EDITORIAL
Le Président
A. THELY
1989 : Une nouvelle révolution! La Technologie envahit les programmes d'enseignement!
Ferons-nous ce bilan dans cinq ans? Si l'on en juge par les intentions du ministre de l'Edu-cation nationale et de ses proches collaborateurs, ce n'est pas impossible. Pourvous en convaincre, si besoin est, j'ai recueilli quelques déclarations que je soumets à votre réflexion:
Le Ministre:
«J'ai eu l'occasion d'exprimer l'importance que j'attache à l'introduction pour tous les élèves de collèges d'un enseignement permettant de prendre en compte le fait technologique, tant dans la démarche qu'il autorise que dans les contenus qu'il permet d'aborder. . . . Ce type d'enseignement est succeptible d'apporter aux élèves des éléments qui font défaut à leur forma-tion actuelle.... Il convient aussi de s'interroger sur la prise en compte de la dimension technolo-gique à l'école primaire et au lycée ...
»
Le Directeur des lycées:
«L'introduction de la technologie, qui est une dimension de la culture autre que la culture clas-sique ou scientifique, est une voie prometteuse à condition de se garder de deux dangers: - confondre technique et professionnel
- désincarner la technologie jusqu'à en faire un discours abstralt.»
Un syndicat d'instituteurs:
«L'éducation technologique pour tous les élèves est un élément de l'orientation de tous et une base pour la formation professionnelle d'une partie d'entre eux.»
Nul ne peut contester que les mentalités évoluent en faveur d'une valorisation de l'ensei-gnement technologique. Il reste encore beaucoup à faire, nous n'en doutons pas. Mais un fait est certain, les réformes envisagées ne peuvent et ne doivent pas se faire sans l'avis, sans l'expé-rience, sans la participation des enseignants de technologie.
2
Comment faire comprendre aux dizaines de milliers de professeurs de technologie de collèges; de L.E.P. ; de L.T.; d'I.U.T. ; d'écoles d'ingé-nieurs ; d'E.N.N.A ; de l'E.N.S.E.T. ; des Univer-sités ... que sans eux, sans le poids considérable qu'ils représentent dans la balance des négocia-tions avec les instances qui décident ; l'ensei-gnement de la technologie risque d'être "géné-ralisé" sous des formes qui ne correspondront pas à l'image que nous en avons. Le risque est que cette discipline très riche soit mal définie, mal enseignée, mal exploitée et finale-ment, sombre, à terme, dans une nouvelle dis-grâce plus profonde encore que celle que nous connaissons;
J'attends l'aide des adhérents de l'A.P.T.E.P. pour transmettre le message. Jamais les circons-tances de prise en compte, à sa vraie valeur, de notre discipline n'ont été aussi favorables, ne laissons pas passer cette chance!
De grâce, ne subordonnez pas votre adhésion à notre association, àla qualité d'un bulletin de liaison que nous nous efforçons, à grand peine, de rendre attractif, mais qui ne peut pas l'être pour tous à la fois. L'intérêt d'une association de spécialistes n'est pas là, il y a actuellement beaucoup mieux à faire.
Ce qui est fondamental, c'est de pouvoir faire entendre la voix des milliers de professeurs de technologie dans les diverses commissions de travail ministérielles, comme savent le faire, au nom de leurs nombreux adhérents, nos collègues de mathématiques (A.P.M.E.P.) ; de physique (U.D.P.) ; de lettres (A.P.L.) etc ...
En ce début d'année civile, je forme des souhaits sincères pour que 1984 vous apporte à tous santé, bonheur et réussite. Mon vœu le plus cher est qu'une prise de conscience collective fasse que tous nos collègues enseignants de technologie ressentent la nécessité d'une associa-tion forte et représentative.