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L’éveil aux langues par le jeu en école maternelle

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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HAL Id: hal-02355540

https://hal-univ-fcomte.archives-ouvertes.fr/hal-02355540

Submitted on 8 Nov 2019

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L’éveil aux langues par le jeu en école maternelle

Alexane Prohet

To cite this version:

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Mémoire

présenté pour l’obtention du Grade de

MASTER

« Métiers de l’Enseignement, de l’Éducation et de la Formation » Mention 1er degré, Professeur des Écoles

L’EVEIL AUX LANGUES PAR LE JEU EN ECOLE MATERNELLE

présenté par :

PROHET Alexane

Membres du jury :

Stella CAMBRONE-LASNES

Directrice de mémoire et Maître de conférences en didactique des langues et du plurilinguisme

Italo NELSON MUÑOZ RICO

Maître de conférences à l’Université de Valle en Colombie

Paola GAMBOA

Chargée d'enseignement à l’Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3

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Remerciements

Je tiens à remercier ma directrice de recherche, Madame Stella Cambrone-Lasnes, pour sa patience et le temps consacré à la relecture et au bon déroulement des recherches de ce mémoire.

Je remercie le jury composé de Mme Paola Gamboa, chargée d’enseignement à l’université de la Sorbonne Nouvelle à Paris 3 et Mr Italo Nelson Muñoz Rico, Maître de conférences à l’université de Valle en Colombie pour avoir lu mon travail de recherche et pour avoir accepté de participer à ma soutenance.

Merci aux personnes qui ont bien voulu prendre de leur temps pour répondre à mon questionnaire.

Pour terminer, je remercie mon entourage qui m’a soutenu durant ces deux longues années de Master.

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Avant-propos

Quelle grande et particulière responsabilité que de vouloir être professeur des écoles. C'est prendre conscience que l'on devient l'un des maillons essentiels à la construction et au développement de l'enfant, et que l'on contribue à former un futur citoyen.

Mettre en œuvre des apprentissages et savoir inculquer les bases essentielles afin de faire progresser l'élève est le fondement de ce métier, et tout en s'adaptant à ses capacités, un bon pédagogue saura trouver les clés pour aider au mieux l'enfant dans son cheminement éducatif. C'est pourquoi quasi quotidiennement, il me paraît nécessaire d'innover, en faisant preuve de polyvalence et flexibilité afin de prodiguer le meilleur enseignement possible.

Depuis que j'ai quitté l'école primaire, j'ai caressé l'idée de devenir professeure des écoles et la toute première chose qui m'a attirée dans ce métier fut, tout simplement, d'être en capacité d'apprendre à lire aux enfants. Assister à de telles transformations par le biais des apprentissages des élèves me fascinait, et petite j'avais ce sentiment qu'être la personne qui apprend à lire était le métier le plus important au monde. De celui-ci, j'ai approfondi ma vision au fil des ans, et j'ai déjà pu assister à de très belles métamorphoses d'élèves. Ainsi, j'ai pu voir des petits s'ouvrir et s'épanouir, mutiques et renfermés au mois de novembre, ils souriaient et bavardaient avant les vacances de Pâques. Et c'est donc tout naturellement que je me suis tournée vers un sujet de mémoire qui recouvre à la fois les domaines du littéraire et du langage.

J'ai découvert l'importance du jeu pendant mon stage de 3ème année de licence dans une maternelle au sein de laquelle j'avais travaillé sur un sujet intitulé "Comment apprendre dans les coins jeux" dans une classe de tous petits/petits. Cette expérience m'a très tôt fourni des pistes sur la manière dont les enfants, dans une classe de maternelle, arrivent en permanence et en grande autonomie, à apprendre dès le début des apprentissages. Ce fut alors une évidence en consultant les sujets de mémoire que de celui-ci, je ferai mien. Je voulais absolument avoir un sujet portant sur le jeu en maternelle car je restais sur la frustration de n'avoir pu approfondir cet aspect de la maternelle comme je l'aurais souhaité. J'ai eu l'opportunité d'étudier le cycle 1 plus longtemps que les autres, ce qui explique ce profond attachement pour cette période de l'apprentissage de l'enfant. Qui plus est, je considère que les enjeux sont fondamentaux pour le développement du jeune enfant sur cette période, et pouvoir contribuer à l'épanouissement est une vocation qui plus que jamais continue à m'attirer, et à me captiver.

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Issue d'une licence sciences du langage, ce sujet s'est donc présenté à moi comme une évidence. Ainsi, il me permettrait d'explorer cette partie de l'apprentissage, tout particulièrement spécifique à la maternelle, qu'est le jeu. Durant ma licence, et au travers de nombreux prismes, il me fut offert la formidable opportunité d'étudier la langue française et de pouvoir appréhender, avec la perspective de devenir professeure des écoles, les méthodes pour apprendre aux enfants les langues par l'intermédiaire du jeu. Ce sujet combine donc mon parcours scolaire et mes envies d'exploration de futur pédagogue que je souhaite devenir.

Travailler sur ce thème, c'est aussi comprendre comment le jeune enfant découvre les langues et le monde qui l'entoure. C'est donc un sujet passionnant du fait des multiples activités pédagogiques et des nombreux questionnements qu'il entraîne. En qualité de professeur, et pour enseigner l'éveil aux langues, il ne sera pas question d'apprendre toutes les langues mais au moins de connaître les enjeux et les cultures de celles qu'on abordera. Sans aucun doute, ces séances seront enrichissantes pour les élèves, mais également, à n'en pas douter, pour le professeur qui pour mettre en place des séquences autour de jeux d'éveil aux langues aura dû faire des recherches sur les langues qui lui apporteront inéluctablement des éléments nouveaux dans sa pratique pédagogique, mais aussi dans son propre environnement culturel.

Dans mon esprit, cette thématique me projette fortement dans une pratique du métier sur le terrain, pour permettre à l'enfant de rentrer en contact avec des langues qu'il ne connaît pas, ou alors très peu. L'entourage de l'enfant me semble aussi important puisque le contexte familial est obligatoirement à prendre en compte lorsque l'on met en place un projet à l'éveil aux langues par le jeu. Enfin, ce projet n'est pas sans conduire également à une transdisciplinarité puisque découvrir une langue c'est découvrir une région ou un pays. Cela sous-tend donc le recours et l'approche via d'autres disciples, que peuvent être notamment la géographie, la musique ou la cuisine, afin de découvrir différentes cultures associées.

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Liste des sigles et abréviations

CP cours préparatoire CE cours élémentaire

CM cours moyen

ESPE école supérieure du professorat et de l’éducation EVLANG éveil aux langues à l’école primaire

GS grande section

LSF langue des signes française

MS moyenne section

PE professeur des écoles PS petite section

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Liste des tableaux et graphiques

Liste de tableaux

Tableau n°1 Echanges langagiers induits par l’organisation 15

Liste de graphiques

Graphique n°1 : Niveaux de classes_Eveil aux langues 36

Graphique n°2 : Niveaux de classe_Jeux sensori-moteurs 37

Graphique n°3 : 9. Que pensez-vous que le jeu sensori-moteur peut apporter à l’enfant dans le cadre de

l’éveil aux langues ? 40

Graphique n°4 : 10. Pensez-vous que l’éveil aux langues par le jeu sensori-moteur est bénéfique 41

Graphique n°5 : 12. Pensez-vous que l’approche par le jeu sensori-moteur peut favoriser une implication

dans l’activité d’éveil aux langues ? 42

Graphique n°6 : Prise en compte des langues familiales par les professeurs des écoles 44

Graphique n°7 : 17. Pensez-vous qu’une activité d’éveil aux langues en classe peut intégrer les langues

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Table des matières

Remerciements ... 2

Avant-propos ... 3

Liste des sigles et abréviations ... 5

Liste des tableaux et graphiques ... 6

Table des matières ... 7

Introduction générale ... 9

I. Cadre théorique et conceptuel de la recherche ... 13

I 1. La place des langues à l’école ... 14

I 1.1) Définitions et représentations des langues à l’école ... 14

I 1.2) Différentes approches des langues à l’école ... 15

I 2. La place du jeu à l’école ... 17

I 2.1) Définitions et représentations du jeu à l’école ... 17

I 2.2) Différentes approches du jeu à l’école ... 18

I 3. L’utilisation de jeux sensori-moteurs dans une classe d’éveil aux langues ... 20

