• Aucun résultat trouvé

ARTheque - STEF - ENS Cachan | « Technologies solaires » : des documents pédagogiques en ligne issus d'une collaboration entre chercheurs et enseignants

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "ARTheque - STEF - ENS Cachan | « Technologies solaires » : des documents pédagogiques en ligne issus d'une collaboration entre chercheurs et enseignants"

Copied!
6
0
0

Texte intégral

(1)

"TECHNOLOGIES SOLAIRES": DES DOCUMENTS

PÉDAGOGIQUES EN LIGNE ISSUS

D'UNE COLLABORATION ENTRE CHERCHEURS

ET ENSEIGNANTS

Jean-François CERISIER·, Oelav ENEA··

·Centre régional de documentation pédagogique de Poitou-Charentes1GRAME - Paris 8 ··Université de Poitiers

MOTSCLÉS: COLLABORATION INTERNET T.I.C.E. ÉNERGIE SOLAIRE -ENSEIGNEMENT DES SCIENCES - TECHNOLOGIES SOLAIRES

RÉSUMÉ: On peut formuler l'hypothèse que, sous cenaines conditions qui devront être discutées, l'usage d'internet peut s'avérer favorable à la collaboration entre chercheurs et enseignants afm d'élaborer des documents pédagogiques. Une analyse de cas ponant sur deux documents traitant des technologies solaires et réalisés dans le contexte d'un site de mutualisation de ressources pédagogiques, permettra de mettre en évidence cenains enjeux, avantages et difficultés inhérentsàce type de démarche.

SUMMARY : It is possible to formulate the hypothesis that, within cenain conditions which should be discussed, the use of the internet seems to favor collaboration between teachers and scientists to produce pedagogical documents. An analysis of two cases which deal with solar technologies in a context of a pedagogical free website may show sorne of the advantages and

problems of this kind of process.

(2)

1. PROBLÉMATIQUE DE L'INTERVENTION DES CHERCHEUR.S À L'ÉCOLE

On ne saurait imaginer une acculturation scientifique des élèves du secondaire déconnectée des réalités et de l'actualité de la recherche. Différentes stratégies peuvent être imaginées qui facilitent celte ouvenure réciproque du monde de l'enseignementàcelui de la recherche. Difficile de rendre compte en quelques mots de la diversité des actions engagées sur le terrain.De laparticipation de cenains chercheurs à l'élaboration des programmes d'enseignement à leur intervention directe auprès des élèves dans les laboratoires ou les classes, toutes ces initiatives s'inscrivent au sein d'un continuum. L'engagement de chercheurs dans de tels processus n'est pas chose évidente. Inutile de rappeler ici combien de telles démarches semblent difficilesàvaloriser dans la canière d'un chercheur.Deplus, l'investissement personnel du chercheur ne suffit pasà garantirla réussite de la démarche. Une logistique doit être mise en place qui nécessite la mobilisation parfois complexe de moyens. Seules des actions structurées et une politique panenariale volontariste semblent susceptibles de succès. Pounant, il ne suffit pas de réunir ces conditions matérielles. Encore faut-il que le dialogue entre chercheurs, élèves et enseignants s'avère fructueux. Apparaissent alors les questions de choix des thèmes abordés mais aussi de niveau scientifique, de vocabulaire, de communication, d'adéquation du discours au public ciblé. Si l'on ne s'improvise pas chercheur, on ne se décrète pas davantage pédagogue. Les difficultés à résoudre se cristallisent le plus souvent là, à l'interface entre trois démarches, de trois logiques: celles de la recherche, celles de l'enseignement et celles de l'apprentissage.

2. UN PROJET COLLABORATIF DE RÉALISATION DE DOCUMENTS DIDACTISÉS

Le projet qui motive cette contribution s'attache àlaréalisation collective (chercheurs et enseignants) de deux documents didactisés faisant largement appel à des informations scientifiques assez peu vulgarisées autour du thème des technologies solaires. S'agissant de réalisations collectives, il est utile de distinguer deux modes d'organisation et de répartition du travail: la coopération et la

