HAL Id: hal-02311411
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sciences agronomiques : un bilan de l’expérience
ERÀSMUS
Philippe Ruffio, . Interfaculty Committee Agraria
To cite this version:
Philippe Ruffio, . Interfaculty Committee Agraria. La coopération interuniversitaire eu-ropéenne dans les sciences agronomiques : un bilan de l’expérience ERÀSMUS. 2ème conférence de I’INTERFACULTY COMMITTEE AGRARIA, INTERFACULTY COMMITTEE AGRARIA., Nov 1990, Louvain-la-Neuve, Belgique. 9 p. �hal-02311411�
2èlre conféreace de I'INTERFACULTY COMMITTEE AGRARIA ûCA)
Faculté des Sclences Agronomlques de
LOWAIN
LA
NELM
du 14 au 17 novembre l99O
\ $
SALA
COOPERATION INTERUNTYERSITAIREDANS I F'q SCIET.ICES AGRONOMIQUES :
UN
BIIÂN
DE LIEXPERIENCE ERASMUSPhilippe RLJFFIO
Bureau ERASMUS
Ce document ne reflète pas nécessairement les opinions
de la Commiæion des Communautés Européennes dans
ce domaine. ll n'anticipe nullement sur l'attitude future de
la Commission en la mati*e.
Alors
que
le
secteur agricolevit à
I'heure européenne depuis30
ans etquril
a
êté,
Itun
des
piliers
de la
construction européenne,la
coopérationinteruniversitaire en Sciences Agronomiques (1) semble manquer de dynamisme si Iton se
réfère
à
lfexpérience du programme ERASMUS depuis sa mise en oeuvreen 1987/88.
Lrobjectif
dece
documentest
de présenter les principales caractéristiquesde
cette
coopérationà partir
d'une analyse statistiqueet
qualitative des dossiers financéspar
la
Commissionet
des rapports dfactivité de lrannée 1988/89.Compte tenu
du
petit
nombre de projets financés (moinsde
5 par
an) en ttprogrammes intensifsrr, ttmobilités dtenseignantsttet
tfélaborationsde
nouveaux programmes dtenseignementrr(2l,,
cette
synthèseportera
essentiellement surlrétude des programmes de mobilité des étudianæ.
I
-
Les Sciences Agronomiques sont définiesà partir
de
la
nomenclature utiliséepar
le
Bureau Erasmusqui
distingue 18 champs disciplinaires. Elles incluent enparticulier
les
Scienceset
Technologiesde
lfAlimentation, lrHorticulture,
Ia Pêcheet
la
Sylviculture. Les Sciences Vétérinaires sont exclues du champ (ellesappartiennent arD( Sciences Médicales).
,\
Les
Sciences Agronomiquessont
divisées
en Agronomiques(sensu
largo),
Agriculture,
EconomieTec,hnologies
de
lfAlimentation, Horticulture,
Pêche,animales, Agricultures tropicale
et
subtropicale, Autres.l0
classes:
SciencesAgricole,
Sciences etSylviculture,
Productions2 - Il
stagit
des différents types dfaction
financéspar
ERASMUS.Pour
unedéfinition,
voir le
guide du Candidat ERASMUSI -
A
L'ECHELLE ERASMUS. UN PETIT DOMAINE EN STAGNATIONAvec
en
moyenne65
dossiersde
candidatureset
une
quarantaine de contrats établispar
an,
les Sciences Agronomiques tiennent une place marginaleau
sein
du
progranrme.Elles
représententdepuis
trois
ans environ
3%
descandidatures
et
des contrats érablis, 2Vo dela
mobilité
des étudiantset
2,5% du budget (tableauxn' I
et
2).Cette situation
correspondà la
part
relative
des
étudianæde
cette discipline dans lrensemblede
lfenseignement supérieur européen (environ 2,2%).De ce
point
de
vue,
elle ne
peut
donc pasêtre
consldérée corrune alarman[equand
les
Sciencesde
lrEducationou de la
Médecine,qui
représententrespectivement Tr'cyo
et
l5%
des étudiants corununautaires,ne
demandent que 1,3et
2,4Vo dela
mobilitétotale
d'étudianæ (1989/90et
1990/91).Toutefois,
les
perspectivesde
la
coopération interuniversiatire européenne dansles
Sciences Agronomiques pourraientdevenir