I 3.1) La portée du jeu dans la construction de la langue ... 21

I 3.2) Les avantages et les inconvénients des jeux sensori-moteurs ... 23

II. Outils et choix méthodologiques de la recherche ... 25

II 1. Contexte de la recherche ... 26

II 1. 1) La diffusion du questionnaire ... 26

II 1. 2) Le public du questionnaire ... 26

II 2. Mode de recueil des données ... 27

II 2. 1) Le questionnaire ... 27

II 2. 2) Les raisons d’avoir choisi le questionnaire ... 28

II 2. 3) L’entretien ... 29

II 2. 4) Les raisons de ne pas avoir choisi l’entretien ... 30

II 3. Mode d’analyse des données ... 31

II 3. 1) Les questions fermées ... 31

II 3. 2) Les questions ouvertes ... 32

II 4. Difficultés rencontrées ... 33

II 4. 1) Difficultés d’ordre temporel ... 33

II 4. 2) Difficultés d’ordre théorique ... 33

II 4. 3) Difficultés d’ordre académique ... 34

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III 1. L’apprentissage des sons langagiers associés à des jeux gestuels ... 36

III 1. 1) L’éveil aux langues en classe ... 36

III 1. 2) Les jeux sensori-moteurs en classe ... 37

III 1. 3) L’importance des jeux gestuels dans l’apprentissage ... 38

III 2. L’implication des élèves grâce au jeu ... 39

III 2. 1) Ce que peut apporter notre approche aux élèves ... 39

III 2. 2) Les profils d’élève pour notre approche ... 41

III 2. 3) Le type d’implication qui correspond à notre approche ... 42

III 3. Les passerelles entre les langues familiales et de scolarisation grâce à notre approche ... 43

III 3. 1) Les professeurs des écoles prennent en compte les langues familiales dans leur enseignement ... 43

III 3. 2) Les avantages d’intégrer la langue familiale aux activités d’éveil aux langues ... 44

III 3. 3) Témoignages de professeurs des écoles ... 46

Conclusion générale ... 48 Bibliographie ... 50 Sitographie ... 50 Annexes ... 51 Résumé ... 55 Abstract ... 55

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Ce mémoire professionnel autour de la question des langues en contexte scolaire français ne peut commencer que par une approche des programmes, c’est-à-dire d’après le Bulletin officiel spécial n°2 du 26 mars 20151 (2015 : 8), sur les attentes du langage oral en

école maternelle :

« Commencer à réfléchir sur la langue et acquérir une conscience phonologique : Dès leur plus jeune âge, les enfants sont intéressés par la langue ou les langues qu'ils entendent. Ils font spontanément et sans en avoir conscience des tentatives pour en reproduire les sons, les formes et les structures afin d'entrer en communication avec leur entourage. »

Nous comprenons que la langue d’un enfant est faite d’essais et de motivation pour l’environnement. L’école maternelle va poser les fondements du langage français. La communication est essentielle dans toute forme de discours et sans langage, il peut être difficile pour un enfant de s’intégrer à son nouvel environnement qu’est l’école. Le langage oral permet à l’enfant non seulement de s’intégrer et de communiquer mais aussi de suivre une scolarité pleine d’apprentissages et de rebondissements dans tous les domaines.

Il y a un autre aspect des programmes qui peut attirer notre attention. Il nous y est précisé quelles sont les attentes du ministère par rapport à l’éveil aux langues. D’après le Bulletin officiel spécial n°2 du 26 mars 2015 (2015 : 8), l’éveil aux langues doit permettre aux élèves d’appréhender la communication de diverses façons comme par les gestes.

« À partir de la moyenne section, ils vont découvrir l'existence de langues, parfois très différentes de celles qu'ils connaissent. Dans des situations ludiques (jeux, comptines...) ou auxquelles ils peuvent donner du sens (DVD d'histoires connues par exemple), ils prennent conscience que la communication peut passer par d'autres langues que le français : par exemple les langues régionales, les langues étrangères et la langue des signes française (LSF). Les ambitions sont modestes,

1 Bulletin officiel spécial n°2 du 26 mars 2015, Programme d'enseignement de l'école maternelle, le lien ci-après

présente les liens qui mènent aux programmes, Disponible à l’URL suivant :

http://www.education.gouv.fr/cid87300/rentree-2015-le-nouveau-programme-de-l-ecole-maternelle.html

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mais les essais que les enfants sont amenés à faire, notamment pour répéter certains éléments, doivent être conduits avec une certaine rigueur. »

Le français ne doit pas être la seule langue étudiée en maternelle par les élèves scolarisés en France. En effet, ils doivent aussi apprendre à appréhender les autres langues et cultures qui les entoureront compte tenu de la société plurilingue et pluriculturelle actuelle ainsi que de la mondialisation des échanges humains et (im)matériels (Cambrone-Lasnes, 2018).

L’éveil aux langues est donc essentiel pour tout élève en maternelle. Les comptines et chants seront de bons moyens pour apprendre les langues. Mais nous pouvons aussi penser à un autre aspect essentiel de l’école maternelle qui est le jeu. Les enfants doivent apprendre en jouant nous disent les programmes mais surtout d’après tous les enseignants de maternelle qui, sur le terrain, peuvent le constater en tout temps. Ainsi, le pédopsychiatre Rémi Bailly (2001 : 41) nous explique que le jeu n’est pas qu’une simple activité qui permet d’occuper les enfants mais plutôt un moment qui revêt toute son importance dans la construction de l’enfant :

« Avec M. Klein, la psychanalyse interroge le jeu de l’enfant, qui ne peut plus être considéré comme une activité futile ou uniquement récréative. Le jeu apparaît tout à la fois comme une mise en scène des tensions psychiques de l’enfant et comme un moyen thérapeutique, dans le cadre du transfert. Malgré l’importance qu’elle confère au jeu de l’enfant, elle ne tente pas de le définir en tant que tel. »

Je vais, donc, lier les deux aspects de l’apprentissage de l’enfant et me consacrer à l’éveil aux langues par le jeu en maternelle dans ce travail de recherche. La problématique de ce travail de recherche est la suivante : Comment les jeux sensori-moteurs peuvent-ils contribuer à l’éveil aux langues en école maternelle au 21ème siècle ?

Pour y répondre, j’ai formulé les trois hypothèses suivantes :

- Hypothèse #1 Certains élèves retiennent mieux des sons langagiers s’ils sont associés à des jeux gestuels.

- Hypothèse #2 Cette approche par le jeu favorise l’implication (émotionnelle, motrice, langagière, sensorielle) des élèves.

- Hypothèse #3 Cette approche de l’éveil aux langues par les jeux sensori-moteurs crée des passerelles entre les langues familiales et la langue de scolarisation.

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Pour mener à bien cette recherche, le mémoire s’articule en trois parties. La première s’attache à présenter le cadre théorique et conceptuel de la recherche en abordant les thèmes principaux gravitant autour du sujet. La deuxième partie expose la démarche méthodologique adoptée pour mener à bien ce travail, sans oublier d’aborder les difficultés rencontrées. La troisième et dernière partie présente les résultats de la recherche.

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Dans cette première partie, nous allons aborder la place des langues à l’école, puis la place du jeu pour pouvoir rejoindre les deux parties et commencer à comprendre comment lier les langues et le jeu à l’école.

I 1. La place des langues à l’école

Les langues ont une place importante à l’école primaire, elles sont essentielles pour tout élève qui souhaite participer, s’intégrer et apprendre. Ce travail de recherche se situant en France nous partirons du postulat que la langue maternelle2 est le français mais les langues maternelles des élèves peuvent être tout autre selon le contexte familial. Il convient de s’interroger en premier temps sur les définitions des langues à l’école puis sur les représentations que nous pouvons en avoir. Ensuite, il faudra connaitre un panel des approches des langues à l’école pour savoir laquelle ou lesquelles choisir pour les jeux.

