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Le traitement des francismes dans les dictionnaires usuels québécois : du Dictionnaire québécois d'aujourd'hui (1992) au Dictionnaire de la langue française : le français vu du Québec (2009)

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Texte intégral

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Fa c u l t é d e s l e t t r e s e t s c i e n c e s h u m a i n e s Université de Sherbrooke

LE TRAITEM ENT DES FRANC1SMES DANS LES DICTIO NNAIRES USUELS QUÉBÉCOIS : DU

DICTIONNAIRE QUÉBÉCOIS D'A UJOURD ’HUI ( 1992)

AU DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE. LE FRANÇAIS VU DU QUÉBEC (2009)

par

SERGE D ’AM ICO

Bachelier ès arts (B.A. Études françaises) Université de Montréal

Mémoire présenté pour l’ obtention de la maîtrise en études françaises (incluant un cheminement en linguistique)

Sherbrooke Janvier 2013

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1+1

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Le traitement des francismes dans les dictionnaires usuels québécois : du Dictionnaire québécois d'aujourd’hui (1992)

au Dictionnaire de la langue française. Le Français vu du Québec (2009)

SERGE D ’ AM IC O

Le ju ry responsable de l ’évaluation de cè mémoire est composé des personnes suivantes :

Monsieur Louis Mercier, directeur de recherche

(Département des lettres et communications, Faculté des lettres et sciences humaines)

Madame Fouzia Benzakour, examinatrice

(Département des lettres et communications, Faculté des lettres et sciences humaines)

Monsieur Wim Remysen, examinateur

(4)
(5)

Introduite dans le paysage lexicographique québécois il y a une vin gta ine d ’ années comme

élément de caractérisation diatopique des usages, la notio n de francism e a notam ment fa it l ’ objet

de critiques sévères à la suite de son application dans le D ictionnaire du fra n ça is Plus (DFP, 1988) et le Dictionnaire québécois d 'a u jo u rd ’hui (D Q A , 1992 et 1993). En dépit de ces critiques, cette notion a de nouveau été exploitée dans le dictionnaire électronique du français en usage au

Québec mis en ligne en 2009 (Dictionnaire de la langue française. Le fra n ça is vu du Québec,

FVQ). Notre m émoire vient s’ inscrire en continuité des études qui ont abordé la notion de

francisme dans une perspective m éthodologique; ses deux o b jectifs tiennent compte des deux

principales critiques form ulées quant à l ’ e xp lo ita tio n lexicographique de cette notion.

Nous nous sommes donné comme prem ier o b je c tif de préciser dans quelle mesure le traitement

des em plois étroitement associés à la France dans le F V Q se rapproche ou d iffè re du traitement

précédemment proposé par le D Q A ; notre comparaison porte sur les em plois répertoriés à la

lettre C. Notre étude m ontre entre autres que, contrairem ent au D Q A , le F V Q s’est efforcé

d ’ adopter un type de présentation distinct pour les particularism es référentiels, de façon à ne pas

les confondre avec les particularism es de type géolinguistique.

Comme deuxième o b je ctif, nous avons voulu, à la lum ière de l ’ expérience du FV Q , revenir sur l ’u tilisatio n de la notion de francism e comme élément de caractérisation diatopique des usages. A

partir de cas précis relevés à la suite de notre étude com parative et notam m ent à partir de cas de

traitements divergents, nous avons essayé de déterm iner dans quelle mesure l ’ observation des

grands corpus textuels exploités par le F V Q venait ou non c o n firm e r la pertinence de son exploitation lexicographique et encadrer son application de façon relativem ent objective. Notre

étude montre q u ’ à quelques exceptions près, le marquage g éo linguistique du F V Q est confirm é

par l ’observation des usages québécois et français enregistrés dans la banque m édiatique Eurêka.

Par ailleurs, nos analyses ont montré que si l ’ e xp lo ita tio n lexicographique de la notion de

francism e doit faire in terven ir des considérations quantitatives, elle peut aussi, dans une certaine mesure, tire r p ro fit de considérations qualitatives. Si la plus fa ible fréquence d ’ un em ploi dans le sous-corpus québécois peut être un indicateur im portant de son statut de francism e, ce statut peut

être confirm é ou in firm é par la prise en compte de l ’ existence ou non d ’ autre(s) ressource(s)

(6)

R E M E R C IE M E N T S

J’ aimerais exprim er ma plus vive reconnaissance et ma profonde gratitude aux personnes

suivantes qui, chacune à leur manière, m ’ ont apporté leur aide, leur patience et leurs conseils.

Grâce à leur jugem ent réfléchi, avisé, croyant souvent davantage en m oi que m oi-m êm e, elles ont

été d ’ une influence décisive, modèle légué en partage.

M ’ ayant fréquenté' au quotidien, leur sourire attentionné, leur v is io n et leur enseignement si

généreux ont permis au jeune homme qui questionnait le plus in s tru it d ’ approcher la vérité d ’ un

accomplissement.

Je les assure de ma reconnaissance et remercie ces pédagogues si pleins de sollicitude.

M erci in fin im e n t à : Louis M ercier Hélène Cajolet-Laganière Jean-Claude Corbeil É m ilie Toussaint Pierre Picard Suzanne D ’ A m ico

(7)

INTRODUCTION... 1

CHAPITRE 1 PRÉSENTATION DE LA RECHERCHE... 3

1.1 ÉTAT DE LA QUESTION... 3

1.1.1 PRÉSENTATION DES SOURCES DE RÉFÉRENCE EXPLOITÉES... 3

1 .1 .2 MISE EN PLACE DE LA NOTION DE FRANCISME... .'... 3

1.1 .3 PREMIÈRES APPLICATIONS LEXICOGRAPHIQUES... 4

1.1.3.1 CADRE, APPROCHE LEXICOGRAPHIQUE...-... 4

1 .1 .3 .2 DÉLIMITATION DE LA NOTION, CONDITIONS D’APPLICATION DANS CE CADRE... 6

1.1.4 CRITIQUES RELATIVES À CES PREMIÈRES APPLICATIONS... 7

1.1.4.1 QUANT À LA PERTINENCE DE LA NOTION... 7

1.1 .4 .2 QUANT À SES CONDITIONS D'APPLICATION... 7

1.2. PROBLÉMATIQUE... 8

1.2.1 ASPECT IDÉOLOGIQUE... 8

1.2.2 ASPECT MÉTHODOLOGIQUE... 8

1.3. CADRE DE RECHERCHE... 9

1.3.1 OPPOSITION DIATOPIQUE : FRANCISME < = > QUÉBÉCISME... 9

1.3.2 RESTRICTION D’EMPLOI DE LA MARQUE DIATOPIQUE ET DIVERSIFICATION DES INDICATEURS DE VARIATION... 12

1.3 .3 MÉTHODOLOGIE D’APPLICATION BASÉE SUR UN CORPUS... 12

1.4. Ob j e c t if se tm é t h o d o l o g ie ’...13

1.4.1 RAPPEL DES OBJECTIFS... : ... 13

1.4 .2 APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE... 13

1.4.2.1. COMPARAISON DU TRAITEMENT DES « FRANCISMES » DANS LE DQA ET LE F V Q ... 13

1.4.2.2. Co r p u s d e « f r a n c is m e s » ... 13

1.4.2.2.1 INVENTAIRE DES « FRANCISMES » DU DQA...:... '... 13

1 .4 .2 .3 CONSTITUTION DU SOUS-ENSEMBLE À L’ÉTUDE (LETTRE CDU D Q A )... 14

1.4.2.3.1 PARAMÈTRES DE COMPARAISON DQA => F V Q ... 15

1.4 .3 CORPUS TEXTUELS DE RÉFÉRENCE... 15

1.4.4 EXPLOITATION DES CORPUS TEXTUELS... 16

1.4.4.1 LA FRÉQUENCE DES EMPLOIS ÉTUDIÉS... 16

1 .4 .4 .2 LA VALEUR DE REPRÉSENTATIVITÉ DE L’USAGE QUÉBÉCOIS DANS LE SOUS-CORPUS DES PÉRIODIQUES QUÉBÉCOIS... 16

Chapitre 2 lesemplois delalettrecquisont explicitem entassoc iésàla Fr a n c edans ledqa ET/OU DANS LE FVQ : PREMIER BILAN COMPARATIF... 18

