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La religiosité au Paléolithique

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Comptes

Rendus

Palevol

ww w . sc i e n c e d i r e c t . c o m

Paléontologie

humaine

et

préhistoire

La

religiosité

au

Paléolithique

Religiosity

in

the

Palaeolithic

Pierre

Noiret

Servicedepréhistoire,universitédeLiège,7,placeduVingt-Août,bâtimentA1,B-4000Liège,Belgique

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Historiquedel’article: Rec¸ule29f ´evrier2016

Acceptéaprèsrévisionle29f ´evrier2016 Disponiblesurinternetle23juin2016 GéréparMarcelOtte

Motsclés: Religiosité Paléolithique Mythe

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AucoursdesphasesanciennesduPaléolithique,lesindicesdepréoccupations compor-tementalesdistinctesdelatechnicité,delachasseoudel’habitatsontd’interprétation délicate. Mais ils se multiplient du Paléolithique inférieur au Paléolithique moyen, lorsqu’apparaissentlespremierstraitementsincontestablesdedéfuntsetquelques mani-festations symboliques, sous forme de coquilles et de colorants ramassés. Avec le Paléolithiquesupérieur,lesdocumentsarchéologiquessontplusnombreuxetpermettent decernerlesconsidérationsspirituelles.Ilestalorspossibled’approcherledomainedes pré-occupationsnontechniques,extérieuresàlasubsistance,auxmodalitésdedébitageouaux systèmesd’emmanchementdesarmatures.Lesœuvresfiguréesapparaissent,mobilièresou pariétales,dontl’iconographieetl’agencementsontstructurés.Lesgrottesornéessemblent leslieuxdepratiquesrituellesau-delàduseulactegraphique.Destracesdefréquentation etdesdépôtstémoignentd’unespaced’échangespossiblesentrelemondedeshommeset celuidesesprits,danslecadred’uneconceptionanimiste.Dansledomainereligieux,ces donnéespermettentderestituerquelquesélémentsd’unepenséeàcaractèremythique, analoguesàceuxdécritsparlesethnologuesetleshistoriensdesreligionsdansd’autres contextes.Leurétudenepermetpasderetrouverprécisémentlesmytheseux-mêmes,mais d’envisagerleurexistenceetleurfonctionstructurantedansleurssociétés.

©2016Acad ´emiedessciences.Publi ´eparElsevierMassonSAS.Cetarticleestpubli ´een OpenAccesssouslicenceCCBY-NC-ND(http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/ 4.0/). Keywords: Religiosity Palaeolithic Myth

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DuringtheoldestperiodsofthePalaeolithic,evidenceofdistinctbehavioursrelatedto tech-nicity,huntingandsettlementpatternsisdifficulttoclearlyinterpret.Yetsuchevidence increasesfromtheLowertoMiddlePalaeolithic,withtheappearanceofthefirst incontes-tableburialsandsymbolicrepresentations,intheformofcollectedshellsandcolorants. WiththeUpperPalaeolithic,thearchaeologicalrecordismoreabundant.Itisthen pos-sibletoaddressspiritualaspects,thecomponentofnon-technologicalhumanbehaviour beyondsubsistence,lithicreductionorhaftingtechniques.Figurativeartappears,inboth mobileandparietalform,theiconographyandorganisationofwhicharestructured. Pain-tedcavesseemtohavebeenplacesforritualpracticesinadditiontohavingbeenselected forartalone.Evidenceofvisitsandarchaeologicaldepositsreflectaspaceforpossible exchangesbetweenthehumanandspiritworldsintheframeworkofananimistworld view.Inthereligiousdomain,suchdataallowthereconstructionofsomeelementsof

Adressee-mail:pnoiret@ulg.ac.be http://dx.doi.org/10.1016/j.crpv.2016.03.002

1631-0683/©2016Acad ´emiedessciences.Publi ´eparElsevierMassonSAS.Cetarticleestpubli ´eenOpenAccesssouslicenceCCBY-NC-ND(http:// creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/).

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mythicalthought,analogoustothatdescribedbyethnologistsandhistoriansofreligionsin othercontexts.Theirstudydoesnotallowpreciserecoveryofthemythsthemselves,but ratherconsiderationoftheirexistenceandstructuringfunctionwithintheseprehistoric societies.

©2016Acad ´emiedessciences.PublishedbyElsevierMassonSAS.Thisisanopenaccess articleundertheCCBY-NC-NDlicense(http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4. 0/).

