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Rapport annuel 2001

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Rapport annuel 2001

. Inra

To cite this version:

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SOMMAIRE

EDITORIAL

PAGE 5

Bertrand Hervieu, président

et Marion Guillou, directrice générale

L’INRA AUJOURD’HUI

PAGE 6

PANORAMA 2001

PAGE 8

Événements 2001

Quelques résultats de recherche

ORIENTATIONS 2001-2004

PAGE 3 0

Cinq priorités de recherche

Les partenariats

HOMMES, FEMMES, MOYE NS

PAGE 58

(5)
(6)

L’INRA et ses agents s’investissent au quotidien dans leurs missions :

qualité de la recherche, création et diffusion de connaissances,

partici-pation à la formation, contribution à l’innovation et appui à l’expertise

publique, concours actif aux débats de société. Celles-ci s’inscrivent

dans les domaines privilégiés que sont l’agriculture durable,

l’environ-nement et les territoires, l’alimentation. Par les regards concis portés

aux différents aspects de l’activité de l’Institut, ce rapport 2001 en

présente l’étendue et la diversité. Il témoigne de la richesse du

déve-loppement de notre organisme au service de la science et de la société.

À différentes échelles, les transformations engagées préfigurent l’INRA

de demain. Tant au sein de l’Institut qu’avec nos partenaires, nos

liens s’intensifient. Pluridisciplinarité et démarches intégratives, unités

mixtes, ouverture du partenariat en région, avec les professionnels et les

associations, participent au renouvellement de nos approches. La

créa-tivité et la réussite de la recherche ne sont jamais aussi fortes que quand

elles sont partagées.

De même, le rayonnement européen et international de l’Institut se

renforce. Si l’ouverture à l’Europe est certainement une nécessité pour

l’INRA, elle est aussi la source d’un développement plus structuré et

durable de notre activité. D’ores et déjà, de nombreux chercheurs

et équipes s’y engagent. Ils participent ainsi à la construction de cet

espace européen de la recherche agronomique à laquelle notre

orga-nisme est vivement appelé à contribuer.

Un grand organisme de recherche publique finalisée comme le nôtre se

doit d’être au rendez-vous en devançant le changement. Notre présent

reste l’enclume sur laquelle se forge l’avenir…

Bertrand Hervieu Marion Guillou

Président Directrice générale

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Cinq priorités de recherche

L’institut a défini cinq axes de recherche prioritaires :

– L’environnement et l’espace rural : l’INRA consacre plus de 20 % de ses moyens à l’étude des écosystèmes cultivés, fores-tiers et naturels ;

– L’alimentation humaine et la sécurité des aliments : entre 2001 et 2004, l’INRA va augmenter de 40 % les moyens qu’il consacre à la nutrition humaine et aux relations entre l’alimenta-tion et la santé ;

– La biologie « intégrative » : l’I NRA va renforcer sa capacité de recherche pour la connaissance des génomes, des organis -mes complets et des populations, tant végétaux qu’animaux ; – La « bio-informatique » : cette nouvelle discipline doit répon-dre à l’accroissement extraordinaire de la quantité de données produites par la génomique, par les sciences de l’environne-ment ou par l’épidémiologie ;

– Les sciences sociales : l’INRA renforce ses recherches sur la compréhension du monde rural pour fournir aux acteurs pri-vés et publics des informations qui les aident à étayer leurs décisions.

Une politique de partenariat active

L’INRA souhaite renforcer sa politique de partenariat avec les organismes de recherche, avec l’enseignement supérieur (uni-versités, écoles doctorales, enseignement supérieur agrono-mique), avec les acteurs socio-économiques, par des actions d’appui au développement agricole et de soutien à l’innovation technologique.

Seul institut de recherche aussi largement implanté en région (74% de ses effectifs sont en province), l’INRA contribue activement à l’animation scientifique et au développement éco-nomique local.

UN INSTITUT DE RECHERCHE

FINALISEE

Initialement centrées sur la production agricole, les rech e r ches de l ' INRA ont connu un élargissement continu qui a concerné tout d’abord la transformation des produits et l'organisation du secteur a g r o a l i m e n taire, puis s’est étendu aux questions liées à l'environ-nement, à l’alimentation (qualité des produits, valeur nutritionnelle et sécurité des aliments) et à la gestion des territoires. Aujourd’hui, les rech e r ches à l’INRA s’organisent autour de six axes : – améliorer le cadre de vie, préserver l’environnement et pro-duire durablement ;

– améliorer l’alimentation humaine, préserver la santé des consommateurs et comprendre leurs comportements ; – diversifier les produits issus de l’agriculture et leurs usages, améliorer leur compétitivité ;

– développer les stratégies génériques pour la connaissance du vivant,

– adapter les espèces, les pratiques et les systèmes de pro-duction à des contextes changeants ;

– éclairer la décision des acteurs publics et privés, comprend-re leurs organisations, en dégager les significations.

ORIENTATIONS 2001-2004

Organisme d’excellence largement présent et reconnu aux niveaux européen et international, l’INRA se doit aujourd’hui de relever des défis scientifiques, des défis liés à la profonde muta-tion de l’agriculture et des défis issus de la demande de la socié-té. Pour ce faire, l’Institut s’est doté d’un plan d’action stratégique se déclinant en priorités de rech e r che et en partenariats.

L’ INR A

AUJO URD ’ HUI

Créé en 1946, l’Institut national de la recherche agronomique est un établissement public

à caractère scientifique et technologique, placé sous la double tutelle des ministères chargés

de la Recherche et de l’Agriculture. Œuvrant au service de l’intérêt public, il est chargé de

produire des connaissances scientifiques, principalement dans les domaines de l’agriculture,

de l’alimentation et de l’environnement, de contribuer à l’innovation, à l’expertise, à la

forma-tion, à la diffusion de la culture scientifique et technique, ainsi qu’au débat science/société.

(8)

Un positionnement résolument européen

L’INRA se veut être le fer de lance de la construction de l’espa-ce européen de la recherche. Cet engagement se traduit notamment par un rapprochement accru avec ses principaux partenaires européens.

Une présence internationale

L’INRA mène une politique de coopération et d’échanges inter-nationaux. Chaque année, plus de 4000 missions ont lieu dans une centaine de pays, conduisant notamment à la construction d’un espace méditerranéen de la recherche agronomique et au renforcement des liens avec des puissances agricoles émer-gentes (Chine, Inde, Brésil…).

Un dialogue permanent science-société

L’INRA s’engage pour établir un dialogue responsable et citoyen entre la recherche et la société. En toute transparence, il souhaite expliquer les applications de la science, leur évalua-tion et leur suivi. C’est pourquoi l’institut prend une part active aux débats citoyens dans le cadre de manifestations grand public ou professionnelles.

Une adaptation de son organisation

L’INRA enfin s’engage à poursuivre la modernisation de son management. De nouvelles directions et missions d’appui à la recherche ont été mises en place avec pour objectif de mieux répondre aux attentes des différents niveaux de l’institut.

Vue aérienne de la station de Nouzilly, près de Tours.

L’INRA est organisé en 17 départements de re c h e rche

et 21 centres régionaux.

Il comprend 468 unités : 257 unités de re c h e rche

(dont 128 associées à d’autres organismes), 80 unités

expérimentales et 131 unités d’appui et de serv i c e .

Son effectif est de 8700 agents – 4100 chercheurs

et ingénieurs et 4600 techniciens et administratifs –

mais l’Institut accueille au total près de

11 000 personnes grâce à une politique forte vis-à-vis

des doctorants, des chercheurs étrangers

et des stagiaire s .

(9)
(10)

PANORAMA

2001

(11)

JANVIER

Publication du document d’orientation « 2001-2004 : Évoluer vers l’INRA du futur » : l’Institut y énonce un programme d’actions stratégiques à mener pour rele-ver les nouveaux défis scientifiques, sociétaux et internationaux.

La filiale à 100 % de l’INRA Agronomie Transfert et Innovation SA est créée le 3 janvier. Marion Guillou en assure la présidence, Daniel Vermeire la direction générale.

