémoire, il s’agit du discours journalistique, ses caractéristiques et ses genres, et plus précisément nous nous sommes s’intéressées à la presse écrite et ses deux genres : le genre d’information et le genre de commentaire.

Nous constatons que le discours de presse se constitue de différents genres journalistiques. En effet, chaque type a ses propres caractéristiques, qui se manifestent dans la rédaction qui a pour but la diffusion d’information.

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I. Le discours journalistique :

1. définition :

Le discours journalistique est un genre discursif qui sert à rapporter des faits et raconter des évènements d’actualité, il se produit dans « l’immédiateté »2 .Ce discours a pour but d’expliquer et de répondre le lecteur aux deux questions principales qui sont : «

pourquoi ?» et « comment ? ».

Par ailleurs, le discours d’information est un discours hétérogène3 établit par

l’agencement, l’enchâssement4, la multiplication d’un ensemble des voix qui vont se matérialiser notamment par des « discours rapportés » d’autres acteurs que les journalistes (expert, témoin, porte-parole,…). Ce ne sont pas ces locuteurs rapportés seulement qui nous intéressent ici mais aussi le journalistique (par rapport à son positionnement). Selon Moirand

« La presse se caractérise par une forte hétérogénéité, voire une instabilité, des conditions de

production des discours qu’elle diffuse, qu’elle les construise ou qu’elle les transmette. »

(S. Moirand, 2007 : 10)5

Le domaine du discours journalistique est un peu compliqué, de fait qu’il constitue aussi un champ d’exploitation très varié, et parce qu’il traite aussi des différents domaines que ce soit : politiques, sociaux, commerciaux, économiques, etc. Dans le but d’informer un public large.

2. Les caractéristiques du discours journalistique :

Même si le style journalistique est difficile à définir, nous pouvons montrer ce que le

démarque des autres genres du discours et délimiter les traits généraux qui le caractérisent. Le discours de presse s’exerce principalement au niveau des connaissances de la réalité ; il s’agit moins de transformer des certitudes ou des croyances que d’apporter un

savoir. En plus, il crée un univers réel, il vise à apporter l’évènement tel qu’il est en « réalité » : comme il cherche aussi à communiquer la vérité (c’est le discours de l’instant et de la

2La notion d’immédiateté est utilisée par le linguiste Patrick CHARAUDEAU, dans son article qui s’intitule « Discours journalistique et positionnement énonciatifs ». Frontières et dérives. (2006)

3 C’est un discours qui n’est pas uni, cela veut dire qu’il existe la présence de plusieurs voix. 4 Dans le sens de l’insertion dans un texte.

5 BENMANSOUR Hadjer, Le positionnement énonciatif dans le discours journalistique : entre engagement et

effacement. « Le cas de la chronique « pousse avec eux » et « point zéro ». Mémoire soutenu à l’Université, 2014/2015. p13.

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8 quotidienneté) et c’est ce que le caractérise par rapport aux autres discours : littéraire,

historique ou scientifique.

L’objectif du discours journalistique à visée informative est de produire un message facilement compréhensible. Pour ce faire, il cherche à être simple, concret, vif, clair et précis. « Le caractère concret, objectif et précis du style du journaliste est le meilleur auxiliaire de la

rigueur avec laquelle doit être traitée ». (P. Gaillard ,1980 :92)6

Ainsi, le discours journalistique se caractérise généralement, par les traits suivants :

L'utilisation limitée d'adjectifs qui trahissent la subjectivité de l'auteur et son émotion. Les chiffres et les dates. . .

La prise en considération du récepteur lorsque le journaliste choisit les mots.

En plus de ces caractères, il y a d’autres qui peuvent marquer ce genre de discours comme composante du discours social, car il est la mémoire des événements qui se produisent dans la société.

Il est essentiellement différé dans le temps et dans l’espace ; soit il s’anticipe (les évènements en se placent avant) ; soit il les diffuse en se plaçant après.

Il ne se fait ni d'un locuteur unique, ni d'un ou (des) récepteur(s) homogène(s).

Il prédestine son message à un certain public (cible) tout en s’adressant à tout le monde.

Il emprunte les moyens de communication de masse pour réaliser son acte d’énonciation (quotidien, hebdomadaire ou mensuel) tout en contribuant à la constitution d’un discours social.

Par ailleurs, le discours journalistique se détermine par la vulgarisation dans l’usage du style grammatical simplifié : « commande d'éviter l'emploi de tournures de phrases

recherchées » (P. Gaillard, 1980 :91)7

Et « chaque phrase et presque chaque mot doit apporter un élément d'information, le

maximum d'information. D'où l'importance du choix et de la précision de chaque substantif ou adjectif, de l'élimination systématique de tous les adjectifs et adverbes vagues et inutiles.»

(Idem :92)8

6JAMAL Ismail, Analyse des titres des quotidiens français « Libération, le Monde, et le Figaro ». Mémoire soutenu à l’Université Tichrine, 2009. P16.

7Jamal. ISMAIL, Op.cit., p16.

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9 En effet, l’écriture journalistique privilège la concession, la description de faits, car c’est un style en quête d’efficacité, dans le but d’éviter les digressions, et toucher rapidement le lecteur par son intelligence que par sa sensibilité.

Par ailleurs, le langage médiatique se distingue par 9:

L’économie : Cela veut dire ; il véhicule le plus grand nombre d’informations par un nombre assez limité de signe (mots).

L’accessibilité à un large public, en formulant dans un langage conforme à ses systèmes de représentations. De plus, selon Charaudeau : « l’accessibilité de

l’information repose sur l’hypothèse que le degré de la compréhension d’un discours est lié à la simplicité, à la clarté avec laquelle celui-ci est construit. »10C’est d’éviter une rhétorique jugée. Le discours de presse vise le grand public (ceci relève du destinataire). En effet, Le propos de l'écriture journalistique est de servir le réel en lui étant aussi fidèle que possible.

L’originalité et la pertinence des informations, les sociologues ont constaté que le public manifeste un grand intérêt pour les thèmes qui contiennent des réponses à des questions de la vie quotidienne.

