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Les sens de mappa (mundi). IVe-XIVe siècle

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Les sens de

mappa (mundi) :

IVe-XIVe siècle

Contrairement à une idée reçue, les représentations cartographiques du Moyen Age sont très nombreuses, qu’elles prennent une forme diagrammatique ou qu’elles montrent les formes et les contours des êtres géographiques. Contrairement à une autre idée reçue, ces cartes n’ont pas de rapport intrinsèque et exclusif avec l’imaginaire ou le symbolique - du moins pas plus que nos propres cartes. Aucune autre civilisation ancienne n’a à ce point multiplié les représentations « réalistes » de l’espace, préparant sans doute ainsi notre familiarité avec des artefacts ayant pour prétention de reproduire l’espace «réel».

Hormis quelques tentatives, la sémantique du terme qui, le plus fréquemment, désigne ces représentations n’a pas fait l’objet jusqu’à présent d’une étude détaillée1. Une telle étude devrait se fonder sur un recensement le plus complet possible des occur­ rences de m appa (mundi) depuis celles que l’on rencontre dans le « Corpus agrimenso- rum Latinorum », où mappa équivaut à form a et désigne la figure à grande échelle accompagnée de registres décrivant les terres qui était conservée en deux exemplaires dans la colonie arpentée et dans les archives impériales 2.

La liste des occurrences donnée en appendice provient de lectures et de consultations menées de façon non systématique, y compris dans des catalogues de bibliothèques anciennes qui, jusqu’à présent, n’avaient pas fait l’objet d’une enquête. Les occurrences en langue vulgaire ont été exclues parce qu’elles ne font, semble-t-il, que redoubler ce qui s’observe en latin. Le xve siècle a été provisoirement écarté, car les mentions se mul­ tiplient sans que les conclusions en soient modifiées3. Il est certain que la liste est loin

1 Voir A. To b l e r, E. Lo m m a t z sc h, Altfränzosishes Wörterbuch, s.v. ; W. v o n Wa r t b u r g, Franzö­ sisches etymologisches Wörterbuch, t. VI, 1, Bàie, 1969, p. 300-305. Il n’y a rien dans le Roma­ nisches etymologisches Wörterbuch de W. Me y e r- Lü b k e. On peut consulter, malgré leurs relevés

très limités : R. Uh d e n, « Zur Herkunft und Systematik der mittelalterlichen Weltkarten », in Geo­

graphische Zeitschrift, t. 37, 1931, p. 322-323 ; K. A. Sa l iSCev, «Wie alt sind die Begriffe Karte und Kartographie », in Petermanns Mitteilungen, 1979, p. 65. Les faits connus sont reproduits par D. Wo o d w a r d, « Medieval Mappaemundi », in The history of cartography, vol. One : Cartography

in Prehistoric, Ancient, and Medieval Europe, and the Mediterranean, Chicago, 1987, p. 287-288

et par E. Ed s o n, Mapping time and space : how medieval mapmakers viewed their world, Londres,

1997, p. 2. Voir en dernier lieu M. Te e u w e n, The vocabulary of intellectual life in the Middle Ages,

Tumhout, 2003 (CIVICIMA. Études sur le vocabulaire intellectuel du Moyen Age, X), p. 384 sq. 2 Siculus Flaccus, De conditionibus agrorum, La 154, 13-155, 2 (Th 118, 16-119, 6), éd. M. Clav el- Lé v ê q u e, D. Co n s o, F. Fa vory, J.-Y. Gu il l a u m in, Ph. Ro b in, Corpus agrimensorum Romanorum I. Siculus Flaccus, Les conditions des terres, Naples, 1993, p. 59 sqq. ; G. Ch o u q u er,

F. Fa v ory, Les arpenteurs romains. Théorie et pratique, Paris, 1992, p. 49-50 (traduction défec­

tueuse de ce passage à la p. 49) ; Iid., L'arpentage romain, Paris, 2001, p. 45-47.

3 Par souci d’exhaustivité et pour mieux analyser la fonction de la carte à la charnière du Moyen Age et de l’époque moderne, je prévois toutefois de publier quelque jour les occurrences datables du XVe siècle que je connais.

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d’être exhaustive, et je serai reconnaissant de toute adjonction que l’on voudra bien me signaler.

A l’origine mappa, terme qui serait d’origine punique à en croire Quintilien4, signi­ fie « serviette », notamment le linge que le prêteur déroulait pour donner le signal du début des jeux (cf. XI, 2 )5, et a engendré en moyen latin les dérivés mappale (« drap »),

mappula («serviette, mouchoir»), mappulus (« housse de cheval»). Un lien entre ce

sens premier et l’usage gromatique peut être fourni par une loi de Constantin datée de 315 (IV, 1) où il est précisé que le contenu de la loi doit être exposé « aereis tabulis uel cerussatis aut linteis mappis ». Les supports sont donc indifféremment des tablettes de bronze ou des tissus de lin, comme cela devait être le cas dans la pratique gromatique pour représenter les plans issus des techniques de l’arpentage. Le support en serait donc venu à désigner l’objet représenté, un peu comme c(h)arta, qui désignait à l’origine le support d’écriture ou de dessin, en est venu à signifier la représentation cartographique, la carte, à partir du xne/xme siècle. Par ailleurs, le lien idéologique entre les usages médiévaux et la pratique gromatique est attesté par des glossaires où mappa est expli­ qué par form a, terme plus fréquent dans le Corpus (IX, 4 ; X, 1 ; XIII, 21).

M appa au sens de représentation du monde, avec l ’adjonction de « mundi », se géné­

ralise au ixe siècle, sans doute dans le cadre de la renovatio voulue par Charlemagne. C’est du moins ce qu’attestent plusieurs catalogues de bibliothèques. La première men­ tion, qui date de 821/822, se trouve dans le catalogue de l’abbaye de Reichenau dressé par Régimbert (IX, 1). Cette première m appa mundi attestée est peut-être la Tabula Peu-

tingeriana (xme siècle) ou un modèle antérieur6. Si le fait était avéré, on aurait là un autre témoignage du lien entre la pratique gromatique (ou du moins son souvenir), l’idéologie carolingienne de la renovatio im perii et la cartographie. Cette carte itinéraire de l’Empire romain pouvait passer pour une mappa du genre de celles que dressaient les agrimenseurs. En effet, l’expression évoque nécessairement le souvenir d’une mesure du monde (évidemment fictive) réalisée par des « géomètres » sur les ordres de César ou d’Auguste et répondant au verset de Luc : «Exiit edictum ab Augusto Cesare ut descri- beretur uniuersus orbis1. » Qu’un autre exemplaire se soit trouvé dans le trésor de Pépin le Bref ou de Charlemagne a pu être conjecturé8. Dans cette hypothèse, le modèle même de la cartographie impériale que représentait cette carte aurait été le catalyseur de la for­ mation de l’expression mappa mundi. On sait par ailleurs que carte et souveraineté sont constamment associées. Dès le début du xne siècle, la description poétique faite par Baudri de Bourgueil de la mappemonde ornant la chambre de la comtesse Adèle de

4 Inst. Or. 1, 5, 57.

5 Les références formées d’un chiffre romain (indiquant le siècle) suivi d’un chiffre arabe (indi­ quant le numéro d’ordre dans un siècle) ou d’une lettre (lorsque l’occurrence n’est pas précisément datable) renvoient à la liste en appendice.

6 H. Lie b, « Zur Herkunft der Tabula Peutingeriana », in H. Ma u r e r(ed.), Die Abtei Reichenau.

Neue Beiträge zur Geschichte und Kultur des Inselklosters, Sigmaringen, 1974, p. 31-33 ; voir

P. Gau tie r Da l c h é, « Du nouveau sur la transmission et la découverte de la Tabula Peutingeriana : le témoignage de Pellegrino Prisciani » , in Revue d ’histoire des textes, t. 33, 2003 (à paraître) ; Id.,

«La trasmissione medievale et rinascimentale », in F. Fr o n t e r a (dir.), Tabula Peutingeriana. Le

antiche vie del mondo, Florence, 2003, p. 43-52.

