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La relation entre la faible estime de soi sociale et la phobie sociale

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(1)

KARINE LAPOINTE

3F

a 0.5

UL

L 315a.

LA RELATION ENTRE LA FAIBLE ESTIME DE SOI SOCIALE ET LA

PHOBIE SOCIALE

Mémoire

présenté

à la Faculté des études supérieures

de !’Université Laval

pour l’obtention

du grade de maître en psychologie (M.Ps.)

École de Psychologie

FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES

UNIVERSITÉ LAVAL

Décembre 2000

(2)

RÉSUMÉ

Ce mémoire a pour objectif principal d’examiner l’incidence de la phobie sociale chez les

sujets qui présentent une estime de soi sociale faible et de la comparer aux sujets qui

présentent une estime de soi sociale élevée. Pour examiner cette question, 20 participants

ayant obtenu un score faible à l’Inventaire d’estime de soi sociale et 20 participants ayant

obtenu un score élevé à ce même questionnaire font l’objet d’une entrevue clinique structurée

pour le DSM-IV (Structured Clinical Interwiew for DSM-IV) afin de déterminer ceux qui

remplissent les critères diagnostiques de la phobie sociale. Les résultats démontrent que

presque la totalité des sujets qui présentent une estime de soi sociale faible répondent aux

critères diagnostiques de la phobie sociale. Au contraire, aucun des sujets qui présentent une

estime de soi sociale élevée ne répond aux critères diagnostiques de cette psychopathologie.

Également, une analyse discriminante permet de démontrer que l’Inventaire d’estime de soi

sociale permet de classer correctement 97.4% des sujets avec une sensibilité de 100% et une

spécificité de 95.2%. Ces résultats permettent d’établir un lien entre l’estime de soi sociale et

la phobie sociale et démontrent que l’Inventaire d’estime de soi sociale pourrait être utilisé

comme outil efficace de dépistage de la phobie sociale dans la population générale.

Janel G. Gauthier, Ph.D

Directeur de recherche

Karine Lapointe

(3)

AVANT-PROPOS

L’accomplissement de ce mémoire signifie beaucoup pour moi. C’est le

commencement d’une nouvelle étape de vie et le couronnement de plusieurs années d’efforts.

Je tiens à remercier ceux et celles qui m’ont aidée à atteindre cet objectif.

Je tiens d’abord à remercier mon directeur de recherche, Dr. Janel Gauthier pour

m’avoir guidée à travers l’élaboration et la réalisation de ce mémoire et pour sa grande

disponibilité. En travaillant à ses côtés, j’ai pu développer des connaissances et des aptitudes

essentielles à ma formation et à ma carrière.

Je souhaite aussi m’adresser à tous les participants de cette étude pour leur témoigner

ma gratitude et pour les remercier de leur participation sans laquelle ce mémoire n’aurait

probablement jamais vu le jour. Merci beaucoup!

Je tiens également à remercier Marie-Eve Monfette pour ses précieux conseils au

commencement de mon mémoire et pour le temps consacré à m’aider. Merci également à

Hans !vers pour tout le temps accordé sans lequel je serais encore dans l’analyse statistique de

mon mémoire.

Je tiens à accorder un merci tout spécial à Stéphanie Poulin pour ton soutien, tes

encouragements, tes conseils, ton humour, les nombreuses bouffes partagées au restaurant, les

multiples périodes de «débreffing», bref ta présence au cours de ces cinq dernières années.

Sans toi, jene suis pas sûre que j’aurais tenu le coup en conservant ma santé mentale! ! ! !

J’aimerais enfin dire un grand merci à tous les membres de ma famille qui ont toujours

été derrière moi et qui ont montré un très grand intérêt pour mes réalisations depuis le début de

mes études. Toute ma gratitude envers mes parents qui ont grandement facilité mon climat

d’étude; sans votre support et votre amour je ne serais pas rendu à cette étape importante de

ma vie aujourd’hui. Merci infiniment! ! ! Merci à Julie, ma sœur, de toujours être là pour moi,

tout simplement.

(4)

Ill

Merci à vous tous encore une fois! Je partage ma joie avec vous aujourd’hui.

Karine Lapointe

Québec, 23 août 2000

(5)

IV

TABLE DES MATIÈRES

Pages

RÉSUMÉ ... i

AVANT-PROPOS ... ii

TABLE DES MATIÈRES ... iv

INTRODUCTION GÉNÉRALE ... vi

ARTICLE ... 1

Résumé ... 2

Introduction ... 3

Hypothèses ... 6

Méthode ... 6

Participants ... 6

Instruments de mesure ... 7

Instrument de diagnostic ... 8

Procédure ... 9

Résultats ... 10

Discussion ... 12

Références ... 15

Note des auteurs ... 18

Tableau 1

19

Tableau 2

20

CONCLUSION GÉNÉRALE ... 21

22

(6)

V

ANNEXE A : Inventaire d’estime de soi sociale ... 25

ANNEXE B : Inventaire d’anxiété et d’évitement social ... 28

ANNEXE C : Échelle de peur du jugement négatif d’autrui ... 31

ANNEXE D : Questionnaire maison de la phobie sociale ... 33

(7)

VI

INTRODUCTION GÉNÉRALE

La phobie sociale est une maladie mentale très répandue qui génère plusieurs

répercussions négatives dans la vie des personnes qui en sont atteintes. Ainsi, elle interfère

grandement avec le fonctionnement occupationnel et les activités sociales quotidiennes (Lewis

& Judd, 1994). De tous les troubles mentaux, la phobie sociale est généralement la maladie

qui débute le plus tôt dans la vie d’un individu. En effet, la tranche d’âges ayant le plus haut

taux de probabilité de voir apparaître les premiers symptômes de la phobie sociale se situe

entre cinq et neuf ans. L’évolution clinique de la phobie sociale démontre qu’elle constitue

une maladie chronique qui subsiste souvent toute une vie (Lewis& Judd, 1994).

La phobie sociale est caractérisée par une peur intense, irrationnelle et persistante

d’être évalué ou scruté par les autres, où le patient anticipe !’humiliation ou la peur de paraître

ridicule (Beidel & Turner, 1998; Nichols, 1974). Les situations spécifiques craintes et évitées

par le phobique social sont entre autres : la peur de manger et de parler en public, l’incapacité

à utiliser les toilettes publiques, la peur d’écrire en présence d’autrui et la peur de dire des

choses stupides (Lewis & Judd, 1994). Le diagnostic de la phobie sociale requiert aussi la

manifestation d’une anxiété immédiate et une réponse de peur aux situations phobiques à

chaque fois que le patient y est exposé. Les symptômes somatiques les plus souvent observés

dans la réponse anxieuse sont : palpitations, tremblements, transpiration, sueurs froides, gorge

sèche, mains moites, maux de tête et nausées (Lewis & Judd, 1994; Heimberg, Liebowitz,

Hope & Schneier, 1995). De plus, la présence constante de comportements d’évitement

interfère avec l’occupation sociale malgré le fait que le patient reconnaît que la peur est

excessive et exagérée (American Psychiatrie Association [APA],1994; Lewis & Judd, 1994;

Heimberg & al.,1995; Turner & al, 1986).

