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L’association entre les symptômes de la dépression chez les adolescents et l’alimentation nocturne chez les jeunes adultes

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Academic year: 2021

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Université de Montréal

L’association entre les symptômes de la dépression chez les

adolescents et l’alimentation nocturne chez les jeunes

adultes

par Iliana Guentcheva

Département de Médecine sociale et préventive École de santé publique de l’Université de Montréal

Mémoire présenté

en vue de l’obtention du grade de Maîtrise en Santé publique

option générale avec mémoire

Août 2018

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Résumé

Objectifs : Examiner les associations transversales et longitudinales entre les symptômes de la

dépression et l’alimentation nocturne (parfois ou souvent) chez les jeunes adultes.

Méthodes : Les données sont issues de l’étude NDIT (Nicotine Dependence in Teens), une

étude de cohorte longitudinale composée de 1294 étudiants de première année du secondaire qui a débuté en 1999 à Montréal, au Canada. Les symptômes de la dépression ont été mesurés à l’aide du Depressive Symptoms Scale (DSS) pendant le secondaire, puis à l’aide du Major Depression Inventory (MDI) après le secondaire lorsque les participants avaient 20 et 24 ans en moyenne. L’alimentation nocturne a été mesurée une fois à l’aide d’un questionnaire parmi 829 participants à 24 ans. L’association entre les symptômes de la dépression et l’alimentation nocturne a été estimée à l’aide d’analyses de régression logistique.

Résultats : En tout, 9% des 829 participants (n=77) ont rapporté parfois ou souvent manger la

nuit après s’être réveillés au courant du dernier mois. Dans les analyses transversales, le rapport de cotes contrôlant pour l’âge et l’éducation de la mère était de 1.03 (1.01, 1.05) pour le MDI à 24 ans. Dans les études longitudinales, le rapport de cotes estimé était de 1.46 (1.02, 2.10) pour les symptômes de la dépression pendant le secondaire, et de 1.02 (1.00, 1.05) pour le MDI mesuré à 20 ans.

Conclusion : Les symptômes de la dépression sont associés avec l’alimentation nocturne chez

les jeunes adultes, autant de manière transversale que longitudinale. Le traitement de ces symptômes pourrait s’avérer important dans la prévention de l’alimentation nocturne occasionnelle ou fréquente chez les jeunes.

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Abstract

Objectives: We assessed the cross-sectional and longitudinal associations between symptoms

of depression and night eating (sometimes or often) in young adulthood.

Methods: Data were drawn from the Nicotine Dependence in Teens (NDIT) study, an ongoing

longitudinal investigation of 1294 grade 7 students that began in 1999 in Montreal, Canada. Depressive symptoms were measured with the Depressive Symptoms Scale (DSS) during high school, and with the Major Depression Inventory (MDI) post-high school when participants were ages 20 and 24 years on average. Night eating was measured by questionnaire once among 829 participants at age 24. The association between depression symptoms and night eating was estimated in multivariable logistic regression models.

Results: Overall, 9% of 829 participants (n=77) reported eating sometimes or often in the past

month when they woke up at night. In cross-sectional multivariable analysis, the odds ratio (OR) estimates adjusted for age and mother university-educated was 1.03 (1.01, 1.05) for the MDI scores at age 24. In longitudinal analyses, the OR estimate was 1.46 (1.02, 2.10) for the DSS in grades 7-11. For MDI scores at age 20, the OR estimate was 1.02 (1.00, 1.05).

Conclusions: Symptoms of depression are associated with night eating among young adults

both cross-sectionally and longitudinally. Treatment of depression symptoms may be key in preventing occasional or frequent night eating.

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Table des matières

Résumé ... i!

Abstract ... ii!

Table des matières ... iii!

Liste des tableaux ... vi!

Liste des sigles ... vii!

Liste des abréviations ... viii!

Remerciements ... x!

1. Introduction ... 1!

2. Recension des écrits ... 5!

2.1 L’alimentation nocturne ... 5!

2.1.1 Critères diagnostics du trouble de l’alimentation nocturne ... 5!

2.1.2 Mesure du trouble de l’alimentation nocturne ... 6!

2.2 Revue de la littérature ... 8!

2.2.1 Présentation globale des articles recensés ... 8!

2.2.2 Mesure des variables dépendante et indépendante ... 9!

2.2.3 Analyses statistiques ... 10!

2.2.4 Résultats principaux des études ... 11!

2.2.5 Explication de la relation entre la dépression et l’alimentation nocturne ... 12!

2.3 État des connaissances actuelles ... 15!

2.3.1 Limites méthodologiques des études ... 16!

2.3.2 Contribution du mémoire à l’avancée des connaissances ... 16!

3. Article scientifique ... 19!

3.1 Présentation de l’article et contribution des auteurs ... 19!

3.2 Article ... 20!

ABSTRACT ... 22!

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METHODS ... 25! RESULTS ... 31! DISCUSSION ... 35! CONCLUSION ... 37! DATA ACCESS ... 38! REFERENCES ... 40! 4. Discussion ... 45! 4.1 Résultats saillants ... 45!

4.2 Interprétation des résultats ... 46!

4.2.1 Prévalence de l’alimentation nocturne ... 46!

4.2.2 Association avec certains facteurs démographiques ... 47!

4.2.3 Association longitudinale entre la dépression et l’alimentation nocturne ... 48!

4.2.4 Rôle du sommeil au sein de l’association d’intérêt ... 49!

4.3 Limites de l’étude ... 50!

4.4 Implications de l’étude ... 51!

5. Conclusion ... 53!

6. Bibliographie ... 54!

Annexe I – Night Eating Questionnaire (NEQ) ... i!

Annexe II – Night Eating and Diagnostic Questionnaire (NEDQ) ... v!

Annexe III – Tableau d’extraction de données (revue de la littérature) ... xi!

Annexe IV – Tableaux additionnels ... xvii!

Table A. Number of missing values for each variable in cycle 1 (at baseline) and by grade among participants with data on night eating in cycle 22 (n = 829), NDIT 1999-2012. .... xvii!

Table B. Comparison of baseline characteristics of participants who did and did not report night eating in young adulthood (n = 829), NDIT 1999-2012. ... xviii!

Table C. Crude and adjusted odds ratios (OR) for night eating in young adults according to Major Depression Inventory (MDI) symptoms excluding participants taking anti-depressants, NDIT 2007-2012. ... xix!

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Table D. Crude and adjusted odds ratios (OR) for night eating in young adults according to depression indicators without the sleep item(s) (n = 829). NDIT 1999-2012. ... xx! Table E. Crude and adjusted odds ratios (OR) for night eating in young adults according to the sleep items in the depression indicators (n = 829). NDIT 1999-2012. ... xxi!

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Liste des tableaux

Table 1. Characteristics of participants retained and not retained for analysis (n = 1294), NDIT 1999... 31! Table 2. Depression indicators by age according to sex, NDIT 1999-2012. ... 32! Table 3. Crude and adjusted odds ratios (OR) for night eating in young adults according to depression indicators. NDIT 1999-2012. ... 33!

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Liste des sigles

BDI : Beck Depression Inventory

DEMQ : Daily Eating and Mood Questionnaire

DSM : Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorder DSS : Depressive Symptoms Scale

EDE : Eating Disorder Examination MDI : Major Depression Inventory NDIT : Nicotine Dependence in Teens

NEDQ : Night Eating Diagnostic Questionnaire NEQ : Night Eating Questionnaire

NES : Night Eating Syndrome

NHANES : National Health and Nutrition Examination Survey SRED : Sleep-Related Eating Disorder

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Liste des abréviations

BMI : Body mass index CI : Confidence interval

IMC : Indice de masse corporelle OR : Odds ratio

ORadj : Adjusted odds ratio SD : Standard deviation

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Remerciements

Je voudrais tout d’abord exprimer ma reconnaissance envers ma directrice de recherche, Jennifer O’Loughlin. Jennifer est tout d’abord une excellente mentore académique, de par son encadrement, ses conseils, sa rigueur et son expertise immense. Elle est également une source d’inspiration; j’ai eu l’opportunité d’observer qu’il est possible d’atteindre ce que l’on souhaite, ou du moins de s’en rapprocher; il suffit simplement de travailler très fort, puis encore un peu très fort! Mais par-dessus tout, je la remercie pour sa compréhension, ses encouragements et son soutien qui ont su mener cette rédaction à terme.

