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Contrôlabilité et stabilisation optimales en dimension
finie ou infinie
Christophe Prieur
To cite this version:
Christophe Prieur. Contrôlabilité et stabilisation optimales en dimension finie ou infinie.
Mathéma-tiques [math]. Université Paul Sabatier - Toulouse III, 2009. �tel-00450499�
Habilitation à diriger
des re her hes
Contrlabilité et stabilisation optimales
en dimension nie ou innie
Soutenue publiquement le
9
novembre2009
devant leJury omposé deMr Bernard BROGLIATO Mr Jean-Mi helCORON Mr Laurent PRALY Mr Jean-Pierre RAYMOND Mr Pierre ROUCHON Me Sophie TARBOURIECH Rapporteurs: Mr Bernard BROGLIATO Mr Pierre ROUCHON Mr Enrique ZUAZUA Version du 16novembre 2009
Je tiens i i à exprimer ma re onnaissan e envers tous eux qui m'ont a ompagné es
dernières années. Je remer ie tout d'abord Jean-Mi hel Coron qui, le premier, m'a initié au
ontrleetm'aensuiteen ouragéàpoursuivreenthèseen o-dire tionave LaurentPraly.Ces
deux ollègues et amis m'ont fait partager leur enthousiasme, leur rigueur et mille idées qui
fourmillentdansmes travaux.Cettehabilitationàdirigerdesre her hesleurdoitbeau oup.A
l'issuede mathèse,Jean-Mi heletLaurent m'ontlaissé prendrel'indépendan eindispensable
à un her heur, mais sesont toujours montrés disponibleslorsque j'ai eu besoin d'un onseil.
Je protede e manus rit pour leur témoigner mon amitié etma gratitude.
Je suis très tou hé de l'honneur que m'ont fait Bernard Brogliato, Pierre Rou hon et
Enrique Zuazua en a eptant de rapporter mon travail. Les diérents é hanges que j'ai eus
ave eux ont été très enri hissants.
Mer i à Sophie Tarbourie h d'avoir a epté de présenter mon dossier de re her he auprès
de l'universitéPaul-Sabatier.En plus de fairepartie de mes amis et d'êtreune ollaboratri e
régulière,Sophieabeau oup inuen émestravauxde re her he en meproposantde nouvelles
voies, de nouvelles appli ations et en m'en ourageant dans telles ou telles pistes, tout en
respe tant mes hoix. Je remer ie vivement Jean-Pierre Raymond d'avoir a epté de faire
partie du jury. Saprésen e est pour moiun grandhonneur.
Puisque l'opportunitém'en estdonnée, je remer ieMi helSorinepourses questions
s ien-tiquesetses onseilsqu'ilnemanquepas demedonnerrégulièrement.Jeremer ieégalement
Hisham Abou-Kandil qui m'a proposé aussi bien des pistes de re her he fondamentale que
des appli ations. Sa onan e qu'il a bien voulu m'a order depuis longtemps est un grand
honneur pour moi. Geoges Bastin, en plus d'être un ollègue haleureux ave qui j'appré ie
travailler, n'a jamais omptéson temps pour moi.Je luien suis trés re onnaissant.
Je voudrais exprimermagratitude envers mes diérents o-auteurs. J'exprimeune pensée
plus parti ulière pour EmmanuelleCrépeau ave qui j'ai vraiment appré ié travailler es
der-nières années. Mer i égalementàLionel Rosier, EmmanuelTrélat, DenisMatignon,Stéphane
Labbé ave qui j'ai eu des dis ussions trés enri hissantes. Nombre de mes o-auteurs sont
devenus des amis, ou étaient des amis avantd'être o-auteurs!
Je n'oublie pas mes nombreux ollègues, et bien souvent amis, du groupe de re her he
MAC. J'aiproté de nombreuses dis ussions s ientiques ave notemment IsabelleQueinne ,
DenisArzelier,DidierHenrion,Lu ieBaudouin,etVin entAndrieu.Mer ipour leurs onseils
s ientiques, etami aux. Ils ne se sont (presque) jamaismontrés impatients dans les fartleks
oulorsquejemesuispermisdeparlerdesréglesderugby!Mer iàtoutlegroupe(etàquelques
m'en ourage, et mesoutient ontinuellement dans mes nombreux projets. J'arriverai un jour
peut-être àmontrer àDomitille(et aussiàGaétaneetGuillem)quelaprofessionde her heur
n'est pas seulement une sour e de stress, ou de séparations, mais peut être aussi
enthousias-mante et stimulante par les multiples satisfa tions et ren ontres qu'elle apporte. Je dédie e
Introdu tion 3
I Contrle en dimension nie 7
1 Stabilisation de systèmes non-linéaires 9
1.1 Contrle dis ontinuet robustesse . . . 9
1.2 Stabilisationpar une ommandehybride . . . 13
1.3 Feedba k hybride pour lessystèmes asymptotiquement ontrlables . . . 15
1.4 Robustesse intrinsèque des systèmes hybrides . . . 17
2 Contrle optimal et robuste 21 2.1 Cas parti ulier de l'intégrateur de Bro kett . . . 23
2.2 Généralisationaux systèmes linéairesen la ommande . . . 27
2.3 Eléments de démonstrationdu théorème 2.6 . . . 29
2.4 Cal ulnumérique de la ommande optimale . . . 30
3 Performan e optimale de systèmes soumis à des non-linéarités de se teur 31 3.1 Cas des saturations emboîtées . . . 31
3.2 Analyse de la omplexiténumériquedes onditions . . . 35
3.3 Autres typesde non-linéarités . . . 35
II Contrle en dimension innie 37 4 Contrle de stru tures exibles mono-dimensionnelles 39 4.1 Contrlabilitéd'une poutre exible . . . 40
4.2 Eléments de démonstrationdes théorèmes 4.1et4.2 . . . 42
4.3 Simulationsnumériques. . . 44
4.4 Stabilisationde lapoutre . . . 46
5 Contrle d'une plaque, appli ation à l'optique adaptative 51
5.1 Contrlabilitéd'un miroir bimorphe . . . 52
5.2 Stabilisationd'un miroir bimorphe . . . 54
5.3 Eléments de démonstrationdu théorème 5.4 . . . 55
5.4 Contrle robuste d'un miroir bimorphe . . . 57
6 Contrle frontière de systèmes hyperboliques 61 6.1 Equations de Saint-Venanten présen e de perturbations . . . 62
6.2 Contrle frontière de systèmes hyperboliques quasi-linéaires non-homogènes . . 64
6.3 Validation numérique . . . 67
6.4 Validation expérimentale . . . 69
Perspe tives 73 Bibliographie 78 Bibliographie personnelle 89 Revues à omité de le ture . . . 89
A tes de onféren e à omitéde le ture . . . 91
Ce do ument présente une synthèse de mes travaux de re her he dont le thème entral est
la théorie du ontrle. Etant donné un système dont la dynamique dépend d'un paramètre
(appelé ontrle, ou ommande),l'enjeu prin ipalde es travaux a été de prouver l'existen e
d'une loi de ommande telle que les solutions du système dynamique satisfassent ertaines
propriétésde onvergen e(vers un équilibreparexemple)oude performan e( ommeun rejet
de perturbations). Diérentes stru tures de ontrle peuvent être envisagées : dépendant du
tempsetdela onditioninitiale(onparlealorsdebou leouverte),oualorsdépendantdel'état
de lasolution(onparlealorsde bou lefermée,oud'unretourd'état).Demême,lorsquel'état
du systèmedynamiqueesten dimensioninnie,diérentes propriétésde ontrle peuventêtre
obtenues selon latopologie etla régularité de la ondition initiale onsidérées.
La réalisation de es travaux a demandé des développements te hniques importants.
