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La <i>villa</i> gallo-romaine de Guiry-Gadancourt (Seine-et-Oise), I

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Academic year: 2021

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La villa gallo-romaine de Guiry-Gadancourt

(Seine-et-Oise), I

Pierre-Henri Mitard

To cite this version:

Pierre-Henri Mitard. La villa gallo-romaine de Guiry-Gadancourt (Seine-et-Oise), I. Gallia - Fouilles et monuments archéologiques en France métropolitaine, Éditions du CNRS, 1958, 16 (2), pp.266-280. �10.3406/galia.1958.2234�. �hal-01924561�

(2)

favorables à l'insertion du pavement de Herzogenbuchsee dans la série des mosaïques de Bellérophon, dont il porte à douze le nombre total des exemplaires connus8.

Jocelyn M. C. Toynbee, Museum of Classical Archaeology,

Cambridge.

(8) Le pavement sera republié en détail dans V Inventaire attendu des mosaïques romaines de la Suisse par Mlle Victorine von Gonzenbach, qui m'a aimablement donné des renseignements détaillés à son sujet. — Rappelons les

provenances des douze pavements connus : Olynthe, Autun, Avenches, Nîmes, Reims,

Herzogenbuchsee, Parndorf, Coïmbra, Gerona, Lullingstone, Constantinople et Ravenne.

La Villa gallo-romaine de Guiry-Gadancourt (Seine-et-Oise) Les vestiges d'époque romaine

signalés dans les publications régionales, sur la base desquelles le regretté Maurice Toussaint a établi son

Répertoire Archéologique du Département de Seine-el-Oise1 , ne donnent qu'une idée insuffisante du degré d'occupation à cette époque de la partie du Vexin comprise entre l'Oise et l'Epte. Sur le territoire de la commune de Guiry (ou des communes limitrophes), où le groupe Archéologique du Camping Club de France a

établi le centre de ses activités depuis quelques années2, les fragments de legulae et les tessons de poteries caractéristiques se rencontrent en surface en des points relativement nombreux : dans un rayon d'à peine 2 kilomètres autour de

l'agglomération de Guiry nous avons noté une dizaine de points offrant des indices de cette nature correspondant, à coup sûr, à autant d'établissements gallo-romains. L'emplacement choisi pour les fouilles est situé au lieudit « Le Chemin de Gadancourt », commune de Gadancourt- Section Z — parcelle 23, avec extension sur les parcelles 21, 22 et 24, ainsi que

(1) Paris, 1951.

(2) Cf. Gallia, XV, 1957, p. 161, Informa- lions de M. A. Piganiol, à qui nous adressons l'expression de notre respectueuse gratitude pour le constant appui qu'il veut bien apporter à nos travaux.

sur la commune de Guiry-Section Z — - parcelle 53. Mais, avant le

remembrement intervenu en 1952, qui a amené une modification de la limite intercommunale, toute la terre qui compose ces parcelles appartenait à la commune de Guiry et le nom du lieudit figurant au cadastre était celui, beaucoup plus évocateur au point de vue archéologique,

de : « Les Terres Noires », qui s'est conservé dans l'usage courant. L'ancienne voie romaine de Paris à Rouen, encore reconnaissable sur le terrain et dite « Chaussée Jules César » passe au Nord- Est à environ 850 mètres du centre de la zone des fouilles. Des vestiges antiques divers avaient déjà été remarqués dans ce secteur à la fin du xixe siècle3, mais n'avaient pas suscité de fouilles systématiques ni même d'observations tant

soit peu précises.

Le site est un vaste plateau dénudé, descendant en pente très douce vers la Chaussée et contrastant avec la vallée verdoyante et boisée où s'est établi le village de Guiry à 1700 mètres au Sud- Ouest. Les fouilles entreprises fin août 1955 ont pris fin, pour ce premier chantier, en novembre 1956, date à laquelle le terrain exploré a été remis en état de

(3) Cf. Manuscrits Léon Plancouard à la mairie de Magny-en-Vexin.

(3)

r 1 à 144m. du point a I extrémité du mur

(angle")

I

FOUILLES GALLO-ROMAINES DES TERRES NOIRES Communes de Guiry-Gadancourt-S.«.Q COUPE A-B Profil au terrain Ë2SI /ïurkh 1 2 3 V S à 25m du point « zone O: interruption du mur Cil) ?"à 34rn. de là ligne 0( . o

Fig. 1. — Guiry-Gadancourt. Plan des fouilles de la villa.

