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Le nombre élevé d’heures de travail perturbe-t-il le rôle parental chez les parents d’enfants de 2-5 ans?

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(1)

LE NOMBRE ÉLEVÉ D’HEURES DE TRAVAIL PERTURBE-T-IL LE

RÔLE PARENTAL CHEZ LE PARENTS D’ENFANTS DE 2-5 ANS?

Mémoire

Lisvia De Wekker

Maîtrise en Épidémiologie

Maître ès sciences (M.Sc.)

Québec, Canada

© Lisvia De Wekker, 2014

(2)
(3)

iii

Résumé

OBJECTIF : Évaluer l’association entre le nombre d’heures de travail des parents et

leur rôle parental dans les familles d’enfants d’âge préscolaire qui ont fait partie de l’ELNEJ, 2004-2005. MÉTHODES : Le devis de l’étude est transversal. Le rôle parental a été mesuré par un instrument validé. Des analyses de régression linéaire ont été réalisées, en ajustant pour les facteurs de confusion potentiels. L’effet modifiant de plusieurs facteurs a été évalué.

RÉSULTAT : Un nombre élevé d’heures de travail

(40h et plus) n’était pas associé à un score parental plus faible, comparativement à un horaire de 30h-39h. Toutefois, le score parental des participants travaillant moins de 30h/semaine était significativement plus élevé (+0,8 p=0,03). Un effet modifiant du genre a été observé. Un nombre élevé d’heures de travail était associé à un score parental plus élevé chez les femmes, mais pas chez les hommes (interaction p=0,07).

CONCLUSION : L’horaire de travail <30 heures semble avoir un effet bénéfique sur le

rôle parental. Cependant, l’étude suggère que les mères travaillant un nombre élevé d’heures ont également un score parental élevé.

(4)
(5)

v

Abstract

OBJECTIVE: To evaluate the association between working hours and parental role,

for preschooler’s families who participated in the NLSCY, 2004-2005. METHODS: A cross-sectional design was used. Parenting role was assessed using a validated scale. Multivariate regression models were computed, adjusting for potential confounding factors. Effect modifications of several factors were examined.

RESULTS: Long working

hours was not associated with lower score for parental role, compared to regular working schedule. However, part time work (<30/week) was associated with higher score (+0.8, p=0.03). A modifying effect of the parent’s gender was found. For women, long working hours were associated with a higher parental role score, but not for men (p interaction =0.07). CONCLUSION: The present study suggests that part-time work might have a beneficial effect on parental role. However, the study also suggests that women who work long working hours per week also have higher parental score.

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(7)

vii

Table de matières

Résumé ... iii

Abstract ... v

Table de matières ... vii

Liste des tableaux ... xi

Liste des figures ... xv

Liste des abréviations et des sigles ... xvii

Mots clés ... xvii Remerciements ... xix Avant-propos ... xxi CHAPITRE I ... 1 1. Introduction ... 1 CHAPITRE II ... 3 2. Objectif ... 3 CHAPITRE III ... 5 3. Revue de littérature : ... 5 3.1 Le conflit travail-famille : ... 5

3.2 Le nombre d’heures de travail ... 7

3.3 Effets du nombre d’heures de travail des parents sur la santé mentale du travailleur ... 11

3.4 Effets du nombre d’heures de travail sur le développement cognitif et la conduite de l’enfant : ... 12

3.5 Le rôle parental ... 14

3.6 Effets du travail des parents et des horaires de travail sur l’exercice du rôle parental ... 15

3.7 Modèle causal ... 21

(8)

4. Méthodologie ... 25

4.1 L’enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes ... 25

4.2 Devis de l’étude ... 25

4.3 Procédure d’accès à la base des données ... 25

4.4 La population ... 26

4.4.1 Critères d’inclusion ... 27

4.5 La collecte des données ... 28

4.5.1 La structure de l’ELNEJ ... 29

4.6 Les variables ... 29

4.6.1 La variable dépendante ... 29

4.6.2 La variable indépendante ... 31

4.7 Facteurs potentiels de confusion et de modification ... 33

4.8 Analyse ... 35

4.9 Puissance statistique ... 38

4.10 Contribution à l’avancement des connaissances ... 39

4.11 Aspects éthiques ... 40

4.12 Budget ... 40

CHAPITRE V. ... 41

5. Résultats ... 41

5.1 Caractéristiques sociodémographiques de la population... 41

5.2 Comparaison entre les participants à l’étude et les exclus ... 41

5.3 Distribution de la population étudiée selon le nombre d’heures de travail (variable d’exposition) ... 44

5.4 Distribution du score de rôle parental (variable réponse) dans la population étudiée ... 46

5.5 Association entre le nombre d’heures de travail des parents et le score de rôle parental... 46

(9)

ix

5.6.1 Effet modifiant du sexe du premier répondant sur l’association ... 49

5.6.2 Effet modifiant des autres facteurs examinés ... 51

5.6.3 Interactions de deuxième ordre ... 52

CHAPITRE VI ... 53

6. Discussion ... 53

6.1 Résumé des résultats principaux ... 53

6.2 Comparaison des résultats avec la littérature ... 54

6.2.1 Les horaires de travail et le rôle parental ... 54

6.2.2 Le rôle parental et l’horaire à temps partiel ... 54

6.2.3 Le rôle parental et l’horaire surtemps ... 55

6.2.4 L’effet modifiant du sexe du parent sur l’association ... 57

6.3 Forces et limites de l’étude ... 59

6.3.1 Limites ... 59

6.3.2 Forces : ... 64

6.4 Suggestions pour les prochaines recherches ... 65

CHAPITRE VII ... 67 7. Conclusions ... 67 RÉFÉRENCES ... 69 ANNEXE 1 : ... 77 ANNEXE 2: ... 99 ANNEXE 3: ... 123 ANNEXE 4 : ... 131

(10)
(11)

xi

Liste des tableaux

Tableau 1 : Analyse ... 37

Tableau 2 : Différence minimale détectable avec une puissance de 80% ... 39

Tableau 3 : Distribution de la variable dépendente selon les caractéristiques sociodémographiques des participants à l’étude, ELNEJ (2004), Canada. ... 42

Tableau 4 : Distribution de la population étudiée selon le nombre d’heures de travail hebdomadaire. ELNEJ 2004-2005, Canada. (N=5025) ... 45

Tableau 5 : Distribution de la population d’étude selon le nombre d’heures de travail hebdomadaire par sexe du premier répondant. ELNEJ 2004-2005, Canada. (N=5025) ... 45

Tableau 6 : Moyenne du score de rôle parental selon la catégorie d’exposition. Modèle univarié. PMR d’enfants d’âge préscolaire de la population de l’ELNEJ 2004-2005, Canada. (N=5025) ... 48

Tableau 7 : Moyenne du score de rôle parental selon la catégorie d’exposition. Modèles complet et final. PMR d’enfants d’âge préscolaire de la population de l’ELNEJ 2004-2005, Canada. (N=5025) ... 48

Tableau 8 : Évaluation de l’effet modifiant du sexe du PMR sur l’association. Modèle univarié. ELNEJ 2004-2005, Canada. (N=5025)... 50

Tableau 9 : Effet modifiant du sexe du parent : moyenne du score de rôle parental selon le sexe du PMR et selon le nombre d’heures de travail dans les modèles ajustés complet et final. ELNEJ 2004-2005, Canada. (N=5025) ... 51

Tableau 10 : Nombre habituel moyen d’heures travaillées par semaine pour certains pays. 1997 et 2006. ... 77

Tableau 11 : Répartition des couples ayant deux revenus d’emploi. Québec 1997 et 2007. ... 78

Tableau 12 : Association entre les horaires de travail et le rôle parental ... 79

Tableau 13 : Nombre d’enfants dans l’échantillon et taux de réponse selon l’âge, 2004-2005. ... 83

Tableau 14 : Lien du premier répondant de l’enquête avec l’enfant ... 84

Tableau 15 : Structure de l’ELNEJ ... 85

Tableau 16 : Évaluation de l’échelle du rôle parental utilisée pour l’ELNEJ... 86