Ci-tonsquelques points- lés.Diérentes étudespourlessystèmesde dimensionnieontné essité
l'utilisationde ontrles dis ontinusà des ns de stabilisation asymptotiqueet robuste. Nous
avons également développé la synthèse de ommandes (presque) optimales et robustes pour
des systèmes non-linéaires. Parmi les résultats lés en dimension innie, nous avons donné
une des ription pré ise de la vitesse de la stabilité en fon tion de la position de l'a tionneur
de stru tures exibles. Nous avons aussi étudié le al ul de ontrle frontière dépendant
uni-quement de la sortie pour la régulation de l'é oulement de l'eau dans des anaux. Pour es
deux problèmes de dimension innie nous avons onsidéré des ommandes simples dans leur
formulation, mais dont le al ula né essité des démonstrations sophistiquées.
Etant donnéun système dynamique,suivant lenombre de modes dynamiques(en nombre
ni ou pas), nous onsidérons un modèle é rit en terme d'équations aux dérivées ordinaires
ou partielles. De même, suivant la largeur de la variation des paramètres (grande variation,
transitionentredeuxrégimesdefon tionnementparexemple),nousdevonsprendreen ompte
les eets non-linéaires ou pas. Nous obtenons ainsi diérents types de modèles dynamiques.
Une onstante dans e travail a été de her her à établir la performan e optimale, et à
dé-velopper des te hniques pour al uler expli itement ou numériquement les ommandes. Par
exemple pour le ontrle de stru tures exibles par des ellules piézo-éle triques, nous avons
étudié pré isémentla vitesse de la onvergen e (polynomialeou exponentielle). Nouspensons
aussi à la performan e optimale de systèmes soumis à des non-linéarités de type se teur, et
optimales (en temps minimal) et robustes. Un autre exemple, pour les systèmes de
dimen-sion innie, on erne un système d'optique adaptative pour lequel nous avons al ulé une
ommande optimale(au sens de lanorme
H
∞
).Nous stru turons e do ument en deux parties distin tes en distinguant la théorie de la
ommande pour les systèmes de dimension nie, de la théoriedu ontrle en dimension
in-nie. Certains travaux annexes ont été omis. Nous donnons ependant une liste omplète des
publi ations àpartir de la page 89.
La première partie présente l'essentiel de mes résultats et de mes appli ations en théorie
du ontrlesur lessystèmesnon-linéairesdedimension nie, 'est-à-diredontlesmodèlessont
des équations aux dérivées ordinaires non-linéaires.
Nous allons tout d'abord étudier leproblème général de la stabilisation de systèmes
non-linéairesetnousenvisageronsla lassede ommandeshybridesquipermettentdegarantirune
robustesse par rapport aux petites perturbations (voir le hapitre 1). Nous introduirons en
parti ulierl'exempledel'intégrateurdeBro kett.Ensuite,dansle hapitre2,nousrajouterons
un ritèred'optimisationet, ave ettemême lassedefeedba ks, nousrésoudronsleproblème
de stabilisation en temps minimal sous une ontrainte d'amplitudede la ommande, d'abord
pour l'intégrateur de Bro kett et ensuite pour tout système ontrlable non-linéaire (mais
linéaireparrapportàla ommande).Enn,dansle hapitre3,nousanalyseronslaperforman e
optimaled'une lasse de systèmes non-linéaires (plus pré isément soumis àdes non-linéarités
de se teur) et nous privilégierons une méthode onstru tive pour le al ul de fon tions de
Lyapunov.
La se onde partie de e do ument on erne le ontrle de systèmes àparamétres répartis,
plus pré isémentdé rits par des équationsaux dérivées partielles.
Nous souhaitons avoir une vision globale de e type de systèmes et étudier toutes les
questions lassiques depuis la modélisation jusqu'à la simulation et l'appli ation ee tive en
passant, bien entendu, par la ommande de tels systèmes. L'originalité de notre appro he
réside dans lefaitque noussouhaitons privilégierlesmodèlesEDP qui présentent l'intérêt de
modéliseruneinnitéde degrésdeliberté.Tantque elaest possible,noussouhaitonsréserver
la dis rétisationau al ul ee tif des solutionset des ommandes.
Nous allons présenter plus parti ulièrement des résultats de ontrlabilité et de
stabi-lité pour une EDP linéaire modélisant une stru ture exible mono-dimensionelle (de type
poutre), ontrlée par des a tionneurs pon tuels (voir le hapitre 4). Ensuite nous
dévelop-pons des résultatsde ontrlabilitéetde stabilitéplus spé iquespourles stru turesexibles
bi-dimensionnelles(de typeplaque) et ontrléespar des a tionneursinternes ( 'est-à-dire
ré-partis sur les domaines non-réduits à un point). L'appli ation visée sera étudiée à la n du
hapitre 5,et on erne la régulationde miroir déformabledans un systèmed'optique
adapta-tive. Dans ledernier hapitre de ette partie ( hapitre 6), nous étudions le ontrle frontière
fron-tièrepouravoirunestabilitéexponentielleversl'équilibreenprésen edepetitesperturbations.
Nousappliquerons erésultatthéoriqueàlasynthèsede ommandesauxbordsrégulant
l'é ou-lementdel'eaudansun anal,ave unevitesseexponentielleetave unerobustesseparrapport
à lafri tion, et àla pentenotamment.
Nous on luerons edo umentparquelquesperspe tivesdere her heenthéoriedu ontrle
des systèmes de dimension nie ouinnie.
Les référen es alphanumériques [R*℄,
∗ ∈ {1, . . . , 27}
, [C*℄,∗ ∈ {1, . . . , 51}
renvoient à mespubli ations(voiràpartirdelapage89).Lesautresréféren essont itéesdanslabibliographie
Stabilisation de systèmes non-linéaires
Dans e hapitre nous allons étudier le problème de la stabilisation des systèmes
non-linéairesetnous rappelleronslané essité d'utiliserdes ommandesdis ontinues (ou
instation-naires) pour résoudre des problèmes de stabilitéet de performan e optimale. L'utilisationde
ommandesdis ontinuespeutintroduireunegrandesensibilitéparrapportauxperturbations,
et peut même réer une instabilité du système en bou le fermée en présen e de petites
per-turbations (voir le paragraphe 1.1). Nous allons ensuite introduire l'intégrateur de Bro kett
(voir leparagraphe1.2),ainsi quela lasse de feedba ks hybrides( 'est-à-dire ave une
dyna-miquemixtedis rète/ ontinue) quenousallonsétudieràplusieursreprisesdans edo ument.
Nous verrons que, sous une hypothèse de ontrlabilité,nous pouvons stabiliserles systèmes
non-linéaires ave un ontrle hybride (voir le paragraphe 1.3). Enn nous verrons dans le
paragraphe 1.4 que la robustesse par rapport auxpetites perturbations ( ommeles bruits de
mesureetleserreursdemodèle)estintrinsèqueàla lassede systèmeshybridesperturbés. Les
ommandes hybrides peuvent don être utiliséespour d'autres problèmes de ontrle, omme
le ontrleoptimal.Cettequestionde laperforman e optimaleferal'objetdu hapitresuivant
( hapitre 2).