1. Introduction

«Religiosité»n’équivautpasà«religion».Nousvoyons

biencequelareligionpeutêtre,mêmesinotresociétése

prétendathée.Unepratiquereligieuseimpliquel’existence

dedieux,dedogmes;destemplessontbâtis,une

organi-sationinstitutionnellelastructure,etc.Sinousremontons

lefil dutempsjusqu’auMoyenÂge,noussavonsquela

société médiévale était extrêmement religieuse,et tout

autantpourl’Antiquité.Chacunconnaîtdesexemplesde

temples,dedivinitésorganiséesenpanthéonscomplexes,

dansl’Antiquitégréco-romaine,l’Égyptepharaoniqueou

lacivilisationsumérienneetl’Indevédique.Lorsquenous

passonslabarrièrechronologiquedelapréhistoire,dela

protohistoire,nousrencontronslesCeltesetnoussavons

quelasituationétaitégalementélaborée.Leshistoriensde

l’Antiquitéontdécritleursrites,leurscroyances,le

pan-théondes400dieuxceltes.

Enremontantencorelefildutempsetenconsidérant

lepremierâgeduFer,nousperdonsalorscette

informa-tioncontextuellequeleshistoriensantiquesoffraient.Les

dieuxexistent,maisnousignoronsleursfonctionsetleur

nom.Àmesurequenousremontonsletemps,nous

per-donsdeplusenplusderéférencescontextuelles.Àl’âge

du Bronze, il existe des sanctuaires rupestres de plein

air et une mythologie essentiellement solaire. Au

Néo-lithique, des mégalithes et des cercles de pierres sont

« orientés » par rapport à la position du soleil à

cer-tainsmomentsdel’année.Ilsindiquentdesconnaissances

astronomiques liéesauxrythmesagraires,dansle cadre

de sociétés productrices agro-pastorales. Ces dernières

années,lesdécouvertesremarquablesduNéolithique

pré-céramiqueduProcheOrient,àtraversdessitestelsNevali

C¸oriouGöbekliTepe(Schmidt,2015),nousoffrentl’image

d’unegrandecomplexitédepenséedèslesoriginesdela

productionalimentaire.

Maissinouspoursuivonsnotrevoyagerétrospectif,en

considérantlespeuplesmésolithiques,puispaléolithiques,

l’imagechangecomplètement.Nous sommesdésormais

face à des sociétés de chasseurs-cueilleurs, proches de

cellesdontlesethnologuesnousparlentetnouslaissent

entrevoirlarichesse.Ilnes’agitplusdesociétésàdieux:

l’anthropologiedespeuplesprédateursnousapprendque

ce sont plutôt des sociétés animistes, dans lesquelles

lescomposantesdelanature(animaux,plantes,rochers,

rivières,phénomènesmétéorologiques)possèdentautant

d’importancequeleshumains.

Nous pouvons aborder la question de la religiosité

auPaléolithiqueennousaidantd’informationsissuesde

l’anthropologieetdel’histoiredesreligions,tropsouvent

négligées, plus particulièrement les travaux de Mircea

Éliade.DansHistoiredescroyancesetpratiquesreligieuses

(1976), celui-ci a abordé la question du Néolithique et

surtout du Paléolithique (Noiret, 2013). Il dénomme

«sociétésarchaïques»cellesantérieuresouextérieuresà

l’AntiquitéetauMoyenÂge,dontlacomplexiténerepose

passur unereligionorganisée etcentralisée,révéléeou

non.Àtraverslessociétésarchaïques,ilévoqueunmonde

danslequel lesactivitésprofanesn’existentpas,ausens

oùnousétablissons aujourd’hui unedifférenceentre le

sacréetleprofane:

[...] le monde archaïque ignore les activités «

pro-fanes»:touteactionaunsensprécis–chasse,pêche,

agriculture,jeux, conflits,sexualité, etc.–participeen

quelquesorteausacré(Éliade,1969[2009,41]).

Dansl’ouvragecélèbred’ÉvelineLot-Falk, Lesritesde

chassechezlespeuplessibériens(1953),unesériedepistes

évoquentcequ’apuêtrele mondereligieuxau

Paléoli-thique.LareligiositéauPaléolithiquen’étaitpasidentiqueà

cequ’elledécritpourlespeuplessibérienssubactuels,mais

cespistesenrichissentl’espritetpermettentdemettreun

peudechairautourdeladocumentationarchéologique,

souventréduiteauxseulsvestigesmatériels.

M.Éliadepoursuit:

[...] le«sacré» estun élémentdanslastructure de

laconscience,etnonunstadedansl’histoiredecette

conscience.Auxniveauxlesplusarchaïquesdeculture,

vivreentant qu’être humainesten soiunacte

reli-gieux,carl’alimentation,laviesexuelleetletravailont

unevaleursacramentale.Autrementdit,être–ou

plu-tôtdevenir–unhommesignifieêtre«religieux»(Éliade,

1976,7).

