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Les hommes politiques de l'Etat de New York et les débats d'immigration, 1945-1953 /

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(1)

-Les hommes politiques de l'Etat de New York et les débats d'immigration« 1945-1953

Bernard Lemel in Department of History McGill university, Montréal

September 1991

A Thesis submi tted to the

Faculty of Graduate Studies and Research

in partial fulfillment of the requirements of the degree of noctor of Philosophy

(2)
(3)

r

1 i 1 f-iii RESUME

Les hommes politiques de l'Etat de New York, notamment ceux au Congrès comme Irving Ivp.s, Herbert Lehman, Samuel Dickstein, Emanuel Celler et Jacob Javits, sont des plus impliqués dans les

débats d'immigration des années 1945-53. Par leurs interventions,

ils apparaissent comme de fervents supporteurs d'une libéralisat ion

de la politique d'immigration américaine. Une volonté de

satisfaire un électorat multiethnique explique en grande partie

leur position. Mais ces individus, pour la ph1part défenseurs de

la politique étrangère du président Truman, croient aussi en ce contexte de guerre froide q'l'une atténuation du restric.:Lionni::.me en

immigration peut procurer maints avantages à la nation. si leur

attitude parait à la fois dictée par des considérations

pragmatiques et idéalistes, elle génère des résultats non

négligeables. Ainsi, l'octroi d'un quota à l'Inde en 1946, la loi

sur les "épouses de guerre" en 1945, de même que celle sur les

réfugiés en 1950, sont autant de mesures largement attribuables à

(4)

f t

ABSTRACT

The New York State politicians, notably members of Congress such as Irving Ives, Herbert Lehman, Samuel Dickstein, Emanuel Celler and Jacob Javits, were very involved in the immigration debates for the period from 1945 to 1953. By their interventions, they emerged as fiery supporters of a liberalization of American immigration policy. A willingness to satisfy a multiethnic electorate largely explains their position. But these individuals, mostly defenders of President Truman's foreign policy, olso believed in this cold war context that an attenuation of restrictionism in immigration would provide numerous advantages to the nation. If their attitude seems dictated by considerations that were both pragmatic and idealistic, i t generated non-negligible results. Thus, the granting of a quota to India in 1946, the act on the war brides in 1945, as weIl as the legislation affecting the refugees in 1950, were among the measures mainly ascribable to the activities of these politicians.

(5)

r

1

v

AVANT-PROPOS

Tout au long de la préparation de cette thèse, j'ai pu

bénéficier de l'appui de plusieurs personnes.

Je veux d'abord remercier le personnel des diverses

institutions qui m'ont autorisé à dépouiller leurs fonds

d'archiv~s. Un merci particulier à Caro1yn A. Davis de la "George

Arents Research Library" (Université de Syracuse), Kathleen

Jack!in, Christine Brookins, Burton Huth de la "Olin Library" (Université Cornel1), Karl Kabe1ac, Mary Huth, Laura Graham de la "Rush Rhees Library" (Université de Rochester), Charles J. Keely de la "Manuscript Division" de la Bibliothèque du Congrès, Lisette Matano de la "Lauinger Library" (Uni versi té Georgetown), Jean Ho11iday de la "See1ey G. Mlldd Manuscript Library" (Université Princeton), Evert Vo1kersz de la "Frank Melville, Jr. Memorial Library" (Université de l'Etat de New York à Stony Brook), Ronald J. Grele de la "Butler Library", Patrick T. Lawlor de la "Herbert

Lehman suite" (Université Col'lmbia) et Melanie Yolles de la

"Manuscripts and Archives Division" de la Bibliothèque Publique de New York.

Je m'en voudrais, d'autre part, de ne pas souligner toute l'aide que m'ont apportée Jean-Marc Blais et François Lemelin au cours de mon voyage de recherche à Washington, D.C ..

Je veux également exprimer ma gratitude aux employées du prêt

inter-bibliothèques de l'Université McGill pour leur service

impeccable et leur amabilité.

Au Fonds F.C.A.R. et au "Social Sciences Research Grants Sub-Committee" de l'Université McGill, qui m'ont accordé leur support financier, ma plus vive reconnaissance.

Pour sa disponibilité et ses remarques pertinentes, je désire aussi remercier cordialement Jean-Pierre Proulx. Celui-ci a lu mon

manuscrit et m'a prodigué de précieux conseils sur le plan du

(6)

AM. Robert Vogel, qui a agi comme superviseur adjoint à

partir de l'automne 1989, toute ma gratitude.

Je désire adresser des remerciements particuliers à mon directeur de thèse, M. Stephen J. Randall. Sa disponibilité, sa diligence dans. la correction des chapitres, ses commentaires judicieux et ses multiples encouragements ont été des plus appréciés. Je m'estima honoré d'avoir pu bénéficier de ses compétences.

A Claudette Boily, je veux exprimer toute ma reconnaissance pour son dévouement sans relâche et sa collaboration minutieuse à

l'ordinateur.

Enf in, un grand merci à mes parents pour leur support incessant depuis le début de mes études de troisième cycle. Ce travail leur est d'ailleurs affectueusement dédié.

(7)

,

,

vii TABLE DES MATIERES

RESUME. • • • • • • • . • • • • • • • • • . • • • • • . • . • . . . • . • . . • . . . . • • • • i i i

ABSTRACT . . . i v

AVANT-PROPOS • • • . • • • • • • • • • • • • • • • . • • • • • • . • • • • • . • • • • • • . . . • • • • . V

INTRODUCTION . . . • • . . . • . . . • • . . . 1

PARTIE 1: LF 7ge CONGRES CHAPITRE 1: Un système abj ect . . . 26

CHAPITRE 2: Le duo juif en évidence . . . 64

PARTIE II: LE 80e CONGRES CHAPITRE 3: Des quotas iniques . . . 123

CHAPITRE 4: L'''intrépide congressl.ste" se démarque . . . , . . . 149

PARTIE III: LE 8le CONGRES CHAPITRE 5: Les Jremiers élans de la "figure juive dominante" . . . 211

CHAPITRE 6: Le "Celler Displaced Persans Act" ...•. 242

PARTIE IV: LE 82e CONGRES CHAPITRE 7: "The fight 1 ••. 1 has only begun" .•...•....•.••. 305

CHAPITRE 8: La pérennité d'une "tradition" . . . 369

CONCLUSION • • . • . . • • • • . . . • . . • . . . • • • • . . . • . • . . . • • . • . . • • • . • • . 398

BIBLIOGRAPHI E . . . • . • . • • . . . • • . . . • . . . 416

(8)

...

1

(9)

-r

t

2

Le cinq mars 1950, s'adressant aux membres de la "Hebrew Sheltering And Immigrant Aid society"l, le gouverneur de New York,

Thomas Dewey, ne tarit pas d'éloges sur son Etat à propos de la

question de l'immigration: "We are the gateway to America. We

have the greatest experience in this field and incidentally, l hope, l may be pardoned for saying it, l think we have done the best job. J •••

J.

We were among the first few states to create our own New York commission on Displaced Persons,,2.

Si les paroles du premier magistrat réfèrent ici à l'Etat dans

son ensemble, elles s'appliquent aussi à un niveau plus restreint.

De fait, à en juger par la seule activité des politiciens

new-yorkais dans le domaine de l'i~migration au cours des années

d'a-près-guerre, force est d'admettre que ces derniers accomplissent effectivement " ... the best jOb ... ".

