HAL Id: hal-02317185
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02317185
Submitted on 4 Jun 2020
HAL is a multi-disciplinary open access
archive for the deposit and dissemination of
sci-entific research documents, whether they are
pub-lished or not. The documents may come from
teaching and research institutions in France or
abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est
destinée au dépôt et à la diffusion de documents
scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,
émanant des établissements d’enseignement et de
recherche français ou étrangers, des laboratoires
publics ou privés.
Distributed under a Creative Commons Attribution - NonCommercial - NoDerivatives| 4.0
International License
J.A.C. et modernisation de l’agriculture de l’Ouest
François Colson, Paul Houée, Yves Lambert, . Station d’Économie Et de
Sociologie Rurales, Rennes
To cite this version:
François Colson, Paul Houée, Yves Lambert, . Station d’Économie Et de Sociologie Rurales, Rennes.
J.A.C. et modernisation de l’agriculture de l’Ouest. Journées d’étude ”JAC et modemisation de
l’agriculture de I’Ouest”, Mar 1980, Rennes, France. 205 p. �hal-02317185�
J.
A.
C.
et
MODERNISATION
DE
LACRICULTURE
DE
IOUEST
RENNES,
18 mars
1980
INSTITUT NATIONAL
DE
LA
RECHERCHE AGRONOMIQUESTATION D,ÉcONOMIE ET DE SOCIOLOGIE RUBALES DE RENNES
65, rue de Saint-Erieuc - 35042 RENNES cédex
ll
nous est
particulièrement agréablede
vous présenter lapublication
:
"JAC
et
modemisationde l'agriculture de
I'Ouest".6e
document rassembleI'intégralité
des conférences, des débats etdes interyentions
de
la journée d'étudesqui
s'est déroulée à Rennes le tr8 mars 1980.o
Nous
rernercionsle
personnelde
la
Station d'Economie etde
Sociologie R.urales{NRA
de Rennes d'avoirpu
menef, à bien, en équipe, la confection de ce présent ouvrage"-
Le
décryptage des débatset
des
interyentionsa été fait,
en rnajeure partie, par Marie-Anne Brémaud.-
La
typographie sur machine à écrire composphère a été assuréepar Renée Bourel et Anne-Marie Cardou.
-
Geneviève Cloëreca
aszuméla
responsabilité de coordinationdes différentes phases de parution du document.
Faul ÉtrOUEE
charges de recherches {.N.R..A
Allocution de Bienvenue (Camille MOULE) . Présentation de la journée (Jean
MAHE)
. . .LES ETAPES DU PROJET JACISTE DANS LE
DEVEI.OPPE-MENT RURAL (Paul
HOUEE)
7La JAC missionnairc face au malaise paysan (1929-1943)' ' ' '
' l0
La JAC humaniste dans un monde à reconstruire
(1944-1950)
13Une JAC technicienne pour la modernisation des campagnes
(19s0-1961)
""";"
t7
Une JAC éclatée dans un monde en mutation (1961'1980) ' '
'
2l
Bibliographie
""'
23HistoiredelaJAC.Quelquesdates
.
""""'24
Rérumé
"
"'
25LA
JAC ET LA MODERNISATION DE L'AGRJCULTURE DANSLA
REGION D'ANCENIS (YvesLAMBERT)
' . . ' ' .La différenciation née du développement agricole ' '
"
' 'La JAC et I'aflïrmation sociale des paysans Le bilan de I'influence jaciste
L'action catholique et la transformation de la condition paysanne
Conclusion
LA
PLACE DE LA JAC DANS L'EVOLUTION DESE)OLOI.
TATIONS AGRICOLES DU MATNE-ET'LOIRE (Roger
LE GUEI9
Les mutations des exploitations agricoles du Maine-et-Loire
,..
.Lesoriginessocialesdesjacistes
...i...
Les trajectoires socio4conomiques des j acistes1) les conditions sociales de I'adhésion
2) héritages institutionnels et stratégies jacistes '
3) une pluralité d'activités : remettre en cause I'organisation
de la vie quotidienne
I
3 27 303l
34 47 49 i ,,. i1, ï M ,:a Ër';'.rÏù)
.: !. .r'1t lrf ') t:it
;'t 53 57 597l
u
87 90DEUXIEME PARTIE :
LA
JAC ET LA MODERNISATIONDES E}OLOITATIONS AGRICOLES
...
159(René RAIMBAULT, Bemard LAMBERT, Anne VINÇOT,
JosephGUENANTEN,Jean
FRIBAULT)
...
160à 167Intervenants de ta salle (Antoine JOUFFRAY, Pierre
RIAUX,
LouisMAISONNELM,
Cécile CABARET, Françoise LANGLOIS, Marie-Thérèse RUAUDEL, Joseph BOURGEAIS,Bernard THAREAU, André POCHON,
X(unjeune)
168à
175Francis LOUAPRE, Anne VINÇOT,
René
RAIMBAULT
.
177à
182TnOtstEME PARTTE :
LA
JAC ET LE DEVEITOPPEMENTAGRICOLE ET
RURAL
...
I83(Joseph GUENANTEN, Bernard LAMBERT,
Anne MNÇOT, René RAIMBAULT,
JeanFRIBAULT,FTancisLOUAPRE).
...
184à
195coNcLUstoNs
Médard LEBOT Paul HOUEE 197 201204
LA JAC ET
L[
MODERNISATION DE L'AGRICULTURE (François COLSON)Avertissement...
Introduction
La JAC et les jeunes paysans : remarques préliminaires . . . , .
La JAC face à la modemisation de la production agricole . . . lechiistianisme... puissant stimulant du
progÈs
. .....,...
la doctrine enfin achevée les mauvaises fréquentations
ne pæ oublier le professeur d'agriculture
La vraie réussite de la JAC
une pédagogie au service d'un philosophe . . . . charité chrétienne et modemisation . .
Conclusion
Photo Table Ronde
4) producteurs ; travailleurs et citoyens de la société rurale
5) dimensions conflictuelles de I'action militante Conclusion
PRESENTATION DE LA TABLE RONDE
PREMIERE PARTIE :
LA
JAC ET L,EPANOUISSEMENTDES JEI.JNES RURAUX
(Jean FRIBAULT, Anne VINçOT, René
RAIMBAULT,
Bernard LAMBERT, Francis LOUAPRE,JosephcUENANTEfg,...
.141,à
Intervenants de la salle (Eugène GERARD,
André POCHON, Gaby
AUBIN)
. . , ..155
à..
95..