Effectivement,onpeutalorsconsidérerdenombreuses

tracespaléolithiquescommeimprégnéesdereligiosité.

2. S’interroger

JacquesPélegrinetHélèneRoche(2016)montrentla

complexité cognitive liée à la fabrication des outils au

Paléolithiqueinférieur.Demultiplesexemples,enAfrique

et en Europe,montrent celle de l’organisation liéeàla

chasse.Maisc¸anenousditpascequ’ontpuêtreles

préoc-cupationsspirituellesdecespopulations,carellesontpu

semanifestersousdesformessefossilisantmal(utilisation

dematériauxpérissables,danse,musique).

À plusieurs reprises, on a signalé au Paléolithique

inférieur l’existence d’objets particuliers délibérément

recueillis:coquilles,cristauxderoche,fossiles.Là,l’homme

s’interroge. Comme l’a écrit Michel Lorblanchet (1999,

p. 89 ss.), le préhistorique a pu se demander qui était

l’auteur de ces objets. Cela ne signifie pas la présence

(3)

monde,peut-êtreunecléimportantedansla

compréhen-sionduphénomènereligieuxengénéral.

La«statuette»deBerekhetRam(Israël),de3cmde

hau-teuràpeine,découvertesurleplateauduGolan, estun

fragmentderochevolcaniquesélectionné.L’étude

micro-scopiquemontrequel’hommeyestintervenuavecunobjet

depierre pour accentuerle sillon entre ce qui apparaît

commeunetêteetleresteducorps(d’ErricoetNowell,

2000).Commesienobservantetenramassantl’objet,un

homme avait entrevuune forme évocatrice qu’il aurait

alorscomplétée.Cen’estpasunesculpture,une

représen-tationfigurative,maispeut-êtreuneétapedanslavoiequi

mèneraauximagesduPaléolithiquesupérieur.

Tout comme pour le processus de fabrication d’un

biface,ilexistedansl’espritdel’hommeuneforme

préa-lableàlaréalisationdel’objet.Larégularitédelaforme,

sasymétrieobligéeaccompagnentcetoutil,parailleurs

utilitaire(LeTensorer, 2006).Lasymétrie estune sorte

devaleurajoutée,carl’objetn’apasbesoind’être

symé-triquepourêtreutilitaire.Etill’estmassivementpuisqu’au

Paléolithique inférieur,il existedes bifacesfac¸onnésen

série.Quelquessitesontmanifestementétéleslieuxd’une

production exclusive debifaces. Cette forme récurrente

yrevientconstamment.L’homme a en têtecette forme

codifiée;elleétaitdoncreconnuecollectivementparles

membresdelasociété.Iciencore,unbifacen’estpasun

objetreligieux,maisiln’estpasunobjetanodinnonplus.

Commeil n’estpas anodinque ce soitjustementun

bifacequiaccompagne(peut-êtreintentionnellement)les

32 jeunes individus découvertsàSima de los Huesos à

AtapuercaenEspagne(Carbonelletal.,2003).Les

indivi-dussontcomplets,mêmes’ilsn’ontpasétéretrouvésen

connexionanatomique.Nousnepouvonsdoncpasaffirmer

qu’ils’agissed’undispositiffunéraire(Pigeaud,cevolume).

Mais il reste significatifque le seul objet associé àces

défuntssoitleplusemblématiquedecettepériode.

3. Prévoiretsesouvenir

AuPaléolithique moyen, l’étude des méthodes

débi-tage lithique montre que les hommes sont aptes à la

prévision (Pélegrin et Roche, 2016). L’habitat est

éla-boré:plusieurssitesincontestablesontlivrédesespaces

organisés,en grotte commeenplein air. Des traditions

régionalesapparaissentégalementàtraverslesensembles

d’outils. Le Moustérien d’Europe occidentale est

diffé-rent de l’Altmühlien d’Europe centrale ou de l’Atérien

d’AfriqueduNord.Quelquechoseesttransmis

collective-ment;destraditionssemettentenplace,quel’onnepeut

pasconfondre. Lessépulturessontdésormaisprésentes.

Ellesn’impliquentpasl’espoird’unevieaprèslamort.De

nouveau,unerécurrences’impose :unequarantainede

sépulturessontconnues,éventuellementenrapportavec

l’habitatdanslecasdecertainesnécropoles.

