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Effets des contraintes psychosociales au travail sur la détresse psychologique et les absences médicalement certifiées pour problèmes de santé mentale : une étude prospective de 5 ans

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Academic year: 2021

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EFFETS DES CONTRAINTES PSYCHOSOCIALES AU TRAVAIL

SUR LA DÉTRESSE PSYCHOLOGIQUE ET LES ABSENCES

MÉDICALEMENT CERTIFIÉES POUR PROBLÈMES DE SANTÉ

MENTALE :

Une étude prospective de 5 ans

Thèse

Ruth Ndjaboue Njike

Doctorat en épidémiologie

Philosophiae doctor (Ph.D.)

Québec, Canada

(2)

EFFETS DES CONTRAINTES PSYCHOSOCIALES AU TRAVAIL

SUR LA DÉTRESSE PSYCHOLOGIQUE ET LES ABSENCES

MÉDICALEMENT CERTIFIÉES POUR PROBLÈMES DE SANTÉ

MENTALE :

Une étude prospective de 5 ans

Thèse

Ruth Ndjaboue Njike

Sous la direction de :

(3)

iii

RÉSUMÉ

Contexte : Les effets cumulés des contraintes psychosociales du modèle déséquilibre

efforts-reconnaissance (DER) sur la santé mentale sont peu connus. Aussi, peu d’études ont évalué les effets du DER sur des indicateurs objectifs de problèmes de santé mentale (PSM). Enfin, aucune étude prospective antérieure n’a évalué l’effet combiné des contraintes psychosociales du DER et du modèle demande-latitude (DL) et sur les PSM médicalement certifiés. La présente thèse vise à combler ces limites.

Objectifs :

1) Mesurer l’effet de l’exposition cumulée au déséquilibre efforts-reconnaissance sur la prévalence de la détresse psychologique sur une période de cinq ans;

2) Mesurer l’effet du déséquilibre efforts-reconnaissance sur l’incidence des absences médicalement certifiées pour PSM sur une période de cinq ans;

3) Évaluer l’effet indépendant et l’effet combiné des contraintes psychosociales des modèles Demande-Latitude et Déséquilibre Efforts-Reconnaissance sur l’incidence des absences médicalement certifiées pour PSM sur une période de cinq ans.

Méthodes : La cohorte était constituée de plus de 2000 hommes et femmes occupant des

emplois de cols blancs. La collecte des données a été réalisée à trois reprises avec une moyenne de suivi de cinq ans. À chaque temps, les contraintes psychosociales et la détresse psychologique ont été mesurées à l’aide d’instruments validés. Les absences médicalement certifiées pour PSM ont été récoltées à partir des fichiers administratifs des employeurs. Les PSM ont été modélisés à l’aide des régressions log-binomiale et de Cox. Les analyses ont été réalisées séparément chez les hommes et les femmes, en ajustant pour les principaux facteurs de confusion.

Résultats : Chez les hommes et les femmes, une exposition chronique au DER sur trois

ans était associée à une prévalence plus élevée de la détresse psychologique. Les effets observés à trois ans ont persisté à cinq ans chez les hommes (Rapport de prévalence (RP)=1,91 (1,20–3,04)) et les femmes (RP=2,48 (1,97–3,11)). Ces effets étaient de plus grande amplitude que ceux observés en utilisant l’exposition initiale à l’entrée dans l’étude (de +0,30 à +0,94). Par ailleurs, les hommes et les femmes exposés au DER présentaient

(4)

iv

un risque plus élevé d’absences médicalement certifiées pour PSM (Risque relatif (RR)=1,38 (1,08–1,76)), comparés aux travailleurs non-exposés. La faible reconnaissance au travail était associée à un risque important d’absences pour PSM chez les hommes (RR=3,04 (1,46–6,33)) mais pas chez les femmes (RR=1,24 (0,90–1,72)). Chez les femmes uniquement, un effet indépendant du « job strain » (RR=1,50 (1,12–2,07)) et du DER (RR=1,34 (0,98–1,84)), ainsi qu’un effet de l’exposition combinée au « job strain » (demande psychologique élevée et faible latitude décisionnelle) et au DER (RR=1,97 (1,40–2,78)) sur le risque d’absences médicalement certifiées pour PSM ont également été observés.

Conclusion : Les résultats de cette thèse supportent l’effet délétère de l’exposition au DER

sur la prévalence de la détresse psychologique et sur le risque d’absences médicalement certifiées pour PSM chez les hommes et les femmes. Chez les hommes et les femmes, l’exposition cumulée au DER était associée à une prévalence élevée de la détresse psychologique à trois ans et à cinq ans. De plus, les contraintes psychosociales du DER ont été associées aux absences médicalement certifiés pour PSM. Chez les femmes particulièrement, un effet combiné du « job strain » et du DER était associé à un risque plus élevé d’absences médicalement certifiées pour PSM, que l’exposition à un seul des deux facteurs. Ces résultats suggèrent que la réduction des contraintes psychosociales au travail pourrait contribuer à réduire l’incidence des PSM, incluant les absences médicalement certifiées pour PSM.

(5)

v

ABSTRACT

Context: There is a lack of scientific evidence concerning the cumulative effects of adverse

psychosocial work factors from the Efforts-Reward Imbalance (ERI) model on mental health. Also, previous studies mainly used self-reported mental health problems (MHP). There is a lack of studies investigating the effect of cumulative exposure to ERI. Finally, no previous prospective study has evaluated the effect of combined exposure to adverse psychosocial work factors from the Demand-Control (DC) and ERI models. The current dissertation aimed to address this gap in knowledge.

Objectives:

1) Evaluate the effect of cumulative exposure to ERI on the prevalence of psychological distress and the persistence of this effect over a 5-year period.

2) Evaluate the effect of ERI on the 5-year incidence of medically certified sickness absence for MHP.

3) Examine the independent and combined effect of adverse work factors from the DC and ERI models on the 5-year incidence of medically certified sickness absence for MHP.

Methods: This study was a prospective cohort study. More than 2,000 white-collar

workers (63.3% women) from three public organizations were followed over a mean duration of five years. Psychosocial work factors and psychological distress were measured using validated self-administrated questionnaires at baseline, and at 3- and 5-year follow-ups. Medical absences from work were collected from employers’ files. Multivariate analyses were performed using the log-binomial and the Cox regression models. Analyses were performed separately for men and women, while controlling for confounders.

Results: Compared to unexposed workers, men and women with repeated exposure to ERI

at 3-year follow-up had a higher prevalence of high psychological distress. The deleterious effects observed at 3-year persisted at 5-year follow-up among women (PR=2.48 95% confidence interval (CI) 1.97–3.11) and men (PR=1.91 95% CI 1.20–3.04). These effects were stronger than those found when considering a single baseline measurement (+0.30 to +0.94). Also, men and women exposed to ERI had a higher risk of medically certified sickness absence for MHP, compared to unexposed (Hazards ratio (HR) =1.38, 95% CI

(6)

vi

1.08–1.76) workers. Low reward was significantly associated with a high risk of medically certified sickness absence among men (HR=2.80, 95% CI 1.34–5.89) but not in women. (HR=1.24, 95% CI 0.90–1.73). Among women, high strain (1.50 95% CI 1.12–2.07) and ERI (1.34 95% CI 0.98–1.84) were each independently associated with medically certified sickness absence for MHP. Women having a combined exposure to high strain and ERI also had a higher risk of medically certified sickness absence for MHP than unexposed women (1.97 95% CI 1.40–2.78). The results provide no support for either the independent or the combined effect of high strain and ERI among men.

Conclusion: The results from this dissertation provide support for the deleterious effect of

ERI on the prevalence of psychological distress and the risk of medically certified sickness absence among both men and women. Among women, independent and combined effects of high strain and ERI on the risk of medically certified sickness absence for MHP were also observed. These results suggest that reducing adverse psychosocial work factors can help to reduce MHP, including medically certified sickness absence for mental health problems.

