Mardi 27 Aout 2019 - Jour 1 - Analyse : ´
Etude de fonctions
Exercice 1.
On s’int´eresse au polynˆome P (x) = 3x2+ 6x − 9.
1. Donner les formes canonique et factoris´ee de ce polynˆome : Pour la forme canonique : 3x2+ 6x − 9 = 3(x2+ 2x − 3) = 3[(x + 1)2− 1 − 3] = 3[(x + 1)2− 4] = 3(x + 1)2− 12
La forme factoris´ee s’obtient en factorisant la forme canonique ou bien en calculant le discriminant du polynˆome ainsi que les racines :
3x2+ 6x − 9 = 3[(x + 1)2− 4] = 3(x + 1 − 2)(x + 1 + 2) = 3(x − 1)(x + 3) 2. Donner le tableau de signe ainsi que sa repr´esentation graphique.
On rappelle qu’un polynˆome de degr´e 2 est du signe du coefficient de plus haut degr´e `a l’ext´erieur des racines donc :
x P (x)
−∞ −3 1 +∞
+ 0 − 0 +
P est d´erivable sur R et ∀x ∈ R, P0(x) = 6x + 6 et donc on obtient le tableau de variation suivant : x P0(x) P −∞ −1 +∞ − 0 + +∞ +∞ −12 −12 +∞ +∞
Exercice 2.
1. Faire une ´etude compl`ete de la fonction f d´efinie par f (x) = 2 ex− 1.
Tracer la courbe repr´esentative de f accompagn´ee de ses ´eventuelles asymptotes.
Une ´etude compl`ete signifie l’´etude de la d´eriv´ee, le tableau de variation compl´et´e avec toutes les limites ainsi que les asymptotes ´eventuelles.
Commen¸cons par l’ensemble de d´efinition, c’est `a dire la recherche des valeurs interdites : f est d´efinie si, et seulement si, ex− 1 6= 0 c’est `a dire x 6= 0 et donc Df = R∗.
f est d´erivable sur R−∗ et sur R+∗ comme inverse d’une fonction d´erivable ne s’annulant pas et : ∀x ∈ R∗, f0(x) = − 2e
x
(ex− 1)2 > 0
On en d´eduit que la fonction f est strictement d´ecroissante sur R−∗ et sur R+∗. ´
Etude des limites : lim
x→−∞e
x− 1 = −1 donc par quotient lim x→−∞e
x− 1 = −2.
On en d´eduit la pr´esence d’une asymptote horizontale d’´equation y = −2 en −∞. lim
x→+∞e
x− 1 = +∞ donc par quotient lim x→−∞e
x− 1 = 0.
On en d´eduit la pr´esence d’une asymptote horizontale d’´equation y = 0 en +∞. lim
x→0−e
x− 1 = 0− donc par quotient lim x→−∞e
x− 1 = −∞.
lim
x→0+e
x− 1 = 0+ donc par quotient lim x→−∞e
x− 1 = +∞.
On en d´eduit la pr´esence d’une asymptote horizontale d’´equation x = 0. On en d´eduit le tableau de variation ci-dessous ainsi que le graphique :
x f0(x) f −∞ 0 +∞ − − −2 −2 −∞ +∞ 0 0
2. (a) Mˆemes questions avec la fonction g : x 7→ ln 1 − x 1 + x
. Commen¸cons par l’ensemble de d´efinition :
g est d´efinie si, et seulement si, 1 − x
1 + x > 0 et un rapide tableau de signe prouve que c’est vrai lors que x ∈] − 1, 1[ et donc Dg =] − 1, 1[.
g est d´erivable sur ]−1, 1[ comme compos´ee de fonctions d´erivables (ln et une fonction rationnelle) et : ∀x ∈ R∗, g0(x) = ln0 1 − x 1 + x = ln0(1 − x) − ln0(1 + x) = −1 1 − x− 1 1 + x = −2 (1 − x)(1 + x) < 0 On en d´eduit que la fonction g est strictement d´ecroissante sur ] − 1, 1[.
