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La Tunisie au seuil de la modernité : une étude des institutions et des réformes militaires dans le Beylik de Tunis durant la première moitié du XIX siècle

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(1)

LA TUNISIE AU SEUIL DE LA MODERNITE

UNe ETUDE DES INSTITUTIONS ET DES REFORMES MILITAIRES DANS LE BEYL 1 K DE TUN 1 S

DURANT LA PREMIERE MOITIE DU XIX SIECLE

Sophie ErraIs

MémoIre soumis

à

la

Faculté des études supérl eures et de 1 a recherche comme eXIgence partielle en vue

de 1'obtent IOn du dip 1 ôme de

MaîtrIse ès Arts

InstItut des Ëtudes islamiques

UnIversité McGill Montréal, Québec

(2)
(3)

Ame:, CJI < md-fl (-'1 (-l~,

(4)

ABSTRACT

Author. Sopt,ie ErralS

Tltle Tunlsla on the threshold of modernlty a study of the m1Jitary institutions and reforms in the Beylik of Tun 1 s durmg the f H st ha lf of ttle 19th Century

Degree Mas ter m Arts

Department Institute of Islamlc Studies) McGill Unlverslty

As early as the 18th century, the Ottoman provl nces) of which the Beylik of Tunis was one, entered into a peri ad of decllne From which the West emerged the prmclpal

benef 1 clary These Cl rcum stances forced the Regency of Tunis to redefme ltself, a redefinltlon WhlCh lnitially took the shape of mll1tary reforms If Ills true that thlS

restructur mg was a rep ly to the nascent 1 mperl a 115m of

the West, 1 t i s also true that 1 t has a context W 1 thm the relatlOns whlch TunIs maintained wlth Istanbul ln order

to understand these reform s one must exam me them in the light of the internaI evolutlOn of the Tunlslan mll1tary instItutions Therefore, followmg a reVlew of the

1 i terature on the sub j ec:t, chapter 2 surveys the re lat lOns of the Beyllk of TunIS wlth the West and witl, the Sublime Porte) whi le chapters 3 and 4 describe, respect lvely, the milltal~y inst ltutlOns before the reforms and the milltary reforms themselves

(5)

RESUME

Auteur Sophie ErraIs

TItre. La Tunisie au seuil de la modernité Une étude des instltutlO;!S et des réformes milItaIres dans le Beylik de Tunis durant la prerp 1ère moitIé du XIXe sIècle

DIplôme. Maîtrise és Arts

Département. Inst i tut des Ëtudes Islam 1 ques, UnIVers 1 té McGill

Dès le XVIIIe siècle, les provmces ottomanes dont le Beylik de Tunis faIt partIe, entrent dans une pérlOde de déclm dont j'Occident est la principale bénéflcla1re. Cette conjoncture oblIge la Régence de TunIS à se redéfinir, redéflnltlOn qUI dans un premier temps, prend la forme de réformes mIlItaIres S'Il est vraI que ces

restructuratlOns répondent

à

l'impérlallSme naissant de l'OccIdent, Il est vraI aussI qu'elles s'mscrlvent dans l'hi sto ire des re 1 at 1 ons que Tunl s entret i ent avec 1 stanbul Comprendre ces réformes, c'est aussi les placer sous l'éclairage de l'évolutlOn interne des instltutlOns

militaires tunIsIennes qUI depUIS l'installation des Turcs dans la Régence ont tendance

à

se natIOnalIser En

conséquence et fal san

t

su 1 tF~

à

une revue de 1 i tlérature, 1 e chapltre 2 faIt le bIlan des relatlOns du Beyllk de TunIS avec l'Ocel dent et

1

a Porte subI i me, alors

1

es chap Ilres 3 et 4 décrIvent respectivement, les instItutions milItaIres avant les réformes et les réformes militaires

(6)

Résumé

Tab 1

e

ejes mat lères Remere iemenls

Système de transcription Introduct ion

i i i iv

2 Chapitre l Revue de littérature 9

3 Chapitre 2 TUnls au carrefour des mfluences 23 1 Les réformes milltalres: une réponse

à

la défection militaire ottomane et

à

la montée de l'impérialisme européen

/1 Les réformes milltalres. aboutissement logique d'un processus de tunlsification des institutions

III Les réformes mllitaires une VOle de pénétration pour l'Occident

4 Chapitre 3 A l'aube des réformes mi 1 itaires 61

5

6

7

1 Les structures militaires de la Régence de Tunis

à

la veille des réformes

Il La préhi sto i re des réformes mil itaires: 1 es restructurations milltaires avant 1835

Chapilre 4 Les réformes militaires

. . .

1 Les réformes militaires d'A~mad Bey Il La mlSSlOn militaire française

III L'école militaire du Bardo ConcluslOn

Blb llographie

, ... 91

144 147

(7)

REMERe 1 [MFN f5

Je tIens tout d'abord à remerc 1 el' 1'1 ns t 1 t li t dp~

t

t lJ(jp:")

1 sIam i ques de l'UnIvers 1 té McG 111 pour 1 a qua 1 i le de l' ense 1 UrwlTl el) t

que J'y ai reçue et la F ondat 1 on de l'Agha Khan pour- son ('lI de financIère Je n'exprImeraIS JamaIs asse! 111a reCOlln(l1'-)~\mre cl mes codIrecteurs, Donald P Little el

A

Uner Tur'~Fly pour LII(JP, Id

pat 1 ence et surtout 1 a conf 1 ance qu'Il s m'ont ;1( cordees Une

pensée très spéCIale pour mon père Borhan F:rrals qUI a effecllJe le

travail de relecture et qUI m'a fourni de pr'écieux conseils ,Je désire également remercier toute l'éqUIpe de la f]tt)liolhequp c!p

l'Institut, et plus partIculièrement mon ami Steven MillIer Un grand mercI

à

mon amie et collègue Kan'nen Talbot qui m'a apprïs

à

contrô 1 er cette monstrueuse mach me qu'es t l'ord Inaleur et

à

Shams NanJ i, sans qui ce mémOIre n'aurait pu êlre ImprImé Il serait ingrat d'oublier, ceux qui de près ou de loin m'ont aidé dans mon travaIl, Je pense surtout

à

mon frère Meriç,

à

Derek,

à

tous mes amis et enfin

à

mon compagnon Nébil qUI a eu le cour'age de me supporter pendant toute la périOde de rédactlOn .Je désire enfm exprimer ma gratitude

à

ma mère qUl m'a inculqué son goût de l'histoire et

à

mon père qui m'a transmit sa ténacité, quallté(~ sans lesquelles ce mémoire n'aurait pu être achevé

(8)

TRANSCRI PTION

1 es ter mes arabes uti 11 sés dans ce mémolre, sont transcrl ts (::1 pari Ir du :;y~)lerne elaboré par la BIbliothèque de l'InstItut des ~lIJdp.c, IslarnlqueCj de l'Unlvers~té MCG111, un tableau de ce système

psI fOUf'rllf:' plu;"") lOin Nous avons cependant décidé de gaider la graprl 1 e franç;:;J 1 se de tous les termes qUI sont enlrés dans l'usage courant du françaIs Pour ne citer que quelques exemples, nous ut Ilisons les mots, bey, dey, pacha, mamelouk etc, au lIeu de bc~'~

d-71~ 1)/1...:./},:7, /7/d/77/tïJ Certain vocables ont toutefOIS un sens

qlJPlq!Je peu dlffér'enl d'une langue

à

l'autre Lorsque le sens du

t enfle arabe est plus précIs, nous favorisons l'usage de la t ranc;crlpllon, c'esl en parllcul ier le cas des vocables français

lV

che

lk pt souf l, et de 1 eurs pendants ?,f 3bes, ~"I7t3y/..l) et ?t.ï/l Pour ce qUI esl des noms de 1 jeux, nous optons pour leur forme française quand Il s'agit de noms de lieux connus (el-Djem, Djerba, Kairouan, etc ) et pour 1 eur forme arabe quant ces 1 ieux sont moins connus (Mu~ammadiyyah) Les villes qui ne portent plus le nom sous

lequel elles etaient connues au XIXe siècle, sont désignées par leur appellat IOn ancienne et actuelle, c'est le cas de Porto Farina) qui depuiS 1956 se nomme Ghar al Mal~ Bien que tous ces noms soient transcrlts, il ne sont pas mIs en italiques) pour la simple raison qU'Il 5'a9 1 t de noms de lIeux Les termes arabes sont transcrits sUIvant les règles grammatIcales de l'arabe lIttérale et non de l'arabe dialectale tunisien, 11 n'en aIt pas de même pour les prénoms et norns de familles AinSI le prénom arabe Salim est

(9)

plutôt prononce en dIalecte tV1I:=;lefi SlTm, ('t='~t \'tll tt=' '-)r'\ (lnti~

tranSCf'lpt lOn que nous favorlserolls Il e:-..I .... t f' 1If'.II)ITlOI;; (i~:--;

contre-exemples à cette règle, c'pst If' \'.lS ew Ll fOlie! lOf) d~ ,'>JIJI,"

al-!c7L7/L'(garde des sceaux) qUI PI) d(-'vt'f:,mt un 1I0f11 dt-' LIIl1111p, d

tentance

à

se prononcer ;3a~lb al-T?iba(

A

celte fornw, nOll'-) préférons celle de !5!7jCqui SUIt 121 forrlle du péwll\'lpe d( t Il (i(-l prerr ière forme, (c'ic/'I Il en pst cJe rnénlp pour lp (plplJI r' «()llp~W

tu n 1 SIE; ~, Sad 1 k 1 Ce nom a é l é l r J f):1 cr ï l d. JI) ':) ., (1

r

0 r ri 1 (\ ( L J'-:;" J q lJ P , al-?adiqlyyah, alors que la pf'OnOrlClelll(1) tUI)I,:)It'llfH' dp CP t pr Illt',) la tendance à être al-?adqiYYcJh (la ~~eC()fI(jf' voyrlle t'tem! èludp(\,

la longue de la précédante ne peut pltJ~ '-;P rTl21lll!pnlr) 1 d

v

transcrl pt lOn cl ass ique nous a semtl 1 pp fllpt t r P prl PV 1 (jPIH P dp.