(7)

vii

TABLE DES MATIÈRES

RÉSUMÉ ... iii

ABSTRACT ... v

TABLE DES MATIÈRES ... vii

LISTE DES TABLEAUX... x

LISTE DES FIGURES ... xv

LISTE DES ABRÉVIATIONS... xvi

REMERCIEMENTS ... xviii

AVANT-PROPOS ... xx

CHAPITRE 1 : Introduction et mise en contexte ... 1

1.1 INTRODUCTION ... 1

1.2 OBJECTIFS ... 2

1.3 ÉTAT DES CONNAISSANCES ... 3

1.3.1 Les modèles théoriques des contraintes psychosociales et la santé mentale ... 3

1.3.2 La détresse psychologique ... 3

1.3.3 Les contraintes psychosociales au travail et la détresse psychologique ... 4

1.3.4 Les absences médicalement certifiées pour problème de santé mentale ... 8

1.3.5 La complémentarité des modèles demande-latitude et de déséquilibre efforts-reconnaissance ... 12

1.3.6 Les autres déterminants de la santé mentale ... 13

1.4 MÉTHODOLOGIE ... 14

1.4.1 Devis et population à l’étude ... 14

1.4.2 Collecte de données ... 14

1.4.3 Variables dépendantes ... 15

1.4.4 Les contraintes psychosociales au travail : Définition de l’exposition ... 17

1.4.5 Facteurs de confusion ... 19

1.4.6 Analyses ... 19

1.4.7 Puissance de l’étude ... 26

1.5 ÉTHIQUE ET CONFIDENTIALITÉ ... 27

CHAPITRE 2 : Cumulative exposure to adverse psychosocial work factors and high psychological distress among white-collar workers: A 5-year prospective study ... 28

(8)

viii RÉSUMÉ ... 29 ABSTRACT ... 30 Introduction ... 31 Methods... 32 Results ... 34 Discussion ... 36 Conclusion ... 39

List of the author’s contributions to the study: ... 40

CHAPITRE 3: Effort-reward imbalance and medically certified absence for mental health problems: A prospective study of white-collar workers ... 48

RÉSUMÉ ... 49 ABSTRACT ... 50 Introduction ... 51 Methods... 52 Results ... 56 Discussion ... 57 Conclusion ... 61 REFERENCES ... 64

CHAPITRE 4: Effect of combined exposure to adverse psychosocial work factors on medically certified sickness absence for mental health problems: A 5-year prospective study. ... 73 RÉSUMÉ ... 74 ABSTRACT ... 75 Introduction ... 76 Methods... 77 Results ... 81 Discussion ... 82 Conclusion ... 85 REFERENCES ... 86

CHAPITRE 5 : Discussion et conclusion générales ... 95

5.1 RAPPEL DU CONTEXTE ET PRINCIPAUX RÉSULTATS ... 95

(9)

ix 5.3 LIMITES DE L’ÉTUDE ... 102 5.4 AUTRES CONSIDÉRATIONS ... 104 5.5 RETOMBÉES ET CONTRIBUTIONS ... 108 5.6 CONCLUSION GÉNÉRALE ... 108 RÉFÉRENCES ... 114

ANNEXE 1 : Contraintes psychosociales au travail : Modèle DL et DER ... 123

ANNEXE 2 : Collecte de données dans les trois organisations participantes ... 124

ANNEXE 3 : Protocole de contact téléphonique pour les données d’absences : ... 125

Collecte 2010 ... 125

ANNEXE 4 : Items utilisés pour mesurer les contraintes psychosociales au travail ... 128

ANNEXE 5 : Algorithmes pour le calcul des scores pour le modèle DL et DER ... 134

ANNEXE 6 : Items mesurant la détresse psychologique et les facteurs psychosociaux en dehors du travail ... 137

ANNEXE 7 : Formulaire de consentement ... 142

ANNEXE 8 : Populations, temps de mesure et analyses par objectifs. ... 144

ANNEXE 9 : Calcul de puissance à priori pour l’objectif #1 en fonction de l’exposition cumulée aux contraintes psychosociales au travail du modèle de DER. ... 145

(10)

x

LISTE DES TABLEAUX

Chapitre 1

Tableau 1-1 : Catégories d’exposition cumulée aux contraintes psychosociales du

modèle DER ... 21

Tableau 1-2 : Catégorie d’exposition combinée aux contraintes psychosociales des

modèles demande-latitude (DL) et de déséquilibre efforts-reconnaissance (DER) ... 25

Chapitre 2

Table 2-1: Baseline characteristics of participants by gender... 45 Table 2-2: Prevalence ratios (95% Confidence intervals) of high psychological distress at

3-year and 5-year follow-ups according to cumulative ERI, by gender. ... 46

Table 2-3: Prevalence ratios (95% Confidence intervals) of high psychological distress at

3-year and 5-year follow-ups according to single baseline exposure to ERI, by gender. . 47

Chapitre 3

Table 3-1: Baseline characteristics of participants, by gender... 68 Table 3-2: Effort at work and the incidence of a first spell of medically certified absence

for a mental health problems... 69

Table 3-3: Reward at work and the incidence of a first spell of medically certified

absence for mental health problems ... 70

Table 3-4: ERI at work and the incidence of a fist spell of medically certified absence for

mental health problems ... 71

Table 3-5: Association of efforts, reward and ERI at work and medically certified

sickness absence for mental health problems: sensitivity analyses ... 72

(11)

xi

Table 4-1: Baseline characteristics of participants, by gender... 91 Table 4-2: Hazards Ratios (95% confidence intervals) of medically certified sickness

absence for mental health problems according to job strain and ERI... 93

Table 4-3: Hazards Ratios (95% confidence intervals) of medically certified sickness

absence for mental health problems according to combined exposure to job strain and ERI. ... 94

Chapitre 5

Table 5-1: Hazards ratios (HR) of medically certified sickness absence for mental health

problems (95% confidence interval) according to job strain, ERI and combination of job strain and ERI using Andersen-Gill regression model. ... 110

Table 5-2: Hazards ratios (HR) of medically certified sickness absence for mental health

problems (95% confidence interval) according to job strain, ERI and combination of job strain and ERI using basic Cox model. ... 111

Table 5-3: Characteristics of eligible participants and non-eligible participants at

baseline, 3- and 5-year ... 112

Annexe 10

Table A10:2-1: Prevalence ratios (95% confidence intervals) of high psychological

distress at 5-year follow-up (T2) according to cumulative exposure to ERI between T0 and

T2, among all participants... 146 Table A10:2-2: Prevalence ratios (95% confidence intervals) of high psychological

distress at 5-year follow-up (T2) according to cumulative exposure to ERI between T0 and

T2, by gender ... 147 Table A10:2-3: Prevalence ratios (PR) of high psychological distress at 5-year follow-up

(T2) according to cumulative exposure to high efforts at work between T0 and T2, among

all participants. ... 148

Table A10:2-4: Prevalence ratios (95% confidence intervals) of high psychological

distress at 5-year follow-up (T2) according to cumulative exposure to low reward between

T0 and T2, among all participants. ... 149 Table A10:2-5: Prevalence ratios (95% confidence intervals) of high psychological

distress at 3-year follow-up (T1) according to cumulative exposure to adverse

psychosocial factors from the ERI model between T0 and T1, among all participants. .. 150 Table A10:2-6: Prevalence ratios (95% confidence intervals) of high psychological

distress at 5-year follow-up (T2) according to cumulative exposure to adverse

psychosocial factors from the ERI model between T0 and T2, among all participants. .. 151 Table A10:2-7: Prevalence ratio (95% confidence intervals) of high psychological

distress at 3- and 5-year follow-ups according to baseline exposure to high efforts and low reward at work, by gender. ... 152

(12)

xii

Table A10:2-8: Sensitive analyses for prevalence ratios (95% confidence intervals) of

high psychological distress at 3-year and 5-year follow-ups according to cumulative ERI, by gender (adjusting for job strain and baseline psychological distress). ... 153

Table A10:2-9: Prevalence ratios (95% confidence intervals) of high psychological

distress at 3-year follow-up (T1) according to the number of spells of exposure to adverse

psychosocial factors from the ERI model between T0 and T1, among all participants. .. 154 Table A10:2-10: Prevalence ratios (PR) of high psychological distress at 3-year

follow-up (T1) according to the number of spells of exposure to ERI between T0 and T1, by

gender ... 155

Table A10:2-11: Prevalence ratios (95% confidence intervals) of high psychological

distress at 5-year follow-up (T2) according to the number of spells of exposure to adverse

psychosocial factors from the ERI model between T0 and T2, among all participants. .. 156 Table A10:2-12: Prevalence ratios (95% confidence intervals) of high psychological

distress at 5-year follow-up (T2) according to the number of spells of exposure to ERI

between T0 and T2, by gender ... 157 Table A10:2-13: Sensitive analyses for prevalence ratios (95% confidence intervals) of

high psychological distress at 3-year follow-up (T1) according to cumulative exposure to