´
Etude des limites : lim
x→−1+1 − x = 2 etx→−1lim+1 + x = 0
+ donc par quotient lim x→−1+
1 − x
1 + x = +∞. Et par compos´ee par ln : lim
x→−1+g(x) = +∞.
On en d´eduit la pr´esence d’une asymptote verticale d’´equation x = −1. lim
x→1−1 − x = 0
+ et lim
x→1−1 + x = 2 donc par quotient limx→1−
1 − x 1 + x= 0
+.
Et par compos´ee par ln : lim
x→1−g(x) = −∞.
On en d´eduit la pr´esence d’une asymptote verticale d’´equation x = 1. Voici le tableau de variation ci-dessous ainsi que le graphique :
x g0(x) g −1 1 − +∞ +∞ −∞ −∞
(b) Montrer que l’´equation g(x) = −1 admet une unique solution sur l’intervalle [0, 1[. (Question subsidiaire : trouver cette solution.)
D’apr`es l’´etude pr´ec´edente la fonction g est strictement d´ecroissante sur [0, 1[, g(0) = 0 et lim
x→1−g(x) = −∞ l’´equation g(x) = −1 admet une unique solution α sur l’intervalle [0, 1[ d’apr`es
le th´eor`eme de la valeur interm´ediaire.
(c) Si l’on cherche `a trouver α, il faut r´esoudre l’´equation, vu que la fonction ln est une bijection sur R+∗ : g(x) = −1 ⇔ ln 1 − x 1 + x = −1 = ln(e−1) ⇔ 1 − x 1 + x= e −1 On isole x : 1 − x 1 + x = e −1⇔ 1 − x = e−1 (1 + x) ⇔ 1 − e−1= (1 + e−1)x ⇔ x = 1 − e −1 1 + e−1 L’unique solution cherch´ee est donc x = 1 − e
−1
Exercice 3.
Calculer les d´eriv´ees des fonctions suivantes apr`es avoir pr´ecis´e l’ensemble de d´efinition : 1. f (x) = 3x + 1
2 2
.
f est d´efinie et d´erivable sur R en tant que fonction polynˆomiale et donc : ∀x ∈ R, f0(x) = 3 2× 2 × 3x + 1 2 = 3 2(3x + 1) 2. g(x) = 1 (3x2+ 1)7.
g est d´efinie et d´erivable sur R en tant que quotient de fonctions polynˆomiales dont le d´enominateur ne s’annule pas et : ∀x ∈ R, g0(x) = −7 3 × 2x (3x2+ 1)8 = −42x (3x2+ 1)8 3. h(t) =p2 + sin(t).
Dans la mesure o`u −1 6 sin t 6 1 alors 2 + sin t 6 1 donc g est d´efinie sur R et mˆeme d´erivable sur R car 2 + sin t > 0 et :
∀t ∈ R, h0(t) = cos t 2√2 + sin t 4. u(x) = v(5x − 4) o`u v est une fonction d´erivable sur R.
Comme v est d´efinie et d´erivable sur R alors u aussi et :
∀x ∈ R, u0(x) = 5v0(5x − 4) 5. w(t) = (1 − t) cos 1 1 − t .
w est d´erivable sur ] − ∞, 1[ et ]1, +∞[ comme produit et compos´ees de fonctions d´erivables sur ces intervalles et : ∀t ∈ R, w0(t) = − cos 1 1 − t − (1 − t) 1 (1 − t)2sin 1 1 − t soit ∀t ∈ R, w0(t) = − cos 1 1 − t + 1 (1 − t)sin 1 1 − t Exercice 4.
D´emontrer les in´egalit´es « classiques » suivantes :
(Dites classiques car elles vous serviront souvent pendant ces deux ans bien que n’´etant pas au programme.)
