LA DÉMAROlE EXPÉRIMENTALE DANS LES SWETS n'EXN1ENS.
PAR
A. GRIIlENSKI
(~IVERSlrt Il: ROOEN--!WJTE-NooWIDIE).L'eXiUllell qui fait suite à 11II euseiguclllcnl est en quelqlle sorte la cOlIl illllat ion de cet enseigllL~uellt, i t a donc auss i va telll- pédagug i'l"e. 1:11 d' aulres
lermes,it a la lIIêllle visée pédagog.iqllc que les éludes lUlx'luelles il corn,spolld en paniclIJier, si celles-ci se dOIUlellt pou1- hut l'acquisition et
ta
pUltiqlle dela pensée scielltifiqlle expérimentale, il esl illiportaut qlle les sujels aielll aussi celte oriental ion, pour 'lue l'examen pnmne vé.-itahlelllenl sa valeur et sa
siglli fkat ion, pour que I.es études qu' il cone lul gardeut leur final ité et leul efficacité.
Les canJidats peuvent êtl-e appelés, seloll les cas, à pWIKlser une sll-atégie expérimentale en vue Je résOIllhe lin prohlème 'l"i lellr est IXJsé, ou seulement à interpl-éler Jes résultats en jugeanl la valeu," de ces résullal s el .le ces interprétatiolls à la lumière Je la méthode expédmentale illt1iquée ,Ialls
le snjet et/ou en c.-iti'luant cette méthode à la hUilière .le la "démarche expérimentale" ((lI'i1s 0111 pratiqnée' cl acquise au cours .le lellrs éllldes. On Ile
leur demandera pas l'iliterllJélation (sous-entendu: celle 'lui est donnée dalls le COlll-S ét que des canJi.hlts riscluent d'avoir méUlO"isée sans la comprendn~) lIIal:; quelle (s) inteqJrétal ion(s) ils propusent, avec leurs al-gluuents. La quesl ion l''lsée doit donc êlTe, Ille semhle -t-i1, largClllCll1 ouvel"le, afin que Jes cal.lidals aienl loute latitude pour dOllller 1ihnc111ellt les résultats Je leurs réflexions sur l'expérience (ou les eXl'ériences) ,-éalisée(s) el ce qu'on pouvait cn allclI-.II-e, sur les ,"ésllltals el lellr significativité, les possihilités J'inte'llléla-lion (sans doute les calldidals devl'lllll-ils alors utiliser des cOllllaissances aClI"ises au cours de lellr scolarité, 1I~lis 11011 les réciter).
J'ai essayé LIe IlIéparer de tels sujets pOlir LIes examcns de MaÎLdse , cn Physiologie et en Psychophysiologie, et je dOlllle ci-ap'-ès (I"el'lues exclllples .le mes essais; lu prenlÎer propose, SOIiS forme de schéma, IIne interprétaIiOIl 'Ill'il es t demandé aux canLl idals de dIscutCI- ; 1es 2 Slli vant s ne cOIIII'0rtenl pas d' interprétat ion lIIai s dculilnd"nt aux calolidal~-,il propos LI 'une ohservat ion simple et hanale)d'ell dOllner IIne ; les :\ der"niers, ellfin, tirés de 1_lblicaliolls scientifiques. nc proposent pas lion pllls d'illle'l"-élaliolls, mais deu~lIIdellt aux call1iidals ,le <1ollllel- la (011 les) Icur(:;).l.es références IlCrmeLLrolit allx
1 !lU
Collègllt-''' 'illi le soulliJiteraielil ,le CUlllpal'el'. dans dlaLlll1 .le cc:; d"rni"r:; exelllpi e:; , la publication odginale avcc le SIlJel que j'ai nidigé.
On n:lIliJr<lue.'a notwllllI-'nt 'I"e je me Slii S efforcé J 'cmployer 1111 vocablll ai re U'IlIIl. Jes étuJiüllls (vocahlliaire qUI u'csl géuéralem"ut l'a:; tU1I1 il bit cclIIi des :;pécilllisles) ou J'exptil[Uer les mots dont le s"ns pouvail füin~question pUlir ellx Cil églll'J à l'ellseignellcnt Ilu'ib Llvaienl r"çll. Je simpi ifier cl de Ililli 1er l'exposé des mél lioJt:s et tecluii'IIICS cn essayant cepcndant de Ile pus IIl,x!ifk.' la description LIli POiul de dénature.' la signification d"s expé.-icuccs.
I.e schélllii ci-joint (fig.l) n:présente la régulation relillive il 1111
IlIlJlIV1~lIent Je préhension. COlllllenle<:. cxpli<lllez. évcJltuellL~lcntCriti<I'IC! ct cUlllpléle<:.