manIère plus avantageuse la corrélat lOf) qUI eXl'Jle f'n!rp (et!(-'

appellatlOn et le prénom de Sadlq, prenom du oP.Y Pll l'hOIHH-:1Jr dfl qUI l'lnstltutlOn est créée Pour ce qUI e'Jt de'-~ lelïTle'-, fTlllltalr(-lIi , bIen qu'ils soient majoritairement turcs, f)0U~~ dvons prérpf

è

adopter

1

a forme orthographique que

1

eur donne 1

bn

Abia 1-1) 1 yaf dans sa chronique /t(7..3/ al7! C7!-L~am/il7l}/ aU7b/iF mult.71.. TtÏ/J/.':;' Wil

cahdc:7/-c7I77c7/7 Ce choix est gUIdé par le fall que d'un pays a

l'aulre,

ces tltres ne correspondent pas systèmatlquemenl aux mêmes fonctions,

il

en ainsi du titre turc qdVI17aqc7l77

(10)

C:

UfIV

.11.64 ~Gill Univeralt7

mANSLITERA nON TABLI

CO!18onnnta: • 1n1 tiall unexpres8ed ~ madial end final

a '

Arabio Persian 'l\Lrkiah Urdu Arable Penien TurJciab Ul'du

1....-

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Vowels 1 di ph thongs, etc. (For OttOr.llU1 Turkiah vowela otc. 80' aeparate memorandum.)

~ ~

short: -

aa ;

il - U.

longl i ; , ü, nnd in Persian and Urdu all10 l'onderad 01

'ri

i,

and in Urdu a1so renderod b7 ël ~ (in Urdu)

ë.

lons "'1 th tashdid.s

l'.." _

,

uwa.

,

,

diph thOZlB'al

CJ

ay l , av.

(11)

1 NTRODUCT 1 ON

La Tunlsle du Xlxe siècle falt parlle mtegr ante du 1"1c)nde musulman Province ottomane depuIs 1574, date J Idqupllp pile

est arrachée aux Espagnols, la Regrf1ce cie Turll~ s' ln~(Tl1 ,1 Id ve III e du X 1 Xe sie cie, d a fi 5 U fi

e

h 1 S l 0 Ire p (W d li è 1 e c~ CE-' li (-. dpi d

Turquie et de ses prOVlnces La POI~te subllrrw e\ l'E-'n~Plllblp (lP'-1

terrltOlrf'C) qu'elle gouverne enLrenL 21 la fin du XVllll' ',1(-'( le, ddl1C.; une phase de mOindre prospérlté éconorrll que Ce rerw(-'r c,prTlpn\ d(~

conjoncture, on le salt, se fait au pr'oflt (jp l'Occlupnl dirp\ 1E-'r1 A

cette époque, 1 e vo 1 ume des exportatIOns 0\ t O[fléme'-1 d

considérablement baissé, alors que celUI des pays ocudenL-lux ne cesse de croître La nature de ces exportat lons s'est

rga

1 emen L transformée, l'Europe exporte de plus en plus (jp produll s

manufacturés alors que l'Empire ottoman lui fournil [Je'; mdt len~L; premlères Cette détérioration économique qUl touche l'aire

ottomane ne manque pas d'affecter le Bey11k de Tunis Ld France y

est d'ailleurs économiquement bien implantée, depuis 1(.1 fin de la Guerre de sept ans ( 1 763) Jusqu'à 1 a Révo 1 ut IOn frança 1 se de 1 709, 1 a presque tota II té du fret des produ i ts ! un IS lens

à

l'exportatIOn

est assurée par la marine marchande française Cependant, à partir de 1789 et jusqu'en 181 S, la France et l'Angleterre confrontées à de graves problèmes internes - la Révolut

IOn

française et les guerres napoléonlennes - sont mOHiS pr'ésenl.es en Méditerranée et moins actives économiquement dans la Régence, Cette conjoncture alnsi que la bonne gestlOn des affaires de 1'Ëtat

(12)

ont. '-,ur 121 VI8 éconornlque du Beyllk un effet heureux,

à

tel pOint

que l'on consl(Jere la fln du XVIII'- Siècle comme l'âge d'or de

l'hi:,lolre de la TunIsIe ~lusaynlte Gouvernée de manIère efficace par t1arnmfJdar) fiey ( 1 759-1 8 1 4), 1 a Régence réa 1 i se une bonne

per for m;:mce puisque son commerce extérieur est excédentaire) ses f:'XDortatlOn~~ dlver:.:;iflées - autant de produIts agrIcoles que de pr ()(juil ~ rTlémufaclurés - el son agrlculture relativement prospere Ces résulLals économiques ne manquent pas d'avolr sur la Vle po 11 tique (les conséquences heureuses, la Tunisie connaît durant ceLLe période une slabillté dynastlque et une palx soclale

except lonnelles La restauratlOn de la paIx en Europe

à

partlr de 181 '1, rn?r'que tout efols le retour en force de la France et de l'Angleterre en MédIterranée et met un terme à cette pénode de prospér 1 Lé La régress lOn économ Ique qUI touche déJà la part le orlenlale de l'EmpIre s'étend à l'ensemble des Régences

maghrébines et en partIculIer à la Régence de Tunis.

En

même temps qu'Il prend conscience de sa faiblesse économ i que, l'Emoire) à travers ses défal tes qUI se mult i pli ent) mesure avec inqUIétude le degré de sa fragllité militaire et

politique 1 Cette détérlOration éconornlque et mIlItaIre) fragilise l'Empire et livre ses provinces les plus lointaines et les plus "malades" à l'appetlt des natlOns européennes. Tel est le cas bien sûr des provinces à majorité chrétlenne déjà minées par des

mouvements nat ional istes, mal s aussI de l'Egypte) et du Beyllk

1 Par le tr'alte de Kuçuk Kaynarca (1774)) la TurquIe cède à la Russle des conceSSlons cornrnerClales et terrItOriales (perte de la Crlmée en 1783),

(13)

d'Al ger~ respect Ivement occupés par l'armee fl'cltî((l] se, en 1 7QS et en 1830 Ces deux événements obllgenL l'ensemble du Monde

musulman,

à

prendre conscience d'une réalité nouvelle, celle d'un Occident économiquement et mlllta1rement pUIssant pL le forcent à se redéfinir Cette redéfinitIOn s'exprime dans un premier' Lemps - sécurité et souveraineté obligent - par la mIse en pl<-1ce de

réformes à caractère militaire L'Egypte est la prpmière province à S'Inscrire dans celte logique réformiste, l'évé-1CU2lllOr) (if' l'<.wlTlPe française, la prise du pouvoir par Mu~ammad cAn et surLout le sout len qu'il obtient des (:U/cf/17er offrent au pays les condl L JOns

nécessaIres

à

cette restrucluration A l'oppos'?, le Reyllk d'Algf'r' sous l'effet de l'occupation étrangèr'e, se trouve dnns l'mCc:lpé1cIlé de réagir Tunis en bute aux pressIOns économiques, mfllS non encore mIlitaires de la France et de l'Angleterre, t 1re les le~ons

des événements d'Alger Prlse entre le danger de la presence milita1re française en Algérle et la conscIence de l'étal. rJe faIblesse de la Turquie, la Régence de TuniS saIsit l'Importance stratégique d'une restructuratIOn de son armée Dès 1830,

encouragée par l'expérience égyptienne, elle inaugure une sérïe de réformes milItaires

Pour l'Empire ottoman, le XIXe siècle représente un siècle de crises dont Il ne saisit la réalité qu'à travers ses échecs

militaires Ne conSidérant sa décadence qu'en termes militaires, les solutIOns envisagées sont par conséquent prIOritairement d'ordre milItaire C'est en effet, dans ce contexte qU'lI faut

comprendre le mouvement de réformes qUI voit le jour au tournant du Xlxe siècle, à Istanbul, au Caire et

à

TuniS, Ces crises, ces

(14)

r errll ',~', Hl ques 1.1 on et

1

es réf ormes qU! en résul tent, font tout

l'2l1 tr ail (JE: (.e X/xe 51ecle naissant L'mtérêt que nous portons

à

leU ~ période est d'autant plus Just1fJÉ que peu d'études lui ont été (-;,XL 1 U'-, Ivernent consacrées Certes, 1 es travaux consacrés aux

rf.rorml:,rflf:'S lurcs, égyptiens ou tunisiens, ne manquent Jamais de

se rNérer'

au contenu de ces premieres réformes, malS ils ne le fonl que dan" la rnesur'e où ce:a leur sert a Introduire celles qui Ipur'" ',uccedent C'est donc pour pallier cette lacune que nous pr enon'-, le p<1r'tl de 11mlter nolre recherche

à

la première moitié du XIXe ~)Iècle

Id pr'emlère m01llé du XIXe s1ècle n'est malheureusement pas seule à souffrir du déSintérêt des chercheurs Dans le cadre de la période et du sUjet qU1 nous Intéressent,

à

savoir les structures et les reformes mil1taires tunis1ennes durant la première moitié du XIXt' s1ècle, la Tunisie semble être le "parent pauvre" de l'h1stoire otlomane, peu d'etudes lui sont en effet consacrées Par le seul faIt que la TurqUie et certaines de ses provinces réagissent

grûsso

/lhÎLkJ de manière 1dentique à la nouvelle conjoncture

inlernallOna 1 e, la corré 1 ation entre 1 es réformes du Khéd1ve Mu~ammad cAli et du sultan Mahmut Il est deptl1s longtemps clairement établie En effet, les spécial1stes de l'histoire de la Turquie et du ~1oyen-Orient ne manquent jamai s de soul igner le caractère analogique des réformes mil1taires égyptiennes et ottomanes, mais aucun ne fait cependant mentlOn de celles

entreprises

à

la même époque dans la Régence de Tunis Il est vrai que la nouvelle armée régul1ère tun1S1enne ne s'est pas illustrée dans des conflits m1litaires d'envergure comme le firent les