7 C. Nic o l e t, P. Ga u tier Da l c h é, «Les « quatre sages » de Jules César et la « mesure du monde » selon Julius Honorius. Réalité antique et tradition médiévale », in Journal des Savants, 1987, p. 184-209.

8 P. Ga u t ie r Da l c h é, « Du nouveau sur la transmission et la découverte de la Tabula Peutinge­

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LES SENS DE MAPPA ( MUNDI) 189

Blois, petite-fille du Conquérant, en témoigne (XII, l ) 9. A la fin du xme siècle, l’asso­ ciation est encore plus nettement exprimée dans une inscription marginale de la mappe­ monde d’Ebstorf (XIII, 21). Des exemples de mappemondes peintes sur les murs de palais royaux, ou possédées par des souverains, l’illustrent encore (XIII, 10, 17, 18; XIV, 18, 23 sqq.).

Quoi qu’il en soit - la chose étant indémontrable et ne méritant donc pas de susciter de plus amples développements - , entre le ixe et le xne siècle, on observe plusieurs phé­ nomènes intéressants. Tout d’abord, les unités codicologiques qui se trouvent à proxi­ mité des mentions de m appae mundi dans les catalogues de bibliothèque montrent que ces dernières apparaissent de façon préférentielle dans un contexte scolaire (IX, 3, a; XI, 4, 5 ; XII, 19, b). Il en va de même dans des occurrences où mappa mundi et les œuvres associées démontrent un intérêt pour les arts du quadrivium (XI, 5; XII, 2, 11). Par ailleurs, dans les premiers catalogues des ixe-x ie siècles, il est clair que mappa (mundi) désigne une représentation figurée autonome ; le catalogue des manuscrits de Gorze (XI, a) en porte témoignage, puisque mappa mundi explicite un type particulier de pagina, rangée parmi plusieurs sortes de feuilles de parchemin enroulées ou montées sur des ais de bois. Au xne siècle encore, il en va de même, semble-t-il, dans la bibliothèque de Saint-Amand (XII, 9).

A la même époque, on rencontre un exemple ambigu, premier signe d’une évolution : le titre d’un chapitre d’une encyclopédie conservée dans un manuscrit originaire de Ripoll (Vatican, Reg. lat. 123) peut s’appliquer aussi bien au texte de ce chapitre qu’à la carte qui l’illustre (XI, 3 ) 10. Par la suite, dès le début du xne siècle, mappa mundi en vient à désigner aussi un texte de géographie descriptive. C’est le cas notamment sous la plume de Guillaume de Conches (contrairement à ce que j ’ai pu écrire précédem­ ment11) qui oppose la mappa mundi descriptive au diagramme explicatif (XII, 3, 6). Dans un manuscrit du xne siècle écrit dans le Sud de l’Italie (XII, d), la Cosmographia du Pseudo-Aethicus, texte datable du vne siècle, est introduite par ce qui se veut une tra­ duction latine du titre d’origine grecque : mundi mappa. Ces premiers exemples de la polysémie de mappa proviennent sans doute du très grand succès, dès le premier quart du siècle, de Y Imago mundi d’Honorius Augustodunensis dont le premier livre est une description de l ’œcumène élaborée à partir d’une ou de cartes 12 et qui donc se présente comme l ’équivalent textuel d’une carte13. Elle est d’ailleurs ainsi désignée dans un cata­ logue de bibliothèque (XIII, d). D ’autres textes furent produits à partir de la lecture de

9 De même, dans plusieurs romans du xne siècle, la décoration du pavillon du souverain évoque, entre autres, une mappemonde (ainsi, en se bornant aux poèmes où mappemonde est employé, dans Thèbes, Protheselaus, Doon de Nanteuil, Roman d ’Alexandre, versions de Venise et d’Alexandre de Paris). Le poème de Baudri en est peut-être le modèle.

10 Voir sur ce texte et sur la carte, P. Ga u t ie r Da l c h é, « Notes sur la ‘carte de Théodose II’ et sur la ‘mappemonde de Théodulf d’Orléans’ », in Geographia antiqua, t. 3-4, 1994-1995, p. 91-108 (reproduit in Géographie et culture. La représentation de l ’espace du VIe au XIIe siècle, Aldershot, 1997, n° IX).

11 P. Ga u t ie r Da l c h é, «Le renouvellement de la perception et de la représentation de l’espace au xiie siècle », in Renovación intelectual del Occidente europeo (siglo XII), Pamplona, 1998 (XXIV Semana de estudios medievales, Estella 1997), p. 209 sq.

12 Démonstration dans P. Ga u t ie r Da l c h é, « Maps in words, or the descriptive logic of medie­ val geography, from the eighth to the twelfth century », in Proceedings o f the Mappa Mundi Confe­

rence, Hereford, 1999, à paraître (2005).

13 II faut prendre garde à l’ambivalence du terme « descriptio », qui peut signifier aussi bien un texte qu’un dessin. Une « descriptio mappe mundi » est la mise en texte d’une image (cf. XII, 5 et aussi 8).

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190 PATRICK GAUTIER DACCHÉ

caites du monde au xiie siècle, époque d’une confiance nouvelle dans les possibilités démonstratives de l’image (XII, 5, 14, 21); certains dorment encore dans les biblio­ thèques, sans qu’ils portent nécessairement des titres faisant référence à mappa.

Par la suite, à partir de la fin du xne siècle, le nombre des textes de nature variée dési­ gnés par mappa mundi augmente significativement : un texte énumérant les divers élé­ ments de la géographie administrative (civile et ecclésiastique) de l’Angleterre (XII, 20) ; une description du monde (XIII, 4a) ou une énumération des provinces ecclésias­ tiques (XIII, 4(3) ; le Pseudo-Aethicus (XIII, e; XIV, 5); Y Imago mundi d’Honorius (sans doute XIII, 6 et b ; peut-être un remaniement en XIII, f ; XIV, f ) 14 ; les parties géo­ graphiques des Étymologies d’Isidore de Séville (XIII, 7 ; XIV, c) ou du Chronicon de Hugues de Saint-Victor (XIV, b) ; la Géographie de Ptolémée, association de textes et de cartes connue par des intermédiaires arabes (XIII, 12 et a ) 15. Au xive siècle, Paulin de Venise théorise ce double sens en écrivant que la compréhension de l ’histoire requiert une carte double : « peinture et écriture », c ’est-à-dire une image et un texte (XIV, 14). Le fait que mappa (mundi) puisse désigner, en tant que sens second, un texte de géo­ graphie descriptive paraît prouver que la prégnance de l ’objet cartographique comme image de la réalité, dans la culture et les mentalités, est plus grande qu’on ne le pense communément.

Dans la plupart des exemples cités, c ’est le monde habité tout entier exprimé par des moyens textuels ou figurés qui est l’objet de la représentation. Mais dès le xne siècle

mappa revient à ses origines, si l’on peut dire, pour désigner des cartes à grande échelle,

c ’est-à-dire non plus le monde mais l’une de ses parties. Ce peut-être une région : le pays de Galles (XII, 17, 18), l’Angleterre et l’Écosse (XIV, 25), l’Égypte (XIV, 15). Mais c ’est surtout la carte marine16 qui est très tôt appelée de cette façon (XII, 2 1 17 ; XIII, 15 ; XIV, 2, 3, 6, 11, 12, 13, 19, 21, 25, 29, 33). Les historiens de la cartographie ont parfois expliqué ce fait par une sorte de difficulté des clercs à nommer un objet qu’ils auraient jugé nouveau, provenant d’un milieu qui ne leur était pas familier et qu’ils auraient ainsi ramené au connu. Le récit de Guillaume de Nangis où une carte marine désignée par le terme mappamundi est montrée à saint Louis en route pour Tunis, afin de faire taire les murmures des barons incertains de leur situation, semblait confor­ ter cette hypothèse (XIII, 16). Elle n’est pas tenable, au regard des exemples de la pre­ mière moitié du xiv6 siècle. Les mappae mundi que le Vénitien Marino Sañudo présenta à plusieurs souverains et grands seigneurs en vue d’expliquer son projet de croisade étaient « une carte de la Méditerranée, une carte du monde, une carte de Terre sainte et une de l’Égypte » (XIV, 3, 11). Le Génois Opicinus de Canistris parle de la « mappa

14 II est probable qu’un grand nombre de manuscrits de Y Imago mundi portent ce titre. 15 Contrairement à une opinion courante (par exemple J. Ba b i c z, H. M. Noms, « Die mathema­ tisch-geographischen und kartographischen Ideen von Albertus Magnus und ihre Stelle in der Ges­ chichte der Geographie », in Die Kölner Universität im Mittelalter. Geistige Wurzeln und soziale

Wirklichkeit, Berlin, 1989 [Miscellanea Mediaevalia, 20], p. 97-110), il est clair, à la simple lecture

du De natura loci d’Albert le Grand, que cette mappa mundi n’est pas une carte mais la copie du texte du Pseudo-Aethicus qui constitue le Tractatus tertius.

