V
Jean-lYtarc tleta''
I
\
A
qui appartient
la
ponctuation
?
Ar.rdreas THELE
Université de Liège
lntroduction
Un
observateur impartiai, enregar-dant la langue japonaise. peut en effet
se demander : à qui appartient la
ponc-tuation'J Dans un mélan-ue de quatre
systèmes d'écriture,
il
trouve dessi-gnes
de
ponctuation occidentaux etorientaux,
et
il
se pose peut-être laquestion de savoir s'rl existe un ordre
caché dans toute cette diversité. Cet exposé essaie de jeter quelques
lumières dans l'écriture japonaise, bien
qu'il
ne sera pas possibled'
éclairertous les problèmes. liés à 1'emploi des
difïérents systèmes d'écriture. De rnême.
Ies particularités de la langue pariée et
les difflcultés de la lecture des
caractè-res ne peuvent être abordés ici.
Afin
de pouvoir situer ia ponctuationdans le contexte de la langue. la 2'partie
de cet exposé présente un bref aperçu de
1'évolution historique de
la
lan-eue, dujaponais ancien à travers 1'époque
Meiji.
jusqu'à la langue d'après-guerre.
La
3'partie
donne une description de l'écriture, de i'orthographe et de laponctuation de la langue moderne. avant quelques perspectives flnales.
En ce qui concerne la transcri.ption des mots japonais dans cet exposé, afin
de nepasalourdirlalecture,j'aiévitédedonnerdessignesdiacritiques.Lesnoms
de personnes sont donnés selon la coutume japonaise, le nom de famille précède
le prénom.
rA
PONCTUATTON fAPONAISE
5 â{irt:i?-,--r, r, ô{1+,11,t[ ): I 1: t f:l r1 \ Jl .,.,. t'j r jl D * ='L ( t-. )a L' -'.,, i.1 n ft ;ù û v 2'1 .i : /: " li.:1,. 1$ ô b *'L 3 t .t Itr ., L. ,, 1!t :c\ O 'rt + 'E : 7 :t'i. î,--, r : C a' 4 1 ?i-r. Jj/iT,<L-D).t:f: :, \ / 1) :, ^ r U -r,à i),. r- Itl 1., d) /^n (} .r- < i -t ?c _l r-_ t sÀ . i. \hi 4T ü, ;{, !,D e tj \, . f: i û. 1--1Ë.û -|-*1iK,r!C /r I L f , u )-,-- f{'tfr t: )!:, ÿ/ rl b -) < ) ,, lË :" r!.J di a :-c .y.I ;! a) f- ) : 2, iJ ) J ti: n l. n n [:iJ .": -:,. L {:j: Z ,: n ft'rt tul,;--:: , '.. 1 ? :. t',..ty '1t +i L'i ): tlt'_'r' ï rÈ a' jr,i. z .; t!,'. 4'p §'t zi,,i ,, .5 - ):-i + ft - :rt .i: ,J! ri .;
f;ruà.-;JliL,':ù't 'i't;.,,t,r6lÿhà3= 1 : : J,3i r{1, è, rh Lq {, 5 I , : ) -': !-i ;: .: f- "! C i,c- : i Ù'?L A :. . ..i ^ b li tl- C t; ç 1t ^ ? i' -; a d) l: a .tJ È r. in i- .=-ûl:ïr1,_'taD_:)bS n'l ( ". 7.; : t- ^ .ô r! ' i - ti ;i -: ^' I.i ti t: ;. f,,) - li'l :-,r t.- it T 8.J
x",=.0i|
.