Le langage médiatique abrite divers langages qui correspondent à d’autres sujets

représentés et dont le journaliste et d’autres acteurs d’agence de presse participent à cette

construction discursive.

En plus, le discours journalistique est caractérisé par :

La révélation (désignation plutôt qu’explication, dévoilement d’intérêts cachés) ;

La force de l’exemple (restitution partielle de l’actualité, exemplarité de l’exemple) ;

La dramatisation (titre, choix des sujets, traitement de l’information…) ;

La schématisation : c’est « la structuration » qui renvoi à tout discours journalistique,

qui a une structure de rédaction bien déterminée, et il se base sur le schéma suivant ; un titre, un châpeau, puis le corps du texte et facultativement une illustration avec une légende.

9 HANTI Naïl, Etude de l’emprunt de l’arabe dans le traitement des thèmes liés à la délinquance dans les médias

français, de 2012 à 2014. Cas d’étude : le mot Caïd. Mémoire soutenu à l’Université ZIANE ACHOUR - DJELFA, 2013 /2014, p32.

10MALTAIS Robert, ASSELIN Yvan, BRISSON Pierre et PARENT André, L’écriture journalistique sous toutes ses

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10 Désormais, il existe deux types de pyramides dans les articles : pyramide inversée et diamant. Ce tableau 11présente les différentes caractéristiques de ces deux formes de pyramide :

La pyramide inversée La pyramide diamant

-Elle se compose de titre, sous-titre, châpeau/

Attaque /Corps (infos principales en tête d’article,

éléments secondaires) chute.

- Elle permet de répondre à la logique informative. - L’auteur commence par décrire l’événement, en usant des éléments-clés (Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Pourquoi ? Comment ?) Avant d’en venir aux détails, aux réactions, aux témoignages et aux conséquences.

- Ce genre de pyramide est moderne dans sa forme.

- Elle se compose de titre, sous-titre, châpeau /Attaque/Corps (détails, faits, anecdotes, explications, intrigue, révélations, citations, relances, témoignages, éléments nouveaux…) /Conclusions (nouvelle information, sens nouveau) /Chute.

- Dès le début jusqu’à la fin de l’article, la rédaction poursuivre en allant du plus important au moins significatif.

- La forme en diamant est classique, et elle est adaptée aux récits nourris en informations : grand reportages, dossiers, articles de magazines, biographies étoffées, sagas historiques…

- ce genre d’article tient en un seul bloc, étroitement maillé, finement ciselé. Il devient quasiment impossible à raccourcir.

- Il nécessite aussi une parfaite maîtrise du sujet. - L’article s’achève par une conclusion qui autorise une chute forte avec la possibilité d’une information inattendue.

Figure 01 : Les critères des deux pyramides : inversée et diamant

Par ailleurs, l’écriture journalistique exige du journaliste d’être objectif (car sa fonction est de rapporter l’information sans implication du sujet) mais, il peut être trahi par des contraintes langagiers de sa vision. Donc l’objectivité n’est plus absolue mais relative. En étudiant le discours journalistique, nous pouvons se demander si le journaliste respecte ces critères et s’il n’espère pas atteindre l’objectivité dans ces précisions.

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11

3. Le contrat de communication journalistique :

3.1. Acte de communication :

Tout acte de communication est un objet d’échange entre deux instances : l’une de

production, l’autre de réception, dont le sens dépend de la relation d’intentionnalité qui

s’établit entre celles-ci. Selon Charaudeau l’information médiatique est déterminée par ces deux dispositifs. Pour décrire ce qui se joue dans l’acte de communication journalistique, il utilise le concept de « contrat ». Ce dernier est défini comme: « l’ensemble des conditions

dans lesquelles se réalise tout acte de communication (quelle que soit sa forme, orale ou écrite), … » (P. Charaudeau, D. Maingueneau, 2005 :140-141).

Dans cette tentative, nous allons nous intéresser beaucoup plus à l’instance de

production dont il existe une certaine ambiguïté dans la mesure de répondre à la question : qui parle dans un article de presse ? Et est-ce que le journaliste obéit à ce contrat ou pas ? Et quelles sont les finalités visées ? Que nous allons tenter de les déterminer plus tard dans notre

partie analytique.

3.1.1. L’instance de production :

Selon Charaudeau, l’instance de production représente toujours une entité collective :

« […] n’est pas le seul acteur, mais en constitue la figure majeure. » (P. Charaudeau,

2005 :54), qui comprend plusieurs types d’acteurs : ceux de la direction de l’organe d’information, ceux de la programmation, et enfin ceux de la rédaction des nouvelles et les opérateurs techniques ; en parallèle chacun suit le rôle qui convient son statut, mais tous contribuent à fabriquer une énonciation apparemment unitaire et homogène de discours journalistique, dont l’intentionnalité signifiante correspond à un projet qui est en commun avec ces acteurs. C’est : « […] ce qui rend difficile l’attribution de la responsabilité des

propos tenus. » (P. Charaudeau, 2016 : 3)

De plus, l’instance de production est légitimée par une norme sociale, qui dit son droit sort, à titre d’exemple à vanter un projet politique (pour faire voter ou adhérer), ou à transmettre du savoir (pour instruire). Alors, il est reconnaissant que cette instance agit de ce qui l’oblige à faire preuve de sa crédibilité : « […] Et dans l’instance médiatique est souvent

(20)

12

l’information à des épreuves de vérité, car il y a de sa crédibilité… » (P. Charaudeau,

2005 :61)

3.1.2. L’instance de réception :

En ce qui concerne l’instance de réception, c’est généralement le public, qui tient lien dans les écrits médiatiques, celui-ci se différencie selon le support de transmission comme pour la presse écrite, il s’agit absolument que d’un lecteur ciblé ou non. En plus, les lecteurs dont l’instance de réception concerne « ont pour rôle de recevoir les informations qui leurs

sont présentées, d’en prendre connaissance (lire, voir […]), et de les interpréter. » (P.