Le 26 janvier, l’INRA crée le GIS « Territoires ruraux sensibles dans le Massif central » avec le Cemagref, l’Engref, l’Enitac et les universités de C l e r m o n t - Ferrand, de Limoges et de Saint-Etienne.

Accord de jumelage avec l’Institut natio-nal de recherche agronomique tunisien (INRAT).

Accord général de coopération avec l’université d’Illinois, Urbana-Champaign.

FÉVRIER

Au Salon international de l’agriculture, l’INRA propose au public de pénétrer au cœur de la vie d’un laboratoire de géno-mique. Sur le stand, les visiteurs peuvent examiner une plante modèle, Arabidopsis thaliana, assister à l’extraction de l’ADN d’un oignon et questionner les ch e r-cheurs tant sur leurs résultats que sur leurs démarches.

En parallèle, l’INRA organise un colloque sur l’ESB et publie une brochure sur la génomique végétale, qui sera largement distribuée auprès des enseignants. Pour toutes ces actions, l’INRA se voit décerner le grand prix de la communica-tion par les organisateurs du salon.

MARS

L’INRA et des partenaires scientifiques anglais et néerlandais créent un consor-tium pour la sécurité sanitaire des ali-ments (SAFE) au service des institutions européennes. Objectif : fournir une infor-mation scientifique critique en toute indé-pendance vis-à-vis des gouvernements et des professionnels.

Le 5 mars, création du GIS « Peuplier » avec le Cemagref et l’Afocel.

Le 9 mars, au Centre d’Orléans, Marion Guillou signe la convention constitutive du GIS « Sol » avec l’Ademe, les minis-tères de l’Agriculture, de l’Environnement, et l’Institut français de l’environnement. Le 27 mars, Bertrand Hervieu et Alain Rousset, président du Conseil régional d ’A q u i taine, inaugurent la plate-forme e x p é r i m e n tale de Bordeaux-Pierroton des-tinée à suivre la qualité des bois de stoc-kage et les conséquences sur l’environne-ment. Le projet est soutenu par l’Etat et la Région Aquita i n e .

Commencée par la publication du document d’orientation de

l’Institut, l’année 2001 s’achève par la signature du contrat d’objectifs

avec les ministères de tutelle. Par ce contrat, l’INRA fixe cinq grandes

priorités de recherche, accentue sa politique de partenariat, se

posi-tionne comme acteur majeur de l’espace européen de la rech e r che et

établit des liens avec la plupart des puissances agricoles mondiales.

Enfin l’Institut affirme sa volonté de participer activement au débat

citoyen sur la science.

ÉVÉNEMENTS

2001

PANORAMA

2001

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AVRIL

Le 12 avril, le conseil d’administration de l ’ INRA vote le nouveau statut de Génoplante, afin de séparer les gestions de la recherche et de la propriété indus-trielle, de mieux garantir l’accès des pro-ducteurs européens aux résultats ainsi que l’intérêt du service public.

Créée deux ans auparavant, Génoplante a pour objectif l’amélioration génétique des espèces cultivées en France. Génoplante associe recherche publique (INRA, CNRS, Cirad, IRD) et partenaires privés (Aventis, Biogemma, Bioplante). Du 24 au 26 avril, l’INRA est au Salon Agrofood-Tech à Pékin, avec le Cirad et la Maison française de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Dans le cadre de la coopération entre les ministères de l’Agriculture français et chinois, l’accent est mis sur le savoir-faire français en viti-culture et vinification.

Accord de coopération avec l’Institut national d’investigation agronomique (INIA) portuguais.

Programme de coopération avec le ministère de l’Agriculture, de la Forêt et de la Pêche du Japon.

MAI

Les 14 et 15 mai, la Tétrapartite réunit les institutions agronomiques des Eta t s - U n i s , du Canada, du Royaume-Uni et de la France à Cambridge (RU). Il en ressort une convergence forte sur les priorités de r e ch e r che au sein de chaque institution. Les 14 et 15 mai, l’INRA et l’académie des Sciences agricoles de Russie orga-nisent un séminaire « Recherche agrono-mique et décision publique » à Moscou. Les 17 et 18 mai, à Lisbonne, la 15e

réunion annuelle d’Euragri confirme les priorités retenues pour la rech e r ch e agronomique européenne : sécurité et qualité des aliments, multifonctionnalité de l’agriculture, génomique végétale, ani-male et microbienne. L’INRA, représenté par Bertrand Hervieu, en prend la prési-dence pour une durée d’un an.

Le 21 mai, à Cambridge (RU), Marion Guillou signe un accord de coopération avec l’Agricultural Research Service de l’USDA américain. La génomique ani-male est le champ d’application principal de cet accord.

JUIN

Le 7 juin, création du GIS « Amélioration de la production et de la qualité du tabac f r a n ç a i s ». L’objet est d’améliorer les connaissances sur cette plante modèle, sa production, plus particulièrement sur les dimensions environnementales, sans exclure d’autres variétés végétales.

1 /Au salon international de l'agriculture, les chercheurs dialoguent avec le public.

2 /Le tabac est une plante modèle pour la recherche agronomique.

3 /Inauguration du site de Pierroton, dans les Landes.

(13)

JUILLET

Le 5 juillet, l’INRA, le WUR (centre de r e ch e r che de Wageningen, Pays-Bas) et l’IN A - PG signent un accord-cadre de coopération dans les domaines de l’agronomie, de l’agroalimentaire et du développement rural, posant une pierre dans la construction de l’espace euro-péen de la recherche agronomique. Le 17 juillet, l’INRA, l’Ifremer, l’AFSSA, le Cirad et le Cipa (Comité interprofession-nel des professioninterprofession-nels de l’aquaculture) signent un contrat pour la mise en place d’un système d’informations sur la recherche piscicole et aquacole, appelé « Aquaculture Recherche ».

Du 18 au 20 juillet, à Saint Petersbourg, l’INRA et l’Institut russe Vavilov organi-sent un séminaire destiné à analyser l’état des recherches sur les ressources génétiques végétales.

AOÛT

Le 10 août, le GIS « Floribiogène » est créé. Il associe des représentants de la filière horticole, des institutionnels régio-naux et deux universités (Avignon et Aix-Marseille) afin de créer un pôle scienti-fique et industriel dans le domaine des outils et des méthodes de création de matériel génétique innovant pour l’horti-culture ornementale.

SEPTEMBRE

Du 3 au 7 septembre, à Damas, un groupe de travail s’est penché sur les priorités en matière de recherches et d’enseignement agronomique en Syrie. Le 5 septembre, création du GIS « Centre européen de rech e r che et enseignement laitier ».

Du 18 au 24 septembre, une délégation INRA se rend au Canada. Au programme : accord avec l’université Laval (Québec) et l’Institut de recherche et développe-ment en agroenvironnedéveloppe-ment (IRDA ) ; conférence-débat sur la multifonctionna-lité de l’agriculture.

Le 25 septembre, création du GIS « Développement durable et relations internationales ».

Le 27 septembre, l’I NRA et le FORMAS (Conseil suédois de recherche mique, environnement, sciences agrono-miques et aménagement du territoire) renouvellent leur accord de coopération.

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OCTOBRE

Le 3 octobre, Jean Glavany, ministre de l’Agriculture et de la Pêche et le repré-sentant du ministre de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement pro-cèdent au lancement du programme « Porcherie verte ». Le GIS associe 17 partenaires concernés par la production porcine et a pour objectif de mettre au point des systèmes de production satis-faisant un haut niveau d’exigence quant au respect de l’environnement.

Le ministre de la Rech e r che, Roger-Gérard Schwartzenberg, sur proposition du GIS « Prions » décide de financer, sur le site INRA de Tours, une nouvelle ani-malerie aux normes de sécurité A3 pour recevoir des bovins et augmenter la capacité d’accueil des ovins et des sou-ris. Les recherches sur l’ESB vont béné-ficier de l’expérience acquise sur la trem-blante du mouton.

NOVEMBRE

Du 4 au 9 novembre, Bertrand Hervieu et Daniel Nahon, président du Cirad, effec-tuent une mission au Brésil avec pour objectif la mise en place d’une coopéra-tion rénovée avec les institucoopéra-tions brési-liennes.