Je me dois de remercier chaleureusement la coordonnatrice du projet, Erika Dugas. Non seulement elle a été d’une aide inestimable de par ses connaissances de l’étude, mais elle a également fait preuve d’énorme flexibilité et disponibilité à tout moment, indépendamment de sa charge de travail personnelle. Je suis consciente des efforts que tu as fournis pour m’aider et j’en suis sincèrement reconnaissante.

Je remercie Nancy Hanusaik et Marie-Pierre Sylvestre pour leur disponibilité et leur aide précieuse qui, grâce à leur expertise, ont su renchérir la qualité de ce mémoire.

Je tiens également à remercier les étudiants et étudiantes de Marie-Pierre Sylvestre et Jennifer O’Loughlin qui ont écouté ma présentation et participé activement à une conversation animée qui a su enrichir et approfondir la discussion de mon mémoire.

En dernier lieu, je tiens à exprimer ma gratitude la plus profonde à tous mes proches qui m’ont soutenue à travers cette expérience. La rédaction de ce mémoire a été bien plus qu’un simple parcours académique pour ceux qui le savent, et j’ai la chance d’avoir des gens

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incroyables autour de moi qui m’ont écoutée et encouragée à leur manière tout au long du processus.

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1. Introduction

Les troubles de l’alimentation et de la conduite alimentaire sont communs chez les jeunes adultes (Neumark-Sztainer et al., 2011; Nurkkala et al., 2016). Parmi ceux-ci, on retrouve notamment le Night Eating Syndrome (NES), ou le trouble de l’alimentation nocturne, qui débute généralement à l’âge de jeune adulte (McCuen-Wurst, Ruggieri et Allison, 2018) et se caractérise par un délai dans le rythme circadien de la prise alimentaire (Stunkard, Grace et Wolff, 1955). La notion du trouble de l’alimentation nocturne a été introduit par le Dr. Stunkard en 1955 (Stunkard, Grace et Wolff, 1955), mais a reçu un accroissement d’attention dans les dernières années dû à son rôle possible dans le développement et le maintien de l’obésité (Gallant, Lundgren et Dreapeau, 2012; Vander Wal, 2012). Il demeure néanmoins un sujet de recherche relativement nouveau et encore peu connu.

L’alimentation nocturne est un trouble complexe composé de symptômes d’alimentation pathologique, ainsi que des troubles liés au sommeil et à l’humeur. De manière plus spécifique, ce trouble se définit principalement par la présence d’hyperphagie en soirée et/ou la consommation consciente d’aliments pendant la nuit, au moins deux fois par semaine (Allison et al., 2010). Les causes du développement de ce trouble sont encore incertaines, mais l’on soupçonne parmi celles-ci une prédisposition génétique ainsi qu’un dérèglement hormonal, notamment au niveau de la mélatonine, de la leptine et du cortisol. De plus, un événement stressant aurait servi de déclencheur du trouble de l’alimentation nocturne dans plusieurs cas (Vander Wal, 2012). Finalement, il existe deux types de traitements qui, à ce jour, semblent démontrer des résultats prometteurs. Parmi ceux-ci, on retrouve les

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interventions thérapeutiques psychologiques, soit la thérapie cognitivo-comportementale et la luminothérapie (Vander Wal, 2012), de même que le recours à la médication, telle que inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (ISRS), qui contribuerait à l’amélioration des symptômes du trouble de l’alimentation nocturne (O’Reardon et al., 2006).

La prévalence du trouble de l’alimentation nocturne varie beaucoup en fonction de la population à l’étude. Alors qu’elle a été rapportée à 1.3% dans un échantillon issu de la population de jeunes adultes suisses de 18 à 26 ans (Fischer et al., 2012), la prévalence du trouble a été estimée à 2.9% (Runfola et al., 2014) et 5.7% (Nolan et Geliebter, 2012) parmi des étudiants universitaires américains, et 9.5% (Sevincer et al., 2016) chez des étudiants universitaires turcs. Quant aux différences par sexe, il a été conclu que le trouble de l’alimentation nocturne affecte autant les hommes que les femmes (Vander Wal, 2012), mais que les femmes ont plus tendance à rapporter la totalité des symptômes et sont plus sujettes à ressentir un sentiment de détresse ou une affectation du fonctionnement normal que les hommes (Allison et al., 2014). De plus, la prévalence du trouble de l’alimentation nocturne est plus élevée au sein d’une même famille, avec un rapport de cotes de 4.9 rapporté chez les parents au premier degré (Lundgren, Allison et Stunkard, 2006). Finalement, bien que le trouble d’alimentation nocturne soit présent chez les personnes de poids normal (Lundgren et al., 2008; Marshall et al., 2004), il est néanmoins plus prévalent chez les individus obèses (Gallant, Lundgren et Drapeau, 2012). Il a été démontré que ce trouble entraîne un gain pondéral au fil du temps chez les individus vulnérables (Marshall et al., 2004; de Zwaan et al., 2006), en plus d’en diminuer la perte de poids (Gluck, Geliebter et Satov, 2001) et d’altérer le

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maintien de celle-ci (Gallant, Lundgren et Drapeau, 2012). Toutefois, la relation entre l’alimentation nocturne et l’obésité ne demeure pas entièrement comprise à ce jour.

Le trouble de l’alimentation nocturne a précédemment été associé à la dépression, une faible estime de soi et une altération du fonctionnement normal dans la littérature (Birketvedt et al., 1999; Gluck, Geliebter et Satov, 2001; Nolan et Geliebter, 2016; Striegel-Moore et al., 2008, 2010). De même, un lien, indépendant du statut pondéral, a été établi entre le trouble de l’alimentation nocturne et une alimentation déséquilibrée, ainsi que les troubles liés à au sommeil, à l’humeur, à l’anxiété et à l’abus de substances (Nolan et Geliebter, 2017). Ainsi, plusieurs chercheurs se sont penchés sur la question de la relation entre la dépression et l’alimentation nocturne. Une association positive entre les symptômes de la dépression et le trouble de l’alimentation a été démontrée à de multiples reprises (Gluck, Geliebter et Satov, 2001, Lundgren et al., 2008; Birketvedt et al., 1999; de Zwaan et al., 2006; Striegal-Moore et al., 2010; Sevincer et al., 2016; Colles, Dixon et O’Brien, 2007; Marshall et al., 2004; Lundgren et al., 2006; Allison et al., 2005), et ce même après avoir contrôlé pour l’indice de masse corporelle (Birketvedt et al., 1999; Marshall et al., 2004; Colles, Dixon et O’Brien, 2007; Lundgren et al., 2008). Les individus souffrant du trouble de l’alimentation nocturne rapportent généralement des scores de dépression plus élevés que ceux non affectés (Gluck, Geliebter et Satov, 2001; Kucukgoncu et al., 2014, Grave et al., 2011, Allison et al., 2005). De même, ils ont plus de chance de développer un trouble dépressif majeur comparativement à ceux qui ne mangent pas la nuit, soit de 53% contrairement à 9% respectivement (Lundgren et al., 2008).

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Une association positive a également été démontrée entre la dépression et l’alimentation nocturne dans de nombreuses études menées auprès de populations spécifiques, telles que chez des patients en clinique externe de psychiatrie, des diabétiques et des populations obèses (Saraçlı et al., 2015; Hood, Reutrakul et Crowley, 2014; Gluck, Geliebter et Satov, 2001). De plus, il a été démontré que la prévalence du trouble d’alimentation nocturne est plus élevée chez des populations turques souffrant de dépression, avec des taux allant de 21.3% (Kucukgoncu et al., 2014) à 35.2% (Orhan et al., 2011). Une association positive entre ce trouble et la sévérité des symptômes de dépression a également été observée dans ces deux études. Toutefois, moins d’études ont examiné cette relation chez les jeunes (Sevincer et al., 2016; Fisher et al., 2012; Thompson et DeBate, 2010), et toutes les études réalisées à ce jour comprennent un devis transversal, ce qui rend difficile l’interprétation du sens de la relation entre ces deux facteurs. Dans une optique d’informer les professionnels de la clinique et d’optimiser les efforts de prévention, des études longitudinales qui peuvent témoigner de la direction de l’association sont nécessaires.