Au niveau diagnostic, le Diagnostic Statistical Manual (DSM-IV) (APA, 1994) établit

une spécification supplémentaire à la phobie sociale soit : le type généralisé. Cette

spécification est utilisée lorsque le patient craint la plupart des interactions sociales ou

situations de performance où l’évaluation par autrui est possible. Les patients qui craignent

(8)

Vil

des situations uniques de performance ou seulement quelques situations sociales constituent

un groupe hétérogène.

Par ailleurs, les termes «anxiété sociale» et «phobie sociale» sont souvent confondus

dans la littérature actuelle. Cependant, il existe une différence quantitative entre ces deux

thèmes. Pour parler de phobie sociale, l’anxiété vécue en situation sociale doit atteindre un

niveau assez élevé pour empêcher l’individu de fonctionner de façon adéquate. Toutefois, il

arrive que l’anxiété sociale prend des proportions importantes au point de dégénérer en phobie

sociale.

Depuis quelques années, des études confirment l’existence d’une corrélation négative

significative entre les mesures d’anxiété sociale et les mesures de l’estime de soi ainsi que les

mesures obtenues à l’Inventaire d’anxiété et d’évitement social (Clark & Arkowitz, 1975;

Leary, 1983; Leary & Kowalski, 1995; McCroskey, 1977; Zimbardo, 1977). Ces études

indiquent que les individus qui présentent une faible estime de soi sont plus susceptibles de

vivre de l’anxiété sociale. Bien que la littérature ait établi un lien entre l’anxiété sociale et

l’estime de soi, il y a très peu d’informations sur un lien possible entre la phobie sociale et

l’estime de soi sociale. Une meilleure connaissance de ce lien permettrait de voir si une

mesure de l’estime de soi sociale aurait le potentiel d’aider au dépistage des gens à risque de

développer une phobie sociale.

L’estime et la vision que les gens ont d’eux-mêmes sont affectées par la manière dont

ils croient être perçus et évalués par les autres (Leary & Kowalski, 1995). Puisque les

personnes qui présentent une estime de soi faible supposent que les autres les regardent moins

favorablement, elle sont motivées à contrôler leurs impressions et par le fait même plus

susceptibles de vivre de l’anxiété sociale. Une faible estime de soi peut donner lieu à l’anxiété

sociale si un individu anticipe que les autres vont l’évaluer négativement dans une situation

donnée (Campbell, 1984; Coopersmith, 1967).

Parallèlement, la peur du jugement négatif d’autrui a retenu !’attention de certains

chercheurs. Nichols (1974) constate que les individus qui présentent un niveau élevé

(9)

VIH

d’anxiété sociale rapportent craindre d’être désapprouvés et critiqués par autrui. Des

corrélations variant de modérées à élevées ont été observées entre les résultats obtenus à

l’Échelle de peur du jugement négatif d’autrui (Watson & Friend, 1969) et ceux obtenus à

l’Inventaire d’anxiété et d’évitement social (Leary, 1980; Watson & Friend, 1969).

L’objectif de ce mémoire est d’améliorer nos connaissances sur la psychopathologie

que représente la phobie sociale et amener des informations utiles au niveau du dépistage

diagnostic et du traitement. Le cœur de ce mémoire contient un article scientifique décrivant

une étude qui avait pour objet d’établir un lien entre l’estime de soi sociale et la phobie

sociale. En premier lieu, 343 participants répondent à l’Inventaire d’estime de soi sociale.

Les 20 participants qui ont obtenu les scores les plus faibles et les 20 participants qui ont

obtenu les scores les plus élevés à ce questionnaire procèdent à une entrevue diagnostique

basée sur le Structured Clinical Interview for DSM-IV (Spitzer, William & Gibbon, 1995) afin

d’identifier ceux qui répondent aux critères diagnostiques de la phobie sociale. Les

participants complètent également l’Échelle de peur du jugement négatif d’autrui et

l’Inventaire d’anxiété et d’évitement social. Des comparaisons inter-groupes et des analyses

discriminantes sont effectuées.

(10)

Phobie sociale et estime de soi 1

Entête : PHOBIE SOCIALE ET ESTIME DE SOI

La relation entre la faible estime de soi sociale et la phobie sociale

Karine Lapointe et Janel G. Gauthier

École de psychologie

(11)

Phobie sociale et estime de soi 2

Résumé

Ce mémoire a pour objectif principal d’examiner l’incidence de la phobie sociale chez les sujets

qui présentent une estime de soi sociale faible et de la comparer aux sujets qui présentent une

estime de soi sociale élevée. Pour examiner cette question, 20 participants ayant obtenu un score

faible à l’Inventaire d’estime de soi sociale et 20 participants ayant obtenu un score élevé à ce

même questionnaire font l’objet d’une entrevue clinique structurée pour le DSM-IV (Structured

Clinical Interwiew for DSM-IV) afin de déterminer ceux qui remplissent les critères

diagnostiques de la phobie sociale. Les résultats démontrent que presque la totalité des sujets qui

présentent une estime de soi sociale faible répondent aux critères diagnostiques de la phobie

sociale. Au contraire, aucun des sujets qui présentent une estime de soi sociale élevée ne répond

aux critères diagnostiques de cette psychopathologie. Également, une analyse discriminante

permet de démontrer que l’Inventaire d’estime de soi sociale permet de classer correctement

97.4% des sujets avec une sensibilité de 100% et une spécificité de 95.2%. Ces résultats

permettent d’établir un lien entre l’estime de soi sociale et la phobie sociale et démontrent que

l’Inventaire d’estime de soi sociale pourrait être utilisé comme outil efficace de dépistage de la

phobie sociale dans la population générale.

(12)

Phobie sociale et estime de soi 3

La relation entre la faible estime de soi sociale et la phobie sociale

L’anxiété sociale est par définition l’anxiété reliée aux situations sociales (Trower &

Gilbert, 1989). Elle est décrite subjectivement comme un sentiment de tension et d’agitation.

