• Aucun résultat trouvé

Caractérisation de mutants et transformants d'alpha -L-arabinofuranosidase chez Arabidopsis thaliana

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Caractérisation de mutants et transformants d'alpha -L-arabinofuranosidase chez Arabidopsis thaliana"

Copied!
135
0
0

Texte intégral

(1)

THÈSE

THÈSE

En vue de l'obtention du

DOCTORAT DE L’UNIVERSITÉ DE TOULOUSE

DOCTORAT DE L’UNIVERSITÉ DE TOULOUSE

Délivré par l'Université Toulouse III - Paul Sabatier Discipline: Biosciences Végétales

Présentée et soutenue par : Ricardo Aarón Chávez Montes

Titre :

Caractérisation de mutants et transformants d'α -L-arabinofuranosidase chez Arabidopsis thaliana

JURY

Marie-Christine Ralet, Chargée de Recherche, INRA, centre de Nantes, Rapporteur Grégory Mouille, Chargé de Recherche, INRA, centre de Versailles, Rapporteur Rafael Pont-Lezica, Professeur de l'Université Paul Sabatier, Toulouse, Examinateur Michael O'Donohue, Directeur de Recherche, INRA, centre de Toulouse, Examinateur Yves Barrière, Directeur de Recherche, INRA, centre de Poitou-Charentes, Examinateur Deborah Goffner, Chargée de Recherche, CNRS, Toulouse, Directrice de thèse

Ecole doctorale : Biologie – Santé – Biotechnologies

Unité de recherche :« Surfaces cellulaires et signalisation chez les végétaux », Unité Mixte de Recherche 5546, Université Paul Sabatier – CNRS, 24 chemin de Borde Rouge, BP 42617 Auzeville, 31326 Castanet-Tolosan, France

(2)

I wish God were alive to see this...

(3)

REMERCIEMENTS Je remercie Deborah pour m'avoir accueilli dans son équipe, pour sa confiance, sa patience, sa  direction... Bref, pour avoir été ma chef pendant ces années de thèse. Bien évidemment merci à Philippe Ranocha, même s'il ne veut pas être remercié. Tout ceci n'aurait  été possible sans lui. Merci au service microscopie : Alain Jauneau. Toujours de bonne humeur. Toujours disponible pour aider un élève en difficultés ou  pour une discussion sur les parois, le monde, la vie... Alain m'a toujours aidé à voir ce qui est  important. Yves Martinez. Avec qui d'autre voudrait­on passer des journées entières au confocal? Au fait, je t'ai  raconté ma dernière théorie sur les arabinanes? Merci à Jean­Louis Luc et à Patricia Panegos, sans qui il n'y a plus de jolies plantes d'Arabidopsis à  analyser. Ne partez pas en vacances! #!/usr/bin/perl for ($i = 1; $i <= 1000; $i++) { print "Merci Hélène!\n"; # Hélène San Clemente } Evidemment, merci à Sabine Guillaumie et à Christophe Pineau, chers camarades thésards. Nous  avons passé trop peu de temps ensemble...

(4)

TABLE DES MATIERES LISTE DES FIGURES...7 LISTE DES TABLEAUX...9 ABREVIATIONS...11 INTRODUCTION GENERALE...13 INTRODUCTION...15  I 1 L'importance des parois végétales...15  I 2 Les différents types de paroi...15  I 2.1 La paroi primaire...17  I 2.1.1 La structure de la cellulose...17  I 2.1.2 La structure des hémicelluloses...17  I 2.1.3 La structure des pectines...19  I 2.1.3.1 La structure de l'homogalacturonane...19  I 2.1.3.2 La structure du rhamnogalacturonane­I...21  I 2.1.3.3 La structure du rhamnogalacturonane­II...23  I 2.1.4 L'organisation de la paroi primaire...23  I 2.2 La paroi secondaire...25  I 2.2.1 Composition de la paroi secondaire...25  I 2.2.2 La structure des xylanes...25  I 2.2.3 La composition de la lignine...25  I 2.2.4 L'organisation de la paroi secondaire...27  I 3 La nature des protéines pariétales...27  I 4 Synthèse et modification des polysaccharides pariétaux...29  I 4.1 Les UDP­ et GDP­sucres...29  I 4.2 La base de données CAZy...33  I 4.3 Synthèse et modification de la cellulose...35  I 4.4 La synthèse des pectines et hémicelluloses : les GT...35  I 4.5 La modification des pectines et hémicelluloses : les GH...41  I 5 Les α ­L­arabinofuranosidases...43  I 5.1 Définition de la réaction ­L­arabinofuranosidase...43  I 5.2 Les arabinofuranosidases de microorganismes...43  I 5.2.1 Le mécanisme de réaction des arabinofuranosidases...45  I 5.3 Les arabinofuranosidases de plantes...45  I 5.3.1 Arabinofuranosidases vraies et bifonctionnelles...45

  I   5.3.2   Les   substrats   des   arabinofuranosidases   :   molécules   artificielles,   polysaccharides  d'origine végétale...47

(5)

 I 5.4.2 Le rôle des arabinanes pectiques...55  I 5.4.3 Les arabinanes des arabinogalactane­protéines...59  I 5.4.4 Le rôle des xylanes...61 OBJECTIFS...63 RESULTATS...67  R 1 Analyse bioinformatique des séquences d'arabinofuranosidase de plantes...67  R 1.1 Propriétés des séquences d'arabinofuranosidase de la famille 3 et 51 d'Arabidopsis...67  R 1.2 Combien d'arabinofuranosidases dans d'autres plantes ?...69  R 2 Article : caractérisation de mutants et transformants ARAF1...75  R 3 Résultats complémentaires pour le mutant araf1­1...93  R 3.1 Phénotypage du mutant araf1­1...93  R 3.2 Croissance à l'obscurité à 4°C...93  R 3.3 Marquage LM6 en microscopie électronique...95  R 3.4 Hydrolyse in vitro des AIR araf1­1 et 35S::ARAF1...99  R 4 Caractérisation fonctionnelle du gène ARAF2...99  R 4.1 Expression du gène ARAF2...99  R 4.1.1 RT­PCR...99  R 4.1.2 Plantes pARAF2::GUS...101  R 4.2 Caractérisation du mutant araf2...101  R 4.2.1 Obtention du mutant araf2...101  R 4.2.2 Le niveau d'activité ARAF2 dans les hampes d'Arabidopsis...103  R 4.3 Phénotypage du mutant araf2...103  R 5 Les doubles mutants araf1­araf2 et araf1­xyl1...105  R 5.1 Le double mutant araf1­araf2...105  R 5.2 Le double mutant araf1­xyl1...105  R 6 Effet du L­arabinose sur la croissance de plantules in vitro...107 DISCUSSION...111 D 1 Les arabinofuranosidases participent à un équilibre de synthèse / hydrolyse des arabinanes...111 D 2 Les arabinofuranosidases dans les graines d'Arabidopsis...113 D 3 L'effet de l'altération des arabinanes sur la physiologie d'Arabidopsis...115 D 4 Les arabinanes sont­ils un senseur moléculaire ?...119 D 5 Vers un rôle des arabinofuranosidases dans la partition de carbone...121 D 5.1 Le métabolisme du L­arabinose...121 D 5.2 Régulation allostérique des voies de synthèse des UDP/GDP­sucres...123

(6)

PERSPECTIVES...127 P 1 Analyse structurale des arabinanes chez les transformants ARAF1...127 P 2 Caractérisation d'ARAF2 et XYL1...127 P 3 Les arabinanes des arabinogalactane protéines...129 P 4 Les sous­groupes de la famille 3 des GH...129 P 5 Les arabinofuranosidases et la synthèse des pectines et des hémicelluloses...129 P 6 Les arabinofuranosidases et la mise en place de la paroi secondaire...131 P 7 Les arabinofuranosidases et le métabolisme des UDP/GDP­sucres...131 MATERIELS ET METHODES...133 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES...141 ANNEXE 1...169 ANNEXE 2...175

(7)