1. ∀(a, b) ∈ R2, |ab| 6 a
2+ b2
2 .
Trivialement d’apr`es les identit´es remarquables :
∀(a, b) ∈ R2, (a − b)2 = a2− 2ab + b2> 0 soit ab 6 a
2+ b2
2 On a ´egalement (a + b)2= a2+ 2ab + b2 > 0 soit −ab 6 a
2+ b2
2 . Les deux in´egalit´es combin´ees donnent : |ab| 6 a
2+ b2
2 . 2. ∀x ∈ R, ex> 1 + x.
Soit f : x 7→ ex− 1 − x d´efinie sur R, f est d´erivable sur R et ∀x ∈ R, f0(x) = ex− 1.
On a donc f0(x) > 0 sur ]0, +∞[ et f0(x) < 0 sur ] − ∞, 0[, c’est `a dire f d´ecroissante sur R− et croissante sur R+ et donc f admet un minimum en x = 0 qui vaut f (0) = 0.
3. ∀x ∈] − 1, +∞[, ln(1 + x) 6 x.
On raisonne de mˆeme qu’au 2. avec g(x) = ln(1 + x) − x sur ] − 1, +∞[. g est d´erivable sur ] − 1, +∞[ et ∀x ∈] − 1, +∞[, f0(x) = 1
1 + x− 1 = −x 1 + x.
g est donc croissante sur ] − 1, 0] et d´ecroissante sur [0, +∞[ et son maximum est atteint en x = 0 et vaut g(0) = 0.
On en d´eduit que ∀x ∈] − 1, +∞[, g(x) 6 0 c’est `a dire ln(1 + x) 6 x. 4. ∀x ∈ R, | sin(x)| 6 |x|.
Toujours de mˆeme qu’au 2. et au 3. on ´etudie h(x) = sin x − x sur R+ et l’on montre que h(x) 6 0
soit sin x 6 x.
De mˆeme en ´etudiant h(x) = − sin x − x sur R+ et l’on montre que h(x) 6 0 soit − sin x 6 x. Finalement on obtient | sin x| 6 x sur R+.
Mercredi 28 Aout 2019 - Jour 2 - Trigonom´
etrie
Exercice 5.
1. Tracer un cercle trigonom´etrique et interpr´eter g´eom´etriquement sur ce cercle le cosinus, le sinus et la tangente d’un angle θ donn´e.
Pour x ∈ R, les r´eels cos(x) et sin(x) sont d´efinis comme l’abscisse et l’ordonn´ee du point du cercle trigonom´etrique correspondant `a un angle x, et tan x est le quotient cos xsin x que l’on peut repr´esenter comme dessous :
2. Compl´eter le tableau de valeurs remarquables ci-dessous.
0 π/6 π/4 π/3 π/2 π sin x 0 12 √ 2 2 √ 3 2 1 0 cos x 1 √ 3 2 √ 2 2 1 2 0 −1 tan x 0 √1 3 1 √ 3 × 0 cotan x × √3 1 √1 3 0 ×
3. (a) Exprimer en fonction de cos θ ou sin θ le cosinus, le sinus et la tangente de l’angle θ + π.
cos(θ + π) = − cos θ et sin(θ + π) = − sin θ et donc tan(θ + π) = tan θ. (b) En d´eduire une formule pour cos(θ + kπ) et sin(θ + kπ) avec k ∈ Z.
∀k ∈ Z, on a cos(θ + kπ) = (−1)kcos θ et sin(θ + kπ) = (−1)ksin θ
(c) Exprimer en fonction de cos θ ou sin θ le cosinus, le sinus et la tangente de l’angle θ +π
2. cos(θ +π
2) = − sin θ et sin(θ + π
2) = cos θ et donc tan(θ + π 2) = −
1 tan θ.
Exercice 6.
