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Charlemagne à l’abbaye de Saint-Denis (XIIe siècle) : un personnage mal accueilli

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Charlemagne à l’abbaye de Saint-Denis (XIIe siècle) : un

personnage mal accueilli

Éléonore Andrieu

To cite this version:

Éléonore Andrieu. Charlemagne à l’abbaye de Saint-Denis (XIIe siècle) : un personnage mal accueilli. E. Anheim, P. Chastang, F. Mora, A. Rochebouet dir. L’Écriture de l’histoire au Moyen Âge : con-traintes génériques, concon-traintes documentaires, Classiques Garnier, p. 265-276, 2015. �hal-02148235�

(2)

C

HARLEMAGNE A L

ABBAYE DE

S

AINT

-D

ENIS AU XIIe SIECLE

:

UN PERSONNAGE MAL ACCUEILLI

Une partie du travail historiographique de l’abbaye de Saint-Denis consiste à partir du XIe siècle à réunir, en des manuscrits-recueils successifs, un corpus de textes sélectionnés ou bien écrits sur place à l’occasion de cette collection. Il est plus exact de dire que l’abbaye dionysienne emprunte à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, qui se livre au même type de travail, ses propres essais1 : on repère en effet, au début de l’histoire de ces recueils, des textes produits et/ou collectés à Saint-Germain-des-Prés, sans doute entre le milieu du XIe siècle (1070 ?) et le milieu du XIIe siècle2. C’est ainsi que se trouve constitué le premier des « manuscrits recueils » de l’aventure historiographique commune aux deux abbayes : le manuscrit de la Bibliothèque Nationale Latin 12711. Saint-Denis emprunte à Saint-Germain-des-Prés la sélection opérée dans ce manuscrit à la fin du XIIe siècle, délaissant en grande partie pour ce faire ses travaux antérieurs.

Nous allons nous intéresser à la manière dont, jusqu’à cette sélection et à travers elle, la fabrique de l’histoire à Saint-Denis, au cours du XIIe siècle, traite du personnage de Charlemagne et aussi en partie de son fils Louis. L’histoire de la constitution des manuscrits-recueils est à ce sujet fort problématique.

LES OPERATIONS DE SELECTION DE LA MATIERE CAROLINGIENNE A

SAINT-DENIS : ETAT DE LA QUESTION

3

Pour retracer la période carolingienne, le manuscrit BnF lat. 12711 sélectionne les

Annales regni Francorum (pour une période s’étendant jusqu’en 829) et la Vita Ludovici Pii

de l’Astronome (que le manuscrit interpole et amende4

). Dans cette sélection, il n’y a donc pas trace de la Vita Karoli d’Eginhard. Quant à la Chronique du Pseudo-Turpin, aucune version du texte n’est accueillie dans les sélections de Saint-Denis avant la fin du XIIe siècle au plus tôt.

C’est précisément en cela que l’histoire des manuscrits-recueils à Saint-Denis, dont Pascale Bourgain a renouvelé l’approche, est problématique : si l’on se rapporte à l’histoire manuscrite de la Vita Karoli à Saint-Denis, à Saint-Germain-des-Prés puis dans l’aire germanique ou à l’Ouest de l’Europe, avant et pendant le XIIe siècle, il apparaît que le fait de coudre ensemble les Annales regni Francorum et la Vita Ludovici Pii de l’Astronome en excluant la Vita Karoli est au pour le moins un geste de sélection des textes peu courant en Europe. C’est ce que nous apprennent les dernières recherches effectuées sur l’histoire des manuscrits, dont nous allons tenter ici de présenter une synthèse.

1

1

C’est sur l’un de ces manuscrits (plus tardif) que, bien plus tard, Primat s’appuie pour composer son propre roman

aus rois, selon l’expression employée dans les vers de dédicace à Philippe III le Hardi sur un des folios du plus ancien

manuscrit des dites Grandes Chroniques de France (Paris, Bibliothèque Sainte-Geneviève, ms. 782, f°326b).

2

On ne saurait plus dire aujourd’hui, depuis les analyses de P. Bourgain (« La protohistoire des Chroniques latines de

Saint-Denis (BnF, lat. 5925) », Saint-Denis et la royauté. Etudes offertes à Bernard Guenée, dir. par F. Autran, C. Gauvard,

J.-M. Moeglin, Paris, Publications de la Sorbonne, 1999, p. 375-394), que ces textes proviennent de l’abbaye de Fleury. Cf. note 16.