collaboration. Traiter de cette différence pose d'emblée un problème terminologique. L'approche commune, traduite par les définitions proposées par les principaux dictionnaires de la langue française, ne distingue pas ces deux termes, présentés comme parfaitement équivalents. En revanche, une approche plus fine de la réalité du travail collectif met en évidence d'imponantes différences que l'usage différencié de l'un ou l'autre des deux termes permet de qualifier. La difficulté lexicale persiste néanmoins en raison des choix sémantiques parfois contradictoires opérés par différentes disciplines. Par commodité, prenons en considération les références lexicales de l'ergonomie cognitive. Le travail en groupe peut consister en un panage d'une tâche en sous-tâches disnibuées entre les différents acteurs en fonction de leurs compétences, de leur disponibilité ou d'autres critères. Il s'agit alors de coopération.Lastratégie retenue peut au contraire conduire tous les membres d'un

(3)

cette approche collaborative qui pennette de dépasser lasimple juxtaposition des compétences des enseignants et des chercheurs pour parvenir à une réelle prise en compte réciproque des objectifs et des contraintes. Notre attention portera non seulement sur les documents prodllits mais également sur les conditions dans lesquelles ils ont été réalisés.Cecontexte tient en particulier beaucoup à l'usage d'internet. Non seulement internet constitue ici le véhicule naturel des documents produits et impose des contraintes techniques sur leur réalisation mais internet supporte aussi la plus grande part dela

communication de travail au sein de deux équipes dispersées dans l'espace et soumises à de fortes contraintes ternporelles. Une observation des difficultés rencontrées tout au long de l'accomplissement de ce projet nous a permis de mieux identifier la nature de certaines difficultéset

obstacles inhérents à ce type de démarche.

3. LES BIENS LIVRABLES DU PROJET 3,1 Bips, un contexte de travail pour collaborer

L'image constitue un support irremplaçable dans nombre de situations pédagogiques. Au-delà dela

fonction illustrative dans laquelle on la cantonne encore quelques fois, l'image constitue en effet un suppOrt de réflexion, un outil d'investigation, un objet-pour-penser-avec au sens énoncé par Seymour Papert.Àl'articulation de l'approche théorique et des pratiques de terrain, des recherches comme celles conduites par Gérard Mottet à l'I.N.R.P. ont mis en évidence l'intérêt de l'usage d'images à caractère scientifique dans les processus d'apprentissage. Encore faut-il disposer des images nécessaires à la conduite de ces activités pédagogiques. Le projet franco-québécois Bips (Banque d'imagesetde scénarios pédagogiques) s'attache à la mise à disposition gratuite d'images fixes. Celles-ci sont collectées selon un mode mutualiste, fournies essentiellement par des enseignants qui partagent leurs propres fonds iconographiques en autorisant tous les usages éducatifs non commerciaux de leurs images. Numérisées, elles viennent abonder une base de données en ligne (http://bips.cndp.fr)quipeutêtreinterrogéeàl'aided'unmoteurderechercheapproprié.Au-delà de cette logique de capitalisation, il s'agit aussi d'un service, au travers duquel les demandes d'images non satisfaites par la base peuvent l'être grâce aux échanges entre usagers au sein d'une liste de diffusion. Bips vise également à appOrter une aide à la conception de séquences pédagogiques organisées autour d'exploitation de collections d'images. Des documents didactisés, réalisés pour répondre aux exigences de situations d'enseignement précisesetéprouvés lors de réelles séquences pédagogiques, sont déposés sur le site. À l'instar des images, ces" scénarios pédagogiques" sont disponibles gratuitement. L'esprit du projet les destine à une appropriation par les usagers pour une adaptation au contexte final d'utilisation. Pour ce faire, le choix d'un codage html, qui s'impose aujourd'hui comme le standard de l'édition électronique, offre la souplesse requise pouropérertoutes les modifications souhaitées. Plus de 1700 images et quelques dizaines de scénarios sont aujourd 'hui disponibles (mars 99).