16 Rappelons que l’emploi presque général, dans l’historiographie, du terme « portulan » pour désigner la carte marine, est une erreur. Portulan ne signifie qu’une chose et une seule au Moyen Age comme à l’époque moderne : un livre d’instructions nautiques.

17 Dans une rapide recension de l’ouvrage d’où est tirée cette occurrence, on a cru pouvoir affirmer que « cartula mappe mundi» renvoie nécessairement, à cette date, à une mappemonde (T. Ca m p b e l l, in Imago mundi, t. 49, 1997, p. 184). Pour qui sait lire, il est évident que la nomen­ clature de cette mappa mundi, remplie de noms de toponymes côtiers dont certains d’origine arabe, n’a pu être élaborée qu’à partir d’une ou de cartes marines.

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LES SENS DE MAPPA ( MUNDI) 191

maris» (XIV, 12-13). La «cartam imam de papamundi» que l’on trouve dans les biens d’un Sicilien en 1327 ne peut être qu’une carte marine (XIV, 7). D ’ailleurs, dès le début du siècle, Francesco de Barberino avait clairement signifié que la carte marine n’était qu’une espèce dans le concept général de «mappa» (XIV, 1).

Ainsi donc, très tôt, mappa a présenté une remarquable polysémie. Le sens de « carte à grande échelle », dans une acception proche de celle des gromatiques est encore attesté vers 840 (IX, 2). L’extension qui aboutit au sens de carte à petite échelle paraît se pro­ duire au ixe siècle, fondée sur une association du souvenir de l’art gromatique, de l’idéo­ logie impériale et du renouveau des études. A la faveur du processus général de multi­ plication des images à buts pédagogiques qui caractérise le xne siècle, mappa mundi en vient à désigner aussi bien un texte qu’une carte, et mappa la représentation d’un espace de quelque nature et de quelque ampleur qu’il soit18. Le concept de carte a bien existé au Moyen Age.

Patrick Ga u t i e r Da l c h é

No t ea d d i t i o n n e l l e

On lira commodément les occurrences gromatiques de mappa dans l’édition récente de Stefano d e l Lu n g o, La pratica agrimensoria nella tarda Antichità e nell-alto m edioevo, Spolète, 2004, p. 394, 458, 734, 740. D ’après l’auteur, il conviendrait de dis­ tinguer la mappa « vera e propria » sur peau, la form a sur bronze et le scarifies en pierre (p. 66, n. 138; cf. aussi p. 74, 723-724). Dans l’index analytique, mappa est défini comme « pianta catastale o territoriale riprodotta su pelle » (p. 805).

18 On trouvera ailleurs une analyse détaillée des facteurs de l’évolution : « Agrimensure et inventaire du monde : la fortune de mappa {mundi) au Moyen Age », in Les vocabulaires techniques

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192 PATRICK GAUTIER DALCHÉ

Les occurrences classées par ordre chronologique sont précédées d’un numéro d’ordre pour chaque siècle ; celles qui ne sont pas datables précisément sont notées à la suite et précédées d’une lettre.

Abréviations :

CBMLC : Corpus of British medieval libraries catalogues.

MBK : Mittelalterliche Bibliothekskataloge Deutschlands und der Schweiz. RBMAS : Rerum Britannicarum medii aevi scriptores.

Corpus agrimensorum Romanorum :

- « Item in mappa Albensium inuenitur Haec depalatio et determinado facta ante d. VI id. oct. ...» (Liber coloniarum, éd. F. Blume, K. Fachmann, A. Rudorff, D ie Schrif­

ten der römischen Feldmesser, t. I, Berlin, 1848, p. 244).

- « Incipit ratio limitum regundorum. haec est. auctor Theodosius et Neuterius de ter- minis et lineis exposuerunt. CCCIIII iugi agri mensoris qui mappa quas lineas habue- rit obseruetur» {Ratio limitum regundorum, ibid., p. 358).

- «Terminus si scriptus fuerit et punctos habuerit litteris grecis, sequeris cursus eius asion, hoc est ab oriente per litteras Grecas de mappa, hoc est pentagonum, quod interpretatur cubitos quinqué» {ibid., p. 360).

IVe siècle

1. 315. Une loi doit être exposée « aereis tabulis uel cerussatis aut linteis mappis » (loi de Constantin touchant l’aide publique que des parents sans ressources peuvent rece­ voir ; Codex Theodosianus, éd. Th. Mommsen, Theodosiani libri XVI cum constitutioni-

bus Sirmondianis, 2e éd., t. I, 2, Berlin, 1954, p. 616). IXe siècle

1. 821/822. «... Chronica Gregorii Turonensis uolumina II. De carminibus Theodis- cae uolumen I. Vita canonicorum uolumen I. Mappa mundi in rotulis II. Vita et gesta Karoli imperatoris Augusti uolumen... » (Regimbert, catalogue de la bibliothèque de Rei­ chenau, MBK I, p. 248, 5).

2. Circa 841-842. « ...profertur in medium mappa Romanae urbis» (Almannus de Hautvillers, Translatio sanctae Helenae, in A cta sanctorum, Aug. Ill, p. 602).

3. Circa 870. «... uolumen Orosii. Martian! de nuptiis Mercuri! et Philologiae libri II. Item de vii liberalibus artibus libri VII. Boethii V libri philosophicae consolationis in uolumine I. Item alii V in altero uolumine. Inter hos edam unam mappam mundi subtili opere patrauit, quam inter hos quoque libros connumerauit » (livres laissés par l’abbé Hartmut, in Ratpert, De casibus monasterii Sancii G alli, MGH., Script., t. II, p. 72; MBK I, p. 87, 23-24).

4. Avant 876/877. « Mape : forma ; hinc dicitur mapa mundi » {Scholica Graecarum

glossarum, éd. M. L. W. Laistner, « Notes on Greek from the lectures of a ninth century

monastery teacher », in Bulletin o f the John Rylands L ibrary, t. 7, 1923, p. 439).

a. « ...Solinus polihistoris. Mappa mundi I. Descriptio octo principalium uitiorum. uolumen I Alexandri Macedonis. Libri medicinalis artis, uolumina II et I paruus... » (catalogue de la bibliothèque de Saint-Gall, MBK, I, p. 82, 13).

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LES SENS DE MAPPA {M UNDI) 193

b. «hic mappa mundi consideranda est» (glose marginale, probablement d’Heiric d’Auxerre, à Bède, D e natura rerum, c. 47 De circulis mundi, dans le ms. Paris, B. N., nouv. acq. lat. 1615, f. 134).

Xe siècle

1. Entre 935 et 977. « Mappe - forma hinc mappam mundi dicimus » (glossaire dans le ms. Ripoll 74, J. Llauro, « Los glosarios de Ripoll », in Analecta sacra Tarraconen-

sia, t. 3, 1927, p. 362). XIe siècle

1. Début. «Incipit liber Pergesis, id est de situ terrae Prisciani grammatici urbis Romae Caesariensis doctoris quem de priscorum dictis excerpsit ormistarum sed et huic operi de tribus partibus uidelicet Asia Africa Europa mappam depinxerat aptam in qua nationum promontoriorum fluminum insularumque situs atque monstrorum formatur honeste » (intitulé du début de la Périégèse de Priscien dans le ms. Londres, British Library, Cotton Tib. B v, f. 57r).