préoccupantes puisque lenombre de demandes stagne
et
quele
poidsrelatif
du
secteurtend
à
diminuer dans ltensemble du prograrune.En
effet,
alors que
le
nombrede
demandestotales
a
augrnentéde
35%depuis
1988,il est
stable pour
les
PIC
(programmes interuniversitaires de coopération)en
Sciences Agronomiques.Entre
1989/90et
90/91,
le
taux
de croissancea
atteint
24%pour
I'ensembledu
programme. LfAgricultureet
les Sciencesde la
Gestion
sont
les
deux seuls
secteursoù la
croissance estinférieure
à
5%,
comparéeaux
30
à
40o/odes
formations dflngénierieou
de Langue (deux grands domaines),ou
des formationsen
Mathématiques, Educationet Arts
(trois petiæ domaines:
moins de 57o des demandes déposées). Toutefois,la
situation
de ces
deux disciplinesnfest pas
comparable; la
gestionest
leprincipal domaine en
tenne
de mobilité des étudianæ (20o/o d,ela
mobilité prévueet
9% des programmesen
1990/91).Par
rapport
aux
autres
disciplines,
le
dynamismedes
SciencesAgronomiques apparalt plus important au Danemark,
en
lrlandeet
au
Portugal,où
le
nombrede
dossiers dansce
secteurest
plus important en valeur relative. Ctest ltinverse en Allemagneet
dans une moindre mesure en ltalie.2
-
I'N
RESEAU ET'ROPEEN EN E)(PANSIONLa
participation
relative des pays
au
programme ERASMUSdans
ledomaine des Sciences Agronomiques est très variable.
La
Franceet le
Royaume-Uni
participent
respectivementà
58
et
460/odes
programmes (moyenne de 1988/89à
1990/91).A
I'inverse, lflrlande,le
Portugal,le
Danemarket
la
Grècene sont présents que dans
l0
à
20% dtentre eux.En
mobilité
drétudianæ,il
en est de
même
puisquela
France
et
leRoyaume
Uni
représentent respectivement20
et
15%de
la
mobilité
prévue(moyenne sur
3
ans).La
majorité des pays se situeentre 5
et
10%,le
Danemarket
la
Grèceà
moins de 5%.Toutefois,
si
on
analysecette
situationen
tenant compcede
la
structuredes
établissemenæ (nombre dtétablissementsparticipant au
programme)et
du nombre drétudianæen
Sciences Agronomiquesdans
chacundes
pays
(sourceRépartltlon par dlsclpllne der Programmes lnterunlversltalres de Coopératlon acceptés (1990/91)
Tableau no 2 :
Evolutlon rlu nombre de programmes ERASMUS en Sclences Agronomlques
Dlsclpllnes Nombre % Âgrlculture Archltecture Art et Deslgn Gestlon Educatlon Ingénlerle Ceographle llumanltés
Langues (dont LINGUA)
Drolt Maths Informatlque Sclences Médlcales Sclences Naturelles Sclences Soclales Communlcatlon Autres dlsclpllnes TOTAL 48 6l 63 t5l 53 240 47 92 339 r05 69 109 149 167 l7 38 t748 2.7 3.5 3.6 8.6 3.0 13.7 2.7 5.3 r 9.4 6.0 3.9 6.2 8.5 9,6 1.0 2.2 t 00.0 1987/88 1988/89 1889/90 1990/91 NOMBRE DE CANDIDATURES : Pro(rammes lnterunlversitalres de coooératlon (PlC) Sclences Agronomlques Tota| ERASMUS
Moblllté des êtudlants
Sclences agronomlques Total ERASMUS tt 868 65 2041 65 222t 65 2756 55 I 579 59 1870 6l 2387
NOMBRE DE DOSSIERS ACCEPîES
Proqrammes lnterunlverslta lres
de coooéraLlon
Sclences Agronomlques
Total ERASMUS
Moblllté des étudlanæ Sclences Agronomlques Total ERASMUS l0 398 40 l09l 40 1507 48 1748 37 942 40 1348 44 I 592
LrAllemagne
et
ltltalie
apparaissenc largement sous représentées tandis quela
position
hégémoniquede
certains
palsr
s'explique
par le
nombre dtétablissements.Ainsl,
en dépit du
nombre
de
programmes,le
degré drinternationalisation moyen(3)
des établissemenæ françaiset
anglaisest
trèsinférieur
à
ceux des Pays Bas, de lrlrlandeet
du Danemark.En trois âNr la
configuration
géographique(4) du
réseau
aconsidérablement évolué.