(4)

3.2 La prise en compte d'un environnement d'apprentissage

La réalisation des deux documents au cœur de celte communication participe pleinementdela logique du projetBips. Elle en respecte les contraintes et en partage les objectifs. Ainsi, les documents répondent tout

d'abord

à

la

conception d'un environnement pédagogique auquel ils s'intégreront Si le thème générique des technologies solaires, a été choisi par opportunité (engagement personnel d'Octav Enéa, chercheur au C.N.R.S. ayant participé à un programme de recherche sur décontamination photoélectrochimique de l'eau), les autres éléments sont déduits ou choisis en fonction de critères propresàun contexte précis: des objectifs définis en fonction d'un public dans un cadre disciplinaire, une inscription dans l'histoire d'une classe, la prise en compte des aspects technologiques (matériels nécessaires à l'exploitation des documents), approche pédagogique de l'enseignant. .. Les documents réalisés n'existent qu'au travers de cet environnement dans sa singularité. Une caractérisation de ce contexte doit donc nécessairement accompagner la démarche de conception et une description même sommaire est indispensable pour toute mise à disposition publique des objets produits.Lapublication de ces informations ne visera pas une ré-exploitation à l'identique des documents (recette) mais tentera de leur conférer une intelligibilité suffisante pour faciliter des usages recontextualisés (appropriation).

4. CONCEPTION ET RÉALISATION DES DEUX SCÉNARIOS PÉDAGOGIQUES

Àpartir d'un corpus d'informations scientifiques disponibles sur le thème des technologies solaires, nous avons décidé du développement de deux scénarios pour des classes de lycée: l'un en physique sur le thème de la "chaîne énergétique" et l'autre en géographie sur le thème de "l'énergie dans une problématique d'aménagement du territoire". La réalisation de chacun des deux scénarios a été

confiéeàune équipe de six personnes: un chercheur (Octav Enéa); un enseignant de la discipline concernée (Marc Le Mener et Karine Dupraz); trois étudiants au D.E.S.S. "Technologies audiovisuelles et informatiques pour l'éducation ", formation dispensée par l'Office audiovisuel de l'Université de Poitiers (Nathalie Abrard, Bertrand Schoendorf, Marie Dos Santos Barra, Florent Chardin, Christine Monnet et Raphaël Renaud); un coordonateur (Jean-François Cerisier). Conformément aux exigences temporelles du projet, un prototype de chacun des deux scénarios pédagogiques a été conçu et réalisé en un mois environ. La mise à l'essai des deux scénarios pédagogiques a eu lieu dans les classes des enseignants impliqués dans le projet et a donné lieuàune évaluation. Les remarques formulées à cette occasion par les enseignants eux-mêmes et par les étudiants en position d'observateurs seront prises en compte pour effectuer une série de modifications préalableàla mise en ligne définitive des documents prévue courant juin 1999. Les deux scénarios ne feront pas l'objet d'une description détaillée dans cet article. Les lecteurs intéressés pourront s'y reporter sur le site en ligne deBips(bips.cndp.fr).

(5)

S, QUELQUES OBSERVATIONS SUR LE DÉROULEMENT DU PROJET

Bien qu'apparenunent simple, un projet comme celui-ci ne se déroule pas sans anicroches. L'identification de ces points d'achoppement et leur élucidation peuvent se révéler éclairantes sur l'importance et la nature des difficultés sous-jacentes. Notre attention portera avant tout sur le rôle joué par le cadre de travail et en particulier l'usage d'internet sur les modalités du travail de l'équipe. À un premier niveau fonctionnel, il apparaît que les outils de communication utilisés ont, au moins quantitativement, modifié les échanges au sein des deux équipes. Les difficultés inhérentes àla

dispersion géographique des participants et à leurs contraintes d'emploi du temps sont partiellement effacées. La messagerie seule ne parvient pas à ce résultat. Le choix du format htrnl pour réaliser les documents joue également un rôle essentiel. En effet, les documents sont restés" visibles" tout au long de leur développement sur un site d'essai (privé).Decette façon, le travail a pu être questionné par tous, tout au long du processus. D'importantes difficultés ont été rencontrées pour initialiser le processus de conception, et ce, dans les deux équipes. Quijette les premières bases de travail ? S'agira-t-il de contenus scientifiques, de contraintes d'ordre pédagogique, de choix ergonomiques? La question implicite semble s'apparenter à un souci de légitimité du discours? Onperçoit là, la difficulté de dépasser une logique de coopération qui donne à l'objet à produire un statut d'objet-frontière au sens évoqué par le sociologue de l'innovation Panice Flichy (reprenant ce concept de Susan Leigh Star, Professeur à l'université de l'Illinois), c'est-à-dire un objet dont la définition est radicalement différente selon les points de vue. Le chercheur y voit les contenus scientifiques, le pédagogue l'adéquation à sa démarche et les concepteurs médiatiques son architecture. S'affranchir de cette limite s'avère complexe d'autant que les frontières de cet objet délimitent autant de territoires qu'il faudra bien parveniràpartager. Au terme du projet, des entretiens avec les différents partenaires montre que malgré des à-coups, des flottements voire des frictions, le travail collectif s'est peuàpeu organisé selon une logique coopérative. Au-delà des aspects fonctionnels cités plus haut, on peut relever d'autres facteurs. Notons en préambule l'intentionnalité. Le projet faisait en effet explicitement référence à la dimension collaborative du travail. Soulignons la qualité et l'engagement de tous les participants dans ce processus motivant mais aussi inconfortable et très exigeant. Observons le rôle dévolu au coordonnateur qui, de fait du sa relative" extra-territorialité" se trouve dans une situation favorable pour susciter les échanges et en amplifierlaportée. Remarquons l'influence du choix dela