1 35m.

de la (ô|à39m. -"]' gne & .

.Limite dela^one réservée. Limite des jones fouillées en [in de chantier. . j>

(4)

culture4. Les éléments découverts sont constitués par les substructions d'un bâtiment à plusieurs salles, quelques murs isolés, un four, des fosses-dépotoirs (plan, fîg. 1) et par une collection d'objets de nature diverse5. Le niveau supérieur de ce qui restait des murs se rencontrait immédiatement sous la couche de terre de labours à 25 centimètres en moyenne de la surface.

1. Le bâtiment (fig. 1 et 2). • — De 20x16 mètres, il comprenait : une grande salle centrale prolongée à chaque extrémité par un espace étroit entre deux murs parallèles, — deux salles dallées à l'Ouest, — deux autres salles symétriques formant retour d'ailes sur la façade Est.

La partie sud était la mieux conservée : 70 centimètres de hauteur pour le mur sud (i 3), alors que le mur nord n'avait plus que 35 centimètres dans sa section k2 et même 15 à 20 centimètres dans sa section hx, cette différence s'expliquant par la dénivellation du sol : 1 mètre d'une extrémité à l'autre du bâtiment. Les murs étaient faits de pierres brutes ou grossièrement taillées (de formes plus régulières aux angles), de grosseur variable, liées entre elles par un simple mortier de terre. Leur épaisseur était en général de 70 à 75 centimètres, exception faite des murs des salles 7 et 18 (e, /, m, /), du mur de séparation d et du mur c (4) Qu'il nous soit permis de remercier ici le propriétaire de ce terrain M. Fernand Radet, agriculteur à Commeny (S.-et-O.), pour son esprit de compréhension.

(5) Tous ces objets sont déposés au Musée Archéologique de Guiry, fondé au printemps 1955 avec le concours du Groupe et placé dans le cadre du Foyer Rural de cette petite commune (130 habitants) grâce à l'intérêt manifesté par la Municipalité et en particulier par son Maire. M. André Huppe.

qui avait une épaisseur différente en fondation (jusqu'au niveau du dallage, soit sur 35 centimètres) : 70 centimètres et en hauteur : 60 centimètres, ce qui correspond peut-être à une reconstruction. La construction était, sous réserve de ce qui sera dit plus loin pour la grande salle, couverte de tuiles (tegulae et imbrices) de 35 à 38 centimètres de longueur. Ce bâtiment n'avait certainement pas été édifié en une seule fois ; l'examen a fait apparaître divers indices de remaniements successifs : non imbrication des pierres appartenant à des tronçons distincts, alignement imparfait de deux tronçons, différence de niveaux à la base des fondations. La

représentation des murs sur le plan tient compte des observations ainsi faites. Il semblait que la partie la plus ancienne fût constituée par les murs b'^j-gg ; un premier

remaniement aurait eu pour effet de réduire en largeur le bâtiment initial en substituant au mur b' x, le mur b2 et de l'allonger par la construction du mur k2-k3, et des sections b3 et g 4. A l'autre extrémité du bâtiment on observait une adjonction comparable (zone 12). Les autres salles se seraient simultanément ou ultérieurement

ajoutées au noyau central ainsi constitué. A. Salle Centrale (4) et prolongements (12 et 14) : le grand espace central (6,40 x 15,80 m.) n'a pas fourni beaucoup de tuiles au cours de la fouille. A moins d'imaginer une cause particulière de cette rareté (écroulement entraînant la toiture vers l'extérieur, travail de déblaiement pour la mise en culture plus complet dans cette zone), il est permis de supposer que cet espace était couvert non de tuiles mais de chaume. — C'est dans cette salle qu'on a recueilli la majorité des vases qui ont pu être reconstitués (une douzaine).

(5)

LA VILLA DE GUIRY-GADANCOURT 269

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Fig. 2. — Le bâtiment (vue prise au cerf-volant. Cliché L. Bulot). Le foyer, situé dans la partie nord,

était caractérisé par une zone de terre brûlée épaisse de plus de 20 centimètres et rouge-noire au centre, d'une épaisseur et d'une intensité de coloration

décroissantes vers l'extérieur. Ce foyer était adossé à un petit mur (y) maçonné de mortier, retenant la masse de terre (vierge) qui se trouvait derrière et formait une sorte de terre-plein, dépassant le fond du foyer d'une quarantaine de centimètres. Le second mur (z) parallèle au premier — et déterminant avec celui-ci une sorte de canal de 50 centimètres de largeur • — reposait sur la zone de terre brûlée, qui en débordait la

ligne extérieure, témoignant d'un remaniement.