(12)

Tableau 18 : Algorithme. Échelle de rôle parental. ... 88 Tableau 19 : Comparaison entre les participants à l’étude et ceux qui ont été exclus* de l’étude, ELNEJ 2004, Canada. ... 90 Tableau 20 : Description des variables de l’étude ... 92 Tableau 21 : Différences minimales détectables pour l’étude sur l’échelle de rôle parental à 80% de puissance. ... 95 Tableau 22 : Puissance des analyses stratifiées. Différence minimale détectable. ... 95 Tableau 23 : Évaluation de l’effet de l’âge de l’enfant sur l’association. Modèle univarié. ELNEJ 2004-2005, Canada. (N=5025) ... 99 Tableau 24 : Effet modifiant de l’âge de l’enfant : moyenne du score de rôle parental selon le groupe d’âge de l’enfant et par catégories d’exposition dans les modèles ajustés

complet et final. ELNEJ 2004-2005, Canada. (N=5025) ... 100 Tableau 25 : Évaluation de l’effet du sexe de l’enfant sur l’association. Modèle univarié. ELNEJ 2004-2005, Canada. (N=5025) ... 101 Tableau 26 : Effet modifiant du sexe de l’enfant: moyenne du score de rôle parental selon le sexe de l’enfant et selon le nombre d’heures de travail dans les modèles ajustés

complet et final. ELNEJ 2004-2005, Canada. (N=5025) ... 102 Tableau 27 : Évaluation de l’effet du revenu du ménage sur l’association. Modèle univarié. ELNEJ 2004-2005, Canada. (N=5025) ... 103 Tableau 28 : Effet modifiant du revenu du ménage: moyenne du score de rôle parental selon le revenu du ménage et selon le nombre d’heures de travail dans les modèles ajustés complet et final. ELNEJ 2004-2005, Canada. (N=5025) ... 104 Tableau 29 : Évaluation de l’effet du niveau de scolarité du PMR sur l’association. Modèle univarié. ELNEJ 2004-2005, Canada. (N=5025) ... 105 Tableau 30 : Effet modifiant du niveau de scolarité du PMR: moyenne du score de rôle parental selon le niveau de scolarité du PMR et selon le nombre d’heures de travail dans les modèles ajustés complet et final. ELNEJ 2004-2005, Canada. (N=5025) ... 106 Tableau 31 : Évaluation de l’effet de l’emploi du PMR sur l’association. Modèle univarié. ELNEJ 2004-2005, Canada. (N=5025) ... 107 Tableau 32 : Effet modifiant de l’emploi du parent: moyenne du score de rôle parental selon l’emploi du PMR et selon le nombre d’heures de travail dans les modèles ajustés complet et final. ELNEJ 2004-2005, Canada. (N=5025) ... 108 Tableau 33 : Évaluation de l’effet du nombre d’heures de travail du conjoint sur

(13)

xiii Tableau 34 : Effet modifiant du nombre d’heures de travail du conjoint: moyenne du score de rôle parental selon le nombre d’heures de travail du conjoint et selon le nombre

d’heures de travail du PMR dans les modèles ajustés complet et final. ELNEJ 2004-2005, Canada. (N=5025) ... 110 Tableau 35 : Évaluation de l’effet du nombre d’enfants dans le foyer sur l’association. Modèle univarié. ELNEJ 2004-2005, Canada. (N=5025) ... 111 Tableau 36 : Effet modifiant du nombre d’enfants dans le foyer: moyenne du score de rôle parental selon le nombre d’enfants dans le foyer et selon le nombre d’heures de travail dans les modèles ajustés complet et final. ELNEJ 2004-2005, Canada. (N=5025) ... 112 Tableau 37 : Évaluation de l’effet du type d’horaire du PMR sur l’association. Modèle univarié. ELNEJ 2004-2005, Canada. (N=5025). ... 113 Tableau 38 : Effet modifiant du type d’horaire du PMR: moyenne du score de rôle parental selon le type d’horaire du PMR et selon le nombre d’heures de travail dans les modèles ajustés complet et final. ELNEJ 2004-2005, Canada. (N=5025) ... 114 Tableau 39 : Évaluation de l’effet du sexe de l’enfant sur l’association dans la population de femmes. Modèle univarié. ELNEJ 2004-2005, Canada. (N=4127) ... 115 Tableau 40 : Effet modifiant du sexe de l’enfant : moyenne du score de rôle parental selon le sexe de l’enfant et selon le nombre d’heures de travail pour la population de femmes, dans les modèles ajustés complet et final. ELNEJ 2004-2005, Canada. (N=4127) ... 116 Tableau 41 : Évaluation de l’effet du sexe de l’enfant sur l’association dans la population d’hommes. Modèle univarié. ELNEJ 2004-2005, Canada. (N=898) ... 117 Tableau 42 : Effet modifiant du sexe de l’enfant : moyenne du score de rôle parental selon le sexe de l’enfant et selon le nombre d’heures de travail pour la population des hommes, dans les modèles ajustés complet et final. ELNEJ 2004-2005, Canada. (N=898) ... 118 Tableau 43 : Évaluation de l’effet du niveau de scolarité du PMR sur l’association dans la population de femmes. Modèle univarié. ELNEJ 2004, Canada. (N=4127) ... 119 Tableau 44 : Effet modifiant du niveau de scolarité: moyenne du score de rôle parental selon le sexe de l’enfant et selon le nombre d’heures de travail pour la population de femmes, dans les modèles ajustés complet et final. ELNEJ 2004, Canada. (N=4127) ... 120 Tableau 45 : Évaluation de l’effet du niveau de scolarité du PMR sur l’association dans la population des hommes. Modèle univarié. ELNEJ 2004, Canada. (N=898) ... 121 Tableau 46 : Effet modifiant du niveau de scolarité du parent: moyenne du score de rôle parental selon le niveau de scolarité du PMR et selon le nombre d’heures de travail pour la population des hommes, dans les modèles ajustés complet et final. ELNEJ 2004, Canada. (N=898) ... 122

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xv

Liste des figures

Figure 1: Facteurs qui déterminent le conflit travail-famille ... 6 Figure 2: Durée de travail hebdomadaire par région, 2009. ... 7 Figure 3: Distribution des travailleurs selon les heures de travail par semaine, Canada 1997 et 2007. ... 8 Figure 4: Pourcentage de travailleurs dont la durée du travail est excessive* (2010 ou année la plus récente**, par sexe) ... 9 Figure 5: Proportion de couples ayant deux revenus d’emploi, travaillant à temps complet et ayant des enfants de moins de 3 ans, Québec, Ontario et Canada 1997-2007. ... 10 Figure 6: Évolution de la proportion des emplois à temps plein, selon le sexe, Québec, 2001, 2005, 2009 et 2011... 11 Figure 7: Fréquence par semaine des activités père-enfant (Selon le nombre d’heures de travail par semaine dans une famille biparentale des enfants de 4-5 ans). ... 20 Figure 8: Déterminants de la conduite parentale ... 22 Figure 9: Modèle causal de l’étude ... 23 Figure 10: Distribution de l’exposition (nombre d’heures de travail par semaine) en

catégories ... 32 Figure 11: Modèle « work-family enrichment ». Proposé par Greenhause and Powel. .... 56 Figure 12: Modèle causal présenté dans l’étude de Li-Jianghon et all (2013) ... 89 Figure 13: Questions de l’échelle de rôle parental ... 123 Figure 14: Question : Statut du parent travailleur, enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes ... 129 Figure 15: Question : Le nombre d’heures de travail, enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes ... 130

(16)
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xvii

Liste des abréviations et des sigles

ELNEJ : Enquête nationale longitudinale canadienne sur les enfants et les jeunes PMR : Premier répondant

EMTE : Enquête sur le milieu de travail et les employés

OCDE : Organisation de coopération et développement économique HJH : Horaire journalier hebdomadaire

CDR : Centres de données de recherche.