1.1 Contrle dis ontinu et robustesse
Considérons un système dé ritpar un modèle non-linéaire
˙x = f (x, u)
(1.1)où
f
:O × U → R
e
n
est une appli ation ontinue,
O
e
etU
sont des voisinages de l'originerespe tivement dans
R
n
et
R
m
. Dans (1.1),
x
est appelé état du système, etu
le ontrle.Supposons que
A
est un équilibre de e système, 'est-à-dire queA
est un ompa t in lusdans
O
e
telquef (x, 0) = 0
pour toutx
∈ A
.Nous noteronsO = e
O \ A
.Lessolutionsde (1.1)seront àvaleur dans
O
.1
Lesnormeseu lidiennesserontnotées
|.|
(sanspré iserladimension1
On peut ajouter
A
à l'espa e d'état, mais ela rend ertaines hypothèses un peu plus ompliquées à formuler(enparti ulierlanotionderayondeperturbationsadmissiblepage16,etl'hypothèse(A4)
page18).lorsque ela ne sera pas né essaire),et pour tout
x
∈ e
O
, nousnoterons|x|
A
= min
x∈A
¯
|¯x − x|
.Le problème de stabilisation par un retour d'état statique est le suivant : Trouver une
fon tion
u : x
7→ u(x)
, appelée ontrle ouretour d'état, dénie et ontinue sur un voisinagede
0
, nulleen0
,telle que le système˙x = f (x, u(x))
(1.2)soitlo alementasymptotiquementstable, 'est-à-direquivérielesdeuxpropriétessuivantes :
(stabilité)pour tout
ε > 0
, ilexisteδ > 0
telque,si|x
0
|
A
< δ
etx
0
∈ O
alors toutes lessolutionsde (1.2) maximalessur
[0, T )
ave la ondition initialex(0) = x
0
(1.3)vérient
|x(t)|
A
≤ ε
pour toutt
∈ [0, T )
.(attra tivité) ilexiste
µ > 0
telquesi|x
0
|
A
< µ
etx
0
∈ O
alors lessolutionsde (1.2) et (1.3) vérient|x(t)|
A
→ 0
lorsquet
→ T
.Lapropriété pré édenteest unepropriété de bou leferméepuisque l'informationsurl'état
est utilisée pour al uler l'entrée du système dynamique (1.1). Nous opposons à ette
pro-priété la suivante, dite de bou le ouverte : nous disons que le système de ontrle (1.1) est
asymptotiquement ontrlable si lesdeux propriétés suivantes ([4, 37℄)sont satisfaites :
1. il existe
µ > 0
telque pour tout|x
0
|
A
< µ
etx
0
∈ O
, il existeT > 0
et une ommandeu
x
0
: [0, T )
→ U
mesurable telle queles solutionsde˙x = f (x, u
x
0
(t)) ,
x(0) = x
0
,
(1.4)
maximalessur
[0, T )
,satisfont|x(t)|
A
→ 0
, lorsquet
→ T
;2. pour tout
ε > 0
, il existeδ
tel que si|x
0
|
A
≤ δ
etx
0
∈ O
, il existe une ommandeu
x
0
: [0, T )
→ U
omme dans 1. ettelle que|x(t)|
A
≤ ε
pour toutt
∈ [0, T )
.Remarquons que ette propriété de bou le ouverte est impliquée par l'existen e d'un
bou- lage d'état stabilisant asymptotiquement (1.1). De plus, suivant la stru ture du système
non-linéaire,ilpeuty avoirdes onditions né essaireset/ou susantes pour établirla
ontr-labilité asymptotique (voir [121℄ pour une ara térisation de la ontrlabilité en terme des
fon tions de Lyapunov assignables (Control Lyapunov Fun tions, CLFs), ou[43℄ par exemple
pour une ondition sur l'algèbre de Lie engendrée par les hamps de ve teur). De même il
existe des onditionsné essaires pour l'existen e d'un ontrle stabilisant ommela ondition
de Bro kett [23℄ (voiraussi [41℄) :
Théorème 1.1 ( onditionde Bro kett,[23℄)S'ilexisteun ontrle ontinuet stationnairetel
que le système (1.2) soit lo alement asymptotiquement stable, alors la fon tion
f
est ouverteen
(0, 0)
, 'est-à-dire quel'imageparf
de toutvoisinage de(0, 0)
∈ R
n
× R
m
estun voisinage
de
0
∈ R
n
.Un exemple important de systémes qui ne vérie pas ette ondition est l'intégrateur de
Bro kett introduit dans [23℄ :
˙x
1
= u
1
˙x
2
= u
2
˙x
3
= x
1
u
2
− x
2
u
1
(1.5)Cet exemple est très souvent étudié dans la litérature (par exemple [39, 43,92, 122℄) ar il a
des appli ations importantes en robotique mobile voir [29, 101, 102, 114, 96℄ (on parle alors
d'intégrateur non-holonme). Voir d'autres types d'exempledans [29, 92,93, 97℄.
Il existe don de nombreux systèmes non-linéaires de dimension nie (même réguliers et
asymptotiquement ontrlablesà l'origine)pour lesquels il est né essaire de onsidérer
des ontrles instationnaires(mais périodiques en temps);
ou des ommandes dis ontinues (si on se restreint à la lasse de retours d'état
station-naires)
pour stabiliserasymptotiquement lo alement l'originedu système bou lé.
Nousne onsidérerons pasleproblèmede lastabilisationpardes ontrlesinstationnaires.
Voir[40,99,100,98℄ou[43, 97℄pour desréféren es plusré entes surlesétudesde ommandes
dépendantdu temps,maispériodiquesen temps.Enrevan he nousnous fo aliserons sur
l'uti-lisation de ontrles dynamiques et dis ontinus qui peuvent être utiles pour des problèmes
de stabilisation. Citons par exemple [37℄ qui propose de al uler un feedba k par un
é han-tillonnage(ave dessampling solutions),ou[4,19℄dans lesquels l'existen e d'unretour d'état
onstant par mor eaux (pat hy feedba k) est établie. Notons que le système (1.1) en bou le
fermée ave une ommande dis ontinue
x
7→ u(x)
peut se réé rire˙x = F (x)
(1.6)ave
F (x) = f (x, u(x))
et est une équation dymanique dis ontinue. Ce type de systèmes estprésentdans denombreuses appli ations( ommeen mé anique[25℄).Notonsquelessolutions
(deCarathéodory) de(1.6) sonten généralsensiblesauxperturbations.Il est ru iald'étudier
l'eet des perturbations sur la stabilité puisque 'est pour avoir de la robustesse que l'on
utilisedes feedba ksde préféren e àla bou leouverte. Enselimitantà des ontrles ontinus
stabilisants, ilexiste une fon tion de Lyapunov pour lesystème bou lé (d'aprés [74℄) etdon
un peu de robustesse. L'obtention de robustesse par rapport à des bruits de plus grande
amplitude est une question diérente (voir [116℄), mais peut être abordée par une appro he
Lyapunov (voir par exemple [69℄). Bien entendu introduire la possibilité de onstruire des
ommandesdis ontinues né essite d'étudierl'eetde larobustessede façonsystématique.Par
exemplepourlesystème de Bro kett, ilexiste un retourd'état(dis ontinu)telquelesystème
en bou le fermée soit asymptotiquement stable (et même ave une vitesse de onvergen e
exponentielle) en l'absen e d'erreur sur la dynamique, et fasse apparaître des y les limite
(non réduits àun point)en présen e de telles perturbations(voirdes simulations dans [97℄).
Nousnotonsquela lassedesolutionsde(1.6) estprotéiformeetdépend del'ensembledes
solutions possibles. Etant donné
T > 0
,nous rappelons queX : [0, T )
→ R
n
est dite solution
de Carathéodory de (1.6) si
X
est absolument ontinue et vérie˙
X(t) = F (X(t))
pour presque tout
t
∈ [0, T )
. On parlera alors de solutions nominales. Une autre lasse desolutionsest elledes solutionsd'Hermes.Cesontleslimitesde solutionsdu systèmeperturbé
˙x = F (x+ξ
n
)
lorsquelasuitedeperturbations(ξ
n
)
tendvers0
.Voir[64,60℄pourunedénitionpré isedansun ontexted'équationsdiérentiellesave unse ondmembredis ontinu,ou[R5℄,
et[115℄ pour des généralisationsaux systèmes hybrides.