LISTE DES FIGURES Figure 1, L'importance des paroi végétales...14 Figure 2, Microfibrilles de cellulose...16 Figure 3, Structure de l'homogalacturonane...18 Figure 4, Structure du rhamnogalacturonane­I...20 Figure 5, Structure des arabinanes d'Arabidopsis...20 Figure 6, Structure du rhamnogalacturonane­II...22 Figure 7, Pont ester­borate entre deux chaînes de rhamnogalacturonane­II...22 Figure 8, Modèle simplifié de la paroi primaire...24 Figure 9, Structure des xylanes...24 Figure 10, Les couches S1, S2 et S3 de la paroi secondaire...26 Figure 11, Stratégie globale pour la synthèse des polysacharides pariétaux...28 Figure 12, Métabolisme des UDP/GDP­sucres...30 Figure 13, Synthèse de cellulose par les cellulose synthases...34 Figure 14, Réaction catalysée par les ­L­arabinofuranosidases...42 Figure 15, Mécanisme de réaction des arabinofuranosidases de la famille 51...44 Figure 16, Cinétique de formation d'un "transglycoside"...44 Figure 17, Structure des gènes ARAF1 et ARAF2...66 Figure 18, Alignement des séquences protéiques ARAF1 et ARAF2...68 Figure 19, Structure du gène XYL1...70 Figure 20, Phylogramme des séquences de la famille 3 de plantes...74 Figure 21, Effet du froid sur la croissance de plantules étiolées WS et araf1­1...94 Figure 22, Micrographies électroniques du marquage LM6...96 Figure 23, Détection par RT­PCR du transcrit ARAF2 dans différents tissus d'Arabidopsis...98 Figure 24, Activité GUS des plantes pARAF2::GUS...100 Figure 25, Obtention du mutant araf2...102 Figure 26, Développement de plantules in vitro en présence de L­arabinose 30 mM...106 Figure 27, Développement de plantules in vitro en présence de saccharose et de différentes  concentrations de L­arabinose...108 Figure 28, Le métabolisme du L­arabinose...120 7

(8)

LISTE DES TABLEAUX Tableau 1, Caractéristiques biochimiques des arabinofuranosidases purifiées de plantes...46, 48 Tableau 2, Nombre de gènes de la famille 51 et 3 parmi quelques espèces végétales...72 Tableau 3, Expériences réalisées pour le phénotypage du mutant araf1­1...92 Tableau 4, Niveau du marquage LM6 dans les différents tissus WS et araf1­1...97 Tableau 5, Hydrolyse enzymatique de résidus alcool­insolubles des racines et de bas de hampe de  plantes araf1­1 et 35S::ARAF1b...98 Tableau 6, Expériences réalisées pour le phénotypage des mutants araf1­1 et araf2...104

(9)

ABREVIATIONS AGP arabinogalactane protéine CAZy Carbohydrate Active enZymes CESA cellulose synthase GH glycosyl­hydrolase GT glycosyl­transférase HG homogalacturonane pNPA 4­nitrophényl­­L­arabinofuranose pNPX 4­nitrophényl­­D­xylopyranose RG­I rhamnogalacturonane­I RG­II rhamnogalacturonane­II SBA sugar beet arabinan (arabinane de betterave) WAX wheat arabinoxylan (arabinoxylane de blé) 11

(10)

INTRODUCTION GENERALE

Ce travail  de thèse a été réalisé dans l'équipe "Différientiation  du xylème  : Signaux  cellulaires et dynamique pariétale" dirigée par Deborah Goffner, à l'UMR 5546 CNRS­UPS,  "Surfaces cellulaires et signalisation chez les végétaux". L'équipe s'intéresse aux mécanismes  de synthèse et de modification des parois végétales. Durant le processus d'identification des  possibles   acteurs   de   ces   mécanismes,   notre   attention   s'est   tournée   vers   une   catégorie  particulière   d'enzymes,   les  ­L­arabinofuranosidases.   C'est   dans   ce   contexte   qu'a   été  entreprise la caractérisation de deux gènes d'Arabidopsis, nommées ARAF1 (At3g10740) et  ARAF2 (At5g26120), et annotés "­L­arabinofuranosidase" dans les bases de données. Une partie du travail a donné lieu à une publication dans la revue Plant Physiology (2008,  147: 63­77) avec le titre "Cell wall modifications in Arabidopsis thaliana plants with altered  ­L­arabinofuranosidase activity", qui est incluse dans la section Résultats. Ce manuscrit est  divisé en six parties, une Introduction (dont les paragraphes sont nommés I1, I2, etc.), les  Objectifs   de   la   thèse,   les   Résultats   (R1,   R2,   etc.),   une   Discussion   (D1,   D2,   etc.),   les  Perspectives (P1, P2 etc.) et les Matériels et Méthodes.

(11)

Figure  1.  L'importance  des  parois  végétales.  A,  cellules  de  parenchyme  de  feuilles de Zinnia elegans et B, un trichome d'Arabidopsis. La paroi détermine la  forme  des  cellules  végétales.  Noter  le  contraste  entre  A  ou  B  et  la  forme  sphérique des protoplastes (C), cellules végétales sans paroi.

Source:  A,  http://users.ugent.be/~pdebergh/ind/ind01.jpg;  site  « Tissue  culture   and  Biotehnology »,  un  projet  conjoint  entre  Department  of  Plant  Production­  Horticulture, Universiteit Gent (Belgique) et Department of Botany, University of  Natal Pietermaritzburg (Afrique du Sud).

C

(12)

INTRODUCTION

 I 1  L'importance des parois végétales

La   paroi  est   responsable  de  l'énorme  diversité  des  formes  et  des  tailles  des  cellules  végétales (Figs. 1A et 1B) et, par conséquent, de l'énorme diversité des formes et des tailles  des plantes. Sans sa paroi, une cellule acquiert une forme sphérique, dictée uniquement par  les lois de la thermodynamique (Fig. 1C). Nous pouvons ainsi comprendre intuitivement que  la paroi est l'un des facteurs essentiels qui contrôlent le développement des cellules végétales  et donc de la plante dans son ensemble. Nous savons que la forme d'une cellule végétale est  la résultante d'un équilibre entre une force hydrostatique qui pousse vers l'extérieur de la  cellule et la tension de la paroi végétale qui entoure la cellule (Cosgrove, 2000; Thompson,  2005; Cosgrove, 2005). Bien qu'il ait été montré que l'expansion de la paroi peut influencer  la morphogenèse (Fleming et al., 1997; Pien et al., 2001), il reste encore à déterminer si cette  expansion est à l'origine ou à l'aboutissement du processus (Fleming, 2006). Toutefois, la paroi est plus que le support mécanique de la cellule. En effet, elle est aussi  une source de signaux impliqués dans plusieurs processus physiologiques. On assiste ainsi  depuis quelques années à une série de découvertes qui montrent que des plantes altérées dans  la composition ou la structure de la paroi présentent aussi des altérations dans la réponse à la  sécheresse ou aux stress osmotiques (Chen et al., 2005), dans la morphogenèse (Krupková et  al.,  2007), dans la résistance aux bactéries ou aux champignons pathogènes (Hernandez­ Blanco et al., 2007), dans la sensibilité au saccharose (Li et al., 2007). Ainsi, la paroi doit  être considérée comme un organite à part entière participant activement à la physiologie de  la cellule.  Pourtant, si la nature des composants de la paroi  est assez bien connue, les  mécanismes de biosynthèse et de modification des parois sont loin d'être élucidés (Kohorn,  2001; Bacic, 2006). C'est dans ce contexte que s'inscrit ce travail de thèse, qui a porté sur les  arabinofuranosidases, des enzymes de modification de la paroi.

 I 2  Les différents types de paroi

Il   existe   deux   types   de   parois   chez   les   plantes,   les   parois   primaires   (chez   les   non­ graminées, elle est de Type I, chez les graminées, de Type II) et les parois secondaires.  Toutes   sont   composées   de   polysaccharides   variés,   de   protéines   et   certaines   (les   parois  secondaires)   contiennent   également   des   composés   phénoliques.   Toutes   les   cellules  

(13)

Figure  2.  Microfibrilles  de  cellulose.  Une  microfibrille  est  composée  de  douzaines  de  molécules  de  cellulose  qui  s'assemblent  en  une  matrice  cristalline.  Les  microfibrilles  peuvent  interagir  avec  d'autres  polysaccharides  présents dans la paroi (hémicelluloses et, possiblement, pectines). Source:  http://www.emc.maricopa.edu/faculty/farabee/biobk/BioBookCHEM2.html,  site  « Online Biology Book », M.J. Farabee, Estrella Mountain Community College,     Avondale, AZ (Etats Unis d'Amérique). Matrice cristalline Molécules de cellulose Microfibrille Molécules de cellulose Autres polysaccharides

(14)

comportent une paroi primaire. La plupart des plantes contiennent des parois de Type I.  Néanmoins, certaines espèces végétales de grande importance économique (le maïs,  Zea 

mays; le blé, Triticum spp.; le sorgho, Sorghum spp.; l'orge, Hordeum vulgare; le riz, Oryza  sativa   /   glaberrima),   qui   appartiennent   à   l'ordre   des  Poales,   famille   des  Poaceae   (ex  Gramineae), possèdent un type de paroi primaire à la composition particulière, appelée paroi 

de   Type   II.   Ces   parois   diffèrent   des   parois   de   Type   I   par   leur   contenu   élevé   en  glucuronoarabinoxylanes (GAX), une hémicellulose qui n'est habituellement présente que  dans   les   parois   secondaires,   par   leur   faible   contenu   en   pectines   et   par   la   présence   de  composés   aromatiques   (hydroxycinnamates,   ferulate,   et  p­coumarate;  Carpita,  1996).  Finalement, certains types cellulaires particuliers, c'est­à­dire les fibres (le sclérenchyme) et  les vaisseaux de xylème, possèdent un deuxième type de paroi, appelée paroi secondaire, qui  est déposée après le processus d'expansion. Dans les sections suivantes nous allons présenter  ces différents types de paroi, commençant par la structure des différents polysaccharides qui  les  composent   pour  ensuite   aborder  l'organisation  de   ces  polysaccharides   au  sein  de   la  matrice.