Dans certains cas, l’anxiété vécue atteint un niveau particulièrement élevé et interfère grandement

avec le fonctionnement de la personne dans plusieurs sphères de sa vie. On doit alors considérer

le diagnostic de phobie sociale (Leary & Kowalski, 1995). Contrairement à l’anxiété sociale, la

phobie sociale est un trouble anxieux avec des critères diagnostiques bien définis (DSM IV,

1994). Par contre, il ne semble pas y avoir une différence qualitative, mais quantitative entre

l’anxiété sociale et la phobie sociale (Scholinger & Emmeldamp, 1990). Aux États-Unis, environ

un client sur dix qui consultent pour un problème d’anxiété souffre de phobie sociale. Malgré sa

prévalence élevée (soit entre 3% et 13% à vie), cette maladie fait partie des troubles anxieux les

moins étudiés (Lewis & Judd, 1994).

La phobie sociale est caractérisée par une peur intense, irrationnelle et persistante d’être

évalué ou scruté par les autres, où le patient anticipe !’humiliation ou la peur de paraître ridicule

(Beidel & Turner, 1998; Nichols, 1974).

L’anxiété vécue en situation sociale et le manque d’estime de soi sont des plaintes

fréquentes chez les individus qui se présentent en psychothérapie. Ces deux phénomènes

semblent liés : plusieurs études démontrent que l’estime de soi est corrélée négativement avec les

mesures de l’anxiété sociale établies à l’aide de questionnaires tel que l’Inventaire d’anxiété et

d’évitement social ( Clark & Arkowitz, 1975; McCroskey, 1977; Ziller & al., 1969). Le lien

entre l’anxiété sociale et l’estime de soi a été soulevé par plusieurs auteurs (Leary, 1983;

Zimbardo, 1977; Leary & Kowalski, 1995) et ceci depuis plusieurs années. Par exemple, en

1967, Coopersmith remarque que le concept d’estime de soi et le concept d’anxiété sociale sont

étroitement reliés et que l’estime de soi présente une corrélation plus élevée avec l’anxiété sociale

que la plupart des autres dimensions étudiées auparavant. Une étude de Leavy (1980) démontre

que les individus ayant une estime de soi faible présentent significativement plus d’anxiété lors

d’interactions en laboratoire comparativement à ceux présentant une estime de soi élevée.

Également, McCroskey (1977) observe une corrélation significative entre l’estime de soi faible et

l’anxiété dans les communications orales.

(13)

Phobie sociale et estime de soi 4

Ainsi, les personnes qui présentent une estime de soi faible sont plus susceptibles de faire

Γexpérience de l’anxiété sociale que les personnes qui présentent une estime de soi élevée. Une

faible estime de soi est associée à : un manque de confiance en soi, une crainte d’exprimer des

idées non communes, une difficulté à exprimer de la colère ou à attirer !’attention, une préférence

pour la solitude et une tendance à se maintenir dans l’ombre des groupes sociaux ( Mossman &

Ziller, 1968; Coopersmith, 1967 ; Campbell, 1984). Ces caractéristiques ont pour effet de limiter

largement les échanges sociaux. Une estime de soi élevée est reliée à la probabilité accrue

d’assumer un rôle actif dans les groupes sociaux, d’être heureux et plus efficace à rencontrer les

demandes de !’environnement (Coopersmith, 1967; Campbell, 1984; Ziller, 1969).

L’estime et la vision que les gens ont d’eux-mêmes sont affectées par la manière dont ils

croient être perçus et évalués par les autres (Leary & Kowalski, 1995). En 1974, Nichols

démontre un lien entre la peur d’être critiqué et désapprouvé par autrui et l’anxiété sociale. Les

résultats obtenus à l’Échelle de peur du jugement négatif d’autrui et à l’Inventaire d’anxiété et

d’évitement social indiquent des corrélations modérées à élevées entre ces deux concepts (Leary,

1980 ; Watson & Friend, 1969).

Par ailleurs, plusieurs données statistiques et sociales démontrent l’importance des

aspects négatifs qu’engendrent une faible estime de soi et la phobie sociale chez les sujets

concernés (Lewis & Judd, 1994 ; Beidel & Turner, 1998; Kushner, Sher & Beitman, 1990;

Leary, 1983). Ainsi, ces troubles sont souvent accompagnés de d’autres troubles mentaux, de

dépression majeure et d’abus de substance. Aussi, Judd & Lewis (1994) rapportent que les

personnes atteintes de phobie sociale présentent souvent un statut socio-économique inférieur à la

moyenne et des problèmes sérieux au niveau des relations interpersonnelles. Ceci a pour effet de

perturber grandement les relations amoureuses et la capacité d’exécuter ou de conserver un

travail. Des coûts importants sont associés à l’absentéisme au travail ou à l’incapacité de

travailler. Il est donc impératif d’élargir nos connaissances sur cette problématique largement

répandue.

La plupart des études concernant l’estime de soi se sont appuyées sur une mesure d’estime

de soi globale et non sur une mesure d’estime de soi plus spécifique comme l’estime de soi

sociale. En 1974, un modèle multidimensionnel de l’estime de soi établit que des facettes

particulières de l’estime de soi sont de meilleurs prédicteurs du fonctionnement dans certains

domaines que l’estime de soi globale (Wylie, 1974). Ainsi, une mesure d’estime de soi plus

(14)

Phobie sociale et estime de soi 5

spécifique, soit l’estime de soi sociale, représente une mesure plus précise dans l’étude de la

phobie sociale (Oubrayrie & al.,1991). Marchand, Goupil, Trudel & Bélanger (1995) dans une

étude récente indiquent la présence d’une corrélation négative entre le niveau de peur et

d’anxiété et l’estime de soi sociale. Les résultats indiquent que les patients présentant le trouble

panique avec agoraphobie (TPA) ont une estime de soi sociale significativement plus faible que

les patients du groupe contrôle. Les auteurs mettent en évidence qu’il pourrait y avoir un lien

entre la présence du TPA et une faible estime de soi sociale. Toutefois, très peu d’études ont

tenté d’établir un lien entre l’estime de soi sociale et les autres troubles anxieux. L’ensemble des

recherches nous suggère qu’il puisse y avoir un lien entre une faible estime de soi sociale et la

phobie sociale (Leary & Kowalski, 1995 ; Mecca, Smelser, Vasconcellos, 1989 ; Heimberg,

Liebowitz, Hope & Schnei er, 1995 ;).