98..100
t07
109ll0
1n
il3
ll6
120 122 125 126t26
130 135t37
139t4t
t54
1572A2
groupes riches
et
influents. Bien sûr, une meilleure articulation entrela
recherche,la
vie économiqueet
sociale est nécessaire ; mais faut-il pour autant boulevener le statut deI'I.N.R.A.
au risque de ledéman-teler
et
de
le
mettre au service de quelques-uns ?(iu'on
nous com-pr€nne bien.si
nous réagissons ce n'est pas pour défendre des privi-lèges ; d'autres sont beaucoup plus à plaindre que nous. Mais à travencette réforme de
I'IN.Râ.
comme celle des organismes dedéveloppe-ment, c'est toute
une, conception de I'aveniràu
monderural
qui'sejoue
; c'estun
véritable enjeu de société.LI.N.R.A.
a pour missiond'élaborer
de
nouvelles variétés,de
meilleures techniques,de
meil-leures productions ; mais,_ainsi que I'a compris la J.A.C.,ïucun progrès technique n'est neutrc.
Il
convient de prendre en compte toutes lesconsquences humaines.
La
sociétéqui
s'induit à
travôn cettenou-veauté,
qui
en prolitera ?Qui
en sera exclu ? Face à une recherchepilotée par
l'économiede
profit,
nous voulonsaffirmer
le
contre-poids d'une
rcchercheau
servicedu
développementlibérateur
detout un
peuple. Enracin6 dans l'expérience vécue, enfidélité à tout
le
réel,il
nous apparait essentiel de comprendre I'originalité,f"
pà*
gogie,
le
c-oyrant populairetel
que Ia J.A.C. ;il
y
en a d,aufres.'Maisquelle serait la firme multinationale qui voudrait s;intéresser à de telles
études ? Nous voulons être les chercheun à l'écoute et au service de
cg
lui
se vit,de
cequi
se chercheet
s,avance dans notre région, ouplutôt
nous
sommeslà
pour aider toutes les
forces sociaiesÂ
semettre elles'mêmes en état de recherche, à inventer leur propre avenir.
Nous avons
à
reprendre dansun
contexte bien différentle
cheminementde
la
J.A.c.,
à
élaborer sans cesse des méthodesd'aylyse,
de
diagnostic,à
ræsembrer res donnees sorides nécessaireset
les éléments de réflexion vouluspour
que chacun puisse se situei dansle
véritable enjeu de ce tempsit
"trôitit
librcment son chemin.Aussi, en conclusion,ie voudrais vous dire de la part de toute t'equipe
combien cette journée
ert
pour
nousun
enco'ragement ; âvec voustous, pour
vous tous, nous sommes décidésà
côntinuer,'à
raffinernor
rech-erches au plusprofond
des interrogations, des"rpoio
"Jao
efforts du, peuple de chez nous. Encore unËfoi,
-.r"i.
lionrr" ,ouË
:1,t"yt
9"
.pa1tiT,..p.*e que on a eu chaud tous,je
vous signale quedans la salle à côté il y a une bonne bolée à
J.
A
aC.
et
MODERNISATION
t
DE
LACRICULTURE
DE
UOUEST
i
",Tïli$:;ï1t"",'*""riiïîi;T:ili,
- Lî.N.R.A.
Stations d'Economieet
de Sociologie Rurales de Renneset de Nantes,
- et avec le concours de I'I.N.P.A.R
'J I i Station d'Economie et de Sociologie Rurales t.N.R.A. 65, rue de St Briouc 35042 RENNES Cedex
$r
(1e991 59.29.52 Laboretoit€ d'Etudos et de Recherches Economiques surles l.A.A. l.N.R.A.
Chemin de la Géraudiàre
MO72 NANTES Cedex
tél
(1e'-401 76.13.09 'lnstitut National de Promotion Agricole de Rsnnes I.N.P,A.R. 65, rue ds St Brieuc 35042 RENNES Cedex t6r (16-991 55.25.44Cette journée d'éfirdes s'est déroulée le
mardi
lB marc lgB0 dansI'Am-phithéâtre de I'Ecole
Nationale Supérieure Agronomiquede
Rennes.Elle a
groupé512
perconnes. Cette affluencemontre I'intérêt par
le thème choisi.En éditant cette
brochure,I'lnstitut National de
la
RechercheAgro-nomique
et
I'lnstitut
National
de PromotionAgricole
de
Renneses-pèrent
répondreau
désir de nombreuses personnes intéresséespar
cesproblèmes.
30
ans de
Une fournée
d'études
qui a
lait
le
plein
(
0UEST-
FRANCE
du
19.3.1980 )L'amphi-Matagrin-de|'E.N.S'A.deRenness,estavérétropexigupiourcontenir
les quetque 500 participanæ à la iournée d'études de
f
t'N'R'A' et de l'l'N'P'A'R'SOMMAIRE
Allocution de bienvenue par Camille MOULE
Directeur de l'E.N.S.A. de Rennes. Présentation de la journée par Jean MAHE
Directeur de l'l.N.P.A.R.
CONFERENCES
. Les étapes du projet jaciste dans le développement rural
par
Paul HOUÉE,
Chargéde
Redherchesà
I'INRA-Rennes. . La J.A.c. et la modernisation des agriculteurs dans la région d'Ancenispar
Yves LAMBERT, Chargéde
Recherches à ltNRl_Rennes.
La
place dela
JA.c.
dansr'évolution
des exproitations agricores du Maine+t-Loirepar Roger LE GUEN, enseignant à I'E.S.A. d'Angers. . La J.A.C. et la modernisation de I'agriculture
par François COLSON, Chargé de Recherches à I,INRA-Nantes.
CONCLUSIONS
par Médard LEBOT, responsable de formation à la coopérative
agricole d'Ancenis,
et Paul HOUÉE
TABLE RONDE
animée par Jean MAHE,
et Régis HOVELAQUE, Maftre de Conférences à I,ENSA-Rennes. DEBATS
MM.
Jeur FRIBAULT, Joseph GUÉNANTEN,Bernard
LAMBERT,
Francis LOUAPRE, René RAIMBAULTMme Anne VINCOT. Interventions de la sailË.
de
M. Camille MOULE, Directeur
de
I'Ecole Nationale Supérieure Agronomique de
RennesMonsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
Je suis
fort
honoré d'avoir à ouvrir cette journée d'étudeset un
peu complexé d'ailleurs car les domaines de vos réflexions, devos tra:vaux, sont
fort
peu de ma compétence ; mais ce que je voudrais surtout vous dire en vous accueillant, c'est d'abord me féliciter du nom-bre considérable de participants à cette journée d'études;c'estlàpour
les organisateurs, pour
la itation
d'économieet
de sociologie rurales,pout |LN.P.A.R.,
la marqued'intérêt
que I'ensemble de ceuxqui
par-iicipent,
contribuent au progrès agricolede cette
région,portent
àleuis travaux
:
Je voudrais donc, si vousle
permettez,tout
particu-lièrement féliciter les
organisateurs,les
chercheurset
I'Institut
de Promotion Agricole de Rennes de l'excellence de cette initiative qu'ilsont
prise d'organiser une série de journées d'études portant sur ce-rtains des iésultats de leurs travauxet
plus particulièrément de ceux-là qui concement le développement de notre région.Le
thème de votre étude d'aujourd'hui est donc deréflé-chir
rétrospectivement,et
d'en
déduire certainement des élémentsprospectifs,
au rôle
quela J.A.C.
ajoué
dansla
modemisation dei'ag.icult.rre de I'Oueit.