Deux autresnotionsde solutionssont elles de Krasovskii etde Filippov [50℄.Nous
rappe-lons que
X : [0, T )
→ R
n
est une solutionde Krasovskii, respe tivement de Filippov, de (1.6)
si
X
est absolument ontinue et vérie,pour presque toutt
∈ [0, T )
,˙
X(t)
∈
\
δ>0
con F (X(t) + B(0, δ)) ,
respe tivement˙
X(t)
∈
\
δ>0
\
N,λ(N )=0
con F ((X(t) + B(0, δ))
\ N)
où
B(0, δ)
est la boule fermée deR
n
entrée en
0
etde rayonδ
,λ
est la mesure de Lebesguesur
R
n
, et
con(A)
désigne l'enveloppe onvexe fermée d'un ensembleA
.D'autres notions de solutions existent. Citons les
π
-solutions ( elles obtenues paré han-tillonnage de la ommande) et les solutions d'Euler. Voir [31, 123℄ pour les systèmes
non-linéaires lassiques et [R5℄pour leur généralisationauxsystèmes hybrides.
Nous omprenons que, lors de la synthèse de ontrles stabilisants, il soit né essaire de
pré iserlarobustesseetlastabilitéquel'onobtientenutilisanttelleoutelle lassedesolutions.
Ainsi les référen es [123, 36℄ proposent l'utilisation d'un type de ommandes dis ontinues
qui permettent de stabiliser le système pour les
π
-solutions et don ave un ertain typede robustesse (une erreur de mesure uniquement aux instants d'é hantillonnage). Voir aussi
[5℄ pour l'utilisation de ontrles dénis par mor eaux (pat hy feedba ks). Nous souhaitons
onsidérerune lassede solutionspluslarge,en l'o uren elessolutionsde Krasovskii. Orily
adessystèmesasymptotiquement ontrlablestelsqu'iln'existepas de ontrleinstationnaire
dis ontinu
x
7→ u(x)
telquelesystèmebou lésoitasymptotiquementstablepourlessolutionsdeKrasovskii.Ilsutdepenserdenouveauàl'intégrateurdeBro kett(1.5)quiestunexemple
de tel système non-linéaire.
Il apparaît don naturel d'envisager des ommmandes dynamiques
u
7→ u(x, ζ)
oùζ
estune variable dynamique additionnelle. La plus simple des dynamiques est une dynamique
dis rète pour
ζ
. On arrive don à une ommande mixte dis rète/ ontinueu
7→ u(x, ζ)
oùx
est l'état du système (don ave une dynamique ontinue), et
ζ
est une variable suivant unedynamiquedis rète.La ontraintetopologiquedeBro kettdans[23℄(généraliséedans[112℄)ne
qui garantit une stabilité asymptotique pour l'intégrateur de Bro kett (à un hangement de
oordonnéesprès).Pour omprendrel'importan eetlaportéede erésultat,pré isonsla lasse
de ontrleurs hybrides que l'on onsidère dans e do ument.
Pour une présentation de e type de feedba ks hybrides, voir [135, 55℄, [R8℄, ou [C55℄
par exemple. D'autres formalismesexistent (voir par exemple [22, 130, 87, 88,141℄ pour des
travauxave une appro hemoins systématique).Citonségalement[147℄pourune synthèse de
ontrles ave ommutationpour des systèmes (de dimension nie ouinnie).
Un ontrleur dynamique hybride est la donnée d'un ensemble totalement ordonné
Q
et,pour tout
q
∈ Q
,de ladonnée de(u
q
, φ
q
, ψ
q
, C
q
, D
q
)
telle que
C
q
etD
q
sont deux sous-ensembles deO × R
k
,pour un ertain entier
k
xé;
u
q
: C
q
→ U
;φ
q
: C
q
→ R
k
;ψ
q
: D
q
→ R
k
;Le système (1.1) en bou le fermée ave e ontrleur s'é rit
˙
z }| {
(x, χ) = (f (x, u
q
(x, χ)), φ
q
(x, χ))
si(x, χ)
∈ C
q
q
+
= ψ
q
(x, χ)
si(x, q)
∈ D
q
(1.7)Donnons quelques idées intuitives sur e ontrleur dynamique. L'état du ontrleur est
(χ, q)
∈ R
k
× Q
, et l'état du système est don
(x, χ, q)
. Deux types de dynamiques ont lieupour l'état du ontrleur : 1) soitdis rète pour la variable
q
et dé rite par la fon tionψ
q
, sile ouple
(x, χ)
est dans le sous-ensembleD
q
des états, 2) soit ontinue pour la variableχ
etdé ritepar la fon tion
φ
q
, sile ouple(x, χ)
est dans le sous-ensembleC
q
des états. L'état duontrleursoit suit un ot, soit ee tue des sauts suivantla valeur de l'état.
1.2 Stabilisation par une ommande hybride
Donnons un sens pré is aux notions de stabilité et de solutions du système (1.7), et
pré-sentons le résultat prin ipal de [R18℄ o-é rit ave Rafal Goebel, université de Washington
et Andrew Teel, université de Californie à Santa-Barbara. Pour ela nous xons un ouvert
e
O ⊂ R
n
et un attra teur ompa t
A ⊂ e
O
. NotonsO = e
O \ A
. Nous allons onsidérer lesystèmenon-linéaire (1.1)dénisur
O
e
quiest asymptotiquement ontrlableàA
.L'ensembleO
sera l'espa ed'étatde lavariable ontinue dusystème hybridequenous analysons.Dans eparagraphenousn'utiliseronspasdedynamique ontinue
χ
du ontrleuretdansleformalismede (1.7), la variable ontinue est
x
.La lasse des systèmes hybrides qui nous intéresse dans ettepartie est elle résultant des
systèmes non-linéairesen bou lefermée ave un feedba k hybride. Nousle noterons
informel-lement par
(
˙x
∈ F
q
(x)
x
∈ C
q
,
q
+
∈ G
q
(x) x
∈ D
q
,
(1.8)où
Q
est un ensemble totalement ordonné et pour toutq
∈ Q
,F
q
etG
q
dont des fon tions(éventuellement àvaleursdans les sous ensembles de
C
q
etD
q
respe tivement) tandisqueC
q
et
D
q
sontdes sous-ensembles deO
. Lesystème hybride dé ritpar (1.8)sera noté (H
).Remarquons que pour (
H
), la variable ontinuex
évolue uniquement de façon ontinueet n'a pas de sauts, tandis que la variable
q
n'évolue que par des sauts. Les ensemblesC
q
,respe tivement
D
q
, dé rivent les ensembles dans lesquels la variable ontinue peut évoluer,respe tivement l'ensemble où la variable dis rète
q
peut avoir des sauts. Rappelons quelqueson epts de [56℄, et[R18℄ pour donnerun sens pré isà lanotion de solutions quenous allons
onsidérer. La première notion est elle de domaine de temps hybride qui est naturelle si on
remarque qu'il y a une dynamique mixte dis rète/ ontinue dans le système (1.8) et que la
"bonne" notionde temps est elle de temps mixtedis ret/ ontinu.
Dénition 1.2 Un ensemble
S
⊂ R
≥0
× N
est un domainede temps hybride ompa tsi
S =
S
J−1
j=0
([t
j
, t
j+1
], j)
pour une ertaine suite de temps0 = t
0
≤ t
1
≤ t
2
...
≤ t
J
.
S
est un domaine de temps hybride si pour tout(T, J)
∈ S
,S
∩ ([0, T ] × {0, 1, ...J})
est un domaine de temps hybride ompa t;
de façon équivalente,
S
est un domaine de temps hybride siS
est la réunion d'unesuite nie ou innie d'intervalles
[t
j
, t
j+1
]
× {j}
, ave le dernier intervale, s'il existe,éventuellement de la forme
[t
j
, T )
aveT
ni ouT = +
∞
.Dans equisuit,nousnoterons
sup
t
(S)
pourlesupremumparrapportàt
telque(t, j)
∈ S
pour un ertain
j
, etsup
j
(S)
pour le supremum par rapport àj
tel que(t, j)
∈ S
pour unertain
t
. Introduisons maintenantla dénition formelle d'unesolution de (1.8).Dénition 1.3 Une solution du système hybride
(
1.8)
onsiste en un domaine de tempshybride non vide
S
, une fon tionx : S
→ O
telle quex(t, j)
est lo alement absolumentontinue en
t
pour toutj
xé, et onstant enj
pour toutt
xé tel que(t, j)
∈ S
, et unefon tion
q : S
→ Q
tel queq(t, j)
est onstant ent
, pour toutj
xé pour tout(t, j)
∈ S
,satisfaisant les onditions:
x(0, 0)
∈ C
q(0,0)
∪ D
q(0,0)
et(S1) Pour tout
j
∈ N
et pour presque toutt
tel que(t, j)
∈ S
,˙x(t, j)
∈ F
q(t,j)
(x(t, j)),
x(t, j)
∈ C
q(t,j)
.
