• Aucun résultat trouvé

ARTheque - STEF - ENS Cachan | Présentation des quatrièmes Journées L'informatique à l'assaut de l'éducation scientifique

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "ARTheque - STEF - ENS Cachan | Présentation des quatrièmes Journées L'informatique à l'assaut de l'éducation scientifique"

Copied!
7
0
0

Texte intégral

(1)

PRESENTATION DES QUATRIEMES JOURNEES SUR L'EDUCATION SCI ENTI FIQUE

L'INFORMATIQUE A L'ASSAUT DE L'ÉDUCATION SCIENTIFIQUE

AndréGIORDAN Université de Genève Laboratoire de Didactique et d'Epistémologie des Sciences

(2)

23-Les 4è.rœs journœs InternatiCrnalcs ~;;Lll" ]IEàtlcation SC:ic::ntj j sont CX)nsacrées à "1Iintrcx:luction de l'jnforTi.lLltiqucl! dans cette ('(1uc.:.~t_i-,;n.('lest

l1'1 thÈne d'actualité ... mais qui Ll (té tlè:s peu débattu SD;C, c·"j, an'lle spi--'

cifique : celui de l'ÉDucation scic-ntifiqup, donaint:' qui [DSl'"' nOL:l)~·CL1>c problsTcs que nous tentons de net.tre en évidence delXÜs qLlE--'lque:_: aru1ées ct qù'une actualité récente vient de mettre en avant (1).

Or i l est illle constàJ1te : l'éducation, sauf quelques C!:,cq~~lons, est~..tl.~

jours en retard sur l'actualité. Elle continue à se p2rp<:'tucr pn vase clos, dans un rronde en é"volution rapide, COITlffi2 du telr~s oÔ t: lie avait rX)UY fonct~icndf2 trans-Iœttre le savoir établi dans illl univers qui variait peu. C'est fX'ut-€tre cet état de chose qu'il est souhaitable de rrodiÜer : l'éducation se doit d'intégrer Je changerrent et rrêrœ de le devancer puisqll 'elle est en principe chargée de s'oc-c"Upersoitdesgénérationsfutures, soit du recyclage c'est-à-dire du futur.

Or s'il est UI'! événerœnt des cinq demiaes années, c'est bien la généralisation

des noyens de traiterœnt, de t,ransport et de stockage de l'information, c'est-à-dire le développerre.nt de l' infonnatique. Jusqu'à illle ép:que rÔcente, l ' inforrratique était très chère1 peu performante, ésotérique et de cc fait. cantonnée à illl nom-bre restreint d'individus - dans le cadre d'entreprise d'ailJeurs - qui pouvaient y avoir accès.

IRs progrès récents et =ntinus, une évolution de leurs composants et leur miniaturisation qui défie l'imagination ont complètenLnt modifié cet état. Les conséquences prévues ou prévisibles sont à la Iœsure de cette mutation, en effet

des parties de logiciels de base sont inscrits directelœnt ùans la rratiae augmentill1t les capacités de traiterœnts

les langages sont de plus en plus "transparents" et accessibles, pr=hes des langues véhiculaires

les banques de données allient de fantastiques car~citésde stockage et des possibi.lités d'accès faciles

- - - _ . _ - - - _ .

(3)

25

-- sans oublier les conditions de transport facilitées par de multiples rooyens de télécCllTlllJIlications, etc.

Le tout dans des ordinateurs de petites tailles, et peu =ûteux, désormais à la portée des systèmes éducatifs formels et même à celle des individus pris isolérrent.

On se trouve devant un succès technique et économique évident, et dès lors il n'y a qu'W1 pas pour lui prédire également W1 succès culturel.

Que peut-on prévoir en la matière? Il était important de faire le point et de préciser les l:esoins futurs, à la lumière des réalisations existantes (1).

c'est la voc:ation bien établie de ces journées de faire chaque année l'état d'une question en tenant canpte des expériences et des innovations réa-lisées, et cela à plusieurs voix, puisqu'on canpte 3CX)participants de15 pays, de toute origine : scientifiques, chercheurs, enseignants, journalistes scien-tifiques, administrateurs, vulgarisateurs, éditeurs scientifiques auxquels il faut rajouter cette année des industriels et des ingénieurs de l'informatique.

le développerrent de l'infonnatique peut-il transfonrer, m:xlifier ou sim-plement apporter quelque-chose à l'éducation scientifique ou avons-nous affaire à une nouvelle node, ~ln nouveau qourou dan-s un domaine où ceux-ci se succèdent. vU J'acuit(: des problèmes.

D'entrée, qclaIld on analyse la plupart des innovations sérieuses on ne se fait pas d'illusions : le robot ne remplacera pas le pédagogue. Une initia-tion scientifique et teclmique ne se limite pas à une simple cam11.JIÙcainitia-tion d'informations, aucune machire si bien program:née ne saurait prendre en char-ge la lente maturation, les cheminements très diverchar-gents et individualisés, le contact avec le latoratoire que nécessite l'appropriation de chaque parcelle du savoir scientifique.

cependant s'il n' est une panacée, ces nouveaux Troyens ont un certain nanbre de potentialités qui méritent qu'on s'y arréte.

