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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Élément de réflexion critique sur la notion de communication dans l'enseignement de la biologie et de la géologie au collège et au lycée

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Academic year: 2021

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ELEMENTS DE REFLEXION CRITIQUE

SUR LA NOTION DE "COMMUNICATION"

DANS L'ENSEIGNEMENT DE LA BIOLOGIE

ET DE LA GEOLOGIE, AU COLLEGE

ET AU LYCEE

Annette KRAKOWSKI Lycée Claude Monet, Paris

MOTS CLES : Communiquer

RESUME : La communication dans l'enseignement de la Biologie-Géologie au niveau du second degré en France suscite bien des interrogations:

Comment, d'une part, intégrer plus efficacement les acquis des sciences de la vie et de la terre en croissance exponentielle et d'autre part, s'efforcer de résoudre les difficultés pédagogiques du terrain (en particulier, dégradation de l'enseignement à caractère expérimental, échec scolaire, ... ete).

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INTRODUCTION: A PROPOS DE SOCIETE ET

COMMUNICATION

PRENDRE EN COMPTE LES REALITES

Dans une société en mutation accélérée et en crise, la communication devient omniprésente. A un autre niveau, les recherches contemporaires en biologie mettent l'accent, de façon nouvelle, sur le concept intégrateur de la comunication intercellulaire et intracellulaire (molécules informatives ou messagères ... ).

La communication de masse, dont les moyens connaissent une explosion quantitative et qualitative sans précédent est mal maîtrisée par le plus grand nombre, sous la houlette d'une minorité disposant des pouvoirs: (moyens fianciers, domination des médias ... ).

UNE IMPRESSION DE MALAISE

Une information, une communication dévoyées ne deviennent-elles pas des tartes àla crème modernistes qui peuvent fonctionner conune alibies-vitrines et tendre à

détourner l'opinion des grands problèmes de société: (crise économique et sociale, chômage, crise culturelle et morale ... ) d'où l'opportunité de mieux cerner les problèmes complexes de l'information et de la communication dans nos domaines respectifs d'activité et de responsabilité.

CADRAGE ET PLACE DE CETTE COMMUNICAITON DANS LE TIIEME DES XEMES JOURNEES

Il ne s'agit ni d'un travail d'in nov ation, ni d'un bilan de recherche, mais d'un regard critique, sur l'enseignement de la Biologie-Géologie dans le second degré en France,à partir d'une expérience professionnelle, sur le terrain, d'une trentaine d'années, caractérisée par de profondes mutations et de la société, du système scolaire, et du savoir scientifique, tout particulièrment dans les Sciences de la vie et de terre.

1. COMMUNIQUER QUOI ?

Les contenus d'enseignement codifiés par les programmes officiels posent bien des problèmes. Avec l'évolution exponentielle des connaissances, les programmes du secondaire, même régulièrement réactualisés, peuvent sembler inadaptés, prématurément dépassés.

L'inspection générale a le souci d'élaborer des programmes modernes, riches, prenant en compte les résu Itats récents de la recherche, ce qui peut valoriser la discipline à

l'égard des décideurs politiques et de l'opinion publique. Mais les élèves et les professeurs, les jugent trop "lourds", indigestes, difficilement "faisables ", notamment dans les séries scientifiques. Trop ambitieux, ils dérivent vers trop d'absraction et, ce faisant, ils deviennent élitistes.

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Le système se trouve amplifié par l'inflation des sujets du baccalaurat, voire de certains manuels et la difficulté matérielle à organiser des travaux pratiques plus modernes, (faute de moyens fianciers suffisants, pour doter les laboratoires en personnels qualifiés et en matériels mieux adaptés àl'état de la Science actuelle). DES PISTES POUR AMELIORER CEITE SITUATION

On pourrait envisager des procédures d'élaboration des programmes plus démocratiques, prenant mieux en comte la réalité du terrain; ce que sont les élèves, leurs difficultés, leurs motivations, leurs rythmes d'apprentissage...

II faudrait également être plus attentifàl'avis des enseignants praticiens dans leurs classes, des chercheurs en didactique, des organisations représentatives des personnels, des usagers. Des commissions ministérielles de réflexion sur les structures et les programmes avaient permis une certaine concertation : on peut regretter leur suppression.