2. Vers 1050. « Mappae epularum sic dictae quasi manuppae cuius diminutiuum est mapella : haec mappa oratius ponit mappa : pictura uel forma ludorum unde dicitur mappa mundi » (Papias, Elementarium doctrinae rudimentum, Venise, 1496, p. 194a; reprod. Turin, 1966).

3. 1055/1056. « XLVIIII. Mappa mundi iuxta quorundam descriptions » (titre d’un chapitre d’une encyclopédie de natura rerum, comprenant un texte et une mappemonde, Vatican, Reg. Lat. 123, f. 143v-144r ; cf. P. Gautier Dalché, « Notes sur la ‘carte de Théodose II’ et sur la ‘mappemonde de Théodulf d’Orléans’ », in Geographia antiqua, t. 3-4, 1994-1995, p. 91-108).

4. Deuxième moitié. « ...Topica Tullii cum commentis Boetii et librum differentia- rum et diuisionum et multa de rhetorica et de sillogismis in uno corpore. Duas mappas mundi. Librum super Donatum. Librum centimeter. Librum Daretis de excidio Troie... » (don de livres à Tegernsee par fr. Reginfrid, MBK IV, 2, 107, 38, p. 751).

5. Fin. «... Libellus super abacum. Fabularius. Libellas [natur?]alis Plinii et Sereni medicinalis uersifice. Euticius d e Arator. Alcimus. Duo Persii. Beda compotista. . . . . cam. Mappa mundi. Chronica Iordanis... » (catalogue de la bibliothèque de Saint- Étienne de Weihenstefan, MBK IV, 2, p. 650-651).

a. «... Pagina Ingmari metrice composita et Karolo regi missa. Pagina terre repro- missionis. Rotula officii sancii baptiste ** grece compositi, et capitulare nouarum consuetudinum monachorum ex consensu Hludouuici regis. Rotula uetustissima ex arithmetica Boecii. Pagina de situ orbis, mappa scilicet mundi. Pagina quomodo ex phi- losophia diuersae diffinitiones quasi quidam fontes émanent... » (catalogue de la biblio­ thèque de Gorze, G. Morin, « Le catalogue des manuscrits de Gorze au xie siècle », in

Revue bénédictine, t. 22, 1905, p. 10,1. 192 ; A. Wagner, Gorze au XIe siècle, Tumhout- Nancy, 1996, p. 169-170).

XIIe siècle

1. Début. « Quippe pauimentum mundi fuit altera mappa» (Baudri de Bourgueil,

Carm. 134 A delae com itissae, vers 723, éd. J.-Y. Tilliette, Baudri de Bourgueil, Poèmes,

t. II, Paris, 2002, p. 23).

2. Première moitié. « In hac [se. geometria] Aratus mappam mundi expandit, in qua Asiam, Africain, Europam ostendit ; montes, urbes, ilumina totius orbis enumerai, per

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194 PATRICK GAUTIER DALCHÉ

quae itinerantes transire commémorât » (Honorius Augustodunensis, D e animae exsilio

et pa tria, PL 172, col. 1244).

3. Entre 1125 et 1130. « Qualiter nero ascenda! et descendat [scil. mare] si quis scire desiderai, et quae nomina, ex quibus regionibus sumpta, mappam mundi consulat » (Willelmus de Conchis, Philosophia mundi 3, 14, éd. G. Maurach, Pretoria, 1980, p. 81).

4. Vers 1130. « ...exiens ab archa in Babilonem, cuius situs in mappa mundi ibidem constat... ; Quod quemadmodum etiam secundum situm locorum competat, in descrip­ t io n mappe mundi postea clarebit, quia Babilon ab Jerusalem est ab aquilonem... ; In hoc spatio mappa mundi depingitur... » (Hugo de S aneto Victore, Libellus d e fo rm a ta n e

arche V, IX, XI, éd. P. Sicard, Tumhout, 2001 [CCCM 176], p. 148 ; 155 ; 157). 5. Vers 1130-1135. «Incipit prologus in description mappe mundi... Sed in singulis rebus que in hac mappa mundi depinguntur titulus scripture apponitur... » (titre d’une œuvre de Hugues de Saint-Victor, éd. P. Gautier Dalché, La « D escriptio mappe mundi »

de Hugues de Saint-Victor, Paris, 1988, p. 133).

6. Vers 1147-1149. « Sunt alia uentorum nomina, que in mappamundi inuenies, quo subdite figure subiungemus » ; « Si uero qualiter ascenda! et descendat scire desideras, et que nomina ex quibus regionibus contrahat, mappam mundi considera... » (Willelmus de Conchis, Dragmaticon philosophiae, V, 2 et 9, éd. I. Ronca, Tumhout, 1997 [CCCM 152] p. 139 et 166).

7. Peu avant 1150. « mappa mundi» (parmi les livres trouvés «in armario» par Hamo lorsqu’il devient chancelier de Lincoln, ms. Lincoln, Cath. Libr. 1, f. 2r, reprod. R. M. Thomson, Catalogue o f the manuscripts o f Lincoln Cathedral Chapter library, Cambridge, 1988, planche 3 ; éd. J. F. Dimock, Giraldi Cambrensis opera, t. VII, Londres, 1857 [RBMAS 21], p. 167).

8. Deuxième moitié. Texte intitulé Expositio mappe mundi (mentionné dans la table des matières du ms. York, Minster XVI.I.8, f. VIv ; N. Ker et A. J. Piper, M edieval

manuscripts in British Libraries, t. IV, Oxford, 1992, p. 715).

9. Entre 1150 et 1168. «... Regulae Gerlandi in abacum. Item regulae abaci. Tabu­ lae tres cum caracteribus eiusdem artis. Item regulae abaci et rimimachie. Tabula rimi- machiae cum figuris numerorum eiusdem artis. Spera de quinqué zonis. Mappae tres. Boetius de Trinitate, cum glossis super eundem... » (catalogue de la bibliothèque de Saint-Amand, éd. L. Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale, t. II, Paris, 1874, p. 453).

10. Entre 1155 et 1186. «Hac ergo fiducia roboratus peto, ut mappam, quam et pridem mihi promiseras, facias et regulas rithmimachie a te factas mihi transmitías... » (lettre d’un moine de Tegernsee à son ami W[erinher ?], éd. H. Plechl, D ie Tegemseer

Briefsammlung des 12. Jahrhunderts, Hanovre, 2002, n° 167, p. 198).

11. 1171. « ...libellus de compoto, mappa mundi, liber Iesu filii Sirac, Historie Magistri Petri Manducatoris... » (libri scolares donnés à l ’abbaye de Jumièges par Alexandre lors de sa prise d’habit, Annales de Vabbaye de Jumièges, éd. J. Laporte, s.l.,

1954, p. 67).

12. 1187. « unum optimum psalterium glosatum 7 quattuor euangelistas glosatos in uno uolumine elegantissimo 7 Genesim glosatam 7 Meditationes beati Anseimi Cant’ archiepiscopi 7 Bestiarium 7 mappa mundi » (Don au prieuré de Worksop, « ad edifica- tionem fratrum ipsius ecclesie in perpetuum », par Philippe chanoine de Lincoln, New York, Pierpont Morgan Library 81, f. lv, éd. M. R. James, Catalogue o f manuscripts and

early prin ted books... o f J. Pierpont M organ Library, Londres, 1906, p. 165).

13. Circa 1189. « Sequuntur prophetae uestiti nube uitrea, apostoli mappa mundi in coloriis differentia, martyres in ueste purpurea... Apostoli uestiti sunt mappa mundi,

(9)

LES SENS DE MAPPA ( M UNDI) 195

unde ‘in ueste poderis quam habebat Aaron erat totus orbis terrarum’ (Sap. 18, 24) ; quia ‘in omnem terram exiuit sonus eorum’ (Rom. 10, 18)» (la suite de l’épître, non citée, est : «et in fines orbis terrae nerba eorum», Thomas Cisterciensis [de Perseigne], Comm.

in Cantica canticorum, PL. 206, col. 858C).

