INTRODUCTION
AUX 12èmes JOURNEES
IMAGINAIRE ET OPERATIONALITE
par André GIORDANImaginaire et
Opérationalité
André GIORDAN LDES Université de Genève
J'ai plusieurs fois imaginé comment introduire un sujet sur l'imaginaire et je n'ai rien trouvé d'imaginatif, du moins avec plus d'images que les années précédentes. Alors j'ai supposé qu'un tel thème devait se traiter sans imagination. Toutefois comme le suggère Montaigne : Sans imagination, point d'évènement, point de dépassement' . Alors pour le dépassement, j'aichoisi la solution la plus économique, en vous laissant le soin d'être imaginant ou "imageant".
Heureusement, les imaginaires sur l'imaginaire sont légions : tout philosophe ou prétendu tel s'est imaginé, s'imagine primordial d'écrire sur un tel sujet. Tour à tour, ils ont perçu, conçu, su ou inventé l'imaginaire comme:
- "un second monde (Goethe)",
- "une sensation en voie de dégradation" (Hobbes),
- "unartcaché dans les profondeurs de l'âme", (Kant)
- "un substitut à la satisfaction des instincts" (Freud),
- "un espace interne-ils'agit d'une proposition de l'Encyclopedia universalis(!) -transitif entre le conscient et l'inconscient, dont l'un est la source des investissements affectifs de l'image et l'autre suivra sa destinée dans les mondes imaginaires". Fermer les guillemets inventés
par l'imprimeur parisien Guillaume en 1670.
Par contre, plus rares ont été ceux qui ont cherché à confronter "Sciences, Techniques et
1 La présentation s'est faite cette année du haut d'une chaire, perchée sur la scène. Aucune illustration n'était utilisée contrairement aux années précédentes, du moins dans la premièrepartie!
Imaginaire". Au mieux ont-ils penséà mettre en relation "imagination et activité humaine" soit pour la fustiger: Marc Aurèle ne s'est-il pas écrié: "Abolis l'imagination, arrête cette
agitation de pantin". Sur quoi Pascal a
ren-chéri : "C'est cette partie décevante dans
l'homme, cette maftresse d'erreurs et de
faussetés, et d'autant plus fourbe qu'elle ne l'est pas toujours,. car elle serait règle infaillible de vérité, si elle était infaillible du mensonge". Soit pour l'encenser: Valéry ne
procllllhe-t-il pas "que ce n'est que par elle
qu'il est homme" : "L' homme a inventé le pouvoir des choses absentes par quoi il s'est rendu puissant et misérable" .
Bref l'imaginaire est souvent célébré mais suspecté, désiré mais rejeté. Il est vrai que philosophes et ingénieurs, scientifiques et médiateurs s'en méfient fortement: il est fréquemment associé à l'idée d'irréalité, voire d'un rejet du réel susceptible de conduireà "la
folie quiconque s'abandonnerait inconscientcl
son emprise", comme l'écrit mon compatriote
niçois Clément Rosset (Le réel, Traité de
l'idiotie, 1978).
Le Petit Robert ne voit-il pas dans l'imaginaire, un produit "sans réalité (...) qui
n'existe quedansl'imagination" ? Quant aux
connotations diverses rencontrées dans les langues européennes, elles ne sont que plus explicites, "l'irréel", "le fictif', "l'idéal", "l'utopique", "le fabuleux", "le mythique".
Nos 12èmes Journées seraient-elles placées sous le règne de la fiction ... ou même de la chimère, comme celles d'Avoriaz le sont sous celui du fantastique? De là au mensonge età l'absurdité, il n'y a qu'un pas que nous recommandent de parcourir les encyclopédies tandis qu'elles célèbrent dans les sciences, leurs aspects logiques, objectifs, rationnels, et déductifs et vérifiés.
Pourtant les relations entre imaginaire et élaboration ou maîtrise du réel que souhaitent fonder sciences et techniques sont à la fois
beaucoup plus voisines et aimables, au sens premier de ce terme, qu'on ne se le figure habituellement Une citation célèbre de Gaston Bachelard dansL'air et les songes (1943) peut,
nous fournir les premiers appuis pour remonter le courant. "Un être privé de la fonction de l'irréel", dit-il, "est un névrosé aussi bien que l'être privédelafonction du réel".
Supposons cette hypothèse plausible; nous pouvons en déduire que si la fonction de l'irréel, en quoi consiste l'imaginaire est aussi indissociable de la fonction du réel qui caractérise l'homme "sain d'esprit", c'est assurément qu'elle n'implique ni refus du réel, ni même une difficulté radicale par rapport à lui.
L'imaginaire ne guide-toit pas le
chercheur ?
Serait-ce alors à tort qu'on oppose sciences et imaginaire? Pour nous, ce qui s'oppose au réel, ce n'est pas l'imaginaire mais l'illusion. A ce stadeilest utile de faire une parenthèse:[le domaine del'illusion n'a rien de commun avec celui de l'imaginaire, pourtant ce dernier tient une place considé-rable dans les domaines de [' éducation, de
la communication etdela culture scientifique
et industrielle.}
Mais fermons tout de suite cette parenthèse -apparue dans la littérature en 1478 et introduite en Algèbre par Bombelli dans son
Traité d'Algèbre (1572)- ce n'est pas le
sujet de l'année!
Peut-on alors voir dans l'imaginaire comme le souligne Sartre,lemoyen de décoller du réel, de le "néantir" pour constituer le monde comme monde ? Je cite : "pour qu'une
conscience puisse imaginer, ilfaut qu'elle
échappe au monde...ilfaut qu'elle puisse tirer
d'elle-même une position de recul par rapport au monde"
Peut-on aller jusqu'à trouver une filiation régulière "du réel à l'imaginaire" comme le signale également Bachelard dans le texte cité ci-avant ? Ou encore peut-on avancer comme Octave Manoni et Clément Rosset que
"l'imaginaire n'est autre que le réel, mais un réel légèrement décalé par rapport à son espace
etàson temps propres". Je vous renvoie pour
cela au texte en annexe. Nous, nous serions plus proches d'une expression de Shakespeare:
"perception du réel et imaginaire sont taillés dans la même étoffe" .