2.1 DU DQA AU FVQ : COMPARAISON FORMELLE DES TRAITEMENTS... 19

C-1 « FRANCISMES » DU DQA RÉPERTORIÉS DANS LE FVQ AVEC LA MARQUE GÉOLINGUISTIQUE UF (6 3 EMPLOIS):... 19

C-1A AVEC LA MARQUE UF SEULEMENT (6 2 EMPLOIS) ... 19

C-1 B AVEC LA MARQUE UF ET UNE REMARQUE POSTDÉFINITIONNELLE (1 EMPLOI)... 20

C -2 « FRANCISMES » DU DQA RÉPERTORIÉS DANS LE FVQ SANS LA MARQUE UF, MAIS EXPLICITEMENT ASSOCIÉS AU CONTEXTE RÉFÉRENTIEL OU CULTUREL HEXAGONAL (2 6 EMPLOIS)... 2 0 C-2A AVEC UN INDICATEUR DE CONTEXTUALISATION STRICTEMENT GÉOGRAPHIQUE ( 1 6 EMPLOIS)... 20

C-2B AVEC UN INDICATEUR DE CONTEXTUALISATION GÉOCHRONOLOGIQUE (6 EMPLOIS)... 20

C-2C AVEC UN INDICATEUR DE CONTEXTUALISATION GÉOTHÉMATIQUE (4 EMPLOIS)... 21

C -3 « FRANCISMES » DU DQA RÉPERTORIÉS DANS LE FVQ SANS LA MARQUE UF ET SANS ASSOCIATION EXPLICITE AU CONTEXTE RÉFÉRENTIEL OU CULTUREL HEXAGONAL (71 EMPLOIS)... 21

(8)

C-3B SANS MARQUE UF NI AUCUN AUTRE INDICATEUR EXPLICITE MAIS AVEC REMARQUE POSTDÉFINITIONNELLE

(4 EMPLOIS)... 21

C -4 « FRANCISMES » DU DQA NON RÉPERTORIÉS DANS LE FVQ (3 3 EM PLOIS)... 2 2 2.2 LES SILENCES DU DQA MIS EN ÉVIDENCE PAR LE FVQ... 22

C -5 EMPLOIS EXPLICITEMENT ASSOCIÉS À LA FRANCE (USAGE OU CONTEXTE) DANS LE FVQ, MAIS NON IDENTIFIÉS COMME « FRANCISMES » DANS LE DQA (41 EM PLO IS)... 2 2 C-5A AVEC LA MARQUE UF (3 2 EMPLOIS)... 2 2 C -5B AVEC UN INDICATEUR CONTEXTUEL (7 EMPLOIS)... 2 3 C-5C AVEC UNE REMARQUE QUI PRÉCISE L'AIRE D’EMPLOI (2 EMPLOIS)... 2 3 C -6 EMPLOIS EXPLICITEMENT ASSOCIÉS À LA FRANCE (USAGE OU CONTEXTE) DANS LE FVQ, MAIS NON RÉPERTORIÉS DANS LE DQA (211 EMPLO IS) ... . . . . 2 3 C-6A AVEC LA MARQUE UF (1 5 4 EMPLOIS)... 23

C-6B AVEC UNE PRÉCISION LINGUISTIQUE EN REMARQUE (9 EM PLOIS)... !... 24

C-6C INDICATION CONTEXTUELLE STRICTEMENT GÉOGRAPHIQUE (2 5 EMPLOIS)... 24

C-6D INDICATION CONTEXTUELLE GÉOCHRONOLOGIQUE (1 6 EM PLO IS)... 24

C-6E INDICATION CONTEXTUELLE GÉOTHÉMATIQUE (7 EMPLOIS)... . 24

2.3 DU DQA AU FVQ : CONVERGENCE ET DIVERGENCE DES TRAITEMENTS... 24

2.3.1 BILAN GÉNÉRAL QUANT AU CONTENU DU DQA (LETTRE C )... 25

2 .3 .2 BILAN GÉNÉRAL QUANT AU CONTENU DU FVQ (LETTRE C ) ...: ... 2 5 2.3 .2 .1 EMPLOIS DU FVQ PRÉCÉDÉS DE LA MARQUE UF... 26

2 .3 .2 .2 EMPLOIS DU FVQ IDENTIFIÉS PAR UN INDICATEUR AUTRE QUE U F ... 27

2 .3 .3 BILAN GÉNÉRAL SUR LES EMPLOIS PARTAGÉS PAR LES DEUX DICTIONNAIRES (LETTRE C )... 27

2.4 ANALYSE PLUS APPROFONDIE DES DIFFÉRENCES DE TRAITEMENT OBSERVÉES... 28

Chapitre 3 lesemploisassociésaucontexteréférentielh e x a g o n a l... !. 29

3.1 LOCALISATION ET PRÉSENTATION FORMELLE DES INDICATEURS CONTEXTUELS :... 2 9 3.2 EMPLOIS FAISANT L'OBJET D'UNE CONTEXTUALISATION STRICTEMENT GÉOGRAPHIQUE... 31

3.2.1 LA CONTEXTUALISATION PRÉCÈDE LA DÉFINITION... 31

3 .2 .2 LA CONTEXTUALISATION EST INTÉGRÉE DANS LE CORPS DE LA DÉFINITION... 36

3 .3 EMPLOIS FAISANT L’OBJET D’UNE CONTEXTUALISATION GÉOCHRONOLOGIQUE... 38

3.3.1 EMPLOIS INTRODUITS PAR L’ INDICATEUR (HIST. DE FRAN C E)... 38

3 .3 .2 AUTRES EMPLOIS SUSCEPTIBLES D'ÊTRE INTRODUITS PAR L’INDICATEUR (HIST. DE FRAN C E) ,... 41

3.4 EMPLOIS FAISANT L’OBJET D'UNE CONTEXTUALISATION GÉOTHÉMATIQUE -... 41

3.4.1 EMPLOIS EXPLICITEMENT ASSOCIÉS AU DOMAINE DE L'ENSEIGNEMENT EN FRANCE... 4 2 3 .4 .2 EMPLOIS EXPLICITEMENT ASSOCIÉS AU DOMAINE DE LA CUISINE FRANÇAISE... 4 3 3 .4 .3 EMPLOIS EXPLICITEMENT ASSOCIÉS AU DOMAINE DU DROIT FRANÇAIS... 4 6 3.5 CONCLUSION... ;... 4 8 3.5.1 À PROPOS DE LA LOCALISATION ET DE LA PRÉSENTATION FORMELLE DES INDICATEURS... 4 8 3 .5 .2 À PROPOS DE L'IDENTIFICATION DES PARTICULARISMES RÉFÉRENTIELS ASSOCIÉS À LA FRANCE... 4 8 3 .5 .3 À PROPOS DES DIVERS TYPES D'INDICATEURS EXPLOITÉS... 4 9 3 .5 .4 À PROPOS DE LA LOCALISATION ET DE LA PRÉSENTATION FORMELLE DES INDICATEURS... 51

Chapitre 4 lesemploisc aractéristiquesde lava r iétéhexag on aledef r a n ç a is... 53

4.1 SOUS-CORPUS D'EMPLOIS CONCERNÉS... 5 3 4 .2 CRITÈRES DE SÉLECTION... 54

4.2.1 PRÉCISIONS SUR LE MODE DE PRÉSENTATION... 55

4 .3 EXAMEN DU PREMIER SOUS-ENSEMBLE : LES EMPLOIS MARQUÉS COMME « FRANCISMES » DANS LE DQA ET QUE LE FVQ RÉPERTORIE AVEC LA MARQUE GÉOLINGUISTIQUE U F :... 56

(9)

4 3 .2 .2 VITALITÉ RELATIVE DES EMPLOIS DU 1er SOUS-ENSEMBLE AU REGARD DE LEURS SYNONYMES... 6 6 4 .3 .3 REMARQUES RELATIVES AU MARQUAGE GÉOLINGUISTIQUE DE CERTAINS DES EMPLOIS NON RETENUS

DU PREMIER SOUS-ENSEMBLE... 7 0 4.4 Ex a m e n d us e c o n ds o u s-e n s e m b l e : l e se m p l o isn o n m a r q u é sc o m m e « f r a n c is m e s » d a n sl e D Q A , m a isq u e

LE F V Q RÉPERTORIE AVEC LA MARQUE GÉOLINGUISTIQUE U F ... ;... 7 0

4.4.1 FRÉQUENCE D’ATTESTATION RELATIVE DES SEPT EMPLOIS RETENUS DU SECOND SOUS-ENSEMBLE... 74

4 .4 .2 VITALITÉ RELATIVE DES SEPT EMPLOIS RETENUS DU 2E SOUS-ENSEMB.LE AU REGARD DE LEURS SYNONYMES 7 5 4 .5 CONCLUSION... 8 0 Ch a p it r e 5 l e s e m p l o isq u el e f v q n’a s s o c ie p l u s e x p l ic it e m e n tà l a Fr a n c e...82

