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Troubles des comportements alimentaires et périnatalité

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Academic year: 2021

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HAL Id: dumas-01690668

https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01690668

Submitted on 23 Jan 2018

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Troubles des comportements alimentaires et périnatalité

Émilie Tillot

To cite this version:

Émilie Tillot. Troubles des comportements alimentaires et périnatalité. Médecine humaine et patholo-gie. 2017. �dumas-01690668�

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CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE DE ROUEN

ECOLE DE SAGES-FEMMES

MÉMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLÔME D’ÉTAT DE SAGE-FEMME

PROMOTION 2017

Troubles des comportements

alimentaires et périnatalité

MÉMOIRE PRÉSENTÉ PAR

:

Madame Émilie TILLOT

Née le 31 octobre 1993

SOUS LA DIRECTION DE

:

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Troubles des comportements

alimentaires et périnatalité

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REMERCIEMENTS

Mes premières pensées vont vers ma guidante, madame Julie BOURDIN, qui, même à l’autre bout du monde, a été présente tout au long de la rédaction de mon travail, et a répondu avec beaucoup d’implication à chacune de mes sollicitations. Je la remercie sincèrement pour ses encouragements permanents, ses démonstrations de confiance et son soutien, qui ont été essentiels au bon déroulement de mon projet, malgré ses activités professionnelles prenantes.

Je remercie également mes parents qui ont été un appui indispensable dès l’émergence de l’idée de ce projet, pour leur soutien et leur enthousiasme inébranlables, malgré les moments délicats de remise en question et la confrontation aux airs dubitatifs des plus sceptiques…

Je remercie pour leur engouement et leur aide madame Catherine LÉVÊQUE, coordinatrice administrative, et le docteur Jean-Louis SIMENEL, coordinateur médical, qui ont généreusement accepté de transmettre mes questionnaires aux membres du réseau de Périnatalité de l’Eure et de la Seine-Maritime.

Je remercie bien évidemment mon directeur de mémoire, le docteur Pierre DESAUNAY, en particulier pour l’aide précieuse qu’il m’a apportée quant à la rédaction de notre brochure informative ainsi que pour l’élaboration de nos questionnaires.

Enfin, je tiens à saluer tout particulièrement mes amies de l’école de sages-femmes (Albane, Hélèna, Pauline, Séphora et Stacy), qui ont su m’épauler, me soutenir et me stimuler lors des moments de doutes. Je les remercie pour leur bienveillance, et surtout pour leur amitié.

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SOMMAIRE

INTRODUCTION ... 1 REVUE DE LA LITTÉRATURE ... 3 1. Définitions ... 3 1.1. Anorexie mentale ... 3 1.2. Boulimie ... 3 1.3. TCA atypiques ... 4

2. Effets des TCA sur la fertilité ... 4

2.1. Hypofertilité ... 4

2.2. Particularités du parcours AMP ... 6

3. Complications causées par les TCA ... 7

3.1. Des grossesses à risque... 7

3.2. Morbidité obstétricale et néonatale ... 7

4. Impact psychique des TCA ... 10

4.1. Détresse psychologique ... 10

4.2. Évolution des troubles au cours de la grossesse ... 10

4.3. Modifications corporelles ... 12

4.3.1. La grossesse comme facteur de survenue des TCA ... 12

4.3.2. Image du corps ... 12

4.3.3. Image du corps et TCA ... 13

5. Postpartum ... 14 5.1. Dépression du postpartum ... 14 5.2. Parentalité ... 15 6. Prise en charge ... 16 6.1. Prévention ... 16 6.2. Dépistage ... 17 6.2.1. Intérêt ... 17 6.2.2. Outil méthodologique... 18 RECHERCHE ... 20 Problématique et hypothèse ... 20 Méthodologie... 20 Perspective de l’étude ... 21 RESULTATS ... 22 DISCUSSION ... 37

-1. Les limites et biais de notre étude ... 37

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-3. Sujets les mieux maîtrisés ... 38

-4. Sujets les moins bien maîtrisés... 41

-5. Autres sujets ... 42 6. Observations ... 43 7. Proposition d’actions ... 44 CONCLUSION ... 46 -GLOSSAIRE………- 47 - BIBLIOGRAPHIE………..……….- 48 - ANNEXES………- 62 -

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INTRODUCTION

Selon des études épidémiologiques internationales, en utilisant les anciens critères du DSM-IV (Diagnostic and Statistical Manuel of Mental disorders 1994), la prévalence de l’anorexie mentale était estimée à 2,2% des femmes. Dans la dernière version, le DSM-V (2013), le critère d’aménorrhée n’est plus retenu pour le diagnostic ; la prévalence est alors estimée à 3,6% des femmes (1). Le DSM-IV est la quatrième édition du « Diagnostic and Statistical Manuel of Mental Disorders », le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, où sont répertoriés l’ensemble des troubles psychiques ; le DSM-V en est la dernière version. Concernant la boulimie, la prévalence était estimée entre 1% et 1,7% chez les femmes, et entre 0,1% et 0,5% chez les hommes, avec les critères du DSM-IV. En appliquant les critères du DSM-V, où la fréquence retenue des crises boulimiques pour poser le diagnostic est abaissée de 3 à 1 fois par semaine, la prévalence est alors estimée entre 2,3% et 2,9% chez les femmes (2).

Il n’y a pas d’étude en France permettant d’estimer la prévalence de l’anorexie mentale dans la population générale. En revanche, deux études (INCA1 et INCA2) ont estimé la prévalence de la maigreur, définie par un IMC < 18,5 (3). Dans l’étude INCA2, la prévalence de la maigreur, pour la tranche d’âge 18-35 ans (hommes et femmes confondus) est estimée à 6,8% (4). La prévalence de la boulimie est estimée dans des études françaises à 1,5% des adolescents (11-20 ans) (1).

En France, une enquête épidémiologique de prévalence sur les conduites addictives a été menée à la maternité du CHU de Nantes en 2008 auprès de 300 femmes en post-partum immédiat. Concernant le diagnostic de TCA, il était posé à partir des critères du DSM-IV de l’anorexie mentale et de la boulimie nerveuse. En début de grossesse, 0,7 % des femmes interrogées présentaient les critères diagnostiques d’anorexie mentale, 2,3 % de boulimie nerveuse et 9 % de TCA non spécifié autrement. L’importance de cette prévalence pendant la grossesse doit inciter les professionnels de la périnatalité à mettre en place des stratégies de repérage systématique de cette problématique (5). On décrit de plus en plus de cas dits « de la femme adulte », chez qui des TCA débutent. Nous savons que l'anorexie mentale et la boulimie débutent majoritairement dans la deuxième partie de l'adolescence, entre 16 et 20 ans. Néanmoins, ces troubles peuvent perdurer (voire

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débuter) chez des jeunes femmes de 20 à 35 ans, c'est-à-dire à l'âge des premières grossesses.

Les TCA peuvent avoir divers impacts sur le déroulement d’une grossesse en ayant des conséquences obstétricales non négligeables (HTA gravidique, accouchement prématuré…), ainsi que des conséquences sur le fœtus et le nouveau-né (RCIU, mortalité périnatale…). Sans en oublier le retentissement psychologique dans le post-partum (difficulté à élaborer la parentalité, majoration du risque de dépression du post-partum…) (6). Le repérage précoce des TCA chez la femme enceinte est indispensable. Il serait judicieux notamment d’effectuer un repérage ciblé systématique de TCA avant toute AMP (proportion importante de TCA subcliniques ou d’antécédents de TCA dans les infertilités inexpliquées), permettant de prévenir de nombreux risques potentiels, pour la femme comme pour l’enfant. De plus, le dépistage des TCA actuels ou passés, au cours de l’entretien prénatal précoce systématique du 4ème mois de grossesse, est également utile (4). Ce repérage nous permettrait de prévenir les complications obstétricales et pour la mère (dénutrition sévère, carences, hypokaliémie), de permettre aux femmes ayant un TCA ancien de ré-aborder la problématique sous-jacente et limiter le risque de recrudescence des troubles dans le post-partum, de prévenir le risque de dépression post-natale et accompagner les femmes qui en ont besoin, ainsi que prévenir les défauts d’interactions mère-bébé (6).