Turcotte (1998), dans une étude portant sur l’anxiété sociale, l’estime de soi sociale, les

croyances irrationnelles et la perception de l’efficacité personnelle établissent une corrélation

significative entre l’estime de soi sociale et la phobie sociale. Les participants sont divisés en

trois groupes. Dans un premier groupe, les participants ont reçu le diagnostic de phobie sociale,

dans un deuxième groupe, les participants ont reçu le diagnostic de trouble panique et dans un

troisième groupe, les participants n’ont reçu aucun diagnostic sur l’axe I. Les participants qui

appartiennent au groupe «phobie sociale» ont un score moyen à l’Inventaire d’estime de soi

sociale significativement plus faible que les participants du groupe «trouble panique». Les

participants du groupe «phobie sociale» ont également obtenu un score moyen significativement

plus faible que les participants du groupe «sans diagnostic sur Taxe I». Les résultats démontrent

que les participants qui présentent un diagnostic principal de phobie sociale ont une estime de soi

sociale significativement plus faible que les participants qui appartiennent à l’un ou l’autre des

deux autres groupes de l’étude.

À la lumière des études effectuées, il apparaît que très peu de recherches ont porté sur la

relation entre une faible estime de soi sociale et la présence d’un diagnostic de phobie sociale.

Cette observation met en évidence une lacune importante dans les connaissances actuelles sur la

phobie sociale. La présente étude à deux objectifs. En premier lieu, l’étude a pour objectif

d’examiner l’incidence de la phobie sociale chez les individus qui présentent une faible estime de

soi sociale et de la comparer à celle observée chez les individus qui présentent une estime de soi

sociale élevée. En deuxième lieu, la présente étude tente de déterminer le potentiel de

(15)

Phobie sociale et estime de soi 6

!,Inventaire d’estime de soi sociale à identifier les gens qui ont une phobie sociale. Les résultats

de cette étude vont permettre de mieux cerner le mécanisme de cette psychopathologie et ainsi

de déterminer s’il y a lieu de mettre plus d’emphase sur l’estime de soi sociale dans le diagnostic

et le traitement de la phobie sociale.

Les hypothèses de cette recherche sont les suivantes :

a) L’incidence d'un diagnostic principal de phobie sociale sera significativement plus

grande chez les sujets ayant obtenu un score faible à l’Inventaire d’estime de soi

sociale comparativement aux sujets ayant obtenu un score élevé à ce même

questionnaire.

b) L’Inventaire d’estime de soi sociale pourra identifier les sujets souffrant de phobie

sociale avec un niveau de précision psychométriquement acceptable (i.e. sensibilité et

spécificité égales ou supérieures à 80%).

Si la première hypothèse est confirmée, ceci signifie que l’estime de soi sociale présente

un lien avec la phobie sociale.

Si la deuxième hypothèse est confirmée, ceci signifie que l’Inventaire d’estime de soi

sociale constitue un outil efficace pour distinguer les individus souffrant de phobie sociale des

individus non phobiques.

Si les deux hypothèses sont confirmées, ceci signifie que l’Inventaire d’estime de soi

sociale pourrait s’avérer un outil utile pour dépister les individus en proie à la phobie sociale ou à

risque de développer un tel problème.

Méthode

Participants

Le recrutement des participants est effectué à !’université Laval et au collège de Sainte-

Foy à l’intérieur de différents cours après entente avec les professeurs. Les détails de l’étude sont

expliqués aux participants dans chacun des cours. Ceux-ci sont avisés qu’ils peuvent quitter la

classe s’ils ne désirent pas répondre au questionnaire. Les participants qui choisissent de rester

doivent répondre à un questionnaire portant sur l’estime de soi sociale d’une durée d’environ 15

minutes. Au total, 343 participants complètent le questionnaire portant sur l’estime de soi

(16)

Phobie sociale et estime de soi 7

universitaires et collégiaux (50 hommes et 293 femmes). L’âge moyen du groupe est de 20 ans

(étendu = 18 à 44 ans, médiane =19 ans). Les participants proviennent de diverses disciplines :

Enseignement primaire préscolaire (35.7%), Sciences humaines et Sciences nature (24.9%),

Sciences sociales (13.5%), Soins infirmiers (9%), Services de garde (6.4%), Technique en service

social (6.1%), Lettres et art (2.9%), Informatique (0.9%) et Foresterie (0.6%). Aussi, 95.3% des

participants sont célibataires (conjoints de fait = 2.4%, divorcés = .06%, mariés = 1.8%) et 97.7%

sont de nationalité canadienne (autres = 2.3%). Prenant en considération que l’incidence à vie de

la phobie sociale dans la population varie de 3% à 13%, le nombre de participants recrutés

permettrait de croire que le nombre de participants souffrant de phobie sociale dans le groupe

serait suffisamment grand pour permettre une comparaison de la fréquence du diagnostic selon

les scores à l’Inventaire d’estime de soi sociale.

Plus tard, après avoir examiné les scores obtenus par les participants au questionnaire, les

20 participants avec les scores les plus élevés et les 20 participants avec les scores les plus bas à

l’Inventaire d’estime de soi sociale sont contactés par téléphone pour prendre part à des entrevues

diagnostiques. Le groupe des 20 participants avec les scores les plus élevés au questionnaire est

composé de 17 femmes et de 3 hommes et présente un âge moyen de 20.8 ans (étendu = 18 à 40

ans). Les participants à l'intérieur de ce groupe sont tous de nationalité canadienne et 95% sont

célibataires (mariés = 5%). Ils s'inscrivent à l'intérieur des disciplines suivantes: Enseignement

primaire préscolaire (40%), Sciences humaines (30%), Soins infirmiers (5%), Littérature (5%),

Foresterie (5%), Anthropologie (5%), Travail social (5%) et Sciences pures (5%). Le groupe des

20 participants avec les scores les plus faibles au questionnaire est composé de 16 femmes et de 4

hommes et présente un âge moyen de 20.4 ans (étendu = 18 à 37 ans). Les participants à

l'intérieur de ce groupe sont tous de nationalité canadienne et 95% sont célibataire (conjoint de

fait = 5%). Ils s'inscrivent à l'intérieur des disciplines suivantes: Enseignement primaire

préscolaire (35%), Sciences humaines (20%), Anthropologie (10%), Histoire (5%), Informatique

(5%), Service de garde (5%), Soins infirmiers (10%), Sociologie (5%) et Arts (5%).

Instruments de mesure

Un questionnaire mesurant l’estime de soi sociale est administré à tous les participants.

Aussi, l’Inventaire d’anxiété et d’évitement social et l’Échelle de peur du jugement négatif

(17)

Phobie sociale et estime de soi 8

d’autrui sont administrés à 40 participants sélectionnés en fonction de leur score au premier

questionnaire afin de confirmer le degré d’anxiété sociale et la crainte d’être évalué.