Ce travail, qui s'intitule "Les hommes politiques de l'Etat de New York et les débats d'immigration, 1945-1953", cherche justement à faire le point sur cet aspect de l'activité de ces leaders durant

l'ère Truman. A vrai dire, il se veut plus éclectique et entend

proposer des réponses à ces interrogations: qui sont d'abord les

principaux intervenants politiques de l'Etat de New York en matière

cette époque? D'où viennent-ils et qui

d'immigration à

représentent-ils ?

attention? Quelle

Quelles sont les questjons qui retiennent l~ur

est leur attitude au moment des nombreux débats

qui jalonnent cette période? En quoi pouvons-nous dire que bon

nombre d'entre eux font preuve de libéralisme dans ce dossier ?

1_ Il s'agit d'une branche de l'agence "United Hebrew

Im-migrant Aid Society" (H.I.A.S.) qui a été créée â la fin du 1ge siècle afin de venir en aide aux immigrants juifs des Etats-Unis (Leonard Dinnerstein, America and the Survivors of the Holocaust, New York, 1982, p. 202) .

.,

-- "Text of the address by governor Thomas E. Dewey before the sixty-fifth annual meeting of the Hebrew Sheltering and Immigrant Aid Society held at the hotel Astor, New York City, sunday, march 5, 1950 at 2:30 p.m.", archives de Thomas E. Dewey, Department of Rare Books and Special Collections, Rush Rhees Library, University of Roches-ter, RochesRoches-ter, N.Y., p. 3.

(10)

Leur sentiment pro-immigrant s'apparente-t-il à celui du président

Truman? Les vues restrictionnistes sont-elles présentes chez

certains d'entre eux? Les politiciens new-yorkais ont-ils été

impliqués également dans les questions connexes de la

naturalisation et la déportation des immiqrants? Quels sont les

facteurs qui expliquent leur comportement en 1945-53? sont-ils

mas tJar des considérations pragmatiques ou idéalistes? Dans

quelle mesure la guerre froide influe-t-elle sur leur agir? Quel est l'impact de leur activité dans le secteur de l'immigration en ces années ?

Au terme d'une intensive recherche, nous croyons pouvoir

affirmer l'originalité de notre travail. Dans un article de 1982,

l' historien David Ell is signale d'ailleurs que la plupart des études historiques touchant de près ou de loin à l'Etat de New York

ont pour cadres temporels les périodes coloniale et

révolutionnaire3• Certes, la littérature sur le thème de

l'immi-gration à l'époque Truman n'est pas inexistante. Rappelons les

ouvrages de William Bernard (American Immigration Poliey - a

Reappraisal, 1950), Robert Divine (American Immigration Policy, 1924-1952, 1957), Marion Bennett (hmeriean Immigration polieies: A History, 1963) ou encore ceux, plus récents, de Sheldon Neuringer (American Jewry and united states Immigration Policy.J 1881-1953, 1980), de Leonard Dinnerstein (America and the Survivors of the

Holoeaust, 1982), de David Wyman (L'Abandon des Juifs: les

Américains et la solution finale, 1987) et de Elfrieda Shukert et

Barbara Seibetta (War Brides of World War II, 1989). Signalons en

outre les thèses de Richard Robbins (The Immigration Act of 1952, 1959), de M. Madeline Lorimer (America's Response to Europe's

Displaced Persons, 1945-1952: A preliminary Report, 1964), de

Eleanor Tripp (Displaced Persons: The Legislative Controversy in

the United States, 1945-1950, 1966), et de Marius Dimmitt Sr. (The

David Ellis, "Recent Historieal Writings on New York Topies", New York History, vol. 63 (Janvier 1982), p. 80.

(11)

4 Enactment of the McCarran-Walter Act of 1952, 1970).

Par contre, les études de Bernard et du duo Shukert-scibetta ne traitent. aucunement des hommes politiques de l'Etat de New York. La première présente plutôt les conclusions d'une enquête menée depuis 1945 par le "National committee on Immigration Policy,,4, tandis que la deuxième donne un portrait de 11 arrivée massive des "épouses de guerre" en sol américain pendant et après le second

conflit mondialS• De leur côté, certains autres travaux, si

enrichissants soient-ils, ne touchent pas spécifiquement à

l'activité des politiciens new-yorkais en matière d'immigration

durant ces annÉ>es. Cela s'explique aisément: ils ont des

objectifs autres et ne reposent pas sur une connaissance des

collectIons manuscrites de ces leaders. Cette remarque vaut pour

les ouvrages de Bennett, Neuringer, RObbins, Lorimer, Tripp et

Divine. Concernant ce dernier historien, il fait fréquement état

de l'attitude de politiciens new-yorkaj s dans ses chapitres sur la

pér iode Truman. Son étude, cependant, se veut une synthèse de

l'évolution de la politique d'immigration restrictive des Etats-Unis au cours du second quart du 20e siècle6 et n'offre en consé-quence, nous le verrons, qU'une description sommaire de l'activité

new-yorkaise. Quant à Dinnerstein, Wyman et Dimmitt Sr., ils ont

consulté les archives de certains politiciens de New York pour la

réalisation de leurs monographies respectives. Toutefois,

celles-ci sont faites dans une perspective différente de la nôtre.

Ainsi, la première entend su~tout démontrer l'évolution de

l'attitude générale des Américains face au problème des "personnes déplacées" au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale7 et le rôle

4_ William Bernard, American Immigration Pol icy: A

Reap-praisal, New York, 1950, p. xix.

5_ Elfrieda Shukert and Barbara Scibetta, War Brides of

World War II, New York, 1989, p. 3.

6_ Robert Divine, American Immigration Policy, 1924-1952,

NewHaven, 1957, p. vii.

(12)

1

:... catalytique du "citizens Committee on Displaced Persons" dans

l'émergence d'une législation en leur faveur8

• La seconde examine

la réact:ion des dirigeants des Etats-unis vis-à-vis la question des

réfugiés juifs en 1941-459

, alors que la troisième, celle de

Dimmitt Sr., vise principalement à identifier les facteurs qui

permirent l'adoption du "Immigration and Nationality Act" de 19521

°.

De là, est venue l'intention de nous pencher sur le

compor-tement des politicien~ new-yorkais dans les débats d'immigration

d'après-guerre. Incidemment, l'idée de s'attarder à un Etat en

partjculier n'est pas nouvelle. En se penchant sur la réaction de

la Californie face à l'immigration chinoise à la fin du 1ge et du

début 20e siècle, Elmer Sandmeyer a étudié quelque peu dans les années 1930 le comportement des élus fédéraux de cet Etdt à cet égardll •

Mais cette recherche a aussi sa pertinence. De fait, nous

posons pour ce travail une hypothèse en trois volets: les hommes

politiques de l'Etat de New York sont des plus actifs dans les débats d'immigration qui prévalent au cours des années Truman; les raisons qui motivent cette activité intense ne sont pas uniquement d'ordre pragmatique; ces politiciens, par leurs activités variées, font beaucoup pour la cause des immigrants et contribuent même de

manière significative à libéraliser les lois d'immigration.

Par "hommes politiques new-yorkais", nous référons aussi bien aux membres du congrès qU'aux autres (gouverneur, membres de la

Ibid., pp. 267-270.

David Wyman, L'Abandon des Juifs: les Américains et la

solution finale, Paris, 1987, pp. 15-18.

Marius Dimmitt Sr., The Enactment of the McCarran-Walter Act of 1952, Thèse de doctorat, University of Kansas, 1970, p. 1.

Elmer Sandmeyer, The Anti-Chinese Movement in Califor-nia, Thèse de doctorat, University of Illinois, 1932, p. 26.

(13)

~

1

, ....