CIQSS : Centre interuniversitaire québécoise de statistiques sociales CRSH : Conseil de recherches en sciences humaines

CNP-S 2001 : Code de la classification nationale des professions-statistiques CERUL : Comité d’éthique de l’université Laval

URESP : Unité de recherche en santé des populations

RIPOST : Recherches sur les interrelations personnelles organisationnelles et sociales du travail

Mots clés

CONCEPT 1 : Nombre d’heures de travail

Français : Horaire de travail, travail surtemps, nombre élevé d'heures de travail, surcharge horaire de travail. Anglais: work hours, overtime work, works long hours, long schedules, overwork,shift work.

CONCEPT 2 : Score de rôle parental

Français : Rôle parental, parentalité, pratiques parentales, interaction parent-enfant. Anglais: Parental role, parental practices, parenting, father-child relationships, parental investment/involvement

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xix

Remerciements

Je remercie :

Dieu, pour me donner des outils pour trouver des solutions à chaque épreuve et envoyer des anges pour m’ouvrir les portes. Léo (mon mari), qui m’a fait confiance même quand je n’y croyais plus. Sara (ma fille) pour m’aider à comprendre que la vie continue même si on fait une maîtrise. Ma directrice de recherche, Chantal Brisson, qui m’a donné son appui inconditionnel dans les moments plus difficiles. Manon, mon amie. Ses histoires, ses expériences ont été très pertinentes dans cette étape de ma vie. Solange et Aurélie, pour les soirées ensemble afin de décoder les mystères de la statistique et de l’épidémiologie. Myrto, ma traductrice du langage statistique, merci pour tes réponses. Ruth, Xavier et Maritza, mes copains de bureau au sous-sol, toujours prêts pour m’aider à trouver des solutions claires et concrètes pour chaque problème. Mahée, ton mémoire de maîtrise m’a beaucoup aidée. Finalement, merci à l’équipe RIPOST du Centre de santé et de services sociaux de la Vieille-Capitale pour la bourse d’études Robert Plante qui m’a permis de financer la finalisation de l’étape de rédaction de mon mémoire.

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xxi

Avant-Propos

C’est avec une grande satisfaction que j’ai rédigé la présente partie de ce mémoire car son élaboration a été un défi de taille pour moi. L’équilibre entre mes forces et mes faiblesses a été mis en jeu plusieurs fois pendant ce parcours. Mon apprentissage est allé plus loin que l’acquisition de connaissances en épidémiologie.

Trois buts finaux m’ont encouragée à la production de ce mémoire : l’atteinte des exigences pour l’obtention du diplôme de la maîtrise en épidémiologie, la possibilité de soumettre un article pour une publication et l’intérêt personnel d’approfondir mes connaissances dans le domaine de la conciliation travail-famille.

La recherche présentée dans ce mémoire est le produit de plus d’un an de travail guidé par les conseils de ma directrice de projet, le Dr Chantal Brisson et de son équipe de recherche à l’Unité de recherche en santé des populations (URESP).

J’espère que mes réflexions et les résultats de mes analyses apporteront une contribution à la recherche sur la conciliation travail-famille et qu’ils serviront aux différents acteurs de la société, capables d’agir en faveur de cette conciliation.

(22)
(23)

1

CHAPITRE I

1. Introduction

La négligence parentale est une absence de gestes appropriés pour assurer la sécurité, le développement et le bien-être de l’enfant. Elle est le produit d’une incapacité du système familial à assumer les tâches de protection, de soins et de socialisation des enfants (1, 2). Le taux de négligence parentale pour les années 2002 et 2008 aux États-Unis a été de 12,3 et 9,2 par 1 000 enfants respectivement (3). Au Canada, 235 842 enquêtes sur des enfants ayant possiblement eu des mauvais traitements ont été menées en 2008(2). Pour 36 % des enquêtes, les mauvais traitements ont été corroborés. Le mauvais traitement était défini comme étant de la négligence parentale dans 34 % des cas(4). Le stress et la dépression parentale peuvent nuire à la capacité de supervision et à l’interaction positive d’un parent avec son enfant (5-8). Des risques plus élevés de négligence parentale ont été observés dans les familles des parents déprimés (OR=1,94 ) ou stressés (OR=1,40) (8). Entre plusieurs sources de stress évaluées en 2010 par Statistique Canada (les inquiétudes financières, le manque de temps, les questions familiales, les questions personnelles et autres problèmes), le travail représentait la source la plus importante pour 62 % des travailleurs canadiens (9). Des études montrent que les couples travaillant plus de 100 heures combinées par semaine sont particulièrement stressés par le manque de temps et ont plus tendance à signaler des niveaux accrus de stress dans leur vie personnelle (10). L’exposition prolongée à des situations stressantes dans l’environnement du travail peut avoir des effets négatifs sur la santé mentale du travailleur et se répercuter sur sa vie familiale (11, 12). Cette exposition peut produire de la fatigue mentale et physique (11-13), modeler l’état psychologique du parent et affecter directement la relation parent-enfant (13, 14).

Des études ont démontré que les déficiences dans l’exercice du rôle parental influencent négativement la conduite, la capacité cognitive et l’adaptation sociale de l’enfant (14-20). En plus, les enfants qui font l’objet de pratiques parentales répressives et qui reçoivent moins d’amour de la part de leurs parents ont plus fréquemment des comportements agressifs (21, 22). Il est estimé qu’autour de 40 % de ces enfants vont devenir des adultes souffrant d’altérations de la personnalité et de conduites antisociales (23).

(24)

Il y a des évidences démontrant que les programmes pour aider les parents dans l’exercice de leur rôle parental sont une mesure efficace pour améliorer la santé, le bien-être et le développement de l’enfant (24, 25). Ces stratégies font partie de l’ensemble des actions pour la prévention des problèmes de conduite, du crime et du décrochage scolaire (22).

Cette étude permettra de quantifier de façon valide et précise l’effet du nombre d’heures de travail des parents sur leur exercice du rôle parental, en utilisant des données provenant de l’enquête longitudinale canadienne sur les enfants et les jeunes (26, 27). L’originalité de l’étude réside dès lors dans la mesure pour première fois de l’association entre le nombre d’heures de travail et le rôle parental, l’utilisation d’un instrument validé pour mesurer ce rôle et l’évaluation de l’association sur un échantillon représentatif des parents canadiens d’enfants en âge préscolaire.

(25)

3

CHAPITRE II

2. Objectif

Évaluer l’association transversale entre le nombre d’heures de travail des parents et leur exercice du rôle parental dans les familles d’enfants d’âge préscolaire (2-5 ans) qui ont fait partie de l’Enquête longitudinale nationale canadienne sur les enfants et les jeunes (ELNEJ), en 2004-2005.

(26)
(27)

5

CHAPITRE III

3. Revue de littérature

:

3.1 Le conflit travail-famille :

Le conflit travail-famille est défini par la difficulté qu’éprouve un travailleur à bien distribuer son temps et son énergie pour répondre adéquatement aux demandes associées à l’exercice de ses rôles professionnels et familiaux (28). Selon Kahn et al (1964), il s’agit d’une forme de conflit inter-rôles dans lequel les pressions des rôles du travail et familiales sont à certains égards incompatibles entre elles (28).

Trente-huit pourcent des travailleurs canadiens perçoit des niveaux modérés d’interférence entre leur travail et la famille alors que 28 % est victime de niveaux élevés d’interférence (25). Une enquête de 2006 sur le milieu de travail et les employés (EMTE) a montré que les travailleurs vivent un débordement du travail sur leur vie personnelle au lieu que ce milieu de travail leur offre une pratique plus flexible dans l’organisation de leur temps de vie (29). De plus, les travailleurs qui effectuent du surtemps de travail sont exposés au conflit de temps, représentant l’une des formes principales du conflit travail-famille1(30).Ce conflit survient lorsque les exigences des différents rôles que joue l’individu

pendant la journée rendent difficile la gestion du temps. Finalement, les effets sont observables à trois niveaux sur la vie de l’individu : la famille, la santé et le milieu de travail (Figure1) (30).