Ainsi, ce mémoire se penche sur la question de l’association entre les symptômes de la dépression et l’alimentation nocturne dans un but de combler les lacunes présentes au sein de la littérature scientifique et de faire avancer les connaissances. Pour ce faire, l’objectif consiste à examiner, de manière transversale puis longitudinale, l’association entre les symptômes de la dépression et l’alimentation occasionnelle ou fréquente nocturne dans une cohorte de jeunes adultes.

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2. Recension des écrits

Cette recension des écrits a été réalisée en combinant les concepts-clés de la dépression et de l’alimentation nocturne. Les bases de données MEDLINE et PsycINFO ont été consultées, et la revue de la littérature a par la suite été complétée par une recherche dans Google Scholar ainsi qu’une consultation des références et citations des articles pertinents identifiés. Les articles en d’autres langues que français et anglais ont été exclus, de même que les études cliniques et les revues de la littérature. Les articles comportant un devis transversal ont été acceptés dû à l’absence d’études longitudinales sur le sujet. Finalement, seuls les articles populationnels ont été retenus; ainsi, tout article traitant d’une population spécifique, telles les populations souffrant de la dépression, les populations obèses, les diabétiques, etc. a été exclu.

Dans cette recension des écrits, le trouble de l’alimentation nocturne sera d’abord défini, puis la revue de la littérature étudiant l’association entre la dépression et l’alimentation nocturne chez les populations générales sera présentée, pour terminer par l’état des connaissances actuelles ainsi que de la contribution du mémoire proposée au sein de celle-ci.

2.1 L’alimentation nocturne

2.1.1 Critères diagnostics du trouble de l’alimentation nocturne

Les critères diagnostic officiels de ce comportement alimentaire ont été présentés pour la première fois en 2008 lors du « First International Night Eating Symposium » (Allison et al., 2010). Ainsi, un groupe d’experts sur le sujet ont dressé un portrait du « Night Eating

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Syndrome » (NES), classifié selon six critères. Le premier indique une augmentation de la consommation alimentaire en soirée (c’est-à-dire une consommation d’au moins 25% de l’apport énergétique journalier après le repas du soir) et/ou pendant la nuit, avec au moins deux épisodes d’alimentation nocturne par semaine. Il s’agit du critère diagnostic sur lequel la majorité des études reposent, si elles n’utilisent pas le « Night Eating Questionnaire » pour déterminer la présence du trouble. Le second critère implique que la personne est consciente et se souvient de l’épisode d’alimentation nocturne, ce qui était nécessaire pour distinguer le trouble de l’alimentation nocturne du Sleep-Related Eating Disorder (SRED). Le troisième critère traite du portrait clinique du trouble et exige que le patient réponde à trois aspects sur cinq, soit l’anorexie matinale, la présence d’un sentiment d’urgence de manger entre le souper et le coucher et/ou pendant la nuit, l’insomnie, la croyance de devoir manger afin de pouvoir se renformir, ainsi qu’une humeur dépressive en soirée. Les trois critères diagnostic restants impliquent que le trouble soit associé à un sentiment de détresse importante, dure depuis au moins trois mois et n’est pas secondaire à d’autres problèmes (Allison et al., 2010; Vander Wal, 2012). Le problème de l’alimentation nocturne fait partie depuis 2013 des « Autres troubles spécifiés de l’alimentation et des conduites alimentaires » du DSM-5 (American Psychiatric Association, 2013).

2.1.2 Mesure du trouble de l’alimentation nocturne

Dans la littérature scientifique, l’alimentation nocturne est principalement mesurée à l’aide du Night Eating Questionnaire (NEQ), un questionnaire validé qui a pour but de capturer le portrait des symptômes comportementaux et psychologiques du trouble de l’alimentation nocturne (Allison et al., 2008) (Annexe I). Celui-ci établit un score global de la

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sévérité des symptômes de ce trouble. Il s’agit d’un questionnaire auto-administré qui regroupe 14 questions notées sur une échelle Likert à cinq points (allant de 0 à 4, pour une échelle de mesure allant de 0 à 56) (Fischer et al., 2012). Un score global supérieur ou égal à 25 est communément utilisé par les chercheurs pour signaler la présence d’un trouble d’alimentation nocturne, mais certains chercheurs augmentent la spécificité du « diagnostic » en utilisant un seuil plus strict, soit un score global supérieur ou égal à 30 (Nolan et Geliebter, 2017; Runfola et al., 2014). Il n’en reste pas moins que certains chercheurs n’utilisent que le premier critère diagnostic de ce questionnaire (c’est à dire « Au moins 25 % de l’apport énergétique est consommé après le repas du soir » et/ou « Présence d’au moins deux épisodes d’alimentation nocturne par semaine ») afin de cibler les participants qui sont potentiellement atteints, alors que d’autres adaptent le NEQ ou en utilisent des variantes dans leurs études.

Dans d’autres cas, le trouble de l’alimentation nocturne a été évalué à l’aide de questions issues d’autres questionnaires, afin d’obtenir un portrait plus ou moins global des symptômes de celui-ci. Des exemples de ces questionnaires sont le Eating Disorder Examination (EDE) (Striegel-Moore et al., 2010) et le Daily Eating and Mood Questionnaire (DEMQ) (Striegel-Moore et al., 2005). Dans quelques cas, des questionnaires de rappel alimentaire de 24h ont été remplis, ce qui permettait conséquemment aux chercheurs de calculer la prise prandiale exacte des participants en fonction du moment de la journée et ainsi déterminer la présence du trouble ou non (Striegel-Moore et al., 2008; Allison et al., 2008).

Finalement, un nouveau questionnaire de diagnostic du trouble de l’alimentation nocturne, basé sur les critères du DSM-5, a récemment été proposé à la place du Night Eating Questionnaire. Il s’agit du Night Eating Diagnostic Questionnaire (NEDQ), qui, au lieu de mesurer la sévérité des symptômes du trouble à l’aide d’un score global, classifie plutôt les

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mangeurs de nuit selon trois catégories hiérarchiques, soit faible, modéré et « full-syndrome night eaters » (Nolan et Geliebter, 2017). Le Night Eating Diagnostic Questionnaire se retrouve également en Annexe de ce mémoire (Annexe II).

2.2 Revue de la littérature

2.2.1 Présentation globale des articles recensés

Un total de 13 articles a été identifié examinant l’association d’intérêt, soit entre les symptômes de la dépression et le fait de s’alimenter la nuit. Tous les échantillons des articles recensés sont issus de la population générale. Les études cliniques n’ont pas été retenues dans la mesure où l’on s’intéressait au phénomène d’une perspective de santé publique. Les informations-clés de ces 13 articles, telles que les objectifs, les méthodes, et les principaux résultats, ont été extraites et résumées dans un tableau présenté en Annexe du mémoire (Annexe III). En somme, tous les articles scientifiques recensés comportent un devis transversal, et il s’agit principalement d’études américaines, avec trois études européennes, une coréenne, une australienne et une turque. En ce qui a trait aux populations étudiées, à l’exception d’une étude (où l’échantillon d’analyse était constitué de 81 personnes qui avaient reçu le diagnostic du trouble de l’alimentation nocturne (Allison et al., 2008)), les tailles d’échantillons varient entre 210 et 8250 participants issus de la population générale, dont trois échantillons composés uniquement d’étudiants universitaires (Thompson et DeBate, 2010; Runfola et al., 2014; Sevincer et al., 2016). La majorité des études sont toutefois réalisées auprès de jeunes adultes, soit 9 sur 13 comportant une moyenne d’âge inférieure à 30 ans, alors que la moyenne d’âge des échantillons des études restantes est dans la quarantaine. Pour

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ce qui est du sexe à l’étude, on note une dominance du sexe féminin, avec trois études réalisées uniquement chez les femmes (Striegel-Moore et al., 2005; Striegel-Moore et al., 2010; Kim et al., 2016) et le reste comportant une majorité de femmes par rapport aux hommes. Une seule étude, celle issue du NHANES (Striegel-Moore et al., 2008), comporte un échantillon qui est composé d’une majorité d’hommes.