5.1 EXAMEN DU SOUS-ENSEMBLE DES FRANCISMES DU DQA QUE LE FVQ N’ASSOCIE PAS À LA FRANCE (CATÉGORIE C - 3 ) ... 8 2 5.1.1 FRÉQUENCE D’ATTESTATION RELATIVE DES 2 3 EMPLOIS RETENUS DU SOUS-ENSEMBLE C - 3 ... 91

. 5 .1 .2 EXAMEN APPROFONDI DE LA NATURE DES EMPLOIS RETENUS DU SOUS-ENSEMBLE C - 3 ... 91

5.1 .2 .1 MOTS DONT LES RÉFÉRENTS SONT DAVANTAGE PRÉSENTS OU CONNUS EN EUROPE QU'AU QUÉBEC (SANS ÉQUIVALENTS SYNONYMIQUES EN FRANÇAIS)... 91

5 .1 .2 .2 MOTS DONT LES RÉFÉRENTS N'ENTRETIENNENT PAS DE LIEN PRIVILÉGIÉ AVEC LE CONTEXTE FRANÇAIS OU EUROPÉEN... t... 93

5 .1 .2 .2 .1 CAS PARTICULIER DE CROQUEMITAINE... 9 3 5 .1 .2 .2 .2 TERMES TECHNIQUES SANS'VÉRITABLES ÉQUIVALENTS SYNONYMIQUES EN FRANÇAIS... 9 5 5 .1 .2 .2 .3 EMPLOIS CLAIREMENT CONCURRENCÉS PAR DES SYNONYMES DANS L’ USAGE QUÉBÉCOIS... 97

5 .1 .2 .2 .4 LE CAS PARTICULIER DES MOTS AMBIGUS CERF ET CHARDONNERET... 104

5 .1 .2 .2 .5 LE CAS DE L’EXPRESSION FIGURÉE AVOIR L'ÂME CHEVILLÉE AU CO RPS... 106

5.2 CONCLUSION... .•...107

Co n c l u s io n BILAN COMPARATIF GÉNÉRAL EN FONCTION DES ASPECTS FORMELS DU TRAITEMENT...1 1 0 À PROPOS DE L’EXPLOITATION PAR LE F V Q DE DIVERS INDICATEURS DE CONTEXTUALISATION...'...111

À PROPOS DE L’EXPLOITATION LEXICOGRAPHIQUE DE LA NOTION DE FRANCISME... 112

À PROPOS DE LA NON REPRISE DANS LE F V Q DE CERTAINS MARQUAGES DU D Q A ...113

Bib l i o g r a p h i e... 116 An n e x e s... 12 0

(10)

Li s t e d e s f i g u r e s, t a b l e a u x e t a n n e x e s

Fig u r e 1.1 a p p r o c h e d e s c r ip t iv e e tm a r q u a g e d ia t o p iq u ed a n sl e sd ic t io n n a ir e s g é n é r a u x

QUÉBÉCOIS DEPUIS BÉLISLE (1 9 5 7 )... 5 FIGURE 1.2 BULLE EXPLICATIVE DE LA MARQUE GÉOLINGUISTIQUE UQ(DANS LE F V Q )... 10 F ig u r e 1.3 b u l l e e x p lic a t iv e de l a m a r q u e g é o l in g u i s t i q u e u f ( d a n s l e f v q ) ... 11 FIGURE 2.1 : BILAN GÉNÉRAL QUANT AU CONTENU DU DQA (LETTRE C ) ... 2 5 F ig u r e 2 .2 : e m p lo is d u f v q p r é c é d é s d e l a m a r q u e u f ( l e t t r e c ) ... 2 6 Fig u r e 2 .3 : e m p l o isd u f v q id e n t if ié sp a r d’a u t r e sin d ic a t e u r s (l e t t r e c) ... 27 Fig u r e 3.1 : In d ic a t e u r sg é o h i s t o r iq u e s ... ,.. 4 0 Fig u r e 3 .2 : In d ic a t e u r sg é o t h é m a t iq u e sa s s o c ié s a u d o m a in e d el'e n s e i g n e m e n t... . . 4 3 Fig u r e 3.3 : In d ic a t e u r sg é o t h é m a t iq u e sa s s o c ié s a ud o m a in e c u l i n a i r e ... 4 6 Fig u r e 3.4 : In d ic a t e u r sg é o t h é m a t iq u e sa s s o c ié sa u d o m a in e d u d r o it... 4 7 * * ★ T a b le a u 3 . 1 : e m p lo is p r é c é d é s d e l ' i n d i c a t e u r c o n t e x t u e l e n Fr a n c e d a n s l e f v q

ET DE LA PARENTHÈSE (FRANCE) DANS LE DQA... 31 T a b le a u 3.2 : e m p lo is p r é c é d é s d e l ’in d ic a t e u r c o n t e x t u e l e n Fr a n c e d a n s l e f v q e t s a n s l a

PARENTHÈSE (FRANCE) DANS LE D Q A ... 3 3 T a b le a u 3.3 : e m p lo is p r é c é d é s d e l ’in d ic a t e u r c o n t e x t u e l e n Fr a n c e d a n s l e f v q

q u is o n ta b s e n t sd u d q a... 34 T a b le a u 3.4 : e m p lo is d u f v q d o n t l a d é f i n i t i o n c o m p o r t e u n é lé m e n t d e c o n t e x t u a l i s a t i o n

RAPPELANT L'ORIGINE DES RÉFÉRENTS... 3 6 Ta b l e a u 3.5 : e m p l o isd u f v qd o n t l ad é f in it io nc o m p o r t e u n é l é m e n t d ec o n t e x t u a l is a t io n p r é c is a n t

L’AIRE D’HABITAT DES ESPÈCES DÉCRITES... 37 Ta b l e a u 3.6 : t r a it e m e n td ec o n s c r ip t io n d a n s l ed q a e tlef v q... 3 8 Ta b l e a u 3.7 : e m p l o is d uf v qd o n t l ad é f in it io n n’e s tc o n t e x t u a l is é e q u ep a r l'e m p l o id el'in d ic a t e u r

(HIST. DE FRANCE) ET SEULEMENT PAR CELUI-CI... 3 9 Ta b l e a u 3.8 : e m p l o isd uf v qd o n t l ad é f in it io n, in t r o d u it e p a rl’in d ic a t e u r (h is t. d e Fr a n c e),

COMPORTE EN OUTRE UNE PRÉCISION GÉOCHRONOLOGIQUE... 3 9 Ta b l e a u 3 .9 : e m p l o isd uf v q c o n t e x t u a l is é s g é o c h r o n o l o g iq u e m e n t,

MAIS SANS L’ INDICATEUR HIST. DE FRANCE... 41 Ta b l e a u 3 .1 0 : e m p l o isd u f v qc o m p o r t a n tl’in d ic a t e u rg é o t h é m a t iq u e

(DANS LE SYSTÈME D’ÉDUCATION FRANÇAIS)... 4 2 Ta b l e a u 3.11 : e m p l o isd u f v qc o m p o r t a n tl’in d ic a t e u rg é o t h é m a t iq u e (d a n s l ac u is in e f r a n ç a is e) ... 4 3 TABLEAU 3.12 : EMPLOIS DU FVQ COMPORTANT L'INDICATEUR GÉOTHÉMATIQUE (COUPE FRANÇAISE)... 4 4 Ta b l e a u 3 .1 3 : e m p l o is d u f v qa s s o c ié sa u d r o itf r a n ç a is... 4 7 Ta b l e a u 4.1 l is t ed e s e m p l o isr e t e n u s (4 ) e té c a r t é s (5 9 ) d u p r e m ie rs o u s-e n s e m b l e [DQA (FRANCE) / FVQ {U F )]... 56 Ta b l e a u 4 .2 f r é q u e n c e d'a t t e s t a t io nr e l a t iv ed e se m p l o is d u 1ER s o u s-e n s e m b l e... 62 Ta b l e a u 4 .3 v it a l it é r e l a t iv e d e se m p l o isd u 1ers o u s-e n s e m b l ea u r e g a r d d el e u r s s y n o n y m e s... 67 T a b le a u 4 .4 f r é q u e n c e r e l a t i v e d e c o r d eàs a u t e r e t c o r d eà d a n s e r... 6 9 Ta b l e a u 4 .5 : l is t ed e s e m p l o isr e t e n u s (7 ) e t é c a r t é s (2 5 ) d u s e c o n d s o u s-e n s e m b l e [d q a (s a n s IDENTIFICATION) / FVQ (U F )]..., ... 71 Ta b l e a u 4 .6 f r é q u e n c e d'a t t e s t a t io nr e l a t iv ed e ss e p t e m p l o isr e t e n u s d u 2es o u s-e n s e m b l e... 74 r

(11)