Charaudeau, 1997 :87)12

3.2. Les visées du contrat médiatique :

3.2.1. Faire-savoir :

Comme nous l’avons mentionné plus haut, le discours journalistique est influencé par

l’instance de production qui concerne en générale le journaliste, et qui a le rôle de transmettre

l’information c’est-à-dire « de faire savoir »13. Le concept de « faire savoir » désigne le but

premier de cette instance, utilisé par : « De Broucker et par la suite par Adam, dans la

catégorisation des genres journalistiques, transmetteur d’information, commentateur de ces informations et enfin provocateur de débats. » (P. Charaudeau, 2006 :2)14

3.2.2. La visée « éthique » :

Le contrat de communication médiatique se caractérise par une double visée «

éthique » et « captation ». En fait, selon Charaudeau la visée éthique se base sur la transmission d’information. De plus, cette visée oblige à « dire le vrai ». Les médias

diminuent de procédés qui visent à garantir le vrai de plusieurs points de vue : en certifiant les faits ; à l’aide de documents, de pièce à conviction et avec l’image qui donne l’impression que « la réalité », c’est ce qu’est montré : en reconstruisant les faits passés à l’aide de témoignages et de documents susceptibles de présenter la réalité comme vraisemblable ; en révélant aussi ce qu’est caché à l’aide : d’interview, d’enquête, et des débats. Tous ces procédés ont pour fin l’explication et l’adaptation des prouves sur ce qu’est dit. Ainsi, pour résoudre le problème de

crédibilité, le journaliste procède à des sources reconnaissantes dans le but de justifier

12 BENMANSOUR Hadjer, op.cit. P27.

13 Le concept de faire savoir désigne l’information, utilisé par De Broucker et par la suite par Adam, dans la

catégorisation des genres journalistique.

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13 l’importance d’un évènement quelconque, ou aussi pour validées le respect de la visée éthique en recourant à ces mêmes sources crédibles.

3.2.3. La visée de « captation » :

La visée de captation se base sur le traitement de l’information de façon à attirer le plus grand nombre de récepteur possible. Pour ce faire, les médias tendent à présenter les évènements du monde de façon dramatique, en s’appuyant sur les croyances populaires et des

émotions collectives.

3.3. Les types de finalité :

Le contrat médiatique est connu aussi par ses différents types de finalité. En effet, la finalité de contrat correspond à la double logique de l’instance de réception : la finalité

symbolique de transmission d’information ; finalité pragmatique de conquête du plus grand

nombre de lecteurs, d’auditeurs, de téléspectateurs. La finalité éthique oblige l’instance de production à traiter l’information, à rapporter et commenter les évènements d’une façon plus crédible, et elle se détermine par un enjeu de crédibilité. La finalité commerciale force l’instance médiatique à traiter l’information de façon à attirer le plus grand nombre possible de récepteurs : elle est surdéterminée par un enjeu de captation. (Ces deux dernières finalités nous les avons déjà développés dans la double visée précédente).

De ce fait, nous constatons que la finalité médiatique avec sa double visée d’information et de captation est marquée par une contradiction. En effet, la première sollicite un processus de « faire savoir » ; et la seconde exige un processus de « faire ressentir » à travers une mise en scène dramatique qui ne peut que déformer.

En s’appuyant sur les informations que nous avons pu avancer antérieurement, et en utilisant le schéma élaboré par Charaudeau sur le contrat d’information médiatique, et nous l'avons adopté schématiquement comme suite :

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14 Dans le cadre de notre travail, qui en précise le discours journalistique comme champ d’étude, nous nous permettons d’expliquer le schéma ci-dessus15 ainsi :

Tout d’abord, comme dans tout acte de communication se réalise, un double processus de transformation et de transaction. Dans ce cas, le « monde à décrire » est le lieu où se trouve « L’évènement brut ». L’instance de production qui concerne le journaliste transforme

l’évènement brut qui est déjà interprété à un évènement nouveau, c’est-à-dire l’information

journalistique, fait appel à un contrat de communication qui transforme l’évènement d’un état

brut à un autre état interprété, dans lequel l’auteur utilise implicitement ces propres mots,

pour faire passer l’information aux lecteurs, en soulignant un circuit de double processus : de

transformation, et de transaction, entre l’instance de production et de réception, dans lequel

cet évènement brut devient par la suite un évènement interprétable à la manière du journaliste. (Ibid. :94.)

4. La production du discours journalistique :

La production du discours journalistique ne dépend pas que des journalistes mais aussi des 16: 4.1. Sources : le journaliste opère à partir de discours (auteur de l’évènement

15 CHARAUDEAU Patrick, Les médias et l’information : l’impossible transparence du discours, éd de Boeck, Paris,

2005, p 94.

16 Hanti Nail, op.cit. p31

(23)

15 directement concernés, experts appelés à interpréter la réalité objective). L’information est au préalable orientée par les émetteurs.

4.2. Publics : le public est le destinataire de l’information.

4.3. Concurrents : dans un marché où l’offre est surabondante par rapport à la demande, la

vocation d’un support d’information est de créer la différence.

4.4. Journalistes : sont détenteurs :

D’un savoir, d’un ensemble d’évaluations ou de jugements à partir desquels ils organisent leurs questionnements,

D’un savoir-faire, c’est-à-dire d’un ensemble de règles de production qui leur permettent d’assurer une mise en forme journalistique repérable par tous.

II. Le discours de presse :

Dans notre recherche, nous tenterons de travailler en général sur le discours médiatique et plus précisément sur la presse écrite.

1. La presse écrite :

1.1.Définition de la presse écrite :

La presse écrite est définie généralement comme l’ensemble des quotidiens, des publications périodiques et des organismes professionnels liés à l’activité d’information.