Le 16 novembre, à Paris, l’INRA, le Cirad, l’Engref, le Cemagref et l’IRD organisent un séminaire pour faire le point sur la coopération franco-indienne en recherche agronomique.

Le 20 novembre un protocole de colla-boration est signé entre l’INRA et l’Anvar, l’agence française de l’innovation. Les actions envisagées concernent la forma-tion et la sensibilisaforma-tion à la gesforma-tion de l’innovation, une veille technologique et économique, des actions en faveur des PME/PMI, une expertise individuelle, des aides à l’innovation, des actions d’incu-bation et d’amorçage d’entreprises. Le 23 novembre, création du GIS « Pôle viande ».

DÉCEMBRE

Le 4 décembre, à Bordeaux, l’INRA orga-nise le colloque « Forêt ». Les principaux défis que le secteur de la forêt et de la filière bois posent en termes de recher-che sont abordés. Deux tables rondes réunissent chercheurs, responsables de la recherche, professionnels de la filière et élus.

Le 12 décembre, Jean Glavany et Roger-Gérard Schwartzenberg, ministres de tutelle, signent le contrat d’objectifs de l’INRA avec Bertrand Hervieu et Marion Guillou. Ce contrat traduit en objectifs les orientations stratégiques définies par l’Institut. Pour mettre en œuvre ces prio-rités, l’INRA mobilise ses forces propres et renforce sa politique de partenariat. Il s’engage plus avant dans la construction de l’espace européen de la recherche et affirme sa volonté d’être actif dans le débat citoyen sur la science.

1 /Horticulture ornementale : production d’anémones.

2 /Accord-cadre de coopération I NRA-WUR (Pays-Bas).

3 /La truite Fario, une création I NRA.

4 /Une maternité pour truies.

5 /Signature du contrat d’objectifs avec les ministres de tutelle.

(15)

QUELQUES RÉSULTATS DE

RECHERCHE

Une sélection de résultats de recherche obtenus au fil de

l’année par les équipes de l’INRA est présentée ci-après. Les

travaux se répartissent selon six grands axes de recherche :

Améliorer le cadre de vie, préserver l’environnement et produire

durablement.

A m é l i o rer l’alimentation humaine, préserver la santé des

consommateurs et comprendre leurs comportements.

Diversifier les produits et leurs usages, améliorer leur compétitivité.

Développer les stratégies génériques pour la connaissance du vivant.

Adapter les espèces, les pratiques et les systèmes de production à

des contextes changeants.

Éclairer la décision des acteurs publics et privés, comprendre leurs

organisations, en dégager les significations.

PANORAMA

(16)

La préservation des zones

humides et des bocages limite

la pollution au nitrate

La préservation ou la restauration de structures naturelles du paysage (zones humides, bocage) est considérée comme l’un des moyens pour limiter la pollution diffuse. Les haies qui ceinturent les fonds de vallée sont particulièrement i n t é r e s santes par leur position entre le versant cultivé et la zone humide riparienne (forêt ou taillis de bord d’eau). Les modifications de la dynamique de l’eau et des flux de nitrate induites par la présence d’une telle haie ont été étudiées.

L’impact de la haie sur la dynamique de l’eau est essentiellement lié à la transpiration des chênes qui provoque un fort assèchement du sol en été à l’a-mont du transect. L’al’a-mont est en effet colonisé par les racines, de préférence à l’aval saturé durablement en eau. Cet assèchement entraîne, à la reprise des pluies d’automne, un retard à l’écoule-ment direct de la nappe du versant vers la zone humide. L’influence de la haie se manifeste aussi par une disparition quasi totale du nitrate dès le printemps dans la partie superficielle de la nappe, cinq mètres en amont de la haie, une absence qui persiste en automne. Le flux de nitrate est environ 4 fois plus faible en présence qu’en absence de haie.

Un développement attendu est la création d’une action sur le thème : « Gestion spatiale des activités agrico-les, aménagement du territoire et qualité des eaux » dans le cadre d’une structure de transfert technologique (Agro-trans-fert Bretagne).

Impact des systèmes

de culture dans

la dissémination de gènes

dans l’environnement

L’évaluation de l’impact économique et e n v i r o n n e m e n tal des variétés transgé-niques est au centre d’un débat de société que les chercheurs ont pour mis-sion de nourrir. L’INRA y contribue en étudiant les caractéristiques des systè-mes de culture qui influent sur la dissé-mination des transgènes dans l’environ-nement et dans les récoltes de cultures non transgéniques.

Deux modèles de simulation des flux de gènes intraspécifiques sur colza et sur maïs ont été mis au point : le modèle GENESYS-Colza, qui simule l’évolution pluriannuelle des populations de colza et le modèle MAPOD-Maïs, qui simule la dissémination d’un gène dans une popu -lation de maïs. Ces modèles permettent de définir les modalités d’agencement des systèmes de culture pour maîtriser les flux de gènes. Ainsi, les stratégies d’i-solement des champs de maïs qui

devraient être mises en œuvre pour respecter différents seuils de pureté des récoltes (de 5 % à 0,01 %) ont été identifiées.

Ces deux modèles ont également pour vocation d’aider à la décision publique, concernant l’autorisation de mise en culture des variétés OGM et les réglementations afférentes. Ils ont été

Le développement durable appelle une mise en valeur des ressources physiques et biologiques.

Il implique que l’espace rural soit géré en tant que support d’activités productives, de lieu de

renouvellement de ressources et de cadre de vie. L’ INRA développe l’étude du fonctionnement des

écosystèmes cultivés, forestiers et naturels, terrestres et aquatiques. Il contribue ainsi au

développement d’une ingénierie écologique au service d’une gestion durable.

AMÉLIORER LE CADRE DE VIE,

PRODUIRE DURABLE MENT

PRÉSERVER L’ENVIRONNEMENT,

1 /Etude de la dispersion du pollen du colza dans un champ circulaire à partir d’une parcelle centrale de colza transgénique.

2 /Bocage en région Centre, Vallée de la Creuse. 2

(17)

utilisés pour analyser les problèmes posés par la coexistence de cultures transgéniques, conventionnelles et biolo-giques.

Les puits de carbone

lacustres

Des mesures de carbone 13 ont été effectuées sur des poissons au sein de 22 lacs subalpins français, suisses, italiens et allemands. Les résultats mon-trent que plus un lac est grand, plus il agit comme un puits de carbone atmosphérique.

Lutte biologique contre

des arbres envahissants

en Afrique du Sud

A l’inverse des essais classiques de lutte biologique, qui consistent à introduire les parasites naturels d’un ravageur, l’INRA, en coopération avec l’Université du Cap, étudie le moyen d’introduire des rava-geurs pour lutter contre des arbres fores-tiers. Cet essai vise à limiter la proliféra-tion des pins, considérés en Afrique du Sud comme des espèces envahissantes, car elles réduisent notablement les res-sources en eau et délogent la végétation native. Les tests ont permis de confirmer

Limiter le recours

aux herbicides en jouant

sur les techniques de cultures

Le vulpin est une mauvaise herbe qui gagne du terrain en France. Son exten-sion récente a été favorisée par la simpli-fication des rotations et des techniques de culture. De plus, l’emploi systéma-tique d’herbicides d’une même famille a entraîné l’apparition de populations résis-tantes au point de rendre la lutte contre cette mauvaise herbe de plus en plus dif-ficile. Grâce à des expérimenta t i o n s mises en place chez des agriculteurs, une équipe de l’INRA a montré qu’on pouvait empêcher le développement du vulpin, au moyen de techniques de cultu-res spécialement choisies : changements de dates de semis, introduction de cultu-res de printemps dans la rotation des cultures… Ces méthodes, qui limitent le recours aux herbicides, n’entraînent pas de pertes sensibles du point de vue éco-nomique et font ainsi partie intégrante d’une agriculture raisonnée. ■

1 /Le vulpin peut être combattu de façon raisonnée en modifiant les pratiques agricoles.

2 /Petit charançon des pins (Pissodes notatus) ou pissode.

3 /Les produits laitiers confirment leur bonne réputation.

2 1

3

qu’un charançon européen pouvait être un bon candidat pour une telle introduc-tion, qui reste sous la responsabilité des autorités locales.