Prolongement nord (14) (fig. 3) : La partie du bâtiment à laquelle

appartenait ce prolongement nous paraît la plus difficile à interpréter. Cet espace n'avait que 60 centimètres de largeur, il s'ouvrait vers le Nord-Est par une porte, très nettement marquée, de 1 m. 50 de largeur. Dans sa partie est avait été aménagée une sorte de bac formé de onze tuiles plates, pour la construction duquel la base du mur y avait été échancrée et qui était peut-être utilisé pour le dépôt de grains ou de

(6)

légumes. Le niveau du sol ancien dans cet espace, auquel correspondait le bord du bac dont il vient d'être question se trouvait à 45 centimètres au-dessous du niveau supérieur du mur /, lui-même arasé au niveau du « terre-plein » s'éten- dant jusqu'au foyer. L'échancrure pratiquée dans la base du mur /' pourrait faire

supposer que celui-ci n'était plus en service au dernier stade d'évolution du bâtiment. Cette hypothèse paraît cependant difficile à concilier avec l'observation relative aux niveaux différents

des sols de part et d'autre de ce mur. Peut-être celui-ci avait-il été remplacé par une simple cloison de bois — ou autres matériaux légers — qui aurait reposé sur les restes de ce mur. De toute façon on voit mal l'intérêt d'un espace aussi étroit, que cette cloison ait existé ou non.

Prolongement sud (12) (fig. 4). Le sol ancien devait être sensiblement au même niveau de part et d'autre du mur hx-h% qui n'était pas arasé au niveau de ce sol et paraissait bien avoir coexisté avec le mur extérieur. Au point de vue de sa destination, cet espace pose un problème semblable à celui du prolongement nord, avec cette différence toutefois que sa largeur un peu plus grande (1 mètre) et l'absence d'ouverture vers l'extérieur pouvaient permettre d'y placer un escalier de bois, si la construction comportait un étage.

B. Salles en retours d'ailes (7 et 18) : ces deux salles avaient mêmes dimensions : 3 m. x4 m. 60. Dans celle du Sud (18), mieux conservée, le sol ancien très reconnaissable formait une croule grisâtre de terre battue. L'emplacement des portes n'a pu être déterminé de façon certaine ; dans la salle 7 en raison de la mauvaise conservation du mur ké,

il est difficile d'affirmer que l'interruption observée dans celui-ci correspond bien à la porte. Certains des objets recueillis dans la salle 18 (pesons de pierre et outils divers) permettent de penser que celle-ci pouvait servir d'atelier, en particulier pour le tissage. Ceux recueillis dans la salle 7 (7 monnaies, phalère en bronze ; manche de petit outil, pion de jeu, épingle en os ; pilon de mortier en marbre) inclineraient plutôt à attribuer à cette dernière un usage de logement. C. Salles dallées (fig. 5) : le dallage ne s'était pas conservé dans le tiers nord de cet espace en raison du profil du terrain. Les dalles de formes très irrégulières, d'une dizaine de centimètres d'épaisseur au maximum, étaient à peu près planes ; leurs interstices étaient soigneusement bouchés d'un mortier blanc. Leur surface formait une double pente en direction d'un petit puisard de 55 centimètres de côté en moyenne et 44 centimètres de profondeur recouvert d'une pierre plate non taillée (fig. 6). Tandis que le fond de ce puisard était formé d'une autre pierre plate, les parois étaient revêtues de tuiles debout, la face à rebords tournée vers l'extérieur, derrière lesquelles avait été coulé un mortier de chaux devant faire étanchéité. Cependant sur le côté proche du mur c la paroi n'était que

partiellement revêtue d'une seule tuile, comme pour réserver une évacuation vers une canalisation dont on n'a cependant pas remarqué les traces ; contre cette paroi reposait une tuile dressée sur le côté, pouvant faire obturation sommaire. Cet espace dallé avait été séparé en deux salles (1 et 11) par un mur de 55 centimètres d'épaisseur, reposant sur le dallage même et postérieur par conséquent à celui-ci. L'emplacement de la porte était bien marqué pour la salle 11 ;

(7)

LA VILLA DE GUIRY-GADANCOURT 271

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^4 gauche, de haut en bas :

Fig. 3. — Prolongement nord de la Salle 4. Fig. 4. — Prolongement sud de la Salle 4.

