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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Dans les collèges techniques. L'enseignement du dessin industriel.

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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D A N S LES C OLLÈ G ES T E C H NI Q U E S

L'Enseignement du Dessin industriel

Depuis une trentaine d'années, cet enseignement

a f a i t des progrès importants, en raison d'aména-gements heureux de son p r o g r a m me et de progrès sensibles de sa pédagogie.

La « Semaine pédagogique du Dessin », organisée en 1924, avait permis une confrontation f r u c -tueuse de la « vieille méthode » et de « méthodes nouvelles » pratiquées avec succès par quelques pro-fesseurs qui avaient eu leurs coudées franches. On

en retrouve la trace dans le compte rendu des t r a -vaux (« Le dessin industriel dans les Ecoles techniques », Librairie Delagrave). L'influence exercée par plusieurs conférenciers, n o t a m m e n t par MM. Bouzy, L a g n e a u x et Vigouroux, détermina cer-tainement une nouvelle rédaction des instructions pédagogiques, précédant le p r o g r a m m e des C.T. Celles-ci sont encore en vigueur à l'heure actuelle et ne demandent qu'une mise au point des détails non en harmonie avec les normes C.N.M. relatives aux dessins techniques et parues, d'ailleurs, par la suite. D ' a u t r e part, la formation des élèves-professeurs de dessin industriel à l'Ecole normale supérieure de l'Enseignement technique bénéficie d'un stage pédagogique p e r m a n e n t au Collège Dorian (deux heures hebdomadaires), par contact direct avec des élèves et sous la direction de m a î t r e s éprouvés. Les jeunes professeurs peuvent ainsi débuter dans les meilleures conditions possibles, g r â c e à une expé-rience déjà avertie et sans risque de tâtonnement s maladroits D a n s un avenir très proche, la scolarité de trois ans doit permettre de f a i r e encore mieux, grâce à l'organisation de la troisième année d'études (préparation complète en pédagogie).

Enfin, un stage préparatoire de trois mois a été institué pour les professeurs débutants non sortis de l'E.N.S.E.T. (ingénieurs provenant de l'industrie). Ce stage assure une initiation progressive à la pédagogie de l'enseignement du dessin industriel et a déjà donné des résultats encourageants.

L'Administration de l'E. T. a donc eu le souci constant d'améliorer la formation des professeurs de dessin industriel et de diriger de plus en plus nettement leur activité professionnelle pour le plus g r a n d bien des élèves des Ecoles techniques et plus particulièrement de ceux des C. T.

OBJET

Le dessin industriel doit être considéré comme une langue particulière (celle de l'ouvrier, du contremaître et de l'ingénieur) qui doit permettr e

aux techniciens de construction mécanique, soit de composer un dessin, soit de lire ou discuter un

dessin.

Il f a u t donc enseigner cette langue au dessina-teur débutant au point de vue de sa « g r a m m a i r e », de son « écriture » et de sa « lecture », comme au point de vue de l'expression de ses idées ou de sa « composition ». La base de l'étude est constituée par les formes géométriques élémentaires qu'on peut mettre entre les m a i n s de l'élève, pour les lui faire observer et analyser. Peu à peu, l'élève en possession de cette base pourra représenter et lire ces formes, puis les composer entre elles pour définir des pièces mécaniques isolées, puis des organes ou ensembles de pièces.

Un parallélisme f r a p p a n t s'établit ainsi entre la langue maternelle et le dessin industriel, parallé-lisme qui a d'ailleurs suggéré en grande partie l'utilisation de nouveaux exercices éducatifs en dessin industriel.

CARACTERES ESSENTIELS

L'enseignement du D. I. a une importance très grande dans la formation de l'élève de C. T., car il doit utiliser aussi bien les connaissances fournies par des enseignements théoriques (mathématiques, mécanique), que celles dispensées par des enseigne-ments pratiques (technologies générale et profes-sionnelle, pratique des t r a v a u x d'ateliers divers) et il doit de plus préparer l'élève à exercer un métier ' qui exige une bonne connaissance du D. I.

De cette importance découlent trois caractères essentiels :

a) Il doit toujours être éducatif par le

déve-loppement de l'esprit d'observation, de l'esprit d'ini-tiative et des facultés de jugement et raisonnement, par la pratique constante d'une discipline intel-ligente ;

b) Il doit toujours être pratique, c'est-à-dire

pénétré des réalités industrielles et constamment vivifié au contact des progrès de la construction ; c) Il doit tenir compte de la psychologie

parti-culière de l'élève de C. T., lequel désire f o r t e m e nt

acquérir la compréhension du D. I., est déjà pré-paré par goût à l'observation des réalisations mé-caniques et se sent d'avance poussé par un instinct créateur spécialisé.