1 Le conflit travail-famille peut être divisé en trois formes principales (figure1) : le conflit de temps, le conflit de

(28)

Figure 1:Facteurs qui déterminent le conflit travail-famille

Source : St-Amour N, et al. La difficulté de concilier travail-famille : Ses impacts sur la santé

physique et mentale des familles Québécoises. Direction de Développement des individus et des communautés. Institut National de Santé publique du Québec. 2005.

(29)

7

3.2 Le nombre d’heures de travail

Au cours des 30 dernières années, le nombre moyen d’heures de travail par semaine a diminué. Selon le rapport présenté en 2011 par l’Organisation Internationale du Travail, dans 41 pour cent des pays, la semaine normale de travail est de 40 heures. Toutefois, la norme demeure supérieure à 40 heures dans 44 pour cent des pays, et reste fixée à 48 heures dans plus de la moitié de ceux-ci (Figure 2) (31).

Figure 2: Durée de travail hebdomadaire par région, 2009.

Source : Bureau international du travail (BIT), base de données sur les législations régissant les conditions de travail et d’emploi.

Au Canada, le nombre moyen d’heures effectivement travaillées par semaine suit, à long terme, une tendance à la baisse. Il est passé de 38,6 heures en 1976, à 33,3 heures par semaine en 2007. La même tendance est observée dans l’ensemble des pays de

(30)

l’OCDE2 (Organisation de Coopération et Développement Économique) (32) (Annexe 1

tableau 10). Entre 1997 et 2007, au Canada, les horaires de travail très longs (49 heures ou plus) ou très courts (1 à14h) ont légèrement diminué (Figure3) (33) .

Figure 3: Distribution des travailleurs selon les heures de travail par

semaine, Canada 1997 et 2007.

Source : Statistique Canada. Enquête sur la population Active.

Cependant il existe encore 16,8 % des travailleurs canadiens entre 25 et 54 ans qui travaillent plus de 40h par semaine (figure 4) (31, 32).

2 Les pays de l’OCDE : Allemagne, Australie, Autriche, Belgique, Canada, Chili, Corée du Sud, Danemark,

Espagne, Estonie, États-Unis , Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Islande, Israël, Italie, Japon, Luxembourg, Mexique, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Royaume-Uni, Slovaquie, Slovénie, Suède, Suisse, République tchèque et Turquie.

(31)

9

Figure 4: Pourcentage de travailleurs dont la durée du travail est excessive*

(2010 ou année la plus récente**, par sexe)

Source : Eurostat, Offices statistiques nationaux, OCDE.

*Conformément aux recommandations de la Réunion tripartie d’experts sur la mesure du travail décent, une durée hebdomadaire de plus de 48h est considérée comme excessive. Compte tenu des données disponibles, le plafond utilisé est de 53h pour la République de Corée, 51h pour la Fédération de Russie, 50h pour le Chili, 49h pour l’Australie, le Canada, Singapour, la Thaïlande, la Turquie, et les États-Unis, 47h pour le Maroc et le Nigéria, 40h pour les Philippines et 39h pour la Jordanie. Pour la même raison, les données concernant les États-Unis ne s’appliquent qu’aux salariés.

**Les chiffres de l’année 2010 ou 2009 ont été utilisés dans la mesure du possible. Compte tenu des données disponibles, ce sont les chiffres de 2008 qui ont été utilisés pour le Brésil, le Maroc, le Pérou et la Fédération de Russie. La crise économique mondiale a peut-être influé sur les données de 2009.

(32)

Un autre phénomène qui a marqué l’évolution actuelle des horaires de travail a été l’augmentation de la proportion des femmes dans l’emploi à temps plein. Cette proportion a augmenté au Canada de 70,7 à 73,9 % entre 1976 et 2006 (32). Il est donc devenu habituel que la femme et l’homme travaillent à temps plein(34). D’ailleurs, la proportion de couples avec des enfants de moins de trois ans qui travaillent à temps plein est passée de 68,6 à 79,7 % entre 1997 et 2007 (figure 5) (annexe 1 tableau 11). Cette tendance se présente aussi pour les couples avec des enfants plus âgés (35).

Figure 5: Proportion de couples ayant deux revenus d’emploi, travaillant à

temps complet et ayant des enfants de moins de 3 ans, Québec, Ontario et

Canada 1997-2007.

Source : Statistique Canada. Enquête sur la population active. Institut de la statistique du Québec.

En 2011, au Québec, 35,2 % des emplois étaient des emplois à temps plein occupés par des femmes. Entre 2001 et 2011, cette proportion a augmenté de 1,3%, cependant, le pourcentage général des employés à temps plein a légèrement diminué (figure 6)(36).

(33)

11

Figure 6: Évolution de la proportion des emplois à temps plein, selon le sexe,

Québec, 2001, 2005, 2009 et 2011

Source : Enquête sur la population active 2011, Statistique Canada. Annuaire québécois des statistiques du travail – Portrait des principaux indicateurs du marché et des conditions de travail, 2001-2011.

3.3 Effets du nombre d’heures de travail des parents sur la santé

mentale du travailleur

Les effets de l’horaire de travail sur la santé mentale des travailleurs ne sont pas encore clairs. Une méta-analyse publiée en 1997 a recensé 31 études quantitatives publiées entre 1965 et 1996 sur les effets des horaires prolongés du travail sur la santé du travailleur. Les auteurs ont trouvé une faible corrélation statistiquement significative entre les mesures de santé psychologique et le nombre d’heures de travail (r=0,15 IC95 %= 0,10-0,19) (12) . Des études postérieures démontrent que les heures prolongées de travail peuvent augmenter le risque de développer l’anxiété et la dépression (30, 37-39). Une étude longitudinale récente faite auprès de 2960 travailleurs britanniques a montré que le risque de présenter des symptômes de dépression et d’anxiété était respectivement 1,66 (IC95 %:1,06-2,61) et 1,74 (IC95 %:1,15-2,61) fois plus élevé chez ceux travaillant 55h et plus par semaine comparativement à ceux ayant des horaires de

(34)

35-40h par semaine (37). Au Canada, les femmes qui travaillaient 35h et plus par semaine ont eu un risque 2,2 fois plus élevé d’avoir vécu un épisode de dépression majeur que celles qui travaillaient moins de 35h par semaine (38).

Il est par ailleurs reconnu que les travailleurs qui ne peuvent pas prévoir leurs horaires de travail perdent une partie de leur autonomie décisionnelle (40). La perte d’autonomie a déjà été identifiée comme une source de stress au travail (40). Le fait de faire des heures supplémentaires de travail peut agir ainsi comme un facteur de stress direct sur l’individu. Les heures supplémentaires auraient aussi un effet indirect sur la santé des travailleurs par la prolongation de l’exposition à d’autres sources de stress au travail (11, 41). A cet effet, une étude longitudinale sur une population de travailleurs suédois a trouvé une association significative entre l’augmentation du taux de suicide et les périodes de travail en surtemps (42). De même, les travailleurs qui rapportent des conflits entre leur vie familiale et leur travail sont plus susceptibles d’obtenir un diagnostic clinique de trouble de l’humeur, de vivre de l’anxiété et de présenter une dépendance à l’alcool ou aux drogues comparativement à ceux qui ne rapportent pas ce type de conflit (30, 39). Une étude transversale publiée en 2012 basée sur les données des enquêtes européennes pour l’Espagne et l’Allemagne démontre que les employés qui travaillent plus de 45h par semaine ont particulièrement plus de risque de tensions au travail et ne sont pas satisfaits de la division de temps entre leur travail et leur vie familiale (43).