14. 1191-1193. « Declaraturi, Domino auxiliante, picturam et descriptionem mun­ dane mappe » (Expositio mappe mundi, prologue, éd. P. Gautier Dalché, Décrire le monde et situer les lieux au xne siècle : Y Expositio mappe mundi et la généalogie de la mappemonde de Hereford, in Mélanges de VEcole française de Rome, t. 113, 2001, p. 378 ; cf. XI, 8).

15. 1195. « Habet etiam ecclesia ex dono dicti Hugonis episcopi... Solinus de mira- bilibus mundi. Mappa mundi. Duo Prisciani... » (parmi les livres laissés par Hugues du Puiset, évêque de Durham, à la bibliothèque du chapitre, éd. B. Botfield, Catalogi

veteres librorum ecclesiae Dunelmensis, Londres, 1838 [Surtees Society, n° 7], p. 119). 16. Entre 1172 et 1201. «... Musica Augustin! I. De grammatica Augustin! I. Macro­ vii Satumaliorum II. Mappae mundi III. Plauti liber I. Lucani II... » (catalogue des livres du monastère du Michelsberg, Bamberg, MBK III, p. 367, 13).

17. Fin (vers 1194). «... expressam Kambriae totius mappam, cum montanis arduis et siuis horridis, aquis et fluuiis et castellis erectis, cathedralibus etiam ecclesiis et monasteriis multis, maximeque Cisterciensis Ordinis, copiosa pariter et artificiosa sump- tuositate constructis, arcto folio, strictoque ualde locello et spatio breuissimo, distincte tarnen et aperte declaran! » (Gérard de Galles, Epistola ad capitulum Herefordense de

libris a se scriptis, éd. J. S. Brewer, Giraldi Cambrensis opera, t. I, Londres, 1861 [RBMAS, 21], p. 414-415).

18. Fin (vers 1194). « Item circiter id ipsum temporis quo Cambriae descriptionem stilo perstrinximus, mappam eiusdem expressam, quatinus et natale solum non tantum liter!s uerum etiam protractionibus quibusdam et quasi picturis uariis, nec incompetenti- bus aut indecentibus, ... breui in loculo arctoque folio loca quamplurima complectentes, eademque tarnen dilucide satis et distincte disponentes, non absque studioso labore pro- palauimus » (Gérard de Galles, Catalogas brevior librorum suorum, éd. J. S. Brewer,

G iraldi Cambrensis opera, t. I, Londres, 1861 [RBMAS, 21], p. 422).

19. Circa 1190-1200. « ...Cassiodorus de institutionibus diuinarum litterarum, Ailre- dus de standardo, de mappa in uno uolumine » (catalogue de la bibliothèque de Rievaulx OCist; le volume décrit est York, Minster XVI.I.8 [CBMLC, 3, Z19, 178, p. 115] ; cf. XII, 8).

20. Fin XIIe/début XIIIe s. M appa mundi (titre d’une œuvre de Gervais de Cantor- béry exposant la géographie administrative de l’Angleterre, éd. W. Stubbs, The histori­

cal works o f G ervase o f Canterbury, t. II, Londres, 1880 [RBMAS, 73], p. 414-449). 21. Fin XII7début XIIIe s. «Mare nostrum Mediterranean!... in scriptis redigi pro- ponimus... quemadmodum in cartula mappe mundi composueramus... » (Liber de exis­

tencia riveriarum et form a maris nostri M editerranei, éd. R Gautier Dalché, Carte

marine et portulan au XIIe siècle, Rome, 1995, p. 116).

a. « Mappa mundi, quia totus in ea conspicitur pictus» (dans un Notizenbuch, A. Ebel, Clm 17142. Eine Schäftlam er Miscellaneen-Handschrift des 12. Jahrhunderts, Munich, 1970 [Münchener Beiträge zur Mittelalter- und Renaissanceforschung, 6], p. 114).

b. «... Regule de generibus. Noue regule de primis sillabis. Regule de ultimis silla- bis. Rethorica. Est eciam hic quedam mappa mundi. Theodolus... » (catalogue de la bibliothèque de Muri, MBK, I, p. 212, 32-33).

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196 PATRICK GAUTIER DACCHÉ

c. « Computus Dionysii, graece, in quo abacus et mappa mundi. » (Donatio Henrici [donation de 50 titres, dont de nombreuses œuvres d’Honorius Augustodunensis, à un monastère allemand non identifié], éd. M.-O. Garrigues, « Utrum Honorius ubique sit totus ? », in Abhandlungen der Braunschweigischen wissenschaftliche Gesellschaft, t. 35, 1983, p. 52).

d. «Incipit cosmographia, id est mundi mappa » (incipit de la Cosmographia du Pseudo-Aethicus, Naples, B. Naz. IV. D. 21, f. 2r).

XIIIe siècle

1. Début. « Require mappam mundi» (renvois marginaux dans le manuscrit auto­ graphe des Oîia imperialia de Gervais de Tilbury, Vatican Vat. Lat. 933, passim ).

2. Début, «et mappam mundi et Ysidorus» (Lincoln, Cath. 201, f. 109v, note sur les livres de la bibliothèque de Lincoln empruntés par William d’Avalon, frère de l’évêque ; R. M. Thomson, Catalogue o f the manuscripts o f Lincoln Cathedral Chapter library, Cambridge, 1988, p. 163 et pi. 5).

3. 1202. « ... canticum canticorum Wib’ et alius libellus eius .i. uolumine. Iudaismus i. mappa mundi .i. Item Laurent’, et ceteris (?) in paruo uolumine. Alfricus .i. ... » (cata­ logue des livres du prieuré de Rochester OSB ; parmi les livres « in archa cantoris » ; CBMLC, 4, B79, 160, p. 516).

4. 1210-1215. (a) « ut infra in mappa mundi, decisione secunda, duce Deo trademus [...] ; (ß) Prosecutio epilogi: mapa mundi [...] (y) ... in summa naturalem prouinciarum ordinem et situm per tres orbis partes distinctarum in emendatiore pictura subiunximus, considerantes quod ipsa pictorum uarietas mendaces effecit de locorum ueritate picturas quas mappam mundi uulgus nominal... (Gervais de Tilbury, Otia im perialia, I, 20, II, 25, éd. S. E. Banks, J. W. Binns, Gervase o f Tilbury Otia Imperialia. Recreation f o r an

Emperor, Oxford, 2002, p. 116, 520, 526).

5. Deuxième décennie. « Incipit mappa mundi. Quid sit mundus. Mundus est uniuer- sitas...» (Vienne, ÖNB 507, f. 14r ; texte apparenté à celui que j ’ai publié dans les

M élanges Ve met, Tumhout, 1998).

6. Entre 1219 et 1226. « Haec predicta que partim ex historiis orientalium et mappa mundi, partim ex scriptis beati Augustini et Isidori, ex libris etiam Plinii et Solini... prae- senti operi adiunximus... » (Jacques de Vitry, H istoria orientalis, c. 92, Duaci, 1597, p. 215).

7. Premier quart. « Aqui comiença el libro que conpuso sant’ Ysidro que se llama Mapa mundi» «Incipit Liber mapa mundi sancii Ysydory» (texte A) {Semeiança del

mundo, éd. W. E. Bull, H. F. Williams, Semeiança del mundo. A medieval description o f

the w orld, Berkeley-Los Angeles, 1959, p. 52 et 53).

8. Entre 1230 et 1240. « Circuli uero mappa secundi nouenaria oculos intuencium detinebat inspeccione, quarum prima zodiaci latitudinem modificatine, circulorum qua- litatem inspectiue, colurorum términos diffmitiue, tociusque forme quantitatem progres­ s i v . » (Début de l’énoncé d’une série de quaestiones, Ps. Boèce, D e disciplina scola-

rium, 3, 6, éd. O. Weijers, Leyde, 1976, p. 106).

9. Deuxième quart. « Imago mundi. Mappa mundi. Vita sancii Brendani. Epistola presbiteri Iohannis. Regule de penultimis sillabis. Questiones multe de dialéctica. Por- phirius helenchi. Summa helenchorum. Sermones VII et alia bona » (contenu d’un codex dans la bibliothèque des chanoines réguliers d’Aureil, J. Becquet, « La bibliothèque des chanoines d’Aureil en Limousin au xme siècle », in Bulletin de la Société archéologique

et historique du Limousin, t. 92, 1965, n° 96, p. 125).