 I 2.1  La paroi primaire

 I 2.1.1  La structure de la cellulose

Les   parois   primaires   de   Type   I   sont   composées   de   cellulose,   d'hémicelluloses   et   de  pectines.  La   cellulose   est   un   polymère   comportant   500   à   14000   résidus   de  ­(1,4)­D­ glucopyranose   (Somerville,  2006).   Dans   la   paroi,   la   cellulose   se   trouve   sous   forme   de  microfibrilles, comprenant des douzaines de chaînes de polymère, qui font 3­5 nm de largeur  et plusieurs m de longueur (Fig. 2; Cosgrove, 2005).  I 2.1.2  La structure des hémicelluloses Les hémicelluloses sont un groupe de polysaccharides complexes qui se caractérisent par  leur extractibilité de la paroi par des solutions alcalines (par exemple KOH 1M). Le squelette  des hémicelluloses est composé de résidus  ­(1,4)­D­pyranose, où l'O­4 est en positionβ   équatoriale. Les pyranoses peuvent être glucose, mannose ou xylose, et les hémicelluloses  sont alors appelées xyloglucanes, mannanes ou xylanes, respectivement.

(15)

Figure  3.  Structure  de  l'homogalacturonane  (HG)  et  ponts  Ca2+ entre  deux  chaînes  d'HG.  L'HG  est  un  polymère  linéaire  de  résidus  d'­(1,4)­D­ galacturonate.  Les  groupes  carboxyle  libres  du  groupe  acide  forment  une  liaison  ionique  avec  des  ions  calcium  et  stabilisent  l'interaction  entre  deux  chaînes HG. Adapté de Cosgrove, 2005.

(16)

Dans les parois primaires de type I, la principale hémicellulose est le xyloglucane. Le  xyloglucane est composé d'un squelette de D­glucose en ­(1,4), et ces glucoses peuvent être  substitués en ­(1,6) par des résidus de D­xylose. Les xyloglucanes ont été particulièrement  étudiés   car   ils   sont   essentiels   pour   déterminer   l'expansibilité   de   la   paroi   primaire,   et  l'expansion des parois est un des sujets fondamentaux de la recherche sur les parois végétales  (Cosgrove, 2005). Un autre type d'hémicellulose que l'on trouve dans les parois primaires est le mannane. Le  mannane peut avoir un squelette de D­mannose en ­(1,4) ou un squelette de D­mannose et  de D­glucose, également unis en  ­(1,4). Ils sont alors appelés glucomannanes. Ces deux  types de mannanes peuvent être substitués en ­(1,6) par des résidus de D­galactose, et on  parle   alors   de   galactomannanes   ou   galactoglucomannanes.   Les   mannanes   sont  particulièrement abondants dans les graines et sont supposés être des polysaccharides de  réserve (Buckeridge et al., 2000; Hoch, 2007). Il a également été montré que les mannanes  peuvent être des sources de signaux développementaux.  Par exemple,  des fragments  de  mannanes peuvent influencer la xylogenèse in vitro (Beňová­Kákošová et al., 2006).

 I 2.1.3  La structure des pectines

Les   pectines   forment   un   groupe   de   polysaccharides   complexes   qui   ont   comme  caractéristique   d'être   extraits   de   la   paroi   par   de   l'eau   chaude,   des  acides   dilués   ou  des  chélateurs   de   calcium.   On   considère   qu'il   existe   trois   domaines   parmi   les   pectines   :  L'homogalacturonane (HG), le rhamnogalacturonane I (RG­I) et le rhamnogalacturonane II  (RG­II). On parle de domaines car à ce jour une discussion est ouverte quant à savoir  le(s)quel(s)   parmi   ces   trois   polysaccharides   constitue(nt)   le   squelette   et   le(s)quel(s)  constitue(nt) les chaînes latérales (Vincken et al., 2003).

 I 2.1.3.1  La structure de l'homogalacturonane

L'HG est un polymère linéaire de résidus d'­(1,4)­D­galacturonate (GalA; Fig. 3). Les  résidus de GalA peuvent être méthyl­estérifiés en C­6 et être O­acétylés en O­2 et O­3. Deux

(17)

Figure  5.  Structure  proposée  pour  les  arabinanes  d'Arabidopsis.  Les  arabinanes consistent en un squelette de L­arabinofuranoses en ­(1,5), avec  des  ramifications  en ­(1,2)  et/ou  ­(1,3).  Les  L­arabinofuranoses  terminaux  non­réducteurs (t­Araf), en bleu, sont les substrats des arabinofuranosidases. Figure 4. Structure du rhamnogalacturonane­I (RG­I). Le RG­I est composé d'un  squelette  de  D­galacturonate  et  de  L­rhamnose.  Le  rhamnose  peut  être  substitué  par  des  chaînes  latérales  de  galactane,  d'arabinane  ou  d'arabinogalactane. Adapté de Obro et al., 2004. galactane arabinogalactane arabinane L­rhamnose D­galacturonate D­galactose L­arabinose

(18)

 chaînes d'homogalacturonane peuvent interagir par des ponts Ca2+. Cette interaction est 

contrôlée par le degré de méthyl­esterification du galacturonate, qui masque les groupes  carboxyle qui participent à ces liaisons ioniques (Fig. 3).

 I 2.1.3.2  La structure du rhamnogalacturonane­I

Le deuxième domaine des pectines est le RG­I (Fig.  4). Le RG­I est composé de la  répétition   d'une   unité   disaccharide   [­>2)­­L­rhamnopyranose­(1,4)­­D­ galacturonylpyranose­(1­>]n   où   n   peut   être   supérieur   à   100.   Les   groupes   galacturonyl  peuvent être acétylés en O­2 ou O­3. Les résidus rhamnosyl peuvent être substitués en O­4  avec   des   sucres   neutres.   Ces   substitutions   peuvent   être   des   résidus   uniques   de   D­ galactopyranose   en  ­(1,4)   mais   aussi   polymériques   tels   que   l'arabinogalactane   ou  l'arabinane (50 résidus ou plus). L'arabinogalactane de type I est composé d'un squelette de  ­(1,4)­D­galactopyranose, qui à son tour peut être substitué en O­3 par des résidus de ­L­ arabinofuranose. L'arabinane est constitué d'un squelette de  ­(1,5)­L­arabinofuranose qui  est parfois substitué en O­2 et/ou O­3 par d'autres résidus ­L­arabinofuranose. L'abondance  et l'identité des chaînes latérales présentes dans le RG­I varie considérablement entre espèces  (Vincken et al., 2003). Dans le contexte des arabinofuranosidases nous serons amenés à parler en particulier des  arabinanes. La structure des arabinanes est connue d'un point de vue global, mais les détails  sont encore obscurs. La littérature montre que les arabinanes forment une structure ramifiée  (Cardoso et al., 2007; Harholt et al., 2006), mais il n'est pas clair si ces ramifications sont  des résidus uniques ou des chaînes secondaires. Un deuxième point qui reste à élucider est le  type de liaison des chaînes latérales d'arabinane. Certaines analyses montrent que les chaînes  d'arabinane ne contiennent que des liaisons en  ­(1,5) (Harholt  et al.,  2006; OBro  et al.,  2004), mais d'autres résultats indiquent la présence de L­arabinoses en ­(1,3) (Cardoso et 

al.,  2007). D'autre part, il a été montré que les arabinanes de pomme de terre (Solanum  tuberosum) peuvent aussi être substitués par des chaînes de galactane (OBro et al., 2004). A 

ce jour, une analyse détaillée des arabinanes d'Arabidopsis n'a pas encore été réalisée, mais  les résultats disponibles suggèrent qu'ils sont composés de chaînes en  ­(1,5), avec des  ramifications   en  ­(1,2)   et/ou  ­(1,3)   (Fig.  5;  Harholt  et   al.,  2006).   La   présence   de  substitutions galactane reste à démontrer.

(19)

Figure  6.  Structure  du  rhamnogalacturonane­II.  Le  RG­II  consiste  en  un  squelette d'HG substitué par quatre chaînes latérales complexes, nommées A,  B, C et D.