3

Nous suivons en ce petit essai de synthèse les analyses de P. Bourgain.

4

Le tuilage ne fonctionne pas vraiment : le copiste en effet doit revenir en arrière, au règne de Charlemagne (et il souligne cette redite : verum nunc parumper retrocedamus, fo121vo).

(3)

Matthias Tischler5

l’a démontré pour l’aire germanique : une tradition textuelle forte, à partir d’un triangle Lorsch/Mayence/Fulda, lie très étroitement la transmission de la Vita

Karoli d’Eginhard (sans sa préface) à la transmission des Annales remaniées (les Einhartannalen). M. Tischler note que très rapidement, on a tenté d’effacer toute frontière

textuelle entre les deux textes, au point parfois de remplacer les dates des Annales par des phrases6. L’ensemble forme ainsi un « petit compendium7 » voué à beaucoup circuler et dont la première réalisation, même si le plus ancien manuscrit est de 972 seulement, semble bien dater de l’époque carolingienne. Plus largement, au cours des Xe, XIe et XIIe siècles, on peut constater « une homogénéisation des conglomérats de textes annalistiques et bio-historiographiques très proches en général et tous centrés sur la personne de Charlemagne8

» : un remanieur de Trèves, qui travaille entre le milieu du Xe siècle et la fin du XIe siècle, utilise la Vita Ludovici de Thegan9 pour encadrer la compilation et la divise pour ce faire en deux

parties inégales10. Ce compendium élargi offrant en diptyque la vie des deux empereurs grâce à Eginhard, les Annales et Thegan se répand alors en un nombre non négligeable de manuscrits. Le petit compendium refait circule notamment dans l’Allemagne de Frédéric Barberousse et Conrad III : Wibald, abbé bénédictin de Stavelot, reprend cette compilation historiographique pour le concile de Reims de 1148. Vers 1165, le compendium fut aussi exploité dans la Vie de Charlemagne d’Aix-la-Chapelle11

, écrite pour soutenir la canonisation de l’empereur carolingien : il s’agit d’une compilation exploitant tous les textes disponibles sur Charlemagne (sauf celui de Notker), insérant entre autres textes les Annales et la Vita

Karoli dans la Vita de Thegan, la Vie de saint Gilles, l’Iter Hierosolimitanum, l’Histoire ecclésiastique de Hugues de Fleury, mais aussi la Chronique du Pseudo-Turpin12. Cette abondante matière carolingienne exclut le texte de l’Astronome. En dehors de ce premier circuit de manuscrits et de textes, il existe de nombreux ensembles manuscrits circulant ailleurs en Europe et comprenant les Annales regni Francorum immuablement flanquées de la

Vita Karoli d’Eginhard13.

2

Il convient à présent d’examiner le travail historiographique accompli à l’abbaye de Saint-Denis sur cette matière carolingienne au cours du XIIe siècle14. On dispose du premier

5

M. Tischler, Einharts Vita Karoli. Studien zur Entstehung, Überlieferung und Rezeption, 2 vols. (Monumenta Germaniae Historica, Schriften, 48), Hanovre, Verlag Hahnsche Buchhandlung, 2001.

6

M. Tischler décrit aussi un « grand compendium » qui comprend le texte de Notker de Saint-Gall, sans doute issu de Mayence puisque le texte est indisponible ailleurs.

7

C’est de Lorsch que serait issu le premier manuscrit du « petit compendium » en 972-999.

8

M. Tischler, « La Réforme à travers l’écriture : transmission de savoir historique et changement de mentalité historiographique entre le IXe et le XIIe siècle à la lumière de quelques considérations de sociologie textuelle », Francia, 33-1 (2006), p. 131-140, p. 135.

9

Le plus ancien manuscrit de Thegan, dit manuscrit de Prüm, date de 1084.

10 La première partie jusqu’à la mort de Charlemagne précède l’ensemble Vita Karoli/Annales, tandis que la deuxième

partie, plus annalistique et qui conduit le récit jusqu’à la mort de Louis le Pieux, fut placée après.

