COMMENT UNE ANIMATION DE THÉÂTRE
POUR LES
MATHÉMATIQUES
COUVRE
LES
DÉFAUTS
DE
L'ENSEIGNEMENT AU NIVEAU SECONDAIRE
Venetia GAZILA
Professeur de Mathématiques à l'enseignement secondaire, Thessalonique
MOTS-CLÉS: MATHÉMATIQUE - THÉÂTRE - NIVEAU SECONDAIRE
RÉSUMÉ: En ce qui concerne le contenu de l'enseignement, une reconstruction du programme analytique de l'enseignement secondaire exigerait beaucoup de temps pour lui donner une approche différente et il n'est pas sûr qu'elle serait acceptable par la plupan des spécialistes qui décident les changements. Une approche théâtrale des mathématiques peut couvrir les défauts du programme analytique: elle peut attirer l'intérêt des élèves.
SUMMARY : A reformation of the analytical programms in media! schools, giving a different approach of mathematics, would take too much time. Besides that, it is not certain that the result wouId be desirable by the most experts who decide about any change. A theatrical approach of mathematics cou!d complete sorne defaults in analytical programms and awake the interest of the students.
A. GlüRDAN, J.-L. MARTINAND et D. RAICHVARG, Actes JIES XV, 1993
1. INTRODUCTION
Les animations théâtrales dans les écoles grecques, même si elles sont réduites au minimum, s'accrochent d'habitude aux aspects sociaux, historiques ou aux aspects du répertoire du théâtre classique et elles ne fonctionnent pas comme complément de l'enseignement. Une animation théâtrale dévouée aux Mathématiques est, bien sûr, une "provocation".
2. MOnVATION
J'ai commencé à travailler sur cette idée de l'animation théâtrale quand j'ai lu le livreDialogues pour les Mathématiques écrit par le professeur hongrois Alfred Rényi. En considerant que le théâtre joue un rôle très important pour le déroulement de l'enseignement, j'ai partagé la problématique de l'écrivain en ce qui concerne l'éducation des mathématiques (problématique qui, à mon avis, reste toujours en vigueur) et j'ai décidé la mise en scène du premier dialogue de Rényi.
Ce dialogue se réfère à la relation des mathématiques à la réalité considérée seulement sous la notion philosophique générale.
Lebut principal de l'enseignement des mathématiques en Grèce et en d'autres pays est presque toujours comment l'élève pourra accueillir le plus vite possible la connaissance d'une série de prétentions, définitions, noms et techniques de solution, tandis que l'exercice de la pensée se présente comme le terme de nécessité des mathématiques. Les connaissances sont ordinairement détachées, elles ne s'approchent pas de la réalité, n'offrent pas la possibilité de concentrer toute l'énergie intellectuelle à la recherche des relations et des structures et ne donnent pas les formes principales de la pensée.
À la question des élèves: que ce que c'est en réalité les mathématiques? les réponses sont aussi détachées par les professeurs et plusieurs fois assez simples et assez troubles. Ce n'est pas une faute des professeurs eux-mêmes, parce que la connaissance acquise à l'Université est aussi détachée, c'est-à-dire que "nous voyons les arbres un par un et nous ne pouvons voir la forêt."
L'enseignement secondaire se trouve loin de donner une réponse claire et tout entière à la question que sont en effet les mathématiques. Pour moi, le livre de Rényi était une surprise agréable et intéressante.
L'écrivain a essayé de répondre à cette question et d'éclaircir le grand nombre de malentendus et de conceptions fausses qui existent pour les mathématiques, non seulement entre les personnes dont les intérêts et les activités sont loin des mathématiques, mais encore, entre eux, les professionnels qui, à cause de leur profession, les connaissent bien. Il a écritDialogues pour les mathématiques publié en Budapest en 1965. L'écrivain mentionne que les principes des mathématiques et de leurs applications sont toujours une domaine de conflit entre les mathématiciens et que plusieurs questions dans ce domaine offrent un objet de problématique (discussion). Cela, en combinaison d'autres déjà mentionnés, l'a persuadé, qu'il y a besoin d'une discussion sur les problèmes principaux des mathématiques et de leur application, d'une manière accessible aux non spécialistes.