2.2.2 Mesure des variables dépendante et indépendante

Parmi les articles recensés, les variables dépendante et indépendante d’intérêt ont été mesurées de multiples façons, telles que présenté dans le tableau en annexe, mais on note toutefois six études dans les deux cas qui ont employé le même outil de mesure. Ainsi, pour la mesure des symptômes de la dépression chez les participants, le Beck Depression Inventory (BDI), un questionnaire d’auto-rapport de 21 items mesurant les manifestations de la dépression a été utilisé (Beck et al., 1961). Pour le restant des études, les chercheurs ont soit utilisé divers outils diagnostics de la dépression, soit demandé aux participants s’ils avaient déjà souffert de dépression par le passé.

Pour ce qui est du trouble de l’alimentation nocturne, six études ont utilisé le Night Eating Questionnaire (NEQ) pour évaluer la présence du trouble chez les participants (Thompson et DeBate, 2010; Fischer et al., 2012; de Zwaan et al., 2014; Runfola et al., 2014; Sevincer et al., 2016; Nolan et Geliebter; 2017). Une seule étude a, en plus du NEQ, utilisé le nouvel outil diagnostic proposé, soit le Night Eating and Diagnostic Questionnaire (NEDQ) (Nolan et Geliebter, 2017). Les autres articles ont soit utilisé des échelles de mesures adaptées du NEQ, d’autres outils permettant d’évaluer la présence d’un trouble d’alimentation nocturne, ou bien des questionnaires de rappel alimentaire de 24h qui leur ont permis de

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quantifier les aliments consommés aux différents moments de la journée. Une étude sur les 13 n’a pas étudié la présence du trouble de l’alimentation nocturne, mais a uniquement mesuré la fréquence des épisodes d’alimentation nocturne, ce qui s’apparente à ce qui a été réalisé dans le présent mémoire (Striegel-Moore et al., 2008).

2.2.3 Analyses statistiques

En ce qui concerne les analyses statistiques effectuées pour étudier l’association entre la dépression et le fait de s’alimenter la nuit, on retrouve encore une fois une grande variabilité entre les différents articles. Toutefois, les trois principales analyses employées par les chercheurs sont l’analyse des corrélations, les tests de différences et les analyses de régression logistique. De plus, la majorité des études n’ont pas contrôlé pour des facteurs potentiellement confondants. Seulement deux études ont contrôlé pour l’indice de masse corporelle. Dans la première, le rapport de cotes a augmenté suite à l’ajout de plusieurs variables, dont l’IMC, mais celui-ci n’était pas statistiquement significatif dans le modèle (Kim et al., 2016). Dans la seconde, les auteurs affirment que trois variables, l’IMC, l’hyperphagie boulimique et le genre masculin, expliquent 10% de la variance dans le diagnostic du trouble de l’alimentation nocturne (Colles, Dixon, O’Brien, 2007). De ce fait, une seule autre étude a contrôlé pour le sexe lors de ses analyses (Lundgren et al., 2012). Les autres facteurs de confusion pour lesquels les études ont contrôlé sont l’âge (Lundgren et al., 2012, Kim et al., 2016), le statut d’athlète de compétition (Runfola et al., 2014), ainsi que le niveau d’éducation, l’état matrimonial, le revenu, l’utilisation de la cigarette, la consommation d’alcool, l’état de santé auto-rapporté et le poste de travail (travail de nuit) (Kim et al., 2016).

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2.2.4 Résultats principaux des études

En ce qui a trait aux résultats de ces études, 10 études sur 13 ont détecté une association statistique significative entre la dépression et le trouble de l’alimentation nocturne (Allison et al., 2008; Striegel-Moore et al., 2010; Thompson & DeBate, 2010; Fischer et al., 2012; Runfola et al., 2014; de Zwaan et al., 2014; Kim et al., 2016; Sevincer et al., 2016; Nolan et Geliebter, 2017). Ainsi, les auteurs en ont conclu que les symptômes de la dépression sont plus élevés chez les individus atteints du trouble de l’alimentation nocturne, et cela se reflétait également dans l’article qui examinait l’association avec le fait de manger la nuit, et non le trouble d’alimentation nocturne, tel que réalisé dans ce présent mémoire (Striegel-Moore et al., 2008). Un article a, quant à lui, détecté une tendance allant dans le même sens que les précédents, mais l’association était non significative (Lundgren et al., 2012). Une autre étude n’a pas trouvé de lien entre la dépression et le trouble de l’alimentation nocturne à lui seul, mais a détecté une association significative lorsqu’ils prenaient également en compte le fait de consommer des collations pendant la nuit. Il est important de noter que leur définition du trouble de l’alimentation nocturne était plus sévère, dans la mesure où les participants devaient avoir consommé au-delà de 50% de leur apport énergétique journalier après 19h, contrairement au 25% de l’apport énergétique après le repas du soir généralement utilisé (Colles, Dixon et O’Brien, 2007). Finalement, un treizième article n’a pas trouvé d’association entre la dépression et l’alimentation nocturne (Striegel-Moore et al., 2005).

En somme, malgré des grandes variations au niveau de la mesure des variables, de la taille d’échantillon, de l’approche analytique et du lieu de l’étude, les résultats de ces 13 études transversales démontrent généralement une association positive entre les symptômes de

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la dépression et le trouble de l’alimentation nocturne tel qu’ils le mesurent. Les forces de ces associations ne sont toutefois pas comparables entre les diverses études, dû aux différences présentes entre celles-ci.

2.2.5 Explication de la relation entre la dépression et l’alimentation

nocturne

Les chercheurs ont tenté d’expliquer la relation entre les symptômes de la dépression et l’alimentation nocturne, autant au sein de ces écrits que dans multiples revues de la littérature examinant les diverses variables associées au trouble de l’alimentation nocturne. Ce qu’il en ressort, c’est qu’il s’agit probablement d’une relation complexe, à l’intérieure de laquelle le statut pondéral et les problèmes du sommeil y jouent un rôle, mais la manière dont toutes ces variables sont inter-reliées n’est pas encore totalement comprise (Stunkard et Allison, 2003; Cleator et al., 2012, Kucukgoncu et al., 2014).

Conceptuellement, l’association entre la dépression et l’alimentation nocturne pourrait s’expliquer de quatre façons qui seront discutées ici. D’abord, il est possible que les symptômes de la dépression contribuent à l’alimentation nocturne. Il s’agit de l’hypothèse principale qui est testée dans ce mémoire et sera détaillée davantage ci-dessous. Puis, il est possible que l’alimentation nocturne contribue à la dépression. La troisième possibilité est que la dépression et l’alimentation nocturne soient causées par un facteur de risque commun, sans être reliées entre elles. Il nous est présentement impossible d’affirmer avec certitude qu’il existe un tel facteur commun qui causerait tant la dépression que l’alimentation nocturne sans se retrouver sur le chemin causal. Toutefois, si l’on venait à démontrer un facteur de risque commun, il serait important de contrôler pour celui-ci afin de ne pas introduire de biais dans

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l’association. La quatrième possibilité est que la cooccurrence de la dépression et de l’alimentation nocturne reflète un artéfact méthodologique dû à la redondance des symptômes (Angold, Costello et Erkanli, 1999). Alors que cette possibilité pourrait s’appliquer au trouble de l’alimentation nocturne, elle ne sera pas élaborée davantage ici car notre mesure dépendante comprend un seul item mesurant le comportement de manger ou non la nuit. Nous ne capturons donc pas dans ce mémoire le spectre total des symptômes liés à l’humeur ou au sommeil normalement présents dans le trouble de l’alimentation nocturne.