Il
srest étenduà
la
majorité des pays alorsquril
étaitinitialement
centré
sur
la
France.Le
RoyaumeUni
(1989/90)puis
I'Espagne, ItAllemagneet
les Pays-Bas (1990/91) sont devenus des pôles importants (carte not).
La
diversification des relationsa
touché ltensemble des pays, relativisantle
monopoledes
cinq
grands.En
1988/89,les
contacts
entre
I'Allemagne,I'Espagne,
la
France,les
Pays-Baset le
Royaume-Uni représentaient 44% de Itensemble des relations bilatérales.En
1990/91,ils
n'en représentent plus que 33%.La
mobilité des
étudiantstraduit
les
mêmes tendances.Ltaxe
anglo-français apparaît corune
le
plus important, mais son poidsrelatif
décrolt (8olo dela
mobilité
totale ces
deux dernières années).(carte no
2).
La
Franceet
leRoyaume-Uni
qui
recevaientou
envoyaienten
Europe 82o/odes
étudiants en 89/90, ne sont impliqués plus que dans 637o de cesflux
en 90/91.Ltétablissement
de
relationsentre les
pays marginaux dtunpoint
de
vue géographique(Portugal, Grèce,
Danemark,Irlande)
et
linguistique
(Portugal,Grèce, Pays-Bas, Danemark) semble rencontrer plus de difficultés, même
si
ellessfeffacent avec
le
temps.Les
flux
dtétudiants
entre
les
quatre pays
du
Sud
de
ltEurope nereprésentent que 7% de
la
mobilité totale prévue (1989/90et
1990/91)La
géographie des relations interuniversitairestraduit
doncun
géotropismenord-sud
où
la
Francea
une position originaleet
apparaîL comme une plaque tournantedes
échanges:
elle
accueille
les
étudiantsdu
sud
et
envoie sesétudiants au nord de lrEurope. Ce schéma
est
classiqueet
confirmela
réalité du développementdes
agricultures
européenneset la
recherchede
référencestechniques
et
scientifiques auprès de certains ttmodèles'r dtagriculture.Ctest
pour ces
raisonsque
le
Royaume-Uni,lf
lrlande
et la
Belgique
apparaissentconune
desdtétudiants.
lrAllemagne,
la
France,pays
importateurs
nets3
-
DES PROIETS PEU STRUCTTJRES DONT LTAMBITION EST LIMITEEDrune façon générale, les programmes acceptés en Sciences Agronomiques
apparaissent moins ambitieux
et
moins structurésque
dans dfautres domaines. Ctqst un autre aspect du manque de dynamisme apparent des universités dans cesecteur.
3
-
Evaluéà partir
du
nombre moyende
relations bilatéralespar
établissementparticipant.
Les relations bilatérales sont mesurées pour chaque couple de pays
:
nombre de prograûrmesdans
lequel
au
moinsun
établissementde
chacundes pays
estprésent.
(LES pntrclp^rEs nrulloxs !tttTEr^rEs) I 989- 90 I 9 88-89 I f I 990-9 I t I o
a.