La définition qu’en donne Patrick Charaudeau exprime les différents aspects de ce moyen de communication. Pour lui ;

« La presse est essentiellement une aire scripturale, faite de mots, de graphique, de dessins et parfois d’images fixes, sur un support papier. Cet ensemble inscrit ce média dans une tradition écrite qui se caractérise essentiellement par : un rapport distancié entre celui qui écrit et celui qui lit, du fait de l’absence physique de l’instance d’émission et de l’instance de réception, l’une vis-à-vis de l’autre ; une activité de conceptualisation de la part des deux instances pour se représenter le monde, ce qui produit des logiques de production et de compréhension spécifiques, un parcours oculaire multi-orienté de l’espace d’écriture qui fait que ce qui a été écrit reste comme une trace sur quoi on peut constamment revenir : celui qui écrit pour rectifier ou effacer, celui qui lit pour remémorer ou recomposer sa lecture. » (P. Charaudeau, 2005 :92-93)

(24)

16 En effet, la presse écrite est un dispositif de lisibilité et le « poids des mots ». De même, qu’elle est un espace scriptural, faite de mots graphiques, de dessins et parfois d’images fixes, sur un support papier. Elle s’inscrit dans une tradition écrite caractérisée par une relation distancie entre celui qui écrit et le lecteur, à cause de l’absence physique de l’instance d’émission et de l’instance de réception.

2. Les genres journalistiques dans la presse écrite francophone :

Le discours journalistique est un champ d’étude vaste, parce qu’il se constitue de plusieurs catégories rédactionnelles qui se caractérise par un aspect hétérogène et d’une pluralité des genres de presse, dont le but principal est la diffusion d’information. En effet, la pratique journalistique peut se deviser en deux grandes catégories par rapport aux attitudes des journalistes :

- La presse d’information : donner une information récente (les articles factuels) - La presse d’opinion : exprimer son avis sur un sujet (les articles d’opinions).

La notion du « genre journalistique » est une notion qui n’est pas stable, elle connait plusieurs catégorisations, qui dépend bien évidemment de son utilisation et de son utilisateur. Ces genres journalistiques sont des catégories utilisées par les journalistes pour caractériser la forme que prendront leurs textes. Ainsi que, chaque genre correspond non seulement à une forme précise, mais aussi à des fonctions bien distinctes. « Les genres journalistiques,

c'est-à-dire les différentes manières de rédiger un article, sont l'un des points forts de l'écriture de presse, à laquelle ils confèrent diversité et originalité. » (Y. Agnès, 2009 : P 200)17

De ce fait, nous baserons sur une catégorisation élaborée par José De Broucker qui distingue deux grands genres rédactionnels : le genre de « l’information » et le genre du « commentaire ».18 Bien que, la distinction entre ces deux genres journalistiques est importante, il faut préciser aussi, que cette classification inclut des sous genres répartis par rapport à la visée qu’elle porte : en effet, « Le papier d'information vise à faire savoir et,

éventuellement à comprendre, tandis que le papier de commentaire cherche à faire valoir une conviction, un jugement… » (De Broucker, 1995 : 123)19

17 RAHMOUNE Nourddine, Analyse de l’activité énonciative dans la chronique « Pousse avec eux » de Hakim

LAALAM. Mémoire soutenu à l’Université, 2014 /2015, p34.

18 BENMANSOUR Hadjer, Le positionnement énonciatif dans le discours journalistique : entre engagement et

effacement. « Le cas de la chronique « pousse avec eux » et « point zéro ». Mémoire soutenu à l’Université Abdou Bakr Belkaid Tlemcen, 2014 /2015, p16.

(25)

17 De cette citation de Broucker, nous arrivons à une classification des genres portés sur un ensemble des critères qui les catégorisent :

Le genre de l’information : touche d’une part l’information, et d’autre part l’explication, il regroupe des textes très courts que des textes développés. De même, il englobe les genres rédactionnels suivants : brève, filet, compte-rendu, reportage,

interview…. Pour l’essentiel, ces différents genres journalistiques peuvent servir à

décrire ou rapporter un fait (brève, filet), à raconter une histoire (reportage), à donner la parole à quelqu’un (interview), à instruire une cause en débat (enquête), etc.

Les journalistes rapportent les faits et les mettent en contexte et les analysent. Alors, ni l’interprétation des faits ni le commentaire n’ont de place dans la presse d’information.

Et le genre de commentaire : touche l’opinion, le jugement et le sentiment, il englobe les genres rédactionnels suivants : éditorial, billet, chronique, tribune libre et l’écho, etc. « Les auteurs de ces genres journalistiques jouissent d’une plus grande liberté

rédactionnelle que leurs collègues de la presse d’information. Leur liberté n’est toutefois pas absolue. Ils ont les mêmes obligations déontologiques par rapport à l’exactitude des faits. »20

La question qui se pose est : quelles sont les caractéristiques de chaque type d’article que

ce soit de l’information ou de commentaire ? Pour justifier linguistiquement la présence d’un

discours autre dans le texte (l’article).

2.1. Les articles de l’information :

2.1.1. La brève :

C’est un article d’information brut et court. Il comporte de 5 à 10 lignes en un seul paragraphe, et en une phrase ou deux, de plus, elle ne contient pas de titre, et elle répond aux questions : qui ? quoi ? quand ? où ? et comment ?

Les brèves fournissent de l'information sur l'actualité. Elles couvrent toutes gammes de sujet, des faits divers à l'actualité internationale. Et elles se limitent à relater les faits, sans aucun commentaire. En plus, elles sont parfois regroupées en « rivières » et sous une même thématique.

20MALTAIS Robert, ASSELIN Yvan, BRISSON Pierre et PARENT André, L’écriture journalistique sous toutes ses formes, les presses de l’Université de Montréal, 2010, p37.

(26)

18

2.1.2. Le filet :

Il s’agit d’informer de façon précise, simple et concise sur un fait nouveau. Le filet est de plus en plus utilisé, car il répond à une nécessité de lecteur rapide. Comme la « brève », le

filet demande de l’objectivité et de l’impersonnalité : s’en tenir au fait, sans commentaire. Il

répond aux mêmes questions que la brève mais il insiste sur le comment ? et le pourquoi ? du sujet traité. Contrairement à la brève, il est surmonté d’un titre, séparé du texte par une ligne de blanc. C’est un article d’information qui ressemble à une brève, certes le filet comporte un titre et un développement un peu plus important (long), mais il ne dépasse rarement trois paragraphes, environ 25 lignes, sur une seule colonne. Les filets peuvent être aussi regroupés en rivières.