I 1.1) Définitions et représentations des langues à l’école

Le langage3 oral est une compétence des programmes essentielle. Il permet de découvrir et d’enrichir sa propre langue mais cela permet aussi de découvrir des langues autres que sa langue maternelle. D’après les programmes de l’école maternelle (2015 : 6), le langage oral cumule énormément d’apprentissages dont celui d’écouter d’autres langues.

« Le mot « langage » désigne un ensemble d'activités mises en œuvre par un individu lorsqu'il parle, écoute, réfléchit, essaie de comprendre et, progressivement, lit et écrit. […] Le langage oral : utilisé dans les interactions, en production et en réception, il permet aux enfants de communiquer, de comprendre, d'apprendre et de réfléchir. C'est le moyen de découvrir les caractéristiques de la langue française et d'écouter d'autres langues parlées. »

Pour aborder la notion des langues à l’école, il nous faut, évidemment, parler de l’EVLANG. D’après le sociolinguiste français, Michel Candelier (2003 : 19), nous pouvons définir ce projet comme étant d’une grande importance et d’une grande ampleur.

2 La langue maternelle (première) ne doit pas être confondue avec la langue de scolarisation. Cette dernière est une

forme de langue à objectifs spécifiques pour des apprenants qui ne la parlent pas. La langue maternelle, elle, est la première langue qu’un enfant va apprendre.

3 Le langage est la capacité de communiquer et/ou de penser à l’aide d’un système de signes tandis que la langue

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« L’acronyme « Evlang » (pour « Éveil aux langues à l’école primaire ») désigne un programme d’innovation et de recherche pédagogiques consacré à une approche originale des langues à l’école primaire, connue sous diverses appellations telles que Éveil aux langues, Éveil au langage et ouverture aux langues. Éducation aux langues et aux cultures, Language awareness ou encore Sprach-und Kulturerziehung, pour ne citer que les plus connues parmi celles qui renvoient spécifiquement à cette même orientation. L’aventure Evlang s’est déroulée entre décembre 1997 et juin 2001. Elle a été conduite par une équipe constituée d’une trentaine de chercheurs, de statuts divers […] Elle a impliqué également les élèves et les maitres de plus de 160 classes expérimentales, situées dans ces mêmes pays. »

L’éveil aux langues est donc un projet qui concerne des pays et des cultures différentes, on comprend ainsi, que la langue maternelle n’est pas importante, en revanche les objectifs et la culture qui sont associés à l’éveil aux langues ont leur importance. A l’école, on attend des enfants des compétences et des savoirs-être4 et savoir-faire5 bien particuliers. Sur le site Eduscol (2019), nous pouvons trouver des tableaux qui résument les attendus des enseignants sur le langage oral. Un exemple est présenté dans la liste des tableaux (page 6). Il nous y est précisé que le vocabulaire d’un enfant dans sa langue maternelle est examiné en toute situation et que ce vocabulaire doit être précisé au fur et à mesure des apprentissages.

En ce qui concerne l’éveil aux langues, les compétences ne seront pas les mêmes, on attendra plus des enfants qu’ils comprennent le contexte de ce qui leur est raconté et la culture associée. L’éveil aux langues est fortement mis en relation avec la culture du pays ou de la civilisation qui emploie la langue visée. On peut aussi faire comprendre un enjeu, comme avec la langue des signes, on fait comprendre et accepter la différence à l’enfant qui ne sera donc pas surpris par elle quand il la rencontrera dans sa vie privée et sociale.

I 1.2) Différentes approches des langues à l’école

Comme nous l’avons explicité dans l’introduction, plusieurs types d’approches peuvent être utilisés à l’école maternelle pour l’éveil aux langues.

4 Le savoir-être est la capacité de produire des réactions et des actions dans un environnement humain et

écologique.

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Les albums de jeunesse6 sont des outils qui sont utilisés régulièrement en classe de maternelle voir en classe élémentaire. Un album qui peut être cité en exemple est Brown Bear,

Brown Bear, What Do You See? de Bill Martin et Eric Carle (2007). Il est exploitable dès la

grande section de maternelle. L’album présente différents animaux et couleurs en anglais tout en ayant comme projet de créer des masques d’animaux. Cet album qui permet d’introduire l’anglais pourra aussi être utilisé en théâtre par la suite pour permettre aux enfants de réinvestir ce qu’ils auront retenu tout en s’amusant. Cet album nous permet de parler ensuite des comptines en maternelle car il est aussi traduit en comptine.

Les comptines sont souvent utilisées en maternelle pour permettre l’éveil aux langues. Elles peuvent faire mémoriser des sons inconnus assez facilement à des élèves car un rythme et un temps facilitent la tâche. Elles peuvent aussi être utilisées pour faire apprendre la langue des signes car une comptine accompagnée de gestes est beaucoup plus stimulante pour des élèves, et permet un apprentissage direct de la liaison geste-son.

Une autre raison essentielle pour faire de l’éveil aux langues à travers les comptines est qu’en PS, un élève ne parlera pas forcément et peut ne pas être encore locuteur7 de sa langue

maternelle. Les chants et comptines décomplexent l’enfant et lui permettent de s’exprimer sans crainte de se tromper ou d’être jugé par autrui (les comptines étant souvent chantées ensemble en groupe classe). L’enfant ne se sent pas seul et apprend en même temps que les autres. Nous pouvons faire le lien entre jeu et comptines grâce aux travaux de recherche du professeur d’université, Carole le Hénaff (2014 : 193) qui nous explique que les comptines sont en fait ce qu’elle va appeler « des jeux d’apprentissage ».

« Dans le but de modéliser les pratiques étudiées, nous les [les comptines] décrivons comme des jeux d’apprentissage, auxquels jouent les acteurs que sont les élèves et les professeurs, pour qui gagner à ces jeux signifie réussir à apprendre ou à enseigner quelque chose. Le professeur et les élèves sont vus comme des joueurs qui coopèrent, c’est-à-dire qui agissent de manière conjointe. Le modèle du jeu nous permet de considérer les aspects dynamiques des pratiques, et de les voir sous l’éclairage de notions telles que le gain, les règles, les stratégies. »

6 La littérature de jeunesse définit l’ensemble des œuvres écrites pour les enfants ou les adolescents.

7 Un locuteur est la personne qui va parler, un interlocuteur ou un destinataire est celui ou celle qui va recevoir la

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Après avoir étudié les autres approches de l’éveil aux langues en maternelle, nous pouvons étudier l’approche du jeu et ses différentes définitions.

I 2. La place du jeu à l’école

Le jeu a une place importante dans les programmes de l’école maternelle, aussi, pour pouvoir comprendre sa place dans cette grande institution, il faudra le définir comme nous voulons l’aborder ainsi que les représentations que nous pouvons avoir du jeu. Ensuite, pour avoir une vision élargie du jeu à l’école nous verrons les différentes formes qu’il peut prendre.

I 2.1) Définitions et représentations du jeu à l’école

Qu’est-ce que le jeu ? Nous sommes en droit de nous poser cette question au vu du travail qui va être effectué dans ce travail de recherche. Les définitions sont nombreuses mais nous allons en retenir une qui présente de nombreux aspects du jeu et qui démontre son importance dans les apprentissages et dans le développement de l’enfant. D’après la chercheuse en sciences de l’éducation, Suzy Cohen (2003 : 210), le jeu est essentiel pour tout enfant :

« Respecter « le droit de jouer », c’est participer de façon non négligeable à la construction d’une personnalité harmonieuse des filles et des garçons dans l’égalité et le respect de la différence. Le jeu et le jouet ne sont ni futiles ni insignifiants, mais sources de vie, de joie, de plaisir, de sérieux et de créativité. […] Le jeu : nécessité vitale, a besoin de paix et de liberté pour préserver l’enfant, l’aider à grandir. »

Le jeu prend de nombreuses définitions d’après le dictionnaire Larousse, il est tantôt une activité de loisir, tantôt un ensemble de règles, tantôt une manière d’agir8. Il nous incombe

donc de définir sur quel type de jeu ce travail de recherche va il s’axer. Les jeux qui vont nous intéresser sont ceux qui vont revêtir un apprentissage caché pour l’enfant et explicite pour l’enseignant. On entend souvent dire que le jeu est source d’apprentissages pour l’enfant comme nous l’avons signalé dans l’introduction de ce travail de recherche.