(15)

armées ottomanes et égyptIennes, mais cela JustIfIe t-ll VI'dllilent cet oublI? Quant au travall des hIstoriens de la TuniSIe, rJres sonl ceux qui se sont ~ntéressés à la premlère génerall0n des reformes A propos de la production relative à l'hIstOIre de la Regence dU XIXl' SIècle, l'observatlOn empirique met d'emblée en 1un1lèr'e le

caractère dom i nant des travaux consacres

à

la sec one je ma 1 t 1 e de ce SIècle L'attentlOn exclUSIve portée au réfor~rnlsme egypt lPI) el turc, ainsi que la polarIsatIOn des chercheurs sur la seconde

génération des réformes tUnlSlennes, celles instltuees par l'homme d'Ëtat et 1 e réformateur que fut de Kliayr a 1-Din, pal~l e quelque peu ombrage au réformisme tunIsIen naIssant et pousspnt amsl

à

se concentrer sur cet État et sur cette périOde

C'est en fait l'objet même de la recherche, l'organlsatlOrJ et les réformes mIlItaIres dans la Régence de TunIS cJur'ant la

premIère moitié du XIXe siècle, qui définIt les bornes chronologiques de cette étude Si l'on porte attentIOn au réformIsme naissant, on réalise qu'il se caractérise par la prédom mance d'eff orts répétés pour restructurer l'appareIl militaire Ceci s explIque par le faIt que le 110nde musulman ne prend conscience de la supériorité de l'OccIdent chrétien qu'à travers la supériorIté militaire de celUI-CI En reslructurant ses armées sur le modèle milItaIre européen, l'Orient pense avoir trouvé la clef du succès européen et surtout un remède à sa

faIblesse militaire L'armée étant l'enjeu prinCIpal du réformIsme

à

ses débuts, s'y 'intéresser c'est donc tout naturellement

s'intéresser aux réformes militaires On doit néanmoins soulIgner que celles-ci ne sont pas exclusivement milItaIres, puisque des

(16)

Inc,tJtu! 1 (,n<-, éducatIves d'un type nouveau sont créées C'est ainsi que Tunis con~Clente de sa dépendance à l'égard de l'Occldent en fn2ti(:-rf: d'I;!struction mllltalre,l crée en 1840, une école

mllit ;;Jirr? (llIcl!..!.:!!.] ,-7/-cu!(Ïln c7/-(7c7!i.7/r,,'al7)2 dont l'objectif premIer ?l1éJit èlre 121 formatlOn d'une relève

l 'mtérêt de l'étude tIent également

à

la mise en évidence des réper eussIons qu'entraînent ces réformes sur la soclété

tunls:enne l_es conséquences d'une telle restructuratlOn sont en effet. nombreuses Du pomt de vue strictement militalre, elle marqlJe une ru!)ture sur le plan de l'organisatIOn tradItionnelle des forces armées de la Régence La nouvelle armée supplante

dPflnltlvement 1~ mIlIce des JanIssaires La défense du territOire par sUIte de l'inslltution d'un service mIlitaire obligatoire,

Incombe à chaque sujet du bey Quant

à

la mIlice, symbole de l'autorIté ottomane dans la Régence, son élImination révèle l'évolution des relations qui lIent la Porte sublime

à

la Régence D'un point de vue social, ces réformes donnent une orientation partIculière ad futur de la Régence, puisqu'elles permettent, grâce

à

la mIse en place d'un système de conscription, l'émergence de nouvelles catégories sociales

A propos des réformes annexes - nous faisons référence

à

la créatlOn de l'école militaire du Bardo - qui se greffent sur les réformes mi II taires, elles entraînent une rupture du système

1 DepUIS 1830, la Régence recrute des offlciers OCCIdentaux, pour lnstrulre soldats et offlclers de la nouvelle armée régulière (Nlzaml cedld)

(17)

tradltlOnnel éducatIf L'éducatlOn er1 Islam et ttms la Régence <if' Tunis, a en effet toujours été monopol1see paî les c-u/am.:Ï,'les programmes d'enseIgnement ont toujours eu une or-lenl2lllOn religIeuse La créalion de l'école milItaIre du Bar'do rompt avec ceCI, pour la première fOlS dans l'histoire de la Tunl'31e ejes matIères profanes sont enseIgnées (hIstOire, géograp~)le,

géométrIe, langues étrangères. elc ) Cel enselgnerpenl pouve;:-lU donne naIssance

à

une élite nouvelle, formée

à

l'eur'opppnrlP (~l

sensibilIsée aux prob1èmes des réformes Il n'est efélll1eLws pas surprenant de vOIr que les figures les plus marquantes du

mouvement constitutionnaliste animé par Khayr éJl-f)ïn, ont pour l?l plupart été formés

à

l'école du Bardo, tel est le cas (jp'.; gener'i1UX Slîm, t1usayn et Rustam Rappelons que cette érole

a

également le méri te d'avoir été un centrE 1 mportant de traducllOns, t rav a Il cJonl on salt combien il a favorIsé la diffusion de la culture européenne dans la Régence

Les 1 ignes qUI précèdent se sont attachées

à

relever les répercusslOns, sommes toutes pos 1 lives de ces prem lères

réformes, elles ne furent cependant pas toutes de même nature SI ces réformes permettent la modernIsation des slructures

militaires, et la constitution d'une nouvelle élile J elles n'en

favorisent pas moins la pénétration européenne dans la Régence La mise en place de réformes mIlItaireS et surlout l'mauguratlOn d'une politique officielle de coopératlOn mIlItaIre entre la France et la Régence ( 1842), faei II te grandement l' infi ltrallOr1 de cet. ËLat dans la Régence La mission mIlitaire deVIent un formIdable outIl d'informations L'école du Bardo, par l'entremise des offICIers

(18)

eur Opéérl', qUI Y e:l'JelfJnent, devient un véntable centre de

(j 1 rru~"') Ion de cu l1.ure éuropéenne Par alll eurs, le programme de réformes (jan~ son ensemble - créatIOn d'une armÉe régulière, mIse sur pléd (j'une rrJISC;IOr1 mllltall~e, fondatIOn de l'école du Bardo,

E-t c - ne manquenl pas de grever le budget de l'État Cette

cOlJleu'-,(:, pol illque milItaire, associée

à

une mauvaise gestlOn des finances el a une politIque d'emprunts outrancière, mènera

à

long térrne le pé:ly~-, a la banqueroule, a sa m1se sous tutelle financIère eL enfin dU ProlecLor'at

1 es réf or'mes rrl1ll ta Ires dont nous avons entreprl s l'étude, sonl a bien des égards annonClatr1ces, des lransfo:matlOns et des bouleversements qu'allaIt connaître la TunisIe

à

la fin du XIXe

SIècle Elles ouvrent la vOie

à

des réformes plus profondes, elles offrenL au mouvement réformIste de la seconde moitié du XIXe

SIècle ses flgul'es les plus marquantes, elles offrent une voie royale

à

l'hégérnonle européenne, elles marquent sur le plan

finanCier' "le début de la fm" et enfin, donnent

à

l'Etat tuniSIen une phys lOnom ie moderne

(19)

--_.

-CHAP 1 TRf UN

REVUE DE 1 ITTfRATURf

Lorsqu'on observe l'hlstorlOgraollle l'eléü IVP ~ nllstoll'P moderne de la Régence de TunIs, on réalIse que les pPI'lodps les plus étudIées sont celles qui corTespondent au rp~lne cie f:1arnnlü(i.~h

Bey et aux dIfférents mlnlslères du ITlHilstr'e et l'éfcwmclteur KIîc1yr al-Oin 1 Il semble que les hIstoriens et plus Pé1f'tlcullèr'ernent lpL,

hIstorIens tunISIens aIent trouvé dans ces pérlOdes, tout es (jpux dommées par les fortes personnal i tes eJu 13ey t1ammûdah et (lu ministre Khayr al-Oin Pacha, matlèr'e à s'enorgueIllIr de CP p.1sse Nous avons vu précédemment que le règne de t1ammûdatl l3ey

correspond

à

ce qu'on appelle l'âge d'or de l'hlstOlre de la Tunisie Quant

à

Khayr a1-Din, on salt qu'il fut l'artisan de la premIère constitution qu'allaIt connaître le Monde arabo-musulrnan (1861) L

Même si cet âge d'or appartIent

à

un passé révolu el même si la pOlItique de Khayr al-Qin s'est finalement soldée par un échec

pu~squ'elle n'est pas parvenue

à

arrêter ou même

à

freIner

l'inexorable marche de la Régence vers la dépendance économIque et po 1 it ique, l'étude de ces deux périodes offrent pourtanl

à

ces chercheurs de quoI prodUIre une hIstOire positIve de la TunISIe Par' ailleurs, la décolonIsation révélant la colonIsation, Il s'agIssait

1 Ce dernler orthographialt son nom en Françals "Khereddlne" I<Myr ad-[)ln,

Essai sur les re/ormes necessalres au,Y États musulmans-présenté et annoté par

Magall Morsy (Paris Ëdisud, 1987), 7

2La constltutlOn égyptlenne ne date en effet que de 1866, celle de Turquie de 1876

(20)