C'estune
grande épopéeen
fait
quela
ré-gion de I'Ouest a vécue!
D'autres régions de France aussi, bien sûr,der-2
nières décennies une véritable révolution, une transformation fonda-mentale
de
ses techniqueset
partant,de
ses structures. Dans cetteaffaire,
un
certain nombre d'élémentsont joué, dont tout
particu-lièrement
cette
communauté d'espritet
je
puis dire de
foi,
à
plu-sieurs
titres, dont
un titre
sur lequelje
n'insisterai pas maisqui
estoh
!
combien élevé, mais ausside
foi
dansce
que devrait être, ceque devait être
et
ce
qu'est effectivement maintenant I'agriculturede I'ouest et I'agriculture bretonne.
Passer
de
structuresoù
I'agricultureétait
essentiellement desubsistance
à
quelque chosede
tout
autre,une
agriculture inséréedans
un
ensemble économiqueoù
la
Bretagne devaitjouer
un
rôledéterminant ; voilà ce qu'a permis cette
"révolution".
Je ne
commenterai pasou ne
détailleraipæ,
-
d'ailleu.rs vous7e
ferez sûrement,-
combien les résultatsont
été
à
la
mesure desespoirs
et
dela foi
mis dans l'avenir de notre région.Il
y
a ici, en tout cas,un
certain nombre d'artisans qui pourraient beaucoup mieux quemoi
parler de l'ensemble des bataillesqui ont
été livrées contre biendes éléments, bien des contraintes défavorables
:
structurelles, finan-cières, sociales , tqchniques...
Je n'oublierai pas, puisque d,aucuns yont
participé,
et
moi-mêmej'ai
eu
à
supporter quelques-unes desresponsabilités,
"l'épopée" de
la
révolution fourragère,'il
y a
aussila
grandevictoire du
mai'setc
... Je pense entout
cas que dans tous ces élémentsqui ont
transformé I'agriculture de l'Ouest une commu-nauté...
disonsd'état
d'espritet
de croyance dans ce que devaitde-venir notre agriculture de I'Ouest, a certainement joué un rôle
considé-rable.
Et
je
pense quela
formation de la jeunesse, en particulier dans ce qui a été l'esprit, de la J.A.C., a jouéun
rôle majeur. C'est ce dont vous allez discuter, c'est ce que vous allez démontrer,j'en
suis sûr etje
mefélicite
que sur cet important problème, les organisateurs aientpu
mobiliser autant de monde, cequi
est dejà I'assurancedu
succès de votre joumée.Je dois maintenant vous présenter mes excuses de ne pas
pouvoir
rester présent danscette
salle puisque d'autres obligations m'appellent-
unjury
de concours - mais j'espère entout
cas pouvoirPRESENTATION DE
tA
JOURNEE
Par
M.
JeanMAHE, Directeur
de
I'Institut
National
dePromotion Agricole de
Rennes(I.
N.
P.A.R.)
Merci,
Monsieurle
Directeur' de vospltdtl
9?:T1t,ll
ie profite
aussi decette
occasion pour vous remercier d'avorr mrs lesioât*
A.
I'Ecoleà notre
disposition, non--seulementcet
amphithéâ-itr--rit
aussi des salles annexes puisque I'affluence que nous avons;;;r;
au niveau des inscription, nout-u obligés à prévoir l'utilisationde salles annexes.
Je voudrais, compte tenu de ce que je viens de dire à
I'ins-tant,
demander aux participànts de serrer les, rangs dans la mesure rilr;;;;tbl.
versle
centie afin'de
laisser disponibles les places sur lescô-tés ; d'autres
pr.ronn.rîont
arriver et il làur sera.plus facile de prendre;il.
;;-t;is:
persuadéen effet
que nousne
làisserons pasun
seulsiège vide.
Nous
vous
souhaitonsà
tousla
bienvenueet
nous espé'rons que cette affluence n'empêchera pas des échanges fructueux
tout
"r-Lig
a,
la joumée. Je vouàrais ausiiremercier les stations
'.N.R'A
de
Renneset
de Nantes d'avoir bien voulumettre
àI'ordre
dujour
arriourd,hui
:
..LA
J.Ai.
Èf
TN MODERNISATION DEL,AGRICUL-iÛng
oe
L'OUEST" comme thème de réflexion'Je crois
qu'il
estinutile
de présenterI'intérêt du
thème'votre présence nombàuse en témoigne ;en- revanche je voudrais
4
Le premier obje-ctif est en quelque sorte propre
à
I,I.N.R.A.propre aux chercheun de
l'I.N.R.A.
qùi ayanttravùré'depui,
qu;iàr,
temps sur
la J'A.c.
veulent d'unepart
iaire connaître leurs travauxet
d'autrepart
soumettre leurs hypàthèses de travailrt l"ur,
;;;r-sions
à
la
réflexion,à
la
discuss-iônvoire à la
critique;;;;;;r,
engagés dans l,action, - etje
dirais avecle
thème a,uujouràfruï:;';;r,
des hommes
et
des femmes ayant eu une part importantede
respon-sabilité dans le mouvement.dont
il
,eru question, au cours dela joumée.
ce
premierobjectif
est identiquea
"érui'qu.
nous avions poursuivilors-
de la
premièrejoumée,
l;
4
décemlrl
demier,sur
l,évolutionde I'agriculture bretonne.
Mais au-delà..9.
,rj
objectif
propreà I,I.N.R.A.,
il
y
ena
un-.autre plus large,.étant donné I,importancequ,ajouéeiuli.C.
dans l'évolution de I'agriculture.
Nous
avonsvoulu
erun
certain nombre,Î.if:Jff:
ffiïJ
l#:,'iTï*ïiiîï,0îlr::
rents,
des acteursimportants de
ce mouvement, uneréflexion
sur I'impact qu'a eula.J.1\.
c.
sur lesh;;;;,
sur les structures, sur lemilieu de I'Ouest de Ia France.
Ce.second
objectif,
nousle
poursuivronstout
aulong
de la joumée mais plus particulièrement au-cours dela
table,ona"
{uirr-;ir;;Ë;"
cet après-midi....
Quelquesmots
maintenantpour
rappelerle
déroulementde
la joumée.
Nous aurons ce
matin
quatre intewentions que nous avons d,aineurs,:T"ff;:t
à minuter tiès strictem.nt
â,
fâçon à pouuoi.;qp;;;;,
,'-L.r
trois premières, celles de paulHouEE,
d,yves LAMBERTet de Roger LEGUEN dureront une demiheure
chacune avec un exposé
de vingt minutes et une discusrion
uu*
iu,utt,
ar^à*îi""i.r:"
"^"'"'
.