ERI between T0 and T1, by gender (excluding 10% participants with a score around the

cut-off¥) ... 158 Table A10:2-14: Sensitive analyses for prevalence ratios (95% confidence intervals) of

high psychological distress at 5-year follow-up (T2) according to cumulative exposure to

ERI between T0 and T2, by gender (excluding 5% participants with a score around the

cut-off¥) ... 159 Table A10:2-15: Sensitive analyses for prevalence ratios (95% confidence intervals) of

high psychological distress at 5-year follow-up (T2) according to cumulative exposure to

ERI between T0 and T2, by gender (excluding 10% participants with a score around the

cut-off¥) ... 160 Table A10:2-16: Sensitivity analyses using cross-lagged prevalence ratios (95%

confidence intervals) of high psychological distress at 5-year follow-up (T2) according to cumulative exposure to ERI model between T0 and T1, by gender ... 161 Table A10:2-17: Sensitivity analyses using cross-lagged prevalence ratios (PR) of high

psychological distress at 5-year follow-up (T2) according to cumulative exposure to

adverse psychosocial factors from the ERI model between T0 and T1, among all

participants ... 162

Table A10:2-18: Sensitivity analyses using cross-lagged prevalence ratios (95%

confidence intervals) of high psychological distress at 5-year follow-up (T2) according to

the number of spells of exposure to adverse psychosocial factors from the ERI model between T0 and T1, among all participants. ... 163

(13)

xiii

Table A10:2-19: Sensitivity analyses using cross-lagged prevalence ratios (95%

confidence intervals) of high psychological distress at 5-year follow-up (T2) according to

the number of spells of ERI between T0 and T1, by gender ... 164 Table A10:2-20: Characteristics of participants and non-participants (refusals) at

baseline ... 165

Table A10:2-21: Characteristics of eligible participants and non-eligible participants at

baseline ... 166

Table A10:2-22: Characteristics of eligible participants and non-eligible participants at

3-year ... 168

Table A10:2-23: Characteristics of eligible participants and non-eligible participants at

5-year ... 170

Table A10:3-1: Incidence of absence for specific mental health problems, by gender . 172 Table A10:3-2: Sensitivity analyses of the effects of adverse psychosocial factors from

the ERI model on medically certified absence for mental health problems, among all participants (comparison of models using single or multiple events, with baseline and time-dependent variables). ... 173

Table 10:3-3: Sensitivity analyses of the effects of adverse psychosocial work factors

from the ERI model on medically certified absence for mental health problems, by gender (comparison of models using single or multiple events, with baseline and time-dependent variables). ... 174

Table A10:4-1: Hazards Ratios (95% confidence intervals) of medically certified

absence for mental health problems according to job strain and ERI, by gender. ... 175

Table A10:4-2: Hazards Ratios (95% confidence intervals) of medically certified

absence for mental health problems according to separate components of the Demand-Control model. ... 176

Table A10:4-3: Hazards Ratios (95% confidence intervals) of medically certified

absence for mental health problems according to adverse psychosocial factors from the ERI model. ... 177

Table A10:4-4: Hazards Ratios (95% confidence intervals) of medically certified

sickness absence for mental health problems according to job strain and ERI, among all participants. ... 178

Table A10:4-5: Hazards Ratios (95% confidence intervals) of medically certified

absence for mental health problems according to combined exposure using low job control from the DC model and low reward from the ERI model. ... 179

Table A10:4-6: Sensitive analyses using hazard ratios of medically certified sickness

absence (95% confidence intervals) according to combined exposure to job strain and adverse psychosocial factors from the ERI model, by gender. ... 180

(14)

xiv

Table A10:5-1: Baseline characteristics of new participants at each wave ... 181 Table A10:5-2: Proportion of exposure transition between baseline (T0) and time 1 (T1),

and between time 1 (T1) and time 2 (T2) ... 183

Table A10:5-3: Exposure status to job strain (in quadrant) at baseline (T0) versus time 1 (T1) ... 184 Table A10:5-4: Exposure status to job strain (in quadrant) at time 1 (T1) versus time 2 (T2) ... 185 Table A10:5-5: Exposure status to job strain (in quadrant) at time 1 (T1) versus time 2 (T2) among participants in the low strain group at T0 ... 186 Table A10:5-6: Exposure status to job strain (in quadrant) at time 1 (T1) versus time 2 (T2) among participants in the passive group at T0 ... 187 Table A10:5-7: Exposure status to job strain (in quadrant) at time 1 (T1) versus time 2 (T2) among participants in the active group at T2 ... 188 Table A10:5-8: Exposure status to job strain (in quadrant) at time 1 (T1) versus time 2 (T2) among participants in the high strain group at T0... 189

(15)

xv

LISTE DES FIGURES

Chapitre 2

Figure 2-1: Selection process of the population ... 44

Chapitre 3:

Figure 3-1: Cumulative proportional hazards by exposure to efforts-reward imbalance

(ERI) ... 67

Chapitre 4 :

(16)

xvi

LISTE DES ABRÉVIATIONS

Français :

DER : Déséquilibre efforts-reconnaissance DL : Demande-latitude

IMC : Indice de masse corporelle

OMS : Organisation mondiale de la santé PAE : Programme d’aide aux employés PSI : « Psychiatric Symptoms Index » PSM : Problèmes de santé mentale RC : Rapport de cote

RP: Rapport de prévalence RR : Risque relatif

RT : Rapport de taux

Anglais :

BMI : Body mass index CI : Confidence intervals DC : Demand-control

ERI : Effort-reward imbalance

HPA : Hypothalamic-pituitary-adrenal HR : Hazards ratios

MHP : Mental health problems PR: Prevalence ratio

(17)

xvii

À mes enfants, Afin que jamais vous ne baissiez les bras.

Ceux qui se confient en l’Éternel renouvellent leurs forces. Ils prennent le vol comme les aigles;

Ils courent, et ne se lassent point. Ils marchent, et ne se fatiguent point.

(18)

xviii

REMERCIEMENTS

À Celui qui a donné un sens à ma vie et qui a toujours été mon phare dans la nuit, mon Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, je rends toute ma reconnaissance pour ce travail.

Cette thèse représente l’apogée d’une étape importante, et sa réalisation n’aurait pu se faire sans le soutien de nombreuses personnes. Je remercie en particulier :

- Chantal Brisson, ma superviseure au doctorat, pour ses conseils tant humains que scientifiques, sa confiance et sa rigueur scientifique contagieuse. Merci infiniment de votre investissement dans ma carrière.

- Michel Vézina, co-auteur de tous les articles présentés ici, pour sa disponibilité, ses encouragements et ses suggestions toujours enrichissantes et valorisantes.

- Denis Talbot, pour sa disponibilité et son excellent sens de l’analyse. Sa contribution scientifique a rendu le dernier mille vers l’arrivée plus paisible. - Renée Bourbonnais, pour sa contribution dans ma formation et ses encouragements. - Caty Blanchette, pour son expertise statistique, son dévouement, sa rigueur sans

relâche et sa disponibilité.

Je tiens également à souligner le soutien dans l’ombre mais combien précieux de mon entourage. Je pense notamment à :

Gérard, qui a su voir en moi le potentiel dont je n’avais pas pleinement conscience et qui a cru en moi plus fort que moi-même. Tu as toute ma gratitude et mon estime pour ton investissement sans fin dans mes études et ma carrière professionnelle. Tu partages le mérite de chaque aspect de cette thèse. Merci!

Mes parents qui m’ont communiqué la passion de l’excellence en toute chose. Je voudrai prendre la peine de remercier ma mère, Hélène Ndjaboué pour m’avoir appris les bienfaits de la discipline et de l’humilité et mon père, Victor Ndjaboué, pour m’avoir appris à rester intègre et à garder le sourire en toute circonstance, même douloureuse. Soyez bénis!

(19)

xix

Mes filles, Keren et Kyria, et mon fils Karys, pour avoir été sans cesse mon réveille-matin, mon sourire dans les larmes, et ma raison de franchir chaque difficulté rencontrée durant ce (long et fastidieux) parcours. Vous êtes ma source d’inspiration.