L’existencedenécropolesàplusieursindividus

(Néan-dertaliensouModernes)estintéressante:sil’hommedu

Paléolithique moyen est capableàtravers son débitage

lithique de prévoir le résultat de ses gestes, peut-être

a-t-ilaussi la mémoire de qu’il a fait précédemment à

travers l’ensevelissement de certains individus. Dans la

grottedeKébaraenIsraël(Tillieretal.,1991),unindividu

néandertalien a été retrouvé, dont la partie inférieure

manqueenraisondefouillesantérieures,maisdonttoute

lapartiesupérieureestprésente,àpartirdubassinetd’un

fragmentdejambe.Lacagethoraciqueestcomplète,les

braségalement,lamandibuleinférieureestlà.Ilmanque

lacalottecrânienne,maisunedentdumaxillairesupérieur

aétéretrouvée.Ilyapeut-êtrebieneu,là,mémoire:la

calottecrânienneaétéprélevéeaprèsdisparitiondes

par-tiesmolles.Ilpourraits’agird’uneinhumationsecondaire.

Nousneconnaissonspasladestinéedecettecalotte

pré-levée,maisnousconnaissonsd’autrescalottescrâniennes

sanscorpsdèslePaléolithiqueinférieur(maisjamaisde

corps délibérément enseveli). Ily a donc désormais au

Paléolithique moyen des corps sans calotte crânienne,

peut-êtreunindiced’évolutiondurapportàlamort.

Cerapportestsansdouted’ailleurscompliqué,et

Kra-pina, en Croatie, en est le plus bel exemple (Trinkaus,

1985). Les découvertes dans cette grotte nous laissent

entrevoirl’existencedepratiquesanthropophagiquesau

Paléolithiquemoyen.Onenaparléaussipourl’undessites

d’Atapuerca,laGranDolina,durantPaléolithiqueinférieur

(Carbonelletal.,2010).KrapinaauPaléolithique moyen

est unsite dans lequel des ossements humainsont été

retrouvésportantdestracesdecoups,defractures,voire

debrûlures:800fragmentsexistent,dontunpeuplusde

200dents,pouruntotalde40à80individus(selonles

auteurs),souventjeunes.Comme àSimadelos Huesos,

unchoixaguidélasélectiondesindividus.Noussommes

aujourd’huipeuhabituésàl’anthropophagie,maisen

eth-nologielecasestclassique.Cen’estd’ailleurspasarchaïque

etdénoteunniveaudecultureélevé.

Inhumationsetcannibalismemontrentàcettepériode

uneconnaissancedelavieetdelamort.

Maistoujourspas d’«art».Àplusieursreprises,ona

signalédesobjetsportantdestraitsgravés,différentsde

cutmarks résultantd’activitésdeboucherie, certains dès

lePaléolithiqueinférieur(Bilzingsleben;ManiaetMania,

1988). Les choses changent au cours du Paléolithique

moyen, entre autresen Afrique duSud oùona signalé

et abondamment commenté la découverte de quelques

objetsintéressants,entre100000et70000ans.À

Blom-bos(Henshilwoodetal.,2002),unfragmentdecolorant

rougeportedes traitsgéométriquesorganisés.À

Diepk-loof(Texieretal.,2010),desfragmentsd’œufsd’autruche

portentégalementdes traitsgravés.ÀQuneitra (Israël;

Marshack,1996),unobjetdepierreportedesarceaux

gra-vésemboîtés.Cesgravuresn’ontriend’utilitaires;nousen

percevonsmall’éventuelusage.

Desélémentsdeparuresontététoutaussi

abondam-ment commentés, en Afrique du Sud : à Blombos, des

coquillesdeNassariuspercées,etsemble-t-ilportées,ont

étédécouvertesenplusieurslots,dansdespositions

stra-tigraphiquesdifférentes,indiquantqu’ilnes’agitpasd’un

évènementponctuel,maisdequelquechosederécurrent

dans le site (d’Errico et al., 2005 ; Henshilwood et al.,

2004).Descoquillesdumêmegenreontétéretrouvéesau

ProcheOrient,àSkuhletenAlgérie(Vanhaerenetal.,2006),

commedansquatresitesmarocainsdontlesgrottesdes

Contrebandiers,desPigeonsetd’Ifrin’Ammar(Bouzouggar

etal.,2007;d’Erricoetal.,2009).Commesicette

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à apparaître dans la deuxième moitié du Paléolithique

moyen,dansunezone–africaine–dépourvuede

Néanderta-liens,maisfréquentéepardesHommesmodernes.Certains

auteurs ont insisté sur les capacités « modernes » des

hommesduPaléolithiquemoyenenAfrique,enles

oppo-santdemanièrebinaireauxNéandertalienseuropéens.En

AfriqueduNord,commeauMarocetenAlgérie,iln’yapas

deNéandertaliens;maisauProche-Orient,lesdeuxformes

anatomiquesontcoexistéàcetteépoque.