L’Inventaire d’estime de soi sociale. Cet inventaire est celui de Lawson, Marshall, &

McGrath, (1979). Il contient 30 énoncés auxquels les participants doivent répondre à l’aide

d’une échelle de type Likert, en six points, de 1 «complètement différent de moi » à 6

«exactement comme moi ». La moitié des énoncés se présente sous forme d’affirmations

positives et l’autre moitié sous forme d’affirmations négatives. Cet inventaire a été traduit et

adapté à la population canadienne-française par Gauthier, Samson, Turbide & Lawson (1980).

Les analyses psychométriques de la version française ont permis d’établir que la consistance

interne du questionnaire est grande (alpha = .93) et que la fidélité test-retest mesurée avec un

délai de cinq semaines est élevée (r = .95 ; p< .001).

L’Inventaire d’anxiété et d’évitement social. Il s’agit de l’inventaire de Watson & Friend,

(1969). Il permet d’évaluer le niveau d’anxiété et d’évitement associé aux interactions sociales.

Il comporte 28 énoncés auxquels les participants sont invités à répondre par «vrai » ou «faux ».

Il possède une consistance interne adéquate (Kuder-Richardson 20 = .94) (Watson & Friend,

1969). Cet inventaire a été traduit en français (Prévost, Kéroack, & Boisvert, 1987) et révisé

(Marier & Boisvert, 1994).

L’Échelle de peur du jugement négatif d’autrui. Il s’agit de la version abrégée de Leary

(1983). Cette échelle permet d’évaluer la crainte d’être jugé négativement par les autres. Elle

contient 12 énoncés auxquels les participants doivent répondre à l’aide d’une échelle de type

Likert, en cinq points, de 1 «ne me décrit pas du tout» à 5 «me décrit extrêmement bien». La

version abrégée de l’Échelle de peur du jugement négatif d’autrui présente une corrélation élevée

avec la version originale de l’échelle (r = .96) (Elting & Hope, 1995).

Instrument de diagnostic

Les entrevues diagnostiques sont effectuées par trois évaluateurs indépendants. Ce sont

des étudiants à la maîtrise ou au doctorat en psychologie. Les étudiants à la maîtrise sont

préalablement formés par une étudiante au doctorat. La formation consiste d’abord à

!’observation de deux entrevues exécutées par l’étudiante au doctorat. Ensuite chacun des

étudiants à la maîtrise procède à deux entrevues diagnostiques sous observation. Le niveau

d’accord inter-juges entre chacun des deux étudiants à la maîtrise et l’étudiante au doctorat est de

(18)

Phobie sociale et estime de soi 9

100%. Le niveau d’accord inter-juge entre les deux étudiantes à la maîtrise est également de

100%. Les étudiants à la maîtrise consultent régulièrement l’étudiante au doctorat pour

vérification du diagnostic de certains sujets.

Les entrevues diagnostiques sont réalisées à l’aide de la version française du Structured

Clinical Interview for DSM-IV (SCID-IV) (Spitzer, William & Gilbon, 1995). Elles abordent

toutes les grandes sections du Structured Clinical Interview for DSM-VI afin d’évaluer

l’importance des différentes co-morbidités. Pour faciliter la détection de la présence de la phobie

sociale, l’entrevue est également faite à l’aide d’un questionnaire «maison» construit à partir de la

littérature scientifique et des critères diagnostiques du DSM-IV pour cette pathologie. Il

s’agissait de questions complémentaires à celles déjà contenues dans le SCID- IV.

Procédure

Trois cent quarante trois participants prennent 15 minutes pour compléter l’Inventaire

d’estime de soi sociale et une brève fiche d’identification après avoir pris connaissance et signé le

formulaire de consentement approuvé par le Comité de déontologie de l’École de psychologie de

l’université Laval. Quarante participants sont sélectionnés en fonction de leurs scores à

l’Inventaire d’estime de soi sociale pour former deux groupes. Il s’agit des 20 sujets avec les

scores les plus faibles au questionnaire (le groupe ESS-) et les 20 sujets avec les scores les plus

élevés à ce même questionnaire (le groupe ESS+). Les participants sélectionnés sont contactés

par téléphone dans le but de leur proposer un rendez-vous pour l’entrevue diagnostique. Une

seule participante ayant obtenu un score faible au questionnaire refuse de prendre part à

l’entrevue. Elle est remplacée par une autre participante ayant obtenu le score suivant le plus

faible au questionnaire. Les 40 participants prennent part à une entrevue d’une durée

approximative d’une heure dans le but de déterminer s’ils répondent ou non aux critères

diagnostiques de la phobie sociale ou autres troubles mentaux. Toutes les entrevues sont

enregistrées sur cassettes afin de permettre une écoute ultérieure au besoin. Un deuxième

formulaire de consentement est présenté à cet effet au commencement de l’entrevue.

Suite à l’entrevue diagnostique réalisée avec le Structured Clinical Interview for DSM-IV,

les participants sont amenés à décrire de façon plus spécifique les situations phobogènes qui les

concernent et à attribuer des pourcentages subjectifs sur !’interference de l’anxiété sociale dans

différentes sphères de leur vie. Aussi, les participants sont également invités à décrire en

(19)

Phobie sociale et estime de soi 10

pourcentage la fréquence, Γintensité et l’évitement reliés à 26 situations anxiogènes craintes et

évitées par les phobiques sociaux. Une feuille est remise aux participants afin de leur servir de

guide dans le choix de leur pourcentage pour les trois énoncés. Les trois énoncés sont : «Quel est

la fréquence à laquelle tu es anxieux lorsque tu es confronté à ces situations»; «Jusqu’à quel point

tu te sens anxieux dans ces situations»; et «Quelle est la probabilité que tu évites cette situation».

En dernier lieu, les 40 participants doivent remplir l’Inventaire d’anxiété et d’évitement social et

l’Échelle de peur du jugement négatif d’autrui.

Tous les participants se voient offrir la possibilité d’être référés au service de consultation

de l’École de psychologie pour un suivi s’ils le désirent.

Résultats

Un sujet obtient un score «extrême» (i.e., un score étant deux écarts-type inférieur à la

moyenne) à deux des trois questionnaires administrés, soit l’Inventaire d’estime de soi sociale et

l’Inventaire d’anxiété et d’évitement social. Ces scores inattendus s’expliquent par le fait que le

sujet présente un autre trouble anxieux et répond aux critères diagnostiques de la dépression

majeure. Les données de ce sujet sont rejetées pour éviter d’introduire un biais dans les analyses.

Par conséquent, les analyses statistiques sont réalisées avec les données de 39 sujets.

Comparaison inter-groupes

Le test t est utilisé pour comparer les scores obtenus par les deux groupes de participants à

l’Inventaire d’estime de soi sociale, l’Inventaire d’anxiété et d’évitement social et l’Échelle de

peur du jugement négatif d’autrui. Le test du Chi-Carré est utilisé pour tester la différence entre

les deux groupes dans la fréquence du diagnostic de la phobie sociale.