La grossesse est un moment critique considérable dans un contexte de TCA. Même si certains résultats peuvent être contradictoires, des risques sont bien présents pour la mère ainsi que pour l'enfant. Les sages-femmes doivent être au fait des signes, symptômes et options de prises en charge pour ces patientes. Elles sont à même de conseiller ces femmes pendant la grossesse en améliorant l'image qu'elles se font d'elles-mêmes (entre déni, honte, et responsabilité envers le fœtus). De plus, un dépistage précoce permettrait la mise en place d’une prise en charge multidisciplinaire adaptée à chaque patiente.

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REVUE DE LA LITTÉRATURE

1. Définitions

1.1. Anorexie mentale

L’anorexie mentale est un TCA à prédominance féminine, entraînant une privation alimentaire stricte et volontaire pendant plusieurs mois, voire plusieurs années.

Le diagnostic de l’anorexie mentale est posé à partir de critères cliniques précis, définis notamment dans le DSM-V [Annexe I]. Ces critères font référence à une façon particulière de s’alimenter (refus de se nourrir, restriction, éviction d’aliments, crises boulimiques), à certaines pratiques purgatives (vomissements provoqués, consommation de laxatifs), à un poids faible (IMC inférieur à 17,5kg/m2), à une perception erronée de soi (déni de sa maigreur, perception déformée de son corps), à une mauvaise estime de soi (sentiment d’avoir le contrôle sur son corps, hantise de grossir). Dans l’ancienne version, le DSM-IV, il existait le critère d’absence de règles depuis au moins 3 mois, supprimé dans la version du DSM-V. D’autres symptômes peuvent être associés de manière variable : obsessions alimentaires, hyperactivité, surinvestissement intellectuel (7)…

1.2. Boulimie

La boulimie est caractérisée par la survenue récurrente de crises. Une crise de boulimie répond aux deux caractéristiques suivantes : absorption, en une période de temps limitée (par exemple en moins de deux heures), d'une quantité de nourriture qui est indiscutablement supérieure à ce que la plupart des gens mangeraient en une période de temps similaire et dans les mêmes circonstances. Cette consommation est accompagnée d’un sentiment de perte de contrôle sur le comportement alimentaire pendant la crise. Bien souvent, des comportements compensatoires visant à prévenir la prise de poids sont additionnés à ces crises, tels que des vomissements provoqués, l’emploi abusif de laxatifs ou diurétiques, jeune, ou encore exercice physique intensif (tendance anorexique) [Annexe II].

Dans l’ancienne version du DSM-IV, il existait comme critère diagnostique que les crises et comportements compensatoires survenaient tous deux au moins deux fois par semaine sur une période de trois mois. Dans le DSM-V, on admet qu’ils

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surviennent au moins une fois par semaine sur la même période. L’estime de soi est influencée de manière excessive par le poids et la forme corporelle. Le trouble ne survient pas exclusivement pendant les périodes d’anorexie mentale (8).

1.3. TCA atypiques

Les formes incomplètes de l’anorexie et de la boulimie, ainsi que les formes de boulimie sans vomissement entraînant un surpoids (le BED : « binge eating disorder ») font partie des TCA non spécifiés. Ils sont également désignés par le terme EDNOS (« eating disorder not othewise specified »).

La plus importante fréquence de ces TCA atypiques, comparativement aux troubles caractérisés, met l’accent sur les limites des principales classifications : hyperphagie boulimique (BED), compulsions alimentaires, syndrome d’hyperphagie nocturne, grignotages et fringales de produits sucrés (9).

2. Effets des TCA sur la fertilité 2.1. Hypofertilité

Dans le cas de l'anorexie mentale, caractérisée par une perte de poids, une dénutrition et des carences nutritionnelles, on admet que la fécondité diminue considérablement. La leptine, hormone produite par les adipocytes (cellules de stockage de la graisse), serait un médiateur important de l’axe hypothalamo-hypophyso-ovarien. La restriction alimentaire chronique, ayant pour conséquence une réduction de la masse graisseuse corporelle, entraîne par conséquent une baisse des taux de leptine (10). En effet, la leptine est synthétisée par le tissu adipeux. De plus, c'est dans le tissu adipeux hormono-dépendant (fesses, cuisses, ventre, seins) que maturent les hormones sexuelles (11). La diminution du taux de leptine serait suivie d’une cascade d’évènements impliquant d’autres médiateurs (ghréline, insuline, peptide YY, CRF, cortisol, axe dopaminergique, opioïdes), se soldant par une inhibition de la sécrétion pulsatile de GnRH, puis un effondrement de la sécrétion de LH, de FSH et d’œstradiol. L’aménorrhée, l’anovulation, l’hypofertilité ainsi que l’inhibition du développement endométrial et de la croissance osseuse en sont les principales conséquences [Annexe III] (10).

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Concernant la boulimie à type purgative, elle est caractérisée par un poids normal, des crises alimentaires ponctuées de vomissements provoqués et des carences nutritionnelles liées à la restriction alimentaire lors des repas (lorsqu'il y en a). À cause de ces comportements, la fécondité diminue également dans la boulimie. Dans ce trouble, c'est surtout la difficulté à vivre en couple qui limite les grossesses (11). Les travaux de « The EHSRE Capri Workshop Group » et ceux de Stewart ont montré que les femmes boulimiques sont plus souvent suivies pour infertilité que celles n’ayant pas de TCA. L’installation d’une oligoménorrhée chez des femmes ayant un IMC normal serait à la base du mécanisme d’hypofertilité. De plus, le surpoids entraverait le parcours en AMP de ces patientes, nécessitant des doses plus importantes de stimulants de l’ovulation, les exposant ainsi à davantage de complications (10).

Parmi les femmes consultant pour infertilité et présentant une aménorrhée ou une oligoménorrhée, Stewart avait mis en évidence 58 % de TCA, alors même que le trouble n'avait pas été recherché au cours de la consultation obstétricale (12). Cependant, une grossesse est possible. Une étude (Bulik, 2010) a démontré que sur 62 000 femmes enceintes dont 63 souffrant d'anorexie mentale, la grossesse fut inopinée pour la moitié d'entre elles (contre 19 % chez les femmes non malades). Parmi ces 63 femmes, 24 % prirent le parti d'un avortement (contre 14 % chez les femmes non malades). Dans cette expérience, les cas de grossesses sont le plus souvent en rapport avec les situations suivantes : l’IMC avait augmenté, les apports alimentaires (et en matières grasses notamment) étaient acceptables, et l'hyperactivité physique avait significativement diminué (13).

Brinch affirme qu’après une longue période de suivi psychiatrique, l’ambivalence du désir d’enfant, voire parfois un déni de celui-ci chez les femmes qui ont un diagnostic de TCA, explique la différence de fertilité chez ces femmes par rapport à la population générale. Néanmoins, après avoir acquis un seuil d’amélioration symptomatique et psychologique, cette situation n’affecte pas leur capacité à concevoir une grossesse (14). Ces résultats suggèrent que si les TCA sont bien pris en charge, en particulier lorsque les questions de la féminité, de la sexualité et du désir d’enfant ont pu être abordées, ils ont d’autant moins de conséquences sur la fertilité (10).