De nouveaux outils

pour mieux comprendre

l’évolution de la biodiversité

En 2001, l’INRA a maintenu ses efforts de préservation patrimoniale des res-sources génétiques (plus de 150 000 accessions pour les espèces cultivées, réparties sur l’ensemble du territoire national), en caractérisant plus largement celles-ci, mais aussi en s’inscrivant large-ment dans la construction des centres de ressources biologiques promues par le ministère de la Recherche. Par exem-ple, la caractérisation de plus de 480 populations européennes de maïs à partir de données moléculaires a permis de révéler une structuration cohérente avec l’histoire évolutive de ces popula-tions. La mise au point de nouveaux outils moléculaires a permis d’analyser la diversité génétique présente dans les collections de pêches et de cerises et d’étudier la diversité, longtemps difficile d’accès, entre clones d’un même cépage chez la vigne.

(18)

Valeur santé des produits

laitiers et carnés

Il a été suggéré, à partir d’expérimenta-tions sur modèles animaux, que les iso-mères conjugués de l’acide linoléique (CLA) pourraient avoir un effet préventif vis-à-vis de certains cancers, affections cardio-vasculaires ou de la prise de poids.

Ces molécules sont produites par les ruminants grâce à l’action des microor-ganismes du rumen et incorporées dans les lipides des muscles et du lait. On a montré récemment que l’apport d’huile de lin ou de tournesol dans l’alimentation des ruminants entraîne un accroissement de ces CLA dans le rumen. Cette sup-plémentation chez la chèvre permet aussi d’accroître fortement la teneur de leur lait en acides gras insaturés, en CLA, ainsi que les taux butyreux et protéiques du lait, avec pour conséquence une amélio-ration de la qualité nutritionnelle des fro-mages. Enfin, l’apport de CLA dans l’ali-mentation du porcelet et du lapin conduit à un accroissement de ces produits dans les muscles et les tissus adipeux de ces animaux.

On peut donc modifier leur apport par voie nutritionnelle. Reste à démontrer leur intérêt chez l’homme. Ces recher-ches sont en cours dans le cadre d’un projet européen et d’une action transver-sale INRA.

Des polyphénols

dans les pommes

L’ingestion de pommes augmente la capacité anti-oxydante de certains tissus. Cet effet peut être attribué aux polyphé-nols contenus dans le fruit. Cependant, les travaux de l’INRA ont montré que la teneur et la nature des polyphénols est très variable selon les variétés de pomme : certains sont peu absorbables, mais potentiellement actifs au niveau digestif, d’autres sont absorbables et possèdent des activités biologiques très i n t é r e s santes. D’où l’importance du choix des pommes de table pour les consommateurs.

Supplémentation

en cystéine au secours

de la fonte musculaire

Des études réalisées chez des patients polytraumatisés dans le service de réani-mation du CHU de Clermont-Ferrand ont montré un besoin spécifique certains aci-des aminés, et en particulier en cystéine, afin d’assurer la synthèse de protéines spécifiques en réponse à ces situations d’agression. Si ces acides aminés ne sont pas apportés par l’alimentation, ils sont rendus disponibles par la dégrada-tion des protéines musculaires. La fonte musculaire peut donc être considérable-ment réduite par apports nutritionnels

L’évolution des conditions de vie a bouleversé les sources et les modes traditionnels

d’alimentation. Les progrès des connaissances scientifiques permettront d’adapter les

recommandations alimentaires aux besoins des consommateurs afin de préserver et

d’améliorer leur santé et leur qualité de vie. Les aliments doivent répondre à des exigences de

sécurité renforcées et aux attentes des consommateurs en matière de qualité.

AMÉLIORER L’ALIMENTATION HUMAINE,

COMPRENDRE LEUR COMPORTEMENT

(19)

adaptés. Ces conclusions peuvent être extrapolées dans des situations d’agres-sions moins sérieuses comme les épiso-des inflammatoires ou infectieux qui se multiplient au cours du vieillissement.

Découverte d’une bactérie

dégradant la cellulose

dans le côlon humain

Dans le cadre de l’étude du rôle de la flore colique dans la genèse de troubles digestifs fonctionnels chez l’Homme, plusieurs espèces de bactéries fibroly-tiques ont été isolées. Une des souches cellulolytiques (qui dégrade la cellulose) isolées correspond à une nouvelle espèce du genre Bacteroides, reconnu comme le genre bactérien prédominant dans le côlon humain. Mais aucune des espèces de Ba c t e r o i d e s connues à ce jour ne possède la capacité de dégra-der la cellulose. Par ailleurs, et contraire-ment aux autres espèces cellulolytiques isolées par cette équipe, cette espèce n’est pas productrice d’hydrogène, gaz qui peut être impliqué dans la genèse des troubles digestifs fonc-tion-nels. La modulation de la flore colique en faveur d’espèces telles que le Bacteroides nouvellement identifié, permettrait le maintien de la consomma-tion de fibres alimentaires à effets béné-fiques sur la santé, tout en limitant les troubles digestifs associés à leur fermentation dans le côlon.

Rôle de la mastication

dans l’acceptabilité

des produits carnés

au cours du vieillissement

Les travaux conduits dans le cadre du projet européen HealthSense ont permis de suivre la déstruc-turation des fibres musculaires pendant la mastication, ainsi que l’incorpo-ration de la salive dans la viande (jusqu’à 30 % du poids initial de la bouchée).

Cette étude a mis en évidence un effet important de l’âge des sujets sur la mastication lors de la consom-mation de viande. La force de la

contrac-tion musculaire est réduite d’envi-ron 35 % chez les personnes âgées. Les modifications physiologiques obser-vées entraînent la déglutition de bols alimentaires moins bien dégradés chez les personnes âgées, quelle que soit la texture initiale de la viande. Ceci est susceptible d’une part, d’affecter la vitesse de digestion des protéines et la cinétique de leur assimilation et, d’autre part, de modifier les choix alimentaires.

Impact d’un message

nutritionnel sur les habitudes

alimentaires du troisième âge

Les personnes âgées de plus de 65 ans présentent souvent une diminution de l’ap-pétit, ce qui peut entraîner des risques de dénutrition, en particulier protéique.

Les objectifs de l’étude étaient de déterminer les connaissances nutrition-nelles et la consommation protéique des personnes âgées, d’évaluer l’impact de ces connaissances sur leur comportement a l i m e n taire et de quantifier l’incidence de l’information nutritionnelle sur la consom-mation des divers produits alimenta i r e s .

Les résultats montrent que 53 % des personnes âgées ont couramment un apport protéique inférieur à la recom-mandation. De plus, ces personnes expri-ment fréquemexpri-ment de fausses croyances telles que « les personnes âgées ont moins besoin de manger de viande que les personnes jeunes » (75 % des sujets interrogés), « les protéines des végétaux sont mieux assimilées que celles des ani-maux » (75 % des sujets interrogés).

Pour améliorer cette situation, un mes-sage nutritionnel a été construit et trans-mis dans le cadre d’une conférence-débat avec remise d’une brochure précisant le rôle des protéines dans l’organisme et l’apport en protéines des divers aliments. Ce message s’est révélé efficace et a modifié le comportement alimentaire des sujets âgés, surtout des femmes, concer-nant les produits riches en protéines (pro-duits carnés et laitiers, poissons, œufs). Une augmentation de la consommation de poissons (+ 39 %) et de produits carnés ( + 1 0 %) a pu être observée.

Biofilms de bactéries

La bactérie L . m o n o c yt o g e n e s r e p r é-sente l’une des principales préoccupa-tions des industriels de l’agroalimentaire. L’étude de la réponse aux stress (réfrigé-ration, ajout de sel, traitements par des produits alcalin ou acide, etc.) chez cette bactérie est loin d’être bien comprise. De plus, ces études se font essentiellement sur des cellules en suspension dans un milieu de culture. Or, dans les ateliers agroalimentaires, les bactéries se déve-loppent et survivent essentiellement sous la forme de biofilms, c’estàdire de com -munautés qui adhèrent à des surfaces, et sont plus résistantes aux traitements de nettoyage et aux antibiotiques.