(S2) Pour tout
(t, j)
∈ S
tel que(t, j + 1)
∈ S
,q(t, j + 1)
∈ G
q(t,j)
(x(t, j)),
x(t, j)
∈ D
q(t,j)
.
Etant donnée une solution de
(
1.8)
nous ne onsidérerons que des solutions maximales( 'est-à-diredéniessurdesdomainesdetempshybridesmaximaux),etnousnementionnerons
pas expli itement le domaine de temps hybride. Nous identierons la solution par
(x, q)
, etsolutionde
(
1.8)
est dite omplète sison domaineest non-borné.Unesolution omplète(x, q)
peut satisfaire
sup
t
dom(x, q) <
∞
, dans e as la variable dis rète doit avoir une innité desauts.
Nous onsidérerons le as où la solution (ou plus pré isément la omposante ontinue de
l'état)atteint
A
entemps ontinuniouinni(demêmequenousenvisageronsplusbas la asde systèmes non-linéaires ontrlables en temps ni ou inni). Dans le as présent la notion
de stabilité asymptotiqueest la suivante:
Dénition 1.4
L'ensemble
A
est stable pour le système hybride (H
) si pour toutε > 0
il existeδ > 0
tel quetoute solution
(x, q)
de (H
), ave|x(0, 0)|
A
≤ δ
, satisfait|x(t, j)|
A
≤ ε
pour tout(t, j)
∈ dom(x, q)
.L'ensemble
A
est attra tif pour le système hybride (H
) s'il existeδ > 0
tel quepour tout
(x
0
, q
0
)
∈ O × Q
ave|x
0
|
A
≤ δ
, il existe une solution de (H
) ave(x, q)(0, 0) = (x
0
, q
0
)
;pourtoute solution
(x, q)
de (H
) ave|x(0, 0)|
A
≤ δ
nous avons|x(t, j)|
A
→ 0
lorsquet
→ sup
t
(dom(x, q))
.L'ensemble
A
est asymptotiquement stable, siA
est à la fois stable et attra tif. Sonbassind'attra tion, noté
B
A
, est l'ensembledes pointsx
0
∈ O
telsquepour toutq
0
∈ Q
, il existe une solution de (H
) avex(0, 0) = x
0
,q(0, 0) = q
0
, et toutes les solutions ainsi obtenues satisfont|x(t, j)|
A
→ 0
lorsquet
→ sup
t
(dom(x, q))
.
A
est (globalement) asymptotiquement stable surO
siA
est asymptotiquement stableet si
B
A
=
O
.1.3 Feedba k hybride pour les systèmes asymptotiquement
ontrlables
Pour l'ouvert
O
e
, et le ompa tA ⊂ e
O
, onsidérons un ensemble ompa t de ontrlesadmissibles
U
⊂ R
m
, une fon tion lo alementLip hitz
f : e
O × U → R
n
, et le système
non-linéaire
˙x(t) = f (x(t), u(t)), u(t)
∈ U,
pour toutt
≥ 0.
(1.9)Introduisons pré isément lanotion de ontrle hybride.
Dénition 1.5 Un feedba k hybride sur
O
onsiste enun ensemble totalement ordonné
Q
,pour haque
q
∈ Q
,des ensembles
C
q
⊂ O
etD
q
⊂ O
,une fon tion
g
q
: D
q
→
→ Q
.Dans la dénition pré édente la notation
→
→
signie queg
q
peut prendre ses valeurs dansles sous-ensembles de
Q
(voir [110℄). La fon tionk
q
, en bou le fermée ave(
1.9)
, déterminel'entrée de la dynamique ontinue, tandis que
g
q
dé rit le saut de la variable dis rète. Nousdisons que le ontrleur hybride rend
A
asymptotiquement stable surO
e
pour(
1.9)
siA
estasymptotiquement stable sur
O
pour le système hybride (H
f eed
) résultant de la dénitionF
q
(x) = f (x, k
q
(x))
etG
q
(x) = g
q
(x)
, 'est-à-dire lesystème hybride :(
˙x = f (x, k
q
(x)) x
∈ C
q
,
q
+
∈ g
q
(x)
x
∈ D
q
,
(1.10)
Dans tout e qui suit, les erreurs de mesure admissibles et les perturbations extérieures
admissibles sont des fon tions
ξ
etζ
qui vérientξ(
·, ·, ·), ζ(·, ·, ·) ∈ L
∞
loc
(
O × [0, +∞) × N; R
n
),
ξ(
·, t, j), ζ(·, t, j) ∈ C
0
(
O, R
n
),
∀(t, j) ∈ [0, +∞) × N.
(1.11)
Engénéralleserreursquenous onsidéronsdépendentuniquementde
x
ett
(etsont onstantesen
j
), mais nous onsidérons aussi le as où les erreurs hangent pendant le saut. Commeremarqué dans [76, Remark 1.4℄, à ause de la présen e de
ζ
et de la ontinuité def
parrapportà
u
,nous pouvons omettrelaréféren eexpli iteauxerreursd'a tionneur( 'est-à-direen remplaçant
k
q
park
q
+ e
a
dans (1.10) oùe
a
est une petite erreur d'a tionneur). De plusommel'ensemble
Q
estdis ret,nousne onsidéronspasle asd'erreurssurlavariabledis rète.Considérerdes erreursde mesureetdes perturbationsextérieures nous obligeà onsidérer des
systèmes hybrides instationnairesqui peuvent être représentés par
(
˙x = f (x, k
q
(x + ξ)) + ζ x + ξ
∈ C
q
,
q
+
∈ g
q
(x + ξ)
x + ξ
∈ D
q
.
(1.12)
Nous noterons e système par (
H
ξ,ζ
f eed
). Les solutions de e système sont dénies de façonanalogueaux solutionsdu système (1.8) (voirla dénition 1.3).
Etant donnés
ξ
etζ
, nous pouvons dénir la notion de stabilité asymptotique deA
surO
pour le système (H
ξ,ζ
f eed
) de manière analogue à la dénition 1.4 (mais en onsidérant lessolutionsde(
H
ξ,ζ
f eed
)àlapla edessolutionsde (H
)).Parailleursnous introduisons(voir[R5℄)lerayonde perturbations admissible ommeétantune fon tion ontinue
ρ :
O → R
>0
telle quex + ρ(x)B
⊂ O
pour toutx
∈ O
(B
est laboule unitéfermée deR
n
).Dénition 1.6 Unfeedba khybride sur
O
rendA
asymptotiquementstablesurO
e
pour(
1.9)
,robustement aux bruits de mesure, aux erreurs d'a tionneur et aux perturbations extérieures
s'il existe un rayon de perturbations admissible
ρ :
O → R
>0
tel que pourtout bruit de mesureadmissible
ξ
et pour toute perturbation extérieure admissibleζ
satisfaisantsup
(t,j)∈R
≥0
×N
|ξ(x, t, j)| ≤ ρ(x),
A
est asymptotiquement stable surO
pour le système hybride (H
ξ,ζ
f eed
).Nous pouvons maintenanténon er lerésultat prin ipalde [R18℄ (voiraussi [R5℄) :
Théorème 1.7 Si le système
(
1.9)
est asymptotiquement ontrlable surO
e
enA
, alors ilexiste un feedba k hybride sur
O
aveQ
⊂ Z
(muni de la relation d'ordre naturelle) qui rendA
asymptotiquement stable surO
pour le système(
1.9)
, robustement aux bruits de mesure,aux erreurs d'a tionneur et aux perturbations extérieures.