8 Ces exemples de définitions du jeu sont tirés de la version internet du dictionnaire Larousse. Disponible à l’URL

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Le jeu est un droit de l’enfant, comme le précise la convention internationale des droits de l’enfant (1989 : 19) dans son article 319 :

« 1 | Les États parties reconnaissent à l’enfant le droit au repos et aux loisirs, de se livrer au jeu et à des activités récréatives propres à son âge, et de participer librement à la vie culturelle et artistique. 2 l Les États parties respectent et favorisent le droit de l’enfant de participer pleinement à la vie culturelle et artistique, et encouragent l’organisation à son intention de moyens appropriés de loisirs et d’activités récréatives, artistiques et culturelles, dans des conditions d’égalité. »

Le jeu a donc une infinité de définitions, si nous voulons être plus précis sur le type de jeu que nous allons étudier dans ce travail de recherche, il nous faut alors comparer les différentes approches du jeu que nous pouvons trouver à l’école et définir quelle approche nous conviendra le mieux.

I 2.2) Différentes approches du jeu à l’école

Les jeux de « faire semblant » sont les premiers jeux de fiction des enfants, ils vont imiter les parents en leur présence ou les pairs avec des actions diverses et variées. Ces actions seront ensuite insérées dans des scénarios et les enfants commenceront à jouer au papa et à la maman, au docteur, etc. Nous pouvons appeler ces jeux des jeux symboliques car ils vont permettre à l’enfant de raconter sa vie tout en imaginant d’autres situations.

L’imaginaire est stimulé mais sans crainte de se perdre car la base reste une histoire vécue ou vue. A la maternelle, ces jeux seront plus particulièrement individuels car un enfant est égocentrique au début de ses apprentissages, ce sont l’école et les situations variées qui lui apprendront à se décentrer par rapport à lui-même. Les objets prendront une importance particulière dans ses jeux car de nombreux objets comme les Playmobil, les poupées, la dinette, etc, seront utilisés dans les jeux imaginaires et deviendront les thèmes phares de jeux individuels et collectifs (pour les plus grands).

9 Ces articles ont été trouvés dans le fichier de la convention. Disponible à l’URL suivant :

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D’après le professeur d’université, Edy Veneziano (2002 : 243) les jeux de fiction et le langage sont liés étroitement entre eux car le jeu de fiction ne peut exister sans langage.

« Toutefois, comme le soulignent Harris et Kavanaugh (1993), le jeu de fiction est fait aussi de langage, et cela pratiquement dès son apparition. De ce fait, une autre manière de regarder la relation entre langage et jeu de fiction a été d’analyser comment le langage contribue à créer de la fiction, à la complexifier et à l’organiser. »

Nous pouvons ensuite, évoquer les jeux de règles qui vont plutôt apparaitre en autonomie vers la fin de la maternelle (5ans). Il s’agit ici des jeux de société10 avec des

règles et des buts précis et identifiés par l’enfant. Ici, nous trouvons aussi tous les jeux collectifs qui sont souvent pratiqués en sport dans la discipline EPS (éducation physique et sportive). Ces jeux ont aussi des règles qu’il faudra définir et expliciter aux enfants car sinon ils ne pourront pas comprendre le but des jeux et les apprentissages seront réduits. Les actions seront simples au départ pour tendre vers un but explicite. Les notions de compétition commenceront à être instaurées ainsi que des règles de respect et de bienveillance envers autrui et soi-même. Les actions simples pourront être de style : avancer son pion vers le but final, attraper un copain pour le faire prisonnier, etc. Les règles seront complexifiées par la suite par l’enseignant sans brûler d’étape et en le faisant progressivement. Les règles devront aussi être individuelles car les enfants, dans les premiers temps sont plutôt centrés sur eux-mêmes mais elles pourront être collectives et multiples (être attaquant et défenseur en même temps) par la suite.

Nous pouvons lier le langage et le sport de manière simple et directement dès la première section de maternelle en instaurant des retours sur les actions fournies après le cours de sport. Nous pourrions envisager de faire un retour sur ces séances avec un vocabulaire étranger ou de signe qui aura été posé avant la séance de sport. Nous détaillerons cet aspect du langage et du sport dans la partie suivante de ce travail de recherche. Toute activité de maternelle est prétexte à utiliser le langage, les enseignants se doivent d’utiliser chaque apprentissage pour le transformer en situation langagière et particulièrement en école maternelle où les enfants

10 Nous pouvons citer en jeu de société le monopoly, le jeu de l’oie, le jeu des petits chevaux, les dames qui sont

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apprennent à s’exprimer et à enrichir leur vocabulaire. Le vocabulaire de sport est de type « sauter, ramper, courir, s’élancer, etc ».

Le dernier type de jeu que nous pouvons évoquer est le jeu de construction. Il est présent à tous les âges mais va se diversifier avec le développement de l’enfant. Avec des kaplas, l’enfant de petite section va construire une route, celui de moyenne section une tour et celui de grande section un pont en équilibre. Ainsi, il y aura une complexification selon les âges et il ne s’agit là que d’exemples avec des kaplas. Les jeux de construction peuvent aussi utiliser des matières comme le sable (construire des châteaux par exemple). Ces jeux sont les prémices des maquettes de construction.

Enfin, nous allons étudier le type de jeu qui va nous intéresser dans ce travail de recherche : les jeux sensori-moteurs. Ce sont les premiers jeux de l’enfant, c’est là où il va manipuler son corps et découvrir son environnement proche. L’exploration de la matière comme dans le domaine des sciences sera explorée grâce à la maternelle. L’enseignant devra proposer des activités diverses et variées qui permettront aux enfants d’utiliser leur corps et leur esprit. Une définition plus poussée des jeux sensori-moteurs sera exploitée dans la partie suivante, la partie 3 car nous allons aborder le thème de ce travail de recherche, en liant les deux premières parties de ce mémoire : le langage et le jeu.

I 3. L’utilisation de jeux sensori-moteurs dans une classe d’éveil aux langues

Dans cette partie, nous allons pouvoir lier les deux domaines de l’école maternelle : le jeu et les langues. Il va falloir poser des bases théoriques pour pouvoir, par la suite, répondre à la problématique de ce travail de recherche. Nous commencerons par étudier et poser des hypothèses sur la portée du jeu dans la construction de la langue ainsi que des possibles pistes de travail. Ensuite nous évoquerons les possibles avantages et inconvénients qui peuvent être rencontrés dans le choix de faire de l’éveil aux langues par les jeux sensori-moteurs.

Il nous faut, avant de commencer, préciser que le psychologue Jean Piaget11, avait déjà évoqué l’importance des jeux sensori-moteurs dans ces travaux. D’après la spécialiste en jeu et

11 Jean Piaget (1896-1990) est un psychologue célèbre pour ses théories sur l’apprentissage de l’enfant ainsi que

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jouets, Odile Périno (2014 : 155), il les avait évoqués dans des termes qui correspondent à l’idée que l’on a aujourd’hui des jeux sensori-moteurs, il les appelait des « jeux d’exercice » :

« Les jeux d’exercice se définissent comme des ensembles d’activités où les aspects moteurs (jeux de motricité globale dans lesquels le corps entier est impliqué – courir, sauter, enjamber, se balancer), sensoriels (jeux pour sentir, toucher, regarder, écouter), et de manipulation (jeux de la main pour saisir, tourner, serrer, pincer, jeter) s’imbriquent, se complètent et s’enrichissent mutuellement. »

I 3.1) La portée du jeu dans la construction de la langue

Avant de commencer à étudier la portée du jeu, nous pouvons nous interroger sur l’histoire du jeu à l’école primaire. D’après le professeur en sciences de l’éducation, Jean Vial (1981 : 139), l’école a, de tout temps, été jeu.