La
quatrième intervention, celle de nranfoisCOLSON sera un peu plus longue. Elle abordera
le
rôre ro.iuroî'iu
T.À;.
il,
i;'ffi#r:
sation de
''agriculture
française
et,
sur
..
ihè_r,
";;;-;#;;;;
une intervention d'environ quarante cinq minutes.
Concemant Itaprès-midi,
et
sanstrop
m,attarder car leprogramme
vous sera présenté
en début de
séancè,r'objectif
a.
r,
àurË-r""J.
;ï:"1'inn'"fondir
le
rôle de la J.A.C.'et
oJ raJ.AcJ,.
il;
^r"r,;
bles
du
mouvementau
niveaude leur
épanouissement personnel' au niveau de leur formation personnelle ?-
Quel
a
étéle
rôle de
taJ'A'C'
au niveau des exploitationsagri-,orri-à;ulo.o
pour
les exploitations desmilitants
et
des responsa'bles
du
mouvement-
et
cËsont
des acteursde
ce mouvement quiseront à
la
table ,onde-
; pl*
globalement au niveau de la moder'"lr.ii".
des exploitations et de I'agriculturefrançaise'
-
Et
enfin quel
a étéle
rôle dela J'A'C'
au niveau du milieuagri-"orrluuîrÀ.ni
ait
a""'
qttirt
TtY1"1es
engagements
pris,lar l;1
militants
et
les
responsaUtàs de 1aJ.A.C'
ont
eu
un
impact sur le;;;;l#t-"nt
et
lï
promotion -du .mili,zu aericole?
Nous auronsl'occasion
cet
après'midide
présent-t1-|t:
p-articipantsà
la
tablei*à.
rn"ir lapluiart
d'entre eux sont dejà bien connus'Nous
terminerons cettejournée
en .demandantà
deux per'sonnes
non
pasoe
titî
fesïàtâutiont
-maisde faire part
deleun
tàii..Ltt
a tissue d'une joumée comme celle'ci'D'abord,
un
acteur dela J'AJ'.
qui
ne
sera piuià
la
tableronde
cet
après-midi:-ii
Jtgii
de
MédàrdLEBOT'
auquel nous avons demandé de nousfairJ;i;
àe ses réflexions etenfin un
cher-cheur
-
noblesse"blË;
'-';i
'i-
'""
Paul HOUEEqui
après avoirouvert nos travaux sera chargé de les clore'
Voilà
quel est
le
déroulementde
nos travaux rujourd'hui'Alors,
si
vous
le
voulezbien' pour ne
pas retarder nos débats'je
vais
demandera
pJ
ttouEE'de
nous présenter son intewention;;"iÈs
cRANDES ETAPES DELA
J'A'c"''
DANS
LE
DEVELOPPEMENT
RURAL
par Paul HOUEE
Chargë de Recherches
Station d'Economie et de Sociologie Rurales de Rennes
Au'est-ce au juste gue la JAC ? Certains n,y voient qu,un courant moderniste qui
a
favorisé l'intégration de t'agricutture dans I'économiedomi-nante
;
d'autres au contraire insisænt sur sa capacité de création collective,de réponse originale aux défis du système, A.t-ette été te tremptin pour des
élites en quête de pouvoir, ou au contraire un grand mouvement de masse et d'éducatîon populaire
?
Comment une même formation a-t-elte pu produiredes couranrs et des hommes aussi différents, dans les organisations
profession-nelles et syndicales, dans les collectivités tocates, tes partis potitiques,
à
paris,à Strasbourg et ailleurs ? Qu'y a-t-it de commun
enïe
tous ces anciens jacistes,Alon
que s'achèvent les divers Congrès du Cinquantenaire,il
a paru intéressant de confronter nos hypothèses de chercheuts avec lapratique des militants, afin de mieux cemer la signification de ce mou'
vement historique qu'aura été la JAC.
En effet, on ne peut aborder, d'une manière ou d'une autre, l'évolution récente du monde rural sans rencontrer partout dans l'Ouest I'influence
multiforme
dela
JAC.Au
terme d'enquêtes en Bretagne,un
collègue medisait
"
Dans toutes les organisations professionnellesoù
je
vais, dans les syndicats dedroite ou
de gauche, partoutje
ne rencontre que des anciens de la JAC ; en sont-ils donc tous sortis ?".Les hommes politiques avaient mis beaucoup moins de temps à pres' sentir cette influence.
"
La
grande chose de I'avenir, ce sera la JAC.Le
jour
où
elle mettra
le
monde paysanen
marche,ce
serasé-rieux
"
(1)
; cette phræe est de Gæton Doumergue, président de laRépublique, et elle date des années 1930.
Mais
la
JAC est un mouvement social d'une telle ampleur,d'une telle divenité qu'il faut
excuser l'embarras, I'interrogation deschercheurs devant
un
tel sujet. En guise d'introduction aux études plus précisesde
mes collègues,je
voudraisoffrir un
rapide cadrage histo-rique enmontrant
commentla
JAC a été une réponse globale, origi'nale de jeunes confrontés
aux
différentes étapesdu
développementde leur milieu. J'en distinguerai sommairement quatre :
de
1929à
1943, faceau
malaise paysan, une JACmis-sionnaire.
de
1944à
1950, dansun
monde à reconstruire, une JAC humaniste.de
1950à
1961, dans des campagnes qui se modemisent,une JAC technicienne.
(enfin
après 1961, dansun
monde en mutation, une JAC éclatée).(l)
citépar
TOIJLAT (P.)...
Les chrétiens dans le monde rural. Paris Seuil10
Cette fresque historique, j'aimerais la faire avec I'objectivité du chercheur ; mais peut-on parler froidement de ce qui
fit
I'enthou-siasme de ses 20 ans ?
LA
JAC
MISSIONNAIRE
FACE
AU MALAISE
PAYSAN
n 929
- 't949.
La JAC nait
dansun
monderural
en pleine cr'se. Criseéconomique
d'abord
:
les campagnesqui
se modernisent lentement paient chèrement leur entrée dans l'économie de marché. Les grandspays producteurs essayent d'écouler, à.des
prix
de braderie, lespro-duits
agricolesqui
encombrent leurs ports, leurs silos ;le
gouverne-mentprofïte
de ces importations massives pour abaisser le coût de la vie. Lesprix
agricoles s'effondrent : le blé, qui valait 183F
le quintalen 1926,
134Fen
1929,ne
se vendait plus que 117F
en
1932 etseulement
74
F
en
1935
;
en
quelques années,le
pouvoir d'achat paysan aurabais#
d'un tiers. Un peu partout, on limite
les embla-vures, on dénature le blé ; le paysan sent son travail déprécié.Car la'crise est encore plus morale
et
sociale. Un monde,jusque
là
majoritaire dansla
nation,
prend consciencede
sa pertede pouvoir, de son
isolement,à
l'écart
du
progrès,d'une
société modemequi
sebâtit
sanslui
et
sans doute à ses dépens. Les cam-pagn€s se vident, les jeunes partent enville
oir ils pensent trouver des salaires assurés, uneprotection
sociale,la
liberté,le
savoiret
même Ies congés payés, tandis quele
paysan continue de mener sansgaran-tie
le
dernier des métiers, celuidont
personne ne veutet qui
pour-tant nouirit tout le
monde. Partouton
par{edu
"
malaise paysan".