10. Entre 1240 et 1253. « Summatim facta est descriptio mappa mundi magistri Rober. de Melckeleia et mappamundi de Waltham. Mappamundi regis quidem est in

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LES SENS DE MAPPA ( MUNDI) 197

camera sua apud Westmonasterium figurato in ordinali Mathei de Parisius. Verissimum autem figuratur in eodem ordine quod est quasi clamis extensa, talis est scema nostre partis habitabilis secundum philosophes, scilicet quarta pars terre, que est triangularis fere. Corpus enim terre spericum est » (Matthieu Paris, note sur la mappemonde accom­ pagnant les Chronica m ajora, Cambridge, Corpus Christi Coll. 26, p. 284; éd. F. Madden, M atthaei Parisiensis H istoria minor, t. III, Londres, 1869 [REMAS, 44], p. li, n. 1 ; K. Miller, D ie ältesten Weltkarten, t. III, Die kleineren Weltkarten, Stuttgart, 1895, p. 72).

11. 1247-1248. « Rabanus de laude sancte crucis ... Priscianus gramaticus de situ et nominibus terrarum cum mappa mundi...» (cf. XI, 1; catalogue de Glastonbury, CBMLC, 4, B39, 169, p. 188).

12.1256. « in libro suo de mappa mundi... in libro mappe mundi Tholomei » (titre de la G éographie de Ptolémée dans la traduction, par Aegidius de Thebaldis, du Quadri-

partitum et du commentaire d’Ali ibn Ridwan, Paris, B. N., lat. 16653, f. 2r, 50v). 13.1265. «mappam mundi descripsi in pelles 12 pergamei » (Annales Colmarienses,

B asileenses, éd. Ph. Jaffé, MGH, Scriptores, t. XVII, p. 191).

14. 1276. « Mappam mundi correxi circa Margretae » (ibid., p. 200).

15. 1294. « Mappamundum unum cum compasso, tar. 7 et gr. 10 (1)... Mappamun- dum unum tar. 6 (2)... Mappamundum unum tar. 7 (3)» (objets appartenant à Johannes Ronfi (1), Nicolaus Brazera (2), et un marin (3), à bord d’un navire sicilien amariné et remorqué jusqu’à Tárente par une galère de Nice en nov. 1293, éd. C. de la Roncière, «Un inventaire de bord en 1294 et les origines de la navigation hauturière», in Biblio­

thèque de VÉcole des chartes, t. 58, 1897, p. 408-409).

16. Avant 1300. « ...Unde aliata mappa mundi, regi situm terrae portus Callarici et uicinitatem propinqui littoris ostenderunt [nautae] » (Guillaume de Nangis, Gesta Ludo­

vici Di, éd. Recueil des historiens des Gaules et de la France, t. XX, Paris, 1840, p. 442).

17. 1299-1300. « unus pannus regi datus ad modum mappe mundi » (comptes de la garde-robe (Edouard Ier) ; Liber quotidianus contrarotulatoris garderobae anno regis

Edwardi prim i vicésim o octavo, A.D. MCCXCLK et MCCC... typis edidit Societas anti-

quarorum Londinensis, Londinii, 1787, p. 348).

18. 1299-1300. « rotulis de mappemundi » (O. Lehmann-Brockhaus, Lateinische

Schriftsquellen zur Kunst in England, Wales und Schottland von Jahre 901 bis zur Jahre

1307, t. III, Munich, 1956, n° 6261, p. 302).

19. Fin. « Haec [Alamania] habet Constantinopolim..., uersus orientera, que secun­ dum mappam mundi sub meridionali linea continetur » (Descriptio A lsatiae, in MGH,

Scriptores, t. XVII, p. 237).

20. Fin. « Sita est Theutonia in littoribus oceani inter Rhenum et Albam fluuios, ut in mappa mundi depingitur et apponitur uento, qui circinus seu Tracia nominato» (ibid., p. 238).

21. Fin. « Mappa dicitur forma. Inde mappa mundi id est forma mundi. Quam Iulius Cesar missis legatis per totius orbis amplitudinem primus instituit ; regiones... quasi sub unius pagine uisione coadunauit... » (mappemonde d’Ebstorf, K. Miller, Die ältesten

Weltkarten, t. V, D ie Ebstorfkarte, Stuttgart, 1896, p. 8).

22. Fin XIIIe / début XIVe s. « Mappa mundi» (titre de Y Imago mundi d’Honorius Augustodunensis dans le ms. Toulouse, B. mun. 872, Catal. général des manuscrits des

bibliothèques publiques des départements, t. VII, Paris, 1885, p. 509).

a. « ...Ptolomeus dixit in libro suo qui intitulatur Mapa mundi» (titre de la Géogra­

phie de Ptolémée, dans la traduction latine de la traduction castillane d’Alhazen, De

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198 PATRICK GAUTIER DALCHÉ

configuratione mundi] de Ibn al-Haytam [Oxford, Canon. Mise. 45, ff. lr-56r] », in M. Comes, H. Mielgo, J. Samsó, Ochava espera » y « astrofísica ». Textos y estudios sobre

las fuentes árabes de la astronomía de Alfonso X, Barcelone, 1990, p. 164).

b. « Et per hanc rationem patet, quod est absurda falsitas, quod dicitur de magnipe- dibus hominibus, qui pede se cooperiant ab imbribus et sole, sicut scribitur in Mappa mundi » ; « Simia autem habens caput canis, uultus quidem similis est cani, sed totum residuum corpus maius est fortius quam canis ; et haec sunt quae in mappa mundi canini homines uocantur » (Albert le Grand, D e animalibus, I, 1 ,7 [88] ; II, 1, 4 [57], éd. H. Stadler, Albertus Magnus De animalibus libri xxvi, 1.1, Münster i. W., 1916, p. 33, 247).

c. « Nos etiam breuis orbis mappam buie operi adiungemus in qua primo describe- mus nostram habitabilem... » (Albert le Grand, D e natura loci 3, 1, éd. P. Hossfeld, in

Sancii A lberti magni... opera omnia, t. V, pars II, Monasterii Westfalorum, 1980, p. 29 sq.).

d. « Honorius super mappam mundi in I uolumine » (catalogue d’Arnstein OPraem, T. Gottlieb, Über mittelalterliche Bibliotheken, Leipzig, 1890, p. 296; Br. Krings, D as

Prämonstratenserstift Arnstein a. d. Lahn im M ittelalter (1139-1527), Wiesbaden, 1990).

e. « Mapa mundi breuis » (titre de Ps. Aethicus, Cosmographia, Milan, Bibi. Ambr. P 25 sup., f.203r).

f. « Honorius papa dicit in mappa mundi. Miserum est res propter nos facías cotidie spectare... » (Tractatus de cognitione animae et suarum potentiarum , éd. M. Grabmann, «Un inédit du xiiie siècle... cod. Vindobonensis 597», in J. Maréchal, Museum Lessia-

num, section Philosophie, t. 31-32, Bruxelles, 1950, p. 316-344). XIVe siècle

1. Début. «In mappis quoque mundi et figurationibus terre conscribitur quod sit locus omni amenitate conspicuas, hominibus inhabitabilis, igneo muro usque in coelum incinctus... » ; « ...sciendum, quod licet communiter figuretur descriptio uentorum circu- laris, ceu quae mappae tympanalis, audienda tarnen magis, cum talis sit terrena secun­ dum Aristotelem habitado» (Pietro d’Abano, C onciliator dijferentiarum, Diff. 67, Vene- tiis, 1548, 107G ; 108E).

2. Début. « Compassum carta est in qua ad modum mappe representantur portus et maria et distantia uiarum et loca peliculosa et terrae » (Francesco da Barberino, com­ mentaire à ses Documenti d'am ore, F. Egidi, I Documenti d'am ore di Francesco da B ar­

berino secondo i manoscritti originali, t. Ili, Rome, 1927, p. 125).