-T a b le a u 4 .8 : v i t a l i t é r e l a t i v e de c a m p in g-c a r e t d e c o l in a u r e g a r d d e l e u r s s y n o n y m e s ... 7 6 T a b le a u 4 .9 : v i t a l i t é r e l a t i v e de c h a n g ec o m p l e t a u r e g a r d d e s e s s y n o n y m e s ... 7 8 T a b le a u 4 .1 0 : v i t a l i t é r e l a t i v e d e c h e m is e r ie a u r e g a r d d e s e s s y n o n y m e s ... 7 9 Ta b l e a u 5.1 : l is t ed e s e m p l o isr e t e n u s (2 3 ) e té c a r t é s (4 8 ) d us o u s-e n s e m b l e C - 3 ... 8 3 Ta b l e a u 5.2 : f r é q u e n c e d’a t t e s t a t io n r e l a t iv ed e s 2 3 e m p l o is d us o u s-e n s e m b l e C - 3 ... 9 0 ★ * * An n e x e 1 : « f r a n c is m e s » d ud q aa v e c l am a r q u eg é o l in g u is t iq u e u fd a n sl ef v q (63 e m p l o is) ... 1 2 0 A n n e x e 2 : « f r a n c is m e s » d u d q a r é p e r t o r i é s d a n s - le f v q s a n s l a m a r q u e u f, m ais e x p lic it e m e n t

ASSOCIÉS AU CONTEXTE RÉFÉRENTIEL OU CULTUREL HEXAGONAL (2 6 EMPLOIS)... 1 2 6 A n n e x e 3 : « f r a n c is m e s » d u d q a r é p e r t o r i é s d a n s l e f v q s a n s l a m a r q u e u f n i a u c u n e a s s o c ia t io n

EXPLICITE AU CONTEXTE RÉFÉRENTIEL OU CULTUREL HEXAGONAL (71 EMPLOIS)...'...1 2 9 An n e x e 4 : « f r a n c is m e s » d u d q a n o nr é p e r t o r ié s d a n sl e f v q (3 3 e m p l o is) ... 136 An n e x e 5 : e m p l o is e x p l ic it e m e n ta s s o c ié sà l a Fr a n c e (u s a g eo uc o n t e x t e) d a n sl ef v q, m a isn o n

IDENTIFIÉS COMME « FRANCISMES » DANS LE DQA (41 EMPLOIS)... 1 3 8 An n e x e 6 : e m p l o is e x p l ic it e m e n ta s s o c ié s àl a Fr a n c e (u s a g e o u c o n t e x t e) d a n sl e f v q,

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(13)

Introduction

Introduite dans le paysage lexicographique québécois il y a une vin g ta in e d ’ années comme

élément de caractérisation diatopique des usages, la notion de francism e a suscité diverses réactions. Elle a notamment fa it l ’ objet de critiques très sévères à la suite de son application dans

le Dictionnaire du fra n ça is Plus (DFP, 1988) et le D ictionnaire québécois d ’a u jo u rd ’hui (D Q A . 1992 et 1993). En dépit de ces critiques, la notion de francism e est de nouveau exploitée dans le

dictionnaire électronique du français en usage au Québec m is en lig n e (D ictionnaire de la langue française. Le frança is vu du Q uébec; F V Q , 2009), mais pas nécessairement de la même façon ni

sur les mêmes bases. C ’ est ce que nous nous proposons de m ettre en lu m ière dans notre travail.

Notre mémoire vient s’ inscrire en continuité des études qui ont abordé la notion de francisme

dans une perspective m éthodologique. Nous voulons quant à nous répondre à deux objectifs principaux. En prem ier lieu, nous voulons é tablir dans quelle mesure le traitem ent des emplois

étroitement associés à la France dans le F V Q se rapproche ou d iffè re du traitem ent proposé par le

D Q A , en 1992. A in s i, nous procédons d ’ abord à une com paraison de ces traitements, selon une

typologie établie conform ém ent à la p o litiq u e éditoriale de ces deux dictionnaires.

En deuxième lieu, nous voulons, à la lum ière de l ’ expérience du F V Q , re ve n ir sur l ’ u tilisatio n de

la notion de francisme comme élément de caractérisation diatopique des usages. A partir de cas

précis relevés à la suite de notre étude com parative du traitem ent des francism es dans le D Q A et le FV Q , notamment à p a rtir de cas de traitements divergents, nous voulons v o ir dans quelle

mesure l ’observation des grands corpus textuels exploités par le F V Q vient co n firm e r la

pertinence de son explo ita tio n lexicographique et encadrer son ap p lica tio n de façon relativem ent

objective.

Dans le prem ier chapitre du m émoire, nous présentons les bases de notre recherche : état de la

question, problématique, cadre m éthodologique et corpus d ’ analyse.

Le deuxième chapitre est consacré au bilan général de la com paraison du traitem ent réservé par le

D Q A et le F V Q à l ’ ensemble des em plois étroitem ent associés à la France dans notre corpus

d ’analyse, et cela en fo n ctio n de la typolo gie établie conform ém ent à la p o litiq u e éditoriale de ces

(14)

2

Dans le troisièm e chapitre, nous nous intéressons aux em plois q u i, d ’ un p o in t de vue québécois, sont perçus comme assez étroitem ent associés à la France, com me contexte référentiel, et qui,

selon la p o litiq ue éditoriale du FV Q , n ’ entrent pas dans la catégorie des particularism es

linguistiques relevant de la variété hexagonale de français. Cette deuxièm e catégorie est étudiée

au chapitre suivant. Le dernier chapitre est consacré aux em plo is que le D Q A avait identifiés

comme francismes et que le F V Q n ’ associe plus à la France.

A u quatrième et cinquième chapitres, nous tentons de dém ontrer com m ent et dans quelle mesure

l ’exploitation de banques de données textuelles peut contribuer à donner une assise plus objective à l 'e x p lic ita tio n du statut de francism e comme particularism e de la variété hexagonale de

français.

E nfin, en conclusion, nous présenterons un bilan synthétique de nos comparaisons globales et de

(15)

A fin de d é lim ite r plus précisément l ’ objet de notre étude, nous procéderons dans ce prem ier

chapitre à un b re f état de la question concernant la notion de francism e et son. application dans la

production lexicographique québécoise; nous présenterons par la suite la problém atique qui

ressort de cet état de la question, notre cadre de recherche ainsi que nos objectifs et notre

méthodologie.

1.1 État de la question

1.1.1 Présentation des sources de référence exploitées

La recension des textes qui abordent la notion de francism e nous amène à répartir ceux-ci en trois

catégories principales :

• le texte qui aborde la notion d ’ un seul point de vue théorique (Hausmann, 1986 : 7);

• les introductions des dictionnaires québécois qui ont eu recours à cette notion dans leur

pratique lexicographique (Poirier, 1988 : x m -x ix ; Boulanger, 1992 : ix - x x v n ) ;

• les textes critiques qui, partant de l ’ expérience du DFP et surtout du D Q A , commentent

cette notion et l ’ application qui en a été faite.

1.1.2 Mise en place de la notion de francism e

À la suite de nos recherches bibliographiques et à l ’ instar de Claude V e rreau lt (1996 : 199) et de

André T hibau lt (2012 : 307), nous avons constaté que la notion de francism e a été introduite par

le métalexicographe Franz Josef Hausmann lors d ’ un colloque consacré à la lexicographie

québécoise qui s’ est tenu à Québec en 1986. Dans sa con trib u tio n , l ’ auteur élabore une typologie

des divers modèles de dictionnaires qui sont théoriquem ent réalisables quand on met en rapport

deux variantes nationales d ’ une même langue (Hausmann, 1986 : 5). U n de ceux-là serait un

dictionnaire des mots usuels en France mais peu courants au Québec; il « s’ agirait de

francismes » {ici. : 7), précise-t-il, u tilisan t un terme forgé sur le modèle de belgicisme,

canadianisme, québécism e, helvétism e, etc. que l ’ on ne tro u v a it à l ’ époque dans aucun dictionnaire.

(16)

4

1.1.3 Premières applications lexicographiques

Dans les paragraphes qui suivent, nous nous em ploierons à situer les deux premières applications

québécoises de la notion de francisme. Le cadre d ’ application n ’ est pas le dictionna ire différentiel

envisagé par Hausmann. Les deux ouvrages en cause, le DFP et le D Q A , sont des dictionnaires

généraux du français engagés dans un renversement de perspective quant à la description de cette langue, qui im plique une nouvelle approche de la variatio n diatopique.

1.1.3.1 Cadre, approche lexicographique

Dans la foulée du Dictionnaire général de la langue fra n ça ise au C anada (1957) de L .-A .