6 à IO RET^TIOXS 8TLÀÎERÂIES L à 5 REIJÎIONS EILAIERÂLES PROGR.ATû{ES ACCEPTES I 990-9 t o f o t I o#
ûû
I a 6ac o acFLUX DIACCT'EIL + rLUI D'EIVOI
I ) 50 ErttDl^rns -t ) 29 ETIIDIÀ'IÎS > 20 ETTDI^ltlS I 989-90 o o I 0 a I
Ç
a afl
€
+
o 0 IC^ÂTE ll'2 : l,.A HOBILITE DES ETUDI^IÎTS Et SCIENCES
^CRONOHIQUES :pRtNCIpÂUX FLUI (!{SH8RE D,gTtDt^FÎS) o I
#
a t cI a4e
ofl
t
o a t I ao4'
a 0 a I aoc
Les
experts
qui
évaluentles
dossiersde
candidatureestiment
que
la'rqualitétf (5) est en moyenne inférieure
à
celles des autres disciplines.La
dimension moyenne des projetset
la
durée prévuede
la
mobilité sontinférieures même
si
elies
ont
augmentésur
la
période:
pour
1990/91, chaque programmeprévoit une mobilité
moyenne d'une vingtaine d'étu4ianæ(28
pouri'eùemble
à'ERaSUUS)d'une durée
de
5,7
mois
(6rl
pour
ltensemble). 4,4institutions
participent
en
moyenneà
un
programme (4,1 pour ltensemble). Les formations courtes non universitaires ne sont pratiquement pas représentées.Les établissements paraissent peu intéressés
par
la
création de partenariatsstructurés.
La moitié
des dossiers acceptés concernenten
oriorité
des échanges d'étudianæ dansle
cadrede
travaux personnels,de
fin
d'étudesle
plus souvent(mémoires
de
fin
dtétudes,master thesis,
Diplomarbeit,practical
training
et stages divers).Ces
formulessont les plus faciles
à
organiser.et
demandentrelàtivement
moins dtefforts
spécifiques df harmonisationet
df adaptation descursus. Environ 15% des prograrrmes stadressent
en
oriorité
au niveau doctoral.20% seulement, envisagent essentiellement des échanges
en
coursde
formation avant lrannée terminale.En
trois
ans,
aucun dossierde
candidatureen
mobilité
drétudiants ne concernait un ttprograrnme intégrétt de coopération,à
savoir, un cursus harmoniséprévoyant
un
sè5our obligatoirede plus
dtunan
d'étudesà
l'étranger (ou deux séjoursde
moinsd'un an) au
coursde
la
formation. Les projets
de
ce
typereprésentent
en
1990/91, 10o/o des dossiers acceptésen
gestion (13 programmes), 60À enDroit
(6 programmes)et
4,5o/o en Ingénierie (10 programmes).Enfin notons que lrhorticulture,
la
pêche,la
sylvicultureet
les productionsanimales apparaissent sous représentées.
4
_ UNE REUSSTTE INFERIETJREA LA
MOYENNELa
pérennité des prograûrmesen
agriculture semble plusfaible
que dansdtautres
domaines. Seulement 72r5Todes
programmes financesen
89/90
ontdéposé une nouvelle candidature
en
90/91(contre
100%en
Ingénierie, 94o/o en Gestionet
95% pour lrensemble du programme). Après sélection,cela
se traduiten
90/91par
un
renouvellementde
62,5Vo des programmesde
89/90 (73,5% en Gestion,8t,t% en
Ingénierie, 79,2%sur
I'ensembledu
programme).En
1990/91,57% des
programmes acceptésen
Agronomie
ont
donc
au
moins
un
an d'existence (580,6en
Gestion, 70%en
Ingénierieet
67%pour
lrensemble du programme).Par
ailleurs,
les
données disponiblesà partir
des
rapports
df activité1988/89 monrrent que
la
mobilité réelle (6) des étudianæ esttrès
inférieure aux prévisions. Lamobilité
réelle en Sciences Agronomiquesen
1988/89 ne représenteèn
fait
quela
moitié
environ dela
mobilité prévue (53% en nombre dfétudianæ ; 45alo en mois étudiants).Elle est
en moyenne plus courte que dans les prévisions:4r4
mois
contre 5r2
mois. Ces
médiocres résultaæconfirment
lfexistence dedifficultés
en
Agriculture quand
on les
compare
avec
les
estimationsactuellement disponibles au niveau de lfensemble du prograûrme (succès estimé à
70-75% en 1988/89).