Mes collègues de travail : Mahée Gilbert-Ouimet pour sa disponibilité, ses conseils précieux, ses idées originales et son jugement aiguisé. Xavier Trudel pour les discussions scientifiques enrichissantes et son écoute. Caroline Duchaine et Manon Levesque, pour leurs encouragements et leur soutien. Merci également à tous les autres chercheurs, professeurs et membres de l’équipe qui ont contribué à ma formation.

Je remercie également la famille Ndjaboue, la famille Ngueta, Patricia Mukamba, l’église mosaïque et toutes les personnes qui m’ont soutenu de près ou de loin dans l’accomplissement de ce travail. Un merci particulier à Alexandra Tardif-Hébert pour son soutien lors de la finalisation de la collecte des données d’absences.

Merci aux leaders du Momentum Group qui m’ont appris qu’on ne se souvient que de ceux qui finissent la course, jamais de ceux qui abandonnent même quand les circonstances le justifieraient.

Enfin, je remercie l’Institut de recherche Robert-Sauvé en Santé et Sécurité au Travail (IRSST), la Faculté de médecine de l’Université Laval, le Groupe Interdisciplinaire de Recherche sur l’Organisation et la Santé au Travail (GIROST), ainsi que l’équipe de Recherche sur les interrelations personnelles, organisationnelles et sociales du travail (RIPOST) pour leur soutien financier.

(20)

xx

AVANT-PROPOS

Contribution à l’étude :

À l’exception de la demande de subvention du présent projet, j’ai participé à tous les aspects de la réalisation de la présente thèse tels que la définition des objectifs, la collecte et l’analyse des données, la revue de la littérature, la rédaction, l’interprétation et la diffusion des résultats. Au cours de ma formation doctorale, j’ai été responsable de la planification et de la collecte des données d’absences médicalement certifiées dans les registres des employeurs dans deux des trois organisations participantes. J’ai collaboré à la préparation des fichiers d’extractions et j’ai assuré la formation des assistants de recherche participant à la collecte des absences dans les fichiers administratifs. De plus, j’ai élaboré un protocole de suivi des cas litigieux et supervisé le bon fonctionnement de la collecte en m’assurant que les données recueillies respectaient les critères de qualité définis dans la demande de subvention.

Je suis auteure principale de l’ensemble des articles scientifiques intégrés dans cette thèse. Ma contribution est donc majeure, à chacune des étapes de leurs réalisations (revue de la littérature, définition des objectifs, stratégie d’analyses, analyses statistiques, rédaction et révision des manuscrits, soumission et réponses aux réviseurs). Tous les trois articles répondent à des objectifs originaux développés dans le cadre de l’élaboration de mon projet de thèse, et aucun de ces objectifs ne fait pas partie d’un projet financé.

Une légère modification a été apportée à l’article intitulé “Efforts-reward imbalance at work and medically certified absence for mental health problems: a prospective study of white collar workers” par rapport à sa forme publiée. Dans l'article publié, le tableau 5 présente une colonne (model D) d’analyse complémentaire qui a été enlevée. Les informations qui s’y trouvaient sont reprises dans l’annexe 10 sous forme de deux tableaux portant sur les événements multiples d’absences médicalement certifiées pour PSM.

La liste suivante est constituée de mes contributions à l’avancement des connaissances durant mes années de doctorat sous forme d’articles scientifiques inclus dans la présente thèse.

(21)

xxi

1. Ndjaboue R, Brisson C, Vézina M, Talbot D. Effect of cumulative exposure to efforts-reward imbalance at work on high psychological distress: A 5-year prospective study (Soumis à Scandinavian Journal of Work and Health)

2. Ndjaboue R, Brisson C, Vézina M, Blanchette C, Bourbonnais R (2014). Efforts-reward imbalance at work and medically certified absence for mental health problems: a prospective study of white collar workers. Occup Environ Med, 71(1):40-7.

3. Ndjaboue R, Brisson C, Talbot D, Vézina M. Effect of combined exposure to adverse psychosocial work factors on medically certified sickness absence: a 5-year prospective study. (Soumis à American Journal of Public Health)

La présente thèse a été faite sous la direction de Chantal Brisson, professeure titulaire au département de médecine sociale et préventive de la faculté de médecine de l’Université Laval. Elle est auteure de tous mes articles de thèse. Quatre autres co-auteurs ont collaboré à un ou plusieurs articles, dont Michel Vézina et Denis Talbot, professeurs au département de médecine sociale et préventive de la faculté de médecine de l’Université Laval. Michel Vézina est également chercheur à l’Institut National de Santé Publique. Au moment de la rédaction du deuxième article, Renée Bourbonnais, actuellement retraitée, était professeure au département de réadaptation de la Faculté de médecine de l’Université Laval. Enfin, Caty Blanchette, statisticienne au Centre de recherche du CHU de Québec a contribué à la collecte et l’archivage des données, au plan d’analyse et à la révision des résultats du deuxième article.

Articles connexes pertinents

Ces deux articles sont complémentaires puisqu’ils portaient sur les modèles émergents permettant de mesurer l’effet des contraintes psychosociales du travail sur la santé mentale.

Ndjaboue R, Brisson C, Vézina M (2012). Organizational justice and mental health: a

systematic review of prospective studies. Occup Environ Med, vol 69:694–700.

Ndjaboue R, Brisson C, Vézina M (2012). Effets des facteurs psychosociaux au travail sur

la santé mentale. Une revue de littérature des études prospectives portant sur trois modèles émergents. Revue Travail et Emploi - La Documentation française, no 129:23-34.

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xxii

Les résultats de cette thèse ont par ailleurs fait l’objet de plusieurs présentations dans des conférences nationales et internationales.

Ndjaboue R, Brisson C, Talbot D, Vézina M. Effect of combined exposure to adverse

psychosocial work factors on medically certified sickness absence: a 5-year prospective study. Journée annuelle de la recherche des étudiants de l’axe SP-POS, 2015

Ndjaboue R, Brisson C, Vézina M. Cumulative exposure to efforts-reward imbalance at

work and psychological distress: A 5-year prospective study. ICOH-WOPS Congress 2014, Adelaide, Australia, September 17-19 (présentation orale)

Ndjaboue R, Brisson C, Vézina M. Cumulative exposure to efforts-reward imbalance at

work and psychological distress: A 5-year prospective study. Conférence annuelle des étudiants de l’axe SP-POS du CHUQ (Québec, 2014).

Ndjaboue R, Brisson C, Vézina M, Blanchette C, Bourbonnais R, Efforts-reward

imbalance at work and medically certified absence for mental health problems: a prospective study of white collar workers. CSEB Biennial Conference, St-John, Newfoundland, June 23-27 2013 (présentation orale).

Ndjaboue R, Brisson C, Vézina M, Blanchette C, Bourbonnais R, Efforts-reward

imbalance at work and medically certified absence for mental health problems: a prospective study of white collar workers. Journée annuelle de la recherche de la Faculté de médecine (Québec, mai 2013).

Ndjaboue R, Brisson C, Vézina M, Blanchette C, Bourbonnais R, Effets du Déséquilibre

efforts-reconnaissance sur les absences certifies pour problèmes de santé mentale: une étude prospective. Journée annuelle de la présentation des étudiants de l’URESP- CHUQ, avril 2013 (présentation orale).

Ndjaboue R, Brisson C, Vézina M, Blanchette C, Bourbonnais R, Effets du Déséquilibre

efforts-reconnaissance sur les absences certifies pour problèmes de santé mentale: une étude prospective. 81ème congress de l’ACFAS, mai 2013 (présentation orale).

Ndjaboue R, Brisson C. Effets des contraintes psychosociales au travail sur les indicateurs

objectifs de problèmes de santé mentale: une revue systématique. Journée de la recherche de la faculté de médecine de l’Université Laval, Québec, juin 2011 (présentation orale).

(23)

1

CHAPITRE 1 : Introduction et mise en contexte

1.1 INTRODUCTION

À l’échelle mondiale, les problèmes de santé mentale (PSM) constituent la troisième cause de morbidité (1, 2) et un enjeu majeur de santé publique (3). Dans les pays développés, les PSM représentent environ le tiers du fardeau sanitaire associé aux maladies non infectieuses (1). La dépression et l’anxiété sont ensemble la deuxième raison de visite médicale à un médecin de famille aux États-Unis (17,1%) (4, 5) et au Canada (18,7%) (6). Dans la population active, les PSM constituent une des principales causes d’incapacité et de baisse de productivité au travail (3, 7). Les PSM représentent également la première ou deuxième cause d’absences pour maladie de longue durée dans les pays développés (7-11). L’impact des PSM est de grande envergure, de longue durée, et engendre des coûts énormes (12).