6

"New York State Legislature", etc.), certains de ces derniers

n'ayant pas manqué à l'occasion de manifester leur point de vue sur

la que~tion de l'immigration et ce, en dépit du fait que celle-ci

ne relève pas de la compétence des Etatsl2 •

Appartenant à des partis variés, ces politiciens ont notamment

pour noms au Congrès: Victor Anfuso (représentant démocrate de

1951 à 1953), Sol Bloom (représentant démocrate de 1923 à 1949),

Emanuel Celler (représentant démocrate de 1923 à 1973), Samuel

Dickstein (représentant démocrate de 1923 à 1945), Isidore

Dollinger (représentant démocrate de 1949 à 1959), John Foster

Dulles (sénateur républicain en 1949), Louis HelIer (représentant

démocrate de 1949 à 1951), Irving Ives (sénateur républicain de

1947 à 1959), Jacob Javits (représentant républicain de 1947 à

1954), Kenneth Keating (représentant républicain de 1947 à 1959),

Eugene Keogh (représentant démocrate de 1937 à 1967), Arthur Klein

(représentant démocrate de 1946 à 1956), Herbert Lehman (sénateur

démocrate de 1949 à 1957), Vito Marcantonio (représentant du

"American Labor Party" de 1939 à 1950), Abraham Multer

(représentant démocrate de 1947 à 1967), Joseph Pfeifer

(repré-sentant démocrate de 1935 à 1951), Adam Clay ton Powell Jr.

(représentant démocrate de 1945 à 1967), Franklin Roosevelt Jr.

(représentant libéral-démocrate de 1949 à 1955) et Robert Wagner

{sénateur démocrate de 1927 à 1949).

En dehors du Congrès, nous relevons entre autres le nom de

L'immigration, au même titre que la naturalisation et la déportation, relève de la compétence du Congrès.

Cette situation existe véritablement depuis 1875, date à

laquelle le juge Miller de la Cour suprême décréta que " ••• the passage of laws which concern the admission of citizens and subjects of foreign nations to our shores belongs to Congress, and not to the states" (Milton R. Konvitz, The Alien and the Asiatic in American Law, Ithaca, 1946, p. 2). Incidemment, le pouvoir fédéral ne

manque pas à cette époque de prendre en modèle certaines

lois d'immigration de l'Etat de New York adoptées quel-ques décennies auparavant [Richard Leach, "The Impact of Immigration Upon New York, 1840-60", New York His-tory, vol. XXXI (1950), p. 29].

(14)

r

.

Thomas Dewey, gouverneur républicain de 1943 à 1955, de même que celui de Edward Corsi, commissaire industriel du "New York State Department of Labor" de 1943 à 1955 et président du "New York State committee on Displaced Persons" de 1948 à 1952.

Parmi ces caciques new-yorkais, quelques-uns jouissent d'une notoriété certaine à l'époque Truman: Bloom est président du "Foreign Affairs Committee" de la Chambre des Représentants de 1939

à 194713 , Celler est à la tête du puissant "House Judiciary

committee" en 1949-53 et il est coauteur du "Celler-Kefauver Anti-Merger Act" de 195014, Dewey agit comme candidat républicain aux

élections présidentielles de 194815 , Dickstein est président du "House Committee on Immigration and Naturalization" e'l 194516, Dulles est alors délégué aux Nations Unies et négociateur du traité de paix de 1951 avec le Japon17, Ives est considéré en ces années

comme " •.. one of the leading members of the Senate' s liberal Republican bloc"l8, Javits devient en 1946 " ..• the first Republican since 1923 to be elected to the U.S. House of Representatives in New York' s tradi tionally Democratie 21st District" 19, Lehman est directeur de la "United Nati.:>ns Relief and Rehabilitation

13_ Eleanora Schoenebaum (editor), Political Profiles: The Truman Years, New York, 1978, p. 41.

14_ Ibid., p. 86.

15_ Ibid., p. 126.

16_ Common council for American Unit y (dorénavant C.C.A.-U.), Interpreter Releases (February 27, 1945), p. 46.

Eleanora Schoenebaum (editor), op. cit., p. 148.

18_ Ibid., p. 251.

Jacob K. Javits Collection: Preliminary Series Guide, archives de Jacob Javits, Frank Melville Jr. Memorial Library, Department of Special Collections, State university of New York at Stony Brook, stony Brook, N.Y., p. 3 .

(15)

8

Administration" ("U.N.R.R.A.") de 1943 à 19461

°,

Marcantonio

apparaît comme " ..• the leading critic of the anti-subversive legislation of the late 1940S,,11, Powell est devenu en 1941 " ... the first Negro member of the New York City council":!:!, Roosevelt est

le fils du célèbre 32e président des Etats-unis23 et Wagner est

l'auteur du "National Labor Relations Act" de 193524 et du

"Employment Ac-c" de 194615 .

Leur renommée explique que quelques-uns d'entre eux, tels Lehman, Wagner, Dulles, Marcantonio et Dewey, ont déjà fait l'objet d'études. Cependant, le thème de l'immigration n'a pas reçu toute l'attention qu'il mérite. Par exemple, dans sa monographie Herbert

H. Lehman and his Era (1963), Allan Nevins nous entretient

brièvement au chapitre 18 de l'activité de ce sénateur de New York

dans les débats d'immigration en 195216 • Mais il n'est pas

vrai-ment question de sa position des années 1950-51 où il commence

pourtant à émerger comme l'un des plus importants porte-parole de

l'Etat de New York â cet égard. Même son de cloche du côté de

l'historien Richard Smith qui, dans son étude exhaustive Thomas E.

Dewey and His Times (1982), ne consacre que quelques lignes à

20_ Eleanora Schoenebaum (editor), op. cit., p. 306.

21_ Ibid., p.

361-22_ Maxine Block (editor), Current Biography: Who's News

and Why. 1942, New York, 1942, p. 676.

23_ Biographical Directory of the American Congress.

1774-1971, Washington, D.C.,

u.s.

Government Printing Office,

1971, p.

1631-24_ Ibid., p. 586.

25_ J. Joseph Huthmacher, Senator Robert F. Wagner and the

Rise of Urban Liberalism, New York, 1968, pp. 318-319.

~- Allan Nevins, Herbert H. Lehman and His Era, New York,

(16)

l'agir de Thomas Dewey au regard du problème des "personnes déplacées,,27. Heureusement, ce thème de l'immigration est présent dans quelques autobiographies de politiciens comme Sol Bloom, Jacob Javits et Emanuel Celler.

C'est donc ~ussi dans le but de remédier â ces insuffisances que nous avons décidé d'entreprendre cette étude qui montrera l'importance numérique des intervenants politiques de l' Et.at de New York en 1945-53 dans le secteur de l'immigration. Fait â noter, ce dossier en est un où les législateurs fédéraux ne sont pas oisifs: pas moins de 43 lois publiques de la période Truman portent sur l'immigration, la naturalisation et la déportation28• Si bon nombre de ces lois amendent légèrement des mesures antérieures, certaines d'entre elles sont des plus importan~~= par leurs retombées. C'est notamment le cas du "War Brides Act .. du 28

décembre 1945, du "G.!. Fiancées Act" du 29 juin 1946, de l"'Act of July 2, 1946", des "Displaced Persons Acts" du 25 juin 1948 et du

16 juin 1950 que John Higham qualifie de " ••. first significant refugee legislation in American history .. 29, du "InternaI security Act .. du 22 septembre 1950 et de cette " .•. first post-war measure aimed at readjustment of the foundations of U. S. immigration pOlicy,,30 qu'est le "Immigration and Nationality Act" du 27 juin

1952 (connu aussi sous "McCarran-Walter Act .. ). Ce sont d'ailleurs à propos de ces mesures législatives d'envergure que los hommes politiques de New York sont les plus volubjles. Cela ne veut pas

27_ Richard smith, Thomas E. Dewey and His Times, New York,

1982, pp. 512-514.

28_ Ce chiffre provient de nos calculs effectués dans l'étude de Marion Bennett (Marion Bennett, American Immigration policies: A History, Washington, D.C.,

1963, pp. 72-83).