En effet, quand on regarde de près la "science de la nuit" comme le déclame François Jacob pour qualifier la science en train de s'élaborer par oppositionàla science publiée ou médiatisée, on remet en cause beaucoup de lieux communs propagés sur les sciences, et même divulgués par les chercheurs eux-mêmes. On s'aperçoit en particulier que ce qui guide le scientifique dans son laboratoire, ce n'est pas une démarche logique inébranlable ou des raisonnements déductifs convergents, c'est son intuition, son imaginaire.
Certes, dans la science de tous les jours, lorsqu'il s'agit de mise au point de techniques ou de tests partiels, on peut penser qu'un formalisme étroit dans le cadre d'un système théorique est suffisant. Mais quand on regarde l'apparition d'une approche nouvelle avec le recul de l'histoire ou l'oeil d'un observateur extérieur, on constate que l'imaginaire intervient de façon fondatrice à plusieurs moments
Le moment de la démarche expérimentale où son rôle apparaît évident est bienSÛTcelui de la production des hypothèses. Je devrais dire plus honnêtement: "presque évident", car les scientifiques de base cachent le plus souvent leur imaginaire au profit d'un pittoresque ou d'un hasard salvateur. La recherche épistémologique montre d'ailleurs que cette transparence n'est jamais immédiate (Giordan et col., 1987,Histoire de la Biologie) : s'agit-il
d'une simple alchimie psychologique, d'un libre jeu d'association entre des concepts, d'une confrontation sociale ou le produit d'un contexte histoire? Comment interfèrent ces divers éléments? Etc..
Vne difficulté de taille en la matière est liée au fonctionnement et à la structure du domaine étudié. Il n'existe jamais que des données fragmentaires sur les moments historiques oùily a eu rupture ou changement d'approche. Prévoir d'être présent aujourd'hui au moment où il se passera quelque chose tient de l'utopie! L'imaginaire opère ici dans un cadre clos, fortement théorisé, souvent inconscient et suspecté, dont la complexité exclut tout avance rapide. En attendant que se développent des recherches sérieuses et qu'une méthodologie efficace soit mise en place, nous avons là un premier champ de discussion pour les Journées.
De plus, le stade des suppositions n'est pas le seul où l'imaginaire intervient. La production d'un protocole de vérification (ou de corroboration comme on dit maintenant) ne fait-elle pas largement appel à ses services ? Rarement cette procédure est déductible ou strictement logique : les scientifiques n'enregistrent jamais les faits directement. Cette phase implique la création de tout un dispositif de preuves et parfois l'invention d'un appareillage adéquat.
L'imaginaire a même sa place à des moments où on l'attend le moins. Pour poser sa problématique, le regard du chercheur n'est-il pas toujours animé par une autre image de ce que peut être la réalité ? L'investigation scientifique ne débute-t-elle pas par l'invention d'un autre monde possible? Les chercheurs et les thésards ne me démentiront pas.
Même, dans la sélection du problème ou de la situation problématique, le scientifique se nourrit directement dans l'imaginaire de l'époque. Les exemples significatifs sont légions, l'idée de cellule est peut-être le plus représen ta tif, elle apparaît pour raison
d'anthropomorphisme monacal chez des rnicrographes du XVIIème siècle, bouleversés par les images produi tes par leur nouvel instrument. Cent cinquante ans plus tard, elle ne prendra un statut scientifique que sous-tendue par une philosophie très germanique de la Nature qui cherchait à produire des cadres unitaires d'explication.ilest vrai qu'en retour ce concept va perturber l'imaginaire, la philosophie et la politique, du moins jusqu'à très récemment!
Par ailleurs, au niveau de l'écriture des articles, même s'ils gomment l'ordre réel du cheminement intuitif par ce qui leur semble l'ordre logique, les scientifiques imaginent des représentations pour convaincre. Les voilà alors conduits à créer des systèmes de codage, à produire leurs propres vocabulaires, symbolisations ou conventions pour rendre ces résultats plus convaincants. Ne vont-ils pas jusqu'à imaginer des stratégies très élaborées pour "vendre" l'originalité de leurs résultats ? Le langage se prête très bien à une combinatoire sans fin de symboles en tout genre!
Ainsi l'imagination dans les sciences -moteur de l'imaginaire- n'est plus ce que suggère l'étymologie: "la faculté de former des images". Ne doit-on pas d'abord l'envisager comme la possibilité de produire des images qui dépassent la perception immédiate de cette réalité ? Bachelard déjà, la concevait comme une faculté de "déformer les images fournies par la perception". Ne peut-on pas plutôt la
définir plutôt comme le mécanisme ou l'énergie -si cette extension de sens ne heurte les physiciens- qui nous libère de nos conceptions qui nous aide à élaborer d'autres modèles explicatifs?
En d'autres termes, l'imaginaire peut ne pas être seulement le monde "( .. .) nié
purement et simplement (...)" (Sartre),il peut
devenir le monde nié d'un certain point de vue. Son intérêt est alors tout à la fois de nous "ouvrir les yeux" et de nous permettre de nous projeter sur l'univers pour essayer de le
comprendre; l'imaginaire introduisant une autre image de l'espace, du temps et de la biosphère.
EUREKA,
un mythe scientifique ?
Toutefois, il faut tout de suite avancer que l'imaginaire n'est qu'un élément du jeu. Les démarches scientifiques et techniques n'existent que s'il y a confrontation entre ce qui pourrait être et ce qui est, et cela sans relâche. Ici aussi il aurait été utile de faire une autre parenthèse :[c'est une autre illusiondecroire que dans la pratique quotidienne du laboratoire, cette interaction se produit toujours. Les scientifiques, conune les autres, se satisfont trop souvent des éléments qui vont dans leur sens et éludent le reste. Il faudrait également discuter de ce qu'on nomme habituellement la rationalité qui n'est jamais une entité en soi, mais un enjeu négocié dans la communauté scientifique.]