A droite, de haut en bas :

Fig. 5. — La Salle dallée 11 (vue du centre du bâtiment).

Fig. 6. — Le puisard, dans la Salle dallée 1 (vu de l'Ouest).

(8)

il était moins sûr pour la salle 1, en raison du moins bon état de conservation de la partie nord. On n'a rencontré dans ces salles qu'un nombre très réduit de tessons de poterie et aucun objet à l'exception d'une monnaie.

2. Les murs isolés. — Les sections de murs mises au jour à l'est du bâtiment (n et p) présentaient peu d'intérêt. — Le mur a, parallèle au bâtiment à l'ouest, a été reconnu par une série de sondages : il s'interrompait à 142 mètres de

l'alignement du mur sud du bâtiment (i) après une esquisse de continuation formant un angle vers l'est ; dans la direction opposée il s'interrompait à 27 mètres du même alignement, en atteignant une zone confuse de pierres éboulées et de tuiles. La longueur totale observée ressort donc à 169 mètres. La structure était la même que celle des murs du bâtiment ; l'épaisseur relevée dans les divers

sondages allait à 60 à 80 centimètres (au point oc elle était de 80 centimètres pour les 60 premiers centimètres — fondations — ,

de 60 centimètres au-dessus). Il s'agissait là vraisemblablement d'un mur de clôture.

3. Le four (fig. 7). — - II se présentait comme une construction circulaire, faite de tuiles et de pierres, de 2 mètres de diamètre intérieur, partiellement enterrée, seul le sommet de la voûte — elle-même certainement recouverte de terre — devant dépasser le niveau du sol ancien. Les tuiles, en fragments remployés comme briques, avaient été utilisées à la base des parois en plusieurs rangs (sur 15 centimètres), à la partie moyenne sous forme de chaînage : 2 rangs de briques répartis entre 3 rangs de pierres (35 centimètres au total), enfin dans la partie supérieure où les rangs en surplomb de 3 centimètres en moyenne les uns par

rapport aux autres formaient une voûte assez grossière, dont il ne restait que la base (45 centimètres). Ces matériaux, liés entre eux seulement par de la terre, formaient des parois de 18 centimètres d'épaisseur. La bouche du four était marquée par une belle pierre plate. La fouille de l'intérieur n'a amené la découverte d'aucun objet, mais elle a permis de constater que ce four avait eu six soles successives (réparties sur 60 centimètres de hauteur), bien marquées par la couleur prise par la terre argileuse sous l'effet du feu (noire, puis rouge d'intensité décroissante) ; la sole 5 comportait un lit de pierres et de fragments de tuiles. Ce four, chauffé par la bouche, devait être destiné à la cuisson des aliments. Le remblaiement de la fosse en bordure de laquelle il se trouvait (24) est datable, d'après la céramique

recueillie, du ive siècle.

4. Les enduits peints. — L'une des fosses-dépotoirs (13) a fourni une masse de fragments d'enduits peints dont on ne peut cependant pas affirmer qu'ils provenaient du bâtiment fouillé, car aucune trace n'a été observée près des murs, à l'intérieur de celui-ci. Les plus nombreux de ces fragments paraissent provenir d'une même salle car les motifs se complètent entre eux et devaient constituer un décor comprenant

notamment, sur un fond blanc, les éléments suivants :

a) bandeau noir avec filet vert parallèle (fig. 8, no 4) ;

bandeau marron bordé d'un filet noir ;

bandeau vert bordé d'un filet ocre rouge.

b) guirlande de feuillage vert courant le long d'un filet ocre rouge (fig. 8, n° 4) terminé par une sorte de fleur de lis de même couleur (fig. 8, n° 2);

(9)
(10)

guirlande de feuillage roux (fig. 8, no 3) ;

c) colonnes (au nombre de deux) dont le fût est formé de filets verts plus ou moins foncés reposant sur le bandeau vert cité plus haut et surmontées d'un chapiteau marron qui supporte un entablement vert de diverses nuances (fig. 8, n° 1) ;

d) griffons (au nombre de deux) vraisemblablement affrontés, d'une teinte brune violacée pour le corps, grise pour les ailes, pris dans un décor linéaire brun dont la signification n'apparaît pas (serait-ce des rets?) et reposant sur l'entablement précédemment décrit. On a tenté une reconstitution d'un de ces griffons (fig. 9), malheureusement la tête manquait.

e) torse masculin, fragments gauche et droit de visages différents, main fermée.