Et
pour
Épondreà
cela,on n'a
que des organisationsde
notablesde Droite
et
de
Gauche,de
la rue
d Athèneset du
BoulevardSt-Germain,
mais combien
de
vrais
paysansparmi tous
cesmes-sieurs ?
Face
à
ce
sentiment d'injusticeet
de
déclin,le
monde paysanÉagit
par
des mouvemenfs violents, chaotiques, éphémères,qui
traduisentla
profondeurde son
désarroiet
son impuissance àen sortir. Nos
campagnesde
l'Ouest,un
moment réveilléespar
lesconservatrices
contre ces
"bolchévistes inconscients",trouvent
enDorgères, ses Comités
de
défenseet
ses "chemises vertes"le
tribunqui
leur tient un
langage direct,le
démagoguequi
explique leurmi'
sère
et
projette leur
agressivité contreles
responsables d'unesitua-tion
aussiinjuste
:
I'Etat pourri,
I'impuissancedu
régimeparlemen-taire
vendu à I'industrieet à la
financejuive, la
pesanteur d'unead-ministration peuplée
de
fonctionnairescoriteux,
omniprésents etincompétents,
les citadins
décadentset
fainéants,etc
...
Le
FrontPopulaire
n'obtient qu'une
audiencelimitée
dansnos
régions deI'Ouest,
effrayéespar
les programmes révolutionnairesde
ces"pat-tâgeux", par
les réformes socialesdont profitent
les ouvriers ; mais qui devra payer, sinon les paysans comme toujours.Beaucoup plus
important
estla
montée du Corporatisme,qui
se dresseà
la
fois contre
le
Libéralisme destructeur dessolida-rités
naturelleset contre
le
Socialismeplus
dangereux encore,puis
qu'il
est fondé sur la lutte des classes et le pouvoir ouvrier.Dans
ce
mondeen
désarroi,il
appartientau
monde paysand'apporter
le
salut,de
fonderun
ordre nouveau bâti sur la cel'lule
familiale,
la
communauté villageoise, I'organisationéco-nomique
et
socialepar
chaque profession, propriétaires, ex'ploitanæ
et
ouvriers confondus, tandis quel'Etat doit
se can'tonner
dansun
arbitragede
dernière instance.Le
Grand Con-grès de Caen en 1937 mobilise ses troupes autour d'un vaste program'me qui
doit
redonneraux
paysansla
placequi leur
revient dans lanation, c'est-à-dire la premièrc.
Or.. ce
qui était
uneutopie
directrice va, en quelques moiss'in'
carner dans
la
réalité desinstitutions,
maisc'est
dansun
contextede
désastre national,de
pénurieet
d'occupation.Le
"bouseuxmé-prisé" dpvient
le
"cousin de
la
campagle"
queI'on
recherche, et Pétain,le
"maréchal paysan"veut
reconstruirela
Franceà
partir
de
ses racines terriennes.De
Guébriant devientle
premier
syndicde
Franceet
Dorgèresest
chargéde
la
propagande. Dans I'Ouest,la
Corporation bénéficied'abord
d'un
capital
d'espoiret
de
sym-pathie, promeut de jeunes agriculteurs
à
la
place d'anciens notablesou
de
fonctionnaireslointains. Mais
I'adhésioninitiale
se changerapidement
en
déception : la Corporation apparaft commeun
relaisdu
Ministère
du
Ravitaillement,des impositions
désordonnées etdes réquisitions, sinon comme
un
organe de collaboration avecI'oc-cupant allemand.
Il
auradonc suffi de
quelques deuxou trois
anspour détruire
le
mythe
sauveur du Corporatismeet
inviterle
monde12
C'est dans
un tel
contexte agitéet
fiéweux que va naftreet
grandir le mouvement. La JAC enl929,la
JACF en 1933provien-nent d'une confirmation de
ltpiscopat
et s'affirment d'emblée comme un courant religieux, missionnaire. La JAC, prenant le relais des centresruraux de
IâCJF,
appuyée par l'Enseigrement Agricole parCorrespon-durce (EAC) et par les Ecoles Privées d'Agriculture, est essentiellement un mouvement
d'Action
Catholique qui veut sauver les valeursterrien-nes et chrétiennes. La
lutte
contre la désertion des campagnes, leman-que de formation,
la
démoralisationet la
déchristianisation sont une seule et même croisade ; les analyses qui sont faites, les enseignementsqui
sont apportés sont plus moraux et religieux que professionnels ouéconomiques ; mais
la
visée éducative se veut globale, culturelle,hu-maine, spirituelle.
Tout
repose sur la lierté paysanne, indissociable deIa fïerté chrétienne
"La JAC
travailleraà
rendre aux jeunes I'estimeet
la fierté dumétier le plus noble
et
le plus tibrequi
soit, parce qu,itfait
de I'homme I'associé dela
Providence... Nous,
les jeunes terriens,nous voulons nous
unir et
nous organiserpour
rendre nos cam-pagnes plus belles, plus gaies, plus chrétiennes,et
devenirbien-tôt
dansnotie
pays la grande forcequi
arrêtera Ie mouvementde
désertionde
la
terre"
(l).
"Fiers, purs,joyeux et
conqué-rants", telle
estla
devisede
ces jeunesqui
veulent relever ledéfi d'un monde qùi meurt.
Le
"sois
fiet
paysan"et
"l'appel
du
Grand Semeur,' sewentdéjà
de toiles de fond à de
nombreuses campagnes d'années, à desenquêtes, journées, semaines rurales,
qui
touchent
la
vie
familiale,morale
et
religieuseà
la
campagne,le
travail agricole, lesloisin
ru-raux. La JACF
partage les mêmes thèmes, analyse'les conditions devie
rurale(cf.
"Oragesur la moisson'),
insiste surle
renouveau du monde paysan,la
dignité de la jeunesse rurale,la
préparation.du cou-ple jaciste. Lesmilitants
plus chevronnés analysent les causes de ladésertion des campagnes,
les
modalitésde I'action
professionnelle,la diffusion du
Corporatismeet
les dangers du Socialisme. Le mouve-ment s'étend rapidementà
traversla
France;
12000 jeunes rurales à Lourdesen
1938,25
000 jeunes au Congrès du Vel dHiv'
à paris en1939 ;35 000 abonnés à Jeunesse agricole dès 1935.