Mais cela est un autre débat qui dépasse le point abordé cette année...
A un premier niveau de formulation, on peut avancer sans grand risque qu'imagination et vérification sont intimement liées. A tel point que, quand on regarde le scientifique travailler, on constate que l'invention n'est jamais vierge: dans les processus de création scientifique ou technique, la vérification enrichit l'invention. Au cours de la démarche, l'image de départ, qui est souvent le produit d'une combinatoire originale de vérifications antérieures, se développe, se précise, s'éprouve au contact de la réalité. Elle en ressort parfois totalement transformée par cette procédure.
Cela se voit encore plus précisément dans les démarches techniques innovantes, les ingénieurs ne se contentent pas d'imaginer de nouvelles structures ou de nouveaux objets. Encore faut-il que ces constructions de l'esprit répondent au but fixé, tiennent compte des
multiples contraintes, en particulier humaines, et soient économiquement rentables. Ici aussi l'effort d'invention est indissociable des opérations de vérification, les commerciaux sont d'ailleurs là pour le rappeler sans cesse.
Ainsi imagination et réalité ne sont pas opposées. Cependant faut-il les voir dans le prolongement l'une de l'autre? Ou encore, peut-on se contenter de proclamer comme en Mai 68, "l'imagination au pouvoir" ? Imagination et opérationalité sont plutôt à considérer comme des moments interactifs de la recherche scientifique ou technologique. Leur complémentarité et leur association fondent justement la fécondité de la démarche.
Alors pourrait-on véhiculer l'idée que les sciences et les techniques sont autre "chose" que ce qu'en font l'éducation ou les médias? Par exemple, pourquoi ces dernières sont-elles d'une rare discrétion sur la façon d'avoir des idées nouvelles ou de mieux formuler les hypothèses ? Pourquoi finissent-elles par convaincre qu'il n'y a place que pour les génies : savants des siècles précédents ou Prix Nobel d'aujourd'hui? Avec comme consé-quences exemplaires de faire germer des idées aussi saugrenues que des banques de sperme de Prix Nobel? N'existerait-il pas des méthodes pour introduire à l'école -aveclemême sérieux que nous le faisons pour corroborer les protocoles d'expériences ou valider les théories- l'interaction féconde entre imaginaire et opérationalité d'une part, entre imagination et raisonnement déductif d'autre part?
Il serait en tout cas utile aux cours des Journées de relire certaines activités pratiquées à la lumière de cette interaction. Une mention toute particulière doit être faite pour les Travaux Pratiques encore appelés "laboratoire" à l'université ou dans le secondaire. Fréquemment, ils apparaissent stériles et même parlois mythiques.
On pourrait réfléchir sur un enseignement pour l'école primaire qui ne bloque pas l'imaginaire mais l'intègre dans l'apprentissage
des savoirs. Au secondaire, on pourrait envi-sager, un enseignement heuristique, complémentaireàl'enseignement algorithmique actuel. De multiples recherches ou innovations existent à travers le monde, il serait temps de faire un état qui soit un point de non-retour.
On pourrait aussi continuer àtravailler l'idée que nous lancions l'an dernier: "innovation et évaluation" pour la fabrication des actions éducatives ou culturelles. On pourrait regarder à travers ce prisme certaines expositions "page de livre" ou la maigre télévision. Pourquoi cette dernière ne fonctionne-t-elle que sur un mode sensationnel? On pourrait aussi s'interroger sur l'effort original de certaines scénariographies de pièces de théâtre, dessins animés, mallettes ou autres BD. Cet effort est-il transféré aux publics? Si oui, à quelles conditions?
On pourrait envisager dans la formation des médiateurs des stages de créativité à l'image de ceux proposés par E.Pistémo (Slalom
1990). Certaines campagnes de prévention médicale mériteraient qu'on s'y attarde...
On pourrait ...
Le nombre de thèmes ne manque pas, ... L'intervention fut interrompue de façon intempestive et non préparée par des médecins de ... (identité inconnue) déclarant leur incapacité à être efficaces. Ils firent une démonstration de toutes leurs qualités sur l'usage des préservatifs.
Celle intervention fort opportune permit une transition sur le mode: "Et si on inventait ou on fantasmait sur une autre façon d'introduire les Journées? Les colloques font habituellement peu de place àdes essais de modification de la relation magistrale: orateur-spectateur.
Une première piste fut interactive! Elle consistait à faire travailler la salle sur le thème à partir d'une méthode que nous avons mis au point pour la formation: la méthode diteUdu conceptogramme" .
Une méthode comme le dit Paul Valéry est "de faire mieux que l'esprit le travail de l'esprit". La technique proposée est simple, à dépouiller et facile à
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afficher. Elle entrait bien dans la proposition : interaction entre imagination-<Jpérationnalité. Consignes : Sur la page qui vous a été remisà l'entrée, vous jetez au fur et à mesure au hasard de la page vos idées sur :
- qu'est ce l'imaginaire pour vous?
- quel est sa place dans la CECSf?
Faites marcher au maximum votre imaginaire. Ensuite, vous entourez vos idées par des cadres carrés ou ronds, vous les reliezpardes flèches indiquant des relations logiques ou des questions.
Pour enrichir les travaux, deux participants tirés au sort, passèrent aux rétroprojecteurs. Les principaux travaux (voir plus bas) furent affichés et discutés. Mme Sauvageot, première arrivée dans l'amphithéâtre le matin, fit une synthèse sur un poster pour discussion durant les Journées.
Une deuxième piste fut une présentation de documents bruts:
• diapositives, - logiciels,
- interviews enregistrés et dans la salle, • intervention brèves préparées ou improvisées • extraits de films et de dessins animés, • extraits de spectacle,
• présentation de documents historiques, - poèmes.
Cette présentation (voir quelques extraits dans les illustrations jointes) avait seulement un rôle incitateur. Son but était d'évoquer brièvement différentes approches du thème de l'année.