Les couleurs composant ces éléments de décor ont été appliquées les unes à fresque (noir, vert, ocre rouge, gris), les autres à la détrempe, sur un enduit de plâtre fin de 3 à 5 millimètres

d'épaisseur, portant une couche de surface d'à peine 1 millimètre d'épaisseur encore plus fine et bien lisse, le tout étalé sur un support de sable très fin et de chaux atteignant jusqu'à 7 centimètres

d'épaisseur. Des moulures de stuc ont également été retrouvées.

5. Les objets recueillis. — Les principaux objets recueillis soit dans le bâtiment ou ses abords immédiats, soit dans des fosses-dépotoirs (zones 13, 22 et 24) sont indiqués ci-après (avec le cas échéant mention de la zone de provenance :

Z, suivi d'un numéro) :

1° Monnaies (45 pièces en tout)6 : MB Vespasien, GB Titus ou Domitien ( ?), MB et 3 GB Adrien (dont C. 1210), 3 GB Antonin le Pieux (C. 604 ; 470 ou 472 ; 246), GB Faustine Mère (C. 46), 3 GB Marc-Aurèle (C. 815 ; 818 ou 819 ; 543 ou 547 ; 247, 250 ou 311), denier et GB Faustine Jeune (C. 85 et 112), 2 GB Commode (G. 221 ; 967). Sous réserve des 3 Antonin (assez peu usés) et d'un Commode (très usé), ces monnaies présentent un degré d'usure croissant avec leur ancienneté, ce qui incline à penser qu'elles ont été perdues

simultanément vers la fin du ne siècle ;

2 antoniniani de Gallien (dont C. 685), PB et 2 GB Postume (C. 248 et frappes locales), 1 antoninianus de Victorin, 10 PB de Tétricus +5 probablement du même empereur (toutes de frappes locales, PB Tétricus fils, 3 PB Constantin 1er (C. 536 ; 20 ; 487), PB Crispe (C. 47), PB Constant 1er (Q. 179), PB Gratien (C. 13).

2° Céramique. — a) Sigillée7. Un vase (incomplet) forme Déch. 64, portant en décor les types Déch. 490 = Osw. 842 et Déch. 20 = Osw. 25 var. Lezoux, époque Hadrien (Z. 13). En outre, une vingtaine de tessons ornés parmi lesquels :

1 bord de vase Drag. 29 (ier siècle) ; tessons divers de vases Drag. 37 (6) La mention G suivie d'un numéro est la référence à H. Cohen, Monnaies frappées sous VEmpire Romain, 2e éd. (GB, MB, PB = grand, moyen et petit bronze).

(7) On se réfère ici pour les formes à la classification traditionnelle de Dragendorff complétée par J. Déchelette (Les Vases Céramiques ornés de la Gaule romaine), pour les types figurés à ce dernier ouvrage, ainsi qu'à celui de F. Oswald, Index of figure-types on terra sigillata - Samian ware, Liverpool, 1936-37.

(11)

Fig. 9. — Enduit peint : griffon ? (échelle, 1:8). — Fig. 10. — Lagène en terre commune (échelle, 1 : 3). — Fig. 11. — Objet indéterminé en terre cuite (échelle, 1:2). — Fig. 12. — Petit

vase en verre (échelle, 1 : 1). — Fig. 13. — Fibule en bronze (éch., 1:1).

Fig. 14 et 15. — Fibules en bronze étamé

(12)

portant notamment les types ci-après (tous de Lezoux) : Déch. 734 = Osw. 1.374 (ép. Antonin), Déch. 272 = Osw. 500 (ép. Trajan-Antonin), Déch. 344 = Osw. 638 (ép. Traj an-Adrien), Déch. 900 = Osw. 1.886 (ép. Adrien), Déch. 1.037 = Osw. 2.239 (ép. Adrien- Antonin), Déch. 1.161 (ces trois derniers sur le même tesson) ;

déversoir en forme de mufle de lion de vase Drag. 45, Lezoux, ne siècle ; tesson de vase Drag. 37 au vernis mal conservé, portant comme décor un chien (?) courant à g. Cf. G. Chenet et G. Gaudron, La Céramique Sigillée d' Argonne des IIe et IIIe siècles, fig. 18, n° 9 ; cf. aussi type Osw. 2.039 B, Lavoye, début du ine siècle ( ?) ;

divers tessons unis dont un de vase Drag. 31 portant une signature (MA ...I...) et autres de vases Drag. 36, 42 var. 43, 46.