Ce résultat généralise la onstru tion faite ave Alessandro Astol du ontrle hybride
pourlessystèmes haînésave deux ommandes(voir[R2℄,etlessimulationsnumériquesdans
[C6℄ ).
Pourdémontrerlethéorème1.7nous onstruisonsd'abordun feedba k hybride stabilisant
le système nominal(
H
f eed
).Ensuite nous établissons un résultat de robustesse de la stabilitédes systèmes hybrides. Ce dernier résultatde robustesse est intéressant en lui-mêmepuisqu'il
utilise uniquementles propriétés de la lasse de systèmes hybrides onsidérés. C'est pourquoi
nous le présentons dans le paragraphe1.4 suivant.
Le feedba k hybride onstruit dans [R18℄ rée une hystérésis entre diérents feedba ks
lo aux. Un liennaturel entre ette onstru tion et lesfon tions de Lyapunov est donné dans
[R26℄, où à partir d'une famille de fon tions de Lyapunov assignables (Control Lyapunov
Fun tions,CLF)ave une propriétéd'ordre,nous onstruisonsun feedba khybride stabilisant
asymptotiquement. Dans [R26℄, nous établissons aussi la ré iproque : à partir du feedba k
hybride stabilisant,nousprouvonsl'existen e d'unefamilleordonnéede CLF.Voir[R26℄ pour
plus de détails.
1.4 Robustesse intrinsèque des systèmes hybrides
Nousallons maintenanténon er un résultatde robustessepour tout systèmehybride
(
1.8)
quiestasymptotiquementstableetdontlesdonnéesvérient ertainespropriétésderégularité.
Ce résultat généralise e qui est onnu par ailleurs pour les systèmes lassiques non-linéaires
(voir [38℄ et [76℄). Ce travail est prometteur. Il permet en eet de systématiser l'utilisation
de ommandes hybrides pour la stabilisation de systèmes non-linéaires, e qui peut servir
pour obtenir des résultatsde performan e (par exemple pour ontrler un système en temps
minimal, ommedansle hapitre2).Avanttout,dénissonslanotionderobustesseparrapport
aux perturbationsstationnaires.
Dénition 1.8 L'ensemble
A
est asymptotiquementstablesurO
pourlesystème(H
),robus-tement aux perturbations stationnaires, s'il existe un rayon de perturbations admissible
ρ
telque, pour le système (
H
ρ
) donné par(
˙x
∈ F
ρ
q
(x), ˙q = 0
x
∈ C
q
ρ
,
q
+
∈ G
ρ
q
(x), x
+
= x x
∈ D
ρ
q
,
(1.14)ave les dénitions
F
ρ
q
(x) := con F
q
((x + ρ(x)B)
∩ C
q
) + ρ(x)B,
G
ρ
q
(x) := G
q
((x + ρ(x)B)
∩ D
q
),
C
q
ρ
:=
{x ∈ O | (x + ρ(x)B) ∩ C
q
6= ∅},
D
q
ρ
:=
{x ∈ O | (x + ρ(x)B) ∩ D
q
6= ∅},
(1.15)l'ensemble
A
est asymptotiquement stable surO
.En e qui on erne (
H
), nous supposerons que les propriétés de régularité suivantes sontsatisfaites :
(A0)
O ⊂ R
n
est ouvert,
A ⊂ O
est ompa t,Q
⊂ Z
n
q
;
et pour tout
q
∈ Q
,(A
q
1)C
q
etD
q
sont relativement fermés dansO
;(A
q
2)F
q
:
O →
→ R
n
est semi- ontinuextérieurement et lo alementborné, et
F
q
(x)
est onvexenon-vide, pour tout
x
∈ C
q
;(A
q
3)G
q
:
O →
→ Q
estsemi- ontinuextérieurementet lo alementborné,etG
q
(x)
estnon-videpour tout
x
∈ D
q
.Rappelons que la fon tion (à valeur ensembliste)
F
q
:
O →
→ R
n
est dite semi- ontinue
extérieurement (outer semi ontinuous, os ) si pour toute suite onvergente
x
i
→ x ∈ O
ety
i
∈ F
q
(x
i
)
avey
i
→ y
,onay
∈ F
q
(x)
. Lafon tionF
q
estdite lo alementbornéesipourtoutompa t
K
⊂ O
, il existe un ompa tK
′
⊂ R
n
tel que
F
q
(x)
⊂ K
′
pour tout
x
∈ K
. Pourplus de détailset des formulations équivalentes voir [110, Chapitre 5℄.
Les hypothèses pré édentes sur les données du système hybride (
H
) sont elles suggéréesdans [55℄ et étudiées plus parti ulièrement dans [56℄. En parti ulier elles nous permettent de
prouver l'existen e de solutions (pour toute ondition initiale dans
(C
q
∪ D
q
)
× Q
), et poursatisfaire la onvergen e graphique des solutions(voir[56℄ pour plus de détails).
Pour le résultat de robustesse qui nous intéresse i i, nous avons besoin des hypothèses
supplémentaires suivantes :
(A4) La famille
{C
q
}
q∈Q
est une famille lo alement nie revouvrantO
;(A5) Les fon tions
G
q
:
O →
→ Q
sont lo alement bornées enx
uniformément par rapport àq
;(A6) Pour tout
q
∈ Q
,C
q
∪ D
q
=
O
.Rappelons que la famille
{C
q
}
q∈Q
est une famille lo alement nie re ouvrantO
siO =
S
q∈Q
C
q
etsi pour tout ompa tK
⊂ O
, il n'y a qu'un nombre ni d'indi esq
tels queC
q
auneinterse tionnon videave
K
.DirequeG
q
est lo alementbornéuniformémentparrapportà
q
signie que pour tout ompa tK
⊂ O
il existe un ompa tK
′
⊂ Q
tel que
G
q
(K)
⊂ K
′
Remarque 1.9 Grâ e à (A
q
1), (Aq
2), (Aq
3), pour toutq
, et à (A6), on déduit que pourtoute ondition initiale dans
O × Q
, il existe une solution (non triviale) de (H
). Et donave [56, Proposition 2.1℄, nous pouvons dire que toute solution maximale
(x, q)
de(
1.8)
est soit omplète, soit
|x(t, j)| → ∞
oux(t, j)
→ ∂O
lorsquet
→ sup
t
dom(x, q)
(etj
→
sup
j
dom(x, q)
).Nous pouvons maintenanténon er lerésultat prin ipalde e paragraphe:
Théorème 1.10 Supposons quelesystème hybride (
H
) satisfasse (A0),(A4), (A5),(A6), et(A
q
1), (Aq
2), (Aq
3) pour toutq
dansQ
. SiA
est asymptotiquement stable surO
pour(
1.8)
alors
A
est robustement asymptotiquementstable.Ce dernierrésultatpeut êtreutilisé pour diérentsproblèmes de ontrle, ommele al ul
deretoursdesortiehybrides( ommedans[C35℄),oupourdesobje tifsdeperforman e omme
lastabilisationen tempsminimal.C'estjustement et obje tifde performan equenousallons
Contrle optimal et robuste
Présentons maintenant nos résultats en ontrle optimal de systèmes non-linéaires. La
synthèse de ommande optimale est un problème où les ommandes sont naturellement
dis- ontinues même pour des systèmes linéaires (voir par exemple [24℄ pour des problèmes en
ontrle optimal ave des ontraintes sur l'état). Le problème de la synthèse de ommande
optimale est très important pour de nombreuses appli ations ( itons [125℄), et il faut tenir
omptedes ontraintes sur le ontrle ousur l'état ommedans [27℄.Aussileur sensibilitépar
rapportauxperturbationsdoitêtre priseen omptelorsde lasynthèse, pour pouvoirmesurer
la dégradation de la performan e en présen e de bruits. Nous allons voir que le adre des
ontrleshybrides (oumixtes, ave unedynamiquedis rèteet ontinue) estnatureletpermet
de résoudre leproblème de la synthèse d'une ommande quasi-optimale ontrainteet robuste
aux perturbations.