Ont participé à cette innovation :
H. Wermus, R. Viovy, D.
Nsumbu-a-Nlambu, B. Vuilleumier, C. Nidegger, M. Roncin, J.-L. Martinand, J.-L. Peverelli, HB. de Chaussure, B. Dunico 3, J. Guichard, P. Dupuy, M. Lintz et l'équipe du Service Santé de la Jeunesse de Genève.
UNE PREMIERE PISTE
QU'EST-CE
QUE
L''LrtÂG.'LNÂ'L1tE POUR.
VOUS?
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~~UNE DEUXIEME PISTE
1,
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L'invention technologique vous accompagne dans tous les gestes de votre vie quotidienne mêmesi on ne la voit pas. Les inventions dans les moyens de transports, l'armement, la médecine sont toujours mises en avant. Mais a-t-on pris conscience des évolutions? Par exemple, sion prend les
construction en pierre, l'humanité est passée de 3 tonneslm2 chez les Egyptiensà300 kglm2 dans les cathédrales gothiques: un rapport de
1à 10, introduit par une autre forme de pensée. Aujourd'hui on peut construire
2 kglm2 grâce aux nouveaux matériaux. Quelles sont les parti-cularités de l'invention technologique ? Sont-ellessidifférentes de celles de la recherche scientifique? . Aérostat dirigeable de Blanchard 2 • Appareil d'aviation monté de Monsieur Villard
3 - Aquatic tripod
8C1.t:NCt:8 :ET PR.:EV'L8'LON8
- Le tennis aérien
2 •. Machineà apprendre
Comment nos ancêtres du XIXème siècle voyaient-ils l'an2000?
8C'LENCE8 ET 80C'LETE8
1 . Expériences d'électricité
Duel est l'impact des Sciences et de la technologie sur les sociétés et les individus qui les composent?
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2 . Circuits-mémoires, le grand jeu Banc d'essais de circuits intégrés
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CHAPITRE
IV
Du Crane
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duCer'tiwl
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lQ.UB la tête humaine contisnne une cerYelle fort imbibée de pituite ou de phlegme vi(queux, elle ne lailIe pas d'être le ré· fervoir des efprits les plus fubtils du corps qui s'y fubliment conti· nuellement: aiDIil'on doit être per(uadé qu'elle renferme en foi plu-lieurs remédes très-utiles(a).La
tête qu'on veut employer en Medecine doit être réparée du corps.Choi,de1.ii'un jeune homme vigoureux, (ain, nouvellement mort de mortvio.::;~~delhom·
lente,&qui n'ait point éré inhumée(h),afin qu'elle (oit demeurée empreime de tous fes principes aél:i(s, dom une partie la plus volatile Ceferait dillipée dans la rerre.
"I:e crane humain feché , rapé &,mis en poudre ell: fort ellimé pourcr;~;ru~,"~.
1eedeplie&pour les autres mabd,es du cerveau: La daCe en ell de- nuin.
FUIS~ixgrains ju(qu'à deux Ccrupules, il agit par fan fd qui eft rout Dore" volatIl(c),
On n; doit P";S Cuivre la méthode de pluueursAUte~rs qui deman- m::i~~;"J~e dent qu on calcrne au feu le crane avant que de le faue prendre parpeip.", le
labouche, car par cene calcination on fait diffiperJeCelvolatil&"'~e hu'
l'huile de ce mixte, en gui git toute la vertu: deforce que ce qui refie013ID•
&.qu'on broye précieufemem fur le porphyre pour en faire ce qu'on
appelle cram humain préparé, n'dlqu'une matiere terrellre alkaline
,r-,.E'jT;: opérdli'n d,\'Lin'.'féj'aration desrriLipes conlCIlUSen
~lal~tede :·.;'Ü]~'\ti\e.
flj'eLLtètecl'un ~"\)ne.homll1cIl,ort en (amé&enl'igcll!',d"mllft
,.jokntc, (épa!'Cz,en les peaux& lescbairs c:nérieures; {ciez,0:1
GIf-fezlecrJne par pertes n;orC~dUX,& le metru avec tour ce SuJi
c"n-{jcl1i: Jar15 Jcuxou troiSgraJ),jè~COl"llUCSde\"crre oude grJls lui::.:es,
quine ioiem pleines g u à m.oilié; phccz vos cornues dans un ou dans plukurl fourneaux de rcverbLre; aLiaptcz-y a chacune un grandb~llon ou rc:ciricnr dc verre; lutez c\ac9:cmcm les Jomtures, (altcs de!Jous les cornues un petit feu de cbarbeI]F~ndantquatre ou ci11lJ bcutcs, tam pO'ir les~chauiferin{enlîL,km(ntque pour faire diaillerg0uIleil
gOl:([C la pamephlcgJll;~lqUCdu ~crveJu :. augmemtz tllfulrc lcf:l~
peu à feu ju(qu'a~:tOlilCll1C ,kg,rc,. dfO~lirades nuages blancs
9'1L
rcnopbr0nt les réClplcns,PUI;de 1bUlle1;01f':& du fel volatil qu. sa;: tachera aux paraIs: on cOntlllueralefeu 1augmenrant fur la fin Jufqu a cc,,]u'il ne fane plus ricn : cc qu'un connollraqu~ndles balùns s'é-eiairciiolH & fe refroidirai,l, On l:"IJCta alors étell1urc Ic feu, & ks\'11ifcaux étantrcfroiJis,0;1!csdcIutcra & onles féparera ;on
aol.:-vcra dalls les récipicls bC<lxùup de phlegmc, du fel vulatil S:de fliuiIe noire& puall.l~) ~rl ks a~lterJbien, af~nded.ététc!lt:f [..: ~le
di,]cndrc le(el volatil qUl dt adl'crcllt au:'. f·arals, 011lc(tcr:lèn(lllfC
F,:!rC la lic1Jcur llal1s un cJlionnllir g;lrnil!è papier gris gU'O!l JlIra
p.-lé{ÜrUI;CCUClifbitcden ...rr~, l'dprir {~ filtrcr~& laiflen !ïlt,iiit: iit;;~",!e:~[:: l;{.irc& fort puallte~ onla \'cder.1UJ.llSULCbou(cll1cFOllrLi~arlh:r.!: in'J;I:~.