« A première vue, si nous en croyons leur histoire, l’école en général et l’école française en particulier ont souvent agréé la pratique du jeu, du « jeu didactique », associant plaisir et étude. Mais la collusion vient de loin puisque, pour Platon, l’étude elle-même n’était qu’une forme de jeu. En exagérant à peine le propos, Hégel pouvait prétendre que l’école offre une représentation conceptuelle et dramatisée de l’univers, fictive, artificielle, presque gratuite. Jeu à la limite de l’illusion, avec ses acteurs, son jeu de rôle. « Sciences a game. » Tout y est jeu. »

Si l’école n’a pas évolué sur ce point, c’est qu’une raison a été observée : le jeu est bénéfique pour les enfants et leur permet de jouer tout en apprenant, l’inverse étant vrai aussi, ils apprennent tout en jouant, conformément aux programmes de l’école maternelle. D’après Jean Vial (1981 : 52), des règles doivent être posées sans quoi le jeu n’aurait pas d’intérêt éducatif et surtout il y aurait moins d’apprentissage.

« La dominante personnelle se développe peut-être plus nettement dans cette catégorie de jeux que nous appellerons jeux sans jouet. Le jeu est alors, en effet, libéré de multiples contraintes sociales (respect des règles) ou concrètes (manipulation efficace du jouet). Ainsi en est-il, comme il fut dit, des jeux de poses, des jeux du corps, des rondes, des danses, transformant en fait le corps en un jouet ;

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cependant, ces distractions ne sont pas toujours aussi libérées qu’il y paraît. Des raisons de sécurité, d’harmonie ou d’attrayance, imposent souvent des conventions ; dans la ronde, les mains liées traduisent l’union et assurent la communion des gestes ; la musique impose, ici, son rythme ; là, le pas de l’un se règle sur le pas de l’autre. »

En effet, comme expliqué plus haut dans ce travail, le sport peut être du jeu pour les enfants. Citons l’exemple du déménageur qui est un jeu très souvent pratiqué en école maternelle. Une progression est obligatoire dans les règles de ce jeu car les enfants de PS et de GS ne réagiront pas de la même manière. Un élève de PS ne peut pas en même temps poursuivre un camarade pour lui ôter son objet tout en ramenant son propre objet. Il est donc du devoir de l’enseignant de varier les situations d’apprentissage et de les adapter en fonction de l’âge et des compétences du public visé.

A mon humble avis, une séance de langage liée au sport peut être construite de la façon suivante :

- En séance de sport, on laisse les enfants découvrir du matériel et expérimenter des actions. Le PE prend des photos des actions diverses qu’il peut observer

- En milieu de séance on arrête et on demande à des élèves de venir montrer des actions pour que le groupe classe puisse mettre des mots sur ces dites actions. On pose ici un vocabulaire commun.

- En séance de langage, le jour même ou le lendemain en petit groupe, on montre les photos et on demande aux enfants de décrire ce qu’ils ont fait, en accentuant sur les mots de vocabulaire commun que l’on a introduits en sport.

Ici nous lions donc bien sport et langage, on met le sport au service de la langue, l’activité physique étant le moteur du langage et du vocabulaire. L’enfant acquiert plusieurs compétences avec ce type d’activités comme « entrer en communication », « revenir sur des actions ou ses propres actions ». Le même principe peut être appliqué pour un panel non restreint d’activités en maternelle, en sciences il peut y avoir ce type de séance de langage, comme par exemple expliquer un moment jardinage avec le vocabulaire correspondant. Ce genre d’activité montre bien que toute activité doit avoir une compétence langagière associée.

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Dans ce qui nous intéresse, c’est-à-dire l’éveil aux langues par le jeu sensori-moteur, nous pouvons tout à fait penser à une activité scientifique pour des petits qui compareraient différentes matières en les touchant mais aussi en les nommant en langue des signes. On associerait alors le geste, la sensation et le mot pour une définition précise. Ainsi, le mot « lisse » pourrait se traduire par une surface lisse, par le mot en lui-même mais aussi par le geste en langue des signes qui consiste à faire glisser la main droite horizontalement sur la paume de l’autre du bas vers le haut.

On pourrait aussi introduire d’autres mots de vocabulaire tels que mou (les deux mains qui serrent chacune individuellement quelque chose d’imaginaire deux fois d’affilé) ou encore dur (taper la tranche de son index et de son majeur sur son poignet deux fois). La langue des signes se voulant représentative de la réalité, les adjectifs des sensations sont plutôt visuels et s’accordent facilement au concept du mot qu’ils représentent. On aurait ici, une activité d’éveil aux langues combinée à une activité de sciences sensori-motrice car elle ferait appel au sens du toucher.

Les kims12 de tout genre se prêteraient bien à ce style d’activités. On pourrait faire un kim de l’ouie en anglais, un kim du goût avec du japonais, un kim du toucher avec la langue des signes, etc. Les mots (ou gestes pour la LSF) seront appris et mémorisés grâce à l’utilisation du jeu et à la mise en contexte, si on demande aux enfants de mimer avec le geste comment est la matière qu’ils touchent, là les enfants devront se souvenir et donc pourront utiliser les gestes. L’éveil à la langue des signes sera introduit et réutilisé pour une meilleure compréhension et un meilleur apprentissage.

I 3.2) Les avantages et les inconvénients des jeux sensori-moteurs

Les jeux sensori-moteurs sont stimulants pour les enfants ce qui constitue un premier avantage non négligeable. Un jeu motivant sera plus facilement fait par des élèves avec de la bonne volonté. En fonction du public visé, il faudra adapter les jeux à l’âge et à l’objectif. Le second point peut être à la fois avantage et inconvénient. Les jeux sensori-moteurs peuvent être un très grand avantage pour les enfants qui ont plutôt une mémoire kinesthésique13. En ce qui

12 Un kim est un jeu où il faut reconnaître et trier des objets (ou des sons) en utilisant ces 5 sens.

13 Une personne ayant une mémoire kinesthésique a besoin de toucher les choses pour les retenir. C’est une

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concerne leur cas, ces jeux peuvent être bénéfiques car ils feront appel au sens du toucher que ce soit des jeux sensoriels ou des jeux moteurs, le corps sera l’élément principal du jeu. En revanche, pour les enfants qui auraient une mémoire visuelle ou une mémoire auditive, il leur sera plus compliqué de mémoriser. Il faudrait pouvoir combiner des jeux sensori-moteurs pour tous les types de mémoire des enfants que l’on peut rencontrer.

Un inconvénient majeur des jeux sensoriels sera que pour pouvoir toucher des choses et faire appel à leur sens, les enfants devront faire un effort sur eux même. D’après le professeur en psychologie et neurocognition, Yvette Hatwell (2000 : 71), les enfants en bas âge ont du mal à se laisser porter et à explorer des formes simplement par le toucher (sans la vue).

« Les difficultés des jeunes enfants dont la vue est masquée et qui doivent utiliser leurs mains dans une fonction uniquement perceptive apparaissent dans les observations anciennes de Piaget et Inhelder (1947) et des chercheurs soviétiques (Zaporozhets, 1965). L’exploration manuelle est en effet partielle, peu active, stéréotypée et inadaptée à la tâche. À 3-4 ans, dans une tâche de discrimination de formes, la main demeure souvent immobile sur l’objet […] ou effectue de discrets grattages, procédures non optimales ici. De même, pour évaluer la longueur de baguettes, l’enfant produit les mêmes mouvements que ceux observés pour connaître la forme (Abravanel, 1968). »

Il s’agira, donc, d’un prérequis à travailler avant avec eux pour n’avoir aucune entrave au langage et à l’éveil aux langues.

Enfin, il faudra penser à renouveler les jeux sensori-moteurs et à les alterner car il pourrait y avoir une forme de lassitude chez les jeunes enfants qui cherchent assez régulièrement du renouveau. Il faudra aussi que le PE pense à toujours encadrer les ateliers et à laisser un temps d’exploration assez conséquent du matériel sinon les élèves ne pourront pas l’utiliser au maximum des capacités de l’objet.