,n-fi)ô\.:a2
rll.l
:,<lx
t )V'?.1:;
<.: a 1 iii ,r
)q r.:jù
t,'
:.;)4:
^'-;'- ') -/. ', d { h ,,,! fi l,t(. Â tr '41 ÿ .:'\ - i tL a lI dt ;: U tf. " lÏl ? : ;,j';'. e 1 .t* ;,"j L r:: 6 t n -; = !) r'- -: ;J '- < +.1. b ili L TT r i, ? : ri ,:
'.: '::
ii - ri i
.. '' A | -, " r,, -! là; ;i \, ;) y, ?r â ?t o)', o t' à -t - t1 . n §^ -" 4, i,l+ ÿ.! t'- a 4 /: â .,âr,,1 !( :o
,p;fi
Éüii
ril
,':
.i.. é"i;l
4;t
iA a,DE t-A RÉCEPTIO\ À L'APPROPRI,{TION
L'évolution
historique
Les ori-eines de 1a lan-sue japonaise sont peu connuesr. Elles se manifestent déjà
entre le 3" siècle a\,ant et le 3'siècle après notre ère. À ceffe époque, lejaponais n'a pas encore une écriture et reste durant des siècles une langue uniqnemment
parlée. Sous 1a prédominance culturelle de 1a Chine en Asie orientale, le Japon
conrnrence à adopter les caractères chinois (enjaponais :
kanjil
au début duV'
siècle. comme 1'ont fait les Coréens auparavant.
N,{ais à 1a longue. l'écriture chinoise ne
sufït
plus aux besoins de la languejaponaise à cause de leurs dilïérences -srammaticales, Bien que les deux langues
omettent souvent Ie sujet d'une phrase. la lan-eue japonaise possède une structure
-srammaticale
"
objet-r,erbe,,.
ce dernier étant toujours placé àla
fin
d'unephrase. Par contre. le chinois (tout comme par exemple 1'anglais) emploie une
structure « r,erbe-objet >>. De p1us. les verbes dans 1a langue japonaise ont des
f'lexions.
Il
fuut donc changer la position des mots dans une phrase et ajoutercertains é1érner-rts granrnaticaux particuiiers à la langue japonaise, comme des
particules et des flexrons de verbes. Ceux-ci étaient représentés par des signes
d'orthographe et commencent à apparaitre vers la fin du 8' siècle:r. À cette époque
1es Chinors utilisent peu ou pas du
tollt
de signes de ponctuation. Souvent,seulement Ia fin d'une phrase ou d'un paragraphe sont indiqués avec un point ou
Ir\eü Lrn \eeuLr r'()Lrse pouI lui:ser Ilt place aux commenlaires et unnol.ation\.
Mais ce ne sont pas 1es seuls problèmes : avec
f
introduction d'une écritureétrangère. Ies Japonais ont alors désormais pour chaque caractère au moins deux
prononciations. une lecture j aponaise (.kun
roni)
et une lecture sino-j aponaise (orrvtmi).
Le premier grand chan-uement après
f
introduction de l'écriture est au 9"- 10"siècle
la
création dedeur
systèmes de syllabes (kcma')'. les hiragana et leskalakottct
r.
Ceux-ci sont des formes dérrvées des kanji et utilisés pour leursr.'aleurs phonétiques. Ils sont mlors employés pour les élémcnts japonais (comme
les particules et flexions de verbes) ou remplacent des kanji rares ou compliqués.
À partir clu 11' siècle commence à se développer le style mélan-eé de kanji et
kcuto (kortji kana mcrjiribun). Alors que 1es textes écrits enkanji (kantbun') sont
utilisés jusqu'à la fin du 19'siècle dans le domaine administratif, une littérature
popuiaire se développe sous f-orme de textes uniquement ou largement basés sur
les kanct. Déjà au moyen-âge
l'écriture
retlète les ditïérences sociales; les1
).
Sur les origines de la languejaponirise voir Croitl 1991.
K.uUr est la prononciation sino japonaise pour le mot chinois llan.l. signes de la dynastie Han ( 206+220)
sous laquelle I'écliture chinoise est unifiée sous la forme que nous connaissons aujourd'hui.
Ccs signes d'or thographe (okototen ) sont utilisés jusqu'au XIV' s iècle. Voir Seeley 1 99 1 , p. 20 I -202. Chaque s.vstèn.re comporte aujourd'hui :16 -signes.
3
La ponct uati on jap oil ai s e
f'emmes écrivent souvent
en ltirugctrttt
(;trrtttrtlt'.
onttutttt,ji).
tlndis
Que lerAttl(t,AOttq (ttlokotttrt...l snnt etnpl,,1e,
par.les moines bouddhistes.
f_u r"onte.
et Ia large diffusion de la littérature et
d;
1a poésie populaire
à partir du 17" siècle
sont possibles grâce à I'utiiisation cles
teÀtes ecrit\ en kutru. plus laciler u Iire
pour un large public.
.À
cette époque, les Japonais con_naissent également l,alphaùet latin.