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Ainsi marqué, l'enseignement du D. I. devra s'efforcer d'atteindre touB les élèves d'une même classe, car tous ont le même besoin du D. I. et ont tous le désir d'être soutenus et encouragés dans un travail difficile. Ce faisant, il écartera bien des préjugés qui n'ont pas désarmé, comme on l'a vu récemment lors de l'institution du « baccalauréat technique » et de l'adoption d'une « épreuve tech-nique graphique » à cet examen.

NATURE DES DIVERS EXERCICES DE D. I.

Dans chacune des trois années d'études, le pro-g r a m m e prévoit des exercices variés capables de donner le m a x i m u m de vie à l'enseignement.

a) Exercices d'étude des projections orthogo-nales. En 1™ A, cette étude constitue la base

fondamentale du D. I. Elle doit être conduite en t e n a n t compte du manque de connaissances en

géo-métrie de l'élève et il nous paraît désirable de condamner définitivement le recours au rudiment de la géométrie descriptive (point, droite, plan),

car on ne peut matérialiser ces trois éléments. Un élève ne peut voir un point, une droite, un plan isolés de tout support matériel et il est ridicule de figurer un point par « le bout d'un morceau de craie », une droite par une « baguette cylindrique mince » et un plan par une « feuille de tôle mince ». Au contraire, p a r la méthode expérimentale directe, on peut mettre l'élève en présence de solides géomé-triques élémentaires et de plans de projection (cube de projection). Les opérations a b s t r a i t e s de la géo-métrie descriptive sont alors remplacées par des opérations réelles que l'élève voit et essaie de justifier. De plus, tout solide géométrique sert de support à des points, des lignes et des surfaces qu'on peut faire trouver à l'élève sur les projections, de façon à l'exercer à la « représentation mentale dans l'espace ».

1° L'étude de la représentation des solides géo-métriques élémentaires (parallélépipède rectangle,

prismes droits, pyramides et troncs de pyramides, cylindre de révolution, cône et tronc de cône dé révolution, sphère et portions sphériques) doit être faite expérimentalement, toujours avec trois vues et contrôlée p a r exercices de lecture ou thèmes,

dictés ; dans le premier cas, faire trouver sur les

projections : point, arête, base ou face précisés sur le solide ou faire lire des projections, c'est-à-dire reconnaître des formes ; dans le deuxième cas, donner par texte dimensions et position d'un solide pour en faire exécuter des vues cotées ;

2° L'étude de pièces simples, facilement

décom-posâmes en solides géométriques, peut être faite de la même manière et contrôlée aussi en suivant l'analyse des formes par lecture ou p a r thème dicté. Le thème dicté a l'avantage d'exiger une concen-tration suffisante de l'attention, de solliciter l'ins-tinct créateur et de donner à l'élève l'illusion qu'il

crée la pièce. Pour être efficace, cet exercice doit être préparé avec soin et réflexion.

Enfin, l'exercice, de « mémoire des formes » peut être aussi utilisé fructueusement. Il consiste à faire observer une pièce à l'élève sans prendre de notes et à lui en demander le dessin en fixant la position et les vues. En 1 " A, il est prudent de ne laisser qu'un faible temps s'écouler entre l'observation et l'exécution. Une analyse raisonnée des formes est encore à la base de l'exercice ; l'élève ne pourra en avoir l'initiative qu'en fin de lr c A.

b) Notions élémentaires de géométrie

descrip-t i v e . Elles sondescrip-t prévues en 2" A, au momendescrip-t

où l'élève possède une aptitude certaine à « voir dans l'espace ». Il p a r a ît indispensable d'avoir souvent recours aux plans de projection, au moins pour les élèves moyennement ou peu doués, lorsque le raisonnement a b s t r a it n'a pas été compris.

c) Exercices de croquis coté d'après pièce isolée ou organe, 2° A. Ces exercices n'ont de valeur édu-cative que s'ils sont bien préparés par une leçon

active (détermination du matériau constitutif,

dési-gnation et fonction d'une pièce, mode général de fabrication, analyse des formes, analyse de la cotation). Cette leçon sera conduite par

interro-gations nombreuses, surtout en ce qui concerne

l'analyse des formes (distinguer formes extérieures et formes évidées, formes brutes et formes usinées) et l'analyse des cotes (plan de référence, cotes d'usi-nage, cotes de formes brutes).

