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Bulletin critique et chronique bibliographique (1940-2)

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ET CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQU E

Dans le dernier fascicule de l'Alma, on a pu lire une note où , une fois de plus, l'animateur de 1'Archivum L . M. A . faisai t preuve de cette rare justesse de vue dont la perte cause un vide irréparable pour nous . A la page 137,en caractérisant le tome I er du Catalogue des manuscrits alchimiques latins de M . Jame s Corbett, Paul Faider appelait l'attention sur «l'incomparabl e richesse verbale » qu'offre un tel ouvrage . « En effet, écrivait-il , ce catalogue est constitué par des notices extrêmement détail-lées, contenant, sous forme d'intitulés, de sommaires et d'incipit s très étendus, une infinité de textes médiévaux et, partant , de termes dont il importerait de dresser dès maintenant l'inven-taire. A défaut des manuscrits eux-m@mes, dispersés dans toute s les bibliothèques du nouveau continent, à défaut aussi d'édition s complètes et critiques des textes signalés, c'est de ce signale -ment, conçu comme il est dit, que pourrait partir un premie r travail de déblaiement et de tri . En veut-on un exemple ? L e ms . 5 de la Médical Library de Boston (un compendium transcri t à Bamberg ou dans les environs, de 1464 à 1468) nous est pré-senté en plus de cent pages de texte imprimé, divisé en 766 sec-tions ou paragraphes . C'est dire qu'aucun terme, qu'aucun détai l caractéristique, pouvant aider à l'identification des textes, n'est omis . Or si l'on reporte ces textes sur les canevas que consti-tuent les glossaires et les lexiques courants du latin médiéval, on est frappé du grand nombre des termes qui ont échappé aux filet s des pécheurs de mots . Un dépouillement quelque peu attentif, opéré ici à titre d'expérience ou en guise d'exercice d'initiation , convaincrait le plus sceptique » .

Une récente annonce des Forschungen und Fortschritte (dé-cembre 1940, p . 408 s .) a paru juste à propos pour faire ressortir

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l'opportunité de l'appel lancé par le directeur de l'Archivum . Résumant et caractérisant les vues ouvertes par de longues recherches sur les textes et spécialement sur les formulaires d e la magie antique, un des spécialistes les plus experts en la ma-tière, le professeur Preisendanz, y expose une suite de constata-tions dont nous pouvons tirer profit . Après avoir fait observer d'abord que, si les formulaires et réceptaires des alchimistes et magiciens de l'Égypte nous sont arrivés dans un étonnant état de conservation, c'est parce qu'ils avaient été mis A. l'abri des investigations de la police romaine dans les tombeaux même s où ils ont été retrouvés, tombeaux opportunément transformés ainsi en laboratoires de sciences occultes où les praticiens d e la théurgie opéraient, et se transmettaient leurs secrets de pèr e en fils, dans une retraite complètement dissimulée à la curiosit é des malveillants . Après avoir noté ensuite la variété des idiomes (copte, égyptien, grec) employés par les auteurs de ces formu-laires, finalement, dans une remarque supplémentaire qui fai t tout l'intérêt de sa notice pour nous, M . P . annonce que la biblio-thèque de l'université d'Heidelberg a pu se procurer au Cair e en 1927 le tout premier exemplaire que l'on ait d'un papyrus magique d'Égypte rédigé en latin . Ce papyrus devant être pro-chainement publié, bientôt, pour l'étude de cette section du latin médiéval, nous pourrons ainsi utiliser un document de 5 ou 6 siècles antérieur à la fameuse « Mappae clavicule » et aux « Compositiones ad tingenda musiva».