DUREE DE VΠDES PROGRAMMES

Un renouvellement trop fréquent est perturbant; ainsi, il a fallu quelques années pour que les professeurs naturalistes maîtrisent le nouveau programme de seconde en écologie, et c'est alors qu'il fut modifié en faisant d'ailleurs éclater sa cohérence initiale autour de l'écosystème, contrairementàleur avis.

Mais un problème réel se pose: Comme prendre en compte valablement les acquis récents des recherches sans pour autant courir après la science qui se fait et sans pouvoir jamais la rattraper? Des adaptations souples, et prériodiques sontàenvisager, sans entraîner de perturbations, tout en permettant à l'enseignement scientifique de n'être pas en retard sur la vie, et sur la multitude des informations véhiculées par les médias; par exemple les grands débats d'actualité sur la bio éthique, l'environnement, la famine, dans les pays du tiers monde, ...

Un tel équilibre difficile à construire ne relève pas de la recette -miracle. Comment mieux intéger dans nos réponses, les interrogations souvent profondes, de nature existentielle, les motivations des élèves ?

Au collège, comment construire des ensembles cohérents et qui soient structurant" autour des grands thèmes du progranune : les fonctions du vivant, notre corps, le monde vivant dans son environnement (introductionàl'écologie) et dans l'histoire de la terre (planète active).

Au lycée, comment parvenirà la compréhension des grands concepts intégrateurs de la Biologie et de la Géologie contemporaines ?

Par exemples :

· flux de matière et d'énergie dans les systèmes vivants, et les écosystèmes. · communication aux divers niveaux reproduction et génégique

· unité, diversité et évolution de monde vivant, · tectonique globale, ete ...

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Comment éviter l'inflation d'un savoir encyclopédique procédant par accumulation, figé parce que rapidement dépassé ? Un effort particulier devrait porter sur la restructuration des savoirs, en mettant l'accent sur l'analyse historique, les modes de raisonnement, les démarches, les méthodes expérimentales ayant conduit à leur élaboration, voire àleur contestation.

Il faudrait, alors, davantage de temps, une formation adéquate des professeurs, une conception d'ensemble des programmes àreconsidérer et nourrie pr les apports de la recherche.

II. COMMUNIQUER COMMENT? POURQUOI?

Divers niveaux de langage

Les élèves s'expriment à l'oral avec une relative aisance même avec des incorrections, une certaine communication reste possible. Mais le décalage s'accroit de plus en plus entre la langue plus ou moins officielle du milieu solaire et celle pratiquée par les jeunes quand ils se retrouvent entre eux, voire dans leurs familles, avec toutes les variantes possibles, selon les milieux socio-culturels considérés: de la quasi-absence de communication au langage sophisitiqué. Par aileurs, on peut constater que le vocabulaire s'appauvrit et la langue écrite est de plus en plus mal maîtrisée par un grand nombre d'élèves.

Enfin le langage scientifique vient interférer avec le langage courant, de nombreux termes n'ont plus les mêmes significations dans l'un ou l'au tre de ces langages et des mots scientifiques sont nécessairement introduits dans l'enseignement; d'où le réseau de complications qui en découlent.

Divers types de langage et outils de communication

A la langue écrite et orale qui est le support essentiel de la communication, s'ajoutent divers codes complémentaires par exemple: "l'expression graphique et iconographiq ue sous les formes les plus divers, d'un schéma stylisé d'une structure au schéma de synthèse modélisant, de l'image fixe ou animée, aux nouveaux langages informatiques: autre champ de problèmatiques. Comment intégrer au mieux l'ensemble des moyens d'expression dans une compréhension cohérente du domaine scientifique étudié?

De la validité de la communication

Mais se pose alors le problème de l'évaluation: comment mesurer l'efficacité de la communication ? Le message passe-t-il ? dans son intégralité ? en partie ? est-il assimilé par l'élève de façon opératoire? Quels obstacles faut-il surmonter?

Les représentations, les barrières de langages, des blocages divers, par opposition au système scolaire, par non motivation ... mais il faudrait aussi se demander si la communication fonctionne dans le sens élèves - professeurs.