POU[ Lf::'-, rll'-;10r lI~n::, au lendernaln de l'lndépendance de la Tunisie

(i9')f)), d IrlVé'jllr cette épisode de l'histoire nationale et de

compr enejr e le pr ocessus qu 1 aval t entraîné 1 e pays,

à

sa mise sous lut(~llé flnanClére et au Proteclorat On peut alnSI comprendre leur rmmque (j'Intérft pour le règne d'A~rnad Bey et plus

pf:lrl Icullèr-ement pour les réformes rn Il i tai res Pourtant, même si

U~'-, n~rorrnes d;ms leur- tentative de copier l'Occident ont un aspect un peu paU)éllque, Il nous a semblé Important de nous y arrêter et cie réparer cette négligence

l a rarelé des pub 11 cat lOns sur cet te péri ode, donnent encore plu'-; ej'éclf:ll el de valeur

à

l'excellent ouvrage de référence de Léon Carl flr'own Tl7p TU/7/'s/~7 (Jl,4(7/?7c:7J B211 1 Le travai 1 effectué par ce

der nier- SI l'on lient compte de sa qualité reste malheureusement un

cas un 1 que 2 Remarquons que cet ouvrage ne s' intéresse

1 Leon Carl Brown, T/Je Tums/a (If Ahmad Bey (Princeton: Princeton

LJnIV('1 ~il t Y Pr e~s, 197-4)

211 est l>lCn clair que les ouvrages de qualité sur l'hlstOlre générale et

pn~colonlalc de la Régence de TUniS où sur l'histOire du Maghreb ne font pas exception Pour n'en citer que Quelques uns, mentlOnnons les ouvrages de, Béchlr T 1111, 1. es Ra;J;Jc.Jrts culturels et /tleologlques entre IOrlé'nt et l'Occldé'l7~ en

{u/7/s/{' .3U,,\,!,.\"e s/ec/t~ (183{J-1880J (TUnlS PublicatIOns de l'Universite de TuniS. 197-4), Bachrouch Taouflk, "Les ËI ites tuniSiennes du pouvoir et de la dévotlOn Contrlbutlon à l'étude des groupes sociaux dominants, 1782-1881," (Thèse de Doctorat, Université Paris l, la Sorbonne, 1981) Lucette Valensl, Le

Nd/l/Jreb .:Jvant la Prise d'Alper (Paris FlammarIon, 1969) et MagalI Morsy, NvrtlJ A/Î'/c."a /800-1900 A Surver from t!Je Nllé' ~:91Iev tv tne Atlan! Ic." (London

Longman, 1984) fournissent d'excellentes etudes sur le Maghrab precolonlal Quant aux histOires génerales de l'Afrique du Nord, nous retiendrons les noms de Abdallah Laroul, L 'Hlsto/re du/"/aq/Jri'b, 2 vols (Paris Maspero, 1 975) qUI se donne pour but de décoloniser l'hlstolre~ nord africaine et celUI de Charles-André Julien, L 'H/stL7/re de l'Afr/que (iu Nord, 2 vols (Paris payot, 1961) qUI quoI qu on en dise, reste en matière d'hIstOire maghrébine une reference Incontournable A ces deux ouvrages, ra]outo'lS œux de Kenneth J Perk InS, TumsJa., Cros~/vads of t/Ji'

ISI.If17/C ....9nd EUrL7{1t3al7 j'l'Ixlcis <Boulder Westvlew Press. 1986). Jam II M

Abun-Nasr, A Hlstvry L1f t/Je Nap/Jnt> 117 t/Jt? Isla/ni,: Pt?/"/vc.1 (London Cambridge University Pr'ess, 1987)

(21)

._- .... _

-qu'accessoIrement aux rerol-mes n1111 l;;lll-es, Il

n'y

pone

<lI t pnl

IOn

que dans la mesure où elles font par-t le des reallsJt wns nlclJPures

de ce bey Notre démarche est dIfférente de la sIenne, en nOll~i

limItant à l'étude exclusIve des instItutIOns milItaIres el (ifS restructurat i ons qu' elles sub i ssent, not re exposé est fat al erllPf) l plus exhaustif Notre "périodisatlOn" est également dlrferentp, elle est en effet plus large pUIsque le mouvernenl de reforrrlPs

s'enracinent dans les années qui précèdent le règne (j'At.)liUd r1ey el empIètent sur celUI des beys qui lui succèdent On pOlJr'ra noter que l'étude des condItIOns externes qui mettent en rlace les rpfo! me~,

ainSI que l'observatIOn des Institutions mIlItaireS avant le<-;

restructuratIOns auxquelles les deuxIèmes et trolslPmes dl(1pllrE-'~~

sont consacrés, couvrent 'me période chronologIquement pluL; importante.

Nous avons remarqué

à

celte occasIOn que le remodelage dps instItutions de l'ttat est prmcipalement généré par les menaces économiques, dIplomatiques et milItaIres qui s'exercent sur

l'ensemble des provinces ottomanes par certains Ëlals OCCIdentaux Ceci est mis en apparence par Leon Carl Brown et plus encore - car te

1

est son ob

J

ect if - par Jean Gan i agtl 1 Cependant, ces causes externes n'expliquent que très partiellement le bien fondé (Jes réformes Pour mIeux évaluer les transformations subles par

l'armée tunislennel Il paraissaIt nécessaire de placer les réformes dans le contexte de l'évulutlOn générale des institutions militaires

lJean Gamage, Les Origines du Protectorat fr,::mçals en TUniSie (f~arls

Publ lcatlOns Unlverslta1res de France, 1959)

(22)

lur1l',lennr::r

, Orl (jolt toutefols noter que s'Intéresser

à

l'hlstolre

Hi',! ttut IOrlnelle (je la Péqence n'est pas en soi un falt original,

LI torr-, pOtJr exernp le 1 es travaux ef fec tués en ce sens par Ezeddlne GUf-'110lJ/,Î A r1~srrtousl,Lmais aussi parJean Pignon 3 Sans mettre en ((:JlJC,(~ 1 e\w qua 11 té, ces études ont une orl entat lOn qUI diverge de 1<1 nôtr(~ NoLre obJecllf qUI est de présenter globalement

l'oruarils~tlOn el. les réformes militaires tunlslennes, dépasse la dp.scrlpLlon ponctuelle qu'en font ces hIstoriens PUlsque les

ré for mes m lilial res sont perçues comme l'abouti ssement d'un 1 ent mOLJvemerll de tunlslflcatlOn des InstltutlOns milltalres, nous propo'Jons cJe:1nS le troIsIème chapitre de montrer que les

mslilulions militaires ottomanes - telles que mIse en place par SlnrH) Pact)(i en 1574 - ne se maintiennent que pendant une courte période Les anc lennes structures mi 11 talres réapparaIssent en effet rap i dement LI Pour mesurer cette évo lut lOn nous observerons l'organ i sat IOn m III ta Ire des f:1af~1 tes. L'étude de cette pérIode n'étant qu' accesso 1 re nous ut i

11

serons l'exce lIent ouvrage - bien

IEzeddlne Guellouz, "La Tunisie husseinlte au XVIIIe siècle," ln L'HIstoIre

di' 1.;/ TUnlslr?, éd Ezeddme Guellouz, A Masmoudi et Mongl Smida (TUnis: SOCiété Tunisienne de DiffusIOn, 1983), 137-275.

2A Masmoudl, "La TUnlsle mouradite au XVIIe slècle,"in L 'HIstoire de la

rums/t', ed Ezeddlne Guellouz, A Masmoudl et Mongl Smida (Tunis: SOCiété

1 unlslenne de DIffusIon, 1983),31-134

3Jean PIgnon, "La MilIce des Janissaires de TuniS au temps des deys (1590-1650)," L.es (a!)/é'rs de TUnls11? 4 (1956) 300-325.

4La 177.J(J.JII,y/) qUI est une institutIon ~af~ite) est le plus bel exemple de

(23)

-qu'Il date de 1947 - de Robert Brunschv 1~1, id BPI1.lPI iP ()f'/~!1!,I/~

S(lUS It?s Ha/sldt?s dr?s (lFI{1117r?S cl la /-1!1,1u ,\ p' -"lA 'Ir? 1

Il est clalr que les sources secondan'es sont pour- un "historIen en herbe" le moyen d'lnfol~matlOn ie plus arc~'-)~Ihle

Mais comment réSIster

à

la tentat Ion de consulter ces sour ( P'-) premIères auxquelles d'aIlleurs tous les ouvrages se l'eler'pnt 1 es archIves que nous avons consultées ne dl frerent pé::lS cip CP Il f-'~-.

utIlIsées par les hIstoriens précités En ce qUI concen\{-' lei nll'>Slorl milltalre françaIse présente à Tunls2 et le personnel en<..JPlgnc:mt

françaIs de l'école du Bardo,3 nous nous sommes rerérés aux documents conservés aux archIves du Ministère de la Guerre de Vincennes (ParIS, France) Nous avons également trouvé a la

BlbllOthèque natIOnale de TunIS un rapport rédIgé par le dlrecleul' de l'école du Bardo, le commandant français Ernest de raverne, rapport qui nous a permIs de connaître de manIère préCise l'organisatlOn de cet établIssement ou pour être plus préCise, l'organisatlOn que le commandant de Taverne voulaIt Imposer Il

1 Robert Brunschvig, La Berberle Orientale sous les fI.3fsldps des OrlglfJt7S ,j

la fm duX/te slecle~ 2 vols (Paris. Librairie d'Amér Ique et d'Orient, 1940)

2Nous avons consulté aux archives du Mlnlstere de la Guerre (Vincennes), les documents classés sous la sectIOn Tunls1e, sous série, cote 2H2, dOSSier 2,

"offiCiers en mission en TuniSie (1847-1881)"

3Le dossier du Commandant de Taverne a été examiné ainSI que le~) paplers prlVés du ministre de la Guerre Campenon qUI fut dlrecteur (Je l'école du Bar(Jo entre 1852 et 1854 et entre 1862 et 1864

411 s'agit en effet d'un projet soumis a la blenvell1ance du Bey 11u~arnmad al-!.3adlq qUI comme on le sait met un terme aux réformes de son prédécesseur Soulignons que la découverte de ce rapport revient a Ali Chenoufl, "Un Rapport lnéd1t en langue française sur l'école de guerre du Bard,," Ca/J/ersde TUniS/{' 24 (1976) 45-87.