Source:  http://www.uea.ac.uk/cap/carbohydrate/projects/RGII.htm,  site  de  S.A.  Nepogodiev,  Centre  for  Carbohydrate  Chemistry,  University  of  East  Anglia  (Royaume­Uni).

Figure  7.  Pont  ester­borate  entre  deux  chaînes  A  du  RG­II.  Noter  la  position  critique de l'apiose dans cette interaction. Source: Cosgrove, 2005. O O O O O O O O O O O O O O O O O O O O O COO­ COO­ COO­ COO­ ­OOC ­OOC ­OOC ­OOC O chaîne latérale chaîne latérale Api Api

(20)

 I 2.1.3.3  La structure du rhamnogalacturonane­II

Le troisième domaine des pectines est appelé rhamnogalacturonane­II (RG­II). Le RG­II  comprend   approximativement   neuf   résidus   de   GalA   auxquels   sont   unies   quatre   chaînes  latérales complexes. (Fig.  6;  O'Neill  et al.,  2004). Ces  chaînes latérales contiennent des  monosaccharides particuliers, tels que le D­apiose (Api), le L­acerate (AceA), le 2­O­méthyl  L­fucose,   le   2­O­méthyl   D­xylose,   le   L­galactose,   l'acide   2­keto­3­deoxy­D­LYXO­ heptulosarique  (Dha), et  le 2­keto­3­deoxy­D­manno­octulosonate  (Kdo). Le  nom RG­II  peut être trompeur car il suggère que ce polysaccharide contient un squelette de rhamnose  (Rha), ce qui n'est pas le cas. Dans le RG­II, le Rha est peu abondant et forme partie des  chaînes   latérales.   La   structure   du   RG­II   est   très   conservée   parmi   les   plantes,   même   si  certaines   différences   mineures   ont   parfois   été   identifiées   (O'Neill  et   al.,  2004).   La  distribution des quatre chaînes dans le squelette d'HG ainsi que la distribution du RG­II par  rapport à l'HG restent à être déterminées. Une caractéristique importante du RG­II est sa  capacité à former des dimères à travers une liaison ester­borate. Les liaisons ester­borate  impliquent le D­apiose de la chaîne A (Fig. 7). D'importantes altérations de la paroi, telles  une réduction de 50% dans la formation de dimères ou la présence de trous dans la paroi,  sont observées en l'absence de borate ou de D­apiose, ce qui souligne l'importance de cette  liaison pour la structuration correcte du RG­II (O'Neill et al., 2001; Ahn et al., 2006).  I 2.1.4  L'organisation de la paroi primaire Les polysaccharides décrits dans les sections précedentes  s'organisent et interagissent  entre eux pour former la paroi primaire. Le modèle aujourd'hui accepté pour la structure de  la paroi primaire veut que les hémicelluloses forment des interactions avec les microfibrilles  de cellulose, les pectines constituant un gel occupant le reste de l'espace (Fig. 8; Cosgrove,  2000). La zone de contact entre deux cellules végétales, et donc deux parois primaires, est  appelée la lamelle moyenne. Ce modèle a été complété depuis quelques années, car certains résultats suggèrent que  d'autres interactions peuvent exister (Cosgrove,  2005). Par exemple, dans des cultures de  cellules de rose (Rosa sp. 'Paul's Scarlet') il existe une liaison covalente entre xyloglucane et  pectines acides (Thompson et Fry, 2000). De plus, le fait que des hypocotyles de petit­pois

(21)

Figure 8. Modèle simplifié de la paroi primaire. La cellulose interagit avec les  hémicelluloses, les pectines formant une matrice occupant le reste de l'espace.  La zone de contact entre deux cellules est appelée lamelle moyenne.

Source:  http://micro.magnet.fsu.edu/cells/plants/cellwall.html,  site  « Molecular   Expressions »,  Michael  W.  Davidson,  Florida  State  University  (Etats  Unis   d'Amérique). pectine hémicellulose cellulose membrane plasmique paroi primaire lamelle moyenne Figure 9. Structure des xylanes. Les xylanes consistent en un squelette de D­ xylopyranoses en ­(1,4), qui peuvent être substitués par du D­galacturonate en  ­(1,2) (lui­même pouvant être O­méthylé en position 4; glucuronoxylane), par  des résidus de L­arabinose en ­(1,2) ou ­(1,3) (arabinoxylanes), ou par les  deux  (glucuronoarabinoxylanes,  GAX).  Les ­L­arabinofuranoses,  si  présents,  sont terminaux et donc substrat des arabinofuranosidases. 

D­xylopyranose L­arabinofuranose D­galacturonate

(22)

  (Pisum   sativum)   incorporent   du   [14C]­D­galactose   dans   un   complexe   pectine­

xyloglucane,  laisse  supposer l'existence  d'une liaison  covalente  entre  ces deux types de  polysaccharides (Cumming et al., 2005). Finalement, il a été montré que cellulose et pectines  peuvent   interagir  in   vitro,   même   si   cette   interaction   est   plus   faible   que   celle   observée  également in vitro entre cellulose et xyloglucane (Zykwinska et al., 2005).  I 2.2  La paroi secondaire  I 2.2.1  Composition de la paroi secondaire Les parois secondaires sont composées de cellulose, d'hémicelluloses et d'un polymère  aromatique appelé lignine. Les parois secondaires forment le bois et, du fait de l'intérêt  économique de ce matériau, elles sont étudiées d'un point de vue différent de celui des parois  primaires. En effet, la recherche a le but affiché de modifier la structure et la composition de  ces parois pour en modifier les propriétés en vue d'usages industriels (voir pour exemple le  début de l'introduction d'Aspeborg  et al.,  2005  ou la fin de la discussion de Peña  et al.,  2007).  I 2.2.2  La structure des xylanes Contrairement aux parois primaires, les hémicelluloses principales des parois secondaires  sont les xylanes. Les xylanes sont composés d'un squelette de résidus de D­xylose unis en ­ (1,4) (appelé xylane), qui peut être substitué par des résidus de D­glucuronate en  ­(1,2)  (lui­même pouvant être O­méthylé en position 4; glucuronoxylane), par des résidus de L­ arabinose en ­(1,2) ou ­(1,3) (arabinoxylanes), ou par les deux (glucuronoarabinoxylanes,  GAX; Fig. 9). Des études récentes suggèrent que les xylanes présents chez Arabidopsis, du  moins dans les hampes florales, sont des xylanes ou des glucuronoxylanes, le L­arabinose  n'ayant pas été détecté (Lise Jouanin, communication personnelle; Peña et al., 2007).  I 2.2.3  La composition de la lignine

La   lignine,   qui   est   présente   exclusivement   dans   les   parois   secondaires,   est   un  hétéropolymère   complexe   dérivé   de   molécules   appelées   monolignols.   Les   principaux

(23)

Figure 10. Les couches S1, S2 et S3 de la paroi secondaire. Les microfibrilles  de  cellulose  de  ces  couches  ont  une  orientation  définie  et  cette  orientation  (appelée angle des microfibrilles, microfibril angle, MFA) affecte les propriétés  du bois. Source: Kretschmann et al., 2003. lamelle moyenne lumière de la cellule Couches de la paroi secondaire paroi primaire

(24)

 monolignols sont l'alcool  p­coumarylique, l'alcool coniférylique et l'alcool synapylique  qui, lors de leur incorporation dans le polymère, donnent lieu aux unités p­hydroxyphényl,  guaïacyl et syringyl (appelées respectivement unités H, G et S). La composition des lignines  varie entre les espèces végétales et entre les types cellulaires, mais en général la lignine des  angiospermes est composée d'unités G et S, avec des traces d'unités H (Boerjan et al., 2003). La mise en place de la lignine est précédée par la mise en place de la cellulose et des  hémicelluloses. La synthèse de la lignine commence aux jonctions cellulaires dans la lamelle  moyenne et la paroi primaire quand la formation de la couche S1 est en cours, puis se  poursuit   dans   les   couches   S2   et   S3   (voir   section   suivante).   Ainsi,   la   lamelle   moyenne  contient aussi de la lignine, mais la relation entre la lignine et les composants de la paroi  primaire, en particulier les pectines, reste totalement inconnue (Boerjan et al., 2003).  I 2.2.4  L'organisation de la paroi secondaire Il est admis dans la littérature que l'organisation de la paroi secondaire est analogue à  celle des parois primaires, avec la cellulose formant des interactions avec les hémicelluloses,  la lignine occupant le reste de l'espace. La paroi secondaire est déposée en trois étapes  successives formant des couches aux orientations définies, appelées S1, S2 et S3 (Fig. 10).  Cette orientation joue un rôle primordial pour définir les propriétés physiques de ces parois  (Keckes et al., 2003).  I 3  La nature des protéines pariétales Dans la composition des parois primaires ou secondaires on a tendance à ignorer un  composant   essentiel,   les   protéines   pariétales.   Le   nombre   total   de   protéines   pariétales  différentes est estimé chez Arabidopsis entre 1000 et 2000 (Jamet et al., 2006). Elles peuvent  être classifiées suivant leurs caractéristiques physico­chimiques ou suivant leur fonction. La  classification selon leurs propriétés physico­chimiques fait référence à leur interaction avec  les polysaccharides. Elles sont alors divisées en protéines labiles (qui ne sont pas liées aux  polysaccharides), faiblement liées (qui peuvent être extraites par des solutions salines) et  fortement liées (qui ne peuvent pas être extraites par des solutions salines;  Jamet  et al.,  2006). Du fait de la difficulté d'extraction des protéines fortement liées, la classification des

