COMMUNIQUE DE PRESSE
Les associations soussignées réaffirment leurs positions sur le baccala~éat :
1. Le baccalauréat doit rester un diplome national, seule garantie de l'égalité démocratique, et les épreuves doivent se passer dans les mêmes conditions pour tous les candidats, quels que soient leur établissement-et leur région d'origine.
2. On ne peut admettre une division entre " matières dominantes ", qui seules font l'objet d'épreuves écrites anonymes avec brassage des candidats des différents établissements, et " matières complémentaires " mises en contrôle continu.
3. Il est inexact que le baccalauréat soit la cause de la désorganisation et du raccourcissement du 3e trimestre; ceux-ci sont dûs pour la plus grande part à la date des conseils de classe, commandée par les procédures d'orientation et d'appel, et les formalités d'inscription dans de nombreuses formations post -baccalauréat.
Dix~neuf associations ont su se mobiliser en juin 1990 ( rejointes par quatre grands syndicats de l'enseignement secondaire), pour faire retirer un premier projet de contrôle continu. Les associations signataires sont prêtes à mobiliser leurs adhérents et alerter l'opinion publique ·devant la réapparition d'un tel projet.
le 12 Juin 1991
Associations signataires
-Association des Professeurs d'Art Plastique (APAP)
-Association des Professeurs de Biologie et Géologie (APBG) -Association des Professeurs d'Education Musicale (APEMU) -Association des Professeurs d'Enseignement Social (APES) -Association des Professeurs d'Histoire et Géographie (APHG)
-Association des Professeurs d'Initiation aux Sciences Physiques (APISP) -Association des Professeurs de Lettres (APL)
-Association des Professeurs de Langues Vivantes (APL V) -Association des Professeurs de Philosophie (APP)
-Association des Professeurs de Secrétariat de l'Enseignement Public (APSEP) -Association des Professeurs de Sciences Economiques et Sociales (APSES) -Association des Professeurs. de Sciences Médico-Sociales (APSMS)
-Association des Professeurs de Sciences et Techniques Economiques (APSTE) -Association des Professeurs de Technologie de l'Enseignement Public (APTEP) -Association des Professeurs de Ventes (APV)
-Amicale des Enseignants d'Education Physique et Sportive (AEEPS)
-Coordination Nationale des Associations Régionales des Enseignants de langues anciennes (CNARELA)
-Société des Langues Néo-Latines (SLNL)
-Union des Professeurs de Physiologie, Biochimie et Microbiologie (UPBM)
DECLARATION DE LA CONFERENCE DES PRESIDENTS
D'ASSOCIATIONS DE SPECIALISTE SUR LA REFORME JOSPIN
Le Ministre de l'Education Nationale a présenté le 22 Avril un projet de réforme des lycées. Certains des objectifs ne peuvent être qu'approuvés des enseignants: soutien aux élèves en difficulté, aide méthodologique aux élèves, rééquilibrage des horaires, dé-hiérarchisation des voies de formation, amélioration de l'orientation. Le Ministre y ajoute la réduction des horaires, mais les moyens proposés ne semblent guère adéquats à ces buts.
1. LA DE-HIERARCHISATION DES SERIES
Sur la lutte contre la suprématie de l'actuelle série C, la réforme est un trompe-l'oeil:
*
La classe de Seconde réformée est une Seconde S : tous les enseignements nécessaires à la sérieS y sont obligatoires, aucune autre série n'est dans ce cas.*
Toutes les séries voient une réduction de l'horaire obligatoire en Première et Terminale sauf une : la série S.*
Quant à la cohérence renforcée des autres séries, passe-t-elle par la disparition de fait des séries Al et A3, par un horaire de français inférieur en ES à ce qu'il est en S, par la réduction des horaires de mathématiques et de français en série technologique tertiaire (ex-G)? Dans cette dernière série, la cohérence passe-t-elle donc par un émiettement, quand on sait que le projet envisage deux options en Première et quatre voies, en fait en Terminale ? Et, à l'intérieur de la sérieS, l'équilibre entre les trois matières scientifiques ne peut être atteint.*
Si l'horaire de mathématiques a été abaissé de 9 heures à 7 heures en TerminaleS, il a été réduit de 40% en ES (ex-B) et la série Al (maths-littéraire) a disparu. Le jeu n'est pas égal.2. PASSERELLES ET OPTIONS EN SECONDE
Les passerelles de la Seconde générale et technologique vers la 2e année de BEP, la possibilité de choisir la voie technologique industrielle apparaissent comme d'excellentes idées pour éviter des erreurs de choix des élèves, pourvu que les aménagements nécessaires existent. Mais on regrette qu'aucun système de passerelles ne semble envisagé au niveau de la Première.
Les options sont détournées de leur fonction pour servir d'instrument de sélection des meilleurs lycées et des meilleures classes. Les rendre facultatives pour l'accès en Première n'y changera rien. Au contraire, en augmentant leur caractère " gratuit ", la réforme ne peut que renforcer ce dévoiement.
Chaque élève doit obligatoirement suivre deux options en Seconde. Mais avec quelle motivation, sachant qu'elles ne sont pas nécessaires au passage et donc non prises en compte dans l'orientation ? Le changement risque d'être douloureux en LV2, S.E.S. et disciplines technologiques, jusqu'ici nécessaires au passage dans certaines filières.
L'hétérogénéité des classes de Première sera accrue par la différence de niveau ( en gestion, S.E.S., langues ... ) entre les élèves ayant suivi l'option et les autres. Un aménagement compensatoire est vaguement envisagé, mais les grilles horaires n'en portent pas trace.