LA DIFFICILE COHABITAnON DE LA REFORME
EDUCATIVE ET DE LA FORMATION PERMANENTE
Aurelio SANTISTEBAN CIMARRO
Conseiller de Formation de la Direction provinciale d'Education de Madrid. Professeur collaborateur au P.F.P. de l'UniversitéàDistance,Madrid - Espagne
SUMMARY : Spanish education al authorities are engaged in a campaign for diffusion of educational reform. However, surprising by, they underestimate experiences of real change such as the School Program in Madrid.
Ce qui attire immédiatement l'attention des documents de la réforme, c'est le fait que l'on observe plus d'emphase sur la diffusion de nouveaux concepts, de nouveaux langages, que sur la proposition politique de changements réels.
Pour pouvoir réaliser de vrais changements dans la pratique quotidienne,ilfaut consacrer de grands moyens économiques au perfectionnement du professorat, et non pas les maigres affectations budgétaires actuelles.
J'expose un exemple de formation permanente, celui d'une équipe de formateurs en didactiques spécifiques qui essaie de menerà bon terme un programme où progressivement des succès sont obtenus dans la réussite de méthodologies qui partent de problèmes réels, comme ceux que le professeur a dans sa classe et qui se rétro-alimente du travail de l'enseignement, des processus de l'enseignement/apprentissage qui ont lieu dans le centre.
Le programme de perfectionnement auquel je fais référence, appelé Programme des Centres de Madrid, provient d'un accord souscrit entre le ministère de l'Education et des Sciences et la Communauté Autonome de Madrid. Ce programme présente certaines caractéristiques qui le rendent spécialement attrayant:
- La formation permanente a lieu durant les horaires de classe, ce qui était et est encore une vieille aspiration du professorat tendant à rompre avec le simple volontariat; les professeurs participants ont valorisé fortement cet aspect.
- Le programme des Centres s'adresse à des conseils de professeurs au grand complet, en
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cherchant de cette façon àce que son incidence dans le processus d'enseignement-apprentissage dans la salle de classe et dans le travail quotidien du centre soit remarquablement supérieur aux stages de perfectionnement habituels, établis sur la base de volontariat et développés dans les horaires extra-scolaires.
L'Administration, ayant une mentalité technocratique et se trouvant en contradiction avec le message didactique de celui dont elle fait de la publicité, ouvre une campagne institutionnelle pour faire connaître de nouvelles orientations curriculaires et le nouvel jargonterminologique, en ayant la prétention de pouvoir comparer sa simple communication à son implantation dans la salle de classe.
Le Programme des Centres de Madrid cité ci-dessus survit difficilement, car l'Administration en fixant comme objectif prioritaire la diffusion de la réforme, sous-valorise et marginalise tout ce qui n'est pas en accord avec cette priorité.
Au lieu des réseaux institutionnels de perfectionnement, le Ministère est en train de monter des groupes de diffusion de la réforme pour lesquels il n'y a eu aucun concours public pour la sélection.
Le nom choisi est déjà symptomatique,ils'agit de "groupes de diffusion". On prétend donc diffuser, divulguer, comme si la simple réception d'information supposait un changement dans la pratique éducative.