A
traverstous
ces réseauxet
cette formation,
I'Eglisepounuitsonprojetderefaireoudeconsoliderlachrétienté'depré.
I"ru"r
"t
detianîformer le
milieu paysan selon les orientations de ladoctrine sociale chrétienne, qui critique les abus du Capitalisme et re-jette catégoriquement les principes mêmes du Socialisme'
Le
mouvement
eJt
solidementstructuré,
hiérarchique, sousI'autorité
des évéqueset
des jésuites deI'Action
Populaire: il
s'agit de former uneéliti
conquérante, composée à I'origine de jeunespro'
n"nunt de la bourgeoisie îerrienne, mais qui va peu à peu s'élargir aux"h;;"t
moy"nnes-de
la
paysannerie, grâceau travail
extraordinaire
des militanfu, des jeunes
"i"uit"t,
encadrés par les aumoniers diocésains"u*_Àà^",
,up"*iré,
par les jésuites del'état-major national. La JAC
se veut à l'écart des grands coùrants politiques et agraires, marque
quel-lu".
.lt"*"t
"nn"rr-I"
Corporatisme,veut
rester dans son domaine éducatif, culturel et missionnaire.La
guerre et I'occupation cassent le mouvement en deux :en
zonelibre,'ia
JAC
bénéficie de I'appui deVichy
jusqu'en 1943'tout
en
sauvegardantson
autonomie. En zonenord
au contraire, lafÀC aoit
sefi'ire
discrète, d'où une période d'intense réflexion, d'ap'piÀrai*.t"ent
dela
méihodeet
dèla
doctrine, surtoutd'enracine-ilent
à la base. Les militants ontle
temps de murir, de passer desacti-niter
ala rêflexion,
dela
formation moraleet
religieuse à une autre"àt""pti""
du
monde. Une nouvelle équipede dirigeants se prépare
pour une nouvelle étape de la J.A.C'
LA
JAC HUMANISTE
DANS
UN
MONDE
A
RECONS-TRUTRE (1944
-
1950)
La
guerrede
1939-1945, avecla
défaite,
I'occupation'la
Résistance, marque une rupture importante dans I'histoire de notrep"Vt
' ""t*i
la
victoire de
1918 avait consolidéla
Francedans la
."ititua"
de sa supérioritéet
dans la léthargie de son économie, autantl'ébranlement de
la
seconde guerre mondialeintroduit
partout le doute..eït"*,-tte
profonde vo6nté de
changement' Dans les camps deorisonniers ou àun, les maquis, au lendemain de
la
Libération' partouti;'"F;;; b;"iu"*"
d'idées nôuvelles, de reconstruction ouplutôt
deconstruction
d'un
monde nouveau: le Plan Monnet (1947'1953)' aveciuia.
a"
plan
Marshall,donne
la
mesureet
les
orientations des14
,
Ce grand souffle de renouveau pénètre aussi dans nos cam_ p.fpnes de I'Ouest : jusque là, le progrèsétùt
propage par les gens de laville et
plusou
moins accepté ou assimilép-
t'irit.rrr"
;d;itl",
ruraux qui en filtraient les influences ;désonmais, le progrb
,"r"
upp"tepar
le
milieu, comme un-e nécessité qu'on ner"ho*ei^
.t
aoit-o.
n'entrevoit pas toujours les effetsfutun.
Tout estfavùble
d'ailleurs au chpngement : le grand rêve corporatiste s'est effonaré un."Vù;
;une grande partie des notables et de l,encadrement aes
"a,opagrre, ;;Ërt
plus ou moin_s compromise dans la collaboration ;
il
y"
pf"i.ir"iÀ,
hommes
et
des courants nouveaux.A
travers tes"ongris
a"i"
ôC,qcomme dans les directives de Tanguy-prigent, aron
n,inirtt" a"
rÀtti-culture,on voit
sedesiner une
auâacieîsepolitique
agricote,hil.s
mieux
élaborée dans les bureaux parisiensqu'enracinée-d*,
t.,
i"r-roin.
Il
s'agit debâtir
re développôment de fagricurture et au,o"à.
rural sur un Socialisme coopératif qui veut ;-
amélioreret
moderniser res exploitations familiares par lamai-trise du marché foncier, la mécanisation et l'usage en commun du
maté-riel
agricole(cuMA),
I'améliorationdu
sort dËs fermiers"i
il;;.
--
-
organiser les marchés grâceà
des mécanismes régulateunei
àd'importants avantâges consentis par I'Etat aux coopéradvËs. développer
I'action
socialeet
curtureilep"t
t"
"t*tion
de laMSA, de foyers ruraux, de plans de ruralisme.
En
combinântainsi
la
mécanisation des exploitationset
desqltpr.fl:l,
-la coopération sous toutes ses formesei
les interventionsd'un
"dirigisme démocratiqueet
humain",
on
compte éviter
aussibien
les méfaitsdu
capitaùsme que res pesanteursdu
collectivismedont
personne ne veut.C.
ptogtu.*e
"r'biti"*
ou au moinspréma-turé n'allait
sansdoute
pastenir
ses promesses, maisil
"ur" ^é*iné
toute une génération dejeunes.
C'est dans ce contexte novateur que Ia JAC de 1945 élar_
git
ses. orientations, approfondit sesméthodei
devientu"
g;J;;-vement historique
"par
res jeunes,pour
res jeunes et réponâantà
tousles problèmes des jeunes". s'inspirant désormais
de
"i'humanisme in-tégral"
de
Maritainet
du
personnalismede
Mounier;il,
q;;
j;
thèses traditionnelles
du
catholicisme social,la
JAC""ut
on'r-nJà
paysal
modeme, dansune
société penonnaliste.t
"ornrnonuut**,
qui
affirme la priorité du travail sui Ie
capital, dela
,.rpo^"ùifite
personnelle
zur
la
bureaucratieétouffante,
du
service"ri;ii;;
le
prolit
individuel, dela
promotion des besoins humains,u,
1",
"on-trafnte-s du système fïnancièr
:
oui au progrès, non à IaprorctJsation-;
oui
àla
machinequi
libère,non
au-*-ni*rr.
qui
ené"r"."
ouélimine beaucoup. Là où le combat ouvrier a échoué,le monde paysan' qui n'est
p^
"nôor" atteint
par I'industrialisation capitaliste, Pe:{ ré}&
,ir
et
off.ir
à I'humanitéla
chance inespérée de bâtir une civilisationa
norn-".
responsables dans des communautés vivantes, d'épanouirtoutes les virtualités du progrès technique dans une économie dirigée, au service de toutes les énergies humaines'
RenéColsonetlesmilitantsquiontmuridurantlaguerre'
opèrent une synthèse concrète,
par "fidèlité
autéel"
entre deux cou-rants souvent comPlémentaires :-
un
"our"nî
jésuite, celui del'Action
Populaire, épris
d'effica-cité
techniqueet
ioucieux
de
former
des responsables compétentspour des organisations économiques.
un iourant
dominicain, celui du P'Allo
et d' Economie etHu-manisme,
qui
a unevi$e
plus communautaire et le souci depromou-voir I'ensemble des collectivités rurales.