29_ John Higham, Send ~hese to Me: Jews and Other

Immi-grants in Urban America, New York, 1975, p. 61. 30_ Richard Batterson, "America' s Post-War Immigration

Policy", Journal of Social. Political and Economie studies, vol. 9, no. 3 (Fall 1984), p. 313.

(17)

10

dire que nous ferons fi de leur activité dans les débats

d'immigration de moindre importance. Un de nos chapitres aborde

leur conduite vis-à-vis le problème des immigrants illégaux

mexicains (les "wetbacks"). Toutefois, nous n'accorderons pas

vraiment d'attention à leur préoccupation pour l'immigrant pris

individuellement. Il ne sera donc pas ici question, sauf

exception, de leurs projets de loi privés, ces "/b/ills / ... / that deal with specific matters and individuals rather than with general

legislative affairs,,3!.

nous n'en finirions32 •

Ces projets de loi sont si nombreux que

Par ailleurs, les années 1945-53, " .•. this important period in

American / ••• / history,,33, nous ont toujours intéressé au plus haut point. Notre intérêt découle d'abord de notre admiration envers le

principal acteur de cette période: Harry d. Truman, 33e président

des Etats-unis. De cet "idéaliste invétéré,,34, nous louons en

particulier sa pOlitique de fermeté face aux soviétiques et aux chefs syndicaux35 , son rôle primordial dans la modernisation de

3!_ Jack PIano and Milton Greenberg, The American Political

Dictionary, New York, 1985, p. 220.

32_ Pour donner une idée de la q~antité pléthorique des

projets de loi privés sur l' immigratioJ1 et la natura-lisation en ces années d'après-guerre, signalons que

durant le seul 80e Congrès " ... private bills in the

number of 1,140 for relief of specific individuals were

introduced, of which 121 became law" (Marion Bennett,

op. cit., p. 79) •

33_ Ce sont les mots mêmes de l'historien William Berman

(Richard Kirkendall, The Truman period As a Research

Field: A Reappraisal. 1972, Columbia, 1974, p. 201).

34_ Richard Neustadt, Les Pouvoir de la Maison-Blanche,

PariE, 1980, p. 290.

35_ De l'attitude du chef de la Maison-Blanche lors des

grèves de 1946 ~ui perturbent plusieurs secteurs de la

vie économique, Robert Ferrell dit que " ..• no president in American history had talked so roughly to union

(18)

-"~ l i institution présidentielle36 , son support à la préservation et

r

à l'extension des acquis du "New Deal"TI, ses activités en faveur

de la déségrégation raciale dans l'armée, ses vues libérales en immigration, son inflexibilité face au général MacArthur et sa

proverbiale humilité38 En second lieu, ayant un goüt marqué pour

les questions de politique étrangère, la période 1945-53 nous

aiguillonne à souhait. En effet, avec l'éclosion de la guerre

froide, les problèmes de politique extérieure deviennent à ce point

nombreux et pressants aux Etats-Unis qu'ils constituent " .•. the dominant theme of the Truman Administration,,39 et ce, bien que les

préoccupations domestiques sont également légion en ces années~.

Dès lors, et c'est une première en histoire américaine, il ne faut

s'étonner de ce que le Congrès soit alor~ tant sollicité sur les

American Presidency, Boston, 1983, p. 93).

36_ Sur cet aspect, le lecteur peut lire avec profit le

chapit~e IX du livre de Robert Ferrell mentionné ci-haut.

37_ Au dire de Donald McCoy, il s'agit rien de moins que " ••• one of the Truman administration's major domestic accomplishments .•• " (Donald McCoy, The Presidency of

Harry S. Truman, Lawrence, 1984, p. 314).

~- A cet égard, Ferrell affirme sans ambages: "If a

sin-gle trait could be credited with making Truman a great

president, it was his modesty" (Robert Ferrell, ~

cit., p. 179).

39_ Marius Dimmitt Sr., op. cit., p. 15.

40_ Eleanora Schoenebaum écrit: "As the postwar period

progressed, fear of an economic downtu~n was replaced by

fear of inflation and the problem of shortages.

Hou-sing, clothing and agricultural products were difficult

to find. Prices rose and a black market developed in

everything from cars to nylon stockings. Farmers

worried about low prices and held their produce

off the market. Labor, anxious to recoup earnings lost

when overtime ended, demanded increased wages without

price rises and struck to win its demands. Industry

clamored for an end to wartime price controls" [Eleanora Schoenebaum (editor), op. cit., p. v].

(19)

,

l,

12

questions diplomatiques41

Or, il ne fait aucun doute dans notre esprit qU'un sujet comme le nôtre est pleinement lié au thème de la politique étrangère. En fait, maints intervenants de l'Etat de New York perçoivent la

politique d'immigration " ... as a instrument of foreign policy .. 4:!

~t leur attitude est alors largement dictée par des considérations

internationalistes. ces propos de l'historien Robert Divine,

concernant la seule question des réfugiés au Congrès, en donnent un avant-goQt:

.•. those advocating the admission of displaced persons believed that the scope of the issue was fundamentally international. Tending to gloss over the impact on the

nû~ion of the administration of displaced persons, they based their argument on the necessity for the United states to take the lead in solving a critical problem which, if left untouched, might destroy American prestige

in Europe43 •

ceci dit, cette monographie relève avant tout de l'histoire politique étant donné que nous nous penchons, non pas sur des groupes d'immigrants, mais sur des membres de la "société d'

ac-cueil" qui appartiennent de surcroît à l'élite44

• Le thème de

l'immigration, d'autre part, possède en soi une forte connotation

J. Joseph Huthmacher, The Truman Years: The Recons~

truction of Postwar America, Illinois, 1972, p. 78. Neil George, The Interplay of Domestic and Foreign Considerations in United states Immigration Policy, Thèse de doctorat, Case Western Reserve University, 1975, p. iii.

Robert Divine, op. cit., pp. 117-118.

«-

L'histoire sociale privilégie quant à elle une toute

autre approche. De fait, elle cherche plutôt à mettre

l'accent sur " ..• the general membership of a society, and not just individuals amonq the elite" [Peter

stearns, "Toward a Wider Vision~ Trends in Social

History", dans Michael Kammen (editer), The Past Befere

Us: Contemporary Historical Writing in the United

(20)

pOlitique n ..• since it is decided within a political orbit, the

Congress of the United states"~.

Bien entendu, les études sur l'immigration des dernières années aux Etats-Unis embrassent surtout le champ de l' histoire

sociale. A cet égard, Thomas Archdeacon affirme que les travaux

récents, en étudiant plus souvent qu'autrement l'agir des

immi-grants46 et leur propension â la survivance ou à l'intégration au

sein de la société américaine, mettent surtout l'accent sur " ••• the interior history of the ethnie communities n41 •

Ce qui ne veut pas dire non plus que les études axées sur le comportement de l'élite en regard de la politique d'immigration n'existent pas. En font foi les études récentes de David Wyman et

de Leonard Dinnerstein dont nous avons parlé plus tôt. Au

demeurant, cela n'a rien de surprenant: 1 'histoire politique

connait depuis quelques années un regain de popularité, n ••• un étonnant retour de fortune dont les historiens n'ont pas toujours

perçu l'importancen~.

Au plan méthodologique, notre thèse se présente comme une Harry Rosenfield, "The Prospects for Immigration

Amel.dments", Law and Contemporary Problems, vol. 21,

number 2 (Spring 1956), p. 402.

Archdeacon mentionne par exemple que les années 1970

ont vu maints historiens américains se consacrer â

l'étude de groupes ethniques comme les Italiens, les Allemands, les Polonais et les Scandinaves [Thomas

Archdeacon, "Problems and possibilities in the study of American Immigration and Ethnie History", International

Migration Review, vol. XIX, number 1 (Spring 1985), pp.