2.1.3. Le compte-rendu :

C’est la relation d’un fait (conseil municipal, assemblée, débat, conférence…), relaté par le journaliste, sans pour autant donner son point de vue, autrement dit, raconté ce dont il a été témoin. Le compte-rendu doit être le plus précis et le plus neutre possible, Il donne des

informations factuelles21, sans que la personnalité de l'auteur ne transparaisse, il est souvent

impersonnel et il n’y a pas de limite de taille.

2.1.4. Le reportage :

Le reportage est un moyen de transmission de l'information qui exige une enquête de

terrain, où le journaliste récolte tout ce qu’il a vu, entendu, dans le but d’informer et faire adhérer plus de lecteurs. L’objectif du journaliste dans cette optique est de faire connaître des

informations collectées en un ou des endroits, tout en recréant l'atmosphère qui y régnait. Lors du reportage, le journaliste amasse des renseignements auprès des gens, mais il se sert aussi de son sens de l'observation lors de la rédaction de son article, il utilise abondamment les descriptions qui permettent aux lecteurs de construire une image de la situation.

2.1.5. L'enquête :

Il s’agit de réunir une documentation complète et récente sur la question abordée, organiser avec rigueur les informations recueillies, et de les vérifier. En effet, l’enquête pose un problème et elle cherche à l'étudier, à l'expliquer, en donnant un maximum d'informations pour l’éclaircir au lecteur. Généralement, l’enquête est formée aussi de différents articles placés à côté, parfois rédigés par plusieurs auteurs : Reportages, commentaires, encadrés,

(27)

19 interviews et articles plus ou moins longs qui peuvent constituer les divers éléments d’une seule enquête, c’est une sorte de mini-sondage. De plus, elle sert à découvrir « la vérité » ou de « faire le point » sur une question, une situation, une personne ou un groupe de personne. Les enquêtes traitent souvent des questions sociales, économiques, et culturelles.

La production d’une enquête démontre une problématique, qui doit être définie, puis déterminer sur différents angles afin d'éclairer le problème posé. Ainsi, la notion majeure décrite par le journaliste est la confrontation : des opinions et des faits entre eux, c’est pourquoi sa démarche est également semblable à celle de l’enquête judiciaire et de la recherche scientifique.

2.2. Les articles de commentaire :

2.2.1. L’éditorial :

C’est un texte d’opinion qui traite des sujets d’actualité et qui engage la rédaction, où l’auteur donne l’impression au lecteur afin de présenter son propre point de vue sur un sujet et il se développe ensuite parle billet d’accumulation des arguments et des exemples. En effet, ce genre journalistique de commentaire se caractérise par un engagement marqué de l'instance énonciative. De plus, sa visée dominante est argumentative et son objet est toujours un événement significatif de l'actualité. Il peut être aussi rédigé par le rédacteur en chef, un chef

de rubrique ou par un journaliste désigné. Il s'agit d'un article qui engage le journal occupant

souvent une place de choix à l'intérieur de la publication.

2.2.2. La chronique :

La chronique est un texte d'opinion qui n'engage pas le journal ou l'émission dans laquelle, elle est propagée, ce qui donne à son auteur une plus grande liberté. Elles peuvent traiter plusieurs sujets de leurs choix : par exemple ; de la politique ou de manifestations artistiques. J. De Brouker définit ce genre comme : « Un journaliste chevronné, un

intellectuel, une personnalité qui « a une plume » donne régulièrement son avis sur l'actualité en général, celle d'un secteur ou d'un sujet de son choix. » (J. De Brouker: p207)22

Ajoutant aussi que les chroniqueurs spécialisés comme les : chroniqueurs politiques, peuvent aussi traiter de la culture, de l'économie mais sous un angle politique. De ce fait, la chronique reste un texte d'opinion et de commentaire qui n'engage pas le journal, ce qui laisse théoriquement à son auteur une plus grande liberté.

22 RAHMOUNE Nourddine, Analyse de l’activité énonciative dans la chronique « Pousse avec eux » de Hakim

(28)

20 La chronique reste un article spécialisé qui rapporte les informations les plus récentes sur un sujet particulier : avec une opinion, une observation et un commentaire personnel (prise de position et avis très personnels) qui n'engage que son auteur. Comme il affirme Broucker :

« L'article dans lequel une « signature » rapporte ses observations, impressions et réflexions au fil du temps passé […] C'est en quelque sorte un journal d'auteur à l'intérieur d'un journal de journalistes. L'auteur en question, qui d'ailleurs peut-être ou ne peut pas être un journaliste, ses propres critères de sélection et d'appréciation du ou des sujets dont il désire…» (J. De Brouker : 207)23

Le chroniqueur est extérieur à la rédaction ; il s'agit d'un écrivain connu comme célèbre, d'un expert renommé etc. La chronique se distingue par son style, qui est souvent plus soutenu par rapport aux autres genres journalistiques, il est difficile, et plus littéraire. Elle est aussi un commentaire libre, réflexions sur l’actualité, revenant à l’intervalle régulier sous la signature d’un collaborateur, généralement renommé. Souvent, c’est l’article sur lequel le lecteur se jette en premier.

2.2.2.1. Les caractéristiques de la chronique :

La chronique occupe une place fixe dans le journal c'est-à-dire, même page, et même place dans la page. Elle a toujours un surtitre immuable de parution en parution, le nom du

chroniqueur et sa photographie. Elle peut être mise dans un encadré et l'écriture en alternance

entre le gras et l'italique. De plus, la chronique maintiens des rendez-vous régulier d’un auteur avec ses lecteurs : « L'écriture est très différente d'un auteur à un autre certains adapte

le ton froid de l'analyse, d'autres la verve du polémiste, d'autres une manière plus intimiste…»( Agnès Yves et Manuel Croissan,1979 :81)24

C’est une forme de thématique large qui aborde différents sujets, d’un point de vue énonciatif, un soin tout particulier est accordé à la fin de la chronique, car elle expose des idées inattendues voir surprenantes, dont le chroniqueur l’investit dans ces propres propos.