Pour pawenir à ces objectifs, le mouvement lance de
mul-tiples
initiati""r.
Én 1946, R. Colson,A'
Letouxel et le P'Allo'
soute-"i,
pu,
le
p.Lebret, fondent
le
CentreNational
d'EtudesRurales
tcNËnl
qui
forge
lesoutils
d'analyseet
multiplie
les enquêtesréa-ùsées
paries
jacistes eux_mêmes. ',Sans une connaissance plusappro-?ondie -des problémes économiques
ruraux, notre action
setouveengrandepartiestérile.llestimpossibled'apporterune
transformation morale
et
spirituelle
du
monderural
si
notreeffort
est dominé et contrecarrépar
des évolutions économiquesqui
lèsentl'homme
dans sa vie personnelleet
familiale"(1)'
Levoir
-iuger- agir devient ainsi une méthode d'analyse et de miseà I'action,
capable d'élaborer peu à peuun
développementglo-baldumonderural.Danssonlivre,''Motorisationetavenir
rural",colsonetlesjacistesdémontrentlecaractèreinéluctable
du
progrès techniqueet
la
nécessitéd'y
appor{er une solutionasso-"iutil",""o-,n.rnuui"ir,
si I'on veutéviter.la prolétarisation et la
con-"""ttui6n
capitaliste;
d'où
la
créationde I'Union
des Ententes et
communautés Rurales
(1951)
et
des premières expériences encoretatonnantes d,agriculturô
de
groupe.Autre initiative
importante- :. la;iÀil-";p"sitiân
de
la
Ma'ison Ruratequi,
partie-d'Ille-etJy'ilaine"r,
fS+e,
ri"""r"
plusde
500 000 visiteurvdans 24d-épartements de
I'Ouest
et
marqueratant
et
tant
de jeunes ménages ruraux' Partoutr6
"Jeunes Forces
Rurales"
et
'?romessesoo deviennent les princioauxioyraur
de_ la jeunesse rurale française, tandis quet"
tus"t'ài
iiiiiià
générale, à Lesneven et ailleun, commencent à iormer to-ut. un"lCJ
ration de
militants.
L9s-fêtes de
la
te,e,
les coupes de lajoii,
llescoupes sportives
Alfred Gravouile
se murtiprient:
',autania,icca-sions
qui
mobilisent, apprennentà
entreprendreet
à
réaliser,entraînent
aux
responsabilités, brisentla
solitude,proroqr"rt
rencontres, visites, discussions entre ieunes
du
même viilageet
parfois
des villages voisins, redonnent confianceen
soi,Zt
finissent
par
donner naissanceà
une conscienceet
àu,
pioiei
collectif"( | ).
Tout cet
immenseeffort
de masse éclate dans l,inoublia_ ble congrès demai
1gs0:
70 000
jeunes ruraux et ruraresvenusde tous les coins de France envahissent le parc des princes,ie;ftr";
ù,
rues de Paris ;,la
grande presse découwe que ..Bécassine est morie,,qu'une
nouvellegénératiôn
estprête à irendre en main
f.,
j.r6l
néesdu
monderural,
avecun
enthousiasir", ,rrr"lucidité et un
réa-lisme-qui
surprennent lesplus
réservés.Et
cette jeunesse proclame bien haut ses obiectifs :"si
nous nous dressons contre radureté du
travairet
descondi-tions
de
vie auxquellessont
condamnéstant
de
jeunesptaty-sans,
tant de
femmeset
de
filtesde
chez,our,
")"rt
,u
,i.
de l'épanouissement totar auquer tous res hommes doivent panvenir.
Si
nous refusons cetétat
deprolétaire
qui,
dans l,agricultureet
l'industrie,
s,imposeà
ceux d,entre nousqui
nbit
pas eu le privilège de naftre riches, c'est parce quenous
estimons quetout
hommea droit
à Ia sécurité,à t'initiative
etaux orpoiiu_
bilités.Si
nous
réclamonsun
enseignementû
un
apprentissage qui nous permettent de vivre au rythme denote
temps, c,est parce
que
la
culture
et
ra
vareur professionneile sontpo,ur nois
des exigences de la charité.si
nous affirmons que certains modes traditionners deproprié-té
et
de miseen
vareur des biens doiventêtre
revisés ,rsi
'nous
refusons
un
systéme économiqueet
des structuressociales ba_
sées
sur
le
profit
personnelet
t,égoiime;
si
nous réclamonspour ceux
qui,
dansre pays,
assurent des fonctionsde
basela
placequi
leur
revient,ce
n'est
paspour le plaisir
de faire(l)
Histoire de la France Ruralet
tV, p.345.du bruit,
ce
n'est paspour
embofterle
pas derrière qui que ceiiit
;
"'ix
au nom de ta iusticequi
n'est que charité' c'est aunom
-J'ui"
frat"rrité
véritabiedont le
Christianisme nous a donné la hantise"(1 ).UNE
JAC
TECHNICIENNE
POUR
LA
MODERNISATION
b,ts campaclvgs (t950
-
1961).Un peu partout
dans l'Ouest, comme dansle
reste de laFrance mais avec beaucoup plus d'intensité, le monde rural est entrainé dans une immense
"ugo" d'"'|nodernisation
de ses activités et d'équipe'
;;
d;
ses collectivi-tés. L'action des pouvoirs publics,la.pénétration;;;;;p"g"es
par la société industrieilé et surtout I'aspiration drsnou-;i;gfti"ti"ns
d'exploitants se conjuguent pour transformer les con'aiiio"ia"
travail et les-modes de production agricole'Ilfautselibérerensemodernisant,ens'ouvfantauprogrès
technique. Le tracteur va libérer I'homme ;la mécanisation s'étend peu
l-o",r-â f'.nr"mble
des tiavaux du sol, puis s'impose aux-travaux d'éle-vale, tandis quel'
électrification de toutes les fermes modilie prolonce'ln;ri
l;*irt"*e
quotidienne.pourtant
cette mécanisation n'est quei;o"ifèr"t.o,
d'unô évolution dont le moteur est avant tout biologique;"hùù;"
:
les agriculteurs adoptent de nouvelles variétés végétales, se lancent dansla production
de pommes de terre et surtout dans la,èoof,rtion fourragère,
point
de
dèpart d'une intensification despro-àu*iont
animalesl On 'améliorele
volume et la qualitédts
ltoyryT*
laitien
:
en
Bretagn",t"
p,odt'"tion
laitière auia doubléde
1950 à 1961; on
commenc"'a teiectionner des races porcines'tltn
1-îP3'
p".
aiu
contrainte des structures, les plus audacieux se lancent oansl'aviculture
:
de 1952à
1957, enBtetigre
centrale' c'est "l'âgcd'or"
àu pout"t ;
beaucoup'!
laisseront des plumes"' maisqu'importe
:àt
ti,
ft"""t"
dansle'porc
; quand on uptit
letrain
du pro-qristechni-q,r",-il-n."rt
plus
pôssibleàe
revenir aux pratiques traditionnelles.18
'Iæs GETA offrent aux anciens de ra JAC, des Maisons
Fami-liales, la chance de transposer au plgn technique, professionnel les mé_ thodes et les réseaux découverts dans ra
lac.