Plusieurs modèles ont été développés pour aborder l’étude des biofilms. L’ a p p r o che protéomique a permis de mon-trer un changement physiologique impor-tant chez L. monocyt o g e n e s p u i s q u e 2 0 % des protéines fonctionnelles sont modifiées lors du passage en biofilm. Il res-sort en particulier que des biofilms de Listeria monocyt o g e n e s et de E s ch e r i ch i a c o l i O 1 57 H7, possèdent des besoins

1 / Bactéries lactiques dans de l’emmental 24 h après pressage, avant salage.

2 /Grains de gluten.

3 /Un bon marquage des bovins assure une bonne traçabilité de la viande.

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énergétiques accrus, assez proches de ceux mis en évidence chez Listeria mono-c yt o g e n e s après un stress sa l i n .

Des réactions provoquées

par la consommation

de protéines de blé

Les protéines de blé tendre (froment) sont à l’origine de plusieurs maladies abusivement appelées allergies. L’into-lérance au gluten, également provoquée par le seigle et l’orge, est une maladie qui se traduit par une réponse immunitaire entraînant une réaction d’inflammation et une atrophie des villosités de l’intestin grêle. C’est l’ingestion de prolamines qui déclenche la maladie chez les individus

génétiquement prédisposés. Il n’existe pas de possibilité de désensibilisation : le seul traitement est un régime sans gluten.

Des ch e r cheurs de l’INRA ont mis au point une méthode de dosage du gluten dans les produits alimentaires. Elle permet de détecter le gluten natif ainsi que les glutens modifiés industriellement, même après cuisson, ce que ne permettent pas aujourd’hui les autres méthodes. Bien que sa sensi-bilité soit encore trop faible pour satis-faire aux futures normes du Codex Alimentarius, la méthode a fait l’objet d’un brevet et intéresse d’ores et déjà une société de diagnostic du fait de son large champ d’application.

La traçabilité dans la filière

bovine garantie par un test

ADN

Un nouveau système de contrôle de la traçabilité de la viande est développé par l’INRA et Labogena grâce à un test ADN. Testé par Auchan, le procédé consiste à établir une carte d’identité génétique à

partir d’un échantillon de viande prélevé en magasin. Pour vérifier la conformité des indications portées sur l’étiquette, on fait le rapprochement avec l’animal en établissant la carte génétique d’origine à partir de l’oreille munie de ses boucles d’identification, prélevée, congelée et conservée par l’abattoir. Il est ainsi possi-ble de s’assurer sans ambiguïté de l’ori-gine de l’animal, de son éleveur et des conditions d’élevage. Le risque que deux individus aient la même carte d’identité génétique a été estimé à un sur deux milliards. Les premiers résultats, obtenus sur 49 veaux et 89 prélèvements dans trois magasins, sont totalement satisfai-sants. Chaque échantillon a pu être relié à l’animal d’origine. Disposant désormais d’un outil opérationnel, Auchan a décidé de généraliser cette démarche pour l’en-semble de la filière des veaux d’Aveyron et du Ségala label rouge. En 2001, l’en-seigne a opéré une douzaine de tests dans chacun de ses 118 magasins. Les prélèvements sont effectués sur des bar-quettes en rayon et les analyses réali-sées par Labogena. ■

(21)

La consommation

en eau du vignoble

La composition isotopique du carbone qui constitue les sucres du raisin reflète celle du CO2 atmosphérique. Elle est naturellement de 98,9 % de carbone 12 et de 1,1 % de carbone 13.

Mais lors de la photosynthèse, il s’o-père une sélection des isotopes du car-bone : l’isotope 12 du carcar-bone est plus facilement assimilé lorsque les stomates (des ouvertures à la surface des feuilles) sont grand ouverts. Cette sélection s’at-ténue lorsque les stomates se ferment (condition de sécheresse). La composi-tion isotopique du carbone des sucres du raisin révèle ainsi le niveau d’ouver-ture des stomates et donc les conditions hydriques subies par la plante. La mesure est suffisamment simple à effec-tuer pour pouvoir être pratiquée à grande échelle. Dans le cas où la vigne est irri-guée, l’intérêt est de pouvoir raisonner une stratégie d’apport d’eau en fonction des caractéristiques climatiques de la région. Ces mesures peuvent permettre d’établir une carte des ressources en eau à l’échelle d’une parcelle viticole ou d’une petite région.

Des peupliers pour produire

du papier en respectant

l’environnement

Une des étapes de la fabrication du papier consiste à éliminer la lignine du bois (substance qui entraîne un jaunisse-ment du papier) par des traitejaunisse-ments chi-miques et therchi-miques coûteux et pol-luants. Après de nombreuses années de recherches sur les mécanismes de for-mation du bois dans la plante, des cher-cheurs de plusieurs laboratoires de l’INRA, en association avec des équipes d’autres laboratoires, ont mis au point des peupliers génétiquement modifiés produisant moins de lignine.

Chromosomes et caractères

agronomiques

De nombreux travaux de génétique per-mettent de relier des régions chromoso-miques et leur expression en terme de caractéristiques agronomiques.

Chez le pois, des régions chromoso-miques contrôlant la teneur en protéine de la graine ont été repérées. Chez le blé, la qualité du grain et la force boulan-gère sont associées à la même région du génome. Chez le maïs, plusieurs régions

du génome interviennent dans les consti-tuants et la digestibilité des parois. Des régions chromosomiques impliquées dans la teneur en huile et en acide gras ont été identifiées chez la mouta r d e brune. Enfin, de nouveaux outils molécu-laires pour la sélection de l’absence de pépins et la taille de la baie du raisin de table ont été développés.

L’arôme des fromages

Des chercheurs ont mis au point une méthode pour stimuler la formation de composés aromatiques dans les froma-ges à pâtes pressées non cuites (St Paulin, Gouda, Cheddar…). Ces résul-tats ont été brevetés et une start-up, « Savor » a été créée pour leur valorisa-tion. Les travaux se poursuivent aujour-d’hui dans le cadre d’un programme européen impliquant des partenaires scientifiques et industriels, français et néerlandais.

Diversité microbienne

des fromages au lait cru

La microflore d’un fromage au lait cru et son évolution au cours de la fabrication et de l’affinage peuvent aujourd’hui être

L’agriculture française fournit de nombreux produits dont la

qualité et la typicité sont reconnues. Cette tradition doit être

maintenue et amplifiée grâce à une meilleure maîtrise des

procédés de sélection, de production et de transformation des

matières premières d’origine agricole, qu’elles soient destinées

à l’alimentation ou à d’autres usages, comme les biomatériaux

ou les bioénergies. La démarche retenue par l’INRA repose sur

une approche globale ; elle vise à améliorer les performances

des filières et à favoriser leur développement.

DIVERSIFIER LES PRODUITS, LEURS USAGES,

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bien suivis. Des chercheurs ont ainsi pu montrer que la diversité des lactobacilles entre deux comtés se situait au niveau de la souche et non de l’espèce, et que l’o-rigine probable de ces lactobacilles était le lait cru, plutôt que le matériel, l’envi-ronnement de la fromagerie ou les levains. Cette étude confirme que la diversité sensorielle des fromages au lait cru est liée à la diversité des micro-orga-nismes présents dans ces fromages. Alors que la microflore des laits crus est quantitativement réduite par le dévelop-pement des mesures d’hygiène, l’impor-tance de la nature de cette microflore peut contribuer à renforcer la défense de la spécificité de ces fromages.

Des agneaux garantis

« nourris à l’herbe »

Savoir comment les animaux d’élevage ont été nourris est une demande de plus en plus forte des consommateurs. Des chercheurs ont mis au point une

méthode permettant de s’assurer que les agneaux ont bien été nourris à l’herbe. La méthode repose sur la détection des pig-ments caroténoïdes dans le sang ou dans le gras de l’animal. Ces pigments sont abondants dans l’herbe verte, mais sont en très grande partie détruits lors de la récolte et du stockage, et sont absents des tubercules et des céréales. Ils cons-tituent donc un bon marqueur de l’herbe pâturée, car ils laissent une « signature » dans le gras de l’animal. Cette méthode, fiable, non invasive et rapide, pourrait facilement être mise en œuvre dans les abattoirs. Elle a fait l’objet d’une demande de brevet.