11 Die Aachener « Vita Karoli Magni » des 12. Jahrhunderts, éd. par. Deutz, I. Deutz, Siegburg, Franz Schmitt, 2002. 12

Jakobus und Karl der Grosse. Von Einhards Karlsvita zum Pseudo-Turpin, dir. par K. Herbers, Tübingen, Narr (Jakobus-Studien, 14), 2003. Toute une famille de manuscrits de la chronique latine du Pseudo-Turpin comprend, ainsi, le texte de la « Vita Karoli Magni d’Aix-la-Chapelle ».

13

Cf. l’étude détaillée du codex de Saint-Amand par R. McKitterick, « L’idéologie politique dans l’historiographie carolingienne », La royauté et les élites dans l’Europe carolingienne (du début du IXe siècle aux environs de 920), éd. par R.

Le Jan, Villeneuve d’Ascq, Centre d’Histoire de l’Europe du Nord-Ouest/Université Charles-de-Gaulle-Lille3, 1998, p. 59-70. Pour la diffusion et les codex dans cette aire, cf. ead., The Carolingians and the Written Word, Cambridge, Cambridge University Press, 1989 et « Constructing the past in the early middle ages. The case of the Royal Frankish Annals »,

Transactions of the Royal Historical Society (sixth series), 7 (1997), p. 101-129.

14

Outre les travaux de P. Bourgain que nous suivrons ici, la bibliographie sur les manuscrits remonte aux études précieuses des érudits du XVIIIe siècle. On renverra aussi au travail majeur de D. Nebbiai-Dalla Guarda, La bibliothèque de

l’abbaye de Saint-Denis en France, Paris, CNRS éd., 1985 et à celui de G. Spiegel, The Chronicle tradition of Saint-Denis : a Survey, Berkeley, Classical Folia Editions, 1978.

(4)

travail de sélection de l’abbaye : il est conservé dans un manuscrit de la Bibliothèque Mazarine sous la cote 2013 et les érudits l’ont intitulé Gesta gentis Francorum. Il est réalisé sans doute entre 1114 et 113115 à partir notamment du Liber historiae Francorum (le manuscrit indique qu’il s’agit d’un « extrait » de l’œuvre de Grégoire de Tours), d’extraits plus ou moins importants du Liber Pontificalis, de l’Historia ecclesiastica de Hugues de Fleury, etc. La vie de Louis VI de Suger est ajoutée par la suite. P. Bourgain l’a montré et commenté : dans ce travail de sélection des textes16, pour la période carolingienne, on ne trouve pas trace de la grande tradition « biographique » carolingienne, qui circule massivement ailleurs, y compris à Fleury.

Ce travail de sélection fait l’objet d’une nouvelle réflexion, toujours à Saint-Denis, dans un manuscrit de la fin du XIIe siècle : le ms. Bnf lat. 12710 est un document de travail à plusieurs mains qui comprend aux folios 34vo (col. 2) et 34ro des capitulationes17 puis de larges extraits de textes recopiés au début et à la fin du manuscrit. Les capitulationes constituent un document précieux : celui qui les écrit donne sous forme de liste « l’indication par leur commencement et leur fin des passages qu’il voulait extraire des matériaux amassés par lui et de l’ordre dans lequel il voulait qu’on les recopiât18

», tout cela depuis les origines troyennes. Parfois des extraits de textes sont copiés dans le manuscrit même (le copiste des

capitulationes y renvoie par la mention suivante : in quaternis). Pour la période carolingienne,

les capitulationes indiquent qu’il faut utiliser d’abord la « chronique d’Adon », c’est-à-dire les quelques lignes déjà présentées plus haut dans le même manuscrit (fo6ro). Ce choix ne peut conduire qu’à un récit très succinct, déjà adapté. Puis, à la suite des premières lignes de la liste, on trouve : Haec sunt bella quae rex in Karolo usque mitteret elephantem. La mention in