Âveciaf"t;;;il;;"r,
1T
]1ili1**:
les ingénieurs, les technicienset
moniteurs,tout
"""_on_ oe oe pronniers se raissent fasciner par la magie de la productivité, des
records de production. Les__expéri"n"er
rr"cù"nt
"*'.*pJJ"r""r'
;L"
ftgy-g
le-s prairies naturelles, on essaie de nouvellesnr"ietcr, àn
,"ta-tit
I'agriculture.Il
n'est plus de terrain maudit quine devienne champ
fertile
:
c'est une affairè de compétence à acquerir.on
est tellernent ébloui par les succès enr-egistrés qri'on ne doute
p
qu"
""ti"
rà""în.
logqu:. va- se répandre d'âle-même et qu'elle va assurer
le
bonheur detous.
si
l'écart se creuse entre les "agriàrteurs de pointe,, et les autres, c'est qu'ils sont encore enri#s dans ieurr*iin",
mais itsfiniro"t
ùl;"
par comprendre ; pour cela,
il
faut
bien que les militants,.
aàrr*"t.
$;1ant
a1x
aspects économiques,on
n'y
pense guère;du
moins- audébut
:
tes agricurteun français'n"toni-'i p^
tËr-"*.ru.r.Jlàr-niers pour 180 millions de consommat.u*
"oràpC"n;
i-
*-:^
'.."
Cette nouvelle vague pénètre peu à peu les organisations
professionnelles agricoles, enéore'empêtrË.,
p",
lesclivaiÀ
iaeoià-giqy1
d"
IaIIIè
Ré_publique,l'éche. au
Càrporatismeet
dela
CGA, ou totalement absorbéespar
res groupes de prèsion et les manoeuvrespoliticiennes
du
régime d-espartii
de'ra rvè'Répubrique.r"
i;it""
,;à-morce à peine au niveau des coopératives, du
qyndiàisme, a"
f"rn"-tualité et des collectivités rocales
:
en miliéu toturil
fautd';bord
rÈ;s-9ir. sur son exploitation avant
d'être
reconnu par les;;t;ù;;;;;
la base.
1950
-
1960 : cette période marque le sommet de la JACsa grande
réussite sociale.'
Sèsactions âe
m:issei_prrrionn"n-i
parJeur ampleur
et
leurvitalité
: les congrès de 1954.t
i"
fSà0;_
semblent
50q 000
participants:
JFR,
Éo,n.rr.,
et
bientôt
Rallve
Jeunesse
atteignent lÙy,^ de la
jeunesserurale
;
certaines.nquèt".
Ieçoivent
plus de 215
000
répônses. partout, les Coupesd"Ë;;l;,
les
Fêtes dela
Moisson, les séance,a"
"rrieie'"onnui.ént;;;;'À
succès populaires.pourquoi une telle
audiencef
,q,:iu
JÀc-,-r;-rli._
nes
y viennent
sansdôute pour
des motivations religieuser;;;;
aussi
pour
retrouver les
copàins, parcequ,on
a
faim
de
nrosrès dbuverture, de culture. tr'ace
à
la'carenceà;l;;tc";;;,"Ëi;ë
a.
zu
élaborer une pédagogie originalequi part
del;actiàn
p;;;r-citer
I'action.
Elle
part
de
l'expériencequotidienn"
qu'"ti"
inuii"
à déchiffrer par l'observation et par
I'action :
le jeune rural peut expri'rn"t
t".
aspiiations dans son langageet
son cadre de vie en les parta-seant avec d'autres ; en se voyant confÏer une responsabilité à sa-portée'ïip*t
atpfryer
son besoin dâgir et découvrir '1a fidélité au réel" àpar-tir
des résistances rencontré"r ; uox militants et aux animateurs de sus"li"i
a""o,rn.i,
iC""if,
lés solidarités et de saisir l'évènement les enjeux. qui va faire prendre Une fois bien enracinée,l'analyseconscience, fairep"ui
""*it"
faire appel à des méthodes plus rigoureuses ets'ouvrir sur
âo
p"op""tives
plui
vastes,qui
dévoilent I'enchainement des causeset
desËff"t", é"iuitent
une situation, ouvrentsur un
projet ^et -dest""y"tt
d'y
panenir.
Les jeunes découvr.eni ainsileur
profession'leur milieu,
avecleun
contiainteset
possibilités, les prises possiblespour une action.
Cetteréalitémieuxconnueestsoumiseàdesjugements
de valeur, reférée àun
proiet globat de société, d'évolution deI'huma-nit6,
a*,
l'optimisme ieilhardiend'un
monde en marche ven saplé-nitoâ"
dans lô Christ. La JAC ne renie pas I'inspiration communautaire"i
humutitt"
de la phase antérieure, maisson projet dwient en plus en
plus
professi onnel,-agicole, technique et économique' Danl un mondei"i-
roun*
àla
moàemiraiion,où
I'enseignement est inadapté sinon inexistant,la
JAC assure uneiath" d"
suppléance,veut
"former-desftornÀ"t
responsables pour des exploitationi économiqrrement rentables et humaineÂent viables"' Le monde agricole sera de plus en plus soumis""*
*èÀ".
impératifs techniques et économiquesque le monde
indus-iriel,
maisil
peut
encore sauvegarder son autonomie et se moderniser;;
d";
explôitationset
des orgurisations efficaces, conduites par desilor*"*
cômpétentset
solidaiies-Pour
y
patrenir, on croit
plus ài;organisation économique qu'à I'engagement
politique,
aux réformes;;;"É;tl".t
plus
qu'auxuitéo
to"iulisantesou
communautaires ducourant
idéaliste.ia
JAC
auraformé
des chefs d'exploitation, desdirigeants professionnels, mais comment a-t-elle préparé à la mutation
toui
ceux ét celles qui n'ont pu prendre ce train dr1 Progrès'Devenu
le
mouvementle
flus
représentatif de la jeunesseagricole,