Inventaire d’estime de soi sociale. La moyenne des scores obtenus à ce questionnaire

pour le groupe ESS- est de 94.16 (ET = 8.91). La moyenne obtenue à ce même questionnaire

pour le groupe ESS+ est de 167.10 (ET = 2.75) (voir Tableau 1). La comparaison entre les deux

groupes indique que la différence est significative [t(37) = 34.91 , p < .0001] .

(20)

11 Phobie sociale et estime de soi

Inventaire d’anxiété et d’évitement social. La moyenne des scores obtenus à ce

questionnaire pour le groupe ESS- est de 13.58 (ET = 6.41). La moyenne obtenue à ce même

questionnaire pour le groupe ESS+ est de 0.65 (ET = 1.09) (voir Tableaul). La comparaison

entre les deux groupes indique que la différence est significative [t(37) = -8.90, p < .0001] .

Échelle de peur du jugement négatif d’autrui. La moyenne des scores obtenus à ce

questionnaire pour le groupe des ESS- est de 42.57 (ET = 5.48). La moyenne obtenue à ce même

questionnaire pour le groupe des ESS+ est de 29.75 (ET = 8.63) (voir Tableau 1). La

comparaison entre les deux groupes indique que la différence est significative [t(37) = -5.51, p <

.

0001

] .

Insérer Tableau 1 ici

Structured Clinical Inteview for DSM-IV- Un examen des données de T entrevue

diagnostique révèle que 18 participants sur 19 rencontrent les critères diagnostiques de phobie

sociale dans le groupe ESS- et qu’aucun participant ne rencontre ces critères dans le groupe

ESS+. La différence entre les deux groupes est significative

(X2(l) =

35.19, p < .0001). Le

coefficient de contingence est à 0.69.

Analyses discriminantes

Un score permettant d’établir une coupure entre la population fonctionnelle ou normale

(i.e. les sujets non phobiques) et la population dysfonctionelle (i.e. les sujets avec une phobie

sociale) est calculé pour chacun des 3 questionnaires à l’aide de la formule suivante : C=

(SD0.M1) + (SD1.M0) / (SDO + SD1). Ensuite, dans le but de tester la sensibilité et la spécificité

de chacun des questionnaires à discriminer correctement les sujets qui ont reçu le diagnostic de

phobie sociale à !’administration du SCED-IV, les scores de coupure (cut-off scores) sont utilisés

pour classer les sujets en deux catégories : ceux qui ont reçu un diagnostic de phobie sociale et

ceux qui n’ont reçu aucun diagnostic.

(21)

Phobie sociale et estime de soi 12

Inventaire d’estime de soi sociale. Le point de coupure est établi à 121 pour ce test.

L’analyse des résultats avec le point de coupure démontre que l’Inventaire d’estime de soi sociale

permet de classer correctement 97.4% des sujets soit 38 sujets sur 39. Il possède une sensibilité

de 100% (soit de 18 sujets sur 18) et une spécificité de 95.2% (soit de 20 sujets sur 21) . Le

kappa est de 0.95.

Inventaire d’anxiété et d’évitement social. Le point de coupure est établi à 4 pour ce test.

L’analyse des résultats avec le point de coupure pour l’Inventaire d’anxiété et d’évitement social

démontre que ce test permet de classer correctement 92.3% des sujets soit 36 sujets sur 39. Il

possède une sensibilité de 94.4% (soit de 17 sujets sur 18) et une spécificité de 90.5% (soit de 19

sujets sur 21). Le kappa est de 0.85.

Échelle de peur du jugement négatif d’autrui. Le point de coupure est établi à 38 pour ce

test. L’analyse des résultats avec le point de coupure pour l’Échelle de peur du jugement négatif

d’autrui démontre que ce test permet de classer 76.9% des sujets correctement soit 30 sujets sur

39. Il possède une sensibilité de 72.2% (soit 13 sujets sur 18) et une spécificité de 81% (soit 17

sujets sur 21). Le kappa est de 0.53.

Insérer Tableau 2 ici

Discussion

La présente étude avait pour principal objectif d’évaluer la relation entre l’estime de soi

sociale et la phobie sociale. Cet objectif a été atteint en examinant l’incidence de la phobie

sociale chez les sujets qui présentent une faible estime de soi sociale comparativement aux sujets

qui présentent une estime de soi sociale élevée. L’hypothèse propre à cette étude a est confirmée.

En effet, les résultats indiquent clairement que l’incidence de la phobie sociale chez les individus

qui présentent une faible estime de soi sociale est significativement plus grande que chez les

individus qui présentent une estime de soi sociale élevée. Les résultats suggèrent donc que les

participants ayant un diagnostic principal de phobie sociale ont une estime de soi sociale

(22)

Phobie sociale et estime de soi 13

significativement plus faible que les participants qui ne répondent pas aux critères diagnostiques

de cette psychopathologie.

De plus, les résultats démontrent que les participants du groupe ESS- et les participants

du groupe ESS+ se différencient significativement au niveau de l’anxiété et de l’évitement social

et de la peur du jugement négatif d’autrui deux composantes souvent associées à une faible

estime de soi et à l'anxiété sociale.

Également, les résultats obtenus corroborent ceux des recherches précédentes sur la

phobie sociale. En effet, plusieurs études rapportent une corrélation significative entre les

mesures de l’estime de soi sociale et les mesures de l’anxiété sociale (Leary, 1983; Clark &

Arkowitz, 1975; Leary & Kowalski, 1995; McCroskey, 1977; Zimbardo, 1977). Ainsi,

Coopersmith (1967), démontre un lien étroit entre l'estime de soi et l'anxiété sociale. Leary

(1980), établit que les individus qui présentent une faible estime de soi présentent un niveau

d'anxiété plus élevé. De plus, dans l’étude de Turcotte (1998), le groupe des phobiques sociaux

a obtenu un score significativement inférieur à l’Inventaire d’estime de soi sociale

comparativement au groupe présentant un diagnostic de trouble panique et au groupe contrôle.

D'autre part, les résultats obtenus à l’aide du calcul du point de coupure suggèrent que

l’Inventaire d’estime de soi sociale pourrait être un instrument de dépistage de la phobie sociale

fort intéressant. En effet, les résultats démontrent une sensibilité de 100% au diagnostic de la

phobie sociale établit préalablement avec le SCfD-IV ce qui est non négligeable. L’Inventaire

d’estime de soi sociale est facile et relativement court à utiliser. Ceci en fait un instrument

simple et rapide à administrer. L’inventaire mesurant l’estime de soi sociale est l'instrument de

mesure qui est préférable de choisir afin de discriminer les deux groupes de participants

(phobiques sociaux et non phobiques).