In_
troduits au I 6. siècle par les missionnai_
res jésuttes, les « 5ig11s5
cle Rome » (en
Japonals : romaji) restent pourtant
sans
grunde inllLrenee sur lu Iuncue1,,pon,,i..
avant l'époque
Meiji.
ryMfi
T.
ît
*.ÿ
-f{Ê.rF=x
ôül it
Ë) É
E,E
*AttrrfË
e r! Ft F -f{ L 4\ / - ;' L: c ai; S r -r | o j,i., À; "l È t iI:, ff- tl à'sr I.t. o .,. H # 14 tt)' {, ': âftl ü iil ü. À o e ,c t, o .r"A :ri
/ri. u,
-o-L; I-L} o ,.1 Ii T4 )t1 r'L 'Ii '4 'i
-
';. 'fUd! .i.. tr rtr rur. m ,\- r.J rr - /f,: Éuoor-'rc
Pi
l!:.
ràË
:
fi,i L'époqueMeili
(tg68-1gr»
syrnborise ra modernisation du Japon
et son
ouverrure envers I'occident.
Aprèi
deux siècres",
,r";;;;;,1r.,u."
du paysduranr l'époque TokrLs:awa
r rob:_
isozl.
t,Érr,,rrua..r".
;;r;;;.
le moclèle cle
l"?rt,
.r1î,i,iîï
des
changem"u
i,"i".,r.rs
dans ror-rs res d.maines y incius
Plusieurs mouve*ents rittéraires
et ringuistiques clemandent
c.les rétbrmes cre
la lan-9ue, afin de simplifier
",
a,uni,ltl,ii
parrée Cerrains
,i";.i
;;;;;;ï.
J#iî
,::
0."
[:;,,,u::;:,;,,i1]ï]ll;î,i
utiliser dans 1a rangue écrire
unique-.r,
r.,
rr,,
ge*
oLtir,riirii.
opnbrientdes
Journaux et ma-eazines de ce genre («
Ktuur srtintbrtl >>. <<
i«i,rictti
rtiragartu'çhintbun ». etc.). D'autres. cor,me
ra,., R.rrtuji
Ktroi
>>..arrr"nt rempracerles
kanjiet
tes kcrncrrol'
]"'
r.ttre, i.'l',,rpTuuet
1atin,ii
,:;-;;;-.r.-,rrour de cesi:iJ.,iiî:"ti::
:i::l:"'
à i n txrcruiie.,
a,,,,ri'", ;;
J;i.;,"ri
on de sn.re I 8 8e),,
i,i,
t,l"
j.
"i:ïf,I,,ï';
;,"ïj,î'
;'ï11î ïJ'
î;X
";l*ru;i
:ï.
1'enthousiasme poLrr'occicrent. ,1.;;;r;r;."r
1e japonais par r:an-ulais.d;::::xîiJïî::i"ï::::T':,'
percrent crerinruence
à ra rincre r'époque
ù;;;;;il;ï"",i:j."1îllls,i:i;3i:î:,,i;,i::::§JîJïtîx;:::kJ;
de la langue. Dans son manuel ,, Moji
rto osl'tie »( i g73 )6.
frf r.r*.,
se prononce5 6
PourpJus de dérails. voirHammirzsch H. (1990.
p. l-5-39_i512).
lnrrotluctiott ir r'écriture.
un ûranuer pour eni:rnts en uo,, ,'.,rrn
DE LA RÉCEPTION À L'APPROPRIATION
pour l'utillsation
c1e 2000à
3OO0konji, et
ia
plupart des représentants durrrouvement pour une récluction des kottj i (« Kcutji seigen >>) propose un nombre
en dessous de 3000 caractères.
Au début du 20" sièc1e. une régulation sur les signes de base dans
1'enseigne-ment est acloptée et quelques années plus tard annulée. Plusieurs comités de
1'éducation nationale proposent des modifications et simplifications durant le,r
années vingt et trentermais Ia montée des éléments conservateurs et du régime
nationaliste empêche une réforme plus approfondie.
Il
faut attendre la périoded'après--euerre avant de rencontrer d'importantes réglementations et
recomman-dations pour la langue.
