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La démographie de l’Inde : Malthus confirmé ou infirmé ?

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Academic year: 2021

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La démographie de l’Inde : Malthus confirmé ou

infirmé ?

Gérard-François Dumont

To cite this version:

Gérard-François Dumont. La démographie de l’Inde : Malthus confirmé ou infirmé ?. Population et

avenir, Association Population et Avenir 2015, pp.3. �10.3917/popav.724.0003�. �halshs-01227943�

(2)

La démographie de l’Inde :

Malthus confirmé ou infirmé

 ?

Pour Malthus, la croissance

démogra-phique risque d’être insoutenable. La

mortalité va être dramatiquement

éle-vée car il sera impossible de satisfaire

les besoins alimentaires. Dans quelle

mesure un tel scénario s’est-il confirmé

ou infirmé en Inde depuis

l’indépen-dance de ce pays en 1947 ?

L’application du principe

de Malthus…

Énonçant ce qu’il appelle « des lois permanentes de notre nature  », Malthus en tire son principe en écrivant, en 1798 : « Je dis que le pouvoir multiplicateur de la popula-tion est infiniment plus grand que le pouvoir de la terre de produire la subsistance de l’homme  »1. En

consé-quence, l’humanité doit adapter son comportement dé-mographique à des subsistances inévitablement limitées.

…craint pour l’Inde…

Plaçons-nous désormais en 1947, année de l’indépen-dance de l’Inde  : le pays compte un peu plus de 350 mil-lions d’habitants sur un territoire de 3 287 milliers de km2,

soit six fois la superficie de la France métropolitaine. Les augures sont inquiets. Compte tenu de la forte fécondité, près de 6 enfants par femme, et des possibilités d’abaisser la mortalité, par exemple en généralisant les vaccinations, la population pourrait augmenter considérablement sans que la production de céréales alimentaires ou le produit intérieur brut n’augmentent d’autant.

Donc, sans la livraison de quantités colossales de produits alimentaires à l’Inde, la sous-alimentation et la mortalité qui en résulteront risquent d’être catastrophiques. Ce scénario noir s’est-il produit ?

…mais démenti

Avec les progrès médicaux et hygiéniques, certes encore insuffisants, le taux de mortalité infantile a diminué de 73 % entre 1950 et 2014, passant de 164 décès d’enfants de moins d’un an pour mille naissances à 442 tandis que

le taux de mortalité global se réduisait de 74 % puisqu’il passait de 27 décès pour mille habitants à 7. En même temps, l’espérance de vie à la naissance a presque doublé : de 36,2 ans à 66 ans.

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Tandis que la fécondité est tombée de 6 enfants par femme en 1950 à 2,4 en 2014, les effets de la transition démogra-phique3 ont engendré une augmentation de la population,

qui est devenue milliardaire4 pour atteindre 1,296 milliard

en 2014, soit une multiplication par 3,6. Une telle évolu-tion a été notamment rendue possible par :

la production de céréales alimentaires, qui a été mul-tipliée par 3,9, et toujours à un rythme supérieur à la croissance démographique ;

le produit intérieur brut (calculé en prix constants) qui a été multiplié par 20.

Ainsi, au moins pour la période allant de son indépen-dance à aujourd’hui, l’Inde a démenti Malthus, avec une augmentation de la production de céréales et de richesses plus élevée que celle de la population, celle-ci ayant été favorisée par l’amélioration des conditions de vie. Certes, il reste encore à l’Inde du chemin à parcourir puisque la FAO5 estime le nombre de personnes sous-alimentées

dans ce pays à 190 millions en 2012-2014. C’est consi-dérable, mais l’amélioration se lit surtout dans le pour-centage, avec 15,2 % de la population sous-alimentée, en 2012-2014 contre 23,8 % quinze ans plus tôt. S’il n’y a donc pas de fatalité, un développement6 durable de l’Inde

requiert toujours la poursuite d’efforts soutenus.

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de l’insécurité alimentaire dans le monde, Q

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3

ÉDITORIAL

L’Inde a

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Malthus,

avec une

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et de richesses

plus élevée

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