b) Argonne du IVe siècle: plusieurs vases unis (reconstitués) et de nombreux tessons décorés à la molette, qui font l'objet d'une note spéciale (v. plus loin). c) Commune : deux vases intacts, l'un en terre grise de la forme Chenet 3418 (Z. 4), l'autre une lagène en terre beige à engobe brunâtre (Z. 27) (fig. 10) ; une quinzaine de vases reconstitués : cruches, écuelles, vases ovoïdes, gobelets (l'un en terre grise à engobe noir en forme de tonnelet), etc. ;

une masse de tessons gris

(principalement) roses et blancs, correspondant d'après les plus caractéristiques : les bords, à un nombre de vases différents de l'ordre du millier ; parmi ces tessons, une soixantaine sont ornés de guillochis

(dont aucun en provenance de la fosse 24 datable du ive siècle).

3° Verre: deux petits vases à orifice à collerette, ourlés l'un en dehors, l'autre en dedans (suivant la distinction de Morin-Jean) (fond de la fosse 13) (fig. 12) ;

une centaine de tessons divers datables les uns du IIe, les autres du ine et du ive siècle.

4° Objets en fer: au nombre d'une soixantaine, outre plusieurs centaines de clous longs de 3 à 20 centimètres.

Il s'agit d'abord d'objets de caractère immobilier : éléments d'huisserie

essentiellement : clefs (fig. 17, nos 1 et 2, prov. Z. 6 et 18, de plus trois autres en forme de T), loquets à ressort (fîg. 17, n° 3, prov. Z. 18 ; cf. MAN 15.9449 ; un autre loquet de ce type n'a que deux lames de ressort et pas de patte de scellement), éléments de fermeture de porte (fig. 17, n° 4, prov. Z. 18 ; un autre brisé ; cf. MAN 15.551), éléments de fermeture d'un autre type dont nous n'avons pas trouvé d'autre exemple ni bien compris le fonctionnement (fig. 17, n° 5, prov. Z. 4), patère avec clous de fixation (fig. 17, n° 9), charnières diverses, gâches de loquets, crochets à

suspendre, etc.

Une deuxième catégorie d'objets comprend principalement des outils : petite serpette à anneau (fig. 17, n° 6, prov. Z. 24 ; voir MAN 56.790 ; noter que les dimensions de l'anneau permettent d'enfiler celui-ci sur un doigt), rasoir (?) (fig. 17, n° 7, prov. Z. 24, voir Musée de Bourges, n° 125), coupe-chardons (?)

(8) G. Chenet, La Céramique gallo-romaine d' Argonne du IVe siècle, Mâcon, 1941.

(9) MAN = Musée des Antiquités Nationales, notamment d'après le catalogue de S. Reinach, Paris, 1917.

(13)

10.

é<helle - \/Z (sauf n°- 11 : 1/5) B.H. Fig. 17. — Objets en fer.

(14)

(fig. 17, n° 8, prov. Z. 17, cf. MAN 15.550, 29.043), lames de couteau à soie carrée (Z. 18 et 24), couperet (Z. 24 ; cf. MAN 50.838), éléments de ciseaux (Z. 24), lame de couteau pliant (Z. 22), serpette à douille (Z. 18, cf. MAN 15.477), fer de plantoir (?) (Z. 18), coin à fendre (Z. 12, cf. MAN 16.210), poinçon (Z. 2). En dehors des outils : clochette avec son battant (fig. 17, n° 10, prov. Z. 4 ; peut-être sonnaille pour bétail) ; clochette de forte

dimension doublée de cuivre, avec son battant (fig. 16, n° 11, trouvée au centre de la salle 18, parmi les premières tuiles avec second exemplaire, similaire, mais très mal conservé ; peut être clarines pour gros bétail), fragments d'hipposandales (Z. 24, cf. MAN 26.123), anneaux de dimensions diverses (diam. 4 à 6 centimètres), etc.