3. 1321. « Eidem [papae Iohanni x x i i] etiam presentaui quatuor mappas mundi: unam de mari Mediterraneo ; secundam de mari et de terra ; tertiam de Terra sancta ; quartana nero de terra Aegypti » (Marino Sañudo, L iber secretorum fidelium crucis, éd. J. Bongars, Gesta Dei p e r Francos, t. II, Hanoviae, 1611, p. 1).

4. Après 1320 (1323 ?). « Sciendum quod huius mappa mundi non ut cuneta sigilla­ tine continent cum sit impossibile est descripta. Sed ut que in libro Secreta fidelium crucis intitúlalo super ultramarino negotio edito inseruntur orbis situs ignaris per earn quadam sensitiua demonstratione lucescant. [...] Illud uero est memoriae commendan- dum quod in praesenti mappa, propter sui paruitatem non potuerunt paruae insulae com- prehendi, sed omnes insulae in ea magnae et notabiles sunt descriptae » (texte accompa­ gnant la mappemonde dans certains mss du L iber secretorum fidelium crucis de Marino Sañudo, ibid., p. 285, 287).

5. Circa 1325. « Sequitur de mappa mundi. Habet omnis terre orbis maria xxv... » (Ps. Aethicus, Cosmographia + Itinerarium Antonini, Darmstadt Hessische Landes- und Hochschulebibi., Hs 1405, f. 22va-23ra).

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LES SENS DE MAPPA ( MUNDI) 199

6. 1326. «... totum librum integrum cum mappis mundi » (Marino Sañudo, lettre à Jean duc de Lorraine, éd. A. Ceriini, « Nuove lettere di Marino Sañudo », in La Biblio­

filia, t. 42, 1940, p. 303).

7. 1327. « cartam unam de papamundi » (inventaire des biens de Raynaldus Salviat, H. Bresc, Livre et société en Sicile (1299-1499), Paierme, 1971, p. 59, n° 2).

8. 1329 ou peu après. «In mapa plures in ea (sc. Gallia) scribuntur prouincie» (Paulin de Venise, Chronologia magna [Totius orbis diuisio], Paris, B.N.F., lat. 4939, f. 9vb).

9. 1329 ou peu après. « In generali autem mappa mundi propter spacii paruitatem depingi minime poterant que necessaria sunt ad intelligendum, uel ut ita dicam ad oculum ostendendum contenta in diuina pagina uel etiam que de pasagiis in diuersis libris scripta leguntur » (Paulin de Venise, Plenior explicatio de regnis Syrie et Egypti, ibid., f. 9vb).

10.1330. « ...et ini ad serenissimum regem Franciae Karolum, cui librum etiam prae- sentaui cum pluribus mappis mundi quae sunt plurimum ostensiuae de eis quae repe- riuntur in libro » (Marino Sañudo, lettre à l’évêque d’Ostie et de Velletri, F. Kunstmann, « Studien über Marino Sañudo den Aelteren mit einem Anhänge seiner ungedruckten Briefe », in Abhandlungen der historischen CI. der königlich bayerischen Akademie der

Wiss., t. VII, Munich, 1855, p. 788).

11. 1332. « ...ille Marinus ego sum qui prasentaui... librum secretorum fidelium crucis et mappas mundi... [...] necessarium est ut praedictus uester capitaneus seriem ipsius libri secretorum fidelium crucis totaliter consequatur... et uideat mappas mundi et particulariter terrae sanctae et maxime terrae Egypti ac totius mundi, et mappas maris Mediterranei cum quibus nautae dirigunt cursum suum. [...] Verum nihilominus ipsi non possunt defendere dictam terram Egypti et terram sanctam cum residuo aliarum terrarum quas tenet, ut in dicto libro et mappis plenius continetur. [...] Quae Asia est tanta uel plus quanta est tota Yspania, ut in mappa maris Mediterranei potest lucide apparere » (lettre de Marino Sañudo à Philippe VI, roi de France, ibid., p. 791, 794, 795, 797).

12. 1337. « Numquam nidi fieri mappas maris nec curaui uidere, eo quod ignorantia mea non permittebat me talia scire » (Opicinus de Canistris, autobiographie dans Vat. lat. 6435, f. 77 v, cité par R. Salomon, « A newly discovered manuscript of Opicinus de Canistris », in Journal o f the Warburg and Courtauld Institutes, t. 16, 1953, p. 52).

13. Entre 1334 et 1338. « In mappa maris nauigabilis secundum Ianuenses et Maio- ricenses habetur certa taxatio passuum per miliaria quae in lateribus huius cartae per quodlibet punctum dénotât x miliaria scilicet in spacio inter punctum et punctum » (Opi­ cinus de Canistris, autobiographie dans ms. Vat. lat. 6435, f. 59r ; cité par R. Almagià, « Intorno alla più antica cartografia nautica catalana», in Bollettino della Società geo­

grafica italiana, t. 10, 1945, p. 24).

14. Entre 1334 et 1339. « Incipit prologus in mapa mundi cum trifaria orbis diui- sione. Sine mappa mundi ea quae dicuntur de filiis Noe et quae de iiiior monarchiis cete- risque regnis atque prouinciis tarn in diuinis quam humanis scripturis non tam difficile quam impossibile dixerim ymaginari aut mente posse concipere. Requiritur mapa duplex, picture et scripture. Nec unum sine altero pûtes sufficere... Pictura autem hic posita ex mapis (sic) uariis est composita sumptis de exemplaribus que scripturis acto- rum concordant illustrium... » (Paulin de Venise, De mapa mundi, Vat. lat. 1960, f. 13r).

15. Entre 1334 et 1339. « Nilus quoque diuersus insulam facit que delta dicitur... et procedit maior riuus contra Alexandriam, minor contra Damiatam. Et ambo subdiuidun- tur, ut mapa Egypti ostendit» (ibid., f. 16rb).

16. Entre 1335 et 1342. « Sicut enim ponitur in libro Hayconi de historia Tartaro- rum, et georgiana, est quaedam prouincia dieta Auison, ubi creduntur homines in aetema

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caligine habitare... et ibi nusquam hominum est accessus, audiuntur latratus canini, gemitus hominum, mallei fabrorum et hinnitus equorum. Fertur enim, ut ait, quod iste fuit exercitus hominum peccatorum qui terrae motu descenderunt ad ima, nec postmo- dum exiuerunt... Istud etiam inueneram in quadam mappa mundi antiqua, in descriptione Hibemiae, seu Georgianae... » (Pierre Bersuire, Repertorium m orale, éd. Venise, 1583, p. 267, col. 1).

17. 1343. « Item nolo quod libri mei... ponantur in deposito apud fratres predicatores sanctorum Iohannis et Pauli de Veneciis cum mappis mundi de Terra sancta, Egypti, maris Mediterranei et tocius mundi» (testament de Marino Sañudo, 9 mai 1343, éd. A. Magnocavallo, Marino Sañudo il Vecchio e il suo progetto di crociata, Bergame, 1901, p. 151).

18. Deuxième moitié (prob, vers 1360). « ...sed postea ad mandatum et instanciam domini Johannis magnifici Francorum regis Titum Liuium... transtuli, et etiam quamdam orbis terrarum cosmographiam seu mundi mappam, multa superaddendo aliis dudum factis, composai et depinxi... » (Pierre Bersuire, C ollado pro fine operis, éd. M. S. Van der Bijl, «La Collabo pro fine operis de Bersuire, édition critique », in Vivarium, t. 3,

1965, p. 158).

19. 1360. « Item I carta qui (sic) uocatur Mapa mundi ab la cuy de mar et ab pera d’ayman» (Inventaire des biens du chanoine P. de Avench, E. Junyent, « Repertorio de noticias sobre manoscritos catalanes entresacadas de algunos inventarios de la ‘Curia Fumada’ de Vich », in Analecta sacra Tarraconensia, t. 16, 1943, p. 82).