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Fcn-dant quatre ou cinq heures~ ou j,u[qu'il ce que.Ia partieaqueufe qui
ef!Il plus1cgere& la plus JerociJee, [Olt dlihllee: cequ·onconnoi.
tra qUc!I1d il ne rombera plus d" gouttes dans Je récipient.
Si ['on vouloit réparer Je [el volauJ fec d'aveclesautres principes comme en la difiillation de la virere,ilfaudrait retirercephlegme
dit
tillédededans Jes récipiens avallt que d'augmenter le feu; mais corn' me on n'a deiIein ici que de f"ire une liqueur fpiritueufe, il faut la11rcr mêler rout cnfemble ce qui{artle premier&ce qui fort le dernier,Ilfaut un feu affez fort pour détacher le fel volatil & l'huiledela
maric;e, parceque ces principes quoiqu'aél:ifs [ont liés&embarra1Téf naturellement avec leur partie terreflre; mais quand ils en fontune
fois féparés, le[elvolatil s'élcve par la moindre chaleur qu'on excite deiTolls.
. L'efprir étant[épar~del'h~ile, on le c<;él:ifieàpetit feu P?ur
Iepil..
nfier non-feulement cl une Lel11cure rougearre&puante, maIs aWIidc fa partie la plus phegmatique qui refte dans la cucurbite après la diC. tiliation, &qu'on rejette comme inutile, car la liqueur, quidifl:i1Iela premiere, eJ1la plus chargée de [el volatil, &par conféquentla. mei iJeure,puifque la nature de cet efprit ne con(jfre que dans le[elv~
latil qui s'eJ1 réfom danscequ'il a fallu de phlegme pour le li'luefier. Lesvenus de l'huile viennent encore d'une portion du fcl.volatil, qui s'eH embarraiTé dans [es parties rameu[es; fa mauvaifeo~eur&
fa couJeur noire proviennent du feu quil'atorrefiée dans des valiTeaux
clos, enforre quela fuliginofiré, qui s'érait exaltée. eft retombée
deiTus.
Il faut rejetter, comme inutile, la matiere rcrrefire qui
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refiée dans les enrnues.lui :>-enr CClllnlllr,,::;' ;1\'('<:!:.:j.1ll:r(s ~(
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Cours de Chimie (XVIIIe)
BEAUTÉ DU VISAGE ET REDUCTION DE LA TAILLE
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jusqu'au bout de la nature,
Réponses au XXème siècle
Les Sciences et les technologies ne véhiculent-el/es pas également ses propres mythes ?Ne créent-el/es pas chez les individus de nouveaux mythes ?
Machine à vapeur pour la correction célérifère des petites filles et
des petits garçons
Réponse au XIXème siècle
ENQUÊTE SUR UNE DÉCOUVERTE
~H- (CHz)7 "CO CH -(CH,)? / '
Pourquoi ça marche
StruClure de la mDlécule sexuelle, PrDun SI realile.
Il estmalfLtenanl elabll qu'une odeui conlient un message Celui,cl esl reçu par le cerveau ~él:Mlrt.puis nous tait réagir lie laçonaulo· malique seton ce qu'il contient le succés!lu partum Extasy s'explique par le lail Qu'il !mprisonne des moleculesse~uelles lphéromones) Irés puissantesCeson! elles Quie~ci1enllesneuronescomman!lanllecom portement sexuel
EXTRAITS D'ARTICLES PARUS DANS LA PRESSE 1."Ulle1IOf'mOoe~~utl~rTlillçulmtqU;illlrelrrtS'1
~oleme~1lnttmmts ",(Trmesl
2."unQirlumSU$œpHOlli~ ~"'YO'l"er ""tlal
~'.xcllation Ie~uellll" (~enCOly)
3."l-ellltaCllfou pnelMlOnU tSI,M,sculiDle
II!,g~>ociet)'1
4,"II~lrec"'IIIUloon preH!'lIouloosa:rouyt;alor
mu~magtq"! 100ilyM"IOIj 5.'·UntrucllomDerloululespt!ltU-'IRey"tOUII
6."llSsenllursmUSQlites'lolIU,!II~sptu,,"nl~LISu' 115CiI<1lruitucervuull'ccroitl!led!SHIt'Uti
(Cosmopol;I~,n·0'Com!O<1I
7,"Un coupderrotrel'ore'+II!,Ileu.IUIO~!SUII~lors.
:~Ie~=~;":'I~~~~ 1~:S:l~CJimlr::~~~n~:r~:
parlum"IVilll)
6,"UnpscMIIle"'tftl'ore,II~, sur :jPO'I""~Ousur I!
ppognel, garlntl!~U5t!U'SP"'I O!s~aucl'o~san,
1.,lIe --ILe~OII"'el ODs~"'II~ull Ilattire et fait succomber 3 femmes sur
4. Cc qui esl incroyable lorsque l'on sait qu'un homme "normal" a un succés de 1 sur 4(r~gardezdans votre vie et
înter-rog~zvos amis).
Ce que vous devez faire :parfum~z·vous d~rrière l'orcill~,surI~cou ou sous les aisselles. Approchez-vousdela personne que vous souhaitez séduire. Engagez la conversation sous un prétexte quel-conque ... etécriv~z·nousvile commen! les chosess~sont passées, J'appelai tout de suite Françoise.un~de
m~samies. Elle travaille dans un labo
commebiologist~, J~lui racontai mon
aventure.