5° Objets en bronze: phalère de harnais ou d'équipement, formée d'un disque à bords rabattus monté sur une tige tronconique de 6 à 3 millimètres de diamètre et 8 millimètres de long, portant un décor réparti en 5 zones par des cloisons de bronze. lre zone à partir de l'extérieur : décor de « millefiori », fleurettes à centre rouge, bleues sur fond blanc, alternant avec damiers verts et blancs ; 2e zone : émail rouge, craquelé ; 3e zone : millefiori, damier vert et blanc ; 4e zone : décor perdu, devant être semblable à celui de la zone 1, d'après un très petit fragment encore en place ; la partie centrale devait porter un cabochon (fig. 16, prov. Z. 7). On sait que les objets relevant de cette technique proviennent de l'atelier de la villa d'Anthée

(près Dinant, Belgique) qui a fonctionné

au ne siècle et jusqu'au milieu du ine siècle10 et qui a d'ailleurs également produit des fibules semblables à celles dont il est question ci-dessous ;

fibule à charnière, en forme de roue à six rayons, type du 2e groupe, IIe série de la classification de M. Lerat. La «jante» devait être émaillée et le « moyeu » porter un cabochon (fig. 13, prov. Z. 4) ; vraisemblablement même origine que l'objet précédent ;

deux fibules à charnière, à arc faiblement bombé, étamées : l'une (fig. 14,

prov. Z. 3) est ornée d'un double trait médian en creux et d'un décor pointillé en forme de points d'interrogation affrontés ; la partie supérieure de l'autre

(fig. 15, prov. Z. 24) présente une alternance de côtes et de sillons et le pied

(triangulaire) est bordé d'un trait incisé. Ces fibules appartiennent dans la classification adoptée par M. Lerat pour son catalogue des fibules gallo-romaines des collections archéologiques de Besançon11 au 2e groupe, lre série, 2e type (fin Ier siècle, à début nie siècle).

Parmi les autres objets, citons : un anneau de section plate devant être une bague, un double bouton (Z. 2). (Cf. Chenet, op. cit., pi. I, n<> 12), un pied de vase (Z. 18), une pièce de harnachement (Z. 27), une poignée de coffret ou de meuble de forme élégante (Z. 18, cf. MAN 28.893), un support d'anse de situle (Z. 18, cf. MAN 14.079), etc.

6° Objets en matières diverses: épingles en os, à têtes l'une en forme de disque plat (Z. 2), une autre taillée à facette (Z. 18), une troisième en forme de diabolo (Z. 24), aiguille en os (Z. 24), os sommairement taillés vraisemblable- (10) Cf. Françoise Henry, Émailleurs

(15)

LA VILLA DE GUIRY-GADANCOURT 279 ment pour servir de stylets (Z. 2), pion

de jeu et manche de petit outil tourné, également en os ;

palettes ou petits mortiers, l'un en marbre (Z. 18, 9,8x8,5 cm.), l'autre en schiste (Z. 7, 10x6,3 cm.), pilon de mortier en marbre en forme d'un doigt replié, d'un type très répandu (Z. 7) ;

objet indéterminé en terre cuite rose grossière, paraissant issu d'un moule (fig. 11, prov. Z. 7) : ne s'agirait-il pas d'une lunule, comparable à celles qui auraient été trouvées en Suisse

notamment?

support d'enfournement de potier en terre cuite (cf. Chenet, op. cit., pi. IV), peut-être utilisé ici pour un autre usage (Z- 4) ;

pesons en pierre, de forme pyramidale et percés d'un trou (Z. 7) ; l'un (dimensions : 23,5x13,5x8,5 cm.) pèse 3 kg 280, un autre (21x11x10 cm.) 2 kg. 370; d'autre part, plusieurs pierres brutes mais percées d'un trou, trouvées dans la même salle, ont pu avoir le même usage. Il semble s'agir de pesons de tisserand.

Signalons enfin une quantité

importante de coquilles d'huîtres plates (osireae edules) ainsi que — mais en moins grand nombre — de coquilles de moules.