La moindre des recherches nous donne lieu de constate r combien, pour la sémantique du latin médiéval, nous somme s encore loin de pouvoir dresser, en suivant un ordre chronologiqu e scrupuleusement établi, des séries d'exemples comparables à celles du Thesaurus Latinus, et cette insuffisance de nos réper-toires est surtout manifeste en ce qui concerne la terminologie des arts et métiers . Qu'il s'agisse de l'histoire des termes les plus marquants comme « aimantn, « azur », a laque » et maints autre s de ce genre, on est stupéfait de ne découvrir dans les meilleurs dictionnaires que des notices extrêmement pauvres et nébuleuses . Par exemple, pour savoir que le mot «masse )) dérive d'une trans-cription latine (massa) du terme alchimique grec F.câga, c'est à l'Antike Technik de Diels (p . 143 de la 2 e édition) qu'il faut

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encore recourir, pour remonter de là à la démonstration fait e par l'éminent historien de l'alchimie Edmond von Lippmann .

JOSEPH BIDEZ .

Le fascicule de janvier 1940 de Speculum (vol . XV, i), la bell e revue publiée par la Mediaeval Academy ofAmericanous apporte , à côté de descriptions de Membra disiecta de manuscrits d'Ara -tor, dues à M . Arthur Patch Mc Kinlay, et d'une étude de M . Carl Seiner sur des sentences pseudo-aristotéliciennes — trop brèves pour rien apporter au lexicographe —, un article de M . W. von Wartburg dont le titre seul : The Localization o/ the Capitu-lare de villis nous ferait déjà entrevoir 1'intér@t qu'il présent e pour nos études . On sait que, selon la thèse d'Alfons Dopsch , ce capitulaire aurait été rédigé non point par Charlemagne e n 812 et pour l'empire tout entier, mais pour l'Aquitaine seulement , et par le jeune roi Louis le Pieux en 794 ou 795. Plusieurs savant s ont essayé de vérifier la thèse de Dopsch en se fondant sur l'étud e linguistique du fameux texte ; ils sont arrivés à des résultats contradictoires . C'est que, pour chaque mot considéré, on n' a envisagé que deux hypothèses : qu'il se rencontre dans tout e l'étendue de la France, ou bien qu'il est localisé, soit dans l e Nord, soit dans le Midi de la France . M . von Wartburg a déter-miné aussi exactement que possible l'aire d'extension de chaqu e mot, d'après ses survivances dans d'anciens textes français ou dans les dialectes modernes et a pu ainsi établir une cart e linguistique localisant, avec infiniment plus de précision qu e ne l'avaient fait ses devanciers, une douzaine de vocables . L e témoignage décisif lui a été fourni par le passage « dominica in palmis quae osanna dicitur » : cette désignation, qui s'es t étendue au buis et à la primevère ,cantonne notre texte dans l e Poitou, la Saintonge ou l'Anjou . La phonologie suscite bien quelques difficultés : pourcellerarius, spervarius, provenda,que l'o n s'attendrait à trouver sous la forme cellararius, sparvarius, pre -venda dans un texte originaire du Midi de la France, ils sont con-firmés par les formes poitevines actuelles . Mais canaava et rava-caulos auraient dû garder le b en Poitou comme dans le Midi (cf.

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cuba, cuve : cubello, cuveau et canabe, chanvre, dans des textes latins du XII e s . originaires du Poitou) . M . von Wartburg sug-gère deux hypothèses : ou bien le capitulaire aurait été écri t dans l'extrême nord de la région poitevine, ou dans le sud d e l'Anjou, là où le p est devenu v ; ou plutôt, un scribe aurai t transcrit ces formes en leur imposant l'orthographe gallo-ro-maine du Nord (i) .