1. Rappeler les formules d’addition du sinus et du cosinus. cos(a + b) = cos a cos b − sin a sin b et sin(a + b) = cos a sin b + cos b sin a 2. Rappeler les formules de duplication du sinus et du cosinus.
3. Calculer cos π
12. (Question subsidiaire : de deux fa¸cons diff´erentes.) Pour a = π
12 on obtient d’apr`es le 2., cos π 6 = 2 cos 2 π 12− 1 donc cos 2 π 12 = 1 2 √ 3 2 + 1 ! . Comme cos π 12 > 0 alors cos π 12 = r √ 3 + 2 4 = p√ 3 + 2 2 .
On remarque sinon que π 12 = π 3 − π 4 et donc : cos π 12 = cos π 3 cos π 4 + sin π 3 sin π 4 = 1 2 × √ 2 2 + √ 3 2 √ 2 2 = √ 2(1 +√3) 4 Ces deux nombres sont bien ´egaux ; si,si !
Exercice 7.
R´esoudre les ´equations suivantes d’inconnue x ∈ R : 1. 2 sin2(x) = 1 2 sin2(x) = 1 ⇔ sin x = √ 2 2 ou sin x = − √ 2 2 ⇔ x = π 4 hπ 2 i 2. cos 2x −√3 sin 2x =√2 cos 2x − √ 3 sin 2x = √ 2 ⇔ 2 1 2cos 2x − √ 3 2 sin 2x ! = √ 2 ⇔ cos 2x +π 3 = √ 2 2 On a donc : 2x +π 3 = ± π 4 [2π] ⇔ x = − π 24 [π] ou x = − 7π 24 [π]
Jeudi 29 Aout 2019 - Jour 3 - Nombres complexes
Exercice 8.1. ´Ecrire sous forme alg´ebrique les nombres (3 + 2i)(1 − i) − (2 + i)2 , (1 + i)5 et 9 − 4i
2 + i . (3 + 2i)(1 − i) − (2 + i)2= 3 + 2i − 3i + 2 − (4 + 4i − 1) = 2 − 5i
On peut mettre (1 + i)5 sous forme trigonom´etrique : |1 + i| =√2 et arg(1 + i) = π
4 donc :
(1 + i)5 = (√2eiπ/4)5= 4√2ei5π/4 = −4√2eiπ/4= −4(1 + i) = −4 − 4i
Sinon on remarque que (1 + i)2 = 2i et donc :
(1 + i)5 = (1 + i)2.(1 + i)2.(1 + i) = (2i)2(1 + i) = −4(1 + i) = −4 − 4i 9 − 4i 2 + i = (9 − 4i)(2 − i) (2 + i)(2 − i) = 18 − 9i − 8i − 4 22+ 1 = 14 − 17i 5
2. ´Ecrire sous forme trigonom´etrique les nombres complexes −2i , 1−i√3 , √3+3i et 1 + i √
3 √
3 + i . | − 2i| = 2 donc −2i = 2e−iπ/2
|1 − i√3| = 2 donc 1 − i√3 = 2 1 2 − √ 3 2 i ! = 2e−iπ/3 |√3 + 3i| =√12 = 2√3 donc √3 + 3i = 2√3 1 2 + √ 3 2 i ! = 2√3eiπ/3 1 + i√3 √ 3 + i = 212 + √ 3 2 i 2 √ 3 2 + 1 2i = eiπ/3 eiπ/6 = e iπ/3−iπ/6 = eiπ/6 Exercice 9.
1. Pour quelles valeurs de λ ∈ R, le nombre complexe z = (λ + i)(λ + 5 − i(λ − 7)) est-il r´eel ? On d´eveloppe z pour l’´ecrire sous forme alg´ebrique et l’on souhaite que la partie imaginaire soit nulle : z = (λ + i)(λ + 5 − i(λ − 7)) = (λ2+ 6λ − 7) + (−λ2+ 8λ + 5)i soit −λ2+ 8λ + 5 = 0.