(24)

t hJ':. ~ for " L(JrISU 1 té a propos des promot JOns d'é 1 èves et des ?·ftj(j!rHll'-, i Uf1I',len', Insu Ih à l'ecole mIl !talre française de SaInt Cyr J Jp', (lU tilves (Je l'école du Bardo et le courrier consulaIre,

cJl',P(),ll[)leL

, f::lIJ Dar -f;I-Bey qUI est l'annexe du MinIstère tunlsren (j(-;'-, Affaire', ptrangeres BIen qU'Ils Salent très parcellaires, ces

do( urTleflh nOl;', ont fournIs d'appréClabies inforrnatlOns L'accès au reUI'Jlre dPL, pre"iences n'a malheureusement pas été pOSSible 1

Ce! ! ~ lcH.une 1 ut en parll e comb] ée par 1 a consu ltat lOn des

rE:'glstres d'mtendance ou figurent des listes d'élèves,2 listes sur ](-",quelles noue.; avons fondé notre travaIl

Nous dVorlS également exam mé des sources occ ldentales, qui

s(~ t r ouvpnl eU e prmclpalement des réCIts de voyages Signalons ]'ouvr d<Je du fondateur de la CroIx rouge Henry Dunant,3 celui

(J'AlJguste Oal;x,~1 du capitaine Daumas,5 d'Alphonse Dllhan,6 malS

1 Le r L'glstr è des eleves est classé sous la côte 2400, nous n'avons

pourtant pas pu y avoIr accès, II ~emble qU'II aIt eté égaré ou mal classé 211 s'agIt des lIvres de compte de l'école classés sous les cotes 2399, 2400, 2LlO l, 2/~02, 2403, 2404, 2405, 2406,2408, 2Ll09, 2410, 2411 Ces; Ivres

cor'rcc5pondcnt aux années, 1860-1866,1859-1869,1860-1867,1860-1867,

1 Llb 1 - 1 E3 7'2, 1861-1862 Comme on peut le vOIr Ils couvrent la perIode du règne dt' Mul)arnrn2ld al'-~âdlq et nous renselgnent donc sur les promotIons tardIves de f clole'

JHenry OUrlant, NotlCi' sur /iJ Regence de TUniS (Genève: F1Ck, 1858, rééd" Tunis Socléte funlSlenne d'Ëdl tlon, 1 r;-;::J)

4Auguste Daux, .. Achmed-Pacha, Bey de TUnls, et des réformes récentes qU'II ~ fal tes dans l'a,jm lnlstrat IOn de ses ttats,' Revue dé' l'Onent 4 (1848)' 3·t' 361

SC<lPl Lalnè Daurnas, OIA9Ü'i' iJns,j Tums (Alger, TI sSler, 1857) l'Alphonse DI1~)an, H/stL71re 3brt"qé'e de la Ré'tlènce dé' TUniS (Paris Oup',tr,)y et Ch.", 1866) • •

(25)

aussi les documents reunis par' Charles 1'1ürKhICC)lH't 1 til)r1\, lel

Nt/tlct? sur TU/7!?_- rédIge par LUIgI Call1garïs qUI est 1~ pr'pnlll-'r

O1recteui de l'école du Bardo de 1840

à

1850, les .F/èlyli/fJ/ll,':t'

hlstL/r/qut?s t?! stat/stlqUt?S sur la Rt?s-7PI7L~t? dt;-l TUOIS, ,S'tllt/I . ..,' (j'un

It li7t?rc.:7i/f? dans L7ut?/qUt?s rl?ghï/7S du ~"Îc717c7i""} du Con te F III pp 1 qu 1

relatent des faIts se rattachant à une pérlOde élnterieur~e

(J

l',mnee 1830 L'oeuvre de Call1garls fOLwnl t pour sa par't, des InfolTfl,lt IOns sur sa personnalite, sa carrIère et sa production llller;1lrp, malS aussI sur 1 es cond 1 t IOns de créat ion du N/_:c7fl71 ('~Llld et de l'éco 1 e du Bardo Les quatre prem 1 ers auteurs cItés

or

frenL des

renseignements assez slmllawes On note cepend;-m\, que 1;-1 lec 1 ur (-l

de ces sources eXIge un certain esprIt crItique, dans ]<-l rrwsure Ol! elles n'offrent pas toujours une descrIptIOn objectIve (je ce qUI nous Intéresse, AinSI, le premIer de ces auteur's, Henr'y DunémL, fdlL une charman t e descr i pt i on de 1 a Régence aux a 1 en t ours des émnpes

1856, dont une élogIeuse présentation de l'école mIlitaire du Bardo,2 On est malheureusement tenté de penser qu'il faIt la d'un bIlan un peu trop opt Imlste des résultats obtenus par école, car n'oublions pas qu'il arrIve

à

TunIS un an après la mort d'A~mad Bey Or, nous savons qu'après

la

dlsparltlOn de ce dernIer l'institutIon

COn:l2Ît une périOde de réajustements qui n'a certainement pas manqué d'affecter son organisation Nous rejoIgnons ici Pierre Boisset lorsqu'Il conSIdère dans la préface de Sâ Notlct? sur lé!

1 Charles Monchlcourt, Oocumé'nts l17ed/ts sur 1.9 TUn/s/e Relat/one; meli/les de Nyssen, Fli/pp/, Call/gans (Parls Soclété d'Ëdltion Géographlque t1arltlrf1c et ColonIale, 1 929)

2Dunant, Not/Cf? , 2

(26)

- - - -

---Rt'!Jt'/}('& tlp Tun!,; que Henry Dunant a une vIsIon un peu nalve de ce

ml' Il vo il 2l Turll:, 1

AI pr)()w'Je [) Ilhan rartage avec Henry Dunant 1 a caractérlst 1 que

de four'nlr' un éxposé tres posItif de ce qu'il découvre dans la R(~qPrlLe t1al'-) SI l'ot)Jectif vIsé par Henry Dunant semble être tO!2l1(:>rnen! (jpslntéressé, celui du second ne l'est pas Au fIl de la 1 E:-C t ur e (je l' H/':.'!t III'P dbrp!7t?t? dt? la Rt?!7I?I7f..-t? dl? TU/7Is, on s'aperço it

qU'Il n'e;:;! flr1lteur que lorsqu'Il s'agit de décrire les soldats du

NI. dml (fJd111 [es propos élogIeux n'étonnent guère lorsque l'on

Si1I! que ces '-)0 1 dals sont encadrés par des lnstructeurs françaIs de

1

~ rTll',;:, 10 n

Ips homrnfs composant le corps d'art i llerl e

r

rapporte L -II] sonL generalement beaux et vIgoureux Leur costume

res~ernl)le ;~ CPIUl de l'lnfanlerle, maIs les soldats sont plus pmpres, mIeux tenus et plus uniformément vêtus Ce 1 é1 llt'nt (1

le

que 1 e Bey 1 eur a touJ ours donné des Instrucleurs rrançals "2

l 'aïtjcle qu'Auguste Daux consacre aux réformes d'A~mad Bey part age 1 a mf.me tendance ethnocentriste, reflet d'une époque que l'on r'et r-ouve dans la plupart des réci ts de voyages du XIXe SIècle SI Auguste O(Jux ne se dIstingue pas de ses contemporains, il offre toulefois une description préCIeuse de l'organIsatIOn mIlItaIre de la Régence et semble avoir bien cerné l'évolutIOn des instItutions de l'Ëtat tunIsIen durant la pérlOde ottomane. Il est d'ailleurs

à

l'origine d'une idée que nous retrouverons dans la plupart des ouvr'ages actuels portant sur l'hIstOIre de la Tunisie, Il est en

llbld

2Dllhan, /-IlstOlre ,233

(27)

effet le premier

à

réalIser que l'HlCorporatlùn des fils (ie

Jan1ssa1res nés de mères autochtones (,{u/{/:JfJ/l) allait

à

longue échéance miner le pouvoir de la m11lce et altérer le caractère ottoman des lnstltutlOns la Régence tunlS1enne, On dOIt toutefOIS dire que S1 tel est le cas, son analyse sert avant tout la pOSItIOn de la France qUI refusaIt de reconnaître la suzeraInete de la pone sur' la Régence et encourageaIt amS1 cette demlere

à

se compof'lC'r' en Ëtat indépendant 1

Nous term 1 nerons notre expose, par un b i 1 an des sources arabes ut lllsées Les sources tunIsIennes de l'histoire de la Tunisie du XVIie, XVIIie, et le XIXe siècles sonl r'elatlvemenl peu nombreuses 2 CecI ne nous a pas qêné dans la mesure ou elles ont été explOItées de manIère mtensive, Pour ce qUI touche

à

l'hlslolre des mstltutlOns mIlitaires avant les réformes, SOIt durant le XVIIe

et le XVIIIe siècles, nous nous sommes référés

à

deux ct1ronlques, celle d'Ibn Abi Omar,3 et celle de d'al-!?aghir b Yüsuf 4

IRappe'ons que l'artIcle d'Auguste Daux est publIe deux ans avant

qu'Al)mad Bey ait été reçu en vérl tab le chef d't:tat par 1 e gouvernement françaIs 2Ahmed Abdesselem cIte les noms de quatre chronIqueurs pour le XVIIe SIècle, de sept autres pour le XVIIIe slecle et enfin de onze pour le XIXe siècle, ce qui fait un total de vingt deux chronIqueurs et d'un nombre un peu plus élevé de chronIques Ahmed Abdesselem, Les HIstOriens tUnisiens des XVIIe, XVIIIe et X/.xe

sIee/es EssaI d'/7/stolll? culturelle (TUnls. PublIcatIOns de l'UnIversIté de Tunls,