Karolo renvoie à la Vita Karoli d’Eginhard, aux passages dans lesquels il fait le bilan précis

des conquêtes de Charles et de l’amicitia des rois et des peuples qu’il parvint à se gagner (le même passage est sélectionné par Hugues de Fleury). Les capitulationes complètent ensuite encore un peu la matière du règne (autour de l’impératrice Irène) grâce à Adon, avant de proposer à nouveau Eginhard : Inter quae praecipua in Karolo usque ad finem libri. Or notre manuscrit comprend bel et bien des extraits (sur trois colonnes environ) de la Vita Karoli, à partir du fo61ro19 : le récit des travaux de construction de l’empereur à Aix et Mayence, un extrait sur son amour des lettres (la lecture de la Cité de Dieu), un extrait du « testament » de Charlemagne (le passage relatif aux dons faits aux grandes cités de l’Empire), etc. Plus intéressant encore, on trouve dans la première colonne un extrait court de la Vita Ludovici Pii de l’Astronome, relatif aux restaurations de monastères en Aquitaine. Le règne de Charlemagne et celui de Louis le Pieux sont ainsi tissés grâce à Eginhard (peu de texte, mais davantage que dans le précédent travail), Hugues de Fleury et la Chronique d’Adon, et il faut

15

Ibid. p. 40-41 pour la présentation du manuscrit.

16

L’abbaye de Saint-Denis ne semble pas prête à utiliser le travail d’Aimoin pour reconstruire l’histoire mérovingienne. L’origine exacte de la matière sélectionnée à Saint-Denis est bien problématique pour cette période et au-delà. Peut-être issue de Fleury, mais selon P. Bourgain, qui s’appuie sur les travaux de C. Le Stum (« L’Historia Francorum d’Aimoin de Fleury : étude et édition critique », Positions des thèses de l’École des Chartes, 1976, p. 89-93), « on n’a aucun manuscrit de la continuation d’Aimoin originaire de Fleury, ni d’autre part d’ailleurs » (« La Protohistoire… », p. 379) avant la compilation de Saint-Germain-des-Prés. La mesure exacte de l’influence de compilations « fleurisiennes » sur l’historiographie sangermanienne puis dionysienne est « un peu un cercle vicieux » (ibid., p. 379). Cf. outre J.-F. Lemarignier « Autour de la royauté française du IXe au XIIIe siècle », Bibliothèque de l’École des Chartres, 113 (1955), p. 5-36 (qui reprend S. Luce : « La continuation d’Aimoin et le manuscrit latin 12711 de la BN », ABSHF, 1884, Notice du 50e anniversaire de la SHF, p. 51-70), R. H. Bautier, « La place de Fleury dans l’historiographie française », Auxerre, Études ligériennes d’histoire et d’archéologie médiévales, 1975, p. 25-34, p. 31 : les matériaux réunis à Fleury (cf. le ms. BnF lat. 5943 A, de la main d’Adémar de Chabannes ?) sont le Liber historiae Francorum, les Gesta Dagoberti, les Annales royales suivies (très traditionnellement) de la Vita Karoli d’Eginhard et de la Vita Ludovici Pii de l’Astronome.

17

Ce terme est noté en haut du folio 34vo, au début de la liste. Nous suivrons l’analyse de J. Lair, « Mémoire sur deux chroniques latines composées au XIIe siècle à l’abbaye de Saint-Denis », Bibliothèque de l’École des Chartes, 35 (1874), p. 543-580.

18

J. Lair, op. cit., p. 550.

19

(5)

ajouter sans nul doute l’Astronome. Toujours pas de traces, en revanche, de la grande matière biographique carolingienne. Mais l’auteur des capitulationes a un remord, et inscrit en marge de ses trois premiers capitulationes, à droite de la page, toujours fo34vo : Interponendum Sancti Egidii Iter Ierosolimitanum Istoria Tilpini de Hyspania20. Aux alentours de 1180, un historiographe de Saint-Denis a donc eu, en intention, en marge, et au moment de la sélection des textes, le désir de faire entrer une certaine matière carolingienne dans la mémoire de l’abbaye, celle que Jules Lair désigne comme « la légende de Charlemagne21

». Le manuscrit accueille en effet concrètement quelques traits du personnage carolingien d’Eginhard mais aussi la légende des reliques du Christ dont le prince se fait le médiateur : il contribue par là-même à accueillir un personnage carolingien captant une part du sacré (le savoir, les reliques et plus largement, l’accès au spirituel sans médiation cléricale) que certains clercs du XIIe n’ont de cesse, précisément, de refuser aux princes. On note pour finir, ce qui est important pour la suite, que l’abbaye n’intègre toujours pas les Annales, la Chronique du Pseudo-Turpin, ou encore le texte de Thegan, même si Eginhard fait son apparition, accompagné de l’Astronome.