Notons tout d’abord qu’il n’y a pas d’étude à ce jour qui démontre si la dépression constitue une cause (ou un facteur de risque), une conséquence, ou une manifestation clinique du trouble de l’alimentation nocturne (Vinai et al., 2008; Vander Wal, 2012; de Zwaan et al., 2014), ce qui est probablement dû au devis transversal des études menées à ce jour. Toutefois, une revue conclut qu’il est probable que la dépression soit un des facteurs déclenchant l’alimentation nocturne, puisqu’il a été démontré que les anti-dépresseurs améliorent les symptômes du trouble de l’alimentation nocturne de manière indépendante à l’amélioration de l’humeur (Vinai et al., 2008). Puis, l’humeur dépressive chez les individus souffrant du trouble de l’alimentation nocturne suit un rythme circadien atypique, soit une meilleure humeur en début de journée suivie d’une détérioration de l’humeur en soirée et pendant la nuit. Ceci est contraire à la dépression seule, où l’on note généralement une amélioration de l’humeur en soirée (Stunkard et Allison, 2003; Cleator et al., 2012). Ceci suggère notamment que les symptômes liés à l’humeur ne constitueraient pas une redondance entre la dépression et l’alimentation nocturne. Ce rythme inhabituel retrouvé dans le trouble de l’alimentation nocturne peut être le résultat d’une restriction alimentaire importante durant la journée, ou encore refléter de la frustration due à un excès de consommation alimentaire en soirée ou une

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prise de poids (Vander Wal, 2012). Une étude rapporte que, puisque l’humeur dépressive est davantage présente en soirée, l’alimentation nocturne peut être associée à une altération du processus de régulation émotionnelle pendant la nuit (Fischer et al., 2012). De même, une revue rapporte que les facteurs émotionnels, tels que la dépression, sont des catalyseurs qui conduisent à l’hyperphagie nocturne d’aliments réconfortants à haute teneur énergétique due à leur contenu en glucides et lipides (Milano et al., 2012). Ainsi, il n’est pas certain si la présence de dépression chez les individus mangeant la nuit est associée à l’alimentation nocturne en soi, ou à l’excès de poids chez ces individus (Striegel-Moorel, Franko et Garcia, 2009).

Il est également documenté que la médication psychotrope, notamment les antidépresseurs, ont une incidence sur la faim et la satiété (Orhan et al., 2011). Ainsi, la prise médication pour traiter la dépression pourrait augmenter le risque de souffrir du trouble de l’alimentation nocturne. De même, Cleator et al. affirment que certains médicaments antipsychotiques pourraient exacerber les symptômes du trouble (Cleator et al, 2012).

Finalement, il a été démontré que les troubles liés au sommeil sont un facteur de risque important pour l’incidence du trouble de l’alimentation nocturne, mais le sens de la relation est encore une fois incertain. Ainsi, il est possible que l’alimentation nocturne soit une conséquence du délai dans le rythme circadien de la prise alimentaire, ce qui causerait des perturbations au sommeil chez les individus souffrant du trouble de l’alimentation nocturne, tout comme il est possible que l’insomnie et les troubles du sommeil précèdent ce trouble (Kucukgoncu et al, 2014). Il est possible que les troubles liés au sommeil chez les individus souffrant de dépression augmentent les chances de consommer des aliments pendant la nuit (Orhan et al., 2011). De même, il est possible que la durée du sommeil joue un rôle dans la

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pathogénèse du trouble de l’alimentation nocturne, notamment à travers son association avec l’obésité, mais il n’en reste pas moins que les connaissances actuelles sur le lien entre l’alimentation nocturne et une courte durée du sommeil sont mixtes (Cleator et al, 2012). Finalement, Vander Wal relève que les troubles liés au sommeil inhérents à l’alimentation nocturne sont également associés à une augmentation des chances de souffrir de troubles liés à l’humeur, ce qui pourrait expliquer l’aggravation du trouble de l’alimentation nocturne chez les individus qui se lèvent pour manger (Vander Wal, 2012).

2.3 État des connaissances actuelles

L’association entre la dépression et l’alimentation nocturne est de plus en plus étudiée et démontrée dû à la mise en lumière de l’importance de ce trouble dans l’épidémie de l’obésité et du rôle de la dépression dans l’incidence du comportement d’alimentation nocturne. Ainsi, à ce jour, un bon nombre d’études a examiné cette association, autant auprès de la population générale que de populations spécifiques, et a démontré qu’il existe un lien positif entre les symptômes de la dépression et le trouble de l’alimentation nocturne, soit une augmentation des symptômes de la dépression retrouvée chez les individus souffrant de ce trouble, ou consommant des aliments tard le soir et/ou pendant la nuit. Toutefois, on est forcé de constater que les mécanismes intrinsèques expliquant cette relation, ainsi que les rôles qu’occupent l’obésité et le sommeil au sein de cette association demeurent largement incompris.

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2.3.1 Limites méthodologiques des études

Il existe plusieurs lacunes et limites méthodologiques au sein des écrits actuels qu’il est important d’adresser. Tout d’abord, il n’existe pas à notre connaissance d’étude longitudinale qui examine l’association entre la dépression et l’alimentation nocturne au sein de la population générale. De plus, la majorité des articles utilisent des analyses statistiques moins sophistiquées, telles que des corrélations ou des tests de différences, et peu contrôlent pour les facteurs potentiellement confondants tels l’âge, l’IMC et le niveau socioéconomique en effectuant des analyses multivariées. La grande variabilité au sein des outils de mesure pour l’alimentation nocturne constitue également un défi méthodologique important, puisque les auteurs ont souvent leur propre définition et mesure du trouble qui n’est pas forcément comparable à celle des autres. Finalement, aucune étude canadienne étudiant l’association d’intérêt au sein de la population générale n’a été trouvée.

2.3.2 Contribution du mémoire à l’avancée des connaissances

Ce mémoire utilisera un échantillon de l’étude NDIT (Nicotine Dependence in Teens), étude de cohorte qui a débuté en 1999 à Montréal, Canada (O’Loughlin et al, 2015), afin de documenter l’association longitudinale entre la dépression et l’alimentation nocturne. Il saura contribuer de manière importante à l’état des connaissances actuelles, non seulement par son devis de recherche longitudinal mais aussi par l’utilisation de régression logistique multivariée contrôlant pour les facteurs potentiellement confondants et la présentation de rapports de cotes afin de mesurer l’association entre les symptômes de la dépression et le comportement d’alimentation nocturne. De plus, il s’agit d’une première étude populationnelle canadienne, avec une taille d’échantillon non négligeable, et qui utilise des instruments reconnus et validés

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pour mesurer les symptômes de la dépression afin d’examiner son association avec le fait de s’alimenter occasionnellement ou fréquemment la nuit.

Il est néanmoins important de noter que, contrairement à la majorité des études de la littérature, qui analyse le trouble de l’alimentation nocturne, on ne parlera pas du trouble pathologique dans ce mémoire mais bien du comportement de manger ou non la nuit. Il n’en reste pas moins que ceci constitue un des aspects diagnostics principaux du trouble de l’alimentation nocturne tel que décrit dans le DSM-5. De plus, Allison et al. ont analysé les propriétés psychométriques du Night Eating Questionnaire et ont pu démontrer que le facteur d’ingestions nocturnes (composé de cinq items du questionnaire) était le plus important avec un alpha de 0.94 et expliquait 32.3% de la variance totale du score du NEQ (Allison et al., 2008). De même, l’item 12 du questionnaire : When you get up in the middle of the night, how often do you snack? (Never; Sometimes; About half the time; Usually; and Always), qui est essentiellement équivalent à la variable dépendante mesurée dans cette étude : In the past month, how often did you eat snacks when you woke up at night (Never; Rarely; Sometimes; and Often), avait le coefficient le plus élevé à 0.94 et était corrélé (r) à 0.72 (p < 0.001) avec le score total du NEQ (Allison et al., 2008). Nous avons donc conclu que notre mesure du comportement de manger ou non la nuit constituait un proxy suffisamment bon de la mesure du trouble de l’alimentation nocturne.