D~sa voix calme~tprécise, eUe me con-firma Que j'avais dû !tre victime d'un parfums~xuelmis au point par les Amé-ricains,
J'avoue que je ner~greuaispas mon
aventure, maisj~décidai quand même
de me méfier à l'avenir
Des chimistes ont mis au point un parfum sexuel
qui fait succomber 3 femmes sur 4
r---;;--~-;-:--::-C----;----'
P
:~SIP' d~~ ~'ra:ie~:eaunr~ S:~I~~ll~édCIO~;Ruzika (Prix Nobel) des chimistes onl réussi' synthétiserl'hormonesexuelle qui déclenche le désir. Ils l'onl Intégrée dans un parfum. Les résultais sonl stu-péfianls. Ils ont fail l'objet de lesls, d'arlicles de Presse et derévéllilionssur· prenantes.
Cela marche aussi bien pour BUirer les femmes ([xla5)- 1) que les hommes ([xlas)" 2). Cela marche aussi si vous n'SHz jamais eu de slIccès, ou si une hommeou un homme vous a déjà ftpoussé.
Les résullals sont garantis. 3 snr 4 (4 ('onlselS=Jsuccès) alors qU'UR homme "normal" a unSUccèsde 1 sur 4.
C'est vrai, unparfum
sexuelm'a fait
vraiment craquer
(récit de Madame A.G., 94110, reproduit avec son
autorisation) Cela s'esl passé il y a un moîs~nviron.Je buvais un verreAla lerrasse d'une bras-serie quand un homme s'esl approché de moi. Ni beau, ni laid. el pas mon type d'homme.
[1 s'est penché en tendant un papier sur lequel étail griffonné une adresse.
Réponse au XXème siècle
SC'L:ENC:E8 :E1"
ÂR.
1"8
1 . Réalisation de Rocco sur Macintosh II
ex
avec IIIustrator 882 • Tableau de Sardavelli, Peintre informaticien italien
Les développements scientifiques et technologiques peuvent-ils ouvrir de nouvelles possibilités pour l'art?
3 - Simulation numérique de J'écoulement transsonique autour d'un prolil muni d'une gouverne oscillante
4 - Simulation numenque de l'écoulement de l'avion spatial HERMES (altitude 33 km, Mach 5, incidence IOe)
On se situeàla frontière entre les Sciences et l'Art. Ces simulations numériques. comme de nombreuses autres productions scientifiques posent le problème.
ILS ONT ECRIT POUR CHAMONIX
A la relative sûreté de la mémoire, s'oppose ainsi une incertitude constitutive de l'imagination: celle-ci s'en tenant à "autre alors que la mémoire est capable d'aller jusqu'à une "re-présentation" du passé, donc à une réactualisationdel'autre
en tant que celui-ci même. C'est pourquoi les auteurs classiques recommandent de se fier parlois à la première mais en aucun casàla seconde (la "folle du logis", comme la décrivent Montaigne, Pascal et Malebranche).Lamémoire a en vue un
autre selon le temps, 1'imagination un autre selon l'espace; si la mémoire est plus précise que l'imagination, c'est que l'ordre du temps est plus propice que l'ordre de l'espace à une quasi-perception de ce qui est absent, - comme le souligne
avec insistance Proust dans les dernières pagesd'A la recherche du temps perdu.A cela, unetrèssimple raison, qui tient à
ce que l'événement situé dans le passé personnel est infmiment plus précis - et par-là plus réel-, pour avoir déjà été expérimenté en tant qu'unique, que ('objet situé ailleurs, lequel reste en attente d'innombrables expériences possibles et en viendra d'ailleurs toujours, si l'on va y voir sur place, à surprendre l'attente qu'on en avait. C'est pourquoi la mémoire est
toujours en quête de quelque chose, l'imagination en toute rigueur en quête de rien (puisque d'aucunedes ....?
reconnaissance). Clément Rosset
Ainsi l'invention est essentiellement une structuration nouvelle des données. la solution d'un problème est une brusque restruetUIation de ce problème. Pour reprendre les expressions de la Geostalt, "la mauvaise forme, c'est à dire la perception
des données du problème non résolu se transforme en" bonne fonne qui est la solution du problème.
René Boirel
Il va, en esprit, à travers les espaces, aussi facilement que les choses, jadis observées, renaissent fidèlement en lui, belles de la grâce ou terribles de l'horreur primitive qui l'avaient saisi. Il a réellement vu le monde, ou son âme le lui a révélé intuitivement. Ainsi, le peintre le plus chaud, le plus exact de Florence n'a jamais étéàFlorence; ainsi, tel écrivain a pu
merveilleusement dépeindre le désert, ses sables, ses mirages, ses palmiers, sans aller deDanà Sahara. Les hommes ont-ils
le pouvoir de faire venir l'univers dans leur cerveau, ou leur cerveau est-il un talisman avec lequel ils abolissent les lois du
temps et de l'espace? ...Lascience hésitera longtempsàchoisir entre ces deux mystères également inexplicables. Toujours
est-il constant que l'inspiration déroule au poète des transfigurations sans nombre et semblables aux magiques
fantasmagories de nos rêves.Balzac
Sans doute, le coup de brusque lumière, de fulguration révélatrice est possible; maisilest rare et même, quand il se laisse
observer, il marque plutôt l'imminence de l'invention que son accomplissement. A la minute vraiment féconde... presque
toujours se présentent les mêmes phénomènesàqui sait voir: oubli du monde et de soi, suspension des puissances du
discours, unité de simple regard où l'âme se ramasse entière, quiétude où se concentre en s'effaçant toute l'agitation
dispersée des analyses préalables...Lasimplification correspondante n'est doncpasun vide; et ce n'est pas davantage un
sommeil: si elle fait taire les activités de surface, elle délivre du même coup une activité plus profonde
Edouard Le Roy
Tout l'univers visible n'est qu'un magasin d'images et de signes auxquels l'imagination donnera une placeetune valeur
relatives; c'est uneespècedepâtureque l'imagination doit digérer et transfonner. Toutes les facultés de l'âme humaine
doivent être subordonnéesàl'imagination qui les met en réquisition toutes à la fois. De même que bien connaître le
dictionnaire n'impliquepasnécessairement la connaissance de l'art de la composition, et que l'art de la composition lui·
même n'implique pas l'imagination universelle, ainsi un bon peintre peut nepasun grand peintre. Mais un grand peintre