tâche et de sa formulation. La focalisation sur la conception des scénarios pédagogiques et non seulement sur celle des documents offre ce nécessaire décentrement qui implique de facto chacun des acteurs sur le terrain des autres. Attardons-nous enfin sur l'inscription d'internet dans l'imaginaire social et en particulier dans celui des partenaires de ce projet. Internet y est globalement perçu comme une nouveauté, voire une innovation dont le principal caractère fondateur tient justement à des valeurs d'échange et de partage. Rien d'étonnant alors que son usage induise ou tout du moins favorise des comportements collaboratifs, transposant des éléments de l'imaginaire social, voire du mythe internet en un cadre bien tangible.

(6)

6. ÉLÉMENTS DE CONCLUSION

L'évaluation de ce projet porte nécessairement en preoùer lieu sur les objets produits envisagés comme des indicateurs tangibles. Les deux documents existent. Ils ont été validés et seront en ligne dès juin 1999 à la disposition gratuite de la communauté éducative. Des remarques formulées par des observateurs extérieurs à l'équipe montrent que l'usage de ces documents peut être élargi au-delà du public formellement ciblé, en particulier dans une perspective de vulgarisation scientifique. Le processus qui a conduit à cette production est, quant à lui, globalement conforme à nos intentions initiales. Une réelle collaboration entre les différents acteurs et notamment chercheursetenseignants est possible. On note toutefois la grande sensibilité de ce processus au contexte de travail. Observons en troisième lieu que le bénéfice de ce projet ne doit pas être réduit aux productions résultantes. En effet, tous les acteurs ont également fait partd'un enrichissement personnel appréciable lié à leurs incursions réciproques dans des terrains disciplinaires et professionnels nouveaux.

Tefnùnons enfin par une double invitation. Invitation à exploiter les ressources de Bips (http://bips.cndp.fr).Invitationencore,mais à vous engager avec nous dans de nouvelles réalisations de scénarios pédagogiques.

Références

Documents relatifs

Dans une population de malades à risque cardiaque adressés pour une intervention de chirurgie artérielle, un taux d’hématocrite inférieur à 28 % (correspondant à un

• Elargir les domaines de spécialisations : les infirmières en pratique avancée ont besoin de recevoir une formation plus générale, parce que si elles sont trop spécialisées,

ANNEXE 6.c : Exemple de feuille de prescription postinterventionnelle informatisée (à partir d’une bibliothèque de modèles créés par les prescripteurs).. Groupe de travail SFAR

Tout pneumothorax traumatique documenté radiologiquement doit être drainé chez le patient ventilé.. ATLS : tout pneumothorax traumatique doit

ont développé tout un programme de préparation (Programme « ADVANCE ») pour les parents et les enfants en donnant un rôle central et actif aux parents, permettant ainsi

La réanimation hémostatique repose sur 3 principes majeurs : i) choix des bons objectifs de pression artérielle avant le contrôle de la source hémorragique, avec, pour

Les infirmiers anesthésistes diplômés d’état (IADE) vous écrivent pour vous exprimer leur profonde indignation au regard du dispositif policier surréaliste mis

Ce dossier a pour objet l’analyse comparative et heuristique des études sur le journalisme et la perméabilité des recherches dans le domaine des sciences humaines et sociales