Le ms. BN lat 12710 a provoqué au moins une réalisation dionysienne complète à partir de ses capitulationes après 1180, comme l’a prouvé J. Lair : on en possède la preuve sous la forme d’une compilation que l’on intitule les Nova gesta Francorum, réalisée en plusieurs manuscrits. Mais dans ce texte, qui suit presque scrupuleusement les indications des

capitulationes, on ne trouve ni l’Iter Hierosolimitanum, ni la chronique du Pseudo-Turpin qui

donc, contrairement aux vœux du compilateur du ms. BnF lat 12710, ont été rejetés de ce travail. De même, il n’y a aucune trace d’une bonne part de la biographie carolingienne, hormis quelques extraits d’Eginhard… La « légende carolingienne » et la tradition manuscrite qui inonde par ailleurs le reste de l’Europe ont bien du mal à pénétrer dans la matière historiographique dionysienne.

L’Historia regum Francorum monasterii sancti Dionysii22

est un autre essai historiographique, plus ancien que le ms. BnF lat 12710, peut-être de 1150 : c’est une sorte de résumé très efficace de l’histoire des Francs, compilant diverses sources et que les Grandes

Chroniques utilisent parfois littéralement. Cet essai est réalisé dans trois manuscrits. Le bref

récit du règne de Charlemagne y comprend les éléments suivants : Pépin meurt et est enterré à Saint-Denis, ce qui est un ajout manifeste par rapport à Eginhard. Ensuite, Charlemagne est fait roi par une assemblée générale des Francs, puis le pape Hadrien vient chercher auprès du nouveau roi des Francs de l’aide contre les Lombards et leur roi Didier. Après une rapide description du couronnement impérial de Charles, sans détails, un plus long récit se déploie, dont l’origine reste obscure : il s’agit de la demande que Charles adresse à ses grands, le duc Albuinus et le duc de Naimes, dit « chef des Gascons ». Il faut que tous payent l’impôt, leur dit-il, afin que tous les peuples restent soumis aux Francs. Mais les ducs répliquent que c’est grâce aux Francs que le rex a conquis cet empire et qu’il doit donc cesser de demander ce tribut. L’épisode (issu du fonds épique ?) se solde par une expédition organisée par les ducs rebelles contre Charles, qui cède. C’est alors que tout le monde tombe d’accord pour préparer une nouvelle expédition, cette fois sous les ordres de Louis, contre les Gascons. Le récit sur Charlemagne s’arrête là, par la mention de sa mort, avec un bref retour à la matière eginhardienne. Ensuite, on trouve un court récit sur le règne de Louis, qui contient quelques citations semble-t-il des Annales, mais aussi peut-être de la Vita de l’Astronome : il est difficile d’établir la filiation, mais on peut la soupçonner fortement. Quoi qu’il en soit, on voit comment ce travail dionysien de compilation intègre un bref récit proprement épique à propos

20

Il est vrai qu’aux f°1v°-5r° du manuscrit, on trouve justement l’Iter Hierosolimitanum, peut-être la plus ancienne version écrite du texte.

21

Ibid., p. 558.

22

(6)

de Charlemagne, mais n’exploite que très peu le corpus biographique carolingien : ce manuscrit se consacre à l’adaptation et au résumé des documents, résumé qui met fort peu en valeur la personne royale carolingienne. En revanche, il est possible que l’Astronome fasse son apparition dès ce moment : il est soumis cependant au même traitement.

3

Nous reviendrons à présent sur le manuscrit de Saint-Germain (le ms. BnF lat. 12711) qui est le choix final de l’abbaye de Saint-Denis. Les analyses et conclusions de Pascale Bourgain sont éclairantes : dans ce manuscrit, en effet, on trouve « la mise bout à bout de trois blocs », soit :

- le corpus dit « fleurisien » selon la terminologie ancienne de S. Luce et R.-H. Bautier, composé du texte d’Aimoin, du Liber historiae Francorum (43-52), de la continuation de Frédégaire (10-24), puis des Annales regni Francorum de 642 à 829 ;

- la Vita Ludovici de l’Astronome, pourtant peu répandue ; - les Annales de Saint-Bertin, texte très peu répandu.