Par ailleurs, si l'on considère la prévalence à vie de la phobie sociale et les dysfonctions

que cette psychopathologie occasionne sur la vie des sujets atteints; !'utilisation d'un outil de

dépistage efficace à un niveau précoce est d'une très grande importance. En effet, l'âge moyen de

l'apparition de la phobie sociale se situe entre 11 et 15 ans et les personnes atteintes prennent

souvent plusieurs années avant de consulter pour un traitement (Heimberg & al., 1995). Les

difficultés occasionnées par cette psychopathologie sont nombreuses: co-morbidité importante

avec l'abus d'alcool et autres substances, signes évidents de dépression dans 50% des cas, risques

de tentatives de suicide 16 fois plus élevés que dans la population générale, difficultés à

(23)

Phobie sociale et estime de soi 14

compléter la scolarité de niveau secondaire, statut socio-économique souvent inférieur à la

moyenne, co-morbidité de l'ordre de un tiers avec les autres maladies mentales, statut civil de

célibataire dans 50% des cas et interférence de l'ordre de 90% avec le travail (Heimberg & al.,

1995; Leary & Kowalski, 1995). Le dépistage précoce permettrait de prévenir la dégradation des

conditions de vie des personnes atteintes et de leur entourage en permettant la prise en charge tôt

dans le développement de la psychopathologie. L'Inventaire d'estime de soi sociale pourrait

constituer un outil simple et efficace qui pourrait être utilisé pour dépister et prendre en charge

rapidement.

D’autre part, les résultats de cette étude proposent que l’estime de soi sociale pourrait être

une composante majeure dans l’élaboration de futurs traitements concernant la phobie sociale et

l’anxiété sociale. Ainsi, les résultats obtenus supposent que !’augmentation ou le développement

de l’estime de soi sociale contribuerait à diminuer l’anxiété sociale ou à réduire l’intensité des

symptômes attribuables à la phobie sociale.

La présente étude comporte toutefois des limites méthodologiques. En effet, les sujets

sélectionnés appartiennent à deux groupes extrêmes soit des sujets ayant obtenu des scores

supérieurs à la moyenne et des sujets ayant obtenu des scores inférieurs à la moyenne. Il

faudrait reproduire l’étude en ajoutant un groupe de sujets ayant obtenu un score moyen à

l’Inventaire d’estime de soi sociale. Aussi, répéter l’étude avec des individus présentant d’autres

catégories de psychopathologies que les troubles anxieux permettrait d’apporter un savoir

intéressant en ce qui concerne la relation entre l’estime de soi sociale et les autres troubles de

santé mentale. De plus, une étude de traitement visant !’augmentation de l’estime de soi sociale

chez les phobiques sociaux gagnerait à être effectuée.

Les résultats de cette étude pourront avoir des répercussions importantes tant au niveau du

dépistage diagnostic qu’au niveau du traitement de la phobie sociale. Ainsi, ils ont permis de

démontrer que l’Inventaire d’estime de soi sociale pourrait devenir un outil de dépistage très

appréciable et facile à utiliser. L'importance de considérer l'estime de soi sociale dans

l’élaboration de futurs traitements de la phobie sociale à également été démontré.

(24)

Phobie sociale et estime de soi 15

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construct. Journal of Consulting and Clinical Psychology, 33(1), 84-95.

(27)

Phobie sociale et estime de soi 18

Note des auteurs

Le premier auteur voudrait remercier les examinateurs de ce mémoire, Jean-Marie

Boisvert, Ph.D. et Marguerite Lavallée, Ph.D., pour leurs commentaires.

Toute correspondance concernant cet article doivent être adressées au Dr. Janel G.

Gauthier, Pavillon Félix-Antoine-Savard, École de Psychologie, Université Laval, Sainte-Foy,

Québec, Canada, G1K 7P4. E-mail : janel.gauthier@psy.ulaval.ca

(28)

Phobie sociale et estime de soi 19

Tableau 1

Moyenne et écart type des scores obtenus par le groupe de participants à faible estime de soi

sociale et le groupe de participants à forte estime de soi sociale à T Inventaire d’estime de soi

sociale (IES S), à T Inventaire d’anxiété et d’évitement social (IAES) et à T Échelle de peur du

jugement négatif d’autrui (EPJNA).

IES S

IAES

EPJNA

Groupes

M

SD

M

SD

M

SD

Forte estime de soi sociale

167.1

2.75

.65

1.09

29.75

8.63

(29)

Phobie sociale et estime de soi 20

Tableau 2

Nombre de participants sans diagnostic de trouble mental et avec diagnostic de phobie sociale selon les résultats de l’entrevue clinique

structurée pour le DSM-IV 1SCID-IV1 et classement de ces participants à partir des scores de coupure pour T Inventaire d’estime de soi

sociale (IESSI. !,Inventaire d’anxiété et d’évitement sociale (IAES) et L’Échelle de peur du jugement négatif d’autrui (EPJNA).

IES S

(Score de coupure de 121)

IRAS

(Score de coupure de 4)

EPJNA

(Score de coupure de 38)

SCID-IV

Non

phobiques

Phobiques

sociaux

Non

phobiques

Phobiques

sociaux

Non

phobiques

Phobiques

sociaux

Aucun

diagnostic

21

20

1

19

2

17

4

Phobie sociale

18

0

18

1

17

5

13

(30)

21

CONCLUSION GÉNÉRALE

Ce mémoire avait comme objectifs principaux d’établir un lien entre la phobie sociale et

l’estime de soi sociale et d’examiner le potentiel de l’Inventaire d’estime de soi sociale à

identifier les sujets souffrant de phobie sociale. L’incidence de la phobie sociale chez les

personnes présentant une estime de soi sociale faible et chez les personnes présentant une estime

de soi sociale élevée a été comparée. La sensibilité et la spécificité de l’Inventaire d’estime de soi

sociale à la phobie sociale ont été examinées.

Les résultats de la présente étude ont permis d’établir que la faible estime de soi sociale

est associée à une incidence très élevée de la phobie sociale dans la population générale.

Également, les résultats obtenus vont dans le même sens que la littérature scientifique et

confirment la présence d’un lien étroit entre la phobie sociale et l’estime de soi sociale. Aussi,

les résultats soulignent le potentiel clinique de l’Inventaire d’estime de soi sociale comme outil

de dépistage des individus souffrant de phobie sociale dans la population générale. En effet,

l’Inventaire d’estime de soi sociale présente une sensibilité de 100% au diagnostic de la phobie

sociale établit par une entrevue structurée pour DSM-IV (Structured Clinical Interview for DSM-

IV).