est forcément unbonpeintre, parce que l'imagination universelle renfenne l'intelligence de tous les moyens et le désir de
les acquérir.Baudelaire
En science, comme en art, c'est l'imagination qui est la force motrice. Dans chaque découverteil ya la perception d'une
analogie jusque·là ignorée. Un objet est perçu dans une lumière nouvelle et révélatrice. C'est un brusque saut de la pensée
hors des chemins habituels.Pasàpas,le petit enfant construit son environnement et de même le scientifique édifie sa
vision de l'univers.Ladifférence de lapartde l'imagination chez le scientifique et chez l'artiste est une affaire de proportion
et nonpasde nature.François Jacob
En vain les analystes voudraient se le dissimuler, ils ne déduisent pas, il combinent, ils comparent; quand ils arriventàla
vérité, c'est en se heurtant de côté et d'autre qu'ils y sont tombés.Evariste Galois
Que les partisans de l'axiome des sensualistes, que ni! est in iotellectu quod non fuerit prius in sensu, prétendent en
conséquencedece principe que l'imagination n'est qu'uneespècede souvenir,ilfaudra bien qu'ils accordent cependant que
tous les hommes ont la sensation et la mémoire, et que très peu ont l'imagination, qu'on prétend se composer de ces deux
éléments. L'imagination chez ('artiste ne se représentepasseulement tels ou tels objets, elle les combine pour la fin qu'il
veut obtenir; elle fait des tableaux, des images qu'il compose à songré.Où est donc l'expérience acquise qui peut donner
Pour illustrer et appuyer la thèse d'une bonne et fondamentale entente entre le réel et l'imaginaire,j'invoquerai ici le cas d'un héros universel en matière d'imagination: le Don Quichotte de Cervantès. Don Quichotte vit, au moins pour une large part, dans un monde imaginaire; Cervantès prend soin d'en avertirSOlIlecteur dès le premier chapitre du roman : "Son
imagination se remplit de tout ce qu'il avait lu dans les livres. enchantements, querelles, défis. batailles, blessures, galanteries, amours, tempêtes et extravagances impossibles." Mais, et c'est là un point important quoique à ma connaissance peu remarqué. il vit en même temps dans le monde réel que ses lubies ne lui font jamais et d'aucune façon perdre de vue. Rien de plus faux que l'image d'Epinai habituelle selon laquelle Sancho Pança garde les pieds sur terre. alors
que Don Quichotte rêve aux étoiles.
Remarquons d'ailleurs que l'inverse serait de lOute façon plus vrai. Don Quichotte faisant le plus souvent preuve d'une conscience du réel beaucoup plus claire et aiguisée que celle de son écuyer. Car Sancho se perd sans cesse dans des raisonnements absurdes couchant la nature des choses, unpeucomme Sganarelle dans leDonJuande Molière; et, s'il finit
toujoursparretomber sur le réel, c 'est pour ainsi dire par chance, par ce que Kant appellerait une "faveur" de la nature. Pour
en savoir sur le réel. il faut à Sancho le hasard d'une bonne bouteille ou d'un bon lit; tandis qu'à son maître il suffit de raisonner, et il raisonne juste et bien. Pourtant Don Quichotte voit trouble: il prend des moulins à vent pour des géants.
un troupeau de brebis pour une armée en marche, une assemblée de marionnettespourdes guerriers en chair et en os.
Cependant, il est remarquable que ce Irouble de vision n'entraînepasun Irouble de pensée. Car Don Quichotte, une fois en
contact immédiat avec le moulin. la brebis, la marionnette. reconnaît aussitôt et de bon cœur sa méprise; méprise dont il attribue, on le sait, la responsabilité à l'enchanteur Freston, qui le poursuit de sa jalousie et de sa haine et n'a trouvépour
le contrarier de meilleur moyen que de faire paraître et disparaître à ses yeux, augréde la malice de l'enchanteur, COus les
objets dont il est friand.
Cette intervention de l'enchanteur, invoquée parDonQuichotte chaque fois que celui-ci est prié de s'expliquer sur ses
visions, est de très grande importance (elle constitue même. à mon sens, le ressort secret du roman.SOlIidée génératrice) : démontrant que Don Quichotte tient en toute circonstance le visionnaire pour du visionnaire et le réel pour du réel, elle lavel'ingénieux Hidalgo de tout soupçonde folie véritable, quoi qu'il puisse dire ou faire d'insensé. En d'autres termes. Don Quichotte vit le réel sur le mode duréeletl'imaginaire sur le mode de l'imaginaire. Autant dire qu'il n'est atteint d'aucune
folie; sinon de celle, Irop ordinaire pourêtreinquiétante, qui consiste à imaginer.
Une étude attentive du texte montrerait d' ailleurs queDonQuichotte sait parfaitement faire lapartdu réel et de l'imaginaire. qu'il n'est jamais dupe de ses prétendues folies. lesquelles ne sont que des extravagances où se mêlent confusément beaucoup de comp1aisance, mais aussi, probablement, un rien de provocation. Cervantès signale d'ailleurs lui-même le fait,etde la manière la plus claire, à la lm du chapitre XLI de la seconde partie de son roman. Sancho Pança, qui a pris modèle
sur son maître. vient de divertir I·assistance. en se vantant d'un voyage dans les espaces sidéraux qu'il aurait effectué à califourchon sur un cheval fabuleux. Clavilègne. aimablement mis à sa disposition par des protecteurs narquois; Don Quichotte le prend alorsàpartet lui glisseàl'oreille: "Sancho. puisque vous voulez qu'on croie ce que vous avez vu dans
le ciel.jeveux à mon tour que vous croyiez ce quej'ai vudans
la caverne de Montésinos; je ne vous en dis pas davantage."
Aussi n'y a-t-il nul divorce entre le réel tel que le vit quotidiennementDonQuichotte et l'imaginaire tel qu'il se le
représentedeloin en loin: ce dernier n'étant autre que le réel ordinaire affeclé d'un petit coefficient d'irréalité. Clément Rosset,
Recueil de textes : A. Giordan avec lG collaboratioll de C. Agos/in; et C. Oliviéri
Hippocrate dit oui, mais Galien dit non !