Après ia -qllerre. Llne
folte
demande pour une réforme de l'écriture se firitsentir. D'une part en tant que réaction envers le passé nationaliste et militariste.
et 1'usage répanclu des kcrtTr. d'autre part dû à 1'encouragement de la Délégatioll
d'Éducation cle l'occupation américaine.
La pren-rière assemblée consultatir,,e a lieu déjà en novembre I 9,15. Un an plu:
tarcl.
le
16 nor,embre 19:16. 1e cabinet promulgue un règlement sur 1'utilisatiorlmoclerne des ktutct (,. Genckti kcma:Ltkoi »). et également une liste de 1850 knrltr
(,, Tot'okanjihto »)recommandés parl'assemblée consultatives.Lamême année
paraissent cles études sur 1'utilisation de la ponctuatron et sur l'orthographe de.
noms cle personnes et
lieux
étrangers. devenues nécessaires sousf
influence-qrandissante de 1'Occidettt dans les domaines politique et économique. En ar.rii
19:t6 1'écrir,ain Shiga Nao-va ( 1883- 197I )'r recommande même de remplacer 1e
japonais par le fiançais. mais sa proposition reste sans suite comme celle de IVlorr
soixante ans plus tôt.
Depurs. nombreuses autre\ propositions, prornulgations, révisions et
réfbr-mes ont vu 1e jour. dont le remplacement de la ,< Toto kanjihyo » par 1a <<
Jotl
kanjiht,o
'
en 1981. qui recommande 1945 caractères, chiffre non sanssymbo-lisme.
2
La
langue moderne
La
fleribilité
cle la lan-sue japonaise se montre d'abord dans I'arrangement de:textes. Traciitionnellement
on écrit
de haut en baset
de droite
à
gauche .aujourd'hui on emploie également 1'écriture horizontale de gauche à droite. Ceci
En 1 913 une lisre recomrlancle cl'utiliser I 963 caractères : cette liste est lnodifiée en I 93 I et contient alor.
1 856 caractères. Pour plus de détails. voir Seelel'. op c it., p. 207 -208.
Néan6oins. ces réformes pouvaient se baser sur des propositions de rnodifications de langue parues et
19.12.
Voir Suzuki i1990, p 3E 13).
1
8
Ltt p o n c t uu ti o tt.j a p o n tti s e
certainement sous intluence occidentale. bien que des raisons pratiques y jouent
également un rôle : graphiquement
il
est plus facile dans 1'écriture horizontaled'insérer les romaji. les chiffres arabes ou des fonnules scientifiques. L'écriture
horizontale (.-rokogaki) est de plus en plus r-rtilisée dans des textes aclministratifs.
scientifiques et dans des manuels. tanciis que les textes littéraires, philosophiques.
les journaux et ma-eazines utilisent l'écriture
'erticale (ttttegaki'1.
Néanmoins on remarque encore une ancienne facon de 1'écriture horizontale.
de droite à gauche, sur des panneaux d'anciens ma_easins. sur certains produits
traditionnels ou sur des r oitures.
Quelques différences se
fbnt
également remarquer clansl,emploi de
laponctuation. Tandis que les textes ofliciels utilisent modérément les signes de
ponctuation. ceux-ci se trouvent abondamment clans Ies publicités et les bandes
dessinées japonaises (mcm ga l.
Bien que 1e gouvernement donne des directives afin de réduire le nombre de
kanji,11fàut connaître environ 3300 caractères pour pouvoir lire les journaux,
magazines et livres. Les signes utilisés selon le stanclard cle I'rndustle japonaise
(« JIS » : Japan Industriel standarrl) s'érèr,ent même à 6349 caractères. collvrant
une liste de base de 2965 caractères et une deuxième liste de 338.1 caractères.
moins courants mais considérés comme nécessaires (seeley,. op. cit..p. I86).
cependant
Ie
nombre dekanji
diminue au bénéfice des hiragcutaet
deskqrakana. Tandis que les hiragana sonr utilisés pour les éléments japonais
(particules
et
flexions) etpoul
remplacer les kctn.ji rareset
compliqués. leskotakana servent à transcrire les mots étran-rers de plLrs en plus utilisés clans le
japonais moderne. De plus. la lbrme an-rulaire cles kcrtukcm u donne un aspect de
modernité, et ils se trollvent souvent dans les publicités pour accrocher le re-rard.