(25)

Figure  11.  Stratégie  globale  pour  la  synthèse  des  polysacharides  pariétaux.  Les  constituants  fondamentaux  sont  les  UDP/GDP­sucres  (XDP­)  qui  sont  incorporés  dans  les  différents  polysaccharides  par  des  glycosyl­transférases,  soit  dans  la  membrane  plasmique  (cellulose),  soit  dans  l'appareil  de  Golgi  (pectines,  hémicelluloses,  glycoprotéines).  Ces  polysaccharides  sont  alors  exportés vers le milieu extracellulaire où ils s'assemblent pour former la paroi  végétale.  La  paroi  peut  ensuite  être  modifiée  par  différentes  enzymes  et  protéines.

Source:  http://www.ccrc.uga.edu/~mao/intro/ouline.htm,  site  « Plant  Cell   Walls »,  Complex  Carbohydrate  Research  Center,  The  University  of  Georgia   (Etats Unis d'Amérique).

Gènes Cytoplasme Membraneplasmique Paroi

Métabolisme des UDP/GDP­sucres Envoi vers la membrane CESA Pectine Hémicellulose Glycoprotéine Enzymes et protéines de modification de la paroi

(26)

 protéines pariétales selon leur fonction n'est disponible que pour les protéines labiles et  faiblement liées. Dans cette classification selon leur fonction nous trouvons des protéines qui  ont une action envers les polysaccharides (glycosyl­hydrolases, estérases, expansines), des  oxydo­réductases, des protéines de signalisation, des protéases, des lectines, des protéines  contenant des carbohydrate binding modules ou des protéines de fonction inconnue (Bosch  et Hepler, 2005; Sampedro et Cosgrove, 2005; Jamet et al., 2006; Humphrey et al., 2007;  Minic et al., 2007; Obembe et al., 2007).  I 4  Synthèse et modification des polysaccharides pariétaux Nous avons vu la structure des polysaccharides pariétaux. Intéressons nous maintenant  aux   enzymes   qui   participent   à   leur   synthèse   et   à   leur   modification.   Un   schéma   global  résumant   la   logique   de   synthèse   de   la   paroi   est   présenté   Figure  11.   La   synthèse   des  polysaccharides   pariétaux   est   réalisée   par   une   diversité   d'enzymes.   Elle   débute   par   la  synthèse des unités fondamentales, les UDP­ et GDP­sucres. Ces unités sont assemblées par  des glycosyl­transférases (GT) en différents polymères, dans la membrane plasmique pour la  cellulose,   et   dans   l'appareil   de   Golgi   pour   les   hémicelluloses   et   les   pectines.   Les  polysaccharides sont ensuite exportés vers l'apoplaste, où ils s'organisent pour former la  matrice extracellulaire. Les polysaccharides peuvent ensuite être modifiés dans la paroi par  différentes enzymes, parmi lesquelles les glycosyl­hydrolases (GH). Nous verrons dans les  sections suivantes que la majeure partie de nos connaissances de ces différents processus  résulte de l'utilisation de mutants chez Arabidopsis.  I 4.1  Les UDP­ et GDP­sucres

Une vue d'ensemble  du métabolisme  des UDP/GDP­sucres est représentée Figure  12  (Seifert, 2004). Les UDP­sucres sont tous synthétisés à partir d'UDP­D­glucose. Par contre,  les GDP­sucres proviennent du D­fructose­6­phosphate. La transformation de ces différentes  molécules   se   fait   par   des   déshydrogénases   (aussi   appelées   déshydratases),   des  décarboxylases et des épimérases. Les principaux UDP­sucres sont l'UDP­D­glucose, l'UDP­ D­galactose,   l'UDP­D­glucuronate,   l'UDP­D­galacturonate,   l'UDP­L­rhamnose,   l'UDP­D­ apiose, l'UDP­D­xylose et l'UDP­L­arabinose. Les deux GDP­sucres présents dans les parois  sont le le GDP­L­fucose et le le GDP­D­mannose. Deux autres GDP­sucres sont synthétisés

(27)

Figure  12.  Métabolisme  des  UDP/GDP­sucres.  Noter  l'interaction  entre  ce  métabolisme  et  la  glycolyse  et  gluconéogénèse  via  la  phosphomannose  isomérase  (PMI),  phosphoglucose  isomérase  (PGI),  phosphomannomutase  (PMM),  et  phosphoglucomutase  (PGM).  UGP,  UDP­D­glucose  pyrophosphorylase;  GMP,  GDP­D­mannose  pyrophosphorylase;  UAP,  UDP­D­ glucuronate  pyrophosphorylase;  SUS,  sucrose  synthase;  GMD,  GDP­D­ mannose­4,6­déshydrogénase;  GAE,  UDP­D­glucuronate  4­épimérase;  GER,  GDP­4­keto­6­déoxy­D­mannose­3,5­épimérase­4­réductase;  GME,  GDP­D­ mannose  3,5­épimérase;  UGE,  UDP­D­glucose  4­épimérase;  UGD,  UDP­D­ glucose déshydrogénase;  RHM, rhamnose synthase; INO, inositol oxygénase;  GAK, D­glucuronokinase;  UAP, UDP­D­glucuronate pyrophosphorylase;  UXS,  UDP­D­xylose  synthase;  AXS,  UDP­D­apiose/UDP­D­xylose  synthase;  CeS,  cellulose synthase; CaS, callose synthase. Une discussion détaillée du rôle de  ces enzymes se trouve dans Seifert, 2004.

(28)

 mais ne participent pas à la synthèse de polysaccharides pariétaux; il s'agit du GDP­L­ galactose et le GDP­L­gulose. Différents mutants d'Arabidopsis du métabolisme des UDP/GDP­sucres ont été décrits. Il  s'agit de mur1, mur4 et de la série des mutants uge1 à 5. MUR1 est une GDP­D­mannose  4,6­déshydratase qui participe à la synthèse de GDP­L­fucose (Bonin et al., 2003). MUR4  est une UDP­D­xylose 4­épimérase, qui catalyse l'épimérisation d'UDP­D­xylose en UDP­L­ arabinose (Burget et Reiter, 1999; Burget et al., 2003). Les protéines UGE sont des UDP­D­ glucose 4­épimérase, qui catalysent l'épimérisation d'UDP­D­glucose en UDP­D­galactose  (Barber  et al.,  2006; Rösti  et al.,  2007). Les mutants  mur4  et  uge  n'ont pas de phénotype  évident. Pourtant, le contenu en L­arabinose chez mur4 est réduit de 70%, ce qui suggère que  la   quantité   de   L­arabinose   présente   dans   les   polysaccharides   n'est   pas   essentielle   au  développement. Dans le cas des mutants  uge, le contenu en D­galactose est légèrement  réduit, ce qui laisse penser que des altérations mineures dans le contenu en D­galactose ne  perturbent pas non plus le développement des plantes. Par contre, le mutant  mur1  et des  combinaisons de mutants  uge présentent des phénotypes sévères. Le phénotype du mutant 

mur1 est dû au fait que les chaînes latérales A et B sont altérées, la chaîne A étant essentielle 

à la formation des dimères de RG­II (O'Neill  et al.,  2001). Dans le cas des différentes  combinaisons de mutants uge, le phénotype est corrélé à une réduction importante dans la  quantité de D­galactose des xyloglucanes et des pectines (Rösti et al., 2007). Il devient alors  évident que l'impact de la synthèse des UDP/GDP­sucres sur la structure de la paroi est  variable et dépendant de l'importance du monosaccharide pour la structure du polysaccharide  qui le contient ainsi que de l'importance du polysaccharide affecté. Finalement, puisque les  UDP/GDP­sucres se trouvent en amont des GT, les altérations de ce métabolisme ont aussi  des conséquences sur les polysaccharides non­pariétaux, c'est­à­dire les polysaccharides des  glycoprotéines. En effet, le mutant mur1 exhibe une réduction du contenu en L­fucose des  N­glycanes des protéines (Rayon et al., 1999) et les mutants mur4 et uge2,4 présentent des  altérations dans la partie polysaccharidique des AGP (Burget et Reiter,  1999; Rösti  et al.,  2007).