3.4 Effets du nombre d’heures de travail sur le développement

cognitif et la conduite de l’enfant :

La relation entre les horaires de travail des parents et le développement cognitif et la conduite de l’enfant a été considérée par plusieurs études mais les conclusions sont encore imprécises (6, 13, 17, 44-46). Les indicateurs mesurés par les différentes études ne sont pas comparables étant donné la diversité de méthodologies appliquées et la nature même de chaque variable. Le nombre d’heures de travail est généralement catégorisé en horaire standard, de lundi à vendredi entre 8h et 17h et horaire non standard pour le travail la fin de semaine, de soir ou de nuit (6, 13, 14, 18, 47). En revanche, le nombre d’heures travaillées par semaine n’a que très peu été examiné

(35)

13 jusqu’à maintenant (17, 44, 48, 49). Parmi les articles recensés sur ce point, la plupart décrivent l’existence d’une association négative entre le nombre d’heures de travail des parents et le développement et la conduite des enfants, signifiant qu’un nombre élevé d’heures de travail défavorisait ce développement et cette conduite (6, 13, 14, 16, 18, 44-46).

Il a été démontré que le travail à temps plein de la mère pendant les trois premières années de vie de l’enfant est négativement associé à son développement cognitif immédiat et aux âges de 4 à 6 ans (6, 45). Il y aussi des évidences qui prouvent qu’une augmentation du nombre d’heures de travail de la mère pendant les trois premières années de vie de l’enfant est significativement associée à une légère diminution du développement cognitif de l’enfant entre 7 et 9 ans (44). Dans une étude récente, des chercheurs ont observé que l’exposition aux horaires non standards de travail pendant la première année de l'enfant prédisait des problèmes d’internalisation (anxiété et dépression) et d’extériorisation (conduite agressive ou destructive) chez les enfants âgés entre 24 et 36 mois. Les enfants des parents exposés aux horaires non standards ont eu 2,1 fois plus de risque de présenter des problèmes d’internalisation de conduite et 1,73 fois plus de risque de montrer des problèmes d’externalisation (6). Une étude s’appuyant sur la population du « National Longitudinal Survey of Youth » pour l’année 1994 avait mis en évidence que les enfants âgés de 4-11 ans de mères employées à temps plein obtenaient des scores de comportement moins bons que ceux de mères employées à temps partiel pour les mesures d’hyperactivité-inattention, anxiété, agressivité directe et indirecte et conduite pro sociale. Pour arriver à ces résultats l’auteur a contrôlé pour l’âge de la mère à la naissance de l’enfant, le niveau de scolarité des parents, le type de famille, le nombre d’enfants à la maison, le niveau socioéconomique et le genre de l’enfant (18). Une autre étude publiée en 2008 a évalué par un devis transversal les niveaux d’attention de 254 garçons et 206 filles en relation avec le rôle parental et professionnel des parents. Ils se sont basés sur l’exposition à un horaire journalier hebdomadaire (HJH) du travail décalé de la vie sociale3. Les résultats ont montré un niveau d’attention statistiquement

significatif plus faible à tous les moments de la journée, chez les enfants des mères exposées à un horaire journalier hebdomadaire décalé de la vie sociale par rapport au

3 HJH du travail décalé de la vie sociale : Horaire de travail de soir, de nuit, de fin de semaine ou durant les

(36)

niveau d’attention des enfants dont les mères n’étaient pas exposées (14). Cette étude suggère la présence d’une association, mais elle ne montre ni le nombre d’heures ni les temps d’exposition qui produisent les effets sur l’attention de l’enfant.

Contrairement, il y a aussi des études qui montrent des associations positives. À partir d’un devis longitudinal, Montreuil (2011) a observé auprès d’une population de 3 467 enfants canadiens âgés entre 6 et 11ans, de meilleurs indicateurs de comportement chez les enfants des mères qui travaillaient plus de 40h par semaine, après avoir contrôlé les variables de confusion relatives au sexe, à l’âge et à la province d’origine des enfants (48). Une étude transversale menée auprès de 1859 enfants hollandais a démontré que les filles des mères qui travaillaient entre 12 et 32h par semaine avaient de meilleurs résultats aux tests de développement cognitif que ceux des filles de mères qui ne travaillaient pas. Pour les garçons, les meilleurs résultats aux tests cognitifs provenaient de ceux qui avaient une mère qui travaillait à temps plein (16). Les auteurs proposent que cette association positive puisse être une conséquence d’une plus forte implication de mères qui ont un travail à temps plein. Elles feraient plus d’efforts pour donner à leurs enfants des périodes de temps de qualité (16, 48).

3.5 Le rôle parental

Plusieurs auteurs ont essayé de proposer une définition du rôle parental, cependant ils font davantage référence aux déterminants de la compétence parentale4 plutôt qu’à la

nature même du rôle (50). Le rôle parental peut être vu comme un ensemble des processus permettant aux adultes de répondre aux besoins des enfants sur les plans physique, affectif et psychologique (51). Selon Jones et Lenz (1986), il réfère à « L’habileté d’anticiper les besoins de l’enfant et la capacité de répondre aux signaux émis par ce dernier ». Il y a différentes définitions selon l’approche utilisée (clinique, psychologique, éducative, juridique, développementale, ou écologique) (50). La présente

4 Déterminants de la compétence parentale : la qualité de la relation affective ; l’exercice de l’autorité ; la

(37)

15 étude s’intéresse au rôle parental à partir d’une approche psychologique5, en évaluant la

compétence parentale à travers la mesure des pratiques parentales.

3.6 Effets du travail des parents et des horaires de travail sur

l’exercice du rôle parental

La littérature publiée portant précisément sur l’association entre le nombre d’heures de travail et l’exercice de rôle parental est encore très restreinte. Seulement sept études ont été trouvées à cet effet (annexe1, tableau 12). L’exercice du rôle parental est une variable rarement mesurée dans les études qui évaluent les impacts du travail sur la vie familiale. Sa mesure est faite à l’aide des questionnaires répondus directement par les parents ou par l’enfant. Elle est également faite par l’évaluation des activités partagées parent-enfant, à l’aide d'enregistrements vidéo ou de l’observation directe. Il existe plusieurs échelles de mesure des rôles parentaux mesurant différentes dimensions de ce concept (52, 53).

Les parents travailleurs semblent avoir des meilleurs résultats aux évaluations de leur exercice de rôle parental que les parents non travailleurs. Une étude transversale menée en 2007 auprès de 280 enfants âgés entre 10 et 12 ans a évalué la perception que ces derniers avaient de leurs parents selon leur statut de travailleur ou de non travailleur (54). Les résultats ont montré que les enfants dont les parents travaillaient perçoivent leurs parents(père et mère) comme étant plus aimants et moins punitifs comparés aux enfants dont les parents ne travaillaient pas. Dans cette étude, le niveau de scolarité des parents était positivement associé au statut de parent travailleur (54). Dans le même sens, une autre étude transversale publiée en 2008 a comparé l’opinion de 156 mères d’enfant âgés entre 12 et 36 mois sur la relation parent-enfant en fonction de leur statut de travailleuse ou de non travailleuse (55). Les mères ont répondu à des questionnaires qui mesuraient l’affection, la sensibilité, l’anxiété, l’éducation, l’apprentissage de la propreté, la rigidité et la sévérité envers leurs enfants. Les mères travailleuses rapportaient montrer davantage d’affection à leur enfant que les mères au foyer (t154=1,85 p<0,05). Les résultats signalent

5 L’approche psychologique évalue les caractéristiques individuelles mais la qualité de la relation parent-enfant

(38)

aussi que les mères qui travaillent seraient moins éducatives que les mères au foyer (t154=3,99 p<0,001) et mettraient moins d’accent sur la propreté de leurs enfants (t154=2,05

p<0,04). Une association entre le niveau d’éducation de la mère et la condition de travailleuse a été encore démontrée (55). Ces deux études tendent à démontrer un effet bénéfique du statut de travailleuse de la mère sur l’exercice du rôle parental. Toutefois ces études ont utilisé des instruments qui mesurent des pratiques parentales ponctuelles et des attitudes parentales isolées plutôt que des échelles validées pour mesurer l’exercice du rôle parental. De plus, les analyses de données transversales ne permettent pas d’établir un lien de causalité dans l’association.