Plusieurs facteurs de risque ont été associés aux PSM, dont les facteurs sociaux et psychosociaux (13). Des évidences provenant d’études épidémiologiques prospectives ont montré que des facteurs psychosociaux de l’environnement de travail sont des facteurs de risque importants des PSM (14-18). Dans les pays développés, la plupart des travailleurs passent plus de la moitié de leur temps d’éveil au travail (19), ce qui supporte l’importance de prendre en compte les effets des contraintes psychosociales au travail sur la santé mentale (20, 21). Deux modèles conceptuels validés sont couramment utilisés pour mesurer l’effet des contraintes psychosociales sur la santé mentale : le modèle demande-latitude (DL) de Karasek & Theorell (22) et le modèle déséquilibre efforts-reconnaissance de Siegrist (DER) (23). Dans une récente méta-analyse, le risque d’avoir des PSM chez les individus exposés aux contraintes au travail des modèles DL et DER était jusqu’à 98% plus élevé que celui des travailleurs non exposés à ces contraintes (16). Aussi, dans toutes les études prospectives publiées, au moins l’une des composantes des modèles mentionnés précédemment était associée à un ou plusieurs PSM (14-16). Toutefois, ces études prospectives comportent des limites dont il est important de tenir compte dans l’interprétation des résultats. Ces limites sont: i) l’utilisation d’une seule mesure de l’exposition, ce qui ne permet pas de prendre en compte la durée d’exposition aux

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2

contraintes psychosociales, ii) l’utilisation d’instruments non validés ou non standardisés pour mesurer l’exposition et les PSM; iii) l’absence de mesures objectives des PSM, ce qui peut entraîner une surestimation des mesures d’association; et vi) le fait de ne pas prendre en compte la persistance temporelle de l’effet des contraintes psychosociales au travail. De plus, la plupart de ces études ont analysé les effets des contraintes psychosociales au travail sur la santé mentale avec un seul modèle, en particulier le modèle DL (14-16). Enfin, aucune étude prospective n’a évalué l’effet combiné des contraintes psychosociales au travail des modèles DL et DER sur l’incidence des PSM suffisamment sévères pour donner lieu à une absence du travail médicalement certifiée. La présente étude permettra de combler ces lacunes. Plus spécifiquement, l’originalité de cette étude réside dans : l’utilisation simultanée de deux modèles validés des contraintes psychosociales au travail, la prise en compte de la durée d’exposition, l’évaluation de l’effet d’une exposition combinée à plusieurs contraintes et l’utilisation d’un indicateur objectif de santé mentale. Les résultats obtenus contribueront à quantifier de façon valide et précise l’effet des contraintes psychosociales sur la détresse psychologique et les absences médicalement certifiées pour PSM.

1.2 OBJECTIFS

L’objectif général de la présente thèse était d’évaluer les effets de certaines contraintes psychosociales au travail sur la santé mentale des hommes et des femmes. Les trois objectifs spécifiques étaient de:

1) Mesurer l’effet de l’exposition cumulée au DER et la persistance de cet effet sur la prévalence de la détresse psychologiquesur une période de cinq ans;

2) Mesurer l’effet du DER sur l’incidence des absences médicalement certifiées pour PSM sur une période de cinq ans;

3) Examiner l’effet indépendant et l’effet combiné des contraintes psychosociales des modèles DL et DER sur l’incidence des absences médicalement certifiées pour PSM sur une période de cinq ans.

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3

1.3 ÉTAT DES CONNAISSANCES

1.3.1 Les modèles théoriques des contraintes psychosociales et la santé mentale

Divers modèles théoriques ont été élaborés, permettant de mesurer certaines composantes psychosociales de l’environnement de travail qui ont un effet délétère sur la santé (24) . Toutefois, les modèles pour lesquels on a le plus d’évidences empiriques dans la recherche en santé mentale au travail sont : les modèles DL de Karasek (22) et de DER de Siegrist (23). Le modèle DL (appelé « Job strain model ») a deux principales composantes : la demande psychologique et la latitude décisionnelle. La demande psychologique concerne la charge de travail, les exigences intellectuelles et les contraintes de temps. La latitude décisionnelle est quant à elle une combinaison de deux aspects : l’utilisation et le développement des compétences, et l’autorité décisionnelle ou contrôle sur le travail. L’hypothèse du modèle DL postule qu’une demande psychologique élevée combinée à une faible latitude décisionnelle produit une tension qui a des effets néfastes sur la santé des travailleurs (22) (Annexe 1) Pour sa part, le modèle de DER repose sur le principe de réciprocité entre les efforts fournis au travail et la reconnaissance, ce qui signifie que les efforts fournis (c’est-à-dire liés aux caractéristiques de l’environnement au travail) devraient être proportionnellement récompensés d’après des modalités socialement définies (argent, estime, promotions, sécurité de l’emploi) (23, 25) (Annexe 1). Le modèle de DER postule qu’il y a un risque pour la santé du travailleur lorsque les efforts fournis sont plus élevés que la reconnaissance reçue.

1.3.2 La détresse psychologique

La détresse psychologique représente les symptômes d’ordre psychologique et comportemental qui résultent des contraintes déclenchées par un stresseur (26). Il s’agit en général des symptômes dépressifs et anxieux, des symptômes cognitifs et de colère et de la somatisation (27, 28). La détresse psychologique affecte environ 25% des travailleurs en Amérique du Nord (5, 29, 30). Au Canada, on estime que 19% des travailleurs ont eu des épisodes répétés de détresse psychologique entre 1995 et 2001 (28).

Lorsque l’on considère l’environnement de travail (plutôt qu’un environnement clinique), il convient de faire la différence entre la détresse psychologique et les troubles

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4

mentaux ou psychiatriques (31). En effet, les symptômes associés à la détresse psychologique ne sont pas spécifiques à une pathologie donnée (32) et ne correspondent pas toujours au système de classification de maladies psychiatriques (31, 33). Dès lors, les diagnostics médicaux peuvent sous-estimer la détresse psychologique car les travailleurs ne consultent pas nécessairement pour des problèmes mineurs de santé mentale (32). La plupart des personnes ayant des problèmes psychologiques sont affectées par des effets indésirables du stress, et seule une minorité est diagnostiquée pour un trouble psychiatrique (34, 35). Ceci suppose que la personne en détresse dans son milieu de travail peut malgré tout continuer de travailler et d’interagir de façon acceptable avec son environnement (31). Pour ces différentes raisons, la détresse psychologique est considérée comme un indicateur de première importance pour estimer de façon précoce le risque de PSM plus sévères chez les travailleurs (36-40). Cette approche est de plus cohérente avec la vision de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui soutient que la santé mentale ne doit pas être restreinte à l'absence de troubles mentaux (41). L’état des connaissances sur l’association entre les contraintes psychosociales au travail et la détresse psychologique est présenté dans la prochaine section.

1.3.3 Les contraintes psychosociales au travail et la détresse psychologique

1.3.3.1 Le modèle de déséquilibre efforts-reconnaissance et la détresse psychologique

Trois revues systématiques de la littérature ont présenté l’état des connaissances sur l’association entre les contraintes psychosociales du modèle DER et les symptômes de la détresse psychologique (15, 16, 18). De façon générale, trois études incluses dans ces revues portaient sur les contraintes psychosociales du modèle de DER mesurées au recrutement et la détresse psychologique (ou les symptômes associés) (42-44). Ces trois études ont rapporté des effets délétères du DER sur les symptômes dépressifs avec des mesures de risques variant de 1,57 à 2,57. Les deux études ayant présenté des résultats distincts selon le genre ont observé des effets plus consistants chez les hommes, par rapport aux femmes (42, 44). En effet, toutes deux ont fait état d’une association significative entre le DER et les symptômes dépressifs chez les hommes alors que les associations observées chez les femmes étaient non significatives ou à la limite de la signification statistique. À partir de 2007 (date de l’étude la plus récente incluse dans les revues systématiques), peu

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5

d’études ayant utilisé une population générale au travail ont été publiées sur ce sujet. De plus les résultats de ces études récentes étaient mitigés (45-47). Griffin et coll. n’ont observé aucune association entre l’exposition aux efforts élevés, à une faible reconnaissance ou à la combinaison des deux avec la santé mentale (45). Dans une étude plus récente, Rugulies et coll. ont évalué l’effet du DER sur les symptômes dépressifs sévères cinq ans plus tard (46). Leurs résultats ont montré que le DER est associé à la dépression sévère chez les travailleurs exposés comparés aux travailleurs non-exposés (RC=2,19 (1,12–4,25)). De même, Dragano et coll. ont rapporté un effet délétère du DER sur les symptômes dépressifs deux ans plus tard des travailleurs d’âge avancé de 12 pays européens (RC=2,12 (1,83–2,46)) (47). Aucune des études suscitées n’a mesuré l’effet de l’exposition cumulée au DER sur la santé mentale dans une population générale de travailleurs. Les mesures répétées de l’exposition durant le suivi (ou exposition cumulée) sont importantes pour deux raisons principales. Premièrement, les mesures répétées offrent l’opportunité de prendre en compte les changements du statut d’exposition au cours du suivi. Deuxièmement, elles permettent d’identifier les travailleurs ayant une exposition chronique qui pourraient avoir un risque plus élevé que les travailleurs exposés au recrutement seulement (48).