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- 6 - 2.2. Particularités du parcours AMP

Globalement, la littérature internationale ne s’intéresse à la relation entre TCA et infertilité qu’en se référant presque exclusivement à une approche nutritionnelle. De ce fait, le traitement de l’hypofertilité des femmes souffrant de TCA, et notamment de recours aux techniques d’AMP, est peu abordé encore aujourd’hui. Ce manquement serait imputable d’une part à l’absence d’identification de ces troubles par les cliniciens, et d’autre part à l’usage par ces femmes, à une fréquence qui reste à préciser, des techniques d’AMP, afin de lever l’obstacle biologique imposé par leur pathologie. Selon certaines études à échantillons modestes, il est suggéré qu’entre 8 et 20% des femmes prises en charge par les centres d’AMP sont concernées, bien souvent à l’insu du personnel soignant (15)(16)(17). Sur une population de 66 femmes dans un parcours d’AMP, Stewart estime à 7,6% la prévalence de TCA actuel ou passé, et 16,7% celle de TCA subcliniques (stade d'une maladie - notamment à son début - dont les manifestations cliniques sont très atténuées ou pratiquement inexistantes) : prévalence deux à quatre fois supérieure à celle de la population générale (15). Selon une étude italienne menée sur 81 femmes prises en charge en AMP, 8% d’entre elles présentaient un TCA, 16% un trouble de l’adaptation, et 2% un état dépressif. Ces résultats mettent indéniablement l’accent sur la cumulation de facteurs de risque de ces femmes (16).

Les auteurs ont également émis qu’il existe des différences significatives sur les préoccupations autour de l’alimentation, du poids, et de la forme corporelle chez les patientes atteintes de TCA, comparativement aux autres femmes faisant aussi un parcours en AMP. Il convient de préciser que 76,4% de ces femmes n’avaient pas signalé l’existence des TCA ou de ces antécédents à l’équipe d’AMP (17).

Comme démontré précédemment, la prévalence de TCA chez les femmes sollicitant un parcours en AMP est deux à quatre fois supérieure à celle de la population générale, octroyant à ces données une importance remarquable.

De plus, ces travaux soulignent l’intérêt considérable du dépistage et de la prise en charge spécialisée des TCA, ainsi que la nécessité de sensibiliser les obstétriciens à cette problématique. Or, ce dépistage des TCA ou des antécédents de TCA au cours de la grossesse se heurte à un double obstacle : la non-divulgation des

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antécédents par les patientes, se conjuguant au déni des praticiens maintenant la pathologie alimentaire dans le non-dit (10).

3. Complications causées par les TCA 3.1. Des grossesses à risque

Depuis quelques années, on assiste à un essor considérable des recherches consacrées aux intrications entre grossesse et TCA. Cet élan a permis l’élaboration et la publication d’études portant sur des cohortes de patientes plus représentatives, encadrées par une méthodologie plus rigoureuse. Cet intérêt s’explique par l’augmentation de la prévalence des TCA, et notamment des formes subcliniques dans les sociétés occidentales. Cependant, il demeure difficile de mener des études prospectives, ceci pouvant s’expliquer en partie par le déni des troubles et le besoin de maîtrise des patientes anorexiques d’une part, et par le sentiment de honte souvent associé aux symptômes boulimiques d’autre part. Néanmoins, nous disposons tout de même d’un socle scientifique suffisant pour considérer les TCA maternels en période périnatale comme un véritable enjeu de santé publique. Ceci nous permettant de faciliter le repérage des complications obstétricales éventuelles de grossesses survenant chez des femmes présentant des TCA actuels ou passés, afin de définir des indicateurs d’un risque éventuel et de la nécessité d’une surveillance médicale accrue de ces grossesses (10).

3.2. Morbidité obstétricale et néonatale

Soulignons que, concernant les complications obstétricales dont pourraient être responsables les TCA, les résultats divergent. D’anciennes études de cas portant sur de petits effectifs retrouvaient une augmentation des complications obstétricales et fœtales : malformations fœtales, mort in utero, prématurité, petit poids de naissance. A contrario, certaines études d’une puissance supérieure retrouvent des grossesses se déroulant normalement et sans complication majeure (18)(19)(20)(21)(22). Manifestement, cette différence résiderait entre les TCA actuels, dont la morbidité obstétricale serait plus importante, et les TCA passés, dont l’issue obstétricale serait plus favorable (23)(24). Néanmoins, certaines données sont retrouvées de manière constante (25).

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Les femmes souffrant de TCA seraient, pendant leur grossesse, plus sujettes à l’hyperémèse gravidique (phénomène rare provoquant des vomissements incoercibles chez les femmes enceintes au cours des premiers mois de grossesse), souffriraient plus souvent d’anémie et de faible prise de poids (26).

À l’état potentiel de dénutrition maternel se joint une baisse du taux placentaire de 11-β-HSD (enzymes exerçant une action régulatrice sur le métabolisme du cortisol avant son accès aux récepteurs), ce qui perturberait la régulation des glucocorticoïdes et exposerait le fœtus à un taux plus élevé de cortisol maternel. Cela mimerait une réponse au stress qui, premièrement, s’associerait à une plus grande fréquence de petits poids de naissance et, deuxièmement, aurait des conséquences sur la régulation neurohormonale du stress par le fœtus et l’enfant, ainsi que sur son développement cognitif ultérieur [21]. De ce fait, Bulik mentionne le « cycle de risque » de l’anorexie maternelle. Il explique alors qu’une nutrition insuffisante de femmes enceintes déjà sous-alimentées peut produire des altérations métaboliques et des complications obstétricales qui (avec l’ajout d’autres facteurs associés), sont susceptibles de prédisposer leurs enfants à la survenue ultérieure de TCA (27).

Chez des femmes ayant connu une grande restriction alimentaire pendant le premier trimestre de leur grossesse, une plus grande fréquence d’anomalies de fermeture du tube neural a été décrite (28). Par ailleurs, des acidoses métaboliques hypochlorémiques ont été rapportées chez les nouveau-nés des mères en alcalose métabolique sévère en fin de grossesse (29).

Concernant les femmes souffrant d’une boulimie actuelle avec vomissements, elles présenteraient un risque accru de diabète gestationnel. Ce comportement serait responsable d’oscillations rapides de leur glycémie et d’un état d’hyperinsulinisme dont les effets sont méconnus aujourd’hui. Une des conséquences de ces phénomènes serait la macrosomie fœtale. De plus, les conduites purgatives causeraient également des déséquilibres hydroélectrolytiques et une plus grande fréquence des fausses couches et naissances prématurées (30)(23).

Globalement, naissances prématurées et pertes prénatales seraient plus fréquentes chez les femmes atteintes d’un TCA actuel (31)(32). Selon une étude, les femmes en surpoids et les femmes obèses ont un plus grand risque de perte fœtale

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que les femmes ayant un poids situé dans la norme (33). Une enquête rétrospective a comparé le taux de naissances prématurées entre un groupe de femmes enceintes souffrant de boulimie actuelle, et un autre groupe ayant des antécédents de boulimie : le taux de naissances prématurées était plus élevé chez le premier groupe de femmes que chez le deuxième (34). Une publication anglaise a trouvé que les femmes ayant un IMC préconceptionnel faible et une prise de poids insuffisante au cours de la grossesse présentaient un plus grand risque d’accouchement prématuré, en comparaison à des femmes de poids normal et à des femmes en surpoids (35). L’ensemble de ces données suggère que le risque de naissance prématurée varie en fonction du poids maternel préconceptionnel, du niveau d’activité du TCA, et de la prise de poids pendant la grossesse.

La donnée la plus constante serait celle du RCIU avec des PAG chez l’enfant (24)(17), qui seraient réversibles à 3 mois de vie. Ces PAG seraient en corrélation avec la prise de poids de la mère au cours de la grossesse, et son poids d’avant la conception (24).

Les femmes souffrant de TCA auraient tendance à consommer du tabac, potentialisant alors les facteurs de risque évoqués précédemment (36).

Enfin, il y aurait un taux plus élevé de césariennes chez les femmes anorexiques, dont le mécanisme est encore insuffisamment connu (37). Pour celles qui accouchent par les voies naturelles, les complications de l’épisiotomie seraient plus fréquentes (38).

Tous ces éléments incitent à identifier précocement ces femmes afin de les soutenir dans les remaniements nécessaires du comportement alimentaire pendant leur grossesse. Ceci passant par un accompagnement psychologique, diététique, la formulation d’explications claires concernant la croissance fœtale et l’impact d’une malnutrition maternelle, l’indication de repères concernant les modifications de la physiologie et de la morphologie maternelle pendant la grossesse. Sans oublier, surtout, un accompagnement des avatars douloureux de la rencontre de la mère avec l’enfant dans ce contexte (10).