20. 1372. «... Compotus usualis Gerlandi. Compotus naturalis eiusdem. Tractatus magistri Gerlandi de abaco de numeris uel de arte metrica. Exposicio Rychmachie. Trac­ tatus minuciarum cum composicione tabule etc. Plures figure de mappa mundi et aliis » (parmi les « libri Johannis Erghome », dans le catalogue de la bibliothèque des ermites de saint Augustin d’York, CBMLC, 1, A8, 394, p. 101).

21.1375. Astruch Cresques, de Majorque, « qui fa mapamundi » (G. Llompart, D ocu­

mentos suetos sobre judíos y conversos de M allorca (siglos XIV y XV), Palma, 1958

[Fontes rerum Balearicarum, 2], p. 187).

22. 1379. « Item unus liber in quo sunt auctoritates de epistolis beati Ieronimi, De articulis fidei secundum Thomam. Mappa mundi, quoddam Rationale, due pulcre Confessiones, Euangelium Mathei incompletum... » (second inventaire de la biblio­ thèque de S. Margherita de Trévise, éd. L. Gargan, Cultura e arte nel Veneto al tempo

del Petrarca, Padoue, 1978, p. 146).

23.1379. «... volem que si en Mallorques ha .i. bell mapamundi que faça per nos que 1 nos comprets... » (26/04, lettre de l ’infant Jean au procureur du roi à Majorque, E. Rubio i Lluch, Documents p e r Vhistoria de la cultura catalana m ig-evál, t. II, Barce­ lone, 1921, n° c c x x i i i, p. 202).

24. 1379. «Nos hauriem gran plaer de haver aqueix mapamundi que nos havets fet fer o s fa de present... » (11/09, lettre de l’infant Jean au procureur du roi à Majorque,

ibid., 1.1, Barcelone, 1908, n° c c c i i i, p. 279).

25. 1381. « Mossen Johan. Nos ab nostra letra notifficam a nostre Car Cosi lo Rey de Franca que li enviam ... .1. nostre Mapamundi... E aço fet hajats Cresques, lo juheu, qui lo dit mapamundi ha fet... e en cas que 1 dit juheu no fos, hajats dos bons mariners qui del dit mapamundi enformen al damunt dit Mossen Guillen al mils que poren » (5/11, lettre de l’infant Juan, ibid., n° cccxxn, p. 295).

26. 1382. « item unum Mapamundi in pergameno depinctum » (dans une remise de livres en garantie d’une dette, P. Ponsich, «La bibliothèque de Ramon de Perellos, vicomte de Roda et de Perellos [vers 1350-après 1408] auteur du ‘Viatge al Purgatori’ [1398] », in Les pays de la M éditerranée au Moyen Age. A ctes du 106e Congrès des

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LES SENS DE MAPPA ( MUNDI) 201

Sociétés savantes 1981. Philologie et histoire jusqu'à 1610, Paris, 1984, p. 223 ; cf. P. Barthélémy, La Sedacina, ou l'œuvre au crible. L'alchimie de Guillaume Sedacer, carme

catalan de la fin du XIVe siècle, t. I, Paris-Milan, 2002, p. 48).

27.1382. 150 florins à Abraham Cresques, « judeo de domo nostra, magistro de map- pamundi », pour le prix de « quasadam tabulas in quibus est figura mundi » (30/03, lettre de Pierre IV à son trésorier, E. Rubio i Lluch, Documents p e r 1'historia de la cultura

catalana m ig-eval, t. II, 253).

28. 1389. Cresques touche 60 livres 8 sous pour «un mapamundi » demandé deux ans auparavant par l’infant devenu roi (Jean Ier) (livre de comptes cité par J.-M. Qua- drado, «La judería de la ciudad de Mallorca en 1391 », in Boletín de la Real Academia

de la historia, t. 9, 1886, n° 1, p. 309).

29. 1390. « Conte Car Cosi nos vos enviam per Perico esplugues de la nostra cambra un mapamundi une bores darena et un almanach de tres any s» (1/06, lettre de Jean Ier d’Aragon au comte de Foix ; F. de Bofarull y Sertorio, « Colección de cartas inéditas del Archivo genereal de la Corona de Aragón. Reynado de D. Juan I », in Revista histó­

rica, [Barcelone], t. 3, janvier 1876, n° 11, p. 17).

30. Circa 1390. 6 marcs « pro factura unius mappae mundi » (inventaire des objets et livres faits à l’instigation du prieur de Evesham Nicholas Herford [t 1392], cité par P. Barber, «The Evesham world map : a late medieval English view of God and the world », in Imago mundi, t. 47, 1995, p. 21).

31. 1396/1397. « Item Scolastica historia. Item Lignum de regulis Iuris. Item excerpc’ de uitiis et uirtutibus. Item mappa Angliae. Item mappa maris. Item mappa Scocie » (liste des livres laissés à Westminster par fr. Richard Exeter, CBMLC, 4, B107, p. 628-629).

32. 1399. « Entes havem que vos havets una carta de pergami, en la cual es pintat lo mon, apellada mapa mundi.. vos pregam... que la dita carta nos trametats encon- tinent...» (11/06, lettre du roi Martin; éd. Rubio i Lluch, op. cit., t. I, c c c c l x ii, p. 410).

33. 1399. « Franciscus Becarius, magister cartarum nauigandi, ciuis Janue, degens pronunc Barchinone, attendens me promisisse uobis Simoni Ancree, mercatori de Prato... facere quatuor mapamundos quorum duo sint longitudinis sexdecim palmorum et amplitudinis septem palmorum et trium quarts... et residui duo mapamundi t ampli- tudinis et longitudinis decemnouem palmorum uel inde circa, duobus palmis plus quam sit quidam mapamundi quem uos michi pro forma et mostra ac exemplo tradere debe- tis... Praeterea conuenio... quod... quousque dicti quatuor mapamundi sint totaliter per- fecti, ego non opperabor aliquas cartas nauigandi nec aliquos mapamundos... » (contrat entre Franciscus Becarius, magister cartarum nauigandi et Simon d’Andrea, marchand de Prato, pour le compte de Baldassare degli Ubriachi, marchand florentin ; M. Mitja, « Albandó de les illes Canaries per Joan I d’Arago», in Anuario de estudios atlánticos, t. 8, 1962, n° 7, p. 347, 348 ; cf. R. Skelton, «A contract for world maps at Barcelona, 1399-1400», in Imago mundi, t. 22, 1968, p. 107-113).

a. « In primo tarnen huius operis libro, more diuisi generis in species, mappa mundi describitur » (Ranulf Higden, Polychronicon, I, 3, éd. Ch. Babington, J. R. Lumby, t. I, Londres, 1865 [RBMAS, 41], p. 26).

b. « Explicit mappa mundi » (intitulé de la fin de la partie géographique du Chroni-

con de Hugues de Saint-Victor, Londres, B. L., Add. 22635, f. 55v).

c. «Qui comincia lo libro eh’è appellato Ysidero, lo quale compiloe saneto Ysidero. E appellasi Ysidero poi k’è traslatato de l’Ysidero & imperniò k’è traslatato del libro che parla del Mapamundi » (volgarizzamento de l'Imago mundi d’Honorius

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Augustodunen-2 0 Augustodunen-2 PATRICK GAUTIER DALCHÉ

sis, éd. F. Chiovaro, L ’Ymagine del mondo, Firenze, Bibi. Naz. Cod. Palat. 703, Naples, 1977, p. 74).

d. « Haec omnia totaliter non diximus, distincta et ordinata in mappa mundi, id est in figura terrarum pictarum poteritis euidenter et clarius intueri » (Ps. Asaph Judaeus, Paris, B.N. lat. 6556, f. lOr).

e. « Item similis est mors cuidam bestie de qua in mappa mundi dicitur et in aliis libris naturalibus, et maxime in Historia transmarina... (I, VII) ; Item sunt similes [i. e. peccatores] monstruosis de quibus in libro De mappa mundi legitur... (I, V ili) » (Ste­ phanus de Borbone, Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, éd. J. Berlioz, J.-L. Eichenlaub, Tumhout, 2002 [CCCM 124], p. 276, 336).

f. « Mappa mundi. Ad instructionem multorum... » (Intitulé du début de VImago

mundi d’Honorius Augustodunensis, Berlin, Staatsbibi. Preussischer Kulturbesitz, lat.

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