1973), 586-588

3Abü CAbd Allah Muhammad Ibn Abi DInar, AI-Nu/us fi al<./lbâr /frlqlya wa

Tüms (TunIs Maktab al-cAtiQah, 1967)

4Mu~ammad al-?aghir b Yüsuf, Necl7ra el-Ne/kt ChronIque tuniSienne (/705-/77/), tradUIt par VIctor Serres et Mohammed Lasram (TunIS n d, 1900)

(28)

U:I

rH''-?rn ](;['(: (je ces deux cr1ron 1 ques J ce

11

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Id RéCJ(~nce élU XVI Ir:. slèc:le 1 Nous avons consulté cette

chr'ortlque parce qu'elle est, comme le soulIgne Ahmed AbdesselemJ 1(1 ',,{;ul(; '-,ource d'lnformallOn sur' la pérIOde qui va de la chute des

l.~élr~)lle~ a la nlonlé du POUVOH' beylical muradlte, L'ouvrage

(j6pa(/~c néanmoins le cadre de l'histoire t)af~ite; les chapitres i)(H'téml <-,Uï l'nlstolre de la Ville de TuniS, de l' Ili-jil/VeY, des lUbélydiles, des Zlrl tes el des t1af~ites n'ont retenu que

super rlciellemenl notre attention Nous nous sommes rapportés uniquement aux événements qUI vont de la chute des ~af~ites

(157-1) a l'année 1681, date

à

laquelle le lIvre s'achève,2 Le

crH

onlqueur étant un témOin oculaire de la pérlOde muradite, une al tent IOn plus part 1 cul i ère a été portée

à

cette pérlOde 3 Proche de la cour, auteur de poèmes écrits en l'honneur de 11urad Il et de son fils CAli,t1 lbn Abi Omar, même SI ses relations avec le pouvoir l'empêche d'être très obJectif,5 fournit des mformatlOns non

1 Abdesse 1 cm, L c?s H1stOrlc?/7S , 158

21bn Abi Dinar, AI-Nu'rJ/s" 320

30n ne connaît pas avec préCISion ses dates de naIssance et de décès La seule liont nous soyons sûre est celle de 1681, année où il achève la rédactIOn de son ouvrage On salt néanmOinS Que sa chronIque a été rédIgée durant le règne des beys muradltes, Mut)ammad (1675-1696) et ':Ali (1675-1686) (ces dates ne

dOIvent pas surprendre car le prem 1er a été déchu par le second à troIs reprIses), Ibn Abi Dinar a donc été le contemporain, de ces deux beys, mais certainement de Murad Il (1659- 1675) et peut être de t1ammOdah Bey (1631 -1659)

4Abdesse lem, Les H/stcJrlens , 155

511 s'aglt plutôt d'omlSSlOn que d'obJectlvlté Nous avons en effet observé comme Ahmed Abdesselem, QU'Il reste muet, peut être par prudence, sur le conf lIt qUI opposa les deux fIls de Murad Il, Mu~ammad et CAli IblG, 166

(29)

négligeables sur l'organlsatlOn des 1rIS~ltUt Ions oltcrn~m0s dUl'Lmt cette pérlOde et plus part leu 11 èrement ~)ur' l J 1l1 ... I(JLI//c/!1 qu 1 est

comme nous le montrerons dans le trolSlèrnc chapItre l'mstltutlOn mur adite par excellence

La chroni que d'a l-?aghir b Yusuf lIvre des r'ense ignernen t s sur les institutlOns militaIres ottomanos ~~u XVIIIe slPcl~ Tuf'('

d'origIne, al-?aghir b Yusuf elalt un '\(//{/!;l/l/i m~tTlt c..;ur I~'-)

regIstres de la mIlIce 1 Nous ne connaIssons pdS (j~ flldnH·l!'t:-'

préCise son état ciVIl mais nous savons qu'Il nall aux alerltour~ de~

années 1693-1694,2 et qU'Il meur~t après 1770-1771 5 Sa

chronique couvre Gonc,

à

quelques annees pr'ès, le~ ~;IX prernlèr'e~

décennies du XVIIIe sIècle 4 JanissaIre, Il nous mforme do la place qu'occupe la mi II ce dans l'État I)usayn Ile, et du 1

c

r'ô 1 c que lu 1 font Jouer les dIfférents beys lors des conflIts dynastIques qUI allait déchirer la TunISIe pendant plus de 20 ans (1735-1759) (pLLe

pérlOde semble

à

premlère vue être élOIgnée de celle qUI nous intéresse,

à

savoir le

XIX

e slècle, pourlant l'éLude de ce texle a

permlS une mise au point de l'état des institutions milltaH'es tunislennes, un deml-slècle avant que ne soienl mIses en place les réformes,

'Ce dernIer partIcIpaIt de ce fait, à des operatlOns mliltaires malS son actIvIté permanent..: etaI t la gest IOn de ses terrb

2VOIr le calcul qu'a effectue Ahmed Atldesse lem pour obtenlr ce~, dates Abdesselem, Lé's Hlstûnens ,243

3Cest à cette date qu'II acheve sa chronlque

4Slgnalons que le sous-titre de la chronlque de Mu~ammad al-~~agrlir rJ Yüsuf est" J'hIstOIre des quatres prem lers Beys de la fam Ille Husayn\(je," cette hlstOlre s'étale donc de 1705 à 1759

(30)

!\'/,-jrd (Jf-.. r)riU~) pr É:-senter les sources de l'hl stowe

lrl'-,lllull()[lf,C-::l!f.- rju XIXe siecle, nous sourlaltons souligner les dl rr j( IJ Il p") que nous aVOliS rencontrées au moment de décri re 1 es

11\;':', Ilull{ifl'-, rrllllLéllreS du Beylik avant les réformes Ces

cJlrrlLultp~ rf:',lcienL dans le faIt que le cholx des termes milItaIres (jes (;éU/. CI IrOil1 queur's ne répond pas un système précl s, Cela est sdrl()uj notdJle quand on étudie les corps d'armées IrrégulIers

La

le~lr,!r,()1()9'P ut 1!I'Jee pour les différencIer n'est pas claire Est-ce {j(j ,-:] Uf1P n(':'ulluericè de la part des chronIqueurs ou est-ce dû au fait qU21'or'Udf)IS3llof1 des troupes lrrégullères - parce qu'elle n'était

pdr., (orlLr olc-'e péH' l'tLat - était rlnalement mal connue d'eux Nous

nt~ If-' ';dVOrl'"i pas,

malS

tOUjours est-il que ce manque de définitIOn St; r etrouve dd,1~-3 Loutes les éludes qUI ont tenté de reconstruIre

l'orUdfllséülon rilllilawe de la Regence et bIen éVIdement dans la

n6lr

e

1

Fn

(e

'lUI concerne l'hIstoire lnstltutlOnnelle du Beylik de TunIS au XIXe slecle nous nous sommes référés

à

la Chronique d'Ibn Abî al-Dly~1f 2 Ce dernl er réunit toutes les caractéristIques qui font de lui un mformateur de chOIX Il est tout d'abord un

contemporain de la pérIOde qui nous mtéresse,

11

descend d'une

1 NOUJ oensons à celles de Taouflk Bachrouch, "Les Ëlltes ,522, Form,::rtlon

SLh.'IJ/t:' !..lJrb,Jrc?sljué' et poul/olra TunIS au XI/II e s/~cle (TUniS PublIcations de

l'Unlversl te de TunIS, 1977)J 166, Mustapha Kralem, La TUniSie pré'C'olomale, 2

vols (TunIs Socleté TunISIenne de DIffusion, 1973), 1 83, Masmoudl, "La TunISIe ,~2, LZlrOUI, L 'IIlstolré' ,2 40

2A~mad Ibn Abi al-plyaf, It(73/ al;/ al-zaman bl aldJbar multïA TOms wa

I.-and .J1-amJfl, 8 vo Is (TunIs. ËdltlOns du SecrétarIat d'ttat aux Affaires

(31)

farnlle ce lettrés el

ae

fcmet lonndlres 1 A sa f)dISS~1IKe, :::Cf) père est déjà fonctIOnnaire, Il occupe d'ë.bord les foncllons de ",JI/l'

auprès d~ gouverneur ((]/i'ld) de Gafsa, PUIS du mm1stre Yüsur ?~~Il) al-TablC aon~ 1; fut le proche collabof'aLeLJr ~~ Ibn Al)] dl-l)lvJl t'sl cone grace à son oere au fait des evenement s qUI J~lorment 1.1

péÎloce du règne de t1ammüdar1

ney (

1787-1 R 13) ('flst oum par' l'entremlse de son père qU'Il (l éte fin nwsure dt' dPtTlI'e <itH~ évé;)em ents dont 1 i n'est pas 1 e

t

emo ln di r'ec t Nou~ Pl.lf1~(lnS t'Il particulier

à

la relation qU'Il donne des révoltes de Id Inllice cie

1811 et de 1816 etque nous etudleronsdans le Lrolsleme d1dpltre A partIr de 1822, Ibn Ab! al-f/lyar commence Sél (.-.lrTleI'P administrative,

11

occupe le porle de C,-lltl (témOin) 5 a la COUf' de l:1usayn Bey PUIS en 1827, ce dernIer le prend

à

son ser'vlce comme secréta i re pan i cu11er (f-/it

ILl

t:7!-sliT) Sa nouve Ile char'ge, qu 1 se résume à la :--édactlOn du courrIer confldentlel du bey el des minutes de réunlOns auxquels le souveraln asslsle, le place dans ies coulIsses mêmes du pouvoir Sans oblenlr de posle plus important,4 Ibn Abï al-Diyaf est désormais associé

à

tous les

15a famille est d'originaire de la reglon du I<.ef, au Nord dp la lunlslc, elle est attaché.? à la tribu des Awlad al-cUn qUI tradltlOnnellemenl fournissait des fonctlOr.nalres à l'Ëtat Abdesselem, Les H/stc)rlens , 333