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- 10 - 4. Impact psychique des TCA

4.1. Détresse psychologique

Adolescentes et jeunes femmes en âge de procréer sont le plus souvent concernées par les TCA. L’alliance des mécanismes psychopathologiques des TCA et de leurs effets biologiques (anovulation et aménorrhée en particulier) entraîne une limitation et une complexification du monde relationnel de ces femmes, des distorsions de leur rapport à la féminité, de leur vie familiale et de couple, de même qu’une inhibition de leur sexualité et une réduction de la fertilité. Rappelons que l’aménorrhée fut l’un des critères diagnostiques de l’anorexie mentale en phase active, selon le DSM-IV. La menstruation s’interrompt lorsque la perte pondérale atteint 10 à 15% du poids initial. Pendant le processus de rétablissement, lorsque le poids atteint 90% de l’IMC idéal, les règles réapparaissent avec des délais extrêmement variables. Cette aménorrhée peut persister au-delà de six mois à un an, malgré la restauration de la fonction gonadotrope, situation qui pourrait s’expliquer par la poursuite de problèmes alimentaires à bas bruit, notamment la sélection alimentaire, et par la persistance de difficultés psychologiques (10).

4.2. Évolution des troubles au cours de la grossesse

On pourrait imaginer qu'une grossesse aboutisse, chez la mère, à une diminution des symptômes du TCA. Dans une étude récente de 49 femmes nullipares précédemment diagnostiquées avec un TCA (24 anorexies mentales, 20 boulimies nerveuses, 5 avec trouble alimentaire non spécifié), 22 % ont eu une rechute vérifiée du trouble pendant la grossesse. Dans cette même étude, a été décrit que les femmes avec des TCA passés ou actuels avaient un plus grand risque de vomissements incoercibles durant la grossesse par rapport à un groupe témoin (26)(4).

Cependant, anorexie et boulimie sont fréquemment améliorées par l'état de grossesse, particulièrement au troisième trimestre, période dite « d'indulgence » apportant une résolution temporaire aux conflits internes, amélioration persistant quelques temps après l'accouchement. Dans le cas de l'anorexie stabilisée, c'est durant le post-partum que le risque de récidive du trouble est très élevé (jusqu'à 50%) (14). Très rapidement, la perte de la maîtrise du poids devient une source d'angoisse majeure chez la majorité des femmes anorexiques (11).

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Une enquête longitudinale de l’équipe de Micali suggère qu’au cours de la grossesse il y aurait une double évolution possible pour le TCA (39).

D’une part, une diminution des symptômes alimentaires et des préoccupations autour de l’apparence et du poids, en particulier chez les femmes boulimiques et chez les femmes ayant un TCA passé. Cette amélioration serait probablement en lien avec les préoccupations autour de la santé et du bien-être du bébé. Par ailleurs, de nos jours, les rondeurs féminines sont socialement valorisées pendant la grossesse sans être associées à l’idée d’un corps désirable, ceci pouvant rendre la prise de poids plus tolérable (40). Cette accalmie serait suivie d’une recrudescence des troubles dans la période du post-partum, dépassant le niveau symptomatique d’avant la conception. Néanmoins, cette amélioration du comportement alimentaire ne serait pas exempte d’une détresse psychologique associée aux modifications corporelles de la grossesse, avec des préoccupations persistantes autour du poids et de l’apparence corporelle, et la poursuite des stratégies de contrôle du poids par près de 15% des gestantes (41) entraînant une dépressivité. Pour certaines de ces femmes enceintes, la perception des mouvements fœtaux est inquiétante, relevant parfois de l’étrangeté, voire de la persécution intérieure et de la dysmorphophobie. Cette dernière est la préoccupation obsédante de difformité portant sur un aspect du corps que le sujet estime laid et inacceptable.

D’autre part, on pourrait assister à une aggravation du TCA, particulièrement chez les femmes souffrant d’un TCA actif au moment de la conception. Cette exacerbation du trouble serait, par conséquent, associée à une plus grande morbidité fœtale et obstétricale, en rapport avec la restriction alimentaire, les vomissements, l’utilisation de laxatifs et l’hyperactivité physique (39)(34). Ces situations sont liées à une importante morbidité psychiatrique, obstétricale et fœtale. Les témoignages de forums internet font part de l’expérience d’exacerbation des préoccupations autour du poids et de l’image du corps durant la grossesse, situation favorisant une rechute durant la période postnatale (40)(10).

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- 12 - 4.3. Modifications corporelles

4.3.1. La grossesse comme facteur de survenue des TCA

Un autre versant du problème doit être également considéré : la grossesse peut constituer un facteur de précipitation de TCA chez les femmes enceintes. Les études traitant de l’influence de la grossesse sur la survenue de TCA sont rares. De nombreux auteurs ont montré que la grossesse est une période de changements, de remaniements à la fois physiques et psychiques (42). D’après Hytten, une femme prend en moyenne 12,5 kilos pendant sa grossesse (43). Son corps se transforme considérablement, le ventre n’étant pas la seule partie à s’arrondir, toutes les autres parties lui rappelant sa féminité (hanches, poitrine, cuisses) devenant également plus voluptueuses. L’image du corps qu’elle a pu construire durant son adolescence va de nouveau être transformée. Les futures mères ne sont indéniablement pas insensibles à ces modifications corporelles (44).

Une étude a montré que 20 % des femmes considèrent leur poids et leur problème d’alimentation comme plus importants pendant la grossesse qu’avant, et que 9 % ont de sévères problèmes de frénésies alimentaires. De plus, la plupart sont ambivalentes sur le fait d’être pesées à chaque visite prénatale (45). Des perturbations au niveau des conduites alimentaires apparaissent chez de nombreuses femmes enceintes et sont souvent entendues et comprises comme une donnée culturelle (envie irrésistible de manger un produit bien particulier, nécessité de manger « pour deux »). Mais comment faire la différence entre des compulsions névrotiques et des « envies » reconnues par tous comme liées à l’état de grossesse ? La maternité et la grossesse peuvent effrayer les futures mères car elles éprouvent le sentiment de ne plus pouvoir contrôler leur corps, ou plus généralement, leur « nouvelle » vie (46).

4.3.2. Image du corps

L’image du corps est propre à chaque sujet. Elle se structure grâce au langage, et se réfère à un imaginaire intersubjectif marqué d’une dimension symbolique. L’image corporelle concerne l’attitude d’un individu envers son propre corps, en particulier son apparence.

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Le trouble de l’image corporelle se définit par une préoccupation exagérée par rapport à une partie du corps jugée insatisfaisante et produisant un mal-être cliniquement significatif qui peut s’accompagner d’une détérioration sociale, professionnelle ou d’autres domaines importants de l’activité de l’individu (Rosen, 1995). On évalue donc l’insatisfaction corporelle par une attention portée à l’apparence jusqu’à une préoccupation perturbant le fonctionnement du quotidien (47).

4.3.3. Image du corps et TCA

La dénégation de son corps propre s’associe à un refus de son aspect sexué. Des troubles perceptifs ainsi que des dysmorphophobies peuvent être présents. Les personnes atteintes de TCA perçoivent certaines parties de leur corps comme ayant une taille et un volume supérieur à la réalité notamment les hanches et les cuisses. Elles auraient l’impression que leur corps n’est pas attrayant, pensent que les autres personnes perçoivent la moindre imperfection et en profitent pour les juger en fonction de leur apparence (48)(47).

De manière générale, la grossesse peut être considérée comme une crise psychique, à l’instar de l’adolescence, véritable expérience de transformations corporelles, de changement de statut générationnel et de remaniement identitaire, liée au parcours du cycle de la vie. Ce passage peut favoriser, pour certaines femmes, un moment de désorganisation du fonctionnement psychique, affectif et relationnel, ayant des conséquences potentielles à distance de la naissance (49)(50). Comme mentionné précédemment, les rondeurs du ventre gravide et des seins, la relative lourdeur du corps, mais surtout les premières perceptions des mouvements fœtaux marquent véritablement le passage vers le régime psychique de la grossesse, signant ainsi l’entrée dans un moment de vulnérabilité pour la femme enceinte. Chez les femmes souffrant de TCA, ces modifications majeures et rapides du schéma corporel, ce bouleversement physiologique et psychologique sont susceptibles de réactiver certaines problématiques notamment au cours de l’investissement de l’image du corps et de la relation à l’alimentation (37).