23RAHMOUNE Nourddine, Op.cit. 2014 /2015, p40. 24 ibid. p 42.

(29)

21

2.2.2.2. Les types de chroniques :

La tribune libre :

C’est un genre de commentaire, rédigé par une personne externe connu ou inconnu au journal, où il exprime son point de vue « prise de position » sur un sujet d’actualité. L’éditeur et le rédacteur en chef sont cependant responsables devant la loi du contenu de tous les textes qui paraissent dans leur publication. De plus, la tribune libre est caractérisée par un engagement énonciatif assez marqué et le recourt à un style soutenu.

La lettre d'opinion :

Les journaux comportent une section réservée aux commentaires des lecteurs dans le but de faire réagir. Ce genre de texte qui y est le plus souvent publié est la lettre d'opinion. Cette dernière présente l’opinion du lecteur sur un sujet traité à l'intérieur de la publication, ou qui pourrait intéresser le public en général. Elle peut aussi vanter, condamner, analyser, faire le point sur des idées, des événements, et même des actions.

La critique :

La critique est un commentaire d’un produit ou d’une manifestation dans le domaine des arts et de la culture (film, livre…). Elle évalue les différents aspects (originalité, talent) d’un produit pour éclairer sur sa qualité et son intérêt. De ce fait, la sensibilité du critique est très importante, mais elle ne suffit pas. Il est bon que la critique connaisse bien le milieu concerné, pour apporter des éclairages complémentaires inédits. La subjectivité est de mise en matière de critique, elle relève aussi les points forts et/ou les points faibles du sujet abordé. Une bonne critique laisse généralement beaucoup de place aux exemples et aux descriptions.

En somme, la chronique et la critique prennent la couleur de la personnalité de leurs auteurs. Il s’agit d’une lecture personnelle de l’actualité. Alors que, le commentaire et

l’éditorial présente l’expression d’opinions découlant, habituellement, d’un contexte

d’analyse. L’éditorial diffère du commentaire en ce sens qu’il présente l’opinion de l’éditeur du média ou tout du moins, de l’équipe éditoriale en place.

Dans tout ce qui a été dit, nous concluions par le fait que, ces genres journalistiques nous servent et facilitent notre tâche d’analyse. Désormais, nous allons s’intéresser à déduire dans quelle manière est rédigé l’article. Et est-ce que chaque journal respecte les canons des

(30)

22

Conclusion partielle :

L’écriture journalistique est une forme d’expression permettant au journaliste de presse de rapprocher un genre journalistique de son objectif initial : informer, et pour ce faire le journaliste utilise la description, l’explication, l’appréciation en utilisant l’un des deux pyramides (pyramide inversée ou pyramide diamant). De ce fait, le journaliste rapporte d’abord l’évènement, ensuite il le commente et en fin il le provoque.

Par ailleurs, les techniques d’écriture journalistique, rapprochent un texte de son objectif : informer, distraire, vendre, partager, etc. Ces techniques professionnelles nous intéressent au sens où elles nous permettent de reconnaitre l’écriture journalistique des autres types d’écriture. Donc l’information médiatique se soutient d’un équilibre difficile à tenir entre ces deux visées (d’information, de captation) et ces trois logiques finalités (commerciale, démocratique, et d’influence). Alors, le journaliste doit recourir à des procédés linguistiques comme la polyphonie qui lui permettent de se montrer objectif.

(31)

CHAPITRE II :

LA POLYPHONIE LINGUISTIQUE

« L’efficacité symbolique des mots ne s’exerce jamais que dans la mesure où celui qui subit

reconnait celui qui l’exerce comme fondé à l’exercer. »

Pierre Bourdieu, Ce que parler veut dire, Fayard, 198225

25 CHARAUDEAU Patrick, Les médias et l’information, l’impossible transparence du discours, éd De Boeck

(32)

24

Introduction partielle :

La responsabilité des paroles et des pensées exprimées dans les textes journalistiques n’incombe pas seulement le journaliste, cependant ces textes se caractérisent par l'instabilité sur le plan de l'énonciation que les genres journalistiques tentent le plus souvent de mettre en scène un ensemble de voix, avec lesquelles le journaliste se distancie ou se solidarise plus ou moins discrètement, plutôt que d'assumer directement une position. Cela n’empêche de percevoir les tensions discursives de la subjectivisation et de l’objectivisation. Ces dernières sont souvent mises à contribution lorsqu’il s’agit de revendiquer des responsabilités collectives.

Désormais, tout ce qui est cité dans ce bref passage, renvoie à un type de phénomène étudié par les théories dites de polyphonie linguistique. Dans ce deuxième chapitre, nous tenterons de développer plus explicitement ce phénomène à la fois discursif et linguistique.

(33)

25

I. Souche et préalables théoriques de la polyphonie :

La polyphonie selon le dictionnaire de l'analyse du discours :« Est un terme emprunté de

la musique qui réfère au fait que les textes véhiculent, dans la plupart des cas, beaucoup de points de vue différents : l'auteur peut faire parler plusieurs voix à travers son texte. »

(P. Charaudeau, D. Maingueneau, 2002 :444).

Ce terme s'expose pour la première fois dans les travaux de Mikhaïl Bakhtine, sur son célèbre œuvre littéraire de Dostoïevski (1929). D’après ce philosophe du langage, tout texte est soumis au principe dialogique selon lequel les textes sont censés faire partie d’un dialogue continu, se composant à la fois de reprises de paroles antérieures et d’anticipations sur les paroles futures (virtuelles).