(29)

 I 4.2  La base de données CAZy

Une fois les UDP/GDP­sucres synthétisés, ils sont incorporés dans les polysaccharides  par  des   GT.   Ces   polysaccharides   peuvent   alors   être   modifiés   par   plusieurs   activités  enzymatiques,   dont   les   GH.   Toutes   les   protéines   qui   ont   une   activité   envers   les  polysaccharides, dont les GT et les GH, sont classées dans une base de données appelée  Carbohydrate   Active   enZymes   (CAZy).   Pour   reprendre   la   définition   de   CAZy   telle  qu'exprimée sur son site internet (http://www.cazy.org): "The Carbohydrate Active enZymes  (CAZy) database describes the families of structurally­related catalytic and carbohydrate­ binding   modules   (or   functional  domains)   of   enzymes   that   degrade,   modify,   or   create  glycosidic   bonds".   L'esprit   derrière   la   classification   est   de   regrouper   par   familles   les  protéines aux structures tertiaires semblables. La structure tertiaire n'étant disponible que  pour une minorité de protéines et, sachant que la structure tertiaire dépend de la structure  primaire, la classification en familles se fait donc à partir des séquences protéiques. CAZy  distingue cinq grandes classes de protéines: les GH, les GT, les polysaccharide­lyases, les  carbohydrate­esterases et les  carbohydrate binding modules  (CBMs), classes sous­divisées  en familles selon la séquence des protéines correspondantes.

Dans le contexte des arabinofuranosidases nous allons nous intéresser particulièrement à  la synthèse et à la modification des pectines et des hémicelluloses par les GT et les GH. Les  activités  GT comprennent les réactions  E.C. 2.4.1.­ (hexosyltransférases) et E.C. 2.4.2.­  (pentosyltransférases). Les GH (E.C. 3.2.­.­) sont des enymes qui hydrolysent les liaisons O­,  S­ ou N­ glycosidiques. Les activités GH qui nous intéressent sont les O­glycosidases, qui  forment partie de la famille E.C. 3.2.1.­.

Aujourd'hui,   dans   la   base   de   données   CAZy   sont   répertoriés   393   et   445   gènes  d'Arabidopsis codant des GH et des GT, respectivement, contre 379 GH et 356 GT en 2001  (Henrissat et al., 2001). Ce nombre risque encore d'évoluer car il est possible d'identifier de  nouvelles GT non pas par homologie de séquence mais par des méthodes bioinformatiques,  par exemple par la recherche de motifs et de structures secondaires définies (Egelund et al.,  2004).  Il est l'habitude dans la littérature de mentionner la famille CAZy à laquelle une  protéine   appartient.   En   effet,   puisqu'une   famille   regroupe   des   protéines   aux   séquences  similaires,   on   peut   s'attendre,   en   principe,   à   trouver   dans   cette   famille   des   activités  enzymatiques semblables ou proches. Pour cette raison, il est aussi souvent implicitement  admis que  la totalité des 838 gènes GH et GT CAZy participent à la synthèse ou à la

(30)

Figure  13.  Synthèse  de  cellulose  par  les  cellulose  synthases  (CESA).  Une  CESA est responsable de la synthèse d'une molécule de cellulose. Les CESA  s'assemblent en hexamères dans la membrane plasmique et ces hexamères, à  leur  tour,  forment  une  supra­structure  appelée  rosette,  responsable  de  la  formation des microfibrilles.

Source: Cosgrove, 2005.

CESA hexamère Rosette

(31)

 modification des polysaccharides. Pourtant, des preuves directes de cette participation ne  sont disponibles que pour une vingtaine seulement de ces gènes. Finalement, il est à noter  que les protéines qui participent à la synthèse ou à la modification des polysaccharides ne  sont pas forcément des protéines CAZy. Par exemple, les enzymes du métabolisme des  UDP/GDP­sucres,   ou   les   pectine­estérases,   ne   "dégradent,   modifient   ou   créent"   pas   de  liaisons O­glycosidiques et par conséquent n'appartiennent pas à la base de données CAZy.

 I 4.3  Synthèse et modification de la cellulose

Une fois les UDP/GDP­sucres synthétisés, ils peuvent être incorporés dans les divers  polysaccharides. Commençons par le polysaccharide présent dans toutes les parois végétales,  la   cellulose.   La   cellulose   est   extrudée   sous   forme   de   microfibrilles   par   un   complexe  enzymatique  de cellulose  synthases (CESA) présentes dans la membrane  (Fig.  13). Les  CESA   sont   des  ­D­glucosyl­transférases   et   les   10   gènes   CESA   identifiés   à   ce   jour  appartiennent à la famille 2 des GT (une description détaillée des CESA est disponible dans  Somerville, 2006). Les microfibrilles extrudées par le complexe enzymatique sont déposées  dans une orientation définie, contrôlée par l'orientation des microtubules (Paredez  et al.,  2006; Emons et al., 2007). La cellulose étant le polysaccharide qui soutient la structure de la  paroi, il n'est pas étonnant de constater que la plupart des mutants CESA (atcesa2, irx1, irx3,  irx5, rsw1) présentent un phénotype, tel une croissance réduite ou des vaisseaux de xylème  effondrés. Il n'est pas clair si la cellulose est modifiée après sa synthèse. KORRIGAN1, une ­(1,4)­ endoglucanase putative (Zuo et al., 2000), semble participer à la modification de la cellulose  mais elle ne colocalise pas avec les complexes CESA et son mécanisme d'action reste à  déterminer (Szyjanowicz et al., 2004; Cosgrove, 2005). A ce jour, aucune autre enzyme de  modification de la cellulose n'a été décrite.  I 4.4  La synthèse des pectines et hémicelluloses : les GT Les pectines et les hémicelluloses sont, comme la cellulose, synthétisées par des GT mais,  contrairement à celles­ci, la synthèse a lieu dans l'appareil de Golgi. Les polysaccharides  sont ensuite exportés dans des vésicules vers la paroi (Driouich  et al.,  1993). Le génome  35

(32)

d'Arabidopsis contient un  nombre élevé de gènes de GT par rapport au nombre total de  gènes, ce qui est probablement dû à la quantité de gènes nécessaires à la synthèse des  polysaccharides pariétaux (Coutinho et al., 2003). Les pectines et les hémicelluloses sont des  structures complexes, comprenant plusieurs types de monosaccharides et de liaisons (, , 1­ >2,   1­>3   etc.).   Mohnen   (1999)   propose   que,  si   chaque   liaison   O­glycosidique   des  polysaccharides requiert d'une GT spécifique, 53 activités distinctes sont nécessaires rien  que pour la synthèse des pectines.  Si cette hypothèse est correcte, nous pouvons assumer  que, contrairement aux altérations du métabolisme des UDP/GDP­sucres, la mutation d'un  gène GT affecte un monosaccharide particulier dans un polysaccharide particulier. Pourtant, la compréhension de la biosynthèse des pectines et des hémicelluloses n'est qu'à  ses débuts (Bacic,  2006). En effet, à ce jour seule une poignée de GT d'Arabidopsis a été  formellement identifiée par des approches de biochimie et de génomique fonctionnelle. Il  s'agit de MUR2, une xyloglucan fucosyl­transférase (GT hémicellulose famille 37; Vanzin et 

al.,  2002),   MUR3,   une   xyloglucan   galactosyl­transférase   (GT   hémicellulose   famille   47; 

Madson  et   al.,  2003),   quatre  cellulose   synthase­like,   AtCslA9,   AtCslC4,   AtCslD3   et  AtCslE1 (GT hémicellulose famille 2  Liepman  et al., 2005), RGXT1 et RGXT2, deux  ­ (1,3)­xylosyl­transférases   (GT   RG­II   famille   77;  Egelund  et   al.,  2006)   et   GAUT1,   une  galacturonosyl­transférase (GT pectine famille 8; Sterling et al., 2006). Les mutants mur2 et 

mur3 sont altérés dans une liaison particulière du D­galactose présent dans le xyloglucane. 

Bien que le xyloglucane soit l'hémicellulose  principale  formant des interactions avec la  cellulose, mur2 et mur3 n'ont aucun phénotype apparent, l'unique phénotype décelable étant  des papilles des trichomes effondrées. Il semblerait que chez  mur2  et  mur3  il existe une  compensation   de la   structure  altérée  par  une  autre  structure  xyloglucane  aux  propriétés  physico­chimiques comparables (Vanzin et al., 2002; Madson et al., 2003). Les mutants des  gènes RGXT1 et RGXT2 ont aussi un développement en apparence normal. De plus, aucune  altération dans la composition du RG­II n'a pu être décelée. Il semblerait qu'il existe un  mécanisme   de   compensation   pour   l'incorporation   du   xylose   en   (1,3)   dans   le   RG­II,  probablement dû aux gènes At4g01220 et At1g56550, homologues à  RGXT1  et  RGXT2  (Egelund  et al.,  2006). La caractérisation de GAUT1 et des Csl n'a pas fait appel à des  plantes transformées et donc les polysaccharides synthétisés in vivo par ces enzymes restent  inconnus.