Poisons et poissons antillais

Douze composés appartenant à la famille des ciguatoxines ont été mis en évidence dans la carangue gros yeux (Caranx latus), ainsi que dans trois autres espè-ces de poisson à l’origine d’intoxications alimentaires en Guadeloupe.

Des boissons à base

de jus de canne à sucre

L’ u t i l i sation de la canne à sucre à l’éch e l l e industrielle est restée cantonnée à la pro-duction de sucre et de rhum, produits aujourd’hui de faible valeur ajoutée. Son potentiel de transformation est pourta n t immense. Des ch e r cheurs de l’INR A (Antilles-Guyane) ont adapté une tech n o-logie permettant de stabiliser le jus de

canne afin de le rendre apte à toutes sor-tes de transformations. Ces travaux ont donné lieu à un dépôt de brevet en 1999 et à la création d’une entreprise, Jucann’ Te ch, qui développe de nouveaux produits à base de jus de canne. Le projet Jucann’ Te ch a été primé en 2000 et 2001 au concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes organisé par le ministère de la Rech e r ch e .

Des nouilles instantanées

chinoises

Une collaboration de l’INRA avec le Grain College de Zhengzhou (Chine) a permis de formuler, à partir de blé tendre, des farines françaises aptes à la transfor-mation en nouilles insta n tanées. Une ligne pilote de fabrication a été mise au point et les meilleures formules obtenues ont été testées avec succès sur des lignes industrielles chinoises.

Un traitement du bois

par des molécules

d’origine végétales

Des molécules d’origine végétale (issues du tournesol et du colza) ont été mises au point afin d’améliorer la durabilité du bois soit par greffage chimique, soit par simple imprégnation. Les différentes essences testées non imprégnables (pin Douglas) ou imprégnables (hêtre, pin sylvestre, épicéa) présentent après traite-ment une bonne résistance vis-à-vis des moisissures, des champignons respon-sables du bleuissement, à l’origine des pourritures blanche et brune, des larves du capricorne des maisons et des termi-tes. Le traitement ne fragilise pas le bois, inconvénient de la plupart des autres traitements chimiques. Les pro-priétés mécaniques sont conservées voire améliorées. ■

1 /Les besoins en eau de la vigne, mieux connus, peuvent être mieux gérés.

2 /Une brebis et ses trois agneaux.

3 /La bactérie Lactobacillus helveticus, observée ici en épifluorescence, grossie environ 1000 fois.

2 3 1

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Des bactéries à l’intérieur

des champignons

Les bactéries intracellulaires sont très répandues dans les cellules des plantes et des animaux. En revanche, elles sont particulièrement peu connues chez les champignons. Une équipe de chercheurs de l’INRA de Nancy vient de montrer que le champignon Laccaria bicolor, qui vit en symbiose avec les racines des arbres forestiers, abrite des bactéries à l’inté-rieur de son mycélium. Reste à connaître la position systématique de ces bacté-ries, leur mode de transmission, leur rôle dans la biologie du champignon et leur effet sur les arbres. Ces différents points sont aujourd’hui à l’étude en collabora-tion avec un laboratoire allemand.

De nouveaux modèles

animaux invertébrés

Pour la première fois au monde, des ch e r-cheurs sont parvenu à élever des ascidies (des échinodermes marins) en laboratoire. Il s’agit d’une étape-clé pour le développe-ment de ce modèle en pleine expansion, dont l’utilisation était jusqu’à présent limi-tée aux laboratoires littoraux.

Acquisition de ressources

génomiques

La construction d’une banque BAC (Bacterial Artificial Chromosome) de blé a été réalisée. Cette banque constitue la

première banque BAC blé complète et disponible pour toute la communauté scientifique internationale. Elle facilitera l’étude de l’organisation des génomes et le clonage positionnel de gènes présen-tant un intérêt fondamental et/ou agrono-mique. Cette banque s’ajoute à celles qui ont été obtenues en 2000 pour le melon, le radis, le colza et le piment. Par ailleurs, trois banques BAC de vigne, à partir des cépages Syrah, Cabernet-Sauvignon et Pinot noir, ont été construites.

Détermination de la séquence

du génome de Streptococcus

thermophilus

S. thermophilus est une bactérie alimen-taire par excellence, utilisée avec Lactobacillus bulgaricus dans la fabrica-tion du yoghourt. La connaissance de son génome permet non seulement de mieux conduire les fermentations laitières, pour aboutir à des produits mieux adaptés, au goût du consommateur et plus sûrs, mais aussi de connaître davantage un orga-nisme proche de pathogènes sérieux, tels que S. pneumoniae ou encore S. pyo-g e n e s. La séquence complète du pyo-génome de S. thermophilus a été établie en collaboration avec une société privée, Integrated Genomics. Ce génome, circu-laire, contient environ 1,8 million de bases, ce qui est proche des génomes des strep-tocoques pathogènes, mais il a en

revan-che subi un nombre particulièrement élevé de remaniements, notamment des inver-sions de séquence.

Détermination de la séquence

du génome de Bacillus cereus

B. cereus est un micro-organisme patho-gène qui contamine les aliments et pro-voque des maladies du tractus intestinal. Il appartient aux groupes de bacilles tels que B. thuringiensis et B. anthracis. La connaissance de son génome est néces-saire pour mieux comprendre les diffé-rences et les similitudes entre ces trois micro-organismes, dont la taxonomie est assez floue, et également pour dévelop-per des tests fiables et rapides pour les différencier. La séquence du génome de B. cereus a été établie en collaboration avec Integrated Genomics. Son

chromo-L’avènement de la biologie à haut débit met à la disposition des chercheurs des milliers de

données sur la structure et le fonctionnement des génomes, ouvrant des perspectives

fascinantes pour la compréhension du vivant. Complétées par des approches de biologie

structurale, ces informations sont mises à profit pour définir des méthodes d’étude du vivant,

constitutives d’une biologie intégrative qui englobe les individus et les populations.

DEVELOPPER LES STRATEGIES

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some est composé d’environ 5,5 millions de bases, ce qui est supérieur au génome d’un micro-organisme modèle p r o che, B. subtilis (4,3 millions de bases). Sa comparaison avec le génome de B. anthracis n’est pas encore possi-ble, ce dernier n’étant pas complètement déchiffré.

Le génome

de Candida albicans

L’ a n n o tation du génome de la levure pathogène C. albicans a été réalisée en partenariat avec l’Institut Pasteur. Elle a permis de dresser le premier catalogue de gènes et de réaliser les premières analyses du transcriptome. Celles-ci montrent que les réseaux de régulation sont très différents de ce qui est connu chez la levure modèle S. cerevisiae : un même régulateur transcriptionnel peut activer ou au contraire réprimer

un ensemble de gènes communs, ou affecter des ensembles différents de gènes cibles. Ces résultats devraient faciliter l’identification de nouvelles cibles pour le développement d’antifongiques originaux.

Expression du génome

de Saccharomyces cerevisiae

Le suivi du transcriptome de Saccharo-myces cerevisiae au cours d’un cycle fermentaire a été réalisé, révélant une importante reprogrammation de l’expres-sion génique, où plus de 1000 gènes sont affectés. Les familles de gènes les plus concernées sont celles répondant à l’anaérobiose ou impliqués dans la réponse au stress. Environ un tiers de ces gènes répondent à des stress divers (acidité, éthanol, température) et plus de 200 d’entre eux sont de fonction inconnue.

Séquençage de Sinorhizobium

meliloti, une bactérie

qui utilise l’azote de l’air

Une équipe internationale associant le CNRS et l’INRA a réalisé le séquençage et l’analyse du génome de la bactérie Sinorhizobium meliloti. Les rhizobiums

sont des bactéries du sol capables d’as-similer l’azote de l’air en association (symbiose) avec les plantes de la famille des légumineuses, telles que la luzerne ou le soja, qui de ce fait ne nécessitent pas d’engrais azotés.

L’atmosphère terrestre est constituée à 80 % d’azote, mais la plupart des plan-tes sont incapables de l’assimiler. La connaissance du génome de ce rhizo-bium va permettre de mieux cerner les mécanismes de la symbiose entre les rhizobiums et les légumineuses. Elle pourrait, à terme, favoriser l’utilisation de l’azote atmosphérique.