Selon P. Bourgain, et son analyse est confirmée par ce qui se passe dans les manuscrits germaniques ou à Saint-Denis même pendant le XIIe siècle, cette composition n’a aucun précédent23. Cette composition – Aimoin, les Annales regni Francorum, l’Astronome, les

Annales de Saint-Bertin – est peut-être bien une innovation de l’atelier de Saint-Germain24, si l’on écarte en suivant P. Bourgain et C. Le Stum l’hypothèse trop peu assurée d’un lien entre Fleury et la continuation d’Aimoin, ou plus largement entre Fleury et cette conjonction de textes. Ainsi, pour la matière carolingienne, l’atelier de Saint-Germain semble inaugurer ce que nous allons très imprudemment sans doute appeler le « choix » de placer le texte de l’Astronome après les Annales regni Francorum, dans la mesure où on ne rencontre nulle part ailleurs, auparavant, une conjonction de ces deux textes25 qui mette ainsi à l’écart le texte d’Eginhard, séparé de la sorte des Annales regni Francorum auxquelles il était très fréquemment uni. Pourtant, la diffusion de ces deux derniers textes n’a rien de comparable avec celle du texte de l’Astronome, peu répandu. De fait, aurions-nous affaire à un acte de sélection qui, d’abord à Saint-Germain, puis à Saint-Denis (étant donné l’accord absolu qui se dessine avec le choix commun du plan que propose le ms. BnF lat 12711 à l’orée du XIIIe siècle, annoncé peut-être par les sélections résumées de textes opérées auparavant à Saint-Denis), marque le processus d’écriture de l’histoire des rois ?

LA CONSTRUCTION DIONYSIENNE DE LA FIGURE CAROLINGIENNE, REJET

D’UNE CERTAINE CONCEPTION DU POUVOIR LAÏC ?

Qu’il s’agisse ou non d’un choix, l’histoire des manuscrits et des sélections de textes que nous venons brièvement d’esquisser d’après les analyses des spécialistes révèle l’intégration très limitée et très spécifique d’une matière carolingienne qui s’épanouit ailleurs, par exemple dans l’Empire germanique. Et on ne peut guère signaler de changement de cap avant le début du XIIIe siècle : le manuscrit sangermanien est en effet complété, mais son intention n’est pas modifiée. Il n’est en fait vraiment refondu à Saint-Denis qu’au début du XIIIe siècle dans le

23

Pour la tradition manuscrite d’Aimoin, cf. C. Le Stum, « L’Historia Francorum d’Aimoin de Fleury […] », op. cit., qui montre que le ms. lat. 12711 (avec les interpolations sangermaniennes) est bien à l’origine de la continuation dite « continuation d’Aimoin ». Cf. aussi P. Bourgain, « La protohistoire […] », op. cit., p. 381.

24

Que Saint-Denis aurait donc, en intention, au moins préparée.

25

Ead., p. 380. On n’évoque pas ici les manuscrits qui résument leurs sources, ou les recopient de manière succincte : à ce titre, le BnF lat. 12710 et l’Historia regum Francorum sancti Dionysii, semblent bien prendre en compte Eginhard (fort peu), les Annales (pour l’Historia du moins), et l’Astronome (des traces), dès avant ce moment.

(7)

ms. Vatican Reg 550, lui-même mis à jour par le ms. BnF latin 592526, seulement au milieu du XIIIe siècle. Le ms. BnF lat. 12711 fait donc l’objet d’un choix relativement stable au moment de la prise de possession exclusive, par l’abbaye de Saint-Denis, de l’histoire des rois et il constituera la base de travail des Grandes Chroniques en français. C’est par exemple seulement au tout début du XIIIe siècle, dans le Vatican Reg 550, que le remanieur dionysien insère le texte complet d’Eginhard écarté tout au long du XIIe siècle tant à Saint-Germain qu’à Saint-Denis, et aussi bien, la Chronique du Pseudo-Turpin (cette insertion n’a rien de très original d’ailleurs au début du XIIIe

siècle27

). Même à ce moment-là, l’attelage inédit (les

Annales et l’Astronome) des textes carolingiens, inauguré par Saint-Germain, perdure au-delà