116-117].

Rudolph Vecoli, "The Resurgence of American Immigration History", American Studies International, vol. XVII,

number 2 (Winter 1979), p. 48.

René Rémond (sous la direction de), Pour une Histoire

POlitique, Paris, 1988, p. 12.

Pour ce qui est des raisons qui motivent ce "retour en grâce" de l'histoire politique, le lecteur peut se re-porter au premier chapitre de ce volume.

(21)

r

r

-14

analyse descriptive. Notre récit ira donc au-delà de la simple

narration et se penchera aussi sur les grandes questions du "comment" et du "pourquoi", conformément à ce que nous avons laissé

entendre en exposant notre problématique. Cette trame explicative

et interprétative nous permettra notamment de mieux saisir le pourquoi de l'activité des politiciens de New York en regard de tel

ou tel débat d'immigration car nous nous contenterons pas

uniquement du discours et des arguments invoqués en public par ces

mêmes hommes pour justifier leur comportement. En fait, dans la

mesure du possible, la quête des "motifs profonds", ces motifs plus

malaisés à discerner, transcendera toujours celle des "motifs

officiels". s ' i l est vrai que les éléments explicatifs sont

présents dans chacun de nos chapitres, nous ne voulons pas donner non plus l'impression que l'interprétation aura préséance sur la

description au cours de ce travail. Après tout, à l'instar de Paul

Veyne, nous sommes d'avis

fondamentalement un récit"o.

que l ' histoire " ... demeure

Pour mener à bien cette étude empirique, nous sommes

relati-vement bien pourvus du côté des sources.

Au plan des sources manuscrites, nous avons pu examiner les archives personnelles de plusieurs personnalités politiques

new-yorkaises de l'époque. Particulièrement riches pour notre thèse

ont été les fonds Emanuel-Celler, Herbert-Lehman, Irving-Ives,

Edward-Corsi, 3acob-3avits, Samuel-Dickstein et Thomas-Dewey. En ce qui concerne les New-Yorkais dont nous n'avons pu

consulter les archives, il nous a été possible d'identifier

aisément leurs positions dans les congressional Record. En effet,

cette source imprimée, que nous avons scrutée attentivement, est capitale pour connaître les vues des parlementaires de New York

dans les débats d'immigration. Pour Robert Divine, le journal

officiel du Congrès s'avère rien de moins que le meilleur moyen

49_ Paul Veyne, Comment on écrit l'histoire, Paris, 1978,

(22)

15

( " .•. of determining the views of congressmen on legislation"so.

Comme autres documents gouvernementaux dignes de mention, citons

les rapports et les compte rendus d'audiences publiques des div~rs

comités du Congrès. Spécialement utiles ont été ceux provenant des "Judiciary Committees" du Sénat et de la Chambre des Représentants qui tiennent alors un rôle prépondérant dans le secteur de

l'immigration. Marius Dirnmitt Sr. écrit à cet égard: "The

Judiciary committees of the Senate and House, and their respective subcommittees on immigration, were the driving force for the long and tedious task of preparing an immigration and nationality bill and for the even more delicate task of guiding their bill through

the legislative process to final enactment"SI. En particulier, ces

"congressional hearings" ont été d'un précieux secours lorsque est venu le temps de faire le point sur l'attitude des élus fédéraux

new-yorkais relativement à la question des réfugiés.

Une autre source indispensable a été la revue Interp'~eter

Releases: An Information Service on Immigration. Naturalization

and the Foreign Born. Publiée hebdomadairement par le "Common

Counci1 for American Unit y" de New York52, cette publication

constitue un complément nécessaire au Congressional Record et sa section "Legislative Bulletin" permet de repérer rapidement les

diverses propositions de loi touchant l'immigration ~t la

natura-lisation présentées par les membres du Congrès. De plus, ce

périodique, ainsi que nous le constaterons à la toute fin de ce

travail, permet de quantifier facilement le niveau d'implication des parlementaires new-yorkais dans ce domaine au cours des années Truman.

Finalement, première valeur.

le New York Times s'est révélé un outil de Par exemple, ce prestigieux journal fournit le

50_ Robert Divine. op. cit., p. 196.

51_ Marius Dimmitt Sr., op. cit., p. 1.

52_ Incidemment, l'objectif premier de cet organisme est

alors d'informer le grand public sur l'immigration (Neil

George, op. cit., p. 159).

,

(23)

r

16 vote de la délégation de New York au Congrès sur le "Displaced Persons Act" de 1948 et de 1950, le "InternaI Security Act" de 1950

et le "McCarran-Wa1ter Act" de 1952. Nous saisissons ainsi

pourquoi Alonzo Hamby considère que la plupart des chercheurs en

histoire américaine du 20e siècle se doivent d'utiliser ce

quotidien " ... as a basic factual source,,53.

si l'attitude des politiciens new-yorkais dans les débats d'immigration est particulière pendant les années Truman, de la même façon l'Etat dont ils sont les porte-parole l'est alors tout

autant.

Ce cadre spatial n'a pourtant rien d'impressionnant sur le plan de la superficie. En fait, avec ses 47,944 mille carrés, New York, communément appelé "Empire state", vient au 2ge rang des

Etats américains54 • Toutefois, cet Etat à l'économie plutôt

f1orissante 55 , a une population considérable qui s'établit au

premier avril 1950 à 14,830,192 personnes5b , ce qui lui confère le

titre d'Etat le pl~s populeux des Etats-Unis. En fait, New York

~- Alonzo Hamby, Beyond the New Deal: Harry s. Truman and

American Libera1ism, New York, 1973, p. 604.

54_ Lynton Caldwell, The Government and Adminis~ration of

New York, New York, 1954, p. 4.

55_ Simplement pour donner une idée, cet Etat apparaît en

1952 comme " ... the leading manufacturing state", em-ployant pas moins de 1,942,000 personnes dans ce seul secteur [David Ellis (et collaborateurs), A Short History of New York State, Ithaca, 1962, p. 494].

U.S. Department of Commerce, Bureau of the census,

A

Report o,f the Seventeenth Decennial Census of the United

states - Census of Population: 1950, Vol. II:

Characte-ristics of the Population, Part 32: New York,

Washing-ton, D.C., 1952, p.xii.

Nous ne disposons pour la période Truman que des

chif-fres fournis par le recensement national de 1950. Il

est donc impossible d'avoir la population de New York en 1946 ou en 1948, le dernier recensement avant 1950 étant celui de 1940.

(24)

( domine â ce chapitre depuis

1820~

et n'est dépassé par la

Cali-fornie qU'au milieu des années 196058• Sa population lui donne en

1950 un total de 43 représentants au congrès sur un total de 435

sièges". Suivent respectivement la Californie, la Pennsylvanie

(avec 30 représentants chacun), l'Illinois (25) et l'Ohio (23)00.

Pour ce qui est des comtés, New York en compte 62 en 1950, le moins

populeux étant Hamilton (4,105 habitants) dans la partie

septentrionale et le plus populeux étant Kings (2,738,175

habi tants) 61 •

f"

,

D'autre part. New York est fortement urbain en 1950: 85,5% de

sa population se retrouvent sur des territoires d'au moins 2,500

personnes61 • Seul le New Jersey possède alors un taux plus élevé

de population urbaine63 Les villes les plus importantes sur le

plan démographique sont dans l'ordre: New York (la ville la plus

peuplée des Etats-Unis avec ses 7,891, 957 habitants) 64, Buffalo

(580,132), Rochester (332,488), Syracuse (220,583), Yonkers

(152,798), Albany (la capitale avec 134,995 habitants), utica

57_ David Ellis (et collaborateurs), op. cit., p. 449.