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Cela nous conduità une interrogation fondamentale sur l'évaluation de l'enseignement scientifique, sur ses différentes modalités, et corrélativement sur ses objectifs : comment amener "monsieur tout le monde" à une connaisance rationnelle, à la compréhension du vivant, et de notre environnement fortement imprégné de science et de technique ; de telle sorte qu'il puisse intervenir dans sa vie personnelle, professionnelle et civique de façon autonome et critique ; mais aussi, comment motiver et former davantage du jeunes en vue d'études et de carrières scientifiques, qui sont moins attractives, dans le contexte actuel que le secteur tertiaire par exemple.

3. EN GUISE DE CONCLUSION

Toutes ces questions et bien d'autres encore, invitent à une réflexion approfondie età

de nombreux travaux de recherches.

Enthousiasme et préoccupation

Les acquis extraordinaires des Sciences de la vie et de la terre de ces dernières décennies soulèvent l'enthousiasme, au niveau de la spéculation intellectuelle, de la connaissance théorique, et des retombées pratiques: mais ils créent également des responsabilités nouvelles : il faut pouvoir les maîtriser individuellement et collectivement; exemple: tous les débat" actuels à propos de la Bioéthique !

Mais quel fossé entre cette formidable explosion de la science, des technologies, et le vécu quotidien dans les collèges et les lycées : la situation y est de plus en plus dégradée et difficile: avec des élices de plus en plus nombreux en situation d'échec scolaire dans des classes surchargées, et angoissés par leur avenir.

La suppression des dédoublements de classes au coIIège a entrainé la perte des travaux pratiques. D'où une dégradation de la communication entre le groupe classe et l'enseignant, entre les élèves eux-mêmes.

Autre sujet d'inquiétude

Au contact direct avec le monde vivant et son milieu, se substituent de plus en plus leurs représentations (urbanisation croissante, abandon des observations, des expériences pratiquées par l'élève lui-même par suite de l'abandon des travaux pratiques en petits groupes ... ) d'où une crise d'identité de l'enseignement de cette discipline dont la spécificité est mise en cause.

Sera-t-on amenéàne communiquer sur les "Sciences de la vie et de la terre" que par le tableau noir, le papier, des images ou l'écran de l'ordinateur? C'est ce qui se passe déjà au collège, bien trop souvent, et ce qui menace au lycée.

On ne peut se résigner à un tel naufrage! Il nous faut être tout à la fois ambitieux et réaliste: nourrir des exigences sur la qualité de la communication, c'est du même mouvement vouloir améliorer les conditions de l'enseignemnt et le rendre plus performant (avec des effectifs plus faibles, des groupes de travaux pratiques, des personnels techniques, des équipements et matériels de laboratoire mieux adaptés, une

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meilleure fonnation des enseignants initiale et continue, le développement des recherches en didactique, ete ... ).

Tous les ni veaux d'intervention sont interpellés : les décideurs politiques, les partenaires sociaux et leurs organisations représentatives, les instances de recherches ... Vaste programme! mais l'enjeu n'en mérite-t-il pas la peine?

Nota : Parmi les questions venues en débat à propos de cette communication, nous avons retenu que des difficultés , des problèmes de même nature se retrouvent également dans l'enseignement supérieur, d'après une spécialiste de la physiologie de la digestion. La grande disparité des conditions de l'enseignement selon les pays est à prendre en considération ; il arrive qu'en Suisse, une classe de vingt élèves soit dédoublée pour les travaux pratiques, alors que dans certains pays africains, les classes regroupent jusqu'à 60, ou 80 élèves avides d'apprendre!

N'y-a-t-il pas le risque de former des "sous-honunes" avec toutes les difficultés pédagogiques que nous connaissons? Et d'une façon plus générale, une question posée à l'occasion de ces Xièmes journées mérite des rebondissements ; comment faire la part de ce qui est vulgarisation, culture, formalisme et enseignement scientifiques à l'école et hors de l'école? La formation scientifique dispensée en milieu scolaire n'inclut-elle pas aussi une culture scientifique? Riche débatàpoursuivre.

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