Depui:
le\
ennées quatre-\inct on
eon\llrte egalernent une iluclnentationconstante des ronruji : ceci surtout dans les dontaines cles sciences, tle
I'infbnna-tion et de la publicité. LIn nombre croissant cl'entreprises et de sociétés japonaises
s'en servent également : JR (Japan Railways). JAL (Japan Airlines).
ANA
(Al1Nippon Airways). TEC (Tokyo Electric Company). etc.
Avec les régulations sur 1'utilisation des ktutcr er la réduction du nombre de
kunji,
w
premier pas estfait
pour simplifier Iorthographe. Nfais une_urancle
partie
de
ces ré-glenrentations restent ph-rtôt des recommandations que clesdirectives absolues et on est encore loin de résoudre tous les problèmes cle la
langue écrite. cela ne concerne pas seulement l'écriture et 1a lecture des kanji
mais également la transcription des noms étrang ers en kcttakctirrz. B ien que l'usage
de transcription est en grande partie unifié. certaines variantes existent encore
(Seeley, op. r:it.. p. 178- 181).
on
peut alors constater que suite àla
coexistence de plusieurs s1,stèmesd'écriture, une orthographe unique ou « comecte >> n'existe pas.
405
-]
DE LA RÉCEPTION À L'APPROPRI,\TION
Actuellement Ies Japonais utilisent certains si-enes de base de la ponctuation
(comme « point ». « r'irgule ». « parenthèse ». etc.) sous leurs fbrmes japonaises,
c'est-à-dire. graphiqLrement dif-férents des signes de ponctuation des langues
occidentaies
:
i1 eriste encore des ditfërences entre 1es formes utilisées dans1'écriture verticale et 1'écri.ture horizontale.
Les signes importants de la ponctuation japonaise sont
-
sous leur fbrmehorizontale :
1 le point japonars :
2
la vir-sule japonaise :o
(mo rul0 ou ftrrren). utilisé à ia fin d'une phraseet
conespondantau point
dansla
languefrançai.se.
,
(.tert ou îoten), qui correspond en général à lavirgule du français. mais utilisée surtout
se-lon
des critères rythmiques. caril
n'existepas de rè-sles qui définissent son usage.
.
(nttkcûert oo rtukuglrro), utilisé pour séparer' des mots et des signes dans les énumérations.dans 1'écriture abrégée des dtrtes.
et
pouldiviser une suite de noms ou de mots
étran--gers.
3 le point de séparation :
.i
les parenthèses:
(
)
(kokko ou nlqru-gokÀo), également utiliséessous forme de dor-rble parenthèse :
((\
(ltttae-kokko') ou parenthèses erngulaires :
[]
(sode-gakko) quand des parenthèses sont nécessai-res dans un texte déjà entre parenthèses.
.i les grrillemet' ieporrrri.
:
[]
{l,(1c1). Si une phlase citée eontienl une autrecitation, les gr-rrilemets f l sont remplacés par
des double guillemets
t
çrttoe-kctgr). Cesclerniers sont é-ealement r"rtilisés pour les titres
des livres.
Diins les pLrblicités et les bandes ciessinées japonaises Qnutga) on rencontre
tiéquemment le point d'erclamation '. t. (k(tntutrtt). ainsi que 1e point
d'interuoga-tron:'l (gitttufu),
ce dernier se trouve irussi dans d'autres textes, surtout si laparticule interrogative (kn) n'est ptis utilisée.
D'autres signes de la ponctuation occidentale moins fiéquemment utilisés
sont 1es -ruillemets: " " . encore plus rarement 1es deux-points
::
(koron')etle
point-r ir-uul e : '. (.çenti-korori). ces derniers presque exclusivement dans les textes
écrits horizontalement (Seeler,. o1t. t-it..
p.
l8a).l0 tncLru signit-ie cercle
kt po rtctuario rt j u pona i.s e
Certains si-gnes corrlire le tiret '
-
1c{a.ss/t, ) ou une slrite de poinrs: ...
(tenser) indiquent qu'une expression. citation ou phrase est restée incomplète.