Dans ce contexte, nombre de ces femmes vivent dans l’angoisse la perspective de la prise de poids et de l’allaitement (51). Par ailleurs, l’accès à la maternité pose les questions de l’autonomie/dépendance, de la séparation/abandon, de la

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différenciation/intrusion, et renvoie au rapport avec les images parentales. La grossesse est donc pour ces femmes une période de fragilité, dont la portée et les enjeux demeurent bien souvent méconnus de l’entourage et des soignants. Ainsi, une certaine réticence à aborder dans le milieu obstétrical la problématique des TCA et le manque des connaissances des professionnels à ce propos expliquent la fréquente absence de prise en charge adaptée de ces grossesses à risque somatique et psychique, pour la mère, pour l’enfant, et pour l’équilibre familial (10).

5. Post-partum

5.1. Dépression du post-partum

La préexistence de TCA constituerait probablement un facteur de risque de survenue d’une dépression du post-partum (22)(30)(34)(52)(53)(54)(55) atteignant un tiers de ces femmes, alors que la prévalence dans la population générale est de 10 à 15% (56)(57). Selon plusieurs études, on assisterait à une dégradation et une potentialisation de la symptomatologie anxiodépressive des femmes souffrant de TCA, entre le pré- et le postnatal (34)(37). Différentes hypothèses explicatives peuvent être formulées : sensibilité particulière aux modifications hormonales liées à l’accouchement et au post-partum, vulnérabilité aux troubles thymiques (avec une fréquente comorbidité), moindre support familial, vulnérabilité à l’expression des sentiments de détresse du bébé (pleurs, cris) et incapacité à y répondre de manière adéquate. Ces données s’avèrent singulièrement inquiétantes lorsque l’on tient compte du fait que 24% des enfants de mères ayant connu une dépression du post-partum auront des troubles précoces du développement, notamment des troubles de la régulation, du sommeil et de l’alimentation. Ils manifesteront également, avec une fréquence accrue, des troubles du comportement, des troubles externalisés et des troubles de l’attachement (57)(58)(59)(60). Ces descriptions révèlent un véritable enjeu de santé publique, reconnaissant cette population comme une population à haut risque, invitant à envisager des stratégies de prévention et à affiner les éléments prédictifs de décompensations dépressives en période périnatale (10).

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- 15 - 5.2. Parentalité

Les mères atteintes de TCA peuvent avoir plus de difficultés que d'autres pour alimenter leurs bébés et enfants en bas âge (61)(62), provoquant une croissance anormale de l'enfant (63). Une autre étude a montré que les mères primipares présentant un épisode de TCA au cours de la première année du post-partum exprimaient souvent des émotions négatives envers leurs bébés pendant les repas, rendant les sentiments des enfants plus négatifs, et les repas plus conflictuels (64)(4).

Selon Brinch, chez une fraction non négligeable de mères anorexiques (environ 20 % d'entre elles), la relation précoce mère-enfant tend à être perturbée par des préoccupations excessives concernant l'alimentation (14)(65). Ceci étant associé à un retard pondéral supérieur à deux déviations standards persistant au-delà de la première année. De plus, les mères souffrant de TCA tendent à adhérer avec rigidité au rythme de puériculture, particulièrement en ce qui concerne le nourrissage (66). Ce comportement serait le résultat d'un manque de confiance en leur capacité à reconnaître les signaux émis par leur bébé, mais également de la nécessité de contrôler le comportement de leur enfant, s'associant parfois à un déni des compétences du nourrisson. Quant à l'allaitement maternel, il est souvent interrompu, les mères craignant de ne pas avoir assez de lait et par conséquent de ne pas nourrir suffisamment leur enfant (surtout s'il s'agit d'une fille). Plus tardivement, l'alimentation demeure une source de conflits (65). La littérature comporte même quelques rares exemples de mères qui affament véritablement leur enfant (11).

Cependant, l’évolution des TCA maternels durant le post-partum fait l’objet d’un consensus dans la littérature scientifique : la dégradation symptomatique serait fréquente, qu’il s’agisse de TCA actuels ou passés, notamment pour les femmes boulimiques dont deux tiers connaîtraient des rechutes (30)(37). Certaines publications évoquent une plus grande tendance à allaiter chez ces patientes, comparé à la population générale, pratique qui serait liée dans certains cas à la nécessité de mincir et de nourrir son enfant sans s’exposer aux aliments, donc au risque de crise boulimique (51). Néanmoins, la plupart des publications évoquent une difficile mise au sein, des allaitements insuffisants et des arrêts précoces (10)(30)(38).

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Ajoutons que certains travaux sur la clinique des désordres alimentaires, notamment ceux de Lessana en 2002, ont particulièrement bien mis en évidence l’existence dans ces psychopathologies de liens douloureux, violents pour ne pas dire destructeurs existants entre mère et fille (67).

6. Prise en charge 6.1. Prévention

Toute patiente atteinte de TCA et ayant une vie sexuelle active doit, en l’absence de désir d’enfant, être prévenue du risque (même minime) de grossesse, et doit être informée des différentes possibilités contraceptives, afin d’appliquer celle qui correspond le mieux à son cas particulier.

Lors d’une consultation préconceptionnelle, les patientes atteintes de TCA et leurs familles devraient être informées des risques de complications psychologiques et somatiques. Si la patiente fait appel à des techniques d’AMP (induction de l’ovulation, insémination artificielle, fécondation in vitro), elle devra être mise en garde du risque de grossesse multiple. En effet, bien que les conséquences de ces approches soient peu connues de ces femmes, les grossesses multiples qu’elles provoquent peuvent être bien plus difficiles pour elles.

Les femmes enceintes avec des antécédents de TCA ou atteintes d’un TCA patent ou symptomatique nécessitent un suivi prénatal adapté pour assurer une nutrition et une croissance fœtales satisfaisantes. Elles requièrent une surveillance obstétricale et psychologique particulière pendant toute la grossesse et pendant la période du post-partum. Après la naissance, l’intervention précoce d’un psychiatre spécialisé dans la périnatalité auprès de la mère et de l’enfant peut être nécessaire, et le clinicien doit évaluer les difficultés pour nourrir le nouveau-né et orienter vers une thérapie si nécessaire (4).

Dans les formes graves, une prise en charge thérapeutique multidisciplinaire associant obstétricien, nutritionniste, et psychiatre pendant la grossesse est souhaitable. Il faut impérativement prendre en compte la fréquente comorbidité psychiatrique : troubles dépressifs, consommation et abus de toxiques, et parfois TOC. Il importe également de tenir compte de la vulnérabilité traumatique avec un rapport au corps et à la sexualité souvent perturbé. L'hospitalisation est même préconisée pour les femmes ne pouvant contrôler leurs conduites ou présentant des

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fluctuations pondérales trop importantes, ou encore lorsqu'il existe une prise de poids insuffisante.

La thérapeutique en psychiatrie périnatale s'organise dès la grossesse, période propice à la prévention. Ses moyens institutionnels d'intervention sont la psychiatrie de liaison, les lits et unités d'hospitalisation mère-bébé et des consultations spécialisées à domicile. Elle a pour objet la santé mentale de la mère, mais aussi le développement précoce de l'enfant. Les démarches préventives sont intégrées dans son action, notamment pour prévenir la récidive des troubles psychotiques et leur risque élevé de suicide et d'infanticide (mais aussi pour des pathologies moins sévères). L'importance de l'organisation d'un travail en réseau est primordiale (11).