La thèse de M . Jonah W. D . Skiles : The latinity of Arbeo' s Vita Sancti Corbiniani and of the revised Vita et Actus beati Corbiniani episcopi Frigisingensis Aecclesiae (Private edition , distributed by The University of Chicago Libraries, Chicago , 1938) se recommande d'elle-même aux lecteurs de l'A . L . M . A . : Arbeo, évêque de Freising, écrivait dans la seconde moitié d u

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e s ., le remanieur inconnu probablement dans la premièr e moitié du IXe, et tous deux dans un latin que la Renaissanc e carolingienne n'a pas encore rappelé à l'observation des règle s classiques ; il se produit des contaminations entre les différente s déclinaisons : divinis lai gitons, summI pontifci, itiNEREM, tan -dis que l'on voit munera se décliner sur rosa, et saltussur domi -nus ; en ce qui concerne les verbes, cargo et expono se conju-guent sur amo ; revoco par contre est de la 3 me , tandis que cavare s'est substitué à cavare, et tout à l'avenant . Si l'on passe à l a syntaxe, on trouve des subordonnées de but avec l'indicatif après ut ou même quod ; l'infinitif se rencontre dans des subor-données de but, ou encore dans les complétives dépendant d'un verbe de volonté : illuc ire praecepit . Debere joue le rôle d'auxi-liaire de temps ou d'auxid'auxi-liaire de mode que nous lui connaisson s en français . Tout cela est d'ailleurs connu ; mais ce qu'on atten d de travaux comme celui-ci, c'est qu'ils fournissent des relevé s complets et objectifs . Aussi louera-t-on M . Skiles de s'être borné

x . Ci-dessous les mots cités dans l'article et dont notre résumé n'a pu fair e état :

abellana carran . pl . cremasculum nnansionile screon e anzandulerius carruca (=cha- cuneata medium siceratore s

riot plutôt que charrue . )

avellanarius canadas cuniadis moratum soniere batlinea cramaculos eruca pensilis vaccarittias

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en matière de phonologie, de morphologie et de syntaxe à fair e oeuvre descriptive et de s'être abstenu d'interpréter les faits : il a pris soin d'ailleurs de nous mettre en garde chaque fois qu'une anomalie peut être du ressort de la phonologie ou de celui de la morphologie, à moins que ce ne soit de celui de la syntaxe ; telle haplologie : dglimatum pour deliinitatum est peut-être sim-plement une erreur de copiste ; auctoribus mis pouractoribus une confusion, mais aussi une graphie commune aux textes issu s d'un même scriptorium . Il faut bien ranger tout cela sous de s rubriques bien définies, mais il est évident qu'un écrivain du

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e siècle n'avait souvent aucune notion de ce qu'est un ac-cord . On voit combien une prudente réserve est de mise, en attendant que l'on dispose de matériaux plus nombreux qui nou s permettront d' interpréter les faits .

Ce qu'il faut souhaiter, c'est que les travaux de ce genre se multiplient . Ils offrent l'avantage — fort appréciable en des années oÙ les travailleurs doivent se contenter de la documenta-tion qu'ils trouvent sur place — de n'exiger qu'un minimu m d'ouvrages de référence . Outre les dictionnaires et les glossaires , M . Skiles ne cite couramment que Bonnet, Le latin de Grégoir e de Tours ; le Corpus glossarioruns latinorum de Loewe et Gbetz ; Löfstedt, Philologisches Kommentar zur Peregrinatio Aetheriae ; Neue-Wagener,Formenlehre der lat . S75rache,et Pei, The language of the Eight-century Texts in Northern France (Diss . de la Columbia University, 1932) . Mais avant tout il faut ici une solide con -naissance du latin, beaucoup de méthode et une extrême pru-dence .

— C'est la prudence encore qui s'impose — aux historiens déjà , mais combien plus aux lexicographes ! — quand des textes latins du Moyen Age nous ont été transmis par des copies parfois très postérieures . A en juger par l'exactitude de ses descriptions de monuments (certaines ont permis une parfaite utilisatio n des vestiges qu'on en possédait lors de restaurations récentes) , il semble qu'on puisse avoir confiance dans la fidélité de s transcriptions de documents qu'accumula au XVII e s ., ave c un zèle inlassable, le héraut d'armes Henri Van den Berch . M . Brassinne, le savant bibliothécaire en chef de l'Université de Liege, publie peu à peu ce que les énormes registres compilés

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par Van den Berch renferment de plus intéressant ; il nous donn e dans Leodium (32 e année, avril-juin 1939, p. 19-24) La chroniqu e tabellaire de Saint-Jacques de Liège, tableau suspendu dans le vestiaire des moines et où étaient consignés à grands traits le s événements qui avaient marqué le gouvernement de chaque abbé , et ce jusqu'à celui d'Herman Rave ( 1 55 1-1 5 8 3) ; il faudrait déterminer à partir de quand cette chronique a été tenue .