À ce jour, trois études prospectives ont examiné l’effet d’une exposition cumulée au DER sur les symptômes de la détresse psychologique dans différentes populations (49-51). Les trois études ont rapporté que les travailleurs exposés à la fois au recrutement et au suivi avaient un risque plus élevé de PSM que les travailleurs non-exposés. Plus précisément, Godin et coll. ont observé un effet délétère de l’exposition cumulée au DER sur les symptômes dépressifs et anxieux un an plus tard dans une population générale de travailleurs (49). Les travailleurs non-exposés aux deux temps de mesure constituaient le groupe de référence. Chez les hommes, les travailleurs ayant une exposition chronique au DER avaient une cote plus élevée de symptômes dépressifs (RC= 2,8 (1,3–5,7)) ou anxieux (RC=2,3 (1,1–4,8)), comparés aux travailleurs non-exposés à ces contraintes. La prévalence de symptômes dépressifs et anxieux était également élevée chez ceux ayant une survenue de l’exposition au suivi (changement du statut de non-exposé à exposé) (respectivement 4,6 (2,3–9,2) et 3,7 (1,7–7,8)). Chez les femmes, le RC des symptômes dépressifs et anxieux étaient respectivement de 4,6 (2,3–9,0) et 4,5 (2,1–9,8) chez celles

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6

ayant une exposition chronique, et de 3,2 (1,6–6,4) et 2,7 (1,3–5,6) pour celles ayant une survenue de l’exposition. Aucune association significative n’a été observée entre la cessation de l’exposition (changement du statut d’exposé à non-exposé) et la santé mentale un an plus tard. Une deuxième étude a rapporté des résultats similaires à ceux de Godin et coll. concernant l’exposition chronique, la survenue et la cessation de l’exposition (50). Dans une étude plus récente, Li et coll. ont évalué le risque associé à une augmentation du ratio du DER entre le recrutement et le suivi à 14 mois sur les symptômes dépressifs à 33 mois (51). Les résultats de cette troisième étude montrent un effet délétère de la survenue de l’augmentation du score du DER (β=0,78 (0,38–1,18), p<0,001). Cette dernière étude n’a pas évalué l’effet de l’exposition chronique et de la cessation de l’exposition.

Les trois études ayant mesuré l’exposition cumulée au DER ont d’importantes limites méthodologiques, qui incitent à une interprétation prudente des résultats. Ces limites concernent principalement une faible proportion de participation (de 40% à 62% (49-51)) qui pourrait entraîner un potentiel biais de sélection, une courte durée de suivi (un an (49)) ne permettant pas d’évaluer l’effet à long terme et l’utilisation d’une population hospitalière, qui limite la généralisation des résultats à d’autres types de populations (50, 51).

1.3.3.2 Le modèle demande-latitude et la détresse psychologique

Trois revues de la littérature ont présenté l’état des connaissances sur l’association entre les contraintes psychosociales du modèle DL et les PSM auto-rapportés (14, 15, 18). Plus spécifiquement, cette association a été évaluée dans une quinzaine d’études prospectives portant sur des populations générales au travail de pays développés (32, 42, 44, 45, 47, 49, 52-60). Les PSM mesurés concernaient essentiellement les symptômes dépressifs (44, 45, 47, 49, 53-58, 59 , 60), les symptômes anxieux (44, 45, 49, 55) et la détresse psychologique (32, 42, 52, 61, 62). Toutes ces étudesont observé des associations significatives entre au moins une composante du modèle DL et les PSM suscités. Cependant, seules six des 15 études (53, 57, 58, 59 , 60, 62) ont mesuré la combinaison d’une demande psychologique élevée et d’une faible latitude décisionnelle (appelée « job strain »). Parmi ces six études, quatre études ont rapporté des effets délétères du « job strain » sur les symptômes dépressifs (57, 58, 59 , 60). Les mesures d’effets variaient de

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7

1,5 à 3,12. Dans deux études sur six, les associations étaient marginalement significatives entre le « job strain » et la détresse psychologique (RC=1,30 (0,99–2,10)) (62) ou les symptômes dépressifs (RC=1,58 (0,98–2,54) et 1,74 (1,00–3,01) chez les hommes et les femmes respectivement) (53). La grande majorité des études antérieures (cinq sur six) sur le « job strain » et les PSM ont cependant des limites méthodologiques liées à des proportions de participation faibles ou modérées ( de 40 à 67%) (53, 58, 59), une restriction aux travailleurs d’âge moyen ou avancé (58, 62), une longue période entre la fin de l’étude et la mesure de l’issue (60) et l’absence de mesure de l’exposition cumulée (58, 59, 62)

L’effet de l’exposition cumulée aux facteurs psychosociaux du modèle DL sur les symptômes de la détresse psychologique a été évaluée dans quatre études prospectives (42, 53, 57, 60). Stansfeld et coll. ont évalué l’effet d’un changement du statut d’exposition entre le début de l’étude et cinq ans plus tard (42). La survenue de l’exposition à une demande psychologique élevée et à une faible latitude ont été associés à une légère augmentation du risque d’avoir une détresse psychologique élevée en fin d’étude chez les hommes uniquement (RC=1,62 (1,3–2,0) et 1,20 (1,00–1,5) respectivement). Aucune association significative n’a été observée entre la cessation de l’exposition aux composantes du modèle DL. Il est à noter que dans cette étude, l’effet du « job strain » n’a pas été évalué. Dans la deuxième étude, De Lange et coll. ont mesuré l’exposition cumulée au « job strain » en modélisant le score moyen entre le début et la fin de l’étude trois ans plus tard à l’aide d’une analyse de variance (57). Les auteurs ont observé que, comparé aux non-exposés, les travailleurs ayant une exposition chronique au « job strain » avaient un risque élevé et constant de dépression à la fin du suivi (p<0,001) De plus, la survenue de l’exposition avait également des effets délétères sur la santé mentale des travailleurs (p<0,05). Aucun effet significatif n’a été observé pour la cessation de l’exposition. Dans la troisième étude, Clays et coll. (53) ont évalué l’effet de l’exposition cumulée au « job strain » sur les symptômes dépressifs. Comparés aux travailleurs non-exposés, les travailleurs ayant une exposition chronique au « job strain » à 6 ans avaient une cote plus élevée de symptômes dépressifs (RC=3,31 (1,67–6,56) et 3,40 (1,45–7,94) chez les hommes et les femmes respectivement). La survenue de l’exposition était également associée de façon statistiquement significative aux symptômes dépressifs indépendamment du genre et du facteur mesuré : (RC variait de 2,13 à 3,14). Cependant, comparées aux

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non-8

exposés, seules les femmes ayant une cessation de l’exposition avaient une cote élevée de dépression (RC=3,16 (1,47–6,78)). Plus récemment, Stansfeld et coll. ont rapporté une association entre l’exposition chronique au « job strain » et la dépression majeure à cinq ans (RC=2,19 (1,48–3,26)) (60). Cette association est restée consistante même après ajustement pour la santé mentale au recrutement.