Bakhtine traite la polyphonie comme circulation des discours, d’un point de vue qui relie l’observation sociolinguistique à l’étude des différentes formes linguistiques (genres, styles, constructions linguistiques particulières). Ces marques constituent l’emprunte polyphonique qui se dévoile intrinsèquement dans le caractère dialogique du discours, et dont le centre d’intérêt est le sujet social, et il reste aux moyens langagiers de le constituer comme tel.

(J. Moechler, A. Auchlin, 2009 :152)

Dès la fin des années 70, les hypothèses de Mikhaïl Bakhtine ont trouvé en analyse du discours, un terrain favorable à leur influence, par l’intersection de divers courants notamment philosophiques, psychanalytiques, littéraires et linguistiques. À la suite de la polyphonie bakhtinienne, la notion « polyphonie » a été par la suite approfondie en linguistique énonciative et en pragmatique.

Entre autre, le linguiste français Oswald Ducrot reprend explicitement cette notion pour élaborer sa théorie polyphonique du sens des énoncés. C’est essentiellement à ce dernier que l’on doit l’introduction de la notion de polyphonie en sémantique, dans le cadre d’une théorie fondée sur une conception énonciative du sens, inscrite dans une tradition remontant notamment à Charles Bally (1932). Plutôt qu’à celle de Mikhaïl Bakhtine de qui Ducrot emprunte la notion de polyphonie sans s’interroger plus avant sur sa théorie.

Ainsi, ce qu’envisage Bakhtine sous le terme de « dialogisme » est reprit sous le nom de « polyphonie » chez Ducrot, juste, pour qu’il correspond à l’opposition parole/langue, mais essentiellement chez Charles Bally que nous trouvons en germe les conditions de la théorie polyphonique.

(34)

26

« C’est en lisant Bally, et spécialement le début de Linguistique générale et linguistique française, que j’ai été amené à esquisser une théorie de la polyphonie. » (Ducrot

1986) 26

Ducrot remet en question le postulat de l’unicité du sujet parlant, qui a longtemps dominé en linguistique. Cependant, les polyphonistes partagent l’idée selon laquelle l’énoncé n’est pas toujours la représentation d’une seule et même pensée ou d’un seul acte de parole, mais que l’énoncé peut représenter simultanément une multiplicité de points de vue. Dans cette perspective, toutes les manifestations langagières (les textes, le discours oral, les dialogues) sont vues comme une composite de différents points de vue qui coexistent, se hiérarchisent et se superposent dans les énoncés.

L’idée principale dans la théorie polyphonique est de savoir que, tout énoncé constitue des rencontres entre des points de vue effectués au moment de l’énonciation, et des points de vue communiqués. Désormais, il convient de distinguer, à cet égard, deux types d’emplois distincts de la notion « polyphonie », selon qu’elle s’applique, comme chez Bakhtine, à des données de discours, données contextuelles et essentiellement descriptif, ou, comme chez Ducrot, à des données de langue. Dès lors, nous pouvons éclairer cette idée par l’existence de deux perspectives polyphoniques : l’une littérature et l’autre linguistique.

C’est dans cette optique, que ces dernières années nous percevons l’émergence d’une nouvelle approche contemporaine de la polyphonie, elle s’appelle : la théorie Scandinave de la Polyphonie Linguistique (1999), la « ScaPoLinE ». Celle-ci tente en effet, de raffiner le modèle ducrotien en abordant la théorie polyphonique dans une tentative combinatoire entre les perspectives linguistiques et littéraires, afin d’adapter convenablement à l’analyse des textes.

Cette approche s’intéresse principalement à deux problématiques en lien avec les emplois d’une forme linguistique : la première consiste à cerner le domaine de la polyphonie par des notions proches de dialogisme ; alors que la seconde tente de savoir si la polyphonie s’inscrit dans la langue comme une expression, forme ou structure linguistique ; ou bien elle relève simplement du discours tout en se manifestant dans des contextes particuliers, sans que des marques spécifiques en soient nécessairement responsable. En effet, le point de vue –PDV est

26 BELANGER André. VAN DROM Andy, « Les apports de la linguistique à la théorie des contrats : panorama des

principales théories du dialogisme et de la polyphonie à inscrire au sein du phénomène contractuel », Les Cahiers de droit, vol. 52, n° 1, 2011, p. 47

(35)

27 l’un des notions clés de la ScaPoLinE, celui-ci afin qu’il se substitue au « voix », voix qui s’affrontent simultanément à travers l’énonciation du locuteur-sujet parlant et cherchent à créer un lien entre théorie de la polyphonie linguistique et la typologie textuelle, sans qu’elle oublie le rôle important du lien de responsabilité et de non-responsabilité qui les unisses, appelé également lien énonciatif.

II. La polyphonie et le problème d’hétérogénéité énonciative :

Comme nous l'avons déjà cité, la polyphonie linguistique est un fait qui renvoie à la langue au sens saussurien, car la priorité de la langue sur la parole n’est qu’un choix qui justifie l’utilité de l’une par rapport à l’autre. Tout en précisant, que l’opposition entre ces deux phénomènes linguistiques est établie précédemment par Saussure pour distinguer (ce qui est individuel de ce qui est social ; distinguer ce qui est essentiel de ce qui est accessoire). La langue par sa supériorité s’avérant inadéquate, pour l’analyse des études linguistiques dans leur dimension sociale. Il faudrait préciser que la langue a des particularités qui la mènent à être de nature concrète, homogène, produit social et porte sur la parole : étant hétérogène, produit individuel et donc subjective. (M Mohammadi-Aghadash, 2013 :22)

L’ambition de Ducrot est de rendre compte aux interprétations virtuelles de tout énoncé à partir de sa forme linguistique, plus exactement les traces que laisse l’énonciation dans la forme linguistique. Il s’intéresse plus particulièrement au codage linguistique de la polyphonie au niveau du système et en relation à un discours idéalisé, à un discours associé au contexte que détermine la forme linguistique en soi. En effet, Laurent Perrin précise :