Pour ce qui a trait aux horaires de travail, en plus d’être peu nombreuses, les études diffèrent dans la façon de catégoriser cette variable. Le rôle parental est toujours estimé par la mesure de différentes pratiques parentales. Une étude transversale américaine publiée en 2004 a utilisé des échelles validées de parentalité objectives et subjectives6 en

relation avec les horaires de travail (standard vs non standard) 7 de 461 parents d’enfants

de 0 à 4 ans habitant dans des quartiers à faibles revenus (56). En contrôlant pour le nombre d’enfants dans le foyer, l’âge et le genre de l’enfant, le niveau d’éducation des parents, la race et le nombre d‘emplois, les analyses multivariées indiquaient une association positive et significative entre les horaires non standards des parents et les défis parentaux (β=0,27 SE(0,10) p<0,05) et négative entre les horaires non standards et la satisfaction parentale (β= -0,30 SE(0,10) p<0,01). Les parents qui avaient des horaires de travail non standards percevaient leur rôle parental avec plus de défis et se disaient moins satisfaits de l’exercice de leur rôle parental. Les mesures dites objectives de ces variables n’étaient cependant pas associées au type d’horaire (standard vs non standard). Seulement les mesures subjectives de la parentalité ont été affectées par les horaires non standards. L’étude pourrait comporter un potentiel biais d’information étant donné que les horaires de travail ont été évalués seulement chez 203 des 461 parents, avec une imputation pour 258 parents. En outre, la catégorie des horaires non standards a été un mélange de différents types d’horaires dont le travail en surtemps faisait partie. Comme le mentionnent les auteurs, cette imprécision a rendu difficile la détection des effets significatifs (56).

6 Mesures subjectives : Stress parental, satisfaction parentale, défis parentaux. Mesures objectives : Routine

familiale, nombre d’heures éloigné de l’enfant, interaction positive avec l’enfant.

(39)

17 Une étude menée en 2009 a mesuré les conduites de santé utilisées par 12 576 mères d’enfants âgés de 5 ans en relation avec leurs horaires de travail. Les conduites évaluées représentaient des mesures indirectes de l’exercice du rôle parental. L’évaluation de la diète de l’enfant, l’activité physique, le temps de télé, l’utilisation des jeux vidéo et le moyen de transport pour aller à l’école ont été considérés. L’horaire de travail était divisé en trois catégories : non travailleuse, 1-20h par semaine et 21h et plus par semaine. Après l’ajustement pour la race, le niveau socioéconomique, le niveau d’éducation de la mère, le nombre d’enfants dans le foyer et la situation de monoparentalité, les résultats montrent de faibles associations négatives non significatives entre l’horaire de travail de plus de 21h par semaine et les conduites en santé.

Dans une étude prospective plus récente publiée en 2011, les auteurs ont évalué la sensibilité maternelle8 et la capacité de stimuler les enfants en relation avec les horaires

de travail de 968 mères américaines. Les horaires de travail étaient divisés initialement en temps plein (35h et +) et temps partiel (moins de 35h) et ensuite subdivisés en horaires standards et non standards. Les chercheurs ont observé que les femmes qui travaillaient à temps plein avec des horaires de travail non standards avaient significativement moins de sensibilité par rapport à leurs enfants que les mères qui travaillaient à temps plein avec des horaires standards. Une moyenne des heures travaillées par les mères pendant la première année de l’enfant était utilisée comme variable indépendante. Les chercheurs n’ont pas décrit les changements d’horaire de travail vécus par les mères pendant les trois ans de l’étude. Malgré le devis longitudinal, la mesure des heures de travail représentait une mesure transversale (57).

Seulement deux des sept études recensées pour cette revue de littérature ont pris en considération le travail en surtemps indépendamment des horaires non standards. L’étude de Fursman (Nouvelle Zélande 2009) a porté sur 17 familles où un des deux parents travaillait plus de 40h par semaine (56). L’auteur a appliqué un devis transversal et une méthodologie d’analyse qualitative. À l’aide d’entrevues avec les parents, il a évalué les impacts des semaines de travail de plus de 40 heures sur la vie familiale. Les raisons pour travailler en surtemps, les exigences du travail, le revenu, les impacts généraux sur la

(40)

famille9, les effets sur la parentalité et le temps disponible à partager avec les enfants ont

été vérifiés. Dans 12 de 17 familles, le travailleur en surtemps était le père. L’étude a mis en évidence des effets négatifs du travail en surtemps sur la parentalité. Plus spécifiquement les parents qui travaillaient en surtemps se disaient fatigués, avaient peu d’énergie pour accomplir leur rôle parental, avaient peu de congés partagés avec les enfants et une faible participation aux activités familiales spéciales. Toutefois, il a aussi décrit des effets positifs du travail en surtemps sur la vie familiale comme l’orientation de l’enfant dans le concept de l’éthique du travail et l’augmentation du revenu mensuel familial. Fursman conclut que la difficulté de trouver le bon équilibre travail-famille pour les parents qui travaillaient en surtemps était principalement présente dans les familles à faible revenu qui avaient de jeunes enfants. En effet, les emplois à faible revenu impliquent plus souvent des horaires moins flexibles et des exigences du travail plus élevées (58). Il y aurait, selon cette étude, plusieurs facteurs qui seraient directement liés aux impacts du travail en surtemps sur la famille : la satisfaction personnelle pour le travail accompli, la perception du couple, la qualité du travail, la flexibilité des horaires, le support familial (amis, réseau familial), le revenu, la perception du revenu et la santé des membres de la famille. Même si cette étude souligne des points pertinents concernant la relation entre le nombre élevé d’heures de travail et l’exercice du rôle parental, sa nature qualitative et son échantillon de petite taille ne permettent pas de tirer de conclusions fiables.

Des mesures directes permettant d’évaluer l’association entre le nombre élevé d’heures de travail et l’exercice du rôle parental ont été utilisées par Baxter en 2007 dans une étude longitudinale auprès d’enfants australiens (59). Les résultats de cette étude menée auprès de 3 268 pères d’enfants âgés de 4 et 5 ans indiquent que ceux qui travaillaient en surtemps étaient moins impliqués dans leur rôle parental tel que mesuré par les pratiques suivantes: lire avec l’enfant, jouer avec lui à la maison, jouer avec lui à l’extérieur, faire de l’exercice, faire la cuisine et prodiguer avec lui des soins aux animaux de compagnie. Les heures de travail étaient classifiées en catégories par semaine : 1-34h, 35-44h, 45-54h, 55h et plus. Les résultats étaient contrôlés pour le nombre d’heures travaillées de la mère, le niveau d’éducation du père, le revenu, le genre de l’enfant, la relation père-enfant (biologique ou autre), le statut du couple (mariés ou en cohabitation) et la qualité de la

9 Impacts généraux sur la famille : Se sentir pressé par le te mps, être absent pour les occasions spéciales,

(41)

19 relation de couple. L’auteur rapporte des associations significatives entre le nombre élevé d’heures de travail du père et son implication dans son rôle parental. L’étude suggère donc la possibilité que le travail en surtemps pourrait réduire l’implication du père dans son rôle de parent ( figure 7) (59).

(42)

Figure 7:Fréquence par semaine des activités père-enfant (Selon le nombre

d’heures de travail par semaine dans une famille biparentale des enfants de

4-5 ans).

Source: Baxter J. When dad works long hours: How work hours are associated with fathering 4-5-year-old children. Family Matter.2007;(77) : 60-68.

Toutefois, l’étude prenait en considération les pères uniquement. Les résultats pour évaluer les associations statistiques ne sont pas présentés dans l’article et le devis transversal de l’étude ne permet pas de conclure à l’existence d’un lien de causalité entre le nombre d’heures de travail et les rôles parentaux. Le rôle parental a été évalué uniquement par des mesures de la fréquence d’activités partagées entre le père et l’enfant sans considérer d‘autres composantes de la parentalité comme la cohérence, la rationalité et l’efficacité parentale (59).