Dans le même bulletin (juillet-août 1939, p. 33-44), voici encore les notes que Van den Berch a tirées d'un Registre,d'un Ordinaire et d'un Liber O jicii ayant appartenu à l'église Saint-Martin : elles relatent au jour le jour les événements survenus entre 140 7 et 1507 . Écrites dans une langue simple, et dénuées de tout souci de littérature, elles sont un bon témoignage de ce qu'était l e latin couramment en usage chez nous à la fin du Moyen Age ; elles permettront sans doute de mieux suivre la diffusion de tel s vocables de création récente . Nous y relevons en 1477 stallagium (sine theatruna, précise Van den Berch) dans le sens de l'anglai s stage, inconnu à Du Cange .

Ailleurs (1415), il est question de présents offerts par le chapitr e de Saint-Martin, parmi lesquels on trouve « ducs terdas cerdas

cum sex aliis parvis . . .» : voilà deux mots dont les glossaires con-sultés n'ont pas permis de déterminer la signification . — Mots nouveaux ou simplement altérations ? dans ce cas, on song e soit à des outardes (avis tarda), soit à des grives (turdus, mais l a forme turda se trouve chez Perse, Sat . VI, 24) . Ailleurs encore , voici le mothappaque le contexte invite à interpréter par « bou-lets formés de poussière de charbon » (cf . le liégeois hotchets) , plutôt que par bière (cf . le flamand hop = houblon) .

C'est un cas de plus où la connaissance de la langue vulgaire , ancienne ou moderne, éclaire le latin médiéval . C'est ce qui nou s fera citer ici les Glossaires philologiques dont M . Jean Haust a pourvu les quatre tomes actuellement parus des Régestes de la Cité de Liégeédités par M . Em . Fairon (Liége, éd . de la Com-mission communale de l'Histoire de l'ancien Pays de Liége , 1 933 -1 939 ) . Sans doute M . Haust n'a-t-il consacré aux textes latin s que les quelques lignes (t . IV, p . 523) que nous citons ici : « D'une lecture rapide des textes latins, je retiens trois termes intéres-sants : COROLLAE (1 479, p. 418) . Cette forme pourrait appuyer

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l ' étymologie de Foerster : corolla (petite couronne, feston, guir-lande) ; mais récemment W . von Wartburg, Franz . Etym . W6r-terbuch, II 644, a établi que carole (danse en rond) vient de cho-raula . — HOSTIATIM (1469, p . 325) =ostiatim, de porte en porte . —ZYGOSTAS (1482, p . 480-1) « peseur (de grains) », terme inédit , emprunté du grec Cvyoovd-ris . » Mais en s'attachant « à élucide r des passages difficiles, à relever des formes ou des locutions pe u communes, à définir des termes rares » figurant dans des docu-ments en langue vulgaire, M . Haust fournit une contributio n qui aidera non seulement à l'intelligence des pièces latines d e méme origine et de même époque, mais peut-être aussi à celle de textes bien plus anciens, comme on l'a vu dans l'article qu e nous citions au début de cette chronique .

Les travaux que nous avons encore à mentionner ne sont pas davantage relatifs au latin médiéval ; mais on apercevra sans peine l'intérêt qu'ils offrent pour nos études . C'est ainsi que le s Suggestions for Guidance in the Preparation of a Critical Inde x Verborum for Latin and Greek Authors de M . William A . Old -father (extr . des Transactions of the American Philological Asso-ciation, vol . LXVIII, 1937) s'adapteraient sans grande modifica-tion aux besoins des Index verborum d'auteurs latins du Moye n Age : comme rien ou presque n'a été fait dans cc domaine, aucun e routine ne s'oppose à une normalisation fort souhaitable en c e genre de travaux .