6.2. Dépistage 6.2.1. Intérêt

On ne peut que souligner la rareté des travaux portant sur le thème « TCA et grossesse ». Il y a un véritable décalage entre l’intérêt porté à l’étude des TCA, spécifiquement pendant la période d’adolescence, et la question du « devenir mère » quand on a connu un tel passé. Or, les adolescentes ayant présenté des TCA, deviendront peut-être un jour mères, car cela devient de plus en plus possible. À la difficulté que présente la période de l’adolescence va ensuite s’ajouter la difficulté de la maternité qui s’annonce. Elle réactive les problématiques de l’image du corps, de l’identité sexuée et des choix identificatoires présentes à l’adolescence, cela, chez toutes les femmes (20), et tout particulièrement, chez celles ayant souffert ou souffrant de TCA. C’est pourquoi ces jeunes femmes vont représenter une population de futures mères vulnérables (68)(69) à laquelle les professionnels de la santé doivent être particulièrement attentifs. Dans un but de prévention, il s’agit notamment de se questionner sur l’impact de ces troubles, passés ou actuels, sur l’enfant, juste conçu ou déjà né, mais aussi sur l’influence de la grossesse en tant que mode d’entrée dans les TCA.

De plus, lorsqu’elles sont enceintes naturellement, le déni de leur pathologie explique que les TCA soient rarement évoqués en présence de l’obstétricien (12). Ce qui rend les troubles d’autant plus insidieux et pathogènes. Il est également vrai que les praticiens voient très rarement des femmes enceintes diagnostiquées

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spécifiquement comme anorexiques ou boulimiques. En revanche, ils reçoivent des femmes avec certains symptômes appartenant au diagnostic de TCA ou ayant eu une histoire de TCA. Classiquement, ces patientes sont regroupées sous la terminologie de « formes subcliniques de TCA » ou « TCA non spécifiés » (EDNOS). L’intérêt pour cette population est grandissant. En revanche, se pose le problème de se donner les moyens de les identifier.

La nécessité de s’intéresser à l’influence réciproque entre TCA et grossesse est donc évidente quand on connaît les risques sur le devenir du fœtus, sa naissance, et sur l’apparition d’éventuels TCA chez l’enfant (70) ou de tout autre désordre alimentaire (71). Tous les praticiens (sages-femmes, gynécologues obstétriciens, médecins généralistes, psychologues…) qui exercent dans le domaine de la périnatalité sont concernés. Il s’agit d’un moment important où le travail de prévention prend tout son sens puisque toutes les femmes enceintes sont en relation avec des professionnels de la santé. Selon Franko et Walton (72), la grossesse peut être le moment le plus propice pour une intervention, non seulement pour soulager la souffrance de la mère mais aussi pour diminuer le risque de danger pour le futur bébé et de réduire le risque de transmission intergénérationnelle des TCA de la mère à l’enfant (73)(74)(75). Mais l’une des principales difficultés, dans la réalisation de ce travail de prévention, est de les identifier dans une pratique clinique quotidienne (46).

6.2.2. Outil méthodologique

Actuellement, il est possible d’évaluer la présence de TCA chez les femmes enceintes de différentes façons (76)(77). Premièrement, en posant des questions sur la régularité des cycles menstruels et la présence passée de périodes d’aménorrhée ; d’autre part, en évaluant de façon régulière le poids pendant la grossesse ; ou encore en posant des questions plus spécifiques telles que « est-ce que cela vous dérange d’être pesée avant chaque visite prénatale ? », « comment vivez-vous votre prise de poids ? », « comment vivez-vous les transformations de votre corps qui ont eu lieu depuis que vous êtes enceinte ? ». En fonction des réponses à ces précédentes questions, les consultants peuvent pousser leur investigation, en les questionnant sur l’origine de la perte ou du gain de poids, sur leur histoire de TCA, sur l’occurrence de leurs restrictions alimentaires ou leurs périodes de boulimie, et leurs stratégies

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de compensation. Toutefois, aucune investigation n’est menée de façon systématique (46).

Le SCOFF de Morgan est un instrument de screening permettant le dépistage en population générale des TCA [Annexe IV]. Il est important toutefois de souligner l’absence d’outils de dépistage des TCA dans une population de femmes enceintes. C’est un questionnaire composé de 5 items qui renvoient chacun à une dimension symptomatologique présente dans les TCA [Annexe V]. Les femmes répondent par oui ou non. Un « oui » se cote par 1 point. Un score de 2 points sur 5, ou plus, indique une probabilité d'anorexie ou de boulimie avec une sensibilité à 100% et une spécificité à 87,5%. Le taux de faux positifs étant de 12,5%. L'intérêt de ce questionnaire est justifié par sa faisabilité et sa compréhension, ne nécessitant pas d'experts (78)(79).

Ce questionnaire a été étalonné en Espagne et au Japon. La version française présentée ici [Annexe VI] a été élaborée en confrontant les traductions de plusieurs chercheurs en psychologie de même langue native et maîtrisant l’anglais, et a été recorrigée par une traductrice. Une étude préalable a consisté à adapter le SCOFF à une population de femmes enceintes. Compte tenu d’un intérêt pour les changements de conduites alimentaires durant la grossesse, il s’est posé la question de la nécessité de distinguer deux périodes (avant et depuis la grossesse). Les cinq questions de cette version adaptée sont donc relatives aux changements de conduites alimentaires que les femmes ressentent depuis le début de la grossesse (47).

Lisa Paterne, sage-femme, a proposé d’établir un profil type de patientes atteintes de TCA au travers d’une étude rétrospective menée auprès de 200 accouchées à la maternité du centre hospitalier du Mans, élaborée dans son mémoire de fin d’étude. D’après les résultats qu’elle a obtenus, les femmes atteintes de TCA seraient majoritairement fumeuses (plus d’une femme sur deux), en surpoids pour les patientes boulimiques, et plus sujettes à des nausées tout au long de leur grossesse (mais en présenteraient moins au premier trimestre). Ces femmes se trouveraient mieux dans leur corps propre pendant la grossesse, moins épanouies et moins heureuses que les autres, et enfin plus nerveuses et trop rondes par rapport aux femmes non à risque. Leur principale préoccupation serait le bébé (80). Par ailleurs, elles seraient plus réceptives aux messages de santé (47).

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RECHERCHE

Problématique et hypothèse

La problématique qui guide notre travail de recherche est la suivante : « Comment les professionnels de santé prennent-ils en charge les femmes enceintes atteintes de troubles des conduites alimentaires ? »

Pour répondre à cette problématique, nous posons l’hypothèse que les professionnels ont conscience que la prise en charge de ces femmes est spécifique, notamment par les risques obstétricaux et psychologiques que les troubles des conduites alimentaires engendrent durant la grossesse et le postpartum.

L’objectif de cette étude est de mettre en lumière quels points précis pourraient être éventuellement améliorés : la formation des professionnels concernant les femmes enceintes atteintes de TCA, d’un point de vue obstétrical et psychologique ? La mise en place d’éléments de prise en charge plus adaptés aux patientes atteintes de ces troubles ? Dans le but de pallier le défaut d’identification de ces cas ou le maintien du trouble alimentaire dans le non-dit par les cliniciens, ainsi que la dénégation ou la non-divulgation par ces femmes de la particularité de leurs conduites alimentaires.

Méthodologie

La démarche a été celle d’une étude pluridisciplinaire. L’outil employé a été la diffusion d’un questionnaire informatique adressé aux professionnels de santé adhérant au réseau de périnatalité de Haute-Normandie ; plus particulièrement les sages-femmes, gynécologues obstétriciens, et médecins généralistes. Le but étant d’avoir un reflet des connaissances et pratiques des professionnels concernés de la région qui soit le plus global possible. Cette étude est prospective et descriptive.

Ce questionnaire était composé de 10 questions, dont 9 questions à choix multiples (proposant chacune le choix entre 5 items) évaluant les connaissances théoriques des répondants, et une question ouverte leur permettant d’exprimer librement leurs ressentis à propos du questionnaire et du sujet de notre travail. Nous l’avons envoyé sous format informatique via le logiciel « Google Forms » directement sur les boîtes e-mails des 1253 membres du réseau de périnatalité de l’Eure et de la Seine Maritime, sur la période du 15 novembre 2016 au 28 février 2017. Nous avons récupéré 136 questionnaires remplis [Annexe VII].