2Ce qUI allait lUI valOir d'être emprisonné au moment de la chute de ce dernier

3Les témOinS étalent charges de "la rédactIOn des actes de gestlOn de certains domaines de l'Ëtat ou d' awqlif [bIens de main morte, on les déSIgne également en Afrique du Nord par le terme de fiubsllmportant~, Abdesselem, I..(JS

HIstoriens, 340

l1NolJs pensons au poste de bashk.itlb qU'Il n'obtiendra Jamais Iloc.cupa cependant des fonctIOns Importantes dans la commiSSion qUI élabore le Pacte fondamental Il fut, préSIdent du maj/Is al-waqti (conseil cha~ gé dé Juger les

(32)

f..\jp.rl(-:r~II-:~:I', c\~ 1 ?:rJoque Il esl ainSl le témoln dlrecte des

prt:r(II(~rp'-, ré')trur,Lural Ions mllltalres mises en place par t1usayn

8f:?;1 Il pc, t

a

ceU

é occas IOn envoyé

à

1 stanbu 1 en 183 1 pour obteni r

(jlj ;~u li :'.l'l l' (:lut cr 1":.2:1 lOf) d'ms II tuer une armée régul i ère (NL7',,:1/lll'

1 C't!ltI~ U:'(,',IOn q'J'll ne manque pas de décrlre avec moult détails

Pr'()(:r,f- (JI 11 ~t)(Jr al eur (rAl}mad Bey J il es i. un observateur

pxu-'pt lOiHlP] (Je cet le nérlOde el plus parlicul ièrement, des ref(;UfIP', Ullll[alreS 1 On doit néanmOIns souligner que par ses

or l<j Ine~ ~uLorJ1lones, Ibn Abi al-Ç)iyaf est portÉ déconsldérer

lout CP ou 1 lOlll ht' à la mIl ice Nous verrons en effet dans 1 e

Ir o l'-JIt'rnc- ChélpJt.r e qu'il ne manque Jamais une occasion de la

(Til IqlJer, Il (l'y 2 qu'à s'arrêter sur la descriptlOn

qU'lI

faIt des r'pvo Iles dt? 1 al 1 el de 1816 Mais tout ceci ne nous empêchera pas de crOire oUP ,3 chronIque d'Ibn Abi al Ç)iyaf est pour l'histolre de la

R\~g2n(e (je Tunis au XIXe siècle, une source incontoul~nable

affawes où des îessortlssants étrangers étalent ImplIqués), vIce-présIdent du grand conseil et enf ln genéral de dIVISIon (ami!' a/-umara'), Ibn Abi al-Diyaf,

1t(J.!ïi • 5 66

lRappelons qu'II ne se contente pas de témOIgner de ce qu'il voit mais qU'Il collabore actlvement 2UX réformes en partIcipant par exemple à la rédact10n des nouveaux règlements Imposés à l'UnIversIté de la Zaytünah,

(33)

CHAP 1 TRE DEUX

LA REGENCE DE TUN 1 S AU CARREFOUR DES 1 Nrt UCNCES OTTOMANES FT EUROPE"ENNES

Nous envisageons dans ce deuxlème chapltre de falre le l)lldl) des motlfs qui poussent la Régence de Tunis

à

réformer son

infrastructure mllltaire 11 semble que la ralson lrlllllédlé1te (je ces réformes réside dans la monlée de la menace m 111 talre exercée par' les pUissances occidentales en plelne expanslOn économ Ique, sur' les pays du bassin méditerranéen A cet te menace exlerne ~'aJoLJt e une î3l son interne, 11 ée

à

1 a nature des rapporls qu'enlre l iennenl Tunis et Istanbul Au lendemain de l'occupatlOn de l'Egyplp en

.

i 7;8, la communauté des croyants (uIl7Inah) donl Tunis fall part ie,

prend souda i n consc 1 ence que la Porle n'arr Ive plus

à

assurer sa protection Trente deux ans plus tard (1830), l'occupallOn d'Alger par 1 a France conf 1 rm e et renforce cet état de fa 1 l, et place la Régence dans une situation telle, qu'elle ne dOit plus compter que

SUî elle même pour ma Ir.ten 1 r son intégrité terrl torlale, l'ob II geant ainsi

à

I~estructurer ses lnst itut lOns m 11 itaires Tout en

provoquant au sein de la classe politique tunisienne un sentiment d'abandon, cette défection mil ital re ottomane révè le surlout la fziblesse de l'Ëtat suzeraln Or, durant la période allant de la conquête au règne de tlammOdah Bey (1782-1813), la configurat Ion de la Régence évolue dans le sens d'une "nationalisation "1 Les

1 Les te:--mes de "natlOnallsatlOn" et de "tunlslflcatlOn" seront

fréquemment utilIsés dans ce chapItre ce qUI nous pousse à clarIfIer ce que nous entenaons par ces deux termes 11 est év ldent qu',1 n'y a pas en Afr 1 Que du Nord

(34)

In~-Jt 111,1 ;(ifl'-, (Jill d , 1 ()r IOlné J ont (jes formes purement ottomanes-( 'p. '-, 1 P r Irl C 1 P (J 1 é rn Hill e r. a ':) (j e sin s t 1 tut Ion s rn 1 lit air e s

-r~pr P.rHiéflt urie forme ancienne, l'historien Abdallah Laroui parle rr:(-[I1(-: rj'UrlF: rén211sc.,ancp ~af~lte 1 La période de relative prospérité

(~lJe (orH\r:Ît la Régence a la fln du XVIIIe siècle renforce ce

~)ro{ P<",',lJ'--, (;p "LunislflcatlOn"2 et rend son officialisation presque

néL~'-,salr e Ces t en effet a ms 1 que nous comprenons 1 es

prernlères f'&fof'rTleS milItaires, elles nous sont apparues en effet cormflP ]'2!bou! :sse;nenl de ce lent mais sûr mouvement

No!l'--, rJOUVCH1'-: éllnSI observer combien sont ambiguës les

rdl~)orl<) qUI pOII<";~~enl la Régence à renforcer son potentiel

mll;L;~lr'e :)'11 Irnpcrle d'Identifier les raisons lnternes et

pxLer ne" qUI umtr 31gnent cette province à repenser l'organlsat IOn <le "on i1rrnép, Il P2lrélÎt lmpérat 1 f de montrer à 1 a fois 1 es

c1lJ XIX!.' ·'I('cle 0(' ri'VE'II,natlOnallste comme Il en eXlste à la même pérlOde dans

1v~ r)rovlr1u\~) ottomaneS OCCidentales, en Grèce par exemple, ou plus tard au

MOYt'f1 -Orlcnt t'or consequent, nous ne cherchons pas en ut 111 sant ces deux

tLrllle~ il SOU5 entendre qU'lI eXlstalt dans la Régence de Tunls, à la fin du XVIIIe sl(·cle urw quelconque conSClence natlOnale En revanche, nous verrons plus loin

dCJn~) cc Cl1àpllrf', que l'organ1satIOn lnltlale ottomane sub1t au fl1 du temps cert3lne!1 tra::sformatlons qUl vont dans le sens d'une "natlOnal1satlOn" ou d'une "lunlSlflcat Ion' Nous entendons par là que les lnstltutlOns préottomanes reprennent peu a peu le dessus, d'où l'util1sation de ces deux termes D'autre part, soulIgnons que ces termes sont communément utl1lses par les hlstorlens du MagtH'eb, et plus part1cullèrement par Abelkader Zghal, 'Islam, les .Janlssalres et

le [)es~our," ln I..J Tums/è' au prt3sé'nt,. une modè'/YJlte? au dessus de tûut SOL/pÇOI? éd Michel Camad (Parls, ÉditlOns du Centre Nat10nal de la Recherche

SCIent Ifique, 1987), 386, malS ausSl par Wl11 iam Spencer, "Ottoman North ... \frlcâ," ln N.3t1~1n.")IISI77 ln a Non Nat/cJna/5t .. 9te The? O/sscJ/ution 0/-the? Ottoman

ErnjJlre, Pt1 Wl11lâil, W Haddad and Wl11lam Ochsenwald (Columbus Ohl0 State

Unl\o2rslty Press, 1977), 103-127 Il ar'ou 1, L 1-IlstLJlrè' ,2 41

2L'exemple le plus représentatlf de cette évolutlOn est la réductlOn du nombre des janlSS3lreS, symbole de 1 autorlté turque à Tun1s, sous le règne de t13mmùddl1 Bey

(35)

modall tés et J a coherence de ce pnlCèS:;US Cet te n~~! r'uc t lH'dt JOn rrtilllawe s'articule autùur de tf'OIS Idees-lor('f'

1) La volonté hégémonlque occIdentale, les menaces

mi !;t:~lres et le sentlrne!ll d'Isolement par r:wporl

à

la Por'te sont

à

l'orlgme des réfo,~mes des instItut IOns rT1111liJJres entr'epr'lses

p21~ la Régence

2) Ces réformes apportent des chaf1qement ~ (1:111'1

l'organls2tlOn mIlItaIre, maIs sans la tr(1nslormer' r ddlclllernent, dans la mesure où elles vIennent accélerer un pr'ocf'SSUS de

tunislflcatlOn des instltutions dPJà engagé

3) Tu nI s p rI v Il é 9 1 e 1 0

c:

cId e nt e l plu S p rW tIC U 1 r P r' e iTl e n t 1 a France e~ matlère de coopératlOn militaIre

Ll..e_;u-éforrnes m 111 taJ.Œ2.-UD~ réQQIl5J~ __ ;j.La d~Je( 1 10[)

rn

lllla Lre

ottomane et

à

la mo..nt~~ÜlmJlé.UalI5JI1s; _ellLoQ.éE:n.