Malgré que les études démontrent l’existence d’une association entre les horaires de travail et l’exercice du rôle parental, les effets d’un nombre élevé d’heures de travail hebdomadaire sur la parentalité ne sont pas encore clairs. De plus, les rares études publiées jusqu’à maintenant souffrent d’importantes limites méthodologiques. Notre étude propose de clarifier les caractéristiques de cette association à l’aide d’un devis transversal qui permettra d’évaluer les effets de l’exposition des parents au nombre élevé d’heures de

(43)

21 travail sur le rôle parental auprès d’un échantillon de grande taille qui garantira une bonne puissance statistique. Elle s’appuie en outre sur des analyses statistiques adéquates permettant d’obtenir des résultats plus objectifs, reproductibles et fiables sur la force et la direction de l’association.

3.7 Modèle causal

Les facteurs qui influencent les pratiques parentales varient d’un individu à l’autre, cependant, des modèles explicatifs ont été élaborés (Abidin 1982, Belsky, Lerner & Spanier 1988, Abidin 1992). Ces modèles intègrent les facteurs sociologiques, environne mentaux et de conduite (60).

Le travail est un facteur qui est toujours inclus dans les modèles. La recherche s’intéresse actuellement à l’étude de la relation entre les conditions de travail et la parentalité (35).

Plusieurs publications démontrent qu’un degré élevé de conflit entre les responsabilités professionnelles et familiales augmente le risque de dépression chez l’individu (41, 61).

Une diminution de la vitalité personnelle est rapportée pour les travailleurs de plus de 48h par semaine (62). Selon Spurgeon, Harrington et Cooper (1997), le travail en surtemps peut nuire à la santé de l’individu en agissant comme une source directe d’exposition à des situations de stress (11, 62). Les effets psychologiques de cette exposition sont considérés comme des facteurs déterminants des pratiques parentales (63). Ils agissent négativement sur les pratiques parentales et les pratiques parentales négatives produisent par retro alimentation plus de stress psychologique à l’individu (figure 8) (22).

(44)

Figure 8:Déterminants de la conduite parentale

Source: Abidin, R. The determinants of parenting behavior. Journal of Clinical Child Psychology.1992;21 (4) :407-412.

L’objectif de cette étude ne concerne pas le modèle complet des facteurs qui influencent les pratiques parentales. L’étude porte sur la relation entre une des dimensions du travail et le rôle parental. Le modèle est donc plus simple, mais sa plausibilité est basée sur le modèle complexe présenté ci-dessus.

(45)

23 Le modèle causal de l’étude est présenté ci-dessous dans la figure 9 :

Figure 9 : Modèle causal de l’étude

Nombre élevé d’heures de travail hebdomadaire Rôle parental

Mécanismes explicatifs potentiels :

 Stress psychologique  Fatigue

(46)
(47)

25

CHAPITRE IV

4. Méthodologie

4.1 L’enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes

Les données proviennent de l’enquête nationale longitudinale canadienne sur les enfants et les jeunes (ELNEJ). L’enquête a été conçue par Statistique Canada et Ressources humaines et Développement Social Canada en 1994, pour recueillir des renseignements sur les facteurs qui influencent le développement social, cognitif, affectif et physique ainsi que le comportement des enfants et des jeunes (27). Cette enquête probabiliste recueille ainsi des renseignements détaillés tous les deux ans et permet de suivre l’évolution de milliers de nouveau-nés jusqu’au début de l’âge adulte (0-21 ans).

4.2 Devis de l’étude

Cette étude s’appuie sur un devis transversal qui mesure l’exposition (le nombre d’heures de travail hebdomadaire) et la variable réponse (score de rôle parental) pour les parents d’enfants faisant partie de la cohorte de la petite enfance10 de l’enquête longitudinale

nationale sur les enfants et les jeunes (ELNEJ) pour l’année 2004.

4.3 Procédure d’accès à la base des données

Les informations collectées par Statistique Canada sont accessibles au public par l’entremise de centres de recherche autorisés. Les centres de données de recherche (CDR) permettent aux chercheurs d'accéder aux microdonnées d'enquêtes sur la

10La cohorte du développement de la petite enfance (DPE) inclut des renseignements sur les enfants âgés

entre 0 et 5 ans pour 2004-2005 (questionnaires de l’adulte, de l’enfant et du ménage). Guide de l’utilisateur ELNEJ cycle 6. Statistique Canada (2004-2005).

(48)

population canadienne en respectant toutes les règles de confidentialité (64). La procédure à suivre pour y avoir accès est expliquée en annexe (annexe 3, document 1). Pour cette étude, la démarche a été mise en place pour accéder au CDR de l‘Université Laval (laboratoire-CIQSS de l’Université Laval).

Le chercheur principal et l’équipe de travail ont déposé une demande auprès du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) (65). Un résumé du projet de recherche, les curriculum vitae et une liste des contributions à la recherche de chaque membre de l’équipe ont été soumis accompagnés d’une lettre d’appui de la directrice/superviseure de travail a accompagné la sollicitation. La soumission de ce projet a été faite le 10 juillet 2012. L‘approbation a été obtenue le 25 juillet 2012.

Les procédures de vérification de sécurité ont commencé immédiatement après l’autorisation du CRSH. Une fois cette étape complétée, un contrat a été signé entre les chercheurs et Statistique Canada pour l’exploitation des données.

4.4 La population

Les enfants de l’ELNEJ sont sélectionnés dans les ménages de l’échantillon de l’enquête sur la population active de Statistique Canada. L’échantillonnage est basé sur un plan probabiliste stratifié à plusieurs degrés (26). La population cible de l’ELNEJ touche la population civile des 10 provinces canadiennes. Elle exclut les enfants vivant dans des réserves indiennes et sur les terres de la Couronne, les pensionnaires d'établissements institutionnels, les membres à temps plein des Forces canadiennes et les habitants de certaines régions éloignées (27). Dans les ménages comptant deux enfants sélectionnés par l’enquête, il n’y a qu’un seul parent qui doit remplir un questionnaire pour chaque enfant. Le pourcentage de participation de l’enquête a été de 83,8 % pour l’année 2004-2005 (annexe 1, tableau 13).

(49)

27 En regard à l’objectif général, les données à utiliser seront celles de parents d’enfants d’âge préscolaire (2-5 ans) au 31 décembre 200411. L‘étape préscolaire de l’enfant a été

choisie pour notre étude parce qu’il est connu que les premières années de vie de l’enfant constituent une période très importante pour l’apprentissage des fondements de la sociabilité : le partage et le compromis, la collaboration et la communication (66). L’amélioration de la qualité des pratiques parentales pendant l’âge préscolaire de l’enfant a rapporté des bénéfices au niveau de la diminution des problèmes de conduite et délinquance à l’adolescence (67). Elle augmente la réussite scolaire, réduit l’utilisation de programmes de réinsertion et diminue la nécessité de services sociaux en contribuant au bien-être économique des individus à l’âge adulte (68, 69).

4.4.1 Critères d’inclusion :

Pour faire partie de l’analyse, le répondant de l’enquête devait remplir les critères d’inclusion suivants :

 Être considéré citoyen ou résident permanent canadien;

 Être parent ou la personne responsable d’un enfant d’âge préscolaire (2-5 ans);  Avoir travaillé contre rémunération au cours des 12 derniers mois.

Un échantillon de parents (ou personne responsable) d’enfants d’âge préscolaire pour l’année 2004-2005 (N=5321) a été sélectionné comme population éligible. Cependant, pour être inclus dans les analyses, les participants devaient aussi :

 Avoir répondu à la question de l’enquête sur le nombre d’heures de travail hebdomadaire;

 Avoir répondu aux questions nécessaires pour le calcul du score de rôle parental. L’exclusion des individus éligibles pour le manque des données nécessaires pour la mesure de la variable réponse pourrait introduire un biais de sélection (voir discussion). Cependant ils représentent seulement 6 % de la population éligible en 2004 (exclus

11 L’âge effectif de l’enfant au cycle 6 de l’ELNEJ, est établi en fonction du 31 décembre 2004. Guide de

l’utilisateur. Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes Cycle 6. Statistique Canada 2004-2005.

(50)

n=296). Parmi eux, 99 % n’avait pas les réponses aux questions sur le score de rôle parental.