58_ Bruce Bljven Jr., New York: A Bicentennial History,

New York, 1981, p. 178.

Kenneth Martis, 1'he Historical Atlas of United states

congressional Districts. 1789-1983, New York, 1982, p.

3.

Ibid.

U.S. Department of Commerce, op. cit., p. xii.

U.S. Department of Commerce, Bureau of the Census, A

Report of the Seventeenth Decennial Census of the

Uni-ted states - Census of Population: 1950, Vol. I:

Number of Inhabitants, Part 32: New York, Washington,

D.C., 1952, p. 32-6.

Lynton Caldwell, op. cit., p. 7.

Fait â souligner, New York comprend â elle seule cinq

comtés: Bronx, Kings, New York, Queens et Richmond

(U.S. Department of Commerce, Vol. II, op. cit., p. xii) .

(25)

13 (101,531), Schenectady (91,785), Niagara Falls (90,872) et

Binghamton (80,674)~.

En plus d'être hautement urbanisée, la population de l'Etat de New York est des plus hétérogènes, ce qui ne sera pas sans influencer le comportement de bon nombre de politiciens dans le

domaine de l'immigration. En dépit des lois d'immigration

restrictives des années 1920,

chapi tre, cet Etat compte en

dont nous parlerons au premier 1950 2,500,429 habitants nés à l'étranger, ce qui en fait le détenteur du " ... largest percentage

of foreign-born of any American state,,66. En fait, New York a

alors deux fois plus d'habitants nés à l'étranger que la

Califor-nie, sa plus proche rivale à ce chapitre67• Sur ce total de

2,500,429 habitants, 503,175 viennent d'Italie, 353,835 d'U.R.S.S., 270,661 de l'Allemagne, 254,065 de Pologne, 182,581 d'Irlande, 149,955 d'Autriche et 104,875 de Grande-Bretagne et du Pays de

Galles68• A cette population mul tiethnique, il faut adjoindre

toutes ces personnes qui descendent immédiatement d'immigrants ou nées de mariages mixtes. C'est ce qui amène David Ellis à dire que

l'Etat de New York possède vers 1950 la population la plus

cosmopolite des Etats-Unis69 La ville de New York illustre on ne

peut mieux cette réalité. Cette agglomération compte une

65_ U.S. Department of Commerce, Vol. l, op. cit., pp.

32-8/32-10.

66_ Lynton Caldwell, op. cit., p.9.

~- David Ellis (et collaborateurs), op. cit., p. 451.

6~_ U.S. Department of Commerce, Vol. II, op. cit., p.

32-64.

~- David Ellis (et collaborateurs), op. cit., p. 450.

A vrai dire, ce caractère cosmopolite de New York existe depuis belle lurette: "On the heels of the first Dutch settlers, men sailed in from across the face of Europe; four decades after Hudson's voyage eighteen languages could be heard on the streets of New Amsterdam and more

were being spoken aIl the time. When the English raised

their flag and changed the name ta New York, the flow of strangers did not stop" (Ibid., p. vii).

(26)

{

population totale de près de huit millions d'habitants en 1950.

Or, s ' i l est vrai que sa population est alors formée de 5,332,235 personnes de race blanche nées aux Etats-unis, de 1,784,206 personnes de race blanche nées à l ' étranger70 , de 747,608 personnes de race n"ire et de 27,908 individus appartenant aux autres

races7l , le nombre d'immigrants et de descendants d'immigrants de

la seconde génération atteint alors un total de 4,444,00072 • Somme

toute, environ 56% des résidents de la ville de New York en 1950 " •.. were foreign born or of foreign or mixed parentage"73•

Nous ne disposons pas de chiffres sur les dénominations religieuses des habitants de l'Etat de New York pour notre période. Tout ce que nous pouvons dire, c'est qU'au groupe protestant, dont les branches les plus importantes dans les années 1920 sont les

épiscopaliens, les méthodistes, les presbytériens et les

luthériens74 , il faut ajouter un fort contingent de catholiques et

de juifs. Concentrés principalement dans la ville de New York, les

catholiques passent de 242,225 en 1855 à 3,115,424 en 1926,

résultat des vagues d'immigration de la fin du 1ge siècle et du début 20e75• Ce groupe est renforcé à partir de 1940 par l'arrivée

Sur ce total de 1,784,206, 344,115 sont d'Italie, 314,603 d'U.R.S.S., 185,467 d'Allemagne, 179,878 de Pologne, 141,723 d'Irlande et 124,256 d'Autriche (U.S. Department of Commerce, Vol. II, op. cit., p. 32-99).

Ibid., p. 32-94.

David Ellis (et collaborateurs), op. cit., p. 453. Ibid., p. 452.

Ibid., p. 603.

7S_ Ib.id.

Evidemment, la venue de CUbains, Philippins, Mexicains et Canadiens français au lendemain de la Première Guerre mondiale a aussi favorisé cet essor (Ibid., p. 451).

(27)

"

20

croissante de Portoricains76 • Pour ce qui est des juifs, les

premiers seraient arrivés à New Amsterdam à partir de 1654, mais ce

n'est qU'au milieu du 1ge siècle que ceux-ci commencèrent à

aff luer , d'abord en provenance d'Allemagne, ensui te d'Europe de

l'Est H • • • in the wake of cruel pogroms"TI. Ils habitent eux aussi

majoritairerne&li; la ville de New York78 • André Kaspi évalue leur

nombre dans l'Etat à 2,206,328 à l'aube de la Deuxième Guerre

mondiale79 • Cette réalité fait d'ailleurs dire quelques années

plus tard à Clark Clifford, conseiller spécial de Truman, que

"/t/he Jewish vote .•. is important only in New 'lork,,80. Fa i t à

noter, plusieurs hommes politjques new-yorkais impliqués dans les débats d'immigration des années 1945-53 sont de religion juive. C'est notamment le cas des parlementaires Emanuel Celler, Sol

Bloom, Samuel Dickstein81 , Arthur Klein82 , Jacob Javits83 , Herbert

76_ David Ellis fait état pour l'année 1953 d'une

popula-tion portoricaine frisant les 469,000 personnes dans la ville de New York (Ibid., p. 456).

77_ Paul Eldridge, Crown of Empire: The Story of New York

state, New York, 1957, p. 221.

78_ Ben Seligman estime que les juifs constituent en 1952

pas moins de 27~ de la population totale de la ville de

New York [Ben Seligman, "The Jewish population of New

York city: 1952", dans Marshall Sklare (editor), The

Jews: Social Patterns of an American Group, Glencoe,

1958, p. 95].

79_ David Wyman, op. cit., p. 440.

Ce même Kaspi décrit la ville de New York, qui possède alors quatre fois plus d'éléments juifs que la Palesti-ne, de "métropole juive" (Ibid.).

80_ John snetsinger, Truman, the Jewish Vote and the

Creation of Israel, Stanford, 1974, p. 96.

81_ Ibid.

82_ Ibid., p. 143.

83_ Jacob Javits and Rafael Steinberg, Javits: The

Auto-biography of a Public Man, Boston, 1981, p. 49.

(28)

,

i

Lehman84 , Isidore Dol l inger8S , Abraham Multer et Louis He l ler86 •

Cela tend à accréditer la thèse de Sheldon Neuringer à l'effet que " ... the Jewish community constituted the single most persistent pressure group favoring a liberal immigration policyn87.