Bélisle, prem ier dictionna ire québécois qui a été réédité ju s q u ’ en 1979, deux dictionnaires

généraux ont été publiés au Québec au tournant des années 1980 et 1990 (DFP en 1988 et D Q A

en 1992) qui ont proposé une nouvelle approche descriptive par rapport à celle de Bélisle (v. les

deux premières sections de la figure 1, reprise de M ercier, 2009 : 181). Ces ouvrages ont choisi

en effet de décrire le français en usage au Québec à p a rtir d ’ un cadre de référence nord-am éricain

et d ’ opter pour une p o litiq u e éditoriale originale en matière de va ria tio n diatopique selon laquelle

les éléments caractéristiques de l ’ usage québécois ne sont pas marqués, alors que ceux qui sont

sentis comme n ’ayant cours q u ’ en France le sont1. I l s’ agissait pou r les responsables de ces

projets lexicographiques (Claude Poirier, dans le cas du DFP et Jean-Claude Boulanger dans le

cas du D Q A ) de baser la description du français sur la variété québécoise et de ne pas en marquer le s'p a rticu la rism e s, à la manière inverse des dictionnaires élaborés selon la tradition

lexicographique de France, qui basent essentiellement leur description sur l ’ usage hexagonal de

cette langue.

■' Dans ce m ém oire, nous ne tenons com pte que du cadre de com paraison g éo grap hiq ue adopté par les deux ouvrages comparés (opposition restreinte des usages de la France et du Q uébec), sachant très bien par ailleurs que les em plois décrits dans les dictionnaires élaborés en France ont souvent une extension plus large en français européen ou en français du M ag h reb par exem ple. C ’est égalem ent en fonctio n de ce cadre que nous reprenons l ’étiquette de

fra n c is m e pour désigner les éléments qui sont largem ent perçus au Q uébec co m m e des em p lo is caractéristique de

l ’ usage qui a cours en France (p a r opposition à des em plois plus représentatifs de l ’ usage québécois). M ê m e si théoriquem ent, le term e fra n c is m e pourrait prendre une va leu r absolue (é lé m e n t de caractérisation de l ’ usage hexagonal par rapport à l ’ensem ble des autres usages du français), il est toujours p o rteu r de cette valeu r relative lorsqu’ il est appliqué aux dictionnaires généraux québécois.

(17)

(selon Mercier, 2009 : 181) 1. Dans le Bélisle (1957) 2. Dans le DFP (1988) et le DQA (1992) 3. Dans le FVQ (2009) Le F ra n ça is C e qui caractérise le français québécois FQ M arq u é C e qui caractérise le français hexagonal FF Non m a rq u é Le F ra n ça is C e qui caractérise le français québécois FQ Non m arqué C e qui caractérise le français hexagonal FF M a rq u é F rançais C e qui caractérise le français québécois FQ M a rq u é C e qui caractérise le français européen FE M a rq u é

(18)

1.1.3.2 Délimitation de la notion, conditions d ’application dans ce cadre

Dans le DFP, les éléments perçus comme externes à l ’ usage québécois sont précédés de

la parenthèse (France). Cette parenthèse qui jo u e le rôle de marque diatopique, vise à id entifier un em ploi caractéristique de l ’ usage hexagonal.

La marque France, placée devant un mot, un sens ou une expression, vise à attirer l ’attention sur le fait que l ’emploi en cause caractérise avant tout la variété de français en usage dans ce pays; cette marque signifie qu’ il s’ agit d ’ un emploi inusité ou peu usuel au Québec, ou auquel un locuteur québécois ne recourt normalement que par référence au français hexagonal. (Poirier, 1988 : x v m )

Ce que vient confirm er l ’ article francism e de ce d ictionna ire qui se lit com me suit :

FRANCISME n. m. LfNG Fait de langue (prononc., mot, tournure, etc.) caractéristique du français de France.

Dans le D Q A , c ’ est par un « système de balisage à deux niveaux » q u ’ on id e n tifie les

francismes :

• la marque (France) est utilisée comme suit :

Lorsque le m ot désigne une réalité concrète ou abstraite spécifique au pays de nos ancêtres, la marque << France », placée entre parenthèses, précède la d é fin itio n (ex. : 1 tabac, sens 3, T.V.A.); très souvent, ces francism es n'ont pas de synonyme nord-am éricain. Lorsque la réalité est com m une aux deux

communautés francophones, c'est-à-dire lo rsq u 'il existe des formes

linguistiques synonymiques dont l'em p loi est circo n scrit géographiquem ent, le même système est u tilisé [ .. .] . Les mots ou les sens qui fig u re n t au . dictionnaire avec la marque « France » sont en général connus ic i mais leur em ploi est p lu tô t passif, c'est-à-dire que l'u tilisa te u r du dictio n n a ire peut les . entendre, grâce à la télévision, la radio, au cinéma, etc., ou les lire , grâce aux journaux, aux revues, à la littérature, etc., mais il les intégrera rarement à son usage actif, sauf lo rsq u 'il veut créer un e ffe t rhétorique. (Boulanger,

1992 : XXI)

• la marque (Surtout en France) quant à elle

sert à noter qu'un m ot est usuel en France to u t en ayant une certaine fréquence active au Québec, le plus souvent d’ailleurs dans le registre soutenu (ex. : 1soda, tapissier, tartine, sens 1, 2 tim bale, week-end). (Ibid.)

(19)

Verreault et notre propre dépouillem ent ), on répertorie e nviro n 600 francism es dans le DFP et plus de 1320 dans le D Q A . Comme ce dernier ouvrage m arquait beaucoup plus

d ’ emplois que son prédécesseur, la plupart des com mentaires critique s ont porté sur sa

pratique et notre m ém oire s’ en servira comme base de com paraison avec le tout dernier

dictionnaire général produit au Québec, le D ictionnaire de "la langue française. Le

Français vu du Québec (FVQ ).

1.1.4 Critiques relatives à ces premières applications

La plupart des critiques exprimées fo n t directem ent référence à la deuxièm e application

^ lexicographique québécoise de la notion de francism e, et donc à l ’ expérience du D Q A ,

tout en mentionnant parfois au passage l ’ expérience précédente du DFP.

1;1.4.1 Quant à la pertinence de la notion

Certains auteurs critique nt la pertinence, de la notion même de francism e. C ’ est le cas notamment d ’ Annette Paquot (1995 : 128) selon laquelle le français de France et le

français (la langue française) coïncident à peu près, de sorte q u ’ il est in u tile de tenter

d ’ id e n tifie r des em plois du français non pratiqués au Québec, car les em plois de France

sont diffusés dans toute la francophonie.

1.1.4.2 Quant à ses conditions d ’application

D ’ autres auteurs, comme Verreault (1996), M artel-et T h ib o u to t (1997), W authion (2001)

et Poil (2005), font plutô t porter leurs critiques sur les cond ition s d ’ application du

marquage diatopique des francismes. C eux-ci soulignent notam m ent que la

reconnaissance et l ’ id e n tifica tio n des em plois considérés com m e p a rticuliers à la France

soulèvent des problèmes lexicographiques complexes,- d ’ autant plus que la relative

vita lité de ces em plois est im possible à mesurer en l ’ absence de bases de données

textuelles représentatives des usages québécois. Ce ju g e m e n t ne peut alors reposer que

sur l ’ in tu itio n personnelle du lexicographe, ce qui ne manque pas d ’ entraîner des

omissions, des im précisions, voire des erreurs de marquage.

2 Nous expliquons plus loin co m m ent nous avons d ép o u illé le D Q A ; nous avons procédé de façon sim ilaire pour le D F P .

(20)

1.2. Problém atique

Tenant compte des critiques émises, on constate que, si certaines s’ arrêtent à l ’ aspect idéologique de la question, d ’ autres, les plus nombreuses, portent p lu tô t sur l ’ aspect

méthodologique.

1.2.1 Aspect idéologique

Parmi les critiques qui s’ inscrivent dans une perspective id éologiq ue, on peut signaler

notamment celles de Paquot (1995) et de M eney (1999, 2010). C e ux-ci considèrent en

effet que la notion de francisme a été in trodu ite en lexicographie québécoise pour des

m otivations « id é o lo g iq u e s » , afin de conforter la spécificité de l ’ identité linguistique québécoise et participer ainsi à l ’ entreprise d ’ a ffirm a tio n nationale dont elle est une

composante (Paquot, 1995: 132); les lexicographes québécois suggéreraient ainsi de

prendre une distance « p a r rapport au français de France en le relativisant et en le

banalisant » (M eney, 1999 : 863). Paquot et M eney contestent la pertinence théorique de

la notion elle-m ême et soutiennent que la langue de la France est partout diffusée, langue

de toute la francophonie; les frontières sont im possibles à id e n tifie r, tant le français de

France et le français coïncident.