Il convient donc de comprendre par quelles manières et comment les jeux sensori-moteurs peuvent-ils contribuer à l’éveil aux langues. Il s’agit de la base de ce travail de recherche que nous allons mettre en œuvre dans les parties suivantes.

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Dans cette seconde partie, nous allons étudier le contexte de la recherche, ensuite les outils utilisés, le mode d’analyse des données pour finir avec les difficultés rencontrées.

II 1. Contexte de la recherche

Dans cette sous-partie, nous allons définir le contexte de la recherche de ce travail. Cela nous permettra de comprendre éventuellement les résultats et de cibler quel a été le public visé.

II 1. 1) La diffusion du questionnaire

Ce questionnaire a été envoyé sur des groupes regroupant des professeurs des écoles et des professeurs des écoles stagiaires via le réseau social nommé Facebook. Le premier groupe sur lequel il a été envoyé comportait 4 470 membres le 22 mars 2019. Ces membres sont des professeurs de tout horizon, qu’ils soient enseignant de maternelle ou d’élémentaire. Le deuxième groupe sur lequel ce questionnaire a été diffusé comportait 117 membres au 22 mars 2019. Il est composé de professeur des écoles stagiaire dans le Doubs et principalement à Besançon. Il s’agit donc d’un groupe de collègues que j’ai déjà pu rencontrer pour la plupart. Le troisième groupe sur lequel a été diffusé le questionnaire est un groupe qui comporte des professeurs des écoles de tout horizon. Il y avait 32 692 membres au 23 mars 2019.

Il a aussi été diffusé par mail à des connaissances que j’avais grâce à ma formation à l’ESPE. Il a été difficile de recueillir de nombreuses réponses, n’ayant pas eu de retour sur le questionnaire en lui-même, il m’apparait compliqué de poser une hypothèse sur la raison de ces non-retours. Je tenterais cependant d’y répondre dans la partie difficultés théoriques de ce travail de recherche.

II 1. 2) Le public du questionnaire

En ce qui concerne le public14 du questionnaire il faut commencer par préciser les attentes qui étaient précisées en début de questionnaire. Il était stipulé que ce questionnaire est destiné à toute personne enseignante ou ayant enseigné en maternelle. Il ne devrait donc contenir que des réponses d’un public qui connait le milieu si particulier de l’école maternelle.

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Dans ma recherche, je n’ai volontairement pas écarté le public ayant peu d’expérience pour deux raisons principales. La première étant que dans mon cercle réduit de connaissances, il y avait principalement des personnes avec peu d’expériences, je supposais donc avoir principalement des réponses de personnes que je connaissais et donc ne pas pouvoir refuser l’aide de ces derniers. La deuxième raison est que même avec peu d’expérience, ces personnes ont déjà pu tester des choses en classe et avoir des impressions sur l’éveil aux langues et les jeux sensori-moteurs. Leurs avis ne sont donc pas à négliger, bien au contraire.

Nous allons aborder maintenant les statistiques qui concernent le public du questionnaire. Ainsi nous savons que sur 16 enquêtés, il y a 15 personnes de sexe féminin et une personne de sexe masculin. Au niveau de l’âge, 81,3 % des enquêtés ont entre 20 et 30 ans pour seulement 18,8 % de personnes entre 30 et 40 ans. Nous n’avons pas eu de public qui avaient entre 40 et 50 ans ni de public de plus de 50 ans. Il m’a semblé intéressant aussi de savoir quels avaient été les niveaux de classe de nos enquêtés. Beaucoup de ces derniers ont eu des doubles niveaux ce qui explique le fait qu’il y ait plus de classes déclarées que de réponses. Il apparait donc qu’une personne a eu des classes de toute petite section, 6 personnes ont eu des classes de petite section, 15 personnes ont eu des classes de moyenne section et enfin 12 personnes ont eu des classes de grande section.

II 2. Mode de recueil des données

Dans cette partie, nous allons en premier lieu comprendre ce qu’est un questionnaire et pourquoi j’ai choisi cette démarche. Dans un second temps, nous analyserons une démarche que je n’ai pas choisi : l’entretien.

II 2. 1) Le questionnaire

Selon Isabelle Parizot (2012 ; 93), chercheuse en sociologie, le questionnaire est tout d’abord une méthode de recueillement d’informations auprès d’un large public.

« L’intérêt principal de l’enquête par questionnaire est de rassembler une grande quantité d’informations, aussi bien factuelles que subjectives, auprès d’un nombre important d’individus – la représentativité de cet échantillon autorisant d’inférer à l’ensemble de la population d’étude (voir le chapitre de Jean-Marie Firdion et de Marion Selz) les résultats obtenus auprès des enquêtés. »

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Cette définition correspond tout à fait à ce que nous recherchons dans la méthode qui va être employée car nous voulons obtenir un panel assez important d’avis sur nos hypothèses. D’après Jean-Claude Combessie (2007 ; 33), professeur de sociologie, le questionnaire répond à un certain nombre de critères importants qui doivent le composer.

« Dans tous les cas, sa structure est fortement conditionnée par les objectifs et les contraintes du traitement statistique qui lui sera ultérieurement appliqué : c'est par elles que nous commençons ce chapitre. Les modalités de passation aussi la déter-minent en partie : nous les présentons ensuite, avant de traiter de la structure du questionnaire et des questions qu'elle pose au sociologue. »

Nous voyons ainsi que le questionnaire est une méthode qui requiert une certaine rigueur en termes d’organisation. Avant de pouvoir diffuser un questionnaire, il y a toute une métho-dologie à suivre et qui permet d’avoir un questionnaire de qualité autant en ce qui concerne les questions mais aussi en ce qui concerne l’analyse des réponses.

II 2. 2) Les raisons d’avoir choisi le questionnaire

En premier lieu, j’ai choisi le questionnaire car cela me semblait être une bonne méthode pour recueillir un panel d’informations diverses. Ce qui me semble être pertinent dans un sujet comme L’éveil aux langues par les jeux sensori-moteurs en maternelle, ce sont les informations différentes qu’on peut recueillir. Chaque professeur des écoles a eu une formation et un vécu qui lui sont propres, ce qui signifie que face à mes hypothèses je peux avoir un questionnaire différent pour chaque personne qui va y répondre.

Le fait de pouvoir recouper les différents questionnaires me permettra de comprendre quelles sont les hypothèses que ces personnes retiennent de leur vie de professeur des écoles à l’instant où ils auront rempli le questionnaire.

Être professeur des écoles, c’est savoir s’adapter à ce qu’on peut rencontrer dans nos vies et en tirer des enseignements, ainsi le questionnaire est la meilleure méthode pour recueillir plusieurs avis d’enseignants sur le terrain.

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II 2. 3) L’entretien

D’après Jean-Claude Combessie (2007, 28), l’entretien est un art à part entière et requiert de l’enquêteur15 une rigueur et un sérieux qui s’acquièrent au fil des expériences de

l’entretien.

« L'analyse rétrospective des entretiens manifeste que chaque enquêteur a son « style » de conduite d'entretien. Le recours au guide tend à homogénéiser les styles, mais il ne les annule pas. Ceux-ci relèvent d'un savoir pratique incorporé et des propriétés sociales singulières de l'enquêteur et de l'enquêté. La conduite (et le contenu) de l'entretien porte(nt) la marque des relations d'âge, de sexe, de niveau d'instruction, des origines sociales et ethniques, des trajectoires. Les variations qui en sont le produit sont des objets d'étude pour le sociologue ; des objets notamment pour sa socio-analyse. »

D’après Russel A. Jones, Nathalie Burnay et Olivier Servais (2000 : 137), spécialiste de l’histoire, docteur en sociologie et professeur d’anthropologie, l’entretien nécessite une forme de communication préparée soigneusement par la personne qui pose les questions.