Par ailleurs, des recherches futures impliquant une étude de traitement serait d’un grand

intérêt afin d’examiner la nature de la relation entre l’estime de soi sociale et la phobie sociale.

De plus, des études utilisant un plus grand échantillon de participants avec une plus grande

étendue des scores à l’Inventaire d’estime de soi sociale seront nécessaires avant de recommander

l’usage de ce test pour le dépistage de la phobie sociale.

Les résultats de ce mémoire soulignent donc l’importance de considérer l’estime de soi

sociale dans la compréhension et le traitement de la phobie sociale. Cette étude apporte

également une contribution importante au niveau diagnostic, dépistage et traitement de la phobie

sociale.

(31)

22

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(34)

ANNEXE A

(35)

26

INVENTAIRE DE L’ESTIME DE SOI SOCIAL (Lawson, Marshall, McGrath, 1977)

NOM: ______________________________________________ DATE: ______________________

S.V.P., placer, pour chacune des phrases ci-dessous, un chiffre dans l'espace approprié selon l'échelle suivante :

Complètement 123456 Exactement

différent de moi comme moi

Par exemple, si vous pensez qu'une phrase vous décrit exactement, vous devriez placer "6" vis-à-vis cette phrase. Si la phrase est complètement le contraire de vous, alors vous devriez placer "1" a coté de celle-ci. Les nombres de "2" à "5" représentent des degrés variés du concept "comme moi". Vous êtes priés de choisir le chiffre qui décrit de façon appropriée votre similarité à la position exprimée dans la phrase.

1. J'ai de la difficulté à parler à des étrangers. 2. Je manque de confiance en moi avec les gens. 3. Je fonctionne bien socialement.

4. Je me sens en confiance dans les situations sociales. 5. Il est facile de m'aimer.

6. Je m'entends bien avec les autres personnes. 7. Je me fais des ami(e)s facilement.

8. Je suis gai(e) et plein(e) d'humour dans les situations sociales. 9. Quand je suis avec d'autres personnes, je perds confiance en moi. 10. Je trouve,qu'il est difficile de me faire des ami(e)s.

(36)

27

Complètement 123456 Exactement

différent de moi comme moi

12. J'entretiens raisonnablement bien la conversation. 13. Je suis populaire chez les gens de mon âge.

14. J'ai peur des grosses réceptions (party).

15. J'ai vraiment du plaisir à assumer des rôles sociaux.

16. Habituellement je dis ce qu'il ne faut pas quand je parle avec les gens. 17. Je me sens sûr(e) de moi aux réceptions (party).

18. Habituellement je suis incapable de trouver quelque chose d'intéressant à dire aux gens.

19. Je suis ennuyant(e) pour la plupart des gens. 20. Les gens ne me trouvent pas intéressant(e).

21. Je suis nerveux(se) avec des gens qui ne sont pas des ami(e)s intimes. 22. J'ai passablement de facilité a rendre les gens à l'aise avec moi. 23. Je suis plus génë(e) que la plupart des gens.

24. Je suis une personne amicale.

25. Je peux facilement soutenir l'intérêt des gens. 26. Je n'ai pas beaucoup de "personnalité".

27. Les gens apprécient beaucoup ma compagnie.

28. Je suis passablement satisfait(e) de moi comme personne.

29. Je suis passablement maladroit(e) dans les situations sociales. 30. Je ne me sens pas à l'aise avec les autres personnes.

(37)

28

ANNEXEE

(38)

29

Nom:___________________________________

Date: ___________________________________

AES

Répondez par vrai (V) ou faux (F) à chacune des phrases suivantes.

Encerclez la réponse qui vous décrit le mieux.

V

F

1. Je me sens bien même dans des rencontres dont

je n'ai pas l'habitude.

V

F

2. J'essaie d'éviter les situations qui m'obligent à

être très sociable.

V

F

3. Je me détends facilement en présence des gens

que je ne connais pas.

V

F

4. Je ne désire pas particulièrement éviter les gens.

V

F

5. Les rencontres sociales me dérangent souvent.

V

F

6. Je me sens habituellement calme et confiant/e

dans des rencontres sociales.

V

F

7. Je suis habituellement à l'aise de parler à une

personne de l'autre sexe.

V

F

8. J'essaie d'éviter de parler aux gens que je ne

connais pas bien.

V

F

9. Si j'ai la chance de rencontrer de nouvelles

personnes, j'en profite.

V

F

10. Je me sens souvent nerveux/nerveuse ou tendu/e

lorsque je me retrouve dans un groupe où il y a

des gens des deux sexes.

V

F

11. Je suis habituellement nerveux/nerveuse avec

les gens que je connais peu.

V

F

12. Je me sens ordinairement détendu/e quand je

suis avec un groupe de personnes.

V

F

13. Je veux souvent fuir les gens.

V

F

14. D'habitude, je me sens mal à l'aise dans un groupe

(39)

30

V

F

15. Je suis ordinairement détendu/e lorsque je

rencontre quelqu'un(e) pour la première fois.

V

F

16. Je deviens tendu/e et nerveux/nerveuse quand on

me présente à des gens.

V

F

17. Je peux entrer dans une pièce même s'il y a

plusieurs personnes que je ne connais pas.

V

F

18. J'ai tendance à ne pas m'avancer et à ne pas me

joindre à un grand groupe de personnes.

V

F

19. Quand mes patrons (patronnes) ou mes supérieurs

(supérieures) veulent parler avec moi, je le fais

volontiers.

V

F

20. Je me sens souvent tendu/e en présence d'un

groupe de personnes.

V

F

21. J'ai tendance à m'éloigner des gens.

V

F

22. Ça ne me dérange pas de parler aux gens dans des

réceptions ou des rencontres sociales.

V

F

23. Je suis rarement à l'aise dans un grand groupe de

personnes.

V

F

24. J'invente souvent des excuses pour ne pas aller à

mes rendez-vous.

V

F

25. Il m'arrive parfois de présenter des gens.

V

F

26. J'essaie d'éviter les rencontres sociales

formelles.

V

F

27. D'habitude, je me rends à tous mes rendez-vous.

V

F

28. Je me détends facilement.

Référence:

Watson, D., & Friend, R. (1969). Measurement of social-evaluation anxiety. Journal of

Consulting and Clinical Psychology, 33, 448-457.

Traduction: Marie-Josée Prévost, Jocelyne Kéroack et Jean-Marie Boisvert, Hôpital Louis-

H. Lafontaine, 1987.

Révision: Sophie Morler et Jean-Marie Boisvert, Université Laval, 1994.

(40)

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