1.2.2 Aspect m éthodologique

Nous pouvons regrouper sous trois arguments principaux les critique s énoncées au sujet

de l ’ application lexicographique de la notion de francism e selon les commentaires de

Thiboutot (1995), Verreault (1996), M a rte l et T h ib o u to t (1997), W a u th io n (2001), Poil

(2005) et autres:

• l ’application dictionnairique est floue et sans rigueur, ce qui résulte largement

d ’ une confusion entre le signe lingu istique et le réfèrent : on confond les véritables particularism es linguistiques de l ’ usage hexagonal (qui s’ inscrivent

dans un contexte de concurrence entre deux variantes diatopiques, c ’ est-à-dire

deux façons de dénommer, d ’ exprim er la même chose) avec les mots servant à

désigner des particularism es notionnels ou référentiels relevant d ’ un contexte

référentiel donné (c’ est principalem ent ce à quoi on fa it référence et non la façon

(21)

de bases objectives pouvant asseoir la description (p ro fil d ’ e m p lo i dégagé à partir

d ’un corpus représentatif), le marquage varie d ’ un ouvrage à l ’ autre, signe d ’ une subjectivité qui repose en d é fin itiv e sur l ’ in tu itio n personnelle du lexicographe;

• le statut de francism e est une étiquette instable; la v ita lité des échanges entre les

communautés francophones peut facilem ent entraîner la m o d ific a tio n de ce statut

et le rendre obsolète; ainsi, un em plo i auparavant étiqueté comme francism e

perdra cette étiquette dès lors qu ’ il sera activé com me ressource usuelle par une

communauté linguistique.

Notre projet de m ém oire vie nt s’ inscrire en continuité des études q u i ont abordé la notion

de francisme dans une perspective m éthodologique. N ous nous intéressons plus

particulièrem ent au deuxième point soulevé par les critiques, pour essayer de démontrer

comment et dans quelle mesure l ’ e xp lo ita tio n de banques de données textuelles peut

contribuer à donner une assise plus objective à P e xp licita tio n du statut de francisme.

1.3. Cadre de recherche

En dépit des réserves émises à propos de l ’e xp lo ita tio n lexicographique de la notion de

francisme, le Dictionnaire de la langue française. Le Français vu du Québec (F V Q ) (tout

dernier dictionnaire général québécois mis en chantier au début des années 2000 et

diffusé en ligne dans une prem ière é d itio n com plète depuis la fin de l ’ année 2011)

reprend l ’ idée d ’ id e n tifie r les francismes, mais selon une approche différente (v o ir la

section 3 de la figure 1). Par son approche descriptive et sa façon de traite r la variation

diatopique, le F V Q se distingue en effe t des autres dictionnaires généraux tant français

»

que québécois : dans la mesure du possible, ce dictio n n a ire s’effo rce d ’ id e n tifie r par une

marque diatopique tous les em plois mentionnés qui ne relèvent pas du tronc commun de

la langue française partagé par les Québécois et les Français, c ’ est-à-dire à la fois les

francismes et les québécismes.

1.3.1 Opposition diatopique : francism e O québécism e

Dans le FV Q , le francism e s’ inscrit dans un nouveau système de marquage diatopique à

deux pôles : pour la première fois, il s’ oppose e xplicite m en t au québécisme (élément de

(22)

reproduits ci-dessous, le francism e est id e n tifié par la marque U F et le québécisme par

la marque JUQ .

Dans le FV Q , les marques diatopiques visent à in fo rm e r l ’ usager sur deux catégories

géolinguistiques d ’ em plois :

o les em plois caractéristiques de l ’ usage québécois, marqués U Q , c ’ est-à-dire les

em plois qui sont bien attestés dans les corpus jo u rn a lis tiq u e s québécois ainsi que

dans la Banque de données textuelles de Sherbrooke (B D T S ), mais qui sont

absents ou rares à l ’ écrit en France (dans les corpus jo u rn a lis tiq u e s français ou les

dictionnaires élaborés en France) ou encore qui sont marqués Q uébec ou Canada

dans ces ouvrages (v. la bulle explica tive du F V Q ).

Fig. 1.2 Bulle explicative de la m arque géolinguistique UQ (dans le FVQ)

':ilMgë)düëbëe:bi&s-1 V " .

Emploi caractéristique de l'usage au Québec. -Les usag es spécifiques du Q uébec et de 13 France sont indiqués par des m arques et indicateurs géographiques qui perm ettent de i faire le pont entre les usag es respectifs. | Dire qu'un em ploi est caractéristique de l'usage au Q u é b e c signifie que cet em ploi est très bien attesté dans nos corpus, m a is absen t ” i des dictionnaires usuels faits en France, ou alors m arqué Q u é b e c

. ou O anada. j

; C ela n'implique pas que ces em plois soient exclusifs : un mot peut ! !

i continuer à être perçu com m e caractéristique de l'usage au ‘— • Québec, m ê m e si on com m ence à l'utiliser ailleurs dans la

! francophonie. ^

o les em plois caractéristiques de l ’ usage hexagonal, marqués U F ', c ’ est-à-dire les

em plois qui sont décrits dans les dictionnaires de France ou bien attestés dans les

corpus jo u rn alistique s français, mais qui sont absents ou rares à l ’ écrit au Québec,

dans les corpus journ alistique s québécois ainsi que dans la B D T S (v. la bulle

(23)

| usage français

£ Emploi caractéristique de l’usage en France. ^ ,

I i I

| Les usages spécifiques du Q uébec et de la France sont indiqués j I

l

par des m arques et indicateurs géographiques qui perm ettent de | j

5

faire le pont entre les usag es respectifs.

! i

1 1 i

; Dire qu'un em ploi est caractéristique de l'u sage en France signifie 1

I que cet emploi est répertorié dans les principaux dictionnaires ! ~ j,

t usuels du français faits en France, m ais qu'il est relativem ent peu | j ;

i fréquent d3ns les corpus écrits au Québec. ji

t I

r C ela n'implique pas que ces em plois soient exclusifs : un m ot peut [■ jr continuer à être perçu com m e caractéristique de I usag e en France, !_ i

; m ê m e si un certain nom bre de Q uébécois com m encent a I utiliser.

Dans les articles suivants, on remarque que la ressource (com m une ou marquée) correspondant à l ’ em ploi marqué est présentée soit en synonym e d é fin ito ire , soit en

renvoi synonymique.

ENTRÉE Ar t i c l e d u F V Q 3 que DALLE pron. indéf. m. sing. U F FAM. Rien.

On n 'y v o it q u e d a lle , ici! PLUMARD n. m. U F FAM. L it.

~ A b ré v. PLUME. BOUCANE n. f. UQ FAM. Fum ée.

« D u r a n t p re s q u e un q u a r t de s iè c le , u n e grosse b o u c a n e n o ire s 'é c h a p p a it de ses c h e m in é e s en p o llu a n t to u t le q u a r tie r » (Le D e v o ir, 2 0 0 4 ). RONDELLE n. f. UQ RONDELLE (DE HOCKEY) : disque de caoutchouc d ur utilisé au

hockey sur glace. PALET.

1.3.2 Restriction d ’emploi de la m arque diatopique et diversification des indicateurs de variation

Contrairement au D Q A , le F V Q essaie d ’ é tablir autant que possible une distinction claire

entre les cas de variatio n (géo)linguistique et les cas de v a ria tio n réfé ren tielle :

3 Ces exem ples, tout co m m e l ’ ensem ble des données du F V Q qui sont analysées dans ce m ém o ire, ont été tirés de la version électronique de ce d ictio n naire [franqus.ca] en date du m ois de d écem bre 2 0 0 9 .

(24)

12

o l ’ u tilisa tio n des marques diatopiques [U F ] et [U Q ] est réservée aux

particularismes essentiellement linguistiques;

o dans le cas des particularism es relevant essentiellem ent de la variation des

contextes référentiels (mots désignant des réalités des domaines politique,

adm inistratif, socioéconomique, culturel ou encore des réalités naturelles

-géographie, faune et flo re - qui sont propres au contexte hexagonal ou québécois

ou caractéristiques de l ’ un de ces ' contextes), c ’ est p lu tô t par le biais d ’ un

indicateur contextuel, d’ une précision in tra d é fin itio n n e lle ou d ’ une remarque

postdéfinitionnelle q u ’ on signale leur association étroite à l ’ un ou l ’ autre de ces

contextes référentiels (v. les exemples suivants).

CHOUAN n. m. (HIST. DE FRANCE) Paysan ro yaliste de l ’ O u e st de la France qui s’ insurgea contre la R é vo lu tion française.

DOM-TOM n. tji. inv. Ensem ble des terres sous la souveraineté de la R épu b liq ue française, qui sont situées hors de la m étropole, o u tre-m e r.

DRUGSTORE n. m. ( En Fr a n c e) Ensem ble co m prenant un bar, un café restaurant, divers magasins et parfois une salle de spectacles.