L'exécution en groupe doit être contrôlée par le

professeur, après que les élèves auront été guidés dans le choix des vues et des coupes, comme dans la réalisation de la mise en feuille. L'élève conser-vant la pièce à figurer à portée de sa main, il importe d'obtenir l'exécution simultanée des vues, forme par forme et en commençant par les formes extérieures, ce qui amène l'élève à « bâtir » la pièce progressivement, et en même temps à la voir dans l'espace. Tout le tracé (formes, façonnages, cotes) sera f a i t à m a i n levée.

d) Croquis de « mémoire des formes ». En 1° A,

voir § a. En 2° A, 3e A, ces exercices devront être

un peu plus difficiles que ceux de lr= A, soit par le

choix des sujets, soit par observation d'un délai de un à plusieurs jours entre l'examen de la pièce et l'exécution du dessin de mémoire. L'élève a u r a encore à procéder par analyse de formes et devra assurer la fidélité de sa « mémoire des formes » en s'efforçant de justifier l'enchaînement des formes à partir de la fonction de la pièce.

L'exécution de ces exercices sera faite à main levée et sans cotes, l'observation des proportions principales suffisant pour la réalisation d'un bon croquis.

e) Exercices de dessin aux instruments (encre ou crayon). En 1" A et 2» A, ils seront f a i t s d'après croquis à main levée, soit sous forme de dessins de détail, soit sous forme de dessins d'ensembles sim-ples. En 3e A, ils pourront, en outre, pour des

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aembles de plus en plus importants; consister en exercices de composition de formes (voir § 9).

Il sera toujours nécessaire de procéder par ana-lyse de formes et conduite simultanée des vues, comme il a été dit plus haut. En oe qui concerne les ensembles, il sera précieux de faire découvrir l'ordre de conception des pièces, et pour chaque pièce l'ordre d'étude des formes (exemple : pour un palier, toujours partir du coussinet ou du rou-lement, puis étudier corps, chapeau, boulons d'as-semblage, boulons de fixation ; pour coussinet, corps, chapeau, définir d'abord les formes inté-rieures et en dernier lieu les formes extéinté-rieures).

f ) Exercices de lecture de dessins. Leur utilité est directe pour le travail de l'élève à l'atelier, comme pour son éducation technique. Ils doivent obliger l'élève à reconnaître des formes géomé-triques d'après leurs projections, à discerner si elles sont b r u t es ou usinées, à découvrir leur utilité, au besoin à apprécier s'il est nécessaire de les modifier et pour quelle raison (moulage, forgeage, usinage, montage, résistance ou rigidité, aspect, prix de revient, etc.) C'est dire que les connais-sances de technologie générale ou professionnelle seront indispensables pour mener à bien ce travail de lecture.

Ces exercices pourront revêtir différents a s p e c t s : à l'aide de deux vues, trouver une troisième vue ; t r a n s f o r m e r une vue extérieure en coupe ordinaire ou composée ; extraire une pièce d'un ensemble et l'étudier à p a r t ; remonter mentalement un en-semble à p a r t i r de ses détails ; passer des pro-jections orthogonales à la perspective cavalière pour

une pièce isolée et inversement ; calculer le poids d'une pièce à partir de son dessin ; découvrir les f a u t e s d'un dessin (projections, coupes, façonnage, cotes).

Le tracé à main levée pourra souvent permettre de réduire au minimum la durée de ces exercices.

g ) Exercices de dessin dicté. Us sont destinés à habituer l'élève à la conception de f o r m e s ration-nelles, avec une initiative très limitée au début, puis de plus en plus large, d'après trois aspects :

1) à partir d'un texte analysant les formes et

les cotes d'une pièce simple, exécuter le croquis coté sans avoir vu la pièce ;

2) d'après un schéma avec cotes principales, pour un organe simple, étudier le dessin d'ensemble, la fonction de l'organe a y a n t été étudiée en techno-logie générale ; '

3) d'après un dessin d'organe simple, f a i r e réa-liser des modifications de formes et de cotes en vue d'un meilleur fonctionnement ou d'une meilleure fabrication.

Conclusion. — Tous les exercices qui viennent d'être considérés doivent être utilisés en dosant leur importance relative, et de façon à éviter toute monotonie dans le travail d'une classe. Ce dosage sera d'ailleurs fonction du niveau de la classe et ce sera au professeur à l'apprécier, au besoin à le corriger en cours d'année scolaire. L'unité de méthode devra se retrouver partout, de façon à imposer à l'élève de bonnes habitudes intellectuelles.

H.-L. M E N N E S S I E R ,

Chargé de cours à l'E-.N.S.E.T.

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