L’impressiond’uncomportement«moderne»n’exclut

pasque,dansl’Europenéandertalienne,iln’yaitrien.On

a signalé récemmentdans deux grottes espagnoles des

bivalvesportantdesperforationsetdestracesdecolorant

(Zilhãoetal.,2010).Lanaturedelaperforationreste

dou-teusepour l’objet dela cuevaAnton. À lacueva de los

Aviones aumoins, unedes perforations semble

anthro-pique. Peut-êtreletravailsur lescoquillesn’était-il pas

inconnudesNéandertaliens.

Les colorants en tout casne le sont pas. EnAfrique

commeenEurope,demultiplessites(40aumoinspour

leMoustérieneuropéen)ontlivrédesfragmentsde

colo-rants,notammentdel’hématitecommeauPechdel’Azé

(Dordogne;Soressietal.,2008),parfoisenquantités

éton-nantes(450fragmentsdanscesite).Cesfragmentsportent

destraces defrottementetderaclage:ilsontété

utili-sés.Onpeutdoncs’interrogersurleurusage,peut-êtreen

lienavecdespeinturessurmatériauxpérissablesoudes

tatouages.

UnedécouverterécenteàFumane(Italie)doitêtre

men-tionnée(Peresanietal.,2011).DansleMoustériendece

site, des fragments d’os de rapace (un gypaète barbu)

présententdescutmarksvraisemblablementliéesàla

récu-pération deplumes.Colorantsetplumes nousévoquent

évidemmentdesparuresdontnouspouvonsdèslors

pen-serqu’ellesneseraientpasincongruesdanslePaléolithique

moyen.L’anthropologienousenseignequelesparuressont

importantes:c’estunemanièrepourl’hommedese

dis-tinguerdel’animal.L’hommeestrarement«nu»;ilserait

tropprochedel’animalité(Patou-Mathis,2006,p.144),et

doncilsepare.Ilpeutporterdesvêtements,sepeindre,

setatouer,sescarifier,toutestpossible.L’importantest

qu’ilsoitparé,vêtu,etàcetégardpeut-êtrecettepratique

a-t-elleétéinitiéeaucoursduPaléolithiquemoyen.

4. Expliquerlemonde

PlustardauPaléolithiquesupérieur,lapratiqueestbien

connue, notamment à travers certaines sépultures. Des

défuntssontaccompagnésdemobilierfunéraire,dontdes

parures,coquilles,crochesdecerfsquiornentdesparties

ducorps oudela tête. Lessépultures sontnombreuses

dans le Paléolithique supérieur, bien qu’inégalement

représentéesselonlesdifférentestraditions.Beaucoup

cor-respondentauGravettien,tantdanslarégiondeGrimaldi

qu’en Moravie. Par contre, à l’Aurignacien, il en existe

peu,commeexistentpeudestructuresd’habitat

aurigna-ciennes(Noiret,2010),bienmoinsquedansleGravettien.

L’emprisedeshommessurleurterritoiresembledifférente

entrecesdeuxcultures.

Parmi cessépultures célèbres, certainesont livré un

mobilierfunéraireétourdissant,àSungir’dansla plaine

russe,posantlaquestiondel’existenced’une

hiérarchisa-tionsocialedanslessociétésduPaléolithique supérieur

(Hayden, 2008). Lorsque nous considérons l’ensemble

dessépultures,denombreuxdéfunts semblentprotégés

(rebordrocheuxàLaugerie-Basse,dallesdepierreà

Saint-Germain-la-Rivière,osdemammouthàDolníV˘estonice).

Dumobilierfunéraireestsouventprésent,pouvantinclure

del’ocre, des outils,des parures.Aumoins un individu

est en position extrêmement contractée et a peut-être

étéinhumé ligoté (dansune sorte de sac?) à

Chance-lade durantle Magdalénien ; peut-être était-il craint ?

MarcGroenen (2011)a récemmentposélaquestion de

l’existenced’une métaphysique de la survie au

Paléoli-thiquesupérieur,cequ’ilconsidèreplausiblelorsquel’on

tient compte des défunts protégés par des structures,

dumobilierfunéraireparfois prestigieux,decérémonies

donttémoigneraitlesaupoudraged’ocredansunebonne

moitiédessépulturesconnues.Desritestransparaissent

aussiàtraversl’existencedebrûluressurquelques

osse-ments,résultantdebranchagescarbonisésaumomentde

l’inhumation(triplesépulturedeDolníV˘estonice;Klíma,

1988).Unécartnetexisteentermesdedispositionetde

richessedumobilierfunéraireentrelePaléolithiquemoyen

etlePaléolithiquesupérieur.