Le titre de l'étude de Dorothy May Paschall j-, The vocabulary of mental aberration in roman comedy and Petroniu s (Language Dissertations published by the Linguistic Society o f America, n o 27, =Language, vol . 15, no 1, Supplement, jan . march 1939) annonce un travail bien délimité quant à son objet et à son champ d'investigation . Après avoir classé les vocable s considérés sous trois rubriques principales (expressions fondée s sur l'analogie : stolidus, stultus, delirare ; expressions impliquan t une intervention surnaturelle : furere, lymphatus, ou enfin dési-gnant une faiblesse physique : male sanus), elle étudie leur ori-gine, leur emploi, les gloses dont ils ont été l'objet : c'est dire les services que pourra rendre cette étude quand on recherchera , pour un groupe de vocables particulièrement curieux, ce que l e Moyen Age doit à la latinité ancienne . Quant aux mots nouveaux,

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il faudra voir si des travaux comme ceux de Zabel : The Seman-tic development of words for mental aberration in Germanic (Univ . of Chicago Dissertation, 1922) n'apportent pas quelque lumièr e à leur sujet ; si l'on se reporte à la bibliographie de Miss Paschall , on voit qu'il n'existe malheureusement aucune étude du mêm e genre pour les langues romanes .

Nous avons essayé de nous rendre compte par une lectur e rapide de ce qu'était devenu le vocabulaire de l'aliénation mental e dans quelques textes du Moyen Age : d'une part les pièces réu-nies dans le corpus de La « Comédie » latine en France au XIIe siècle (éditées sous la direction de Gust . Cohen, Collection latine du Moyen Age, Paris, les Belles-Lettres, 1931), en y ajoutant le Querolus anonyme du V e siècle (ed . L . Havet, Bibl . de l'École des Hautes Études, fasc . 41, 1880), chaînon intermédiaire entr e l'Aululaire de Plaute et celle de Vital de Blois . Et si nous n e nous faisions guère d'illusion sur ce que nous donnerait notre enquête — puisque la tradition de la comédie ancienne s'étai t quasi perdue au Moyen Age, — nous espérions davantage de l a Vita et des Miracula S . Dympnae (AA . SS . Boll ., 3 e éd ., Mai . III, pp . 478-487) : or, les guérisons qui ont valu à Gheel de deveni r une colonie d'aliénés ne sont pas antérieures au début du XVIIe siècle ; la plupart des mots que nous avons relevés ont trait à la folle passion que le père de S . Dymphne conçut pour sa fille , et à la colère qui le détermina à la poursuivre et à la mettre à mort .

Voici donc le résultat de notre enqu@te : on ne s'arrêtera pas au x termes les plus communs : stultus (wexemples) etstultitia(5 ex .) ; furor (13 ex .), furo (4 ex .) et furiosos (3 ex.) ; stupor (10 ex .) , stupeo (ii ex.), obstupeo (3 ex .), stupefactus (2 ex .), stupidus (2 ex .), stupesco (2 ex.), obstupesco (1 ex .) ; insanes enfin (8 ex .) , insanire (6 ex .) et insania (1 ex .) sont les familles les mieu x représentées ; notons quelques substituts d'insanus : male sanus (Aida, v . 166 et 388 ; Lidia, 65) ; non sanus (Lidia, 515) et

l'in-terrogatif : es sanae mentis ? (de Nuntio sagaci, 97) . Aux mots composés de mens et d'un préfixe privatif : amens (Lidia, 196 ;

Babio, 28 ; Vita Dympnae, III, 22, 484 C) ; demens (Lidia 97,

253 ; V . Dympnae, III, 17, 483 C ; Miracula, 485 D), on substi-tue des expressions : mentis inops (Miles Gloriosus, 142), cf .