(1) Un certain nombre de précurseurs - présents- se préoccupent de cet aspect depuis 1964, et leur nombre est allé en s'amplifiant ces dernières années.

(4)

26

-L'ordinateur peut être un outil intéressant sur un certain nombre de plans. Il peut faciliter des applications numériques de lois, la réalisation d'exercices d' auto-contr61e, pe.nœttant à l'élève de savoir s'il a bien assimilé ses =nnais-sa..'1ces des cours, ou =mpris les heuristiques à ffi?t tre en place dans la résolu-tion de tel problème.

L'infomatique dOC\.ll1El1taire, les banques de données vidéodisques deviennent des instru ments facilitants àevant l' aCctillllllation des connaissances.L 'analyse ,statistique des données ne se limitent plus à des calculs fastidieux et superficiels (tel eI1 bio-ITÉtrie, ou épidémiologie) p::lur faire place à des mises en évidence de corré-lations, à des tests d'hypothèses.

L'échelle des simulations s'accroît, les logiciels se prêtent bien à des nodélisations. Dans ces exemples les divers paramètres peuvent être nodifiés au r.hoix de l' p.lève et lui pe.nœttent de ==oborer ses prédictions, de prendre conscience de leurs importances respectives ou synergigues, d'envlsager l ' évo-lution de la situation, de déterminer des ÉqUilibres. L'ordinateur j:eut aiàer égalerœnt à traiter des problèmes complexes pr=hes du réel : dépannage de rro-teur ou appr=he d'éco-systère. Ces divers aspects sont déjà utilisés dans la recherche scientifique compléœntairement au travail expérirœntal. Pourquoi ne peut-1:ID pas envisager son développenent égalerrent sur le plan éducatif ?

Derrêrre, la conception assistée par ordinateur, la sinulation d'actions délicates ou périlleuses en vraie grandeur est déjà particulièrement utilisée p::n.rr la fonnation des personnels concernés : architectes, ingénieurs, pilotes. Des applications peuvent être conçues sur d'autres plans, en particulier au ni-veau de l'apprentissage de techniques, pour familiariser les élèves.

Poussées à l'extrêIœ, ces mutations j:euvent transforrrer la relation édu-cative. En effet, ces chemineffi?Dts d'apprentissage individualisés faits de dia-logues, d'itérations successives, j:euvent changer la relation au savoir car on y retrouve une relation de tyj:e préceptoral, enrichie par les capacités multi-ples de la machine, notamment au niveau des calctlls et des moyens de visualisa-tion, en liaison avec les vidéodisques ou banques de données.

De rrêrre que signifie alors les notions de cursus, de programœs s=laires pré-établis, les ,césures entre disciplines dès lors que l'on aborde des situa-tions, problànes complexes interdisciplinaires, que le ryt.hrre et la nature des activités varient d'un élève à l'autre, gue le travail j:eut réaliser

(5)

indifférem_ 27

-rœnt et carrplÉm2Iltaire-rœnt en classe et à la maison.

Le r6le de l'enseignant peut être rema:lelé, i l ne se limite plus à être simple.'llent un diffuseur d'informations. ces nouvelles techniques peu-vent le décharger de la pure présentation fastidieuse de connaissances anecdo-tiques (le plus souvent des définitions, des listes de données ou des apports techniques) pour lui permettre de se consacrer à des tâches plus délicates : celles aui consistent à rrotiver ou à donner des repères.

Je ne développerai pas ces points plus longuement, puisqu'il s'agit d'évidences jOUTI1ali.ères par un certain nanbre d'entre vous. Je les ai simplement rappe-lés car c'est sur cet ensemble de questions et bien d'autres, qu'il est néces-saire de se pencher pour essayer de faire un bilan honnête.

certes, il est pennis de rêver en caaœnçant ces journées, car un cert~ain

ncmbre de réalisations qui vont être présentées sont à ce niveau-là. Elles mon-trent q~e c'est envisageable, même à court terme, certaines sont à ce stade de généralisation.

Malheureuse.rrent tout n'est l-1êlS à cette hauteur. J'ai eu l'occasion pour

prépa-rer ces journées de tester des didaticiels. Dans U'1 certain nanbre de cas,

peut-être dirais-je un peu provocateur, on a affaire à de la "belle quincaillerie" ,>our faire passer les mêmes sornettes, c'est-à-dire des connaissances anecdo-tiques, scus des versions à peine voilées de la bonne pédagogie dogmatique. Dès lors, notre préoccupation sera de savoir en quoi les possibilités offer-t.E-_~S prr c""eS nOu\reaux moyens peuvent renouveler les traIL...emissions des savüir.'5

€'ct des savoirs faire scientifiques.Vont--i.ls entra.ÎDer une s:iJrple gadgétisation, vunt-ils au contraire faciliter l'ascension à une réelle culture?