Soient
m
etn
deux entiers. Considérons lesystème de ontrle suivant surR
n
˙x(t) =
m
X
i=1
u
i
(t)f
i
(x(t)),
(2.1)où
f
1
, . . . , f
m
sont des fon tions analytiquessurR
n
, etoùle ontrle
u(
·) = (u
1
(
·), . . . , u
m
(
·))
doit satisfaire la ontrainte
m
X
i=1
u
i
(t)
2
≤ 1.
(2.2)Notons que (2.1) est ane par rapport à la ommande et sans dérive. Soit
x
¯
∈ R
n
. Pour
résoudre le problème de stabilisation de (2.1) vers
x
¯
ave la ontrainte (2.2), nous allonsonsidérerla lassedes ommandeshybridesdé ritedansle hapitre1qui, ommenousl'avons
vu, permet de onsidérer une lasse de solutions plus large que elle ave les retours d'états
lassiquesdis ontinus( ommedans[5,36,123℄).Nousallons her herà al ulerune ommande
hybride optimale( 'est-à-dire en temps minimal ave la ontrainte(2.2) qui soit robuste aux
perturbations). L'étudedes systèmeshybrides dans un ontexte de ommandes optimalesest
optimal,qui soitréguliersur une partiede l'espa e d'état,à uneautre ommande, déniesur
le omplémentaire de l'ensemble de régularité de la ommande optimale, an d'exhiber un
ontrle quasi-optimal et robuste en dénissant une loi de ommutation entre les diérentes
omposantes de ommande.Grossomodo, ettepropriété de quasi-optimalitésigniequel'on
peut appro her la synthèse optimale ave une pré ision aussi grande que l'on veut ( ette
pré ision est donnée par la quantité
ε
dans la dénition 2.5 i-dessous). Le ontrle hybriderésoudra une propriété de temps quasi-minimal(par e quepas exa tement égal àla synthèse
optimale a priori dis ontinue, don ertainement sensible aux perturbations), mais robuste
aux (petits) bruits de mesure,aux erreurs d'a tionneuret auxperturbationsextérieures.
Pluspré isémentdansunepremièrepartienous onsidéronsleproblèmedu ontrlesousla
ontrainte(2.2)dusystème(2.1)verslepoint
x
¯
,entempsminimal.Ceproblèmeaunesolutionsous une ondition de ontrlabilité en temps ni. Comme le système (2.1) est ane par
rapport au ontrleet sans dérive,si lerang de l'algèbrede Liepour lesve teurs
(f
1
, . . . , f
m
)
estplein,alorsonala ontrlabilitéentempsni(voir[34,107℄ou[43℄pouruneréféren eplus
ré ente). Biensûr ilest di ilede al ulerexpli itementlefeedba k temps minimal.De plus
la onditiondeBro kett[23℄impliquequ'engénéral ette ommandeoptimaleest dis ontinue.
La régularité de la fon tion temps minimal (et don de la ommande optimale)a été étudiée
dans [126℄. Pour les systèmes anes en la ommande omme (2.1), il est prouvé dans [1, 2℄
que la fon tion temps minimal est sous-analytique
1
, pourvu qu'il n'existe pas de traje toire
singulièreminimisantenon trivialepartant de
x
¯
. Cettehypothèse est vraiegénériquementdèsque
m
≥ 3
(voir [33℄). En parti ulier ette fon tion est analytique à l'extérieur d'unesous-variétéstratiée
S
deR
n
,de odimensionsupérieureouégale à
1
(voir[127℄).Par onséquent,à l'extérieur de ette sous-variété, il est possible de al uler un ontrleur temps minimal
analytique pour le système ave la ontrainte (2.2). En bou le fermée ave ette ommande
optimale,les traje toires ne oupent jamais
S
.Dans un voisinage de
S
, nous pouvons prouver l'existen e d'un ensemble de ontrleurssatisfaisantla ontrainte(2.2)quifontsortirlessolutionsdusystème(2.1)horsde
S
entempspetit.
Enn, pour résoudre le problème de stabilisation robuste en temps minimal, nous réons
une hystérésis, et nous dénissons une loi de ommutation,et don une ommande hybride,
entre le retour d'état temps minimal et les autres ontrleurs dénis au voisinage de
S
. Lesystème hybride a la propriété intuitive suivante : si l'état est pro he de la sous-variété
S
,alors le feedba k éloigne l'état de
S
, en temps petit; si l'état n'est pas pro he deS
, alors lefeedba k fait onverger lessolutionsvers
x
¯
en temps minimal.Par onséquent lastabilisationest quasi-optimale et robuste.
Nous voyons ainsi quenous résolvons dans [R12℄la onje ture [17,Conj. 1,p.101℄ dans le
1
Ondit qu'unensemble estsous-analytiquesilo alementil peutêtredé rit ommeune interse tion
d'en-sembles de zéros et d'ensembles de niveau de fon tions analytiques. Voir [63, 66℄ pour une dénition plus
ontexte des feedba ks ave une dynamique mixte dis rète/ ontinue (voir aussi la remarque
2.7 i-dessous). Deplus nous estimonsladégradation de laperforman e optimaleen présen e
de perturbations.Cette onje ture a ensuiteété résoluedans la lassedes feedba k onstants
par mor eaux (pat hy feedba ks) dans [6℄ ré emment.
Dans le paragraphe 2.1 nous étudions le as parti ulier de l'intégrateur de Bro kett et
nousexpli itonsun ontrle hybride quasi-optimaletrobustepar rapportauxpetits bruitsde
mesures et erreursde modélisation. Dans le paragraphe 2.2 nous généralisons ette appro he
à tout système linéaire par rapport à la ommande. Nous donnons quelques éléments de la
démonstrationde erésultatgénéraldansleparagraphe2.3.Le al ulnumériquedelafon tion
temps-minimalest étudiédans le paragraphe 2.4.
2.1 Cas parti ulier de l'intégrateur de Bro kett
L'étude de la stabilisation en temps optimal de l'intégrateur de Bro kett (1.5) par un
ontrlehybrideafaitl'obje tdelapubli ation[R7℄ o-é riteave EmmanuelTrélat,université
d'Orléans.
Signalonsque pour e as parti ulier ilexiste d'autres appro hes possibles pour la
stabili-sation sous-optimale omme [3,105℄.
Dans e as iln'existe pas de traje toire singulièrenon-triviale,et lavariété
S
estexa te-mentl'axe
(0x
3
)
.Ilfautalorsdénirun ontrlequipermetdefairesortirtouteslestraje toireshors d'un voisinage de l'axe
(0, x
3
)
en temps ni ( 'est le ontrle que nous dénirons ave(2.8) i-dessous).
La fon tion temps minimal
T
pour joindre une ondition initialex
à0
ave un ontrlesatisfaisantla ontrainte(2.2)peut être al uléeexpli itement ommeindiquédanslerésultat
suivant (voir [13℄).
Proposition 2.1 La fon tion temps minimal
T (x)
pour atteindre0
à partir d'une onditioninitiale
x = (x
1
, x
2
, x
3
)
∈ R
3
pour le système (1.5) ave la ontrainte (2.2) est égale à
T (x
1
, x
2
, x
3
) =
θ
p
θ + sin
2
θ
− sin θ cos θ
q
x
2
1
+ x
2
2
+ 2
|x
3
|,
(2.3)où
θ = θ(x
1
, x
2
, x
3
)
est l'unique solution dans[0, π)
deθ
− sin θ cos θ
sin
2
θ
(x
2
1
+ x
2
2
) = 2
|x
3
|.