Les éléments de datation des différentes phases d'occupation vont du Ier siècle à la fin du ive. Toutefois, pour le Ier siècle, ils se réduisent à très peu de chose : un tesson de céramique sigillée ; quant aux monnaies, les deux

exemplaires, dont la frappe remonte au Ier siècle, présentent un tel degré d'usure qu'ils n'ont pu être perdus que fort longtemps après. Les éléments du ne siècle sont par contre important : la céramique sigillée recueillie la plus ancienne (en dehors du

tesson du Ier siècle précité) remonte à Hadrien, peut-être même à Trajan ; 15 monnaies appartiennent à cette période et nous avons dit que leur perte nous paraissait être intervenue vers la fin du iie siècle. Les éléments de la première moitié du nie siècle sont très rares :

aucune monnaie, un tesson de sigillée dont l'identification reste sujette à caution, peut-être quelques fragments de verre. De la fin du nie siècle et du ive, nous avons, au contraire, de nombreux éléments : une vingtaine de monnaies de la période 253-274 et six allant de Constantin à Gratien (soit de 306 à 373) ainsi que de la céramique d'Argonne. Nous pouvons donc conclure à l'occupation des lieux du début à la fin du ne siècle, à une interruption durant la première moitié du nie (l'interruption dans la série des monnaies nous paraît imposer cette solution), à une reprise de l'occupation à l'époque des « empereurs gaulois », peut-être à nouveau interrompue par une destruction lors des invasions de 276 (nous n'avons pas de monnaie des 30 années qui suivent celles- ci) ; enfin, à une occupation au ive siècle, dont nous ne pouvons cependant affirmer qu'elle se soit poursuivie jusqu'à la fin de ce dernier, puisque nous n'avons qu'une seule monnaie de la deuxième moitié de ce siècle.

Le bâtiment a été détruit par l'incendie, ainsi qu'en témoigne la couche de cendres rencontrée dans les diverses salles et les fragments de vases noircis par le feu après avoir été brisés (plusieurs Vases trouvés en fragments dans la salle 4, dont le groupement montre qu'ils étaient vraisemblablement intacts au moment

de la destruction du bâtiment).

Ainsi que des indices de surface l'avaient laissé prévoir, cet édifice n'était pas isolé. La reprise des fouilles à une cinquantaine de mètres au Sud-Est du

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chantier a amené la découverte d'un second bâtiment, dont la fouille est en cours. Celui-ci est orienté d'une façon sensiblement perpendiculaire au premier, plus étendu (une cinquantaine de mètres de longueur), plus complexe et plus riche (deux hypocaustes). A en juger par les. fragments de tuiles et de poteries rencontrés aux alentours, d'autres

constructions pouvaient également exister non loin de là. L'ensemble de ces constructions devait constituer une villa rustica dont le bâtiment principal, celui du maître du domaine, aurait été le Bâtiment II, le Bâtiment I déjà fouillé ayant alors le caractère d'un bâtiment secondaire affecté au personnel

d'exploitation et à usage de travail ; le long mur de 169 mètres de longueur au minimum aurait formé la clôture du domaine au Nord-Ouest. Un diverticule, qu'il conviendra de rechercher, devait conduire à la grande voie de Lutèce à Rotomagus (qui passe à moins d'un kilomètre au N.-E.). Rappelons que c'est sur cette voie et dans cette région qu'il faut rechercher l'emplacement de la station de Petromantalum de l'Itinéraire d'Antonin ou de Petrumviaco de la Table de Peutin- ger. L'archéologue local L. Plancouard prétendait situer cette station précisément au lieu dit « Les Terres Noires »,

entre Guiry et Commeny, dans la région immédiate de nos fouilles par

conséquent12. Il semble bien cependant que cette opinion ne soit pas très solidement étayée et que par ailleurs la question ne soit pas tranchée.

Pierre-Henri Mitard. P. S. — Au terme de cette note, l'auteur tient à associer à ce travail ses amis du Groupe Spéléologique et

Archéologique du C. G. d. F., en particulier Georges Mercier, Président et fondateur de celui-ci, Jacqueline Drelon, Bernard Hofmann et Jacques Sirat, qui ont collaboré au rapport dont cette note est le résumé, pour les illustrations ainsi que pour certaines études particulières (enduits peints, objets en fer), sans oublier tous ceux qui ont participé aux fouilles et au premier rang de ceux-ci Yves Le Rousic.

(12) Conférence des Sociétés Savantes Littéraires et Artistiques de Seine-et-Oise, 1924. La question du véritable emplacement de Petromanialum-Petrumviaco, article cité par C. Jullian dans sa Chronique gallo-romaine de le R.E.A. (1929).

Figure

Fig.  1.  —  Guiry-Gadancourt.  Plan  des  fouilles de la villa.
Fig.  2.  — Le  bâtiment  (vue  prise  au  cerf-volant.  Cliché  L.  Bulot).
Fig.  3.  —  Prolongement  nord  de  la  Salle  4.
Fig.  8.  - —  Enduits  peints.
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