Je prolongerai quelque peu cette introduction pour insister sur des consi-dérations qui ne doivent pas seulenent rester en to.ile de fond.

Il y a d'abord un ensemble de questions qui ont trait aux processus d'appren-tissage. Il convient de ne pas oublier la particularité des situations nouvel-les prorosées aux élèves, nouvel-les attitudes et nouvel-les démarches spécifiques qu'elnouvel-les requièrent et les difficultés cognitives ou affectives afférentes. Une étude des obstacles perrœttrait de mielLx fonder les choix pé:lagogiques.

(6)

28

-Un autre champ de questiorB a trait aux défirÜtions des stratégies d' in-novation (éducation ou culturelle) en la matière et à ce propos l'expérience du ratage éducatif de l'audiovisuel faute d'une réflexion préalable suffisante est à mé:liter .Je relisais les textes d'un certain nombre de travaux, et de =llcques qui ont eu lieu lors du développement de l'audiovisuel. Tout ce qui se dit aujourd'hui sur l'informatique s'est écrit à l'époque

"phéncxnènes majeurs de l'histoire des civilisations" "transformations des rrodes d'acquisition des connaissances" "bouleversenEnts des rrodes de relations entre les harrnes"

Aqui le développement de l'audiovisuel a-t-il profité? Il est peut-être encore trop tôt pour répondre, mais on peut déjà dire que la plupart des élèves en fin de scolarité sont encore analphabète,' de l'image.

Cet aspect ne peut être éludé de nos travaux, surtout qu'un certain nombre de paramètres peuvent déjà jouer un rôle d'indicateurs:

- le milieu de l'éducation formelle n'est pas prêt, il s'agit-là du problèlre de formation à envisager

- des problères de fiabilité, de maintenance, de coût et de canpatibilité de système existent.

Il est alors utile de nous interroger au préalable sur les acteurs de la trans-formation et les =ûts scx::iaux à prendre en canpte (pour nos sociétés mais plus précisément dans les pays en voie de développement) •

Une dernière d:iJœnsion à envisager porte sur l'impact scx::io-culturel de oes innovations. En effet, ne peut--{)n pas aller jusqu'à dire que l'informatique joue aujourd 'hui dans nos scx::iétés, le rôle qu'occupaient hier les technologies mécaniques; l'ordinateur n'a-t-il pas remplacé la fusée et la voiture

dans

l'imaginaire collectif pour symboliser le progrès ... D'OÙ peut-être les espoirs dÉmentiels de certains, et les =aintes virulentes des autres renforcées par cet aspect un peu magique qui provoque un étrange mélange de fascination et de répulsion.

Or, caIITe toutes les autres technologies ... les technologies de l'information ne sont pilotées que par les usagers auxquels on les destine. Elles traitent l'information qu'on veut bien y rrettre au travers des paradigmes, des ITOdèles

(7)

29

-de cœp:lrten€nt, des méthcxjes d' apprcx:he de la réalité, des schffias d' orga-nisation du travail et des valeurs ,reconnus.

On voit à quel point est grand le risque que les systÈmes de gestion habituels ou tout simplement la culture anglo-saxonne dominante dans ce danaine, étouffe les potentialités offertes par la technologie et en quoi ces technologies ne sont pas autonares mais tributaires des buts qu'on leur assigne. Le sirrq:Jle pro-blÈme pédagogique de la transmission du savoir scientifique est ici dépassé. Il s'c1git d'abord de se préoccuper d~'problèrlesde choix et de finalités.

Références

Documents relatifs

Les tendances de la consommation de drogue par injection sont particulièrement difficiles à mesurer, mais les données provenant du suivi des traitements suggèrent que la tendance

Au niveau structurel, il faut d’abord mettre en place des chambres seules, ensuite des chambres d’isolement en dépression dans les Centres de Référence, en commençant par les

Tout doit être fait pour assurer au blessé de guerre, en dehors de toute situation d ’afflux massif, une prise en charge très proche de celle du temps de

Plus que le stress psychologique et l’épui- sement qui peuvent être vus comme des conséquences, le BOS s’enracine dans une mauvaise satisfaction au travail, qui résulte le

2019 Abondance et cycle biologique de Eyprepocnemis plorans ibandana Giglio- Tos, 1907 (Orthoptera, Acrididae) dans la zone de forêt humide du Sud-Cameroun.. Journal of

Si mon enfant manifeste le désir de connaître la fratrie ou autre membre de la famille, j'autorise et j'affirme que les personnes identifiées ci-dessous sont au courant et

Par exemple on notera c(NaCl) la concentration d’une solution d’eau salée. Alors que l’on notera [Na + ] la concentration de l’ion sodium dans cette solution.  La solution

 Prévoir le protocole expérimental permettant de préparer une solution à partir d’un solide puis le réaliser..  Prévoir le protocole expérimental permettant de préparer