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- 21 -

De plus, après avoir terminé le questionnaire, les répondants étaient redirigés vers un lien internet sur lequel nous avions hébergé une brochure explicative concernant les TCA en périnatalité sous format PDF, établie par nos soins. Dans ce guide informatif, ils pouvaient y trouver les réponses aux questions posées dans le questionnaire qu’ils venaient de remplir [Annexe VIII].

Perspective de l’étude

L’intérêt est de sensibiliser les professionnels aux retentissements considérables causés par les TCA, et de leur donner des outils qui leur permettraient d’abord de dépister cette population particulière, puis de les prendre en charge de manière adaptée. Cette étude serait également propice à la mise en place d’actions de prévention en Santé Publique, afin que les femmes souffrant de TCA se sentent soutenues, et qu’elles reconnaissent l’existence de leurs troubles.

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RESULTATS

1. Question 1 : Quelle profession exercez-vous ?

Dans les 136 répondants au questionnaire, 34% étaient des sages-femmes (soit 46 répondants au questionnaire étaient sages-femmes sur le total de 136 répondants), 11% étaient des médecins gynécologues/obstétricien(nes) (soit 15), 24% étaient des médecins généralistes (soit 33), et 31% se situaient dans la catégorie « autre profession » (soit 42).

Dans les 42 répondants se situant dans « autre profession », 8 d’entre eux étaient infirmières puéricultrices (19%), 7 étaient pédiatres (17%), 6 étaient psychologues (14%), 4 étaient orthophonistes (10%), 3 étaient diététiciennes (7%), 2 étaient médecins psychiatres (5%), 2 étaient conseillère en lactation (5%) ; puis ont également répondu 1 diabétologue (2%), 1 kinésithérapeute (2%), 1

34% 11% 24%

31%

Figure 1 : Professions principales

Sage-femme Médecin gynécologue/obstétricien(ne) Médecin généraliste Autre Infirmière puéricultrice Pédiatre Psychologue Orthophoniste Diététicienne Médecin psychiatre Conseillère en lactation Diabétologue Kinésithérapeute Kinésithérapeute pédiatrique Ostéopathe Chirurgien pédiatre Auxiliaire de puériculture Radiologue échographiste Responsable TISF Sexologue Infirmière 0% 2% 4% 6% 8% 10% 12% 14% 16% 18% 20%

Figure 2 : Autres professions

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kinésithérapeute en pédiatrie (2%), 1 ostéopathe (2%), 1 chirurgien pédiatre (2%), 1 auxiliaire de puériculture (2%), 1 radiologue échographiste (2%), 1 responsable TISF (2%), 1 sexologue (2%) et 1 infirmière (2%).

2. Nombre de bonnes réponses aux questions

75 personnes ont correctement répondu à la question 4, soit 55% ; 75 personnes ont correctement répondu à la question 8, soit 55% ; 73 personnes ont correctement répondu à la question 7, soit 54%.

32 personnes ont correctement répondu à la question 6, soit 24% ; 28 personnes ont correctement répondu à la question 3, soit 21% ; 27 personnes ont correctement répondu à la question 9, soit 20% ; 25 personnes ont correctement répondu à la question 2, soit 18% ; 11 personnes ont correctement répondu à la question 5, soit 8%.

3. Question 2 : Concernant le diagnostic d’anorexie mentale 3.1 Professions principales 18% 21% 55% 8% 24% 54% 55% 20%

Figure 3 : Toute profession confondue

Question 2 Question 3 Question 4 Question 5 Question 6 Question 7 Question 8 Question 9 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60%

Sages-femmes Médecins G/O Médecins généralistes

Autre

Figure 4 : 25 bons répondants (18%)

(31)

- 24 -

25 professionnels ont correctement répondu à la question n°2, toutes professions confondues, soit 18% de bons répondants.

Concernant les sages-femmes, 5 y ont répondu correctement. Parmi le groupe « sages-femmes », 11% d’entre elles ont répondu correctement. Parmi l’ensemble des bons répondants toutes professions confondues, 20% étaient des sages-femmes.

Concernant les médecins gynécologues/obstétriciens, 3 y ont répondu correctement. Parmi le groupe « médecins G/O », 20% d’entre eux ont répondu correctement. Parmi l’ensemble des bons répondants toutes professions confondues, 12% étaient des médecins gynécologues/obstétriciens.

Concernant les médecins généralistes, 12 y ont répondu correctement. Parmi le groupe « médecins généralistes », 36% d’entre eux ont répondu correctement. Parmi l’ensemble des bons répondants toutes professions confondues, 48% étaient médecins généralistes.

Concernant les autres professions, 5 y ont répondu correctement. Parmi le groupe « autre », 12% d’entre eux ont répondu correctement. Parmi l’ensemble des bons répondants toutes professions confondues, 20% se situaient dans « autres professions ».

3.2 Autres professions

Nous exploiterons les professions d’infirmière puéricultrice, pédiatre et psychologue.

Parmi le groupe « autres professions », aucun psychologue ni pédiatre n’a répondu correctement à la question. 1 infirmière puéricultrice a correctement répondu, soit 13% d’entre elles, soit 4% parmi l’ensemble des bons répondants.

0% 2% 4% 6% 8% 10% 12% 14% Psychologues

Pédiatres Infirmières puéricultrices

Figure 5 : Autres professions

(32)

- 25 -

4. Question 3 : Concernant le diagnostic de boulimie nerveuse 4.1 Professions principales

16 sages-femmes ont répondu correctement soit 35% d’entre elles. Parmi l’ensemble des bons répondants toutes professions confondues, 57% étaient des sages-femmes.

1 seul gynécologue-obstétricien a répondu correctement, soit 7% d’entre eux. Parmi l’ensemble des bons répondants toutes professions confondues, 4% étaient des médecins gynécologues/obstétriciens.

4 médecins généralistes ont répondu correctement, soit 12% d’entre eux. Parmi l’ensemble des bons répondants toutes professions confondues, 14% étaient médecins généralistes.

7 « autres professions » ont répondu correctement, soit 17% d’entre eux. Parmi l’ensemble des bons répondants toutes professions confondues, 25% se situaient dans « autres professions ».

4.2 Autres professions 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60%

Sages-femmes Médecins G/O Médecins généralistes Autre

Figure 6 : 28 bons répondants (21%)

Parmi le groupe Parmi l'ensemble

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% Psychologues

Pédiatres Infirmières puéricultrices

Figure 7 : Autres professions

(33)

- 26 -

3 psychologues ont correctement répondu, soit 50% d’entre eux, et 11% parmi l’ensemble des bons répondants.

1 pédiatre a correctement répondu, soit 14% d’entre eux, et 4% parmi l’ensemble des bons répondants.

1 infirmière puéricultrice a correctement répondu, soit 13% d’entre elles, et 4% parmi l’ensemble des bons répondants.

5. Question 4 : Concernant le lien entre TCA et grossesse 5.1 Professions principales

26 sages-femmes ont répondu correctement, soit 57% d’entre elles. Parmi l’ensemble des bons répondants toutes professions confondues, 35% étaient des sages-femmes.

12 gynécologues/obstétricien(nes) ont répondu correctement, soit 80% d’entre eux. Parmi l’ensemble des bons répondants toutes professions confondues, 16% étaient des médecins gynécologues/obstétriciens.

22 médecins généralistes ont répondu correctement, soit 67% d’entre eux. Parmi l’ensemble des bons répondants toutes professions confondues, 29% étaient médecins généralistes.

15 « autres professions » ont répondu correctement, soit 36% d’entre eux. Parmi l’ensemble des bons répondants toutes professions confondues, 20% se situaient dans « autres professions ».

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Sages-femmes Médecins G/O Médecins généralistes Autre

Figure 8 : 75 bons répondants (55%)

(34)

- 27 - 5.1 Autres professions

3 psychologues ont correctement répondu, soit 50% d’entre eux, et 4% parmi l’ensemble des bons répondants.