.,

,1

Sur le plan politique, le gouverneur Thomas Dewey a succédé au démocrate Herbert Lehman en 1943. Ce gain est le prélude de toute une série de victoires pour le parti républicain dans l'Etat de New York. "The decline of the Democrats in New York state politics was due as much to Dewey's skill as a party leader as to their own failure of nerve,,88, explique David Ellis. Quoi qU'il en soit, le républicain Joseph Hanley accède au poste de lieutenant-gouverneur

en 1943, Dewey est facilement réélu aux élections de 1946 et de

1950, Irving Ives triomphe de Herbert Lehman en 1946 dans la course pour le poste de sénateur et ce même Ives est reporté au pouvoir en

1952 " ••• with the largest plurality ever accorded a candidate in a state-wide election"89 • Ce qui ne veut pas dire que le parti démocrate n'a pas ses châteaux forts. En fait, s· il y a une constante qui se dégage de l ' histoire politique de 11 Etat de New York, c'est que les villes d'Albany et de New York appartiennent généralement au parti démocrate90 et que le parti républicain puise surtout sa force" ... in the small towns and prosperous rural areas upstate and in the populous suburban areas adjacent to the City of

84_ Nathan Glazer, "Herbert H. Lehman of New York", Commen-tary, vol. 35, number 5 (May 1963), p. 403.

85_ Sheldon Neuringer, American Jewry and United States Immigration Policy. 1881-1953, New York, 1980, p. 319.

86_ Stephen Isaacs, Jews and American Politics, Garden City, 1974, p. 237.

87_ Sheldon Neuringer,

OR·

cit. , p. 1 (préface) • 88_ Ibid. , p. 435.

89_ Ibid .•

(29)

22

.... New York"91 • Bien que laminées par les deux principaux partis, d'autres formations trouvent a lors leur place sur l'échiquier politique de New York: le parti communiste9

:!, l ' "Amer ican Labor Party" (fondé en 1936) 93 et le "Liberal Party", ce dernier étant créé en 1944 par des mécontents du "A. L. P. Il qu i réprouva i ent

l'emprise grandissante de l'élément communiste au sein de l'appa-reil du parti94• Du reste, certains de nos parlementaires appar-tiennent â ces formations poli tiques. C'est le cas, nous l'avons vu, de Vito Marcantonio et de Franklin Roosevelt Jr. 9S.

..

..

Ce travail compte quatre grandes parties. Ces dernières slordonnent selon une perspective avant tout chronologique af in de pouvoir cerner l'évolution de la pensée et de la conduite des hommes politiques de l'Etat de New York dans les débats d' immigra-tion en 1945-53. Chaque partie regroupe deux chapitres, lesquels correspondent â la durée d'un des quatre congrès de la pér iode

91_ Lynton Caldwell, op. cit., p. 40.

Fait à noter, l'historien David Ellis définit le mot "upstate" comme étant " ... an imprecise term applied to any area within the state, rural or urban, outside the boundaries of New York City, whether east to Montauk Point, north to Rouses Point, or west to Dunkirk ... "

(David Ellis, New York state and City, Ithaca, 1979,

p. 180).

92_ A en croire Warren Moscow en 1948, les effectifs de ce parti communiste sont plutôt faibles à l'époque (à peine 50,000 membres) et ce, en dépit du fait que l'Etat de New York " ••. has the 1argest collection of communists in the country" (Warren Moscow, Politics in the Empire state, New York, 1948, p. 8) •

93_ Le but de celui -ci est alors, au dire de Warren Moscow, " .•• to help imp1ement the political aims of Franklin D. Roosevelt" (Ibid., p. 102).

94_ Lynton Caldwell, op. cit., p. 42.

95_ Incidemment, Lynton Caldwell affirme sans détour que

l'élection de Franklin Roosevelt Jr. au poste de con-gressiste en 1950 représente alors l'une des plus grandes victoires du "Liberal Party" (Ibid.).

(30)

, Truman. Ainsi, les deux premiers chapitres traitent de l'attitude des politiciens new-yorkais durant le 7ge Congrès (trois janvier 1945 au trois janvier 1947), les chapitres trois et quatre examinent leur comportement lors du 80e Congrès (trois janvier 1947 au trois janvier 1949), les cinquième et sixième abordent leur réaction au moment du 8le Congrès (trois janvier 1949 au trois janvier 1951) et les chapitre sept et huit étudient leur conduite pendant le 82e Congrès (trois janvier 1951 au trois janvier 1953). Notre cadre temporel n'englobe donc pas uniquement la période Truman (ce dernier devient président le 12 avril 1945), mais également la fin de l'époque Roosevelt. Dès janvier 1945, en effet, les hommes politiques de New York commencent à se manifester dans le domaine de l' immigration 1 notamment par l'entremise du

congressiste Samuel Dickstein.

Al' intérieur de chacun de ces quatre grands blocs, toutefois, nous procédons plutôt de façon thématique, chaque thème représentant un aspect d'immigration dans lequel les leaders politiques de New York sont actifs. Nous avons répertorié ces thèmes en plusieurs catégories: "système d'immigration en général", "immigration de réfugiés", "immigration d'Asiatiques", "immigration de proches de vétérans" et "immigration d' (( illégaux» mexicains". Cette façon de faire s'inspire de ce que fait la revue Interpreter Releases pour les années 1945-53. D'autre part, nous avons ajouté une catégorie qui porte sur le comportement new-yorkais en regard de la naturalisation et de la déportation des

immigrants. Celle-ci ne fait néanmoins figure que de complément à

notre partie principale sur l'immigration. Les raisons sont simples: l'attitude des politiciens de New York sur ces thèmes connexes apparait ni plus ni moins comme le corollaire de leur agir dans le secteur de l' immigration96 et, subsidiairement, nous ne cachons pas que notre intérêt pour ces questions est moindre.

96_ En fait, i l nous parait normal que des leaders

politi-ques new-yorkais, qui réclament alors à grands cris la venue d'un nombre croissant d'immigrants, continuent de s'intéresser à leur sort après leur arrivée en Amérique.

(31)

24

La démarche dans ces quatre grandes parties repose sur un canevas identique. Ainsi, pour chacun des chapitres impairs, nous décrivons en premier lieu brièvement le contexte d'immigration du Congrès en question et nous nous attardons par la sui te à dépeindre et à comprendre la réaction des hommes politiques new-yorkais face

au système d'immigration en général. Aux chapitres pairs, nous

nous penchons d'abord sur leur réaction vis-à-vis ces autres dossiers d'immigration que peuvent être ceux des réfugiés, des "épouses de guerre", des orientaux ou encore des «illégaux»

mexicains. Par après, nous discutons succinctement de

naturali-sation et, s'il y a lieu, de déportation. Puis, nous terminons ces chapitres pairs en brossant un bilan de l'ensemble du Congrès en

question. C'est donc dire que les chapitres à l'intérieur d'une

même partie sont complémentaires et forment un tout indissociable.

Outre ce caractère consubstantiel, nous faisons la distinction à

l'intérieur de ces chapitres entre les pOliticiens new-yorkais au Congrès et ceux qui n 'y sont pas. De même, nous nous efforçons le plus possible de différencier leurs propos de leurs gestes concrets en regard de tel ou tel aspect d'immigration.

En définitive, ce cheminement à la fois chronologique et

thématique permettra d'éclairer au mieux ce thème des hommes politiques de l'Etat de New York face aux débats d'immigration de l'ère Truman.

(32)
(33)

1

1

CHAPITRE 1: UN SYSTEME ABJECT

(34)

,

r

"

..

Samuel Dickstein, Arthur Klein, Emanuel Celler, Edward Corsi, autant de politiciens de l'Etat de New York, pour ne nommer que ceux-là, qui ne manquent pas d'émettre leurs points de vue sur le

système d'immigration au cours des années du 7ge Congrès. Ces

individus, qui seront imités subséquemment par bon nombre de leurs collègues, n'entretiennent alors pas une vision particulièrement

élogieuse d'un tel système. De fait, ces quelques leaders ne se

gênent pas pour le critiquer vertement ou pour dénoncer toute tentative de resserrement de ce dernier.