!ij<I)Ii<llIe<: It:s résultats .le j'expérience suivilnte ; pc.~"nt unc lIIinllte, VOliS l>luugez IllIe main Jau:; Je l'eau d~'lIde (3!1°C) el l'ill/t.'e ,lan:; Je l'cali frohle (15°C). Ensuite. vous Ics plongez cn:;ellllJle dans de l'cali tiède (L!l°C)
l 'llne VOliS Joune alo.'s IIne sensal ion de cliLlud, l'alltre de fro iLI.
Expli'flCZ "_,lIlnIIlUi, Iursque VOliS 1 i:;ez une page J'IIII 1 ivre, vous voye<: la puge voisine :;an" cel'end'lllt pouvoir la 1 ire.
llüu:; ulle t:age J'cxpériellce:; pOlir rüts. deu)( leVIers 1'1 et PL' pla...:!s aux dellx t:xln~lIlités Je 11.1 cage, :;ont associé:; il deux abreuvoir:; ; l'aPI-li slir l'uil
,le"
levier:; pout, ail gré de l'expériUleUla(elll'. êlre r"ufon:c (relirorc:ell~1I1 ; krat n:.,;uit Je l'cali).
suivantes, dans l'ordre in" i'tué ci-dessous (préc isons que, bien entendu, d'ull bout à l'autre des expêriences,llls 40 animaux ont été étudiés illdividuellelllèlltj
1°) ConJitiollnemellt préalable: Un seul des leviers (1'1) l'ellllet <J'obtenir de l'eau; au moyell d'un entraînement quotidien (IUle session de 15 minlltes par jour) les animaux apprennent il appuyer de Ill"éférence sur Pl j aucune ,Iifférence n'apparaît entre les animaux des 4 groupes.
ZO) t-Iodification du renforcement: (seuls les anÏJllaux des gl"Olipes A, 8 et C sont soumis à cette part je de l"expériellce, ainsi qu'au JO)
Pz est renforcé, Pl ne l'est plus j les allimallx SOllt sortis de la cage après un seu 1 appui (renfol"cé) sur PZ'
3°)
A) Les animaux du groupe A, !X) secorJes alRès l'appui renforcé sur PZ' sont placés dans une cage spéciale où ils ~;ubissentune profonde anesthésie ail lIuyen J'un mélange d'air cOlllprimé et de flllothane (anesthésique) envoyé pen-dant l millllte (durée de l'anesthésie: l heures).
Bl
Les animaux dll groupe 11 sont soumis, après l'app.li renforcé SUI PZ' il la même aIlesthés ie que ceux du groupe A mais, pelldant les !X) secondes du délai IIlentiorUlé ci-dessus (enAl,
ils suhissent IUle stinulation de la formationréticulée.
C) Les animaux Ju gl"Oupe C, !X) secondes après l'aPlxJÎ n:nfol'cé ,;u'-Pl' sont l,lacés dans la cage il anesthésie, où ils reçoivent pernant 1 minute .Je l'air comprimé salis fluothillle.
4°) Examen de la rétention: Le lenJelllain de 2° et 3°, au cours d'ulle session <le 15 minutes, aucun des deux leviers n'étant plus renfol"cé , oll:,not ...
pOUT les animatu des 4 groupes le,; pourcentages moyens d'aPlXlÎs sur Pl et sur Pl' l.es résultats sont les suivallts :
GI'OUpll A l' 78\
Pl
Zl\
1 t;roupe 11 l' 57\Pl
43\ 1 Groupe C Pl 55\Pl
45\ Groupe Dp.
80\Pl
ZJ.)\lc IIUlihl'C lotil! J'aPI"lb ~lIr l'ell~embledes 2 kvi<lrs (1'1 ct P2' IIU diffèrc P"~ sigliificiitivuUClIl pOlir /cs 4 grollpes.
Il - OJEST!Cli
QIt:llt: cOlltdhlltion ces rêsult ..l~ apporleill-i1:;. scloll VOliS. à l'élu.1e Ju prohlèlUc p~ychophysiologi<llIeJe l'appl'tllllissage cl de la mémoire'!
~1.(JCJl. V.Cl :lIilvl:Bi. H. ; Hôlc accélératclll' dc lu stlU"Ilal iOIl réliclllaire sur
1.. ph..~c Je cOllsuliJilllull J'llii appl'elllis~ageell 1111 selll e~s'lÎ. ~~Aca..~~_~, l'aris. 19ot!, l. 266 , sér"ie 11 , 1'P' 31l~- 5117 .)