Le d ru g s to re des C h a m p s -E ly s é e s .

ENTREMETS n. m. ( Da n s l a CUISINE f r a n ç a is e) Plat sucré (à l’exclusion de la pâtisserie) servi entre le from age et le dessert ou p ouvant te n ir lieu de dessert.

FROMENT n. m. A u tre nom du blé tendre (c o m m e plante c é ré aliè re , grains ou farine). R E M . Le mot from entest d’em ploi plus courant en France qu’au Q uébec, où on l’em ploie n otam m ent en référence à la cuisine bretonne.

1.3.3 M éthodologie d ’application basée sur un corpus

Selon le cadre m éthodologique annoncé par le F V Q , l ’ id e n tific a tio n des variantes

diatopiques doit être basée sur l ’ observation de corpus textuels représentatifs : dans le

cadre de ce mémoire, nous comparons le nombre d ’ occurrences-sources (v. 1.4.4.1)

recueillies dans les parties québécoise [Canada (F R )] et européenne [Europe (FR )] de la banque de données textuelles de référence Eurêka que nous décrirons à la section 1.4.3

(Corpus textuels de référence). Cette m éthodologie essaie d ’ évite r les écueils des projets

(25)

vastes corpus.

1.4. Objectifs et m éthodologie 1.4.1 Rappel des objectifs

Comme nous l ’ avons déjà précisé en in trodu ction, notre m ém oire est guidé par deux objectifs principaux : comparer le traitem ent des em plois étroitem ent associés à la France

dans le D Q A et le F V Q de façon à mettre en lum ière l ’ o rig in a lité de la pratique du FVQ à

l ’ égard des francismes d ’ une part, et d ’ autre part, essayer de v o ir com m ent et dans quelle

mesure l ’explo ita tio n de banques de données textuelles par le F V Q a pu contribuer à donner une assise relativem ent objective à l ’ explo ita tio n lexicographique de la notion de

francisme4.

1.4.2 Approche m éthodologique

1.4.2.1 Com paraison du traitem ent des « francism es » dans le DQA et le FVQ

Dans une première étape, partant du D Q A , nous avons constitué un sous-ensemble

d ’ articles de ce dictionna ire com portant un ou des em plois id e n tifié s comme francismes et comparé ce sous-ensemble aux articles équivalents du F V Q a fin d ’ évaluer dans quelle

mesure le traitem ent du F V Q d iffère de la pratique du D Q A . N ous expliquons ci-dessous comment nous avons constitué notre corpus d ’ analyse et com m ent nous avons procédé

pour faire le bilan de cette comparaison.

Dans une seconde étape, partant cette fo is du F V Q , nous nous sommes intéressé aux

em plois que le F V Q associait étroitement à la France de façon e x p lic ite alors que le D Q A

les avait répertoriés sans les marquer comme francismes.

4 Lors de la rédaction du F V Q , il était de la responsabilité des rédacteurs et de leurs réviseurs im m édiats de consulter les corpus textuels pour c o n firm er au besoin le balisage g éo grap hiq ue des em plo is décrits. À titre de responsable p rincip al des travaux de rédaction et de révision des articles du F V Q , nous nous sommes donc donner un troisièm e o b jec tif, plus professionnel. C e lu i de v é rifie r de m a n iè re systém atique si, pour les mots de la lettre C , les résultats du balisage correspondaient à la m étho d olo gie m ise en place.

(26)

1.4.2.2. Corpus de « francism es »

1.4.2.2.1 Inventaire des « francism es » du DQA

Nous avons, dans un prem ier temps, dressé l ’ inventaire des em plo is du D Q A identifiés comme appartenant à l ’ usage hexagonal ou associés étroitem ent à cet usage. La première

étape du travail a consisté à extraire d ’ une copie numérisée en mode texte du contenu du D Q A tous les articles com portant le m ot France, a fin de repérer non seulement les deux

marques diatopiques (France) et (Surtout en France), qui fo n t partie du système de

balisage à deux niveaux présenté plus haut, mais aussi l'in d ica te u r géographique En

France dont ne parle pas l'in tro d u ctio n , mais qui n'en est pas m oins u tilis é dans l'ouvrage. L ’ utilisation des parenthèses pour in trodu ire les marques diatopiques dans le D Q A n ’ est

par ailleurs pas unifo rm e, la form e France sans parenthèses poüvant parfois prendre la

valeur d ’ une marque diatopique.

Ce dépouillem ent nous a fo u rn i une liste p ré lim in a ire de plus de treize cents articles

comportant une occurrence du mot France. De cette liste de départ de 1379 articles, et de manière à établir le corpus qui a lla it servir de base à notre étude, il a fa llu retrancher les

articles qui com portaient une-occurrence non pertinente de la form e France, sans aucun

lien avec la marque diatopique, soit, par exem ple :

- dans une lexie com plexe ou un phraséologisme: « Cerises de France »;

- à l ’ intérieur d ’ une d é fin itio n : « V in blanc de Champagne (F rance), rendu

mousseux » ;

- en exemple : « Les ajoncs des landes atlantiques en France », « L'affaire Dreyfus

divisa la France », « Cocarde tricolore, en France »;

- à l ’ intérieur de remarques ou précisions : « En France, l'a d m in istra tio n des

départements est confiée aux préfets ».

Une fois cette liste épurée, nous avons dénombré 1217 articles du D Q A (sur les quelque

40 000 annoncés dans l ’ introdu ction) com portant un francism e, p o u r un total de 1320

emplois différents. Ces^articles sont des articles sim ples, le découpage des mots ne tenant pas compte des regroupements par petites fa m ille s m orphosém antiques effectués dans le

(27)

De manière à respecter les lim ite s d ’ un m ém oire de m aîtrise, nous avons dû restreindre

notre étude à un sous-ensemble du corpus général de départ, soit tous les articles de la

tranche alphabétique de la lettre C 3. A in s i, de la liste des 1217 articles du D Q A com portant un em ploi marqué comme francism e, nous avons isolé les articles de la

troisièm e tranche- alphabétique de cet ouvrage, en vue de les com parer aux articles de la

tranche alphabétique correspondante du FV Q . Le corpus sur lequel se fonde notre analyse

est donc constitué de 174 articles du D Q A (pour un total de 201 em plois).

1.4.2.3.1 Param ètres de com paraison DQA => FVQ

De manière à répondre à notre prem ier o b je c tif visant à é ta b lir dans quelle mesure le traitement des « francismes » dans le F V Q se rapproche ou d iffè re du traitem ent qui en a

été fa it dans le D Q A , nous avons évidem m ent voulu com parer le type de traitement

proposé par le F V Q pour chacun des francism es du D Q A in clus dans la sous-

nomenclature de la lettre C du dictionnaire.

Pour ce faire, nous avons répertorié tous les articles de la tranche alphabétique de la lettre

C du FV Q correspondant aux articles du D Q A . Et pour p o u v o ir é la rg ir la comparaison,

nous ne nous sommes pas lim ité aux em plois id entifiés com m e francism es dans le D Q A : partant de l ’ idée que la pratique du F V Q pouvait s’ être démarquée de celle du D Q A pour

un certain nombre d ’ em plois, nous avons également répertorié tous les articles du FV Q qui com portaient une in d ica tio n quelconque de va ria tio n en lie n avec le contexte

français (marque UF, indicateurs contextuels, m ention de F rance, fra n ça is, française,

etc.

1.4.3 Corpus textuels de référence

De manière à répondre à notre second o bjectif, nous avons vo u lu procéder à l ’ analyse de

cas concrets, pour m ontrer com ment les corpus textuels exploités par le F V Q pouvaient permettre de confirm er ou d ’ in firm e r la caractérisation diatopique des em plois décrits, et

3 Dans notre projet de m ém oire,, nous avions prévu retenir tous les e m p lo is des tranches alphabétiques C et P, soit les deux plus étendues de la nom enclature; toutefois, à la lu m iè re du d ép o u ille m e n t de la lettre C, nous nous sommes rendu com pte que les em plois associés à la France dans cette tranche alphabétique seraient largem ent suffisants pour servir de base aux analyses envisagées.

(28)

cela sur une base plus objective. Le corpus de référence u tilisé aux fin s de cette recherche

est le corpus textuel Eurêka.

Eurêka est une banque de données médiatiques portant sur l'actualité, qui donne notamment accès au texte intégral des principau x jo u rn a u x et périodiques francophones

publiés au Québec et au Canada ainsi q u ’ en Europe. Dans Eurêka, les sources de presse

couvrent plus de 30 années d ’ archives. La période couverte varie selon chacune des

publications. A in s i, par exemple, les archives des quotidiens La Presse et Le Devoir

remontent respectivement à 1985 et à 1992, alors que celles du jo u rn a l Le Monde

remontent à 1987. Toutefois, aux fins du présent m ém oire, la plupart des consultations de

la banque se lim ite n t à une période de trois années (1er août 2 0 0 9 -1er août 2012).