5
-
Appréciée selon les critères définis dansle
Guide du candidat ERASMUS6
-
Rappelonsen effet
que
ltanalyseporte sur
les
dossiersde
candidatures,La
répartition par pâys, en dépit des faibleseffectifs,
semble montrer quece
sont les
paysdu
sud (Grèce,Italie,
Portugal)qui
sont
parvenusle
mieux à placer leurs étudianæà
lfétranger contrairementà
lfAllemagneet
au(
Pays-Bas en particulier.Par
contre,le
Royaume-Uniet
lrlrlande (les deux paysde
langueanglaise) apparaissent spécifiquement corrune de bons pays dtaccueil puisqutils ont reçu plus
de trois
quartsde
la
mobilité prévue.A
lrinverse,lfltalie
et
la
Grècecomptent
parmi
lestaux
de succès les plus faiblesen
ce
qui
concerne lfaccueildes étudiants étrangers.
5
-
I.JNE DTVERSITE DES OBSTACLES ET SANS DOUTE. UNE SPECTFTCITE DESLes
obstaclesau
développementde la
coopération
interuniversitaire fréquemment mentionnés dans d'autres étudesou
dansles
rapports dfactivitéconcernent également
lrAgriculture
:
incompatibilité
des
cursus
et
desprogrammes, manque de moyens dans les universités, autonomie insuffisante dans certains
pals,
absencede
structures administratives compétentes, lourdeur des charges de gestion pour les coordinateurs, absence de reconnaissance académiquede
ce
type d'activité (priorité
à la
recherche au détriment de lrenseignement etde
la
pédagogie),réticence
des
enseignantsdevant
des
projets
pouvant les remettre en causeà
terme, manque de confiance dansles
formations dispenséesailleurs
et
enfin,
le
niveau
insuffisant des
financementset
des
bourses ERASMUS,ainsi que
Ia
complexitédu
programmeet
les
délaisde
mise
en oeuvre.Ces raisons sont toutefois insuffisantes pour expliquer
la
situation présentepuisque dtautres secteurs sont
très actifs tout
en ayant les mêmes problèmes. Cesont pourtant celles
avancées généralementdans
les
rapports
dfactivité
enSciences Agronomiques.
Les
élémenæ deréflexion
spécifiquesà
ce
domaine, dont nous disposons, ne nous perrnettent de formuler que des hypothèses qui restentà
confirmer.Lthypothèse dtune
faible
demandede
la
part
des
étudiants ntestpas
àexclure totalement.
Elle
pourrait
être
liée
à
leur
origine
socio-professionnellemoins favorable que dans d'autres domaines
(milieu
agricoleou rural...),
à
unemaÎtrise des
langues étrangères insuffisantes (renforcéespar
des
carences de lrenseignement agronomiqueen
la
matière),à
des marchésde
ltemploi plus ou moins favorablesou
protégés selonles
pays(ta
profession des agronomes estparfois organisée
en
ordreou
corporation notamment dans les pays du Sud) quinrinciteraient pas
à la
mobilitéet
à la
recherche dtun avantage concurrentiel surce marché.
D'un
point de vue
institutionnel, considéronscorune
autant dtobstacles lataille
modestedes
établissements dans plusieurs paTS,leur
statut
et
leurrattachement institutionnel
à
des organismesde
tutelles
variables (Minsitère deI'Agriculture
mais
aussi organisations diverses)posant
dans certainscas
des problèmesde
reconnaissanceofficielle.
Le
secteur
non
universitaire, parfoisimportant en
terne
dteffectifs
drétudianæ,est
largement sous représenté dans leprograsrme. De plus,
les
échanges avec ltétrangery
sont souvent organisés aprèset
en dehors dela
formation initiale.La
conceptionde
la
formation dansles
différents pays, pour des raisonshistoriques, économiques
eE
sociales(en
particulier
la
fonction
sociale
desagronomes),
*t
également différente:
la
rigidiËéet
un certain
académisme des piogrammes (dans certainsétats,
les programmes sont définis au niveau national)sont
fréquents
I
ctest
à
juste
titre,
que lton peut
aussi
sfinterroger surItexistence dtun modèle
de
formation dans les pays du sud ("un agronome latinff)différents
de
celui
du
nord,en
fonctionpar
exemplede
lrimportance accordéeaux notions de pluridisciplinarité, de spécialisation...