Larichessedes paruresestégalementincontestable:

elles se comptent par milliers et participent peut-être

à la différenciation des groupes. L’étude de Marianne

Vanhaeren et Francesco d’Errico (2006) consacrée aux

paruresaurignaciennes différencie les objetsselon leur

nature(coquilles,dents,paruresfac¸onnées),leurcontexte

dedécouverte,leurméthodedefabricationetleurs

associa-tions.Untraitementstatistiquesuggèrel’existencedurant

l’AurignacienenEuroped’unesériedeprovinces:le

maté-rielarchéologiqueconsidérésemble organiséenrégions

ethniquesou«ethno-linguistiques».Untraitement

simi-lairede paruresdes traditions postérieures (Gravettien

etautres)permettrasansdouted’observerdeprobables

modifications,entermesdemoded’occupationdu

terri-toired’unecultureàl’autre.

AuPaléolithiquesupérieur,bienentendu,apparaîtl’art

figuré.Sansvouloirabordericilevastedomainedel’art

paléolithique(Otte,2016), il estnéanmoins possible de

dégagercertainesidéestouchantàlaconceptiondumonde

despopulationsquil’ontproduit.

Mobilier ou pariétal, l’art est essentiellement

zoo-morphe, mais pas uniquement : de temps en temps,

parexemple,desanthropomorphesapparaissent,y

com-prisàtravers dessignesqu’André Leroi-Gourhan(1964,

1965) répartissaiten « masculins »et « féminins ». Dès

l’Aurignacien,untriangleinversémarquéd’unpetittrait

verticalseraitunsigneféminin.Ilestprésent«encontexte»

surlapetitependeloqueenformedecorpsféminin

décou-verterécemmentàHohleFels(Conard,2009).Onletrouve

aussisurunpendantrocheux,enassociationàdesjambes

danslapartielaplusprofondedelagrotteChauvet(Clottes

[dir.],2001,fig.161–162),oudétachédetoutesilhouette

féminine sur de nombreux blocs gravés de Dordogne

(DellucetDelluc,1991).Ilexisteégalementdes

représen-tationsmasculinestoutautantincontestables(desphallus

plusoumoinsréalistes).Unecomposantesexuelleestbien

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telleunefissureverticale d’apparencevulvaire et

abon-dammentrougiedanslagrottedeGargas(Foucheretal.,

2007,fig.65).

Leshistoriensdesreligions,commelesanthropologues,

expliquentabondammentquelaplupartdessociétés

dis-posentderécitsparticuliers,lesmythes,exprimantleur

visiondumondedemanièrecohérente.Ilestnécessaire

deconnaîtrelesmythes,car:

Connaître les mythes, c’est apprendre le secret de

l’originedeschoses.[...]connaîtrel’origined’unobjet,

d’unanimal,d’uneplante,etc.,équivautàacquérirsur

euxunpouvoirmagique,grâceauquelonréussitàles

dominer,àlesmultiplierouàlesreproduireàvolonté.

(Éliade,1963[2009,26-28]).

Ilpeuts’agirdeconnaîtrel’originedumonde,du

cos-mos,celledes hommes,des animaux,desplantes,dela

mort,desmaladies,etc.

Leshistoriensdesreligionscommelesanthropologues

insistentsurlanécessitédetransmissiondetelsrécitsau

seind’ungroupe,pardesinitiésversdesnovicesaucoursde

cérémoniesd’initiations,dontl’anthropologietémoigneà

traversunelittératurepléthorique.RetournonsversMircea

Éliade:

Toutesociétéprimitivepossèdeunensemblecohérent

detraditionsmythiques,une«conceptiondumonde»,

etc’estcetteconception quiestgraduellement

révé-léeaunoviceaucoursdesoninitiation.[...]l’initiation

metfinàl’«hommenaturel»etintroduitlenoviceà

laculture.[...]Plusencore,c’estparletruchementde

la«culture»quel’hommerétablitlecontactavecle

mondedesdieux[...].Bref,parl’initiation,ondépassele

mondenaturel,celuidel’enfant,etonaccèdeaumonde

culturel;c’est-à-direqu’onestintroduitauxvaleurs

spi-rituelles.Onpourraitpresquedireque,pourlemonde

primitif,c’estl’initiationquiconfèreauxhommesleur

statuthumain.(Éliade,1959[2008,13,20-21]).