« Questions et réponses constituent les fondements de l’entretien, qui est dès lors le plus sociable de tous les procédés d’investigation puisqu’il institue un des processus d’interaction et de communication, entre deux individus dont l’un sollicite des informations auprès de l’autre et l’interroge à cet effet. L’activité d’un interviewer s’oriente ainsi en fonction d’un objectif préalablement défini. »

Ainsi, on comprend que l’entretien est une forme de questionnaire plus poussée car les interactions entre la personne qui pose les questions et celle qui y répond vont être prises en compte dans l’analyse de l’entretien. L’adaptation est le maître mot de l’entretien car les deux individus ne vont pas réagir de la même façon selon la réaction en face d’eux. On comprend aussi qu’on ne peut pas mener un entretien sans l’avoir préparé au préalable, les questions doivent être minutieusement pensées pour amener l’interviewé là où on souhaite qu’il aille. Il faudra cependant prendre en compte ce que dit la personne pour rebondir sur les propos qui

15 L’enquêteur est la personne qui va mener l’enquête auprès du public et l’enquêté est celui qui est interrogé par

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nous intéressent ou pour ramener le sujet de l’entretien. Nous ne pouvons pas, en revanche, qualifier un entretien d’un dialogue car les deux protagonistes sont réunis pour une raison précise et ils le savent. Ce détail peut les mettre mal à l’aise et cela peut biaiser l’entretien et les réponses qui en découlent.

II 2. 4) Les raisons de ne pas avoir choisi l’entretien

En premier lieu, il faut préciser que j’ai déjà eu l’occasion de mener des entretiens. Cette expérience avait été très enrichissante pour mon sujet de l’époque. Cependant, j’ai pu constater le travail titanesque qui se cache derrière la méthode des entretiens. La préparation des entretiens, la recherche des enquêtés, l’entretien en lui-même puis la retranscription et l’analyse avaient été un vrai travail d’enquêteur qui avait demandé un travail considérable comparé au peu d’informations que nous avions pu recueillir. A l’époque, il nous avait semblé avoir fourni beaucoup d’efforts pour un minimum de récompense. En y revenant plus tard, il s’avère que nous avions recueilli beaucoup de choses exploitables mais prises par le temps et le manque d’expérience dans la méthode de l’entretien, nous étions passées à côté. Même avec cette nouvelle vision que je porte, il me semble toujours que ce lourd travail est conséquent en temps. Il s’agit donc de la première raison qui fait que je ne choisis pas l’entretien malgré l’apport potentiel qu’il pourrait avoir dans ma démarche.

Dans un second temps, l’entretien ne correspondait pas à ma vision de mon sujet et de mes hypothèses. Je voulais avoir plusieurs opinions différentes et je n’aurais pas eu le temps de mener autant d’entretiens que je vais avoir de réponses dans mon questionnaire. Evidemment l’entretien m’aurait permis d’affiner les réponses que je voulais mais je n’aurais eu alors qu’une seule ou deux visions de mon sujet. Les informations ne seront pas recoupées et comparées entre elles avec un entretien. On ne se fie qu’à une seule vision du monde, celle de son enquêté, et si cette méthode parait pertinente pour un bon nombre de sujets, elle ne m’a pas paru être celle qui allait me fournir des réponses.

Enfin, je n’ai pas choisi l’entretien car je ne pense pas avoir l’expérience nécessaire pour conduire ce type de méthode. En effet, j’avais effectué des entretiens en binôme et cela nous avait permis de mener nos entretiens en équipe. Seule, il est plus difficile d’être sûre des questions à poser, des réactions que l’on peut observer, toutes ces choses qui font qu’un entretien est mené correctement et apporte des réponses précises pour nos hypothèses. Le travail

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qui est demandé pour préparer un entretien puis le mener est relativement important et demande une préparation précise et minutieuse qu’on peut retrouver dans la méthode du questionnaire mais dans une moindre mesure, car nous n’avons pas d’interaction sociale à part pendant la diffusion du questionnaire.

II 3. Mode d’analyse des données

Dans cette partie, nous allons décider de comment analyser les données et pourquoi avoir choisi cette méthode en particulier.

Dans le cadre de ce mémoire, j’ai choisi d’analyser les résultats du questionnaire suivant les 4 étapes suivantes. La 1ère étape est celle où je lis et je commence à interpréter les réponses des enquêtes. Il s’agit du tri à plat qui ne figurera pas dans ce mémoire. La deuxième étape est celle où je me focalise sur un tri croisé, je vais croiser les informations personnelles et les réponses à mes hypothèses. La troisième étape est celle où je présente les graphiques obtenus au cours de la deuxième étape. La dernière étape est celle de l’interprétation et il s’agit de l’étape la plus importante car c’est celle qui répondra à nos hypothèses de départ.

Ce questionnaire comprend deux types de questions différentes et donc deux méthodes différentes pour analyser les données. Nous allons donc évoquer la méthode choisie pour les questions fermées et celle pour les questions ouvertes.

On notera que dans la question n°9 « Que pensez-vous que le jeu sensori-moteur peut apporter à l’enfant dans le cadre de l'éveil aux langues ? », il y avait une possibilité de question mixte car j’avais laissé la case « autre » de disponible.

II 3. 1) Les questions fermées

Il nous faut avant de commencer à expliquer la méthode d’analyse, préciser ce que sont des questions fermées. Une question fermée ne propose qu’un choix limité de réponses ainsi la personne qui répond ne peut s’exprimer qu’avec les réponses proposées. Elles sont utiles quand on veut établir des statistiques ou quand on interroge un grand nombre de personnes.

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Les questions de type fermées qui n’incluaient qu’un choix limité de réponse pourront être recueillies sous forme de diagramme16 et inclues dans ce travail de recherche directement.

Elles indiqueront ainsi de manière explicite quelles ont été les opinions les plus choisies par le public. Il sera ainsi plus aisé de pouvoir comprendre quels sont les choix majoritairement pris par le public de ce questionnaire. Une question fermée permet d’avoir un avis sur une hypothèse ou alors elle peut aussi indiquer des faits que l’enquêté a accompli dans sa vie. Ainsi dans les faits concrets, nous allons savoir si nos enquêtés ont déjà mis en place de l’éveil aux langues ou non. Mais nous allons aussi apprendre leurs avis personnels sur les jeux gestuels, c’est-à-dire si nos enquêtés pensent que les jeux gestuels, qui nous intéressent dans notre approche de l’éveil aux langues, sont importants ou non dans le monde de la maternelle.

II 3. 2) Les questions ouvertes

Comme pour les questions fermées, nous allons d’abord définir ce que sont les questions ouvertes. Elles proposent des réponses à rédaction pour le public. Le nombre de caractères doit être limité pour obtenir des résultats homogènes. Elles incitent le participant à s’exprimer sur sa pensée profonde mais il faut faire attention à ne pas mettre que des questions de ce type au risque de décourager le public. Les questions ouvertes sont donc riches d’informations mais sont à utiliser avec parcimonie. J’ai pu constater, d’ailleurs, que certaines personnes se contentent d’un symbole comme réponse à une question ouverte si celle-ci ne les a pas inspirés.

Pour analyser ce type de questions, il faudra prendre en compte la question fermée qui accompagne la question ouverte. Une fois les pourcentages établis pour les questions fermées, nous pourrons nous consacrer aux réponses plus longues. Il faudra comparer les réponses pour voir s’il existe des points communs entre elles ou s’il va plutôt s’agir d’une liste de réponses à nos hypothèses. Les questions ouvertes correspondent à des justifications de questions fermées, elles permettront d’affiner les réponses des pourcentages et d’avoir les avis précis du public. Il est difficile de savoir comment analyser les réponses sans encore toutes les avoir cependant elles seront certainement toutes compilées pour en tirer la ou les réponses aux hypothèses.

Il nous faut préciser pour les questions ouvertes qu’elles vont permettre de faire la transition entre la théorie des questions fermées et la réalité du terrain. Ainsi, ce qui va être

16 Un diagramme est un outil qui présente des données avec une représentation simple. Il est souvent en forme de

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intéressant, sera d’analyser les réponses aux questions ouvertes et d’en tirer une ou plusieurs visions de ce qui peut se passer dans une classe de maternelle en termes d’éveil aux langues par les jeux sensori-moteurs. Nous allons pouvoir rassembler les idées d’activités entre elles pour en conclure ce qui est efficace pour l’apprentissage en maternelle.