La finalité
professionnellede ces
formations
étant
relativementimportante, lfexistence
de
terrains d'applicationattx
caractéristiques différentesest
sans aucun doute égalementun
obstacle potentiel.Entre
le
sudet
le
nord,Itest
et
ltouest,les
systèmesde
production agricoleset
leur
insertion dans ledéveloppement économique
0)
sont
variables.Un
nombrenon
négligeable de programmesse réfèrent
dfailleursà
certainesde
ces
spécificités:
agronomieméditerranéenne, des régions sèches...
Traditionnellement,
les
universités agronomiquesont
toujours
étê
trèsengagées
dans
les
coopérationsavec
les
pays
en
voie
de
développement(anciennes colonies
le
plus souvent). L'ouverture européenne relève d'une logiquedifférente
et
nécessite vraisemblablementdes
adaptations.Par
ailleurs,
lacoopération peut passer aussi,
et
sans doute enpriorité
et
dans de nombreux cas,par
le
canal dela
recherchequi
a ses propres sources de financement.Plus généralement,
il
faut
aussi évoquerla
crise
de
lfagriculture dans laplupart
des pays (économique,les
excédents-
politique, secteur démographiqueen
déclin
-
technique, remiseen
cause des modèlesde
productionde
I'après-guerre,
développementdes
biotechnologies...). Dansles
établissements,elle
setraduit par
une crise dfidentité
et la
nécessitéde revoir les
principeset
lesobjectifs
de la
formation
:
apparition
de
nouvelles problématiques(ltagro-alimentaire,
Itaménagementrural,
Itenvironnement...),de
nouvelles démarches(développement des sciences fondamentales au détriment des sciences appliquées, remise en cause de
la
pluridiscipliarité)...Les
relationsentre
les
universitéssont
nécessairement marquéespar
les écarts du développement de lragriculture européenne qui sont autant drobstacles àun
développement réciproquede
la
coopération. Traditionnellement, les pays du nord sont des modèles de références. Lesflux
dtétudiants traduisent souvent cetétat
defait
(voir plus haut).Enfin,
rappelonsque
le
monde professionnel agricole,en
particulier
dans les pays du nordde
I'Europe,est très
structuréet
très
organisé. Sonrôle
dansle
fonctionnementet
le
financement de lrenseignement supérieur agricole reste àétudier mais pourrait
aussi
expliquer certainesspécificités
de
lf enseignementagronomique européen.
7
-
Quel rapportentre
lfagriculture familiale, intensive, capitalisteet
fortementorganisée des pays du nord
et
celle des pays du sudqufil
faut
plutôt
analyser en terrne de développementrural
?CONCLUSION
Lranalyse
du
développementde la
coopérationentre
les
universités agronomiques européennes dansle
cadre ERASMUS,met
en évidence un manque apparentde
dynamismeet
dtintérêt
qui se
traduisentpar
une
stagnation du nombre des demandeset
une ambitlonlimitée
des proJets.La
situation de cette dlscipline dans ERASMUS nrest pas alarmante dansla
mesureoù
le
pourcentagedtétudianæ susceptibles
de
bénéficier dtune bourse
correspondà
celui
desétudiants en Agronomie
de
lrenseignement supérieur européen dans son ersemble.Toutefois, elle pourrait
le
devenirsi la
tendance se poursuivait.Des
évolutionspositives
gnt
quand
même
êtê
décelées puisque les principaux pays (Franceet
Royaume-Uni)ont
perdu unepartie
deleur
monopole.Le
réseau européense
diversifieet
inclusde
plusen
plus ltensemble des étatsmembres. De même,
la
duréede
la
mobilité des étudiants staccroît ainsi que lenombre de partenaires par prograrnme.
Un
certain
nombre dthypothèses généraleset
spécifiques peuvent être avancées pour expliquercette
situationmais elles
resteraientà
confirmer. Enparticulier,
une analyseplus
approfondiede
la
structure
et
des spécificités delrenseignement supérieur agricole (universitaire
et
non universitaire)devrait
être réalisée avant dfenvisagerla
mise en place dtune politiqueet
de moyens adaptés.* *