Laquestion se posequant à savoirsi nous pouvons

approcher d’éventuelles initiations au Paléolithique

supérieur. On mentionne régulièrement l’existence de

tracesde pas dansquelquesgrottes, traces découvertes

récemmentcar négligéespendant unebonne partie du

xxesiècle.Cesontdesempreintesdepiedsnusd’adultes

pourl’essentiel, maispas uniquement ; des empreintes

depiedsd’enfantsexistent,àNiauxparexemple. Ilya

égalementdestracesdemainsd’enfants,soitdes mains

négatives, soit des empreintes sur l’argile d’une paroi

commeàCosqueroùunetellemainsetrouveimpriméeà

2m20dusol(Clottesetal.,2005,fig.39).Ilsembledonc

qu’ilyaiteudesenfantsdanslesgrottes,quin’étaientpas

làseuls.Quellepouvaitêtrelaraisondeleurprésence?

Peut-êtrelesemmenerdansdeslieuxd’initiation.Certains

rites d’initiation concernent le passage de l’enfance à

l’adolescence,oudecelle-ciàl’âgeadulte.

MirceaÉliadeécritque«connaîtrel’origine[deschoses]

équivaut à acquérir sur [elles] un pouvoir magique. On

pourraits’interrogersurquelquestracesdanslesgrottes

àmettre en relationavec des pratiques magiques. Des

exemplescélèbresexistent,dontl’oursmodeléde

Mon-tespan, ayant nécessité une masse importante d’argile

accumuléeetfac¸onnée,marqué detraitset àproximité

duquel se trouvait un crâned’ourson repéré par l’abbé

Breuil(Bégouën&Clottes,1988).C’estunours,c’est-à-dire

un animal dont la relation àl’homme a de touttemps

été ambiguë, peu consommé au cours du Paléolithique

supérieur.Cen’estdoncpasuncasde«magiedelachasse»,

éventuellementunespritreprésentéparcemodelagemis

àmortrituellement,commeonlesoupc¸onneégalement

surunegravuredelaGrottedesTroisFrères(Breuil,1952,

fig.153).Unchevaltracéaudoigtsurl’argileàMontespan

sembleégalementavoirétélardédetraits,comme

l’indi-quentdenombreusesperforations(Clottes,2008,p.239).

Enfait,leshommesontréalisé,danslesgrottes,

quan-tités d’actionsbien au-delàde l’actegraphique seul.Au

Tuc d’Audoubert, unesorte de monticule d’argile a été

abondammentfrappédecoupsdebaguettesdemi-rondes,

identifiées à travers l’expérimentation (Bégouën et al.,

2008, fig. 368). Depuis quelques années, Jean Clottes

et d’autres ont remarqué une série de petits objets

déposés sur des rebords rocheux ou insérés dans des

fissures(Enlène,Tucd’Audoubert,ElCastillo),ossements

(y compris humains), dents, outils lithiques ou osseux

(BégouënetClottes,1981;Groenen,souspresse).Comme

sinousétionslàenprésenced’actionssignificativesàcôté

desimages.

Auseinducortègefiguré,principalementzoomorphe,

certainsanimauxparaissentétranges.ÀlagrottedesTrois

Frères,devantlecélèbre«sorcieràl’arcmusical»,setrouve

un animal àcorps de renne et àtête de bison (Breuil,

1952,fig.129).Dansdenombreuxcontextesculturelsde

populationsprédatricessubactuelles,desmythesd’origine

mettent en scène des personnages surnaturels qui, aux

tempsprimordiaux,ontréaliséuncertainnombred’actions

ayantfac¸onnélemonde,lequelestdevenupeuàpeuce

queleshommesconnaissent(parexemple,dansleTemps

duRêvedes Aborigènesaustraliens).Devantcesimages

d’animauxcomposites,MarcGroenen(souspresse)pose

la questiondesavoirsi nousn’aurionspas la

représen-tationdecertains êtressurnaturels,équivalentsdeceux

dontparlentlesmythesétudiésparlesethnologues.Ces

animaux compositessontminoritaires,mais belet bien

présents,présentantdesdécalagesanatomiques

significa-tifsparrapportàlafaunenaturelle.