1.4.4 Exploitation des corpus textuels

Notre approche m éthodologique quant à l ’ e x p lo ita tio n des corpus s’ appuie

essentiellement sur les critères de fréquence des em plois dans la banque Eurêka.

1.4.4.1 La fréquence des em plois étudiés

Le résultat d ’ une requête dans la banque Eurêka fo u rn it le nom bre de documents où

figure une form e recherchée. C ’ est ce que nous nom m erons occurrence-source dans ce

mémoire. Dans la mesure où elle permet de consulter séparément le sous-corpus des

périodiques québécois et celui des périodiques francophones européens, cette banque

nous permettra de relativiser les deux fréquences observées. A u chapitre 4 (section 4.3.1),

nous apporterons des précisions supplémentaires sur notre façon de mesurer la fréquence

d ’attestation relative des em plois étudiés.

1.4.4.2 La valeur de représentativité de l’usage québécois dans le sous-corpus des périodiques québécois

Lorsque l ’ on consulte la portion québécoise de la Banque Eurêka afin, d ’ observer la

fréquence relative d ’une form e en usage dans ces textes, il co nvient de garder à l ’ esprit

que tout ce qui est attesté dans les sources québécoises n ’ a pas nécessairement la même

valeur de représentativité de l ’ usage québécois. Nous avons donc été amené notamment à

(29)

En effet, un grand nombre d ’ articles de jo u rn a u x reprennent en partie ou

intégralement les dépêches d ’ agences de presse; étrangères, comme l ’Agence

France-Presse (AFP ), l ’ agence Reuters ainsi que V A ssociated Press (A P ), ou

encore nationale, comme la Presse Canadienne (PC). Ces articles seront écartés

des résultats de recherche a fin de ne conserver que les occurrences de scripteurs

québécois et non celles qui proviennent de textes rédigés ou traduits hors Québec

dans une variété européenne du français.

Texte d ’auteurs n ’ayant pas le français québécois com m e variété maternelle Plusieurs articles de quotidiens québécois sont l ’ oeuvre de jo u rn a liste s qui n ’ ont pas la variété québécoise du français comme langue m aternelle, et qui de ce fa it

peuvent avoir tendance à s’ exprim er diffé re m m e n t de leurs collègues. Dans

l ’ évaluation des fréquences, il faut aussi tenir com pte de ces écarts, le cas échéant.

Contextes m étalinguistiques

Certains journalistes mettent en oeuvre des stratégies diverses (recours aux

guillem ets, à l ’ italique, à l ’ équivalence synonym ique, par exem ple) afin

d ’ in form er leur lecteur sur des em plois qui ont cours en France mais sont peu ou

pas connus au Québec.

Cadre de référence axé sur la France (politique, produits culturels, etc.) Enfin, certaines occurrences de mots p lu tô t assim ilés à l ’ usage hexagonal

s’expliquent par le sujet abordé : par exem ple, le fa it de parler de produits

culturels français (critiques d ’ émissions, de film s , de romans français) ou de

cuisine française peut e xpliq uer la présence p lu tô t « exceptionnelle » de

francismes dans les journ aux québécois.

A ux chapitres 4 et 5, l ’ étude de quelques cas et notam m ent de celui de cabillaud, nous donnera l ’ occasion d îillu s tre r ces différentes conditions qui favorisent l ’ apparition de

(30)

Chapitre 2

Les emplois de la lettre C qui sont explicitem ent associés à la France dans le DQA et/ou dans le FVQ : prem ier bilan com paratif

Comme nous l ’ avons déjà mentionné (v. 1.2.2), la p o litiq u e de marquage diatopique du D Q A ne permet pas de distinguer si ses parenthèses de marquage (France) et (Surtout en France) portent p rioritaire m en t sur le signe-nom m ant ou sur la chose-nommée. Selon la politique éditoriale du F V Q en revanche, cette d istin ctio n d o it en p rin cip e se traduire par

un traitement d iffé re n t (v. 1.3.2). Les em plois linguistiques (signes-nommants)

caractéristiques de l ’ usage hexagonal du français do ive n t être précédés de la marque

géolinguistique UF, alors que les em plois associés à des éléments (choses-nommées)

caractéristiques du contexte référentiel ou culturel hexagonal d o ive n t être identifiés

autrement.

Dans ce chapitre, nous comparons la façon dont le D Q A et le F V Q identifient

respectivement tous les em plois répertoriés à la lettre C qui, dans ces deux dictionnaires,

sont explicitem ent associés à l ’ usage hexagonal du français, ou encore à des éléments caractéristiques du contexte hexagonal.

Pour établir ce prem ier bilan com paratif, nous ne tenons com pte que des aspects form els

du traitement, partant des variantes observables dans le traitem ent proposé par le FVQ.

Notons que dans le cas de lexies complexes traitées dans le sous-corpus de la lettre C de l ’ un ou l ’ autre des ouvrages, nous avons pris soin de v é rifie r si l ’ e m p lo i en question était

décrit dans l ’ autre ouvrage que ce soit sous la même entrée ou sous une entrée relevant

d ’ une autre tranche de nomenclature. A in s i, par exem ple, si casser sa pipe était traité sous la lettre C du D Q A , nous avons v é rifié que cet e m plo i était d é crit soit sous la lettre

C ou sinon sous la lettre P de la nomenclature du F V Q avant de conclure à son traitement

(31)

Nous avons déjà relevé à la lettre C du D Q A , une liste d ’ e nviro n deux cents em plois

identifiés comme « francism es6». Tenant com pte des principales différences de traitement

observables dans le F V Q , nous pouvons répartir ces em plois dans les quatre catégories suivantes. Pour chaque catégorie, nous précisons le nom bre d ’ e m plo is concernés et nous

donnons un em ploi en exemple, les autres em plois étant présentés en annexe. Le cas

échéant, nous faisons de même pour les sous-catégories.

C -l « Francismes » du DQA répertoriés dans le FVQ avec la marque géolinguistique UF (63 emplois) D Q A F V Q (v. annexe 1) (France) ou (Surtout en France) UF 62 UF + Remarque postdéfinitionnelle 1 Total : 63

C -la Avec la m arque U F seulem ent (62 em plois)

Entrée DQA FVQ

cafard (France)

Fam. Personne qui dénonce sournoisement les autres, délateur, dénonciateur, espion, mouchard; fam. panier percé.

UF

Fam. Délateur, dénonciateur.

6 Compte tenu du fait qu’ une partie seulement des emplois du DQA qui sont précédés des parenthèses

(France) ou (Surtout en France) sont présentés dans le FVQ comme des particularismes

géolinguistiques, nous mettons le mot francisme entre guillemets lorsque nous l ’ employons en référence à tous les emplois que le DQA associe explicitement à la France.

(32)

20

C - l b Avec la m a rq u e U F et une re m a rq u e p o s td é fin itio n n e lle (1 e m p lo i)

Entrée DQA FVQ

cabillaud (France)

Morue fraîche. Églefin.

UF •

Nom usuel de la morue de F Atlantique.

REM. Au Québec, le mot cabillaud tst associé au domaine de la cuisine française ou méditerranéenne.

C-2 « F r a n c ism e s» du DQA répertoriés dans le FVQ sans la m arque UF, mais explicitem ent associés au contexte référentiel ou culturel hexagonal (26 emplois) DQA

(France) o u , (Surtout en France)

FV Q (v. annexe 2 )

contextualisation strictem ent géographique 16

contextualisation géochronologique 6

contextualisation géothématique 4

Total : 26

C-2a Avec un indicateur de contextualisation strictem ent géographique (16 emplois)

Entrée DQ A FVQ

canton (France) (en France)

Subdivision territoriale d'un arrondissement qui constitue une circonscription électorale.

C-2b Avec un indicateur de contextualisation géochronologique (6 em plois)

Entrée DQA FVQ

consul (France) (Hist. de France)

Chacun des trois chefs de gouvernement de la République française sous le régime de la Constitution de l'An V III (1799-1804).

Figure

Figure 2.1  :  Bilan  général  quant au  contenu  du  DQA  (lettre  C)
Figure 2.2  :  Em plois  du FVQ  précédés  de  la  m arque  U F  (lettre  C)
Figure 2.3  :  Em plois  du  FVQ  identifiés  par d ’autres.indicateurs  (lettre  C)
Tableau  3.1  :  Em plois  précédés  de  l’indicateur contextuel  En  F rance   dans  le  FVQ  et  de  la  parenthèse (France) dans  le  DQA
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