Xénogreffe d’îlots

pancréatiques de porc

Dans le cadre de l’étude du risque de transmission de rétrovirus porcins à l’homme lors de xénogreffes d’îlots cellu-laires de porc, des chercheurs ont mon-tré que des séquences rétrovirales porci-nes peuvent se retrouver dans des cellules humaines après une greffe d’îlot cellulaire de porc. Ce résultat doit donc nous rendre extrêmement prudent pour l’avenir clinique de la xénogreffe.

Deux enzymes pour

la réplication bactérienne

La réplication de l’ADN est un méca-nisme essentiel au moyen duquel tous les êtres vivants, en vue de leur division, fabriquent une nouvelle copie de leurs chromosomes. Jusqu’à présent, on pen-sait que les bactéries n’avaient recours qu’à une seule enzyme pour effectuer cette opération, à la différence des orga-nismes vivants supérieurs (des levures aux êtres humains) qui, eux, font appel à deux enzymes. Or, des chercheurs de l’INRA et de l’Université d’Oxford ont découvert une deuxième enzyme, indispensable à la réplication de l’ADN chez Bacillus subtilis. Leur découverte, probablement généralisable à de nom-breuses autres bactéries, pourrait déboucher à terme sur la mise au point de nouvelles substances antibiotiques, dont l’action contrecarrerait l’activité de cette deuxième enzyme.

1 /Bactéries intracellulaires (en rouge) dans des filaments du champignon Laccaria bicolor.

2 /Infection de la plante hôte (Medicago sativa) inoculée par une bactérie Rhizobium meliloti.

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(25)

Les révélations

du séquençage

d’une bactérie fromagère

Lactococcus lactis, l’un des micro-orga-nismes les plus importants pour l’indus-trie laitière, est utilisé dans la fermenta-tion de la plupart des fromages. Une équipe INRA en collaboration avec le Génoscope d’Evry a réalisé le séquen-çage complet du génome de cette bac-térie. Parmi les 2310 gènes identifiés, les chercheurs ont eu la surprise de décou-vrir des gènes lui permettant d’utiliser l’oxygène pour sa production d’énergie. Cette faculté qu’on ne lui connaissait pas pourrait être utilisée pour la mise au point de nouvelles méthodes de fabrication des levains pour les fromages.

L’anomalie génétique

responsable de l’intersexualité

des chèvres identifiée

Certaines chèvres présentent une ano-malie génétique qui associe absence de cornes et intersexualité (elles ont deux chromosomes X, ce qui détermine nor-malement le sexe femelle, mais sont for-tement masculinisées). Deux équipes de l’INRA ont identifié la mutation génétique r e s p o n sable de cette anomalie. Elle affecte le fonctionnement de deux gènes, également présents dans le génome humain. Chez l’être humain, des muta-tions de l’un de ces gènes sont respon-sables d’une maladie génétique rare affectant les paupières et les ovaires.

Menace et espoir

pour les platanes

du Midi de la France

La maladie du chancre coloré décime depuis plus de vingt ans les platanes du sud de la France. Les chercheurs de l’INRA ont réussi à sélectionner des pla-tanes présentant une bonne tolérance à la maladie. Si le résultat se confirme, la multiplication de ces arbres pourra com-mencer au printemps 2002, en vue de leur commercialisation. Ces travaux sont menés grâce à l’appui du Conseil géné-ral du Vaucluse et en partenariat avec un pépiniériste de la région.

Séquençage

de la bactérie pathogène

de plantes Ralstonia

solanacearum

Une collaboration CNRS, INRA et Génoscope a abouti au séquençage et à l’analyse du génome de la bacté-rie Ralstonia solanacearum. Présente dans de très nombreux sols de zones tropicales et subtropicales, cette bacté-rie est responsable de maladies de nombreuses plantes vivrières (pomme de terre, tomate, aubergine, bananier…). Elle a récemment été introduite acci-dentellement en Europe, probablement à partir de pommes de terre d’origine étrangère contaminées. Elle constitue donc une menace potentielle pour les cultures de tomates et de pommes de terre européennes. Par ailleurs, R. solanacearum a été choisie par plusieurs équipes internationales comme modèle pour élucider les déterminants moléculaires de la virulence des bacté-ries vis-à-vis des plantes. L’étude de la bactérie a déjà permis d’identifier de nombreux gènes potentielle-ment impliqués dans le processus infec-tieux ouvrant ainsi des perpectives pour la conception de nouvelles métho-des de lutte. ■

1 /La bactérie Lactococcus lactis vue en microscopie électronique à transmission.

2 /Le chancre coloré du platane est en passe d’être vaincu.

3 /Pommier hybride résistant à la tavelure, gamme «vert tardif» GF 76. 1

2 3

(26)

Pour un lait moins abondant,

mais plus riche

Des conduites d’élevage plus simples, plus « robustes » et plus économes en temps de travail constituent une condi-tion indispensable au développement d’élevages moins intensifs. Il est possible de moduler la courbe de lactation des vaches laitières en effectuant la traite une seule fois par jour. Cette conduite réduit la quantité globale de lait produite, mais en accroît sa teneur en protéines et en matières grasses

Alimentation d’origine

végétale pour les poissons

d’élevage

En France, la plupart des poissons d’éle-vage (truite, turbot, bar, dorade) ont des habitudes alimentaires de type carnivore en milieu naturel. Pour respecter leurs besoins naturels, leur alimentation dans les élevages aquacoles est constituée de farines et d’huiles de poisson issues de la pêche. Toutefois, par souci de conser-vation des stocks naturels de poissons en mer, il faut diversifier les sources de matières premières utilisées dans l’ali-mentation des poissons d’élevage. Des r e ch e r ches menées par l’INRA et l’Ifremer ont montré qu’il était possible d’incorporer des protéines et huiles

d’origine végétale (olive, colza, soja, tournesol, lin), disponibles en plus gran-des quantités, dans l’alimentation gran-des poissons.

Des pommiers résistants

pour diminuer l’usage

des pesticides

La lutte chimique contre les ch a m -pignons parasites du pommier peut conduire à effectuer une trentaine de trai-tements par an. L’INRA coordonne le

programme de rech e r che européen DARE, qui vise à obtenir des variétés de pommiers résistantes à la tavelure et à l’oïdium, les deux principaux ch a m -pignons attaquant cet arbre. Ce projet, lancé en 1998, a déjà permis d’identifier de nouveaux gènes de résistance et de les localiser sur le génome du pommier. Il sera ainsi possible de créer de nouvelles variétés pour les substituer aux variétés actuelles, trop sensibles aux ch a m -pignons parasites.

ADAPTER LES ESPECES, LES PRATIQUES,

LES SYSTEMES DE PRODUCTION

L’INRA poursuit des travaux destinés à préparer et à assurer l’avenir de notre agriculture :

faire évoluer les pratiques et les systèmes de production en vue d’un développement durable ;

élaborer des stratégies génétiques, agronomiques et zootechniques pour mieux adapter les

espèces domestiques animales et végétales à des contextes changeants ;

valoriser les processus biologiques contribuant à la production ;

maîtriser les processus pathologiques ;

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Des scolytes chinois

sous surveillance

Les différences de comportement et d’agressivité observées entre populations de scolytes du genre Tomicus, ravageurs forestiers présents en Europe et dans le sud-ouest de la Chine, ont été clarifiées en conclusion d’une étude coordonnée par l’INRA. Les scolytes chinois se dis-tinguent de leurs homologues européens par un comportement agrégatif sur les pousses des pins pendant leur matura-tion sexuelle, ce qui conduit à un affai-blissement tel des arbres qu’ils succom-bent aux attaques subséquentes sur le tronc, occasionnant des dégâts considé-rables dans les peuplements forestiers chinois. Les études biomoléculaires ont permis de mettre en évidence deux nou-velles espèces chinoises de Tomicus très voisines, différentes de l’espèce euro-péenne. L’introduction en Europe de sco-lytes chinois avec du matériel végétal est donc à surveiller étroitement.