D’autrespersonnagessemblentdes animauxen

posi-tion redressée (c’est-à-dire humaine), dont les célèbres

« sorciers»des TroisFrères;celui quiestsurnomméle

«dieucornu»estdotéd’uncorpsàpeuprèshumain,mais

d’unetêtederapacenocturnesurmontéedeboisde

cer-vidé(Breuil,1952,fig.130).Danslesconceptionsanimistes

du monde (ausens de Descola, 2006), il n’est pas rare

quelesespritspuissentsetransformer,quel’espritd’un

animalprennel’apparenced’unautreanimal,voired’un

homme,quel’hommelui-mêmepuissesetransformeren

animal.Peut-êtrecesquelquesimagesévoquent-ellesces

transformations,comme–autreexemple–les

hommes-lionsdeHohlensteinStadeletHohleFels(Clottes,2010).Il

pourraityavoirlàquelquespersonnagesmythiques,

peut-êtred’ailleursnonidentiquestoutaulongduPaléolithique

supérieur.

Quoi qu’il en soit,la grotte semble unespace

(6)

pas uniquement; peut-être la fréquente-t-on pour des

initiationset/ouparcequec’estunendroitoùuncontact

peuts’établirentrelemondedesespritsetceluidelavie

quotidienne, un « espace-limite » selon l’expression de

MarcGroenen.

Certainesimagessontmanifestementmisesenscène:

leplusbelexemplecorrespondàdeuxbichesrougesau

fonddelagrotteàCovalanas,chacunesuruneparoi,

pas-santdepartetd’autreduspectateurquisetientdevant

lecouloird’oùellessurgissent(Clottes,2008,p.330–331).

Desanimauxsemblentsedirigerversdeszonessombres,

d’autresenémergent.Lesanimauxpeintsetgravésdans

lesgrottesnesontpasreprésentésconformémentàleur

consommationdurantlePaléolithiquesupérieur:cheval

et bison dominent le bestiaire figuré,d’autres animaux

étantensuitereprésentésenproportiondécroissante(cerf

etbiche,bouquetin,aurochs,mammouth,renne),avantles

espècesrares(ours,rhinocéros,lion–àl’exceptionducas

notabledelagrotteChauvetoùcestroisespècessontbien

représentées;Clottes[dir.],2001).Lerenne,parexemple,

constituel’undesgibiersdeprédilectionduMagdalénien,

maisrestepeureprésenté;lesbichesapparaissent

régu-lièrementdanslesgrottesdesCantabres,bienqu’ellesne

dominentpas lescortègesfauniques dessites

archéolo-giquescontemporains.

Lesanimauxreprésentésnesontpasdugibier.Comme

dans les mythes américains étudiés par Claude

Lévi-Strauss, ce sont des animaux « bons à penser» autant

que«bonsàmanger»(Lévi-Strauss,1962).Cesont

peut-êtredessupportsservantdecadreàlarécitationderécits

mythiques,lesquels–nousl’apprendlàencorel’histoiredes

religions–avaientbesoind’êtreracontés,car:

Danslescivilisationsprimitives,lemytheremplitune

fonction indispensable : il exprime,rehausse et codifie

lescroyances;ilsauvegardelesprincipesmorauxetles

impose;ilgarantitl’efficacitédescérémoniesrituelleset

offre des règlespratiques àl’usage del’homme (Éliade,

1963[2009,34]).

Lessociétéshumainesnepeuventpasvivresanss’être

dotéesd’uneconceptiondumondetraduiteencroyances

justifiantlemondedanslequelellesvivent–c’estunbesoin

fondamental de l’homme social. André Leroi-Gourhan

(1964, 1965) montre que le décor des grottes peintes

estconstruit(c’est-à-direquen’importequelanimaln’est

pas représenté n’importe où dans la grotte) et par là

confirmel’existenced’unepenséejustifiantl’organisation

desfiguresetdessignes.L’anthropologieetl’histoiredes

religions en offrent bon nombre d’illustrations et

per-mettentd’appréhenderl’importancedechefs-d’œuvretels

Lascaux,Chauvet,Altamirapourleurscontemporains.

5. Conclusion

Les hommes du Paléolithique inférieur ont montré

de l’intérêt au monde qui les entourait, à travers des

curiosités,dontplusieursobjetsramasséstémoignent.Ils

inventaientégalementdesformessocialementadmiseset

reconnues,tels lesbifaces.Avec lePaléolithique moyen,

lerôledel’individusembleémerger,auquelontémoigne

del’attentionenl’inhumantetdontongardelamémoire,

commel’indiquelasépultureendeux tempsdeKébara.

L’individusepareégalement,uneautremanièrepourlui

desefairereconnaître.AveclePaléolithiquesupérieur,le

besoind’explicationdumonde,présentpeut-êtredepuis

fortlongtemps,devienttellementimpérieuxqu’ilnécessite

lerecoursàlafigurationpourexprimercequiestau-delà

desmots,dansdessociétésoùlesparticularismes

tradi-tionnelsnousapparaissentévidents.

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