A Les condi t JOns généra 1 es de 1 a conquéte otlomane de

Tun

1 S

La pression mIlItaire européenne qUI s'exerce ~ur la Regence

2U début du XIXe siècle et qui la pousse dans la voie des réformes a toujours exi sté 1 il n'y a en eff et qu'à s'arrêter sur 1 es cond 1 t IOns

dar.s lesquelles s'effectuent la conquête de TunIS On peut (jlre c:i'2mblée que TUnls n'Intéresse la Porle que dans la mesure ou elle est sous 1 a dom inat IOn des Espagno 1 s 1 rn 1534, 1 e <:.~ul tan ~ar? 1 Le al-t:2ssan chassé du trône par le corsaire algérien Vrlayr al-Din Barberousse, signe un traité de protectIOn avec Charles Ou Ir li

Blen qu'étant depuis 15171a prinCIpale force mIlitaIre en

1 Pour reprenare les mots de Lucette Valensl, "le Magtweb W:3t l~ frür,t de bC:!té:nlle de l'IslaM contre la chrét1enneté Valens1, Lt~/1a!l!lré'/J ,118- i 19

(36)

J1?:(J II (:-r r ;::HI~eJ l 'Ernp Ir E: oUorn;::::! ne se charge pas dl rectement de

rarnpf)~r Tunis dé:n:J le giron de 1'lslam Jusqu'en 1574, la Porte n' Jrüerv lent au r1aghreb que par l'Intermédiaire des corsaires

~l9ér If:;n~) CeL;x-cl reprennent TuniS en 1569, malS la ville r2torrlrH~ en iS73 aux mains des ~af~ltes toujours alliés aux F~)p(jgnols l'échec de ces deux tentatIves et surtout celui essuyé fJ2H 1(-" ;-jrrnees oltorrlanes à Lépante en 1571 face

à

la Ligue

dH ellèrme r'eunlsc.ianl Espagnols, Vénitiens et Chevaliers de la

CXOIX (le Mf.llte, poussent la Porte à agir directement En 1574,

l'dr'nl~e otLornane dirigée par Sinan Pacha conquiert Tunis et en rélll une provlr,ce otlomane 1

AinSI dès le XVIe siècle, la Régence de TuniS est au centre des conflits opposant l'Occident chrétie:1 et l'Islam

à

travers ses

r

e:Jr'èsentants les plus pUissants, d'une part l'Emplre des

Hal)~l)Olwgs, 1 a France, rAngl e terre et d'autre part l'Empi re

ot toman Ce conflit n'est cependant qu'un élément de toute une série d'autr'es conflits qUI opposent l'Orient à l'Occident. Nous ne r'etlendrons ICI que les conflits qUI touchent plus ou moins

dlreclemel)l le 1"1aghreb et plus particulièrement la Régence de TuniS

IFemand Braudel nous dit que 'Torguelliul étaIt revenu, avec cette VlctOWC' ! J conquête de TuniS permet en effet à la Porte sublime de retrouver

le prest Ige per'du à la bataille de Lépante Nous verrons plus lOin que le renversement de la dynastIe Karamanli en 1835 s'inSCrit dans une même perspect 1 ve Fernand Braude l, La Ned/tt?IT':Jnee et lé' Nonde médIterranéen

a

IC>PL1<1(Jt',1t'1'1i/IIP.fJt?1/,2 vols (Paris Armand Collin, 1966), 2 428 V01r

egalpment Stémtord Shaw and Ezel Kural-Shaw, Hlstc."7tYo( thé' Ottoman Emp/re

anL1

n

J:7r:'IY7 Turkey,2vols (CambrIdge Cambridge UniverSity Press, 1977),1:

(37)

B L'Impact

ce

l' InvaSlOn de n:gypte

L'occLlpatlOn de l'Egypte en 1798 oal L-wmpe rr~HH"llSt-' pst une moment clef de l'hIstoIre des conr11ts Ol'lent-Occïdplit Cl' qUI f:"2:;=>pe lorsque l'on se penche sur cetle 'expedlt IOn ci'Fqyptt-'," l 't>~t que la vlolatlOn de

ce

pays par la France

én

1798 sernh1t' pr {-lrHln~

l'Ëtat ottollîan paî surprIse, p"elive en pst c;rn !ri( ,1pal'llt' ,1 r t'<l~llr' seule

à

ces événements 1 Sa fall11essp iTI'11L-llI'P rw l'-)IL,~,e P,l', ind: fférente l'enseMble du Monde mUSUlmé-HI. d't'lutant plw. qllP Id

perte momentanée de l'Egypte vIent s'a

J

out er aux nomtH't"lJSPC;

pertes terTltor,ales essuyées par l'Empire loul au lon~J dp~, XVIII] pl XVi! le siècles Cepend2nt, la perte de ces provinces oC'( 1(J('fll .11tl'-J n'est en rIen comparab~e (j celle de l'Egyplp, pay~ ~ltlj(~ ,lIJ «()(,\ll (1p l'Islam 2 Grâce aux écrIts de cAbd al-Ra~m2in ?'l-.J(-)t)dr t i, fl()ljL. som mes au

J

ourd' hUI en mesure d' apprec 1 er 1:1 rp,1C lIon (j(-,<-;

habitants du CaIre face à cet! e occupat JOn, rn(1IS en CP qUI ( orH PI ne

les autres reglons du Monde musulman et plu,> prJrtlcu1le! pmenl lp M2:ghreb, nous ne pO:Jvons, faute de documenl, évaluer ]'(jfflpleur que pnt cet événement Nous pensons pourtanl que l'occupaI Ion du

Calîe n'a pu laisser Insensible la communauté rnusulm;':lr1p maghrébine, d'autant quï 1 eXIste au Calre urIe communalJI P. de

1 L'évacuatIOn de l'armée françalse ne se flt pas grâce aux c;c:ul(:s arrnces

ottomanes, rT,alS grâce él 1'actlOn combmée des armees anglalses et

oltormm'::-Shaw J Hlstorv., 269

2Le CaIre a tOujours vu son nom aSSOCIé a celUI de la famE:use urdverr,lté

d'al-Azhar, elle fournit également tous les ans une rûtJe neuve a la IQ(Ôél!1

(38)

(().~

f,

H (, ,-J',' " i ,rj";-d r l cams assez 1 mportante} 1 et que cet te même v,; lF: f.o'-, 1 J':--: / i' ,E-'-rlalté pour les pèlerms de l'OccIdent musulman

r

F: -, h'J'wr F'-, ( ();J! ~rnDOr2lnS de l' 0ccupat lOn frança 1 se, n' a 11 aIent

[/é:!·, rr ,~; ,q JQr df: r 2! ~por ter a 1 eurs compa trlOtes / es déta 11 s de ces f'jr:ilt rlf:.r,1 '-, (JE"> 17ge l' r:ornme le souligne Andrew C Hess,3 en Ise ~n' (J::--()~~; 2:);) 10l;frnent le i1agrweb, 1 a perte de l'Egypte

2,,;,(I,r (;r II. j.:.. prest Igé mllltalre dont jOUlt la Porte, malS plus grave

(-~I\'()rp f-l .:: rf,lult son prestIge relIgIeux pUIsqu'elle ne parvIent

p:u·,;~ (~d <1/1; Ir

11

c.,ecurlté des routes de pèlerinage 4 La faIblesse

r~,I] 11,.'1 rt-: (je l'F:_dt ~)uzera1n transforme radlca~ement ses relatlOns

dVI-'(. :t--''-, r ~q IOr,'-) qd 1 lu 1 son t sourn Ises Les provl nces ottomanes

ne '-,uh '-,·,F-i)Î i'(jL,torilé d'lstanoul que dans la mesure où celle-ci

h .. ur u~r21nlll une protectlOn mIlItaire Or, nous avons vu que cette pr (): é~'t un ri es t plus 2ssurée, ce qUI 1 es pousse

à

s'émanciper d'un

1 l'e'' (~( C 'oU Jet /\ndre Raymond, ArtJsans é't commé'r(ants au Calll? au

.' , / / / /1' .,IIL /t~: vo1s (Da:-r12s Adrlen-Malsonneuve, 1974),2 470-476, cAbd

al-ft~t.m"Jn 01 ,:at~2i tï, ~{7U/fI,J/ IfA/:Idulrra/lmaf) 0abart/, pé'ndallt liJccupatlOn

I/'J/II,-dht' tOIt l.lly!)tl', SUIiI/ d'Lm pré'L-/s dt? la m~mé' c.Jmpagl7é', tradult par

Il \"<":Hi(j' r ,-:nml (Par 1 S

r.

dl t lOr,s rue Jacob 19, 1838), 79, 95-99,104, 144, 188

:/IUS'31 no,;s f't.:mnons-nous d'entendre dlre Ahmeo Abdesselem que "tous

ics voy,-,gt'urs eu"ü;JèE'r.S de l'eï)oque ont éte frappes par l'md,fference générale d2ï,S le Day:;, a ce qUl se passalt allleurs" S'lI entend par "ailleurs", hors de

l'u,7 /,f77.J/'., fiCUS pcuvcns C'i effet supposer que la populat'o;J etalt lndlfférente à ce

qUl St' passa1t en OCCident (Oaral-I7,:rrb) malS Sl "allleurs inclut le

Oaral-1:;-1.3111, ceu'" constatat lOn s'avprera'lt selon nous erronée Abdesselem, Les

I!lstorlt~(:S , 90

·'Arh~r èW C Hess, The Forgotten Frontler The Ottoman North Afncan

P~'ov ln:l'S l'.w'lng the E ,gt"1teenth Cer.tury," ln Stud/é'S ln Elgl7té'é'nth Cé'ntur,v

/.':0 'fJ7/,-'7;'itL?n~ cd Tr.omas Naff and Roger Owen (London Feffer & Slmon,

i 9r,'), 8~

--':JLrar1t les ùeLJX annees que dure l'occupatlOn française, les pélerins n'ont

Pd :)C' rE'nll~t' a la ~1t'cc;ue pour le pélermage (!J(/jaM Al-Jabarti, LeJournaJ"

Références

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