de l’ajout de matière carolingienne : le texte de l’Astronome n’est jamais exclu de cette compilation ni même modifié par l’ajout d’une autre version de la vie de Louis le Pieux. La sélection des historiographes des deux abbayes, à propos de la matière carolingienne, est singulière quand on la confronte à l’histoire des textes : hasard lié à la variance des sources, à leur disponibilité, au choix de l’efficacité et de sources déjà résumées, comme pour Aimoin, préféré à Grégoire de Tours ? Sans nul doute, mais l’histoire des manuscrits est tout de même révélatrice d’une histoire politique. Il est nécessaire d’évoquer en ce point, brièvement, le système des discours en présence et le programme idéologique des sources sélectionnées ou rejetées au XIIe siècle, au moment où travaillent les deux abbayes.

Pas plus que les choix germaniques (Thegan, Eginhard…), les « choix » dionysiens ne sont anodins en contexte si l’on évoque la « réforme grégorienne », les processus d’auxiliarisation du prince décrits par Yves Sassier28

ou Jean-Hervé Foulon29, la canonisation de Charlemagne, le territoire germanique ou Plantagenêt30. Les historiens l’ont rappelé avec insistance depuis les travaux d’Étienne Delaruelle31 : la matière carolingienne que nous avons évoquée jusqu’ici n’est pas faite d’une seule pièce et la sélection de Saint-Denis, confrontée à celle qui circule dans l’Empire ou ailleurs, dévoile ses lignes de faille très sûrement. Les « moralistes carolingiens », Jonas d’Orléans ou l’Astronome (précisément), ne travaillent pas du tout la même figure princière qu’Eginhard, que les Annales, que Thegan, qu’Ermold le Noir… ou que Charlemagne lui-même. Dans la Vita Ludovici de l’Astronome, si bien accueillie à Saint-Denis, le personnage royal et ses grands sont représentés comme les auxiliaires des homines spirituales et n’ont, par eux-mêmes, aucune autonomie dans leurs rapports au spirituel. Réduits à l’exercice d’une fonction guerrière mal maîtrisée (les grands d’Aquitaine), impuissante (Louis) ou franchement néfaste (Charlemagne) selon les cas, les princes et les grands subissent, en véritables « fils de l’Église32 », une humiliation claire de leurs prérogatives. Ils glissent dans la catégorie du laicus en cours de définition, bien loin du prince chef d’Église, rex et sacerdos, celui d’Eginhard ou de Thegan par exemple. On peut peut-être dire que le corpus de Saint-Germain, en rejetant Eginhard et en choisissant

26

Grâce à un travail mené à l’École des Chartes par les élèves de troisième année sous la direction de P. Bourgain, une bonne partie de ce manuscrit est éditée : cf. http : //elec.enc.sorbonne.fr/chroniqueslatines/

27

P. Bourgain, « La protohistoire […] », op. cit., p. 386.

28 Cf. en particulier Structures du pouvoir, royauté et Res Publica (France, IXe-XIIe siècle), Rouen, Publications de l’Université de Rouen, 2004.

29

Par exemple, Église et réforme au Moyen Âge. Papauté, milieux réformateurs et ecclésiologie dans les Pays de la

Loire au tournant des XIe-XIIe siècles, Bruxelles, De Boeck, 2008.

30

Territoire sur lequel, outre l’affaire Thomas Becket, et l’exil de Jean de Salisbury, on note le « remplacement » de Wace à la tête de l’entreprise historiographique sur les ducs de Normandie, par Benoît de Sainte-Maure : Cf. M. Aurell,

L’Empire des Plantagenêt (1154-1224), Paris, Perrin, 2003, p. 152 sq..

31

Cf. « Jonas d’Orléans et le moralisme carolingien », Bulletin de Littérature Ecclésiastique de l’Institut Catholique de

Toulouse, vol. 55 (1954), p. 129-143 et p. 221-228, et Y. Sassier, « Auctoritas pontificum et potestas regia : faut-il tenir pour

négligeable l’influence de la doctrine gélasienne aux temps carolingiens ? », dans C. Carozzi et H. Taviani-Carozzi (dir.), Le

pouvoir au Moyen Age, Aix-en-Provence, Publications de l’université de Provence, 2005, p. 213-236. Cf. aussi la synthèse de

D. Iogna-Prat, La Maison Dieu. Une histoire monumentale de l’Église au Moyen Âge (v. 800-v. 1200), Paris, Seuil, 2006, p. 119 et suivantes.