En résumé, les quatre études qui ont mesuré l’exposition cumulée aux contraintes du modèle DL et la détresse psychologique ont observé des résultats consistants en faveur d’un effet délétère de l’exposition chronique aux contraintes psychosociales au travail sur les PSM. Toutefois, la plupart de ces études avaient des limites importantes liées à une faible proportion de participation au recrutement (55%) (53) et au suivi (32,3%) (53), l’utilisation d’un indicateur non validé pour mesurer les contraintes psychosociales au travail (42), l’absence d’évaluation de l’exposition chronique (42), et l’absence d’évaluation de la survenue et de la cessation de l’exposition (60). De plus, aucune de ces études n’a tenu compte des contraintes psychosociales mesurées par le modèle DER, qui sont des facteurs de risque importants dans le contexte économique actuel caractérisé par les contrats à court terme et la flexibilité d’emploi (63, 64). Néanmoins, les trois études antérieures sur l’exposition cumulée aux contraintes du modèle DER et la santé mentale avaient également des limites majeures tel que mentionné précédemment (49-51). Notre étude a permis de combler ces lacunes en évaluant, pour la première fois, l’effet de l’exposition cumulée aux contraintes psychosociales du DER sur une longue période et en évaluant la persistance temporelle de cet effet.

1.3.4 Les absences médicalement certifiées pour problème de santé mentale

Les PSM représentent l’une des quatre principales causes (15,1 à 18,7%) de consultation d’un médecin de famille au Canada et aux États-Unis (4, 6). Dans les pays développés, les PSM sont la première ou deuxième cause d’absence du travail pour raison médicale (7-11, 65). Les absences pour PSM comptent parmi les épisodes les plus longs (7-11, 66-68) et elles sont sujettes à une récidive (66, 69, 70). La dépression, qui représente la raison principale d’absence médicalement certifiée pour PSM (71) et d’incapacité (72), cause environ 200 millions de jours d’absence chaque année aux États-Unis (73). Au Canada, les incapacités reliées à des PSM sont en forte croissance depuis ces 20 dernières

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années (74-76) et ont des conséquences à la fois d’ordre individuel (perte d’emploi, retraite anticipée), collectif (perte de productivité au niveau de la compagnie), financier (coût des assurances) et social (chômage) (68, 69).

Les absences du travail pour raison médicale certifiée constituent un indicateur de santé objectif, permettant de minimiser les biais de mesure liés aux données auto-rapportées (77). Les absences pour maladie certifiée sont celles pour lesquelles un certificat médical a été délivré par un médecin (78, 79). Ce certificat contient habituellement le diagnostic d’absence (79). La durée de ces absences médicalement certifiées est d’au moins trois jours ouvrables dans plusieurs pays développés (78). Il est à noter que pour assurer la validité des données d’absence comme indicateur de santé, les mécanismes de compensations salariales doivent être présents et standards chez tous les sujets (78), ce qui est généralement le cas des études présentées ci-dessous.

1.3.4.1 Le modèle déséquilibre efforts-reconnaissance et les absences pour problèmes

de santé mentale

Trois études longitudinales ont évalué l’effet des contraintes psychosociales du modèle DER sur le risque d’absences médicalement certifiées pour PSM (7, 80, 81). La première étude sur le sujet a utilisé un suivi prospectif de 17 mois (7). Les résultats ont montré que ceux qui étaient exposés à une faible reconnaissance au travail avaient une augmentation significative du risque d’absences certifiées pour PSM (RR=1,96 (1,29– 2,99)), comparés aux travailleurs non-exposés. Les travailleurs exposés au DER avaient un risque similaire d’absences médicalement certifiées pour PSM (RR=1,84 (1,25–2,72)). Dans la deuxième étude, Janssens et coll. (81) ont observé un effet protecteur de la reconnaissance élevée au travail sur le risque d’absences médicalement certifiées pour PSM de 15 jours et plus (RC=0,76 (0,60–0,97)). Cette étude prospective d’un an n’a montré aucun effet délétère parmi les travailleurs exposés à des efforts élevés (RC=0,91 (0,71– 1,17)) ou à un DER (RC=1,11 (0,88–1,39)), comparés aux non-exposés. Dans une récente étude cas-témoins, Da Silva et coll. (80) ont évalué l’association entre l’exposition aux contraintes psychosociales du modèle DER et les absences médicalement certifiées pour PSM de 15 jours et plus. Les résultats ont montré un effet délétère important chez les travailleurs exposés (RC= 3,04 (1,77–5,24)) comparés aux non-exposés. Contrairement

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10

aux deux études prospectives précédentes, cette étude n’a pas évalué l’effet des composantes séparées du modèle DER.

Les trois études ayant mesuré l’exposition DER et les absences médicalement certifiées pour PSM ont d’importantes limites méthodologiques, qui incitent à une interprétation prudente des résultats. Ces limites concernent principalement une faible proportion de participation (de 40%) (81) qui pourrait entraîner un potentiel biais de sélection, une courte durée de suivi (1 an) (7, 81) ne permettant pas d’évaluer l’effet à long terme, et l’utilisation d’une population hospitalière (7), exclusivement féminine (94%) (7) ou restreinte aux personnes ayant des maladies invalidantes (80), ce qui limite la généralisation des résultats.

1.3.4.2 Le modèle demande-latitude et les absences pour problèmes de santé mentale

Au meilleur de nos connaissances, huit études prospectives (7, 8, 80-85) ont été publiées sur l’effet des contraintes psychosociales de l’environnement de travail mesurées par le modèle DL sur l’incidence d’absences médicalement certifiées pour PSM. À l’exception d’une étude (8), au moins une des composantes du modèle DL était associée aux absences pour PSM dans les études antérieures.

Six études sur sept ont évalué l’effet séparé de la demande psychologique et de la latitude décisionnelle sur l’incidence d’absences médicalement certifiées pour PSM (7, 8, 80-85). i) Dans l’étude de Stansfeld et coll. (82), les résultats démontrent un effet protecteur significatif d’une latitude décisionnelle élevée sur l’incidence d’absences médicalement certifiées pour PSM de sept jours ou moins (Rapport de taux (RT) variant de 0,40 à 0,77), indépendamment du genre. L’effet délétère d’une demande psychologique élevée sur l’incidence d’absences était présent chez les femmes uniquement (RT= 1,58 (1,2–2,1)). ii) Bourbonnais et coll. (7) ont observé une incidence plus élevée d’absences médicalement certifiées pour PSM de ≥ 3 jours sur une période de 17 mois chez les travailleurs exposés à une demande psychologique élevée comparés aux travailleurs non-exposés à cette contrainte (RT=1,93 (1,25–3,00)). Un effet modéré mais non significatif d’une faible latitude décisionnelle a également été observé (RT=1,39 (0,97–202)). iii) Clumeck et coll. (83) ont par ailleurs observé qu’une faible latitude décisionnelle était associée à une

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11

augmentation du risque d’absences médicalement certifiées pour PSM de 28 jours et plus (RC=2,43 (1,27–4,66) chez les hommes et 2,21 (1,05–4,68) chez les femmes). Cependant aucune association significative n’a été observée pour la demande psychologique élevée. iv) Kivimaki, 2010 et coll. (84) ont observé un effet délétère de la demande psychologique élevée sur le risque d’absences médicalement certifiées pour PSM de ≥ 10 jours (p<0,001). Cette étude n’a pas évalué l’effet de la latitude décisionnelle. v) Janssens et coll. (81) ont observé un effet protecteur de la faible demande psychologique (RC=0,77 (0,60–0,98)) et de la latitude décisionnelle élevée (RC=0,65 (0,53–0,79)). Enfin, vi) Mather et coll. (85) ont récemment observé un effet délétère de la demande psychologique élevée sur le risque d’absences médicalement certifiées pour PSM (RC=1.47 (1.26–1.71)). Aucun effet délétère de la faible latitude décisionnelle n’a été observé dans cette étude.

La combinaison d’une demande psychologique élevée et d’une faible latitude décisionnelle ou « job strain » a été mesurée dans six études sur huit (7, 8, 80, 81, 83, 85). Une exposition à cette combinaison de facteurs avait un effet délétère sur l’incidence d’absences médicalement certifiées pour PSM dans quatre études sur six (7, 80, 83, 85). Les mesures d’effets variaient de 1,38 à 4,43. Toutefois, la seule des cinq études qui a évalué les effets séparés selon le genre n’a observé aucun effet chez les femmes (83).