(33)

à la synthèse des pectines. Il s'agit de QUA1, une putative galacturonosyl­transférase de la  famille 8 (GT homogalacturonane; Bouton et al., 2002), ARAD1, une arabinosyl­transférase  putative de la famille 47 (GT arabinane;  Harholt  et al.,  2006) et IRX8 (GT famille 8) et  IRX9 (GT famille 43) qui participent à la synthèse des xylanes (Peña  et al.,  2007). Pour  QUA1   et   ARAD1,   les   auteurs   sont   obligés   d'écrire   le   mot   "putative"   car   l'activité  enzymatique de ces GT reste à être démontrée par des approches biochimiques. Les plantes  mutantes   adultes  qua1,  affectées   dans   l'incorporation   d'acide   galacturonique   dans   l'HG,  présentent un phénotype nain qui est à l'origine de son nom (qua pour quasimodo; Bouton et 

al., 2002). Il semblerait dans ce cas que cette GT soit essentielle à la synthèse d'HG et qu'il 

n'existe aucun mécanisme de compensation, malgré la présence de 41 autres gènes GT de la  famille   8.   Les   mutants  irx8  et  irx9  présentent   un   phénotype   sévère   et   une   altération  dramatique dans la quantité et de la structure des xylanes, mais l'interprétation des résultats  n'est pas linéaire car il semblerait que ces GT participent à la synthèse de la partie terminale  réductrice des xylanes, qui, à son tour, pourrait déterminer la structure du polysaccharide.  Tout ceci suggère fortement que l'organisation de la paroi secondaire est très sensible à la  structure des xylanes (Peña  et al.,  2007). Finalement, le mutant  arad1  ne présente aucun  phénotype évident, malgré une réduction d'au moins 60% du contenu en L­arabinose des  arabinanes pectiques, suggérant, comme pour mur4, que la structure des arabinanes n'est pas  essentielle au développement (Harholt et al., 2006).

Nous pouvons aussi citer les gènes dont les mutants ont un phénotype paroi, mais qui  n'ont pas fait l'objet d'une caractérisation détaillée. Il s'agit de FRA8 (GT famille 47; Zhong 

et   al.,  2005),   IRX7,   IRX10   (GT   famille   47)   et   RRA1   et   RRA2   (GT   famille   77).   La 

composition des parois n'a été déterminée que pour les mutants  rra1  et  rra2, où l'on a  observé une réduction de 20% dans le contenu en L­arabinose, ce qui laisse penser que les  gènes mutés sont des arabinosyl­transférases (Egelund et al., 2007). Comme pour mur4 et 

arad1, rra1 et rra2 n'ont aucun phénotype évident, suggérant encore une fois que la structure 

des arabinanes n'est pas essentielle au développement (Egelund et al., 2007). En conclusion,  il   est   clair   que   l'impact   des   GT   sur   la   structure   de   la   paroi   est   variable   et   dépend   de  l'importance du monosaccharide et du polysaccharide affecté, ainsi que de la disponibilité de  différents mécanismes de compensation.

(34)

 I 4.5  La modification des pectines et hémicelluloses : les GH

Une   fois   les   pectines   et   hémicelluloses   synthétisées   et   exportées   vers   la   paroi,   elles  peuvent subir différentes modifications, dont l'hydrolyse par des GH. Notre connaissance des  GH qui modifient la paroi est encore plus limitée que pour les GT. A ce jour uniquement une  GH   a   été   formellement   identifiée   et   caractérisée   comme   participant   à   l'hydrolyse   de  polysaccharides   pariétaux.   Il   s'agit   de   XTH21,   une   xyloglucan  endotransglucosylase/hydrolase   de   la   famille   16,   qui   participe   au   remodelage   des  xyloglucanes (Liu et al., 2007). Le mutant  xth21  a une croissance réduite mais la relation  entre ce phénotype et la paroi n'est pas claire. Les parois du mutant xth21 contiennent des  polysaccharides,   en   général,   et   des   xyloglucanes,   en   particulier,   de   masse   moléculaire  supérieure à celle des plantes sauvages. Une analyse plus détaillée de ces polysaccharides n'a  toutefois pas été entreprise (Liu et al., 2007). Un mutant pour une deuxième XTH, xth27, a  été décrit mais aucune caractérisation  de la paroi n'a été réalisée  (Matsui  et al.,  2005).  Contrairement à xth21, les plantes xth27 n'ont pas d'altérations morphologiques. Néanmoins,  les feuilles de ce mutant développent des lésions ponctuelles qui sont attribuées à l'absence  de veines tertiaires. Il semble donc que le gène XTH27 soit indispensable à la formation de  veines tertiaires dans les feuilles, mais la relation avec la modification des xyloglucanes n'a  pas été abordée (Matsui et al., 2005). Une poignée d'autres GH d'Arabidopsis ont été purifiées, caractérisées et identifiées, et les  résultats   obtenus   suggèrent   qu'elles   participent   aussi   à   l'hydrolyse   de   polysaccharides  pariétaux. Il s'agit XYL1, XYL3 (deux arabinofuranosidases) et XYL4 (une xylosidase), qui  sont capables d'hydrolyser des xylanes ou des arabinanes in vitro (Minic et al., 2004; Minic 

et   al.,  2006).   Les   plantes  xyl1  ne   présentent   aucun   phénotype   apparent   (Lise   Jouanin, 

communication personnelle), et on ne sait pas si la composition des parois de ce mutant est  altérée. Pour xyl3, un mutant pour une arabinofuranosidase spécifique des graines, il a été  observé que ces dernières sont plus petites chez le mutant que chez le témoin sauvage.  Encore une fois cependant la relation entre ce phénotype et la structure ou la composition de  la paroi n'a pas été abordée (Minic et al., 2006). Le mutant xyl4 quant à lui n'a pas encore été  caractérisé. Finalement, le rôle d'ARAF1 dans la modification des polysaccharides pariétaux  est le sujet de ce travail de thèse. Une fois présentés les mécanismes généraux de synthèse et  modification des polysaccharides pariétaux, nous allons nous intéresser de plus près à une  catégorie d'activité GH particulière, les ­L­arabinofuranosidases.

(35)

O OH OH O H O R O OH OH O H OH + R­OH araf α­L­arabinofurano­R L­arabinose (H2O) Figure 14. Réaction catalysée par les ­L­arabinofuranosidases (E.C. 3.2.1.55),  à  savoir  l'hydrolyse  des ­L­arabinofuranoses  terminaux  non  réducteurs.  R  représente le groupe chimique auquel le L­arabinofuranose se retrouve uni par  la liaison O­glycosydique.

(36)

 I 5  Les α ­L­arabinofuranosidases

 I 5.1  Définition de la réaction ­L­arabinofuranosidase

Les  α ­L­arabinofuranosidases   (arabinofuranosidases;   E.C.   3.2.1.55)   sont   des   GH 

capables d'hydrolyser les résidus de  α−L­arabinofuranose terminaux non­réducteurs (Fig.  14). On trouve des arabinofuranosidases chez les bactéries, les champignons et les plantes.  Dans la base de données CAZy, l'activité E.C. 3.2.1.55 se retrouve dans les familles 3, 10,  43, 51, 54 et 62 des GH.  I 5.2  Les arabinofuranosidases de microorganismes Les bactéries et les champignons ne possèdent pas de polymères de L­arabinose ou de D­ xylose. Ainsi, les arabinofuranosidases de ces microorganismes semblent avoir pour but  l'hydrolyse des parois végétales, en vue de leur utilisation comme source de carbone. Les  arabinofuranosidases de bactéries et de champignons sont alors étudiées principalement dans  le   contexte   d'applications   industrielles   telles   que   l'utilisation   de   déchets   issus   de   la  production d'éthanol à partir de blé (Sorensen et al., 2007) ou la production de xylobiose à  partir de déchets de maïs (Xue et al., 2006). La recherche sur les arabinofuranosidases de  microorganismes est aussi centrée sur l'obtention d'enzymes thermorésistantes (Miyazaki,  2005), aux spécificités particulières (par exemple une activité sur une plage plus large de  valeurs de pH;  Canakci  et al.,  2007), ou sur l'obtention d'une activité arabinofuranosidase  dans des conditions de culture particulières, par exemple lors de la culture de champignons  en phase solide (Panagiotou et al., 2006). Les arabinofuranosidases de microorganismes sont  aussi étudiées d'un point de vue d'enzymologie pure. Ceci implique, d'une part, que nos  connaissances sur le mécanisme de réaction des arabinofuranosidases proviennent de l'étude  des enzymes bactériennes et, d'autre part, que ces enzymes sont souvent bien caractérisées et  peuvent   par   conséquent   être   utilisées   pour   des   tâches   précises,   comme   par   exemple  confirmer la présence de liaisons en  ­(1,5) entre résidus de L­arabinose (Konishi  et al.,  2006).