On calcule le discriminant pour r´esoudre et on trouve λ = 4 ±√21.
2. Pour quelles valeurs de n ∈ N, le nombre complexe (1 + i)n est-il r´eel ?
On remarque que |1 + i| =√2 et arg(1 + i) = π4 donc (1 + i)n= (√2neinπ/4) et arg[(1 + i)n] = nπ 4 .
Mais (1 + i)n est r´eel si et seulement si nπ4 ≡ 0 [π] soit n ≡ 0 [4] ou encore n est un multiple de 4.
Exercice 10.
R´esoudre les ´equations suivantes dans C :
1. 2iz − z + 4 − i = z − i Pas de difficult´e particuli`ere ici : il suffit d’isoler z : 2iz − z + 4 − i = z − i ⇔ 2(i − 1)z = −4 ⇔ z = 2
1 − i =
2(1 + i)
(1 − i)(1 + i) = 1 + i 2. 2z + (3 + i)z = 4 − i
Ici l’id´ee est d’´ecrire z sous la forme z = a + bi avec a et b r´eels et de les identifier :
2z + (3 + i)z = 4 − i ⇔ 2(a + bi) + (3 + i)(a − bi) − 4 + i = 0 ⇔ 2a + 2bi + 3a + b + (−3b + a)i − 4 + i = 0 En regroupant et identifiant :
2a + 2bi + 3a + b + (−3b + a)i − 4 + i = 0 ⇔ (5a + b − 4) + (−b + a + 1)i = 0 ⇔ 5a + b = 4 −b + a = −1 (L1) + (L2) donne 6a = 3 donc a = 1 2 et d’apr`es (L2) on a b = a + 1 soit b = 3 2 finalement z = 1 2+ 3 2i.
En bonus : Des exercices plus difficiles
Exercice 11.
On s’int´eresse `a la suite d´efinie par ∀n ∈ N∗ , un= n
X
k=1
1 n + k . 1. Calculer les 3 premiers termes de cette suite.
u1 = 1 P k=1 1 1+k = 1 2, u2= 2 P k=1 1 2+k = 1 3 + 1 4 = 7 12 et u3 = 3 P k=1 1 3+k = 1 4 + 1 5 + 1 6 = 37 60.
2. D´emontrer que cette suite est minor´ee par 1
2 et major´ee par 1.
Regardons les termes qui constituent la somme : un= n+11 +n+21 +...+n+n1 . Ces termes sont d´ecroissants
donc ∀n ∈ N∗, ∀i ∈ [[1, n]], 1 2n 6 1 n + i 6 1 n + 1 ∀n ∈ N∗, 1 2 = n × 1 2n 6 1 n + 1+ 1 n + 2 + ... + 1 n + n 6 n × 1 n + 1 6 1 ∀n ∈ N∗, 1 2 6 un6 1
3. Montrer que la suite (un) converge.
(On peut d´emontrer que cette suite converge vers ln 2 mais vous n’avez pas encore les outils n´ecessaires.) Il « suffit » de prouver que la suite est monotone car elle est born´ee et le th´eor`eme de convergence monotone finirait le travail.
∀n ∈ N∗, un+1− un= n+1 X k=1 1 n + 1 + k− n X k=1 1 n + k ∀n ∈ N∗, un+1− un= n+2 X k=2 1 n + k − n X k=1 1 n + k ∀n ∈ N∗, un+1− un= 1 2n + 2 + 1 2n + 1 − 1 n + 1 ∀n ∈ N∗, un+1− un= − 1 2n + 2 + 1 2n + 1 > 0 car 2n + 1 < 2n + 2
Ainsi la suite (un) est croissante et major´ee par 1 donc convergente d’apr`es le th´eor`eme de continuit´e
Exercice 12.
Soient n ∈ N∗ et (En) l’´equation xn+ xn−1+ . . . + x = 1.
1. Montrer que l’´equation (En) poss`ede une unique solution xn dans R+