Bien qu’une association soit démontrée au sein de la littérature scientifique entre les symptômes de la dépression et le trouble de l’alimentation nocturne, cette relation ne demeure étudiée que de manière transversale. Ainsi, grâce aux forces méthodologiques énoncées ci-haut, ce mémoire saura faire avancer l’état des connaissances actuel sur le thème de l’alimentation nocturne en examinant cette relation de manière longitudinale, soit en utilisant

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des symptômes de la dépression rapportés jusqu’à 12 ans avant la mesure de l’issue. On s’attend à trouver une association longitudinale allant dans le même sens que l’association transversale relevée dans les écrits. Ceci permettra de mieux comprendre la relation intrinsèque entre ces deux facteurs, ainsi que le rôle des symptômes de la dépression dans l’incidence du comportement alimentaire qui est de consommer des aliments la nuit à la suite d’un réveil.

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3. Article scientifique

3.1 Présentation de l’article et contribution des auteurs

Ce mémoire est présenté par article, avec l’inclusion d’un article scientifique qui s’intitule Depression symptoms and night eating in young adulthood. L’article est prêt à être soumis, et le journal visé est Eating Behaviors. Cet article possède six auteurs, dont l’ordre est présenté ci-bas. Je suis première auteure de mon article, et j’ai occupé un rôle central dans la préparation de celui-ci. Ainsi, sous la supervision de ma directrice de recherche, Jennifer O’Loughlin, j’ai organisé toutes les rencontres préparatoires en lien avec la production de l’article. De plus, j’ai également réalisé toutes les analyses statistiques sur SPSS. Marie-Pierre, biostatisticienne, a été consultée lors de la prise de décision pour certaines analyses statistiques. J’ai également contribué à la rédaction de toutes les sections de l’article, avec l’aide de Nancy Hanusaik et Erika Dugas pour l’introduction et la discussion respectivement. Finalement, Vicky Drapeau a surtout été impliquée dans les étapes initiales de la préparation de l’étude.

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3.2 Article

Ready for submission, Eating Behaviors

Title: Depression symptoms and night eating in young adulthood Running title: Depression and night eating

Authors: Iliana Guentcheva, P.Dt (research assistant1, MSc student2), Erika Dugas (research agent, NDIT project coordinator1), Nancy Hanusaik, PhD (research associate1), Vicky Drapeau, PhD (professor3), Marie-Pierre Sylvestre, PhD (researcher1, assistant professor2), Jennifer O’Loughlin, PhD (researcher1, professor2).

Author affiliations: 1Centre de recherche du centre hospitalier de l`Université de Montréal (CRCHUM), Montreal, QC, Canada; 2Department of Social and Preventive Medicine, Université de Montréal, Montreal, QC, Canada; 3Department of Physical Activity, University Laval.

Correspondence: Jennifer O’Loughlin, CRCHUM, 850 Saint-Denis (S03-468), Montreal,

Quebec H2X 0A9. Tel: 514-890-8000, extension 15858; Fax: 514-412-7953; Email:

Word count (abstract): 216 Word count (body): 3792 Number of Tables: 3 Number of Figures: 0 Supplementary data: No

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Abbreviations:

BDI – Beck Depression Inventory BMI – Body mass index

CI – Confidence interval

DSS – Depressive Symptoms Scale MDI – Major Depression Inventory

NDIT Study – Nicotine Dependence in Teens Study NES – Night Eating Syndrome

OR – Odds ratio

ORadj – Adjusted odds ratio SD – Standard deviation

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ABSTRACT

Objectives: We assessed the cross-sectional and longitudinal associations between symptoms

of depression and night eating (sometimes or often) in young adulthood.

Methods: Data were drawn from the Nicotine Dependence in Teens (NDIT) study, an ongoing

longitudinal investigation of 1294 grade 7 students that began in 1999 in Montreal, Canada. Depressive symptoms were measured with the Depressive Symptoms Scale (DSS) during high school, and with the Major Depression Inventory (MDI) post-high school when participants were ages 20 and 24 years on average. Night eating was measured by questionnaire once among 829 participants at age 24. The association between depression symptoms and night eating was estimated in multivariable logistic regression models.

Results: Overall, 9% of 829 participants (n=77) reported eating sometimes or often in the past

month when they woke up at night. In cross-sectional multivariable analysis, the odds ratio (OR) estimates adjusted for age and mother university-educated was 1.03 (1.01, 1.05) for the MDI scores at age 24. In longitudinal analyses, the OR estimate was 1.46 (1.02, 2.10) for the DSS in grades 7-11. For MDI scores at age 20, the OR estimate was 1.02 (1.00, 1.05).

Conclusions: Symptoms of depression are associated with night eating among young adults

both cross-sectionally and longitudinally. Treatment of depression symptoms may be key in preventing occasional or frequent night eating.

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INTRODUCTION

Disordered eating behaviors are common in young adults (Neumark-Sztainer et al., 2011; Nurkkala et al., 2016). One such disordered eating behavior, the Night Eating Syndrome (NES), typically begins during early adulthood (McCuen-Wurst, Ruggieri & Allison, 2018) and is characterized by a delay in the circadian rhythm of food intake (Stunkard, Grace & Wolff, 1955). NES has garnered increasing interest in recent years for its possible role in the development and maintenance of obesity (Gallant, Lundgren & Drapeau, 2012; Vander Wal, 2012) and psychopathologies, i.e. binge eating and psychological distress (Colles, Dixon & O’Brien, 2007), sleep disturbance (Rogers et al., 2006), altered lipid profile (Gallant et al., 2014) and diabetes (Morse et al., 2006) as well as less optimal eating habits (Gallant, Lundgren & Drapeau, 2014). Overall, NES is a complex syndrome with symptoms of pathological eating as well as sleep and mood disturbances (Gallant, Lundgren & Drapeau, 2012; Chaput & Dutil, 2016; Gariepy, Nitka & Schmitz, 2010; Luppino et al., 2010).

Specifically, NES is defined by evening hyperphagia (i.e., consumption of ≥25% of total daily energy intake after the evening meal) and/or conscious nocturnal ingestions (i.e., eating after waking from sleep in the night) occurring twice weekly or more (Allison et al., 2010). The diagnostic criteria also include the presence of distress or impairment in functioning and that these eating episodes cannot be attributed to other psychiatric or medical disorders or the side effect of medications (American Psychiatric Association, 2013). Associated features of NES include morning anorexia, depressed mood that worsens as the day progresses, insomnia, a strong desire to eat in the evening or at night, and/or the belief that one needs to eat to fall asleep (Allison et al., 2010).

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The prevalence of NES in a recent Internet survey of 1514 Swiss adults ages 18-26 years was 1.3% (Fischer et al., 2012). However, estimates were notably higher in university students, ranging from 2.9% and 5.7% among US college students (n=1636 and 246, respectively) (Runfola et al., 2014; Nolan et al., 2012) to 9.5% among 210 Turkish university students (Sevincer et al., 2016). NES occurs equally in males and females (Vander Wal, 2012), but women are more likely than men to report the full cluster of NES symptoms and to experience distress or impairment in functioning in relation to their symptoms (Allison et al., 2014). Strong familial aggregation of the syndrome has been reported, with an odds ratio of 4.9 for NES among first degree relatives (Lundgren, Allison & Stunkard, 2006).

While the role of NES in the obesity epidemic is a concern (Marshall et al., 2004; de Zwaan et al., 2006; Gluck, Geliebter & Satov, 2001; Gallant, Lundgren & Drapeau, 2012), there is considerable evidence that depression symptoms are positively associated with NES (Gluck, Geliebter & Satov, 2001, Lundgren et al., 2008; Birketvedt et al., 1999; de Zwaan et al., 2006; Striegal-Moore et al., 2010; Sevincer et al., 2016; Colles, Dixon & O’Brien, 2007; Marshall et al., 2004; Lundgren et al., 2006; Allison et al., 2005), even after control for body mass index (BMI) (Birketvedt et al., 1999; Marshall et al., 2004; Colles, Dixon & O’Brien, 2007; Lundgren et al., 2008). Individuals with NES report higher depression scores than those without the syndrome (Gluck, Geliebter & Satov, 2001; Kucukgoncu et al., 2014, Grave et al., 2011, Allison et al., 2005) and are significantly more likely to meet criteria for a major

depression disorder compared to non-night-eaters (52.6% versus 9.1% respectively)

(Lundgren et al., 2008). An elevated prevalence of NES among individuals diagnosed with depression has also been documented ranging from 21.3% (Kucukgoncu et al., 2014) to 35.2%

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(Orhan et al., 2011). However, few studies have examined the relationship between NES and depression in young people (Sevincer et al., 2016; Fisher et al., 2012; Thompson & DeBate, 2010). Further, all studies conducted to date have been cross-sectional so that it is not known whether depression precedes NES or whether depression might be an outcome of NES. To inform clinical management and prevention efforts, longitudinal studies that distinguish the temporality of exposure and outcome, are needed.