Mais avant de s'attarder aux manifestations et aux pourquoi de leur comportement, il convient de brosser un tableau de la

situation générale d'immigration qui prévaut en 1945-46 afin de

bien replacer dans leur contexte les divers faits et gestes des hommes poli tiques new-yorkais durant ce qU'il convient d'appeler le "congrès de la reconversion"!.

Quelgues Jalons

En premier lieu, il faut savoir que le système d'immigration

américain tel qu 1 i l existe en 1945-46 prend sa source dans les lois

restrictionnistes adoptées quelques décennies plus tôt par le

congrès. Précisément, c'est aux années 1920 qu'il faut remonter

pour bien saisir la nature et le caractère du contexte d'

immi-gration de la période Truman. C'est, en effet, avec le "Johnson

Act" de 1921 que le système des quotas, préconisé dès 1911 par le

sénateur william P. Dillingham du Vermont2

, entre en vigueur.

Destinée à réduire considérablement le flot d'immigrants en

'- Alonzo Hamby, "The mind and character of Harry S.

Truman", dans Michael Lacey (edited by), The Truman

Presidency, Cambridge, 1989, p. 46.

2_ William Bernard, American Immigration P01icy: A

(35)

28 provenance

cette loi admissible

des parties orientales et méridionales de l'Europe', limite " ... the annual number of entrants of each nationality to 3 percent of the foreign-barn of that

nationality as recorded in the U.S. Census of 1910"4. Après avoir

cherché pendant plusieurs années à contrôler la qualité de ses

immigrantsS, les Etats-Unis cherchent maintenant à contrôler sa

quantité. Assurément, c'est là que réside tout le caractère

draconien et important de cette "First Quota Law of May 19, 1921"

dans l'histoire de la politique d'immigration américainell

• Si, dès

lors, des quotas sont établis pour les divers pays d'Europe, du Proche-Orient, de l'Afrique et de l'Océanie, toutes les nations

indépendantes des Amériques échappent à ce système. William

Bernard explique: "Congress continued to allow free immigration

from its neighbors, partly to maintain good relations, partly

yielding to pressure from southwestern agricultural lobbies

interested in maintaining the flow of cheap tarm labor from Mexico,,7.

3_ Pendant longtemps les historiens ont employé

l'expres-sion "«new» immigrants" pour désigner ces immigrants du sud-est de l'Europe qui arrivent massivement aux Etats-Unis après 1880 et ce, par opposition aux "«old»

immi-grants", à savoir ces immigrants du nord-ouest du vieux

continent qui arrivent surtout entre 1820 et 1880

(Maldwyn Jones, American Immigration, chicago, 1960,

p. 4).

4_ Stephen Thernstrom (editor), Harvard Encyclopedia of

American Ethnie Groups, Cambridge, 1980, p. 492.

5_ Qu 1 il suffise de dire, par exemple, que "loI f the dozen

or so major immigration laws passed between 1875 and

1920, about three-quarters were primarily aimed at ex-cluding persons with diseases, criminal records, and unacceptable moral standards or political beliets"

(Charles Keely,

u.s.

Immigration: A policy Analysis,

New York, 1979, p. 11).

6_ Elizabeth Harper and Roland Chase, Immigration Laws of

the United states, Indianapolis, 1975, p. 11.

(36)

{

Des pays d'Asie, il n'est pas vraiment question dans le "Quota

Act of 1921", leur sort ayant été ni plus ni moins réglé dans le

fameux "Immigration Act of 1917,,8. En plus d'exclure tous les

immigrants de plus de 16 ans ayant échoué un "literacy test", cette

législation de 1917 stipule que les portes des Etats-Unis sont

fermées à tous les travailleurs originant de la "Asiatic Barred

Zone", laquelle comprend notamment des pays comme l'Inde,

l'Indochine, l'Afghanistan et plusieurs autres nations de moindre

envergure9 Quant à la Chine, son sort a été fixé par des mesures

ant~rieures. Ainsi, la main-d'oeuvre chinoise est interdite aux

Etats-Unis depuis 1882 en vertu du "Chinese Exclusion Act", lequel

est renouvelé en 1892, 1902 et 1904, cette fois indéfiniment.

Invoquant le soi-disant caractère inassimilable des ressortissants

nés en Chine, cette loi de 1882 prohibe même purement et simplement

l'accès à la citoyenneté américaine aux Chinois déjà sur place. Le

Japon, de son côté, voit au début du siècle une baisse radicale du

nombre de ses immigrants à destination des Etats-TJnis conformément

à une série d'accords contractés entre les deux pays en 1907-1908

" ••• that called for v.Jluntary regulation by the Japanese in exchange for the ending of the segregation of Japanese pupils in

San Francisco' s schools"IO

En outre, la loi de 1921 introduit un nouveau principe au sein

de la politique d'immigration: celui des préférences spéciales.

Instaurée dans le but de favoriser l'unité familiale, cet article,

8_ Cette loi, que le président Wilson ne manque pas de

dénoncer, est capitale dans l'évolution de la pOlitique d'immigration puisqu'elle s'avère la première mesure sévère d'immigration fondée sur les données du rapport

de la commission Dillingham de 1911. Entre autres

con-séquences, cet exhaustif rapport convainc de nombreux Américains " ••. that southern and eastern Europeans were

incapable of becoming Americans and that the best me-chanism for restricting their numbers would be the im-position of a literacy test" (Ibid.).

9_ Ibid •.

(37)

30

qui sera raffiné par la suite, précise que les préférences à

l'intérieur des quotas doivent aller aux épouses, aux parents, aux frères, aux soeurs, aux enfants de moins de 18 ans ou encore aux

fi~ncées de citoyens américainsll •

L'applicati.on de cette loi n'apporte toutefois pas les

résul-tats espérés. Pour maints restrictionnistes, tel le représentant

Albert Johnson de l'Etat de Washington, la loi de 1921 ne se révèle pas assez sévère. Selon eux, l'établissement d'un "plafond"

d'en-viron 350,000 immigrants par année permet encore à trop de ces

"nouveaux immigrants" de parvenir aux côtes américaines'2 • Sur ces

entrefaites, ils procèdent à l'élaboration d'un autre projet de loi

qui est vite ratifié par le Congrès et qui devient le "Immigration Act of 1924" (connu aussi sous "Johnson-Reed Act") .

Cette loi d'immigration de 1924 renforce et clarifie un

certain nombre de sections des législations précédentes. C'est

ainsi que, en plus de continuer de faciliter la réunion des

familles séparées, elle " •.. interdit ltimmigration de tout

Asiatique, dispose que la référence ne sera plus le recensement de

1910, mais celui de 1890 (au moment où la nouvelle vague

d'immigration ne s'était pas encore manifestée), et que le quota

11_ Par ailleurs, la loi de 1921 institue une catégorie

d'immigrants non soumis aux quotas. ctest ainsi que

les artistes, les acteurs, les infirmières et les professeurs, pour ne nommer que ceux-là, sont tous placés" ..• on a nonquota basis" (Elizabeth Harper and Roland Chase, op. cit., p. 12).

12_ A ce sujet, Marion Bennett affirme: "One significant

thing about admissions under the 1921 act in its first year was that the countries of northern and western Europe filled only 46.4 percent of their quotas whereas the nations of southern and eastern Europe filled 95.3 percent of their quotas, in sorne cases oversubscribing

them. 1 •.. '. Oversubscriptions included Greece,

Hun-gary, Italy, Luxemburg, Belgium, Poland, Rumania, Yu-goslavia, Syria, Africa, New Zealand, the Atlantic

Is-lands, and Turkey. The largest oversubscription of aIl

was for Palestine, 382.1 percent of its quota" (Marion Bennett, American Immigration Policies: A History, washington, D.C., 1963, p. 43).

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