Un nouveau système

de reproduction

chez les végétaux :

l’apomixie paternelle

Chez les végétaux supérieurs, l’embryon contenu dans la graine résulte normale-ment de la fécondation d’un gamète (cel-lule reproductrice) femelle, contenu dans l’ovule par un gamète mâle, produit par un grain de pollen. Une équipe interna-tionale de chercheurs a montré que le pollen du cyprès de Duprez (Cupressus dupreziana A. Camus) est capable de produire, seul, un embryon au sein des tissus nourriciers de la graine d’une autre espèce, Cupressus sempervirens L. (le cyprès de Provence), qui lui sert ainsi de « mère porteuse ». Ce mode de repro-duction, qui n’avait jusqu’ici jamais été observé chez les plantes, est probable-ment une adaptation de cette espèce face à la menace de son extinction. Il ne reste plus aujourd’hui que 231 individus de l’espèce Cupressus dupreziana dans son aire d’origine, le désert du Tassili N’Ajjer, en Algérie.

Des peupliers tolérants

aux rouilles foliaires

La faible diversité génétique des variétés de peupliers expose actuellement cette espèce à de sérieux problèmes phytosa-nitaires, notamment à la rouille foliaire provoquée par Melampsora larici-popu-lina. Les premiers efforts de sélection de variétés totalement résistantes à ce pathogène se sont révélés vains face à la très grande capacité d’adaptation du parasite. Les efforts se sont portés vers deux nouvelles stratégies de sélection à partir de plants partiellement tolérants au pathogène. Plusieurs résultats majeurs ont été obtenus grâce à l’étude d’une famille modèle de Populus deltoides × Populus trich o c a r p a comprenant 34 1 individus. L’étude de leur génome laisse augurer une combinaison des caractères de résistance.

Mesure des charges

tendineuses sur le cheval

Le développement d’une méthode de mesure, à la fois directe et non invasive, de la charge exercée sur un tendon ou sur un ligament, constitue une innovation majeure dont les applications potentiel-les sont nombreuses (notamment en médecine humaine et vétérinaire). Un appareil prototype adapté aux tendons

1 /Truffe blanche du Piémont (en coupe).

2 /Les scolytes font des ravages typiques sur les arbres.

3 /La rouille foliaire attaque les feuilles des peupliers. 1

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du cheval est en cours de fabrication. Il devrait permettre, d’une part, d’évaluer l’effet de ferrures correctrices sur la ten-sion des tendons et, d’autre part, d’enga-ger le processus de transfert de techno-logie vers l’industrie. L’appareil a fait l’objet d’un dépôt de brevet et a reçu une aide de l’Anvar.

Histoire évolutive

de l’abeille

L’abeille domestique (Apis mellifera L.) est présente sur l’ensemble des conti-nents africain et européen, ainsi qu’au Proche et au Moyen-Orient. Sur des bases morphométrique et géographique, cette espèce a été subdivisée en 24 races. Débutée il y a dix ans, une étude réalisée à partir de l’ADN mitochondrial de l’insecte a permis de retracer l’histoire de l’expansion de l’espèce. Au terme de

cette analyse, qui a porté sur environ 3000 colonies, cinq lignées majeures ont été mises en évidence :

– lignée A (africaine), présente dans toute l’Afrique à l’exception du nord-est – lignée M (ouest et nord-européenne) – lignée C (nord-méditerranéenne) – lignée O (proche orientale et nord-est africaine)

– lignée Y (uniquement trouvée en Somalie).

L’étude de certaines races européen-nes a montré que plusieurs d’entre elles avaient une origine hybride insoupçon-née. C’est le cas de la race italienne (ligustica), la plus exportée au monde. L’hypothèse la plus vraisemblable est que l’Italie a été un des refuges glaciaires pour la lignée M, et que la péninsule a été subséquemment envahie par des abeilles de la lignée C. En effet, la plupart

des populations italiennes présentent une proportion importante (entre 20 et 90%) d’un type mitochondrial de la lignée M (différent de celui que l’on trouve en France).

Mycorhization contrôlée

par la truffe blanche

du Piémont

Après trois ans de rech e r ches, une technique fiable de mycorhization contrô-lée pour la truffe blanche du Piémont (T. magnatum) a été couronnée de suc-cès par l’obtention, au printemps 2001, des premières mycorhizes. Ces derniè-res sont relativement raderniè-res et concernent encore un nombre très limité de plants. Il reste à appliquer la méthode élaborée au laboratoire à un échelon industriel. ■

(29)

Les réformes de la PAC

sur les exploitations agricoles

françaises et européennes

Plusieurs travaux portent sur l’analyse, à échelles régionale, nationale et commu-nautaire, de divers scénarios de réforme de la politique agricole commune (PAC). Pour une catégorie d’exploitations (gran-des cultures céréales, oléagineux et pro-téagineux, viande bovine, lait et autres productions), la réforme ne devrait pas modifier significativement la répartition des aides entre exploitations. A l’horizon 2008, le montant moyen des aides direc-tes sera inférieur à 5 000 euros pour les e x p l o i tations des pays du sud de l’Europe ; il sera d’environ 20 000 euros en Allemagne, en Autriche et en France ; il dépassera 30 000 euros en Finlande et au Royaume-Uni.

Dans le secteur des grandes cultures, la réforme se traduirait par une diminution des surfaces et des productions d’oléagi-neux et de protéagid’oléagi-neux et par une aug-m e n tation parallèle des surfaces et des productions de céréales. Compte tenu des spécialisations régionales françaises, l’alignement des aides directes allouées aux oléoprotéagineux sur celles

accor-dées aux céréales conduirait à un accrois-sement des disparités des revenus agri-coles régionaux, au profit des exploita t i o n s du nord de la Loire et au détriment des e x p l o i tations du sud de la Loire.

Analyse économique

des biocarburants

Les chercheurs ont complété les travaux réalisés depuis plus de deux décennies relatifs à l’intérêt économique des biocar-burants. Le bilan économique des diffé-rentes filières de biocarburants, tenant compte des impacts liés à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, est toujours négatif dans les conditions de prix du pétrole (16 dollars par tonne) et de parité dollar/écu observées sur la période 1992-2000. Il s’approche de l’équilibre pour un prix du pétrole de 40 dollars la tonne et une parité de 1,1 euro pour 1 dollar.

La politique laitière

européenne et ses réformes

Le 8 octobre 2001, l’INRA a organisé une journée de présentation des résul-tats des travaux menés sur la filière lai-tière française et européenne. La

libérali-sation (suppression des quotas et des subventions) conduirait à une diminution du nombre d’exploitations laitières fran-çaises d’environ 20 000 unités, tout en induisant un accroissement de la spécia-lisation (augmentation du nombre d’ex-p l o i tations laitières très sd’ex-pécialisées d’environ 15 000 unités). Au niveau européen, les différents scénarios étu-diés suggèrent que toute réforme de l’Organisation commune des marchés du lait et des produits laitiers aboutirait à un gain de surplus total modéré, et à une forte redistribution des surplus (au détri-ment des producteurs, mais au profit des consommateurs). Les baisses des reve-nus des producteurs laitiers seraient très élevées.

La PAC à la croisée

des chemins

La comparaison des évolutions des pro-ductivités globales des facteurs des agri-cultures américaine et européenne mon-tre que la compétitivité relative de l’Union européenne pourrait être affaiblie. Par ailleurs, les chercheurs montrent que la réalité tarifaire est très éloignée de celle qui est négociée à l’Organisation

mon-Des innovations techniques et de l’élargissement du champ de la concurrence découlent des

transformations. Elles s’accompagnent du renouvellement des politiques publiques sous l’effet

de l’évolution de la consommation, de la globalisation des économies et de la réglementation

du commerce international. L’INRA fournit aux acteurs privés et publics des informations qui

les aident à fonder leurs décisions et à raisonner leurs stratégies.

Les territoires participent à la réorganisation et au processus de définition des facteurs de

compétitivité qui modifient la nature des emplois, leur répartition géographique et sectorielle.

L’ampleur de ces changements renouvelle les relations entre la rech e r che scientifique et la

société. De nouveaux débats sont lancés ; les organismes de rech e r che se doivent d’y participer.

ECLAIRER LA DECISION

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