« [...] la notion de polyphonie s’applique à différentes sortes d’hétérogénéité énonciative à l’intérieur du sens, mais elle se trouve être en quelque sorte tiraillée, écartelée même, entre le pôle instructionnel ou linguistique des phénomènes qu’elle prend pour objet d’une part, et leur pôle contextuel ou pragmatique d’autre part. » (P Laurent, 2004 :12)

Tout ce que nous avons développé ici, émane à l’instabilité d’une notion appliquée dans un aspect purement empirique, étant donné qu’en introduisant la notion du « contexte », la langue s'avère plus au moins hétérogène. Ainsi, l’opposition dans ce cas, est entre langue et discours ; et ce phénomène d’hétérogénéité s’avère continuellement visible si seulement nous abordons la polyphonie dans son aspect discursif, cela dépasse les segments phrastiques (d’énoncés), mais il aura recours en fait au discours ; ce dernier ouvre son champ à des phénomènes (empiriques) relevant des situations contextuelles de la vie quotidienne.

(36)

28 En revanche, dans notre cas, nous favorisons la notion de la polyphonie en analyse du discours, afin de résoudre tous problèmes associés aux diverses formes de discours représenté, développé dans le modèle genevois « ScaPoLinE », ainsi nous le trouvons assez important d’en discuter ultérieurement.

III. L’aspect énonciatif de la polyphonie linguistique :

La polyphonie de Ducrot a eu une grande influence sur la sémantique française. En s’appuyant sur une vision instructionnelle de la sémantique, cette approche prend en considération une différence entre « phrase » et « énoncé ».

La notion de polyphonie est plus particulièrement rattachée à des questions d’énonciation. Elle permet de décrire la pluralité des voix qui peuvent s'exprimer à l'intérieur d'un même énoncé, ce dernier renferme par son tour des traces des protagonistes de son énonciation de multiples façons, nous pouvons songer aux : (pronoms personnels, aux adjectifs subjectifs, aux modalités, etc.) La polyphonie linguistique sert aussi à étudier les énoncés sous l'angle des différents points de vue qui s'y manifeste, afin d’appréhender la question de la prise en charge énonciative. Pour Anscombre et Ducrot la notion de polyphonie c’est :

« […] lorsqu’un locuteur L produit un énoncé E […]il met en scène un ou plusieurs énonciateurs accomplissant des actes illocutoires. Ce locuteur peut adopter vis-à-vis de ces énonciateurs (au moins) deux attitudes : ou bien s’identifier à eux, en prenant alors en charge leur(s) acte(s) illocutoire(s) ; ou bien s’en distancer en les assimilant à une personne distincte de lui (plus précisément, de lui entant qu’il est le locuteur de l’énoncé), personne qui peut être ou non déterminée. »

(J.-C. Anscombre & O. Ducrot )27

Dans cette tentative, Ducrot aborde premièrement, la question du sujet parlant au niveau de l'énoncé même ; il distingue aussi entre locuteur et énonciateur(s) ; le locuteur est à même de mettre en scène de son énonciation un ou plusieurs énonciateurs, dont ils seront en mesure de présenter différents points de vue et il reste à lui seul de s'associer à certains énonciateurs tout en dissociant d’autre. Il est trop important de souligner que tous ces « être discursifs » sont des êtres abstraits, car l'être parlant « réel » n'intéresse pas O. Ducrot. (P. Charaudeau, D. Maingueneau, 2002 :445)

(37)

29 Dans ce qui suit, nous intéresserons à la conception de polyphonie selon Oswald Ducrot, qui nous soutient à introduire les éléments de base de la polyphonie énonciative.

1. Mise en postulat sur l’unicité du sujet parlant :

Qui parle ? Voici l’une des questions, qui a connue de large parcours en sciences du

langage. Dès la première vue, elle nous parait banale, mais pour répondre, il faut rendre compte à certains mots clés tels que : « locuteur », « sujet parlant », « énonciateur ».

(Idem :158)

Depuis longtemps la linguistique s’est appuyée sur la présupposition que toutes ces entités ne formaient qu’une seule et même personne (D. Raemdonck, G. Siouffi,2007 :208)

Or que l’apport de la pragmatique a été de les dissocier pour montrer combien ces unités sont problématiques. Ducrot en se rejoignant à cette approche, il tente dans sa “Esquisse de

théorie de la polyphonie“28 de rejeter le postulat d’unicité du sujet parlant, il le trouve

éventuellement comme un être concret participant à la situation d’énonciation. Ainsi, il distingue entre les mots clés précèdent.

2. « Locuteur », « sujet parlant » et « énonciateur » : à qui la

responsabilité énonciative ?

2.1.Sujet parlant et locuteur :

O. Ducrot appelle « sujet parlant » tout individu(s) : c’est un être empirique, responsable de l’activité effective (articulatoire, cognitive, sociale) en quoi consiste la parole dont le travail physique et mental a permis de produire un énoncé, alors que, le « locuteur » est l’instance qui en prend la responsabilité. (D. Maingueneau,2010 :159)

2.2.Locuteur vs énonciateur(s) :

Le locuteur construit toujours plusieurs places énonciatives dans son discours. (D. Maingueneau, 2012 :145) Il est à la fois le Producteur du message, autrement dit il est

l’auteur de l’acte de parole, celui qui produit véritablement, matériellement, l’énoncé ; et l’énonciateur exprimant subjectivement un ou plusieurs points de vue au sein de ce message. Le locuteur dans ce cas, est doublement présent. (A Belanger. A Van Drom,2011 :52) Ainsi, par exemple, lorsque je chante les paroles d’une chanson, où se trouve employé le pronom je, je suis le locuteur, mais non pas l’énonciateur, les propos cités sous le pronom « je » ne reflète

28 C’est le grand titre qui traite le phénomène de la polyphonie linguistique dans l’ouvrage de O. Ducrot « le

Figure

Figure 01 : Les critères des deux pyramides : inversée et diamant
Figure 3 : La configuration polyphonique
Figure 6 : La première grille d’analyse
Figure 7 : la deuxième grille d’analyse

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