II 4. Difficultés rencontrées

Nous allons observer les difficultés rencontrées pendant ce travail de recherche et qui ont pu avoir un impact sur les résultats que nous observerons dans la troisième partie.

II 4. 1) Difficultés d’ordre temporel

Dans ma quête de réponses à mes hypothèses, une des plus grosses difficultés qui m’est apparue a été sans conteste une difficulté temporelle. Jamais, je n’aurais pu imaginer, avant de commencer ce travail de recherche, que ceci me prendrait autant de temps. L’élaboration de la problématique et des hypothèses dans un premier temps fut primordiale pour la suite du travail ce qui nécessita de nombreuses reformulations. Le questionnaire en lui-même se devait d’être concis et de représenter à lui seul toutes les potentielles réponses aux hypothèses élaborées. Il a fallu donc le rédiger en anticipant les réponses et les réactions du public, il se devait d’être ni trop long pour ne pas décourager le public ni d’être trop court et d’ainsi courir le risque de ne pas répondre à toutes les problématiques. Cette réflexion a donc demandé un temps certain qui n’était pas forcément à ma disposition compte tenu des délais impartis. Ce travail de recherche demandait donc une certaine rigueur temporellement que j’ai eue du mal à tenir du fait d’avoir une classe à mi-temps ainsi que les autres cours de formation.

II 4. 2) Difficultés d’ordre théorique

Une difficulté qu’il va falloir prendre en compte pour la suite du travail sera une difficulté théorique sur la gestion du questionnaire. Ainsi, au bout d’une semaine, le questionnaire n’a récolté que 15 réponses en tout et pour tout. Il s’agit d’un chiffre très inférieur aux demandes académiques et à ce que je pouvais m’attendre en diffusant le questionnaire.

Après cette constatation, je me suis remise en question sur la création et l’élaboration du questionnaire. S’il n’a pas pu rencontrer un public conséquent, c’est qu’il y a une ou

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plusieurs raisons derrière cet échec. J’ai pu imaginer deux hypothèses crédibles à cette difficulté. Comme il est précisé dans les difficultés académiques, il s’agit du premier travail de recherche que je mène. Ainsi, le questionnaire, cette méthode complexe, n’est pas un outil que je maitrise entièrement. Ce questionnaire est le premier que je crée. Il se peut donc que j’ai pu faire des erreurs qui découragent le public de répondre à mon questionnaire. Ce dernier a pu être jugé long ou difficile dans les questionnements qu’il demande. J’ai pu supposer aussi que les personnes qui ont vu mon questionnaire sur les réseaux sociaux n’ont pas eu envie de participer car cela ne les intéressait pas soit dans le sujet soit dans l’aide apportée à quelqu’un qu’ils ne connaissent pas. Il aurait fallu que j’aie déjà un réseau de professionnels de la maternelle pour avoir plus de réponses.

II 4. 3) Difficultés d’ordre académique

J’ai pu rencontrer une difficulté importante du fait de mon manque d’expérience en ce qui concerne la rédaction de mémoire et ce qu’impliquent des recherches. Ainsi, je ne savais pas comment commencer mon travail de recherche ni comment l’agencer. J’ai pu bénéficier des conseils de ma directrice de recherche pour cette partie.

Cependant, j’ai eu des difficultés à compiler les aspects théoriques de mon travail de recherche. Ainsi, je ne savais pas vers quels ouvrages me tourner et j’ai passé beaucoup de temps à chercher les définitions, les enjeux qui pouvaient être intéressants pour ma thématique d’éveil aux langues par les jeux sensori-moteurs en maternelle.

Les recherches impliquent un sérieux et une discipline que je n’avais pas su envisager. Je sais qu’après avoir pu mener ce mémoire, je n’aborderais pas un autre travail de recherche de la même façon. Entre l’aspect temporel qui me filait entre les doigts et le fait de n’avoir jamais mené de travail de recherche, ce mémoire s’est révélé être une tâche importante cogni-tivement parlant.

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(38)

Dans cette partie, nous allons pouvoir répondre à nos hypothèses de départ qui ont été formulées dans le cadre de ce travail de recherche. En premier lieu, nous verrons si l’apprentissage des sons langagiers peut être favorisé par les jeux gestuels. Dans un deuxième temps, nous verrons si le jeu peut permettre une meilleure implication de la part des élèves dans les activités d’éveil aux langues. En dernier point, nous verrons s’il peut exister des passerelles entre les langues familiales et les langues de scolarisation.

III 1. L’apprentissage des sons langagiers associés à des jeux gestuels

Nous allons analyser les réponses aux questions qui nous permettront de répondre à notre première hypothèse : Certains élèves retiennent mieux des sons langagiers s’ils sont associés à des jeux gestuels. Nous commencerons par analyser si les activités d’éveil aux langues sont pratiquées en classe. Nous ferons la même observation en ce qui concerne les jeux sensori-moteurs. Puis nous nous consacrerons à l’importance des jeux gestuels dans l’apprentissage en maternelle.

III 1. 1) L’éveil aux langues en classe

Avant de pouvoir commencer cette partie, il nous faut avant tout observer notre échantillon et comprendre quel public de maternelle serait le plus à même d’être touché par notre travail de recherche. Pour se faire, j’ai croisé nos informations entre elles et j’ai pu en déduire les données suivantes.

Graphique n°1 : Niveaux de classes_Eveil aux langues

1 0 6 0 12 3 8 4 0 5 10 15 20 25 30

Eveil aux langues Pas d'éveil aux langues

Niveaux de classes dans notre échantillon à avoir

fait de l'éveil aux langues

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Nous pouvons observer, sur l’échantillon qui nous a été fourni que les classes de toute petite section et de petite section ont toutes bénéficiées d’une séance, au minimum, d’éveil aux langues. Selon ces données, nous pouvons alors penser que les séances d’éveil aux langues seraient plus profitables à des élèves plus jeunes et qui débutent la maternelle. Il conviendrait, cependant, d’élargir l’échantillon d’enquêtés pour confirmer cette hypothèse. Pour les élèves de moyenne section, nous observons que plus des 2

3 des professeurs des écoles qui nous ont

répondu, affirment avoir déjà fait une séance, au minimum, d’éveil aux langues. En ce qui concerne les classes de grande section, le même constat peut être fait, avec 2

3 des classes ayant

bénéficiées d’éveil aux langues.

Nous pouvons souligner que ce que nous avions relevé de l’hypothèse du sociolinguiste Michel Candelier n’est pas tout à fait vérifié. Ainsi, il présentait le projet EVLANG comme étant d’une grande importance et cruciale pour le développement des jeunes enfants. Nous voyons avec nos données que les professeurs des écoles ne prennent pas tous en compte les activités d’éveil aux langues et ne les pratiquent pas forcément17.

III 1. 2) Les jeux sensori-moteurs en classe

Nous allons à présent observer les données sur le jeu sensori-moteur que nous avons pu récolter grâce à notre questionnaire. Ces données sont représentées par le graphique suivant.

Graphique n°2 : Niveaux de classe_Jeux sensori-moteurs

17 Nous pouvons nuancer ces propos en indiquant que nous ne savons pas si la définition d’éveil aux langues est

claire pour tous nos enquêtés. Ainsi, ils ont pu en faire en classe sans considérer qu’il s’agisse d’éveil aux langues mais simplement de l’anglais par exemple.

1 0 4 2 9 6 7 5 0 10 20 30

Jeux sensori-moteurs Pas de jeux sensori-moteurs

Niveaux de classe dans notre échantillon à

utiliser les jeux sensori-moteurs

Figure

Tableau n°1 Echanges langagiers induits par l’organisation    15
Graphique n°1 : Niveaux de classes_Eveil aux langues
Graphique n°2 : Niveaux de classe_Jeux sensori-moteurs
Graphique n°3 : 9. Que pensez-vous que le jeu sensori-moteur peut apporter à l’enfant dans le cadre  de l’éveil aux langues ?
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