Les études mentionnées précédemment souffrent de limites méthodologiques liées à une petite taille d’échantillon (80), une faible proportion de participation (de 40 à 62%) (8, 81, 83, 85), l’utilisation de mesures auto-rapportées d’absences (82), une courte durée de suivi (de 12 mois à trois ans) (7, 8, 81, 83, 84), une faible proportion d’un des genres (7, 8) et la restriction de l’échantillon aux personnes avec des pathologies invalidantes (80), au personnel hospitalier (7) ou aux personnes d’âge moyen (85).

En résumé, les effets du DER sur l’incidence des absences médicalement certifiées pour PSM ont été peu évalués. De plus, les études antérieures sur les facteurs psychosociaux des modèles DL et DER comportent plusieurs limites méthodologiques qui incitent à une interprétation prudente des résultats. L’étude que nous avons réalisée visait à combler certaines de ces limites en mesurant de façon valide l’effet prospectif des contraintes psychosociales du modèle de DER sur l’incidence des absences médicalement certifiées de ≥ 5 jours pour PSM.

(34)

12

1.3.5 La complémentarité des modèles demande-latitude et de déséquilibre

efforts-reconnaissance

Tel que mentionné précédemment, les modèles DL et de DER mesurent les facteurs psychosociaux au travail en utilisant des fondements théoriques différents (22, 23, 86). Pour cette raison, il est de plus en plus suggéré d’évaluer la contribution de chacun des modèles à la survenue des problèmes de santé physique et mentale. De plus, il a été démontré à l’aide d’études épidémiologiques que les contraintes psychosociales mesurées par ces deux modèles ont des effets sur la santé (87). En effet, des effets indépendants et complémentaires des deux modèles ont été observés sur plusieurs indicateurs de santé (les maladies cardiovasculaires et leurs facteurs de risque (88-92), l’alcoolisme (93), le recours aux soins (94), le bien-être général (95) et les absences du travail pour raison médicale (7, 44). Cependant, peu d’études prospectives ont évalué la contribution des deux modèles sur la survenue des PSM.

1.3.5.1 La complémentarité des modèles demande-latitude et de déséquilibre

efforts-reconnaissance comme déterminant de la santé mentale auto-rapportée

À notre connaissance, il existe trois études prospectives ayant évalué l’effet indépendant des facteurs des modèles DL et DER sur les symptômes de la détresse psychologique (42, 44, 96). Dans toutes les trois études, les deux modèles (ou leurs composantes) étaient séparément associés à la santé mentale. De plus, des effets indépendants des facteurs des modèles DL et DER ont été estimés dans les trois études à l’aide d’un ajustement mutuel des deux expositions. La première étude, menée auprès des travailleurs occupant des emplois de cols blancs, a montré un effet indépendant des facteurs de chaque modèle (42). Cependant, les auteurs n’ont pas rapporté les mesures d’association spécifiques pour chaque exposition. Dans la deuxième étude, l’effet indépendant du « job strain » et du DER a été observé en comparant la variance expliquée du modèle ajusté mutuellement avec celle du modèle précédent. Les auteurs ont rapporté une augmentation de 1 à 3% de la variance expliquée du modèle hiérarchique utilisé (96). La troisième étude a observé un effet indépendant de la faible latitude décisionnelle (RC= 1,9 (1,6–2,3) et 1,7 (1,4–2,0) respectivement) et du DER (RC=2,1 (1,7–2,5) et 1,8 (1,5–2,2), respectivement) (44) sur la dépression et l’anxiété.

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13

Ces trois études portant sur la complémentarité des modèles DL et DER et la santé mentale comportent des limites liées à l’utilisation d’indicateurs non validés pour mesurer l’exposition (42), une courte durée de suivi (un an (44, 96)), une faible proportion de participation au recrutement (40%) (96) et l’utilisation de mesures auto-rapportées de l’exposition et de l’issue qui peut induire un biais de la variance commune (42, 44, 96). De plus, aucune de ces études prospectives n’a évalué l’effet indépendant du « job strain », ni l’effet d’une exposition combinée aux facteurs des deux modèles.

1.3.5.2 La complémentarité des modèles demande-latitude et de déséquilibre

efforts-reconnaissance comme déterminant des absences pour problème de santé mentale

Au meilleur de nos connaissances, une seule étude rétrospective cas-témoins a été publiée à ce jour sur l’effet indépendant et combiné des facteurs psychosociaux des modèles DL et de DER sur la survenue des absences médicalement certifiées pour PSM (80). Cette étude portait sur 385 participants ayant des incapacités de travail pour cause de maladie. Les auteurs ont observé un effet indépendant des facteurs du modèle DL (RC=3,37 (1,71–6,66)) et du modèle DER (RC=2,15 (1,21–3,84)). Les résultats démontrent également un risque plus élevé d’absences médicalement certifiées pour PSM chez les travailleurs ayant une exposition combinée aux contraintes des deux modèles, comparés aux travailleurs non-exposés (RC=5,20 (2,40–11,25)). Cette étude est limitée par une petite taille d’échantillon, la restriction de la population aux personnes ayant des incapacités de travail, la possibilité d’un biais de rappel de l’exposition et l’absence d’ajustement pour les principaux facteurs de confusion. L’étude que nous avons réalisée contribuera à l’avancement des connaissances en mesurant pour la première fois l’effet combiné des contraintes psychosociales des modèles DL et DER sur la santé mentale mesurée objectivement, à l’aide d’un devis prospectif et d’une grande taille d’échantillon.

1.3.6 Les autres déterminants de la santé mentale

Plusieurs facteurs ont été associés à la survenue ou la prévalence des PSM dans la population générale au travail. Il s’agit i) des facteurs démographiques tels que l’âge (son effet varie en fonction du symptôme de santé mentale considéré (13)) et le genre (les

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14

femmes ayant une prévalence plus élevée de PSM (11, 97) et d’absences du travail pour PSM (70)) ; ii) des caractéristiques individuelles telles que la prédisposition génétique et la personnalité (28, 98) ; iii) des facteurs socioéconomiques tels que le faible revenu ou le faible niveau d’éducation (99, 100) ; et iv) des facteurs sociaux de l’environnement extra-professionnel tels que la situation familiale et parentale, le soutien social (en dehors du travail) et les événements stressants de la vie (97, 98, 100). La présente étude permettra d’ajuster pour les principaux déterminants de la santé mentale comme facteurs de confusion potentiels.

1.4 MÉTHODOLOGIE

1.4.1 Devis et population à l’étude

Il s’agit d’une étude prospective constituée de plus de 2200 participants (57% de femmes) occupant des emplois de cols blancs employés dans trois organisations publiques du secteur de l’assurance au moment de leur entrée dans l’étude. Les sujets ont été suivis en moyenne cinq ans. Les participants occupaient différents emplois de cols blancs, incluant des cadres (5%), des professionnels (40,1%), des techniciens (24,7%) et des travailleurs de bureau (30,2%). Pour être éligibles dans la présente étude, les sujets devaient rencontrer les critères suivants : 1) être âgés de 60 ans ou moins, 2) travailler au minimum 21 heures par semaine, 3) travailler depuis au moins trois mois dans l’organisation participante, 4) ne pas être enceinte. De plus, 5) les participants ne devaient pas avoir d’absence médicalement certifiée pour PSM durant les 12 mois précédant la collecte initiale pour être inclus dans les analyses portant sur les absences. La cohorte de travailleurs qui est utilisée dans la présente thèse est une cohorte ouverte. Les travailleurs qui sont entrés dans les entreprises participantes après le recrutement initial ont été sollicités lors des collectes subséquentes. Les travailleurs qui ont quitté ces entreprises participantes en cours d’étude ont été suivis jusqu’à la fin de l’étude. La population spécifique qui servira à chacun des objectifs est définie dans chaque article.

1.4.2 Collecte de données

La collecte des données a été effectuée à trois reprises : lors de la visite initiale en 2000 (T0), après un suivi moyen de trois ans (T1) et après un suivi supplémentaire de deux

Figure

Tableau 1-1 : Catégories d’exposition cumulée aux contraintes psychosociales du modèle  DER
Table 2-2: Prevalence ratios (95% confidence intervals) of high psychological distress at 3-year and 5-year follow-ups according to  cumulative ERI, by gender
Figure 3-1: Cumulative proportional hazards by exposure to efforts-reward imbalance (ERI)
Table 3-2: Effort at work and the incidence of a first spell of medically certified absence  for mental health problems
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Références

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