~:iClINU1)IU;llt IV\'. da liS leurs eXjJcriellces sllr Ic délermillisme lumlOl'al JII souilled (l95t!-39) DilI exprimé la SOlillUlolellce Jes aniUklllX dallS IUle éc1lcJ le graduéc .le 0 à 4 (t111gré 0 : état évci lié aLtif i Jegl'é 1 : légèl'c dépl'essioli. allimal 1Il0illS actif ct moills ViVill11 "u'à l'onlinaiJ'c j degré 2 : ] 'illlimai re~Le couché iliais IlC Jort pas i degré 3 : solllnei 1 ]éger ; ..Iegré 4 SUllllie i 1 pro/Oll']). Les POIiCUOIlS dt: "j'Illide céphalo-rachidlell (uu l..LH.) el les inJecLiulls
conesl'ulldanles étaienl faillls ail niveilll .Ill trulIc cerebral; pOIlCliuli cL injediOIl dllhUe.( toujours 3 mi/lules.
Hcs ch iells Vigollrt:lIx. CII~-D<lIllie sanlIl. SOIlI .1 iv isés Cil .Ieux grollpcs A el U. Les chiens JI. grollpe A SOllt n~tililelllls evci Iles, dcl,olll. pelulam l à II> juurs. tUIIJb 'lllll CUIIX Ju gl'ollpe Udonnelll 1I01l1~lIelllelll. 1i1l~lIilc 1l~1 réal isée
l'expérience su ivante :
Chez 20 chiells JII grollpll U, hien éveilles, 011 l'l'élève li UII3
(~
li ml)de Le.ll. 'luc l'on remplace uusslLÔI par Il Cln3 de l..e.IL l'l'élevés citez Jes
chiells Ju gl'oUpe A. t:":IIX-Ci. après la l'Hud iUII de Il l:lII:\ de !CUI' /..e.IL, re',;ulvL;IIL le;; Il clll3 Je t.CII. prélt'vês chez Ull dllell .III grullpe Il, l'ui:; sunl
l<lis~és
lihlCo, dall:; les 5 minutes suivalltes. il:; s'ellciulluellt profolldémellt, taud 1:' 'Ille le"20 chieus .Ill groupe li IlliIllifeslelll ail houl dl' 50 a !JOIIlilulles IIIle ::,ullulolell..:" plu:; "li lIull ; luarquée (degré 1 : 2 ChlCIiS ; d"grc .2 ; ~ d,j'éliS; ""gré 3 ; Il
Puuvez-vous intt:l\J1éter" les résultats de cette expérience 1 Si votre réponse est OUI, dormez l' intelprétat ion et expl Îlluez. Si votre réponse est NJN, donnez vos raisons.
(1\11'1icat ion ayant servi à préparer ce :mjet:
SeIlNE/nUF, J .G., et IVY, A.C. : An examination of the hypnotoxin theory of sleep, Amer". J. of l'hysioI., 1939, t.
m,
pp. 491-5(5).fie sujet
Au moyen de microélectrodes, on a étudié les réponses des cellules mitrales du bulbe olfactif chez le Uat dans les 3 cas suivants: 1. rats non anesthésiés (inillobilisés par du curare) ; 2. rats anesthésiés i 3. rats anesthé-siés avec le même anesthésique que pr"éc~ellmentet ayant en outre subi la
section des pédoncules olfactifs (~ "nerfs"olfactifs ) entre les bulbes olfactifs et le cerveau.
On a utilisé JlOIII" les still1liation5 2 sortes d'odeurs: 1°) des odeurs capables d'induire des états de IIIOtivation caractérisés i les unes étaient apeur"antes (odeur de rat isolé, odeur de renard), les autres rassurantes (oleur d'un groupe de rais. odeur d'un r"at récompensé lors d'un apprent issage) une odeur apeurante est une odeur qui, chez le lat éveillé et libre de ses IllOuvCJllents, déclenche une réaction d'alarme et les loodifications neuro-végétal ives qui lui salit associées ; une odeur rassurante est une odeur qui déclenche un COlllpOl"temcnt et des réactions ncuTo-végétatives inverses des pr"écédents. 2°} des odeurs neutr"es, qui n'influent pas sur le cOlllportement et ne prov04'lent pas de réactions neuro-végétatives (odeur d'acétate d 'amyl"l odeur de 1ion).
En grande nmjor-i té, les réponses des cellules mitrales sont des activations ou des inhibitions, et les pourcentages qui fig1trent sur le tableau ont été calculés en ne tenant compte que de ces 2 types de réponses (les autr-es réponses, peu nombTeuses. font généralement apparaître Wle activation suivie d'inhibition ou une inhibition suivie d'activation). I.e nombre de réponses enregistrées (plllsieUl"s centaines) était sliffisanlllcnt grand pour permettre 1II1e étude statistÎ<pe valable des différences entl-e pourcentages d'activations ct pOIll"centages d'inhibitions, afin de savoir quelles différences sollt sigllificativl~s et quelles différences Il'' le sOllt pas.