Poursuivant l'oeuvre entreprise par Marx et Engels, Lénine analysa en profondeur... et généralisa J'idée que.... Il mit en évidence.... La question comme tant d'autres (sic), était alors résolue de
façon magistrale.
Evitons les idées qui assourdissent la résonance de la vérité divine... nous pouvons tous suivre avec profit l'exemple de Jésus.Christ, Hubnadk, Harua-Mazda, Bouddha, Mahomet Pour solutionner ce problème, référez-vous les yeux fermés à Freud (Confucius. Montessori,
Freinet) qui a démontré de façon définitive que ...
- Passer d'une pensée révélée où les livres "sacrés". qu'ils soient civils ou religieux. font autorité et empêchent toutes nouvelles investigationsàun savoir réfutable et élaboré progressivement;
- Pouvoir Irouver par soi-même en confrontant son imaginaire avec la réalité; - Suspendre son affmnation péremptoire, le temps de fonder un consensus.
N'est-onpaslà faceàl'undesplus géniaux changements de paradigme de l'histoire de la pensée humaine ?
Certes ce passage reste souvent fragile et chaotique. même dans la communauté scientifique. Mais n'est-{;e pas justement parce qu'il est rarement célébré ou commémoré ?
D'ailleurs l'hypothèse est·elle même médiatisée ou enseignée? Rencontrez-vous souvent une exposition, un article ou une émission qui prenne en compte cet aspect ? L'école ne continue-t-elle pas à l'enfermer dans les chemins étroits que nous
avions qualifiés. il Ya bien longtemps, d'ûHERlC ?
- Ne la canalise-t-elle toujours pas en limitant SOn expressionàl'unité: la "bonne" hypothèse qu'il s'agit de confmner ou
seulement d'illustrer. Même les recherches cognitive, didactique ou épistémologique ne s'y intéressent guère. nous n'avons rien lu de significatif au cours de la dernière décennie.
Alors profitons de Chamonix 90, pour faire un plaidoyer pour l·hypothèse. Pourquoi ne pas utiliser cetle masse critique de penseurs, de praticiens et de chercheurs pour imaginer une émission de TV ou une activité muséologiquecentrée
sur cette préoccupation? Pourrait-on envisager des environnements propices pour l'introduire rentablement aux divers niveaux scolaires? Enf"m, réfléchissons plus avant sur des méthodologies permettant de pénétrer dans ces démarches encore
secrètes d'élaboration d'idées fécondes.
Laquestion n'est pas seulement éducative ou culturelle. Il y va de la lutte contre le fanatisme à j'évolution de nos sociétés
Inventions pour la recherche didactique...
h
Mes études anthropologiques sur le structuralisme européen m'ont conduitàfaire les poches des chercheurs en didactique des sciences. J'y ai découvert un certain nombre d'objets fréquents : crayon, stylo à bille, feutre, gomme, trombone, ruban adhésif dit "scotch", Post-it. Savez-vous qui les a inventé et dans quel contexte ?
Crayon: on faisait des traces antérieurement à la craie, à l'argile ou à l'ardoise.Laproduction du crayonàpapier et son développement sont contemporains de l'exploitation de mines de graphite. La date qui semble marqué le début du crayon à papier fut la découverte des mines de Cumberland en Ecosse, en 1564.
Gomme: La gomme encore appellé "caoutchouc" au XIX siècle fut promue par un portugais, le célèbre physicien Magalhaens, qui a perfectionné par ailleurs de nombreux instruments d'astronomie. Le chimiste anglais Priestley en parle vers 1770.
Styloàbille: le principe de la bille date du XIX siècle avec le brevet de 1.-1. Loud (1888). Les problèmes de fabrication furent liés surtout la viscosité de l'encre et au fait que les divers brevets furent achetés par les marchands de stylosàplume.
Il fallut attendre 1943 pour qu'un hongrois Laszlo Biro réfugié en Argentine dépose un brevet comportant l'utilisation d'une encre à séchage rapide. Il fut adopté par la R.A.F. pour résoudre le problème des pilotes volantàhaute altitude.
Feutre: Très récent, son invention date de 1963 avec le dépôt d'un brevet sur la pointe acrilique par la marque Pente!. Reynolds commercialise maintenant un feutre ann-fraudes.
Trombone: En 1900, un norvégien lohann Waaler le fit breveter en Allemagne. Appellé trombone en France par référenceàla fonne de l'instrument de musique.
Scotch: Dick Drew, travaillait en 1925 chez la marque 3M,ilfaisait des démonstrations pour du papier abrasif chez les carrossiers qui devaient peindre les voitures en deux tons. Pour masquer,il
utilisait du journal. Maisilavait continuellement des bavures. Il chercha una solution efficace, ce fut le papier adhésif. A l'origine,ilétait seulement collant aux deux bords pour faire des économies. D'où son nom "scotch tape", rappelant l'avance légendaire des Ecossais!
Post-it: Dernier arrivé dans les laboratoires mais en très grande extension: en 1970 Spencer Sylver de la marque 3M trouva une colle qui colle sans coller tout en collant tout de même. Mais sa compagnie ne sut quoi en faire. Il faut attendre un autre chercheur du groupe, choriste qui recherchait un marque-page qui ne glisse pas et qui n'abime pas les partitions. En 1981 le Pos-il est commercialisé.
Ah oui ! les poches sont souvent fermées par une fermeture "Eclair" ! Une bouteille de Champagne pour qui connaît son origine. Réponse: 1890, Whitecombs ludson (modèle déposé en 1893) ; en 1912 le suédois Sundback améliore le produit et le popularise.
Il me reste un point que je n'ai pu encore éclaircir. Il s'agit delapinceàlinge?
Une collection complète des Actes de Chamonixàgagner si vous me faites parvenir l'information! Benoit BUNICO 3 représenté par Daniel NSUMBU·A·NLAMBU