(2.4)De plus, la fon tion
T
est ontinue surR
3
, et est analytique hors de l'axe
(0, x
3
)
.Introduisons lafon tion
g : [0,
∞) → [0, ∞)
, dénieparg(θ) =
θ
− sin θ cos θ
pour
θ
∈ [0, π)
,etparg(0) = 0
.C'estunebije tionstri tement roissantede(0, π)
sur(0,
∞)
.Remarque 2.2 Lelong de l'axe
(0, x
3
)
, nous avonsT (0, 0, x
3
) =
p
2π
|x
3
|.
L'ensemble des points oùla fon tion
T
n'est pas diérentiable est l'axe(0, x
3
)
.Pourtout
x
3
6= 0
,ilexisteuneinnitédetraje toiresoptimalesquipermettentderejoindrel'origineà partir de
(0, 0, x
3
)
. Ces traje toiressont données par (voir essentiellement [13℄)x
1
(t) =
r
|x
3
|
2π
(sin(2πt + ϕ)
− sin ϕ),
x
2
(t) =
r
|x
3
|
2π
(cos(2πt + ϕ)
− cos ϕ),
x
3
(t) =
−x
3
t
−
|x
3
|
2π
sin(2πt),
(2.6) pourt
∈ [0, 1]
etϕ
∈ [0, 2π]
.Lesensemblesdeniveaudelafon tion
T
, 'est-à-direl'ensemble{(x
1
, x
2
, x
3
)
∈ R
3
| T (x
1
, x
2
, x
3
) =
r
}
, pour unr > 0
, ont l'allure de l'ensemble dé rit sur la gau he de la gure 2.1. C'est unensemble de révolution autour de l'axe
(0, x
3
)
.–1
–0.5
0
0.5
1
–2
–1
1
2
Fig. 2.1 Un ensemble de niveau
{(x
1
, x
2
, x
3
)
∈ R
3
| T (x
1
, x
2
, x
3
) = r
}
àgau he, et à droiteune interse tion d'un ensemblede niveau ave un plan verti al.
Les interse tions de es ensembles de niveau ave les plans ontenant l'axe
(0, x
3
)
sontdessinées sur ladroite de la gure 2.1.
En utilisant le prin ipe du maximum et la théorie d'Hamilton-Ja obi (voir par exemple
[104℄) on peut vérier que le ontrle optimal pour ramener un point
x = (x
1
, x
2
, x
3
)
∈ R
3
àl'origine en temps minimal est donné par la formule suivante (en notant
f
1
(x) = (1, 0,
−x
2
)
′
etf
2
(x) = (0, 1, x
1
)
)u
1
(x) =
−h∇T (x), f
1
(x)
i = −
∂T
∂x
1
+ x
2
∂T
∂x
3
,
u
2
(x) =
−h∇T (x), f
2
(x)
i = −
∂T
∂x
2
− x
1
∂T
∂x
3
,
(2.7)pour tout
x
tel queT
estC
1
(et don à l'extérieur de l'axe
(0, x
3
)
). Plus pré isément nouspouvons al uler le ontrle optimal dans le as parti ulier de l'intégrateur de Bro kett. En
eetnous avons, pour tout
x = (x
1
, x
2
, x
3
)
∈ R
3
tel quex
2
1
+ x
2
2
6= 0
,∂T
∂x
i
= cos θ
p
x
i
x
2
1
+ x
2
2
, i = 1, 2,
∂T
∂x
3
=
− sin θ
sign(x
3
)
p
x
2
1
+ x
2
2
,
où
θ = θ(x
1
, x
2
, x
3
)
est la solutionunique dans[0, π)
de (2.4).Par onséquent le ontrle optimal
u
opt
pour rejoindretout pointx = (x
1
, x
2
, x
3
)
∈ R
3
tel
que
x
2
1
+ x
2
2
6= 0
àl'origine en temps minimalest donnéparu
opt1
(x) =
−
x
1
p
x
2
1
+ x
2
2
cos
g
−1
2
|x
3
|
x
2
1
+ x
2
2
+
sign(x
3
) x
2
p
x
2
1
+ x
2
2
sin
g
−1
2
|x
3
|
x
2
1
+ x
2
2
,
u
opt2
(x) =
−
x
2
p
x
2
1
+ x
2
2
cos
g
−1
2
|x
3
|
x
2
1
+ x
2
2
−
sign(x
3
) x
1
p
x
2
1
+ x
2
2
sin
g
−1
2
|x
3
|
x
2
1
+ x
2
2
,
oùla fon tion
g
est dénie par (2.5).A l'extérieur de l'axe
(0, x
3
)
, le ontrle optimal est régulier et don , à l'extérieur d'unvoisinagede l'axe
(0, x
3
)
, nous avons une robustesse naturellede la stabilité.Pour pré iser evoisinage,nous introduisons, pour tout
M > 0
etr > 0
,l'ensembleΩ
M,r
=
{(x
1
, x
2
, x
3
)
∈ R
3
| x
2
1
+ x
2
2
≤ min(r, M|x
3
|)},
etnous notonsle fermé de son omplémentaire dans
R
3
par
Γ
M,r
:Γ
M,r
= clos(R
3
\ Ω
M,r
) .
Au voisinage de l'origine,
Ω
M,r
est un ne, et plus loin, 'est un ylindre autour de l'axe(0, x
3
)
(voirla gure2.2).Une propriété intéressante de
Γ
M,r
est la suivante (voir le lemme 2 de [R7℄ pour plus depré isions):pourtous
M
0
> 0
etr
0
> 0
susammentpetits,l'ensembleΓ
M,r
est positivementinvariant pour le ontrle optimal
u
opt
, et en utilisant la régularité deu
opt
sur et ensemble,nous avons une robustesse naturellepar rapport aux petites erreursde mesure,et auxpetites
erreurs de modélisation. C'est une ontinuité des solutions par rapport aux perturbations.
Plus pré isément le temps où les solutionsperturbées arrivent à l'origine dépend de la taille
des perturbations, mais si les perturbations sont petites alors le temps pour arriver à
0
estΩ
M,r
x
1
x
2
x
3
Fig.2.2 Allurede
Ω
M,r
.Maintenantnousintroduisonsunautre ontrlequiseraréguliersur
Ω
M,r
.Ce ontrleseranoté
u
g
( omme ommande globale) et sera tel que toute solution sortira deΩ
M,r
en tempsni etpetitsi
Ω
M,r
a une taillesusammentpetite(voirlelemme 4de [R7℄). Ce ontrle estdéni par, pour tout
x
∈ R
2
,u
g
(x) = (u
g1
(x), u
g2
(x)) = (1, 0) .
(2.8)Une stratégie de ommutation est proposée pour dénir un ontrle quasi-optimalet
in-sensibleauxpetites perturbations.Pour ladénir,numérotons les ontrles ainsi:
u
a
= u
g
,etu
b
= u
opt
ave l'ordre lexi ographiquea < b
. Introduisons lesensembles suivants:C
a
= Ω
M,r
, C
b
= Γ
M
′
,r
′
,
D
a
= Γ
M
′
,r
′
, D
b
= Ω
M,r
,
oùM > M
′
etr > r
′
sont des réels susamment petits. Nous pouvons omprendre l'idée
intuitivede l'introdu tionde es ensembles delafaçonsuivante:lelieuoùle ontrle optimal
est intéressant est
C
b
'est-à-direΓ
M
′
,r
′
,tandis quele ontrleu
a
est pertinentsurΩ
M,r
( 'estle plus gros voisinage de l'axe
(0, x
3
)
entreΩ
M,r
etΩ
M,r
). Les ensemblesD
a
etD
b
sont lesensembles oùlavariabledis rète
q
∈ {a, b}
doit ee tuer un saut dea
àb
(respe tivement deb
àa
). Maintenant dé rivons le ontrle hybride proprement dit(en suivant les notations dela dénition 1.5) :
Q =
{a, b} ; {C
a
, C
b
} ; {D
a
, D
b
} ; {u
a
, u
b
} ;
g
a
(x) = b , g
b
(x) = a .
(2.9)
Nous pouvons démontrer que les solutions de l'intégrateur de Bro kett (1.5) en bou le