Les l(bulLats de ces expérieuces suut iu.li'llilh Sllr le tahleall 1. C'"IMUeUlez, Jisculez. effofl:oz-vuus ,1'inteq1létel et d'cxpl1<flCl ces lésllitats.
(I\,hl Ic"llon ayaut sel'Vi à pl'épaler cc Slijet
CA'I1'AHEU.I. iii., VUtNEr-t<lAlJlty. 1:. et CIIANEL. J. : ~k~hdatiol; de l'act
iv
ite du lulhc olfaclif eu fonctioll de la siguificatiull Jes odell'·s chez le Ilat. ~~ioJ. <Hhlilchav .• l'J17. t.~ pp. 381-387).Les sujets ci-d..:ssus. üiusi 1~IC J'alltles de mêmes types,out effcctivcmcul CIri uli I)sés dcpub llueillues alUlées. à la saI isfuct iuu de ce1"lullls étuJiallb. Ull I·cglet de ce1"laius uutres qlli allraieut préfélé des·'lll..:stions de cuurs~
.le lle pense pas que le pwl>lèllle suit esseutiellellklut difféleut PUlIl les sujets de IJaccalauréat. Le slljet de Gnmoble 1977 appelait j'iuteqH·étatiuu
l'ili lu théorie tJ"ichwlllatique (selou laquelle Jil visiou des couh..'1u·s s'eXI'l iquc
l'al l'existeuce de 3 sones de cellult:s cu cône dans lu rét ine) J'une expe.. ienLe <lui. JUIlS ce sujet, était ainsi décrite; "nÏ>t1TA u illlplunte des microélectr<xles Juns :5 n,lIules
en
cône ilfin Je reulCill il· la I·épuuse de ces cellules puur uue st iUUlliltiuH électrique". Or, le sujet était til·é J'uue puhlication ['IU'IITA, '1'..KANEm, A.• MIlitAKAM1 , M.et PAlII1.1:H. 1:.L. ; Speetl"id respollses curves of single
CUlleS iu Ihe carp, Visioll Ilesean:h, 1!Joli , ~ pp 519-531
l
d ..u,s laljllelle il est ,IiI 'Ille llMI1'A ct ses cullalJ<J1"aleurs out élUllié plusieurs ceillailles de CÔneS Lellx-ciJSil1· lin hi srognulllle étuul i cn fOllc tiUIl Je::; Illnguelll'S ll'unde pour 1eS'Iue Il escc~ LÔlleS avaient leurs réponses IlIwl.illlales, ::;e rél'art is::;aicilt Cil 3 groupes. Si 1" n:ipal·tilioll ell 3 jlrollpes est llU p"issallt urglUllelll l'Il faveur de la théorie
Irkhl·llllliltÙjUe, l'expérilllcnlillioll sur 3 cÔnes Il'iIlll"ilil bien entcndu rieu apporl.! il ccl égarJ ; Cil J'autres tel-lIIes, tillllib Ilue les résllitats de l 'expérieuce de ·'UNITA ::;Ollt en faveur Je la théorie I richl"(Jn~1t i<Jue. CCliX de l 'expérience dl~Lri le d.lns1le slljel Je Grellohle 1977 ne le su1l1 l'as (ils ne s'y llppuscut J'ailleul·s
l'as 11011 pllls). ki, la descdptiun Je lu nll!thlldc a été ::;implifiée au point, non
St'UIClllcllt Je dénaturt:r la sigllificalioll de l'expéncllcc, II~Ib de lui l'ctirel· loulc sigillfical iOll, clic sujel "ppal·ell.llcul "cxp.!rimt'nlal" l'sI Cil fait 1111
~lIlel de pure mémoire.
Salis JOllle est-il penuis dc pellsur que leo> sliJets de 1~I':Lalaurêal dlllvcut aussi ~I'"lldre à dc" Il!lj<Allls et des l"êllLLlll'dlHlllS diffêrellts de
plan. Ici, je n'ai envisagé les sujets J'examen, BaccalaUl-éat y compds, 'I"e dan5 la perspective d'un enseignellcnt dont la finalité seTait l'acquisition d'ulle altitude scientifique et dunt la péJagngie serait all sel"Vice Je cette fillalité.
, , 1 O<Ieurs lttilisées IŒlUNSES DES CELLUl.E5 ~lmw.llS 1 .ats lIllII =thésiés (illlllllbili-rats ane.th6siés nU anesthésIés et dont les pétion-1 sés ;lU moyen àe curare)