2 pédiatres ont correctement répondu, soit 29% d’entre eux, et 3% parmi l’ensemble des bons répondants.

1 infirmière puéricultrice a correctement répondu, soit 13% d’entre elles, et 1% parmi l’ensemble des bons répondants.

6. Question 5 : Concernant les complications obstétricales, selon vous, les TCA sont associés à une fréquence plus élevée

6.1 Professions principales

1 seule sage-femme a répondu correctement, soit 2% d’entre elles. Parmi l’ensemble des bons répondants toutes professions confondues, 9% étaient des sages-femmes. 0% 10% 20% 30% 40% 50%

Sages-femmes Médecins G/O Médecins généralistes

Autre

Figure 10 : 11 bons répondants (8%)

Parmi le groupe Parmi l'ensemble 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60%

Psychologues Pédiatres Infirmières puéricultrices

Figure 9 : Autres professions

(35)

- 28 -

2 gynécologues/obstétricien(nes) ont répondu correctement, soit 13% d’entre eux. Parmi l’ensemble des bons répondants toutes professions confondues, 18% étaient des médecins gynécologues/obstétriciens.

3 médecins généralistes ont répondu correctement, soit 9% d’entre eux. Parmi l’ensemble des bons répondants toutes professions confondues, 27% étaient médecins généralistes.

5 « autres professions » ont répondu correctement, soit 12% d’entre eux. Parmi l’ensemble des bons répondants toutes professions confondues, 45% se situaient dans « autres professions ».

6.2 Autres professions

Ni psychologue, ni pédiatre, ni infirmière puéricultrice n’a correctement répondu à la question.

7. Question 6 : Concernant les complications fœtales/néonatales, selon vous, les TCA sont associés à une fréquence plus élevée

7.1 Professions principales 0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45%

Sages-femmes Médecins G/O Médecins généralistes Autre

Figure 12 : 32 bons répondants (24%)

Parmi le groupe Parmi l'ensemble 0% 20% 40% 60% 80% 100% Psychologues

Pédiatres Infirmières puéricultrices

Figure 11 : Autres professions

(36)

- 29 -

6 sages-femmes ont répondu correctement, soit 13% d’entre elles. Parmi l’ensemble des bons répondants toutes professions confondues, 19% étaient des sages-femmes.

6 gynécologues/obstétricien(nes) ont répondu correctement, soit 40% d’entre eux. Parmi l’ensemble des bons répondants toutes professions confondues, 19% étaient des médecins gynécologues/obstétriciens.

9 médecins généralistes ont répondu correctement, soit 27% d’entre eux. Parmi l’ensemble des bons répondants toutes professions confondues, 28% étaient médecins généralistes.

11 « autres professions » ont répondu correctement, soit 26% d’entre eux. Parmi l’ensemble des bons répondants toutes professions confondues, 34% se situaient dans « autres professions ».

7.2 Autres professions

2 psychologues ont correctement répondu, soit 33% d’entre eux, et 6% parmi l’ensemble des bons répondants.

Aucun pédiatre n’a correctement répondu à la question.

1 infirmière puéricultrice a correctement répondu, soit 13% d’entre elles, et 3% parmi l’ensemble des bons répondants.

0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% Psychologues

Pédiatres Infirmières puéricultrices

Figure 13 : Autres professions

(37)

- 30 -

8. Question 7 : Concernant la grossesse chez les femmes présentant un TCA

8.1 Professions principales

20 sages-femmes ont répondu correctement, soit 43% d’entre elles. Parmi l’ensemble des bons répondants toutes professions confondues, 27% étaient des sages-femmes.

11 gynécologues/obstétricien(nes) ont répondu correctement, soit 73% d’entre eux. Parmi l’ensemble des bons répondants toutes professions confondues, 15% étaient des médecins gynécologues/obstétriciens.

17 médecins généralistes ont répondu correctement, soit 52% d’entre eux. Parmi l’ensemble des bons répondants toutes professions confondues, 23% étaient médecins généralistes.

25 « autres professions » ont répondu correctement, soit 60% d’entre eux. Parmi l’ensemble des bons répondants toutes professions confondues, 34% se situaient dans « autres professions ».

8.2 Autres professions

0% 20% 40% 60% 80% 100% Psychologues

Pédiatres Infirmières puéricultrices

Figure 15 : Autres professions

Parmi l'ensemble Parmi le groupe 0%

20% 40% 60% 80%

Sages-femmes Médecins G/O Médecins généralistes Autre

Figure 14 : 73 bons répondants (54%)

(38)

- 31 -

5 psychologues ont correctement répondu, soit 83% d’entre eux, et 7% parmi l’ensemble des bons répondants.

4 pédiatres ont correctement répondu, soit 57% d’entre eux, et 5% parmi l’ensemble des bons répondants.

3 infirmières puéricultrices ont correctement répondu, soit 38% d’entre elles, et 4% parmi l’ensemble des bons répondants.

9. Question 8 : Concernant les TCA et le post-partum 9.1 Professions principales

18 sages-femmes ont répondu correctement, soit 39% d’entre elles. Parmi l’ensemble des bons répondants toutes professions confondues, 24% étaient des sages-femmes.

12 gynécologues/obstétricien(nes) ont répondu correctement, soit 80% d’entre eux. Parmi l’ensemble des bons répondants toutes professions confondues, 16% étaient des médecins gynécologues/obstétriciens.

20 médecins généralistes ont répondu correctement, soit 61% d’entre eux. Parmi l’ensemble des bons répondants toutes professions confondues, 27% étaient médecins généralistes.

25 « autres professions » ont répondu correctement, soit 60% d’entre eux. Parmi l’ensemble des bons répondants toutes professions confondues, 33% se situaient dans « autres professions ».

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Sages-femmes Médecins G/O Médecins généralistes Autre

Figure 16 : 75 bons répondants (55%)

(39)

- 32 - 9.2 Autres professions

3 psychologues ont correctement répondu, soit 50% d’entre eux, et 4% parmi l’ensemble des bons répondants.

6 pédiatres ont correctement répondu, soit 86% d’entre eux, et 8% parmi l’ensemble des bons répondants.

2 infirmières puéricultrices ont correctement répondu, soit 25% d’entre elles, et 3% parmi l’ensemble des bons répondants.

10. Question 9 : Concernant le repérage et l’accompagnement des TCA chez les femmes enceintes

10.1 Professions principales

5 sages-femmes ont répondu correctement, soit 11% d’entre elles. Parmi l’ensemble des bons répondants toutes professions confondues, 19% étaient des sages-femmes. 0% 10% 20% 30% 40% 50%

Sages-femmes Médecins G/O Médecins généralistes Autre

Figure 18 : 27 bons répondants (20%)

Parmi le groupe Parmi l'ensemble 0% 20% 40% 60% 80% 100% Psychologues

Pédiatres Infirmières puéricultrices

Figure 17 : Autres professions

(40)

- 33 -

7 gynécologues/obstétricien(nes) ont répondu correctement, soit 47% d’entre eux. Parmi l’ensemble des bons répondants toutes professions confondues, 26% étaient des médecins gynécologues/obstétriciens.

5 médecins généralistes ont répondu correctement, soit 15% d’entre eux. Parmi l’ensemble des bons répondants toutes professions confondues, 19% étaient médecins généralistes.

10 « autres professions » ont répondu correctement, soit 24% d’entre eux. Parmi l’ensemble des bons répondants toutes professions confondues, 37% se situaient dans « autres professions ».

10.2 Autres professions

Aucun psychologue n’a correctement répondu à la question.

2 pédiatres ont correctement répondu, soit 29% d’entre eux, et 7% parmi l’ensemble des bons répondants.

1 seule infirmière puéricultrice a correctement répondu, soit 13% d’entre elles, et 4% parmi l’ensemble des bons répondants.

0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% Psychologues

Pédiatres Infirmières puéricultrices

Figure 19 : Autres professions

Figure

Figure 1 : Professions principales
Figure 3 : Toute profession confondue
Figure 5 : Autres professions
Figure 7 : Autres professions
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