Ecrits z\ côté d'un ou plusieurs mots (dans une écriture r,erticale). les points. les
virgules ou un trait servent à mettre en éi'idence certi,rines expressions ; de même
s'ils
sont utiüsés dans l'écriture horizontale pour souligner ces mots (Seeleyident). Néanmoins, on ne doit pas confbndre ces si-9nes de ponctuation ar.ec
certains signes d'orthographe, utiltsés dans 1e japolrais moderne pour rndiquer la
répétition d'un ou plusieurs kona ou ÀruiTii (Uehara et
Kiyose.l9ll.
p. 32-33).Conclusion
ce bref exposé a peut-être donné une idée de 1a cornplexité de 1a lan-rue japonaise.
vu
la réputation de posséder l'écriture Ia plus comphquée de toutes les lan-uuesculturelles.
on
peut se poser des questions si-rr1'utilité et l'avenir
d'un
tel« langage secret >). surtout dans un présent de comnrunication ntondiale.
Cepen-dant n'oublions pas que l'adaptation de plusieurs s1'stèmes d'écriture n'est autre
que cette llexibilité que 1es Japonais montrent également dans beaucoup d'autres
domaines. Dans
le
passé cetteflexibilité
a donné au Japonaisla
possibilitéd'affionter bon nombre de changements. tout en préservant Ia tradition.
On
peut supposer que cette conduite r,adéfinir l'attitude
des Japonais.également dans 1'avenir. rnal-uré une certaine résen'e envers les problèrnes de leur
propre lan-9ue. Dans ce cas. la 1an_eue n'est autre que 1'expression de 1a pensée.
une certaine attitude envers
la
t,ie.La
1an-sue peut alors det,enirun
champd'expérience ou de jeu. surtout quand on pense aLr.r tran:criptions et
transforma-tions des mots étrangers dans lalangue japonaise (Seeley. r.t7t. cir..p.119 et 182).
Chacun peut réf1échir sur le rôle que sa propre langue jouera dans un avenir
où la communication internationale utilise de plus en ph-rs de pictogrammes. Et
il
n'est pas exclu, que cette réf'lexion apporte égalen-rent un enrichissement à 1aponctuation.
DE LA RÉCEPTION À L'-{PPROPRIATION
Bibliographie
CROFFT O.. Zur Frase tler HerkatJt tler jttpurtischen Sprac:he, OAG, Tokyo, 1991.
HAI{NIITZSCH H. (éd.), Jupcut-Hcutdbttch. Hr.tg. t'r»t Horst HcLnmt.it:..sch in Zusammerutrbeir t,: '
Ltdia Briill. Franz Steiner Verla-e. Stuttgart 3. Autlage. 1981i 1990.
N'IC CLAIN \'.NL. Hundbook of Motlern JaTtartese Granmtar. Hokuseido Press. Tokyo, 198 I
NELSON A.N., I/re Motlerrt Reade r' .s Jrtgttutese-English Character Dictionttr .t,, Second Rer i:.-
-Edition. Tuttle. RLrtland-Vermont-Tokyo. i 989.
O'NEILL P. G. .Ja1tunese Nante.s. A Conrpreltensiy'e Irtcler bt'Churacters and Readings,Weatherl-r
Inc.. Neu,' York et Tokl'o. 1989.
SCHWARZ G. (ed.). Wrtrt untl \Yirklichkeir. Beitrtig,e:tr allgenteinen Senruntik. Au.s tii,.
Anterikattisclttrt uuspe»iihlt. übers. u. hrsg. r,on Günther Schwarz. Darmstadt, 1968.
SEELEY C.. A Historr tÿ'Wririrtg in Juptut.E J. Blill. Leiden-Nerv Yolk-Kobenhaven-Kôln. 199
-SUZUKi T.. Eine ter.scltlosserte Sprache. Die lÿelt tle.s Japanischen, Eingelei.tet u. dLt.\ tît,
Jctltttrti.sc:hert übers. vorr Irmela Hijya-Kirschnereit. Iudiciun-r Verlag, München, 1990.
TAMAN{USHI 5.. Eirtfiihrung irt tlie japanisclrc Gegert»'artssprache, Sansyusya Publishing Cr .
Tokyo.19t5.
TWINE N..
"
The Adoption of Punctr:ation in Japanese Script", Visible Langtta,ge 18.3. 19S:
UEHARA T. et KiYOSE G., FattluntettttLls o.f Japctne.se, Indiana University Press, Bloomrngr,,r
et London. I 97,1.