Il a considéré que la meilleure manière était la méthode de dialogue socratique, parce qu'elle présente les pensées à leur naissance et leur évolution, elle personnalise les idées. Le dialogue socratique n'est pas le conflit des opinions mais les discutants essaient de découvrir ensemble la vérité. C'est pour cela que le méthode socratique est très procheà la méthode des mathématiques.
L'écrivain écrit dans son livre:"Lemonde des mathématiques est une image reflétée du monde réel au miroir de notre pensée."
"Chaque découverte au monde des mathématiques nous donne quelques informations pour le monde réel. Si les mathématiciens découvrent certaine qualité du cercle, cela nous donne toute suite quelque infortnation pour chaque objet circulaire. Ainsi, la méthode des mathématiques nous donne la possibilité de nous occuper en même temps des différentes choses."
"Comme les enfants quand ils grandissent protègent leurs parents, ainsi chaque branche de mathématiques, si elle est suffisement évoluée, devient un outil utileàl'exploration du monde réel."
3. DESCRIPTION DES ACTIVITÉS
Nous avons présenté l'animation, pour la première fois, en 1985. et 500 élèves ont suivià la première lycée Harilaou (Thessalonique) et pour la deuxième fois en 1986 pendant de deux jours d'animations théâtrales des élèves avec le participation des élèves eux-mêmes. Deux professeurs ont adopté l'animation et cette année (1993), elle sera présentée avec le participation des élèves du lycée de Thessalonique.
Tous les élèves d'une section de la deuxième classe participent à l'animation. Vingt-six élèves jouent comme acteurs et les autres onze élèves aident pour la réalisation de l'animation. Étant donné qu'il n' y a que deux personnages dans la pièce et que les élèves ne sont pas capables d'apprendre des dialogues de longue durée par coeur, je voudrais aussi que tous les élèves participent au procès en scène, j'ai décidé que les deux personnages de la pièce seraient interprétés par plusieurs élèves (les dix-sept élèves jouent les deux personnages et les autres six jouent les citoyens). Les élèves sont habillés unifortnément et ils portent des masques faits par eux-mêmes avec l'aide d'un professeur des beaux-arts. Sur la scène jouent les 26 élèves séparés en équipe des citoyens qui discutaient: de cette façon on pourrait alterner les deux personnages de la pièce sans problème.
L'expérience des élèves, qui ont participéà la pièce, était plus importante encore parce qu'elle réalisait une liaison des mathématiques avec des leçons de philologie. Cette liaison était impossible à imaginer ainsi par les élèves mais aussi les professeurs. L'animation avait une durée de quarante-cinq secondes et il est remarquable que les élèves aient été très attentifs: tous les 500 élèves, avant le commencement de l'animation, ont pris le programme qui contenait les noms des acteurs, la biographie de l'auteur, quelques explications en ce qui concerne la motivation de l'auteur, sa problématique et la raison que lui a fait préférer la forme de dialogue socratique. Il y avait aussi une petite introduction, pour les questions et les réponses posées par ce dialogue. Il est aussi remarquable qu'il n'y avait aucun programme par terre après la fin de l'animation, à l'intérieur età l'extérieur de
l'école. C'est-à-dire que les élèves ont gardé le programme. L'animation a donné l'envie aux élèves de parler pour les mathématiques.
4. CONCLUSION
Quelques dialogues théâtraux pourraient compléter et couvrir les défauts de l'enseignement des mathématiques basé sur le programme analytique de lycée. Une animation théâtrale pourrait aider à l'acquisition d'un image globale des objets.
Note
Le premier dialogue a été publié en langue hongroise sous le titre: "Dial6gus a matematikàr61, Val6sàg" en 1962. Il a été traduit en français en 1963 et publié dans Les Cahiers Rationalistes, 33, p. 208-209. En 1964 le deuxième dialogue a été traduit en anglais sous le titre: "A dialogue on applications of mathematics" et publié dans Ontario Mathematics Gazette, 2, puis, en 1965, dans le Simon Stevin, 39, p. 3-17. On peut aussi trouver "A matemàtica-Un Diàlogo Socràtico" dans Gazetta de Mathemàtika, 1965,26,100, p. 59-71, "A Socratic dialogue on mathematics", dans Canadian Mathematical Bulletin, 1964,7,441-462, "A Socratic dialogue on mathematics" dans Physics Today, 1964, p. 1-36, ou encore "Sokratischer Dialog" dans Neue Sammlung, 1966,6, p. 284-304, 1966.