(37)

Figure 15. Mécanisme de réaction proposé pour les arabinofuranosidases de la  famille  51.  La  réaction  consiste  en  une  étape  de  glycosylation  de  l'enzyme,  suivie  par  une  attaque  nucléophile  par  une  molécule  d'eau,  puis  sa  déglycosylation. La fonction du deuxième résidu nucléophile est l'activation de  l'eau  qui  réalise  l'attaque  nucléophile.  Cette  attaque  peut  avoir  lieu  sans  nécessité d'activation par une molécule "naturellement" nucléophile telle l'azide  (N3­).

Source: Shallom et al., 2002.

Figure  16.  Cinétique  de  formation  d'un  "transglycoside",  pNP­­L­ arabinofuranosyl­(1,2)­­L­arabinofuranoside,  par  AbfD3,  une  arabinofuranosidase de Thermobacillus xylanilyticus. Les transglycosides sont  à leur tour substrat de l'enzyme, d'où leur disparition progressive.

(38)

 I 5.2.1  Le mécanisme de réaction des arabinofuranosidases

Le   mécanisme   de   réaction   des   arabinofuranosidases   de   la   famille   51   a   été  particulièrement   étudié   chez   les   bactéries   thermophiles,   en   particulier  Geobacillus 

stearothermophilus  (Shallom  et   al.,  2002;  Hovel  et   al.,  2003)   mais   aussi  Clostridium  thermocellum (Taylor et al., 2006), à travers l'obtention des structures tridimensionnelles de 

complexes enzyme­substrat.  Les arabinofuranosidases sont des GH à double déplacement,  appelées retaining enzymes car la configuration du carbone anomérique est conservée durant  la réaction. Le mécanisme proposé est montré Figure 15, les deux résidus nucléophiles étant  des glutamates.

Le   mécanisme   de   réaction   des   GH   à   double   déplacement,   en   général,   et   des  arabinofuranosidases en particulier, permet une réaction où la molécule acceptrice lors de la  déglycosylation   est   un   alcool   différent   de   l'eau.   Cette   réaction   est   alors   appelée  transglycosylation. La transglycosylation est particulièrement intéressante car elle permet  d'obtenir des ­L­arabinofuranosides, qui sont difficiles à synthétiser par chimie organique  (Rémond et al., 2004; Lopez et al., 2007). Il faut toutefois remarquer que, puisqu'il contient  toujours un ­L­arabinofuranose terminal non­réducteur, le produit d'une transglycosylation  est   à   son   tour   substrat   de   l'enzyme   (Fig.  16).   Le  caractère   éphémère   des   produits   de  transglycosylation des arabinofuranosidases pose des questions quant à la pertinence in vivo  de cette réaction.  I 5.3  Les arabinofuranosidases de plantes  I 5.3.1  Arabinofuranosidases vraies et bifonctionnelles Bien que la définition de la réaction E.C. 3.2.1.55 soit assez simple, dans la réalité le mot  "arabinofuranosidase" chez les plantes (mais aussi chez les autres organismes) doit être pris  avec précaution. En effet, avec le séquençage massif des génomes, les gènes ont été annotés  "arabinofuranosidase" sans avoir au préalable des preuves biochimiques de l'activité des  enzymes qu'ils codent. Or la caractérisation de plusieurs arabinofuranosidases de plantes a  révélé que certaines enzymes qui catalysent la réaction E.C. 3.2.1.55 peuvent aussi catalyser  la réaction E.C. 3.2.1.37, ­D­xylopyranosidase (xylosidase), à savoir l'hydrolyse des résidus

(39)

Tableau 1. Caractéristiques biochimiques des arabinofuranosidases purifiées de plantes. (suite du Tableau page suivante) (1) pNPA, p­nitrophényl­­L­arabinofuranose (2) pNPX, p­nitrophényl­­D­xylopyranose (3) l'activité avec pNPX comme substrat n'a pas été déterminée (4) NON, aucune activité détectable avec le substrat correspondant (5) nd, non déterminé (6) AX, arabinoxylane (7) SBA, sugar beet arabinan

Nom Ara 1 AXAH­I ARA­1 XYL ARAF1 XYL1

Plante Orge Orge Orge Orge Arabidopsis Arabidopsis

Référence Ferre 2000 Lee 2001 Lee 2003 Lee 2003 Minic 2004 Minic 2004

Tissu d'origine plantules 5j plantules 5j hampe florale hampe florale

6300 (pNPA) 6610 (pNPA) 6060 (pNPA) 169 (pNPX)

Famille CAZy nd 51 3 3 51 3

Activité vraie araf bifonctionnelle vraie xyl bifonctionnelle bifonctionnelle

kcat/Km pNPA 14,1 19500 7020 310 kcat/Km pNPX 3570 9100 1810 1130 Km pNPA (mM) 0,50 0,77 6,50 24,80 kcat pNPA (s­1) 7,10 15,00 45,60 7,70 Km pNPX (mM) ­ 0,8 1,7 0,48 1,2 kcat pNPX ­ 3,6 15,5 0,87 1,35 %pNPA / %pNPX 100 / 20 3 / 100 100 / 15 100 / 29

hydrolyse oligo­L­ara? OUI OUI NON OUI

hydrolyse oligo­D­xyl? OUI OUI OUI OUI

OUI (ara) OUI (ara) OUI (ara+xyl) OUI (xyl) OUI (ara+xyl) OUI (ara+xyl)

NON OUI OUI OUI

graines  germées plantules  étiolées 7j Activité spécifique en nmol.min­1.mg­1 (substrat utilisé) 4184 (pNPA1) 97 (pNPX2) vraie araf?3 nd5 nd5 NON4 nd5 nd5 (>8) nd5 nd5 nd5 nd5 nd5 nd5 nd5 nd5 nd5 nd5 nd5 hydrolyse AX6? (produits libérés) hydrolyse SBA7? nd5 nd5

Figure

Figure  1.  L'importance  des  parois  végétales.  A,  cellules  de  parenchyme  de  feuilles de Zinnia elegans et B, un trichome d'Arabidopsis. La paroi détermine la  forme  des  cellules  végétales.  Noter  le  contraste  entre  A  ou  B  et  la  forme 
Figure  2.  Microfibrilles  de  cellulose.  Une  microfibrille  est  composée  de  douzaines  de  molécules  de  cellulose  qui  s'assemblent  en  une  matrice  cristalline.  Les  microfibrilles  peuvent  interagir  avec  d'autres  polysaccharides  présent
Figure  3.  Structure  de  l'homogalacturonane  (HG)  et  ponts  Ca 2+  entre  deux  chaînes  d'HG.  L'HG  est  un  polymère  linéaire  de  résidus  d'­(1,4)­D­ galacturonate.  Les  groupes  carboxyle  libres  du  groupe  acide  forment  une  liaison  ion
Figure  5.  Structure  proposée  pour  les  arabinanes  d'Arabidopsis.  Les  arabinanes consistent en un squelette de L­arabinofuranoses en  ­(1,5), avec  des  ramifications  en  ­(1,2)  et/ou  ­(1,3).  Les  L­arabinofuranoses  terminaux  non­réducteurs
+7

Références

Documents relatifs

&gt; Le MODY (maturity onset diabetes of the young) est une forme de diabète familial, à transmission autosomique dominante et à début précoce, associé à des anomalies

tandis qu'elle laissait à ses lèvres (seulement ses lèvres, pas elle, - c'est-à-dire cette chose aiguë ou plutôt affûtée, subtile et foudroyante - et peut-être même

Ou bien (c'est notre hypothèse), le rôle de la périphrase n'est pas uniquement de se situer au cours du déroulement d'un procès, il peut aussi être de signaler son point

Si dans l’entre-deux-guerres Maxi- milien Sorre investit surtout le rapport au milieu vivant (animal et végétal) en déve- loppant une géographie médicale, l’objectif est d’abord

- Die Systematik dieser Ausnahmebestimmung legt es nahe, dass es einerseits um gewisse finanzielle Leistungen und Aspekte, die vom Abkommen ausgeschlossen werden sollen,

Nous proposons plusieurs types de formation comme de l’initiation à certains métiers ou des formations plus poussées pour certaines opérations dans le but

Une fille que je connais monte dans le train qui va en direction de chez moi cette fille elle est dans ma classe elle a de longs cheveux noirs et de beaux yeux bleus elle est

Figure 1: Jevons-type hedonic elementary price index estimates for Nov 2004–Mar 2006 with confidence bands using the case-based, model-based and wild bootstrap approach from top