32

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l’Astronome, prend parti dans ces propositions multiples de représentation du personnage royal. Le refus dionysien d’intégrer des textes célébrant le pouvoir complet du roi, au profit de textes évoquant un pouvoir amputé de son caractère spirituel, signale un même choix. Inversement, ce n’est pas un hasard si Eginhard et Thegan circulent pleinement dans l’Empire, où le couronnement d’Otton en 962 donnait déjà au prince des allures de prêtre-roi de l’Ancien Testament. On trouve le même schéma topique chez Grégoire de Tours ou Aimoin, bien accueillis quant à eux à l’abbaye de Saint-Denis. Et sans nul doute chez l’abbé Suger.

En effet, dans les gesta consacrées à la construction de la figure du prince33, l’abbé emploie largement une stylisation épique flamboyante. Mais la fascination épique mise en scène et produite par le texte (qu’il ne s’agit pas de nier), doit être décryptée puis confrontée au reste de l’œuvre sugérienne. Il n’est en rien assuré que cette fonction guerrière, à laquelle est strictement arrimé le personnage princier en dehors de tout autre décor, soit pourvue d’une valeur éthique supérieure. C’est par exemple à Conon, le légat papal, que revient de tenir en sa main le vrai glaive dont Louis, le prince, est chargé de frapper, en une ombre portée seulement, les tyrans du territoire… Une comparaison étroite entre les textes de l’abbé confirme que s’établit ainsi une hiérarchie stricte entre les vrais chevaliers du Christ, qui ont la semblance des anges (mais pourvus de chevaux blancs), et les chevaliers seulement terrestres, dont le roi, à qui sont donnés alors des bâtons « comme à des écuyers » pour repousser la foule devant les ecclésiastiques. Cette opération stylistico-idéologique de purgation puis de réduction du personnage royal eginhardien, qui devient ici l’humble

rhinocéros jugulé du commentaire de Grégoire le Grand sur Job, correspond pleinement aux

autres choix dionysiens. On retrouverait ici, en acte, un des mécanismes de la composition du corpus latin : le geste de sélection des sources impliquerait pour Saint-Denis et Saint-Germain d’accueillir avant tout des propositions cléricales d’auxiliarisation de l’action guerrière et temporelle des rois et des grands, qui permettent d’affirmer mieux, en la distinguant radicalement, la supériorité englobante de l’ordre des clercs, seuls détenteurs des pouvoirs spirituels (matériels et immatériels). Autrement dit, la logique de composition des corpus historiographiques, dans ces ateliers d’histoire, serait bel et bien marquée en partie et lorsque cela s’avérait possible par la recherche de personnages de rois « non eginhardiens », préalablement castrés de leurs fonctions spirituelles.

Il reste à évoquer en ce point l’événement fondamental que constitue la naissance d’un nouveau corpus de langue romane, c’est-à-dire d’une langue littéraire savante, mais laïque. Cet événement est à compter au nombre des discours qui conditionnent le geste de sélection de l’abbaye : les nouveaux textes (les chansons de geste, par exemple) manifestent un intérêt marqué pour le motif des armes, motif dont Suger et avant lui l’Astronome font le fer de lance d’une auxiliarisation idéologique et éthique. Dans les chansons de geste, il désigne plutôt une perfection héroïque exaltant le pouvoir du seigneur. De fait, ce qui en jeu entre les territoires et les discours (qui apparaissent comme concurrents, mais tissés les uns avec les autres), c’est la valeur à donner au caractère épique qu’ils utilisent pour décrire les princes dans leurs hiérarchisations du roi, du grand et du clerc : je renvoie sur ce thème aux travaux essentiels de Francine Mora. Nous pouvons quoi qu’il en soit constater la convergence de faits matériels (manuscrits, collections), littéraires (discours, topique) et idéologiques dans les choix historiographiques de l’abbaye de Saint-Denis au XIIe siècle.

Éléonore Andrieu, Maître de Conférences en langue et littérature médiévales, Université Bordeaux-Montaigne, EA Telem (4195)

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INDEX : Annales regni Francorum ; l’Astronome ; Charlemagne ; Eginhard ; Pseudo-Turpin ; Saint-Denis ; Suger ; Thegan

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Références

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