Un échantillon final 2004-2005 (N=5025) a été analysé de façon transversale pour répondre à l’objectif de cette étude.

Pour 81 % des enfants, le parent qui a répondu à l’enquête était la mère (la mère biologique ou la mère adoptive) alors que c’était le père (père biologique ou père adoptif) pour 18 %. Seulement 1 % des répondants appartenaient à la catégorie « autre » (belle-mère ou beau-père) (annexe1, tableau 14).

4.5 La collecte des données

La collecte des données a eu lieu entre septembre 2004 et juin 2005. Les données ont été obtenues par entrevue directement auprès des participants. Les réponses de la personne la mieux renseignée sur l’enfant (dorénavant appelée premier répondant) ont été enregistrées (27).

L’enquête combine l’utilisation de méthodes d’entrevue assistée par ordinateur et de questionnaires sur format papier. L’entrevue assistée par ordinateur est réalisée par deux méthodes : l’entrevue assistée sur place (où l’enquêteur et le répondant remplissent le questionnaire en personne), et l’entrevue téléphonique assistée (où le répondant remplit le questionnaire au téléphone). Dans les deux cas, l’enquêteur lit les questions qui figurent à l’écran et inscrit à l’ordinateur les réponses données par le répondant. Les réponses sont saisies simultanément. Pour répondre à l’enquête, l’enquêteur choisit la personne la mieux renseignée sur l'enfant. La participation est volontaire. La durée de l’entretien est estimée à 95 minutes. La plupart des questionnaires sont administrés par un enquêteur expérimenté de Statistique Canada. Plusieurs d’entre eux ont déjà eu l'occasion de travailler dans au moins un des cycles antérieurs de l'ELNEJ. Ils ont été formés en salle de classe et par auto-apprentissage afin de bien comprendre les concepts de l’enquête (26).

(51)

29

4.5.1 La structure de l’ELNEJ

La structure de l’ELNEJ est formée de trois composantes (26) (annexe1, tableau 15):

 Questionnaire enfant (pour les enfants de 0 à 7 et 14 à 17 ans) où le répondant est la personne la mieux renseignée au sujet de l’enfant.

 Questionnaire adulte (pour les enfants âgés de 0 à 7 et 14 à 17 ans). L'objectif visé par le questionnaire du parent est de recueillir des données générales sur sa santé ainsi que des renseignements généraux sur l'environnement social de l’enfant.

 Questionnaire jeune (pour les 16 ans et plus) où le répondant est le jeune. L’adolescent est la seule personne pouvant répondre aux questions de cette composante et cela, qu’il réside ou non dans le logement familial.

Dans cette étude on s’intéressera aux résultats des composantes adultes et enfants qui présentent les questions pertinentes pour répondre aux objectifs formulés.

4.6 Les variables

4.6.1 La variable dépendante

L’exercice du rôle parental représente la variable dépendante. Pour le mesurer, l’enquête utilise une échelle constituée par un ensemble de questions qui permettent d’évaluer les pratiques parentales pour obtenir un score de rôle parental composé de quatre facteurs (19):

 L’interaction positive : cinq items (0-20 points)  L’inefficacité parentale : sept items (0-28 points)

 La cohérence des pratiques parentales : cinq items (0-20 points)  La rationalité des pratiques parentales : quatre items (0-16 points)

Les questions ont été rédigées par un comité d’experts à partir de travaux de Ken Dodge (Vanderbilt University) et d’une adaptation de la « Parent Practices Scale » de Strayhorn

(52)

et Weidman (annexe 2, questionnaire 1) (19, 53). L’étendue de cette échelle va d’une valeur de -44 points (score le plus faible) à +40 (score le plus élevé). Elle a été utilisée par plusieurs études qui ont évalué la relation entre l’exercice du rôle parental et différentes variables, dont les problèmes de conduite chez l’enfant, le stress post trauma et les effets de l’application des programmes éducatifs pour les parents (19, 20, 70). Elle est un instrument auto-rapporté des modèles d’interaction parent-enfant où les items représentent des comportements sensibles aux programmes d’entrainement pour parents d’enfants en âge préscolaire (53). Dans la documentation de l’ELNEJ, la cohérence de l’échelle et ses propriétés psychométriques ont été mesurées par des analyses factorielles. La composition de chaque facteur obtenue lors de ces analyses a été comparée à celle indiquée dans la littérature (annexe 1, tableau 16). Afin de mesurer la cohérence interne des items compris dans un facteur, le coefficient alpha de Cronbach a été calculé en utilisant les données pondérées normalisées pour les questions sélectionnées (annexe 1, tableau 17).

Pour le calcul du score de chaque facteur lié au rôle parental, une question est pondérée de 0 à 4 (« jamais »=0……« Tout le temps »=4, ou le contraire, « jamais »=4 ….. « Tout le temps »=0) (annexe2, questionnaire 1).

Un score 0 peut indiquer :

 L’absence d’interactions positives;

 L’absence d’interactions hostiles ou inefficaces;  L’absence de pratiques parentales cohérentes;

 L’absence d’interactions punitives ou de pratiques provoquant l’aversion.

Par exemple, pour le calcul de l’inefficacité parentale, un score de 0 correspond à une absence de problème et un score de 28 indique le niveau le plus élevé d’interactions hostiles ou inefficaces.

(53)

31

SP= Ip-In+Co-Ra

Où: Ip= interaction positive, In=inefficacité, Co= cohérence, Ra=rationalité (annexe 1, tableau 18).

4.6.2 La variable indépendante

Le nombre élevé d’heures de travail hebdomadaire a été utilisé dans plusieurs études pour décrire son association à différentes issues (le bien-être et le développement cognitif de l’enfant, le temps parental et le bien-être familial, la réussite scolaire, le conflit travail-famille, la qualité du régime alimentaire, etc.) (37, 43, 48, 62, 71, 72). Cependant, sa relation avec les pratiques parentales n’a pas été bien approfondie jusqu'à maintenant.

L’information sur cette variable a été recueillie en catégories par la composante adulte de l’enquête, dans la question suivante dirigée au premier répondant :

 Environ combien d’heures par semaine avez-vous travaillé contre rémunération habituellement? (L’enquête considère les 12 derniers mois) (annexe 2, questionnaire 3).

Les données recueillies pour cette variable en 2004 ont été réorganisées en catégories qui distribuent la population d’analyse en quatre niveaux d’exposition quant aux heures de travail par semaine (figure 10)

(54)

Figure 10: Distribution de l’exposition (nombre d’heures de travail par

semaine) en catégories :

Les catégories ont été inspirées de la classification du nombre d’heures de travail utilisée dans l’étude publiée en 2011 par la Chaire en Gestion de la Santé et de la Sécurité au Travail, à l’université Laval (48). Toutefois, afin de répondre à la question de recherche de cette étude, tous les travailleurs de moins de 29h ont été regroupés dans la catégorie considérée la moins exposée12 . Les travailleurs ayant des horaires de 30 à 39h par

semaine ont été inclus dans la catégorie appelée pour l’analyse «catégorie de référence». Finalement, deux catégories de travailleurs exposés à un nombre élevé d’heures de travail hebdomadaire ont été créées : 40h à 49h et 50h et plus13.

12 Cette catégorie respecte la définition de travail à temps partiel approuvée par Statistique Canada le 21 juin

2010, comme norme générale.

13 Selon l’article 52 de la Commission des normes du travail (Québec) : la semaine normale de travail est de

40 heures, sauf dans les cas où elle est fixée par règlement du gouvernement.

Catégories

d’exposition

:

Nombre d’heures de travail par semaine 1h à 29h

30h à 39h 40h à 49h 50h et plus

Figure

Figure 1:Facteurs qui déterminent le conflit travail-famille
Figure 2: Durée de travail hebdomadaire par région, 2009.
Figure 3: Distribution des travailleurs selon les heures de travail par  semaine, Canada 1997 et 2007
Figure 5: Proportion de couples ayant deux revenus d’emploi, travaillant à  temps complet et ayant des enfants de moins de 3 ans, Québec, Ontario et  Canada 1997-2007
+7

Références

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