This current study begins to address these knowledge gaps. Using data from the Nicotine Dependence in Teens (NDIT) Study (O’Loughlin et al., 2015), an ongoing longitudinal investigation of 1294 grade 7 students ages 12-13 years at inception, we investigated the association between symptoms of depression and occasional or frequent night eating in young people in both cross-sectional and longitudinal study designs. We hypothesized, based on the extant literature, that a positive association between depression symptoms and night eating would be observed both cross-sectionally and longitudinally.

METHODS

NDIT participants were recruited in 1999-2000 in a sample of 10 high schools located in Montreal, Canada. Schools were selected to include a mix of English and French schools, schools in advantaged and disadvantaged neighbourhoods, and schools in rural, suburban and urban areas. The main objective of NDIT was to document the natural course and

determinants of the onset of cigarette smoking and nicotine dependence in adolescents and young adults. However, data on a wide range of health, psychosocial, and behavior-related variables were also collected in each data collection cycle to allow analyses on a variety of

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diverse topics. Data were obtained in self-report questionnaires in grades 7 to 11 during the five years of high school (1999-2005) for a total of 20 data collection cycles (i.e., one every three months over the 10-month school year for a total of 4 cycles per grade). In addition, three cycles were conducted post-high school when participants were age 20 (2007-08), 24 (2011-12) and 30 (2017-18) years on average. Height and weight were measured in cycles 1, 12, 19, 22, and 23 by trained and certified technicians. If there was a discrepancy between the two measures (i.e., > 0.5 cm for height or > 0.5 lbs for weight) a third measure was taken. The mean was calculated using the two (closest) measures. Parents completed mailed self-report questionnaires in 2009-10 when participants were age 22 years on average. Parents/guardians provided written informed consent at inception, and participants (who had attained legal age) provided consent post-high school. The NDIT study received ethics approval from the Montreal Department of Public Health, McGill University and the Centre de Recherche du Centre Hospitalier de l’Université de Montréal. Baseline characteristics of NDIT participants resembled those of a provincially representative sample of adolescents age 13 years from the 1999 Quebec Child and Adolescent Health and Social Survey (Paradis et al., 2003).

For the current analysis, we studied the association between frequency of night eating and depression symptoms in both cross-sectional and longitudinal study designs using two depression symptoms scales.

Study variables

NES is usually measured using the Night Eating Questionnaire (NEQ), a 14-item validated questionnaire designed to assess the behavioral and psychological symptoms of NES (Allison et al., 2008). In NDIT, data were not collected on all NES criteria or symptoms. However,

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NDIT did collect data on night eating, a core feature of NES. More specifically, night eating was measured in cycle 22 (2011-12) when participants were age 24 years on average, by: “In the past month, how often did you eat snacks when you woke up at night.” Response choices included never; rarely; sometimes; and often. Participants were grouped into one of two categories: those who reported that they ate snacks at night sometimes or often (yes), and those who reported never or rarely (no). This grouping was considered to be closest to the official diagnostic criteria for NES (i.e., at least two episodes of nocturnal ingestions per week) (American Psychiatric Association, 2013). As demonstrated by Allison et al., this item loads most strongly at .94 and correlates at .72 (p < 0.001) with the total score of the Night Eating Questionnaire, measuring the Night Eating Syndrome (Allison et al., 2008). We therefore concluded it was a good proxy for the measure of NES.

Depression symptoms were measured using different scales when participants were in high school and after they had graduated from high school. While in high school, adolescents completed a validated 6-item Depressive Symptoms Scale (DSS) (Kandel & Davies, 1982) in each cycle (i.e., four times per grade), for a total of 20 times between 1999 and 2005.

Specifically, participants were asked to report how often (never; rarely; sometimes; often) in the past 3 months they (i) felt too tired to do things; (ii) had trouble going to sleep or staying asleep; (iii) felt unhappy, sad or depressed; (iv) felt hopeless about the future; (v) felt nervous or tense; and (vi) worried too much about things. For participants who responded to ≥3 items, responses to each item were summed and then divided by the number of items responded to (participants who responded to 1-2 items only were excluded). The score ranged from 1 to 4, with higher values indicating that the participant reported depressive symptoms more

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frequently. A mean DSS score for high school was obtained by taking the highest DSS score in the four cycles completed in each grade and computing a mean score across grade 7 to 11. For descriptive analyses, DSS scores were categorized into groupings defined by tertile cut-offs based on the distribution of mean scores per grade throughout high school.

After graduation from high school (i.e., in cycles 21 and 22), depression symptoms were assessed using the Major Depression Inventory (MDI) (Bech et al., 1997). The MDI is a self-report mood questionnaire developed by the World Health Organisation. It differs from other self-report questionnaires such as the Beck Depression Inventory (BDI), because it can lead to a diagnosis of clinical depression in addition estimating symptom severity (Bech et al., 2001; Olsen et al., 2003). Participants, age 20 and 24 years on average, respectively, reported how often over the past two weeks they had experienced each of 12 symptoms of depression, using a 6-point Likert scale ranging from 1 (“At no time”) to 6 (“All the time”). Symptoms included items such as “felt low in spirits or sad”, “felt lacking in energy and strength”, “had trouble sleeping at night or waking up too early: and “felt that life wasn’t worth living”. MDI scores range from 0-50, with higher scores indicating more frequent depression symptoms. The scale has been validated and shown to be reliable in adults (Bech et al., 1997; Bech et al., 2001). For descriptive analyses, MDI scores were grouped according to the following categories: no or doubtful depression (MDI score <20), mild depression (MDI score between 20-24), moderate depression (MDI score between 25-29), and severe depression (MDI score ≥30) (Bech et al., 1997).

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Sociodemographic data included age, sex, French-speaking (yes, no), mother university-educated (yes, no), single-parent family (yes, no) and country of birth (Canada, other). Due to the number of missing data for mother’s education (n=88), we included a missing category for this variable. Body mass index (BMI) was computed as weight divided by height squared (kg/m2). Sociodemographic and BMI data were collected at baseline. Mother university-educated was measured in both the NDIT participant and parental questionnaires. Potential confounders were identified in the literature or in team discussions as potentially causally related to both depression and NES,!but not on the causal pathway between depression and night eating. Potential confounders included age at cohort inception and mother university-educated (yes, no, missing).(Ritsher et al., 2001; Nevonen & Norring, 2004; Rogers et al., 1999). Sex was not considered to be a potential confounder since the literature indicated there was no sex difference in the frequency of night eating.

Data analysis

The analytical sample comprised the subset of participants (n = 829, 64% of 1294 participants) with data on frequency of night eating in cycle 22, as well as data on depression symptoms, and the potential confounding variables (i.e., age, mother university-educated (yes, no)), both of which were considered to be relatively time invariant. We examined whether the

relationship was linear in simple scatterplots. There was no evidence that the relationship was non-linear. The association between depression symptoms (entered as continuous in all logistic regression analyses) and night eating was therefore investigated in three analyses using multivariate logistic regression controlling for potential confounders. First, we studied frequency of night eating and depression symptoms (measured using the MDI) (Bech et al., 1997) in a cross-sectional design using data on exposure and outcome collected

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contemporaneously at age 24 years. We also undertook two analyses using a longitudinal design. First, we investigated depressive symptoms measured repeatedly with the DSS throughout high school, and night eating at age 24 years. Second, we investigated the association between depression symptoms measured using the MDI completed when participants were age 20 on average, and night eating at age 24 years.