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rations inops (Baucis et Thraso, 55) et ingenio carere (de Nuncio Sagaci, 326), nec mea mens mecum (Pamphilus, 156) dont beau-coup nous amènent à l'idée d'error (Aulularia, 708, 727 ; Pam-philus, 713) : perdere mentis iter (Miles gloriosus, x38) ; exiliu m mentis pati (Miles gloriosus, 188) ; mens a mente vagatur (Lidia, 71) ; errat . . . ingenium hebet . . . mens vaga (Lidia, 41-42) .

Ineptus n'est représenté que trois fois (Querolus, 6, 16 et 32 , 13 ; Aulularia, 412), de même qu'infatuo (Pamphilus, 189 e t 192 ; Babio, 292 : Lethes infatuaris aquis) ; insipiens deux foi s (Querolus, 9, 16 ; Pamphilus, 748) ; insipientia (Vita Dympnae , 47 8 D) et desipio une seule fois (Aulularia, 700) . Delirar e ne se rencontre que dans les Miracula S . Dympnae (485, F, e t deux fois dans ce passage), et delirus, dans le Geta (386) . Enfin frenesis (Babio, 291), brutus (Vita. Dympnae, 478 D), insulsus (Vita Dympnae, 478 E) et cerebrosus (Aida, 196) sont le s seuls exemples de ces familles de mots . Avec insensatus (de Nuncio Sagaci, 319 et 347 ; Vita Dympnae, III, 17, 483 C) nous arrivons à un mot dont le sermo quotidianus des latins (1) n'offre pas d'exemple ; il en est de même pour idiot a (Miracula S . Dympnae, 3, 485, F) . Avec daemoniacus enfi n (Miracula S . Dympnae, 1o, 487, B), avec l'expression a malign o spiritu possessus (ibid .), avec extasis (Vita Dympnae, III, 484 E) , il ne s'agit plus d'aliénation mentale, bien que ces termes, im-pliquant une intervention surnaturelle, soient très voisins de ceux que les latins employaient dans ce sens .

MAURICE FÉLIN .

Le de Liberorum Educatione (1450) d'Aeneas Silvius ne pré -sente plus guère qu'un intérét historique . La nouvelle édition qu'envientde donner fr . J . St . Nelson, The Catholic University of America Press, Washington, 1940 (Studies in Medieval an d Renaissance Latin Language and Literature, vol . XII) s'attache particulièrement à l'étude des sources de ce traité ; on voi t i . La langue technique destraitésde médecine et des ouvrages des philo-sophesa dflexercer sur une littérature savante commelefutlalittérature latine du M . A .une influence plusdirecteet plus perceptibleque lesernno quolidicenu s

qu'on entrevoit dans les comédies dePlauteet deTérence ou dansle roman de

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combien Aeneas Silvius s'y montre peu personnel . lie plus , par un singulier manque d'équilibre, son traité de l'éducatio n des princes est, pour une bonne part, un manuel du bon usag e en fait de latin . On ne s'en plaindrait pas ici si ce «Ne dites pas , mais dites . . . » n'était emprunté quasi textuellement à l'Insti-tution oratoire . Sur l'usage contemporain, on ne trouvera guère que quelques lignes sur l'orthographe, en réaction notammen t contre les pédantismes du type columpna, tirampnus (p . 20 0 et 202) ; marchio est ajouté aux exemples que donne Quintilie n de mots d'origine étrangère (p . 148) ; enfin ces quelques lignes : « pro eo,quod est amare atque insequi Veneris cupiditate feminas , hovizarehujus terre populus dicit ; sumptus, qui fiunt ab itineran-tibus, ceralia vocat ; quando venturum quenquam significare vult , ipse inquit non : veniet, sed : erit cito venire » (p .170), nous font regretter qu'Aeneas Silvius se soit montré respectueux jusqu' à la servilité à l ' égard des anciens grammairiens .

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