We examined a depression indicator by sex interaction term in each multivariate models. Because the interaction term was statistically significant in one model only (i.e., the model at age 20 (p-value = 0.023)), we did not consider sex interaction further. We also examined a depression indicator by age interaction term in each model. Because the interaction term was not statistically significant in any model, we did not consider age interaction further.

Three sensitivity analyses were undertaken. First, we reran the multivariate models excluding participants taking anti-depressants. Second, to explore if sleep disturbances might be on the causal pathway between the depression indicators and night eating, we removed felt too tired to do things and had trouble going to sleep or staying asleep from the DSS, and had trouble sleeping at night or waking up too early in the MDI. Finally, we repeated the primary analyses using only the sleep item from the depression indicators as the exposure.

Because there were generally few missing data (Appendix Table A), we did not undertake imputation and analyses were undertaken using participants with complete data only. All analyses were conducted using SPSS software, Version 24.0 (IBM Corp., Armonk, NY).

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RESULTS

Table 1 compares baseline characteristics of the 829 participants retained for analyses with those of the 465 participants not retained because of loss to follow-up (n = 195), refusal to continue to participate (n = 241), or missing data on night eating (n = 29). Those not retained were older, a higher proportion was male, a lower proportion had university-educated mothers, fewer were born in Canada, and mean BMI was higher than that of those retained. Mean depressive symptom scores during high school were lower, although there were no statistically significant differences in MDI scores at ages 20 or 24 years.

Table 1. Characteristics of participants retained and not retained for analysis (n = 1294), NDIT 1999.

Retained n = 829

Not retained

n = 465 p

Age at baseline, y, mean (SD) 12.7 (0.5) 12.9 (0.7) <0.001

Male, % 44.9 54.0 0.002

French-speaking, % 30.8 28.9 0.479

Mother university-educated, % 41.5 19.6 <0.001

Single-parent family, % 8.9 10.0 0.526

Canadian-born, % 93.5 89.7 0.014

Body Mass Index at baseline, mean (SD) 19.9 (3.8) 20.5 (4.0) 0.018

Depressive symptoms scale (DSS), mean (SD)

2.41 (0.65) 2.31 (0.69) 0.026

Major Depressive Inventory (MDI), mean (SD) at age…

20 years 9.77 (7.77) 9.25 (7.89) 0.513

24 years 8.48 (7.96) 7.57 (9.10) 0.608

Overall, 9% of 829 participants (n=77) reported eating at night sometimes or often in the past month. Compared to 70.0% of non-night eaters, 92.1% of night eaters reported snacking sometimes or often after supper, but before bedtime (p-value ≤ 0.001). There was no

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difference across the two groups in morning anorexia; 22.1% of night eaters reported morning anorexia compared to 16.5% of non-night eaters (p = 0.214). Appendix Table B compares characteristics of night eaters with those of non-night eaters at baseline. Higher proportions of night eaters were male (55.8% vs 43.8%, p = 0.042). However, night eaters did not differ from their peers on any other sociodemographic characteristic or on BMI. There was no difference across the two groups in BMI at age 24 either (24.0 vs 24.5, p = 0.511).

Table 2 describes DSS scores according to sex in each grade during high school. Mean DSS scores throughout high school were higher in girls than in boys (2.61 vs. 2.15, p < 0.001). They increased steadily in girls from age 13 to 17, whereas mean scores in boys had a U-shaped distribution over time. MDI scores declined from age 20 to 24 in both sexes.

Table 2. Depression indicators by age according to sex, NDIT 1999-2012. Depressive Symptoms Scale (DSS)

Mean (SD) Major Depressive Inventory (MDI) Mean (SD) Mean high school n = 829 Age 13 n = 818 Age 14 n = 779 Age 15 n = 742 Age 16 n = 703 Age 17 n = 674 Age 20 n = 766 Age 24 n = 828 Male 2.15 (0.66) 2.22 (0.65) 2.09 (0.81) 2.07 (0.81) 2.12 (0.80) 2.19 (0.80) 7.88 (6.24) 7.11 (7.13) Female 2.61 (0.57) (0.61) 2.45 (0.71) 2.47 (0.76) 2.62 (0.68) 2.75 (0.71) 2.84 (8.52) 11.29 (8.42) 9.60 Total 2.41 (0.65) 2.35 (0.64) 2.30 (0.78) 2.37 (0.83) 2.47 (0.80) 2.54 (0.82) 9.77 (7.77) 8.48 (7.96)

Table 3 presents descriptive data as well as unadjusted and adjusted estimates of the association between night eating and the depression indicators. In analyses using data

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collected cross-sectionally at age 24, both the crude and adjusted models suggested that there was a 3% increase in the odds of night eating with each 1-unit increase in the MDI score. Using data collected longitudinally, DSS scores were positively associated with night eating. The adjusted model indicated that there was a 46% increase in the odds of night eating with each unit increase in the DSS score. In the post-high school models, the OR estimates at age 20 suggested a 2% increase in the odds of night eating with each unit increase in the MDI (four years later), although the confidence intervals included 1.00.

Table 3. Crude and adjusted odds ratios (OR) for night eating in young adults according to depression indicators. NDIT 1999-2012.

na Night eating % Model 1b ORcrude (95% CI) Model 2b ORadjc (95% CI) Cross-sectional

Major Depressive Inventory (MDI) at age 24 years (n=828) No/doubtful Mild Moderate Severe 758 26 21 23 8.6 15.4 14.3 21.7 1.03 (1.01 – 1.06) (1.01 – 1.06) 1.03 Longitudinal

Depressive symptoms scale (DSS), grade 7-11, tertile (n=826) 1 – 2.09 2.10 – 2.69 2.70 – 4 272 275 279 6.3 11.6 10.0 1.49 (1.04 – 2.14) 1.46 (1.02 – 2.10)

Major Depression Inventory (MDI) at age 20 years (n=766) No/doubtful Mild Moderate Severe 692 37 15 22 9.0 16.2 13.3 9.1 1.02 (1.00 – 1.05) 1.02 (1.00 – 1.05) aTotals fluctuate because of missing data

bDepression symptoms score was used as a continuous variable cAdjusted for age and mother university-educated

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In cycles 21 and 22, we collected data on past-month use of anti-depressants by NDIT participants. In sensitivity analyses excluding participants taking anti-depressants (n = 16 at age 20; n = 30 at age 24), there was little difference in the OR estimates at either age 20 or 24 (Appendix Table C). As in the primary analyses, MDI symptoms measured concurrently with night eating were statistically significantly associated with night eating. While the OR estimates for the model using longitudinal data were similar to those in the primary analyses, the confidence intervals for both the unadjusted and adjusted models included 1.00.

In a second sensitivity analysis that removed items measuring sleep disturbances from the depression indicators (Appendix Table D), the OR estimates for the MDI in the analysis using data collected cross-sectionally remained unchanged. Similarly, the OR estimate for the MDI using data collected longitudinally remained unchanged although the confidence interval widened. However, the OR estimate for DSS scores in grades 7 to 11 was attenuated and the confidence intervals included 1.00.

In a final sensitivity analysis (Appendix Table E), which repeated the primary analyses using only the sleep items from the depression indicators as the exposure, the sleep item in the MDI was significantly associated with night eating in cross-sectional analyses. In the longitudinal analyses for grade 7 to 11, the sleep items were independently associated with night eating. The sleep item from the MDI was not associated with night eating in the model using data collected longitudinally. Note that the OR estimates are not comparable to the OR estimates in the primary analyses, since the sleep items in the MDI ranged from 0 to 6; and the sleep item in the DSS score had four categories only (never, rarely, sometimes, often).

Figure

Table 1 compares baseline characteristics of the 829 participants retained for analyses with  those of the 465 participants not retained because of loss to follow-up (n = 195), refusal to  continue to participate (n = 241), or missing data on night eating
Table 2 describes DSS scores according to sex in each grade during high school. Mean DSS  scores  throughout  high  school  were  higher  in  girls  than  in  boys  (2.61  vs
Table 3. Crude and adjusted odds ratios (OR) for night eating in young adults according  to depression indicators
Table A. Number of missing values for each variable in cycle 1 (at baseline) and by  grade among participants with data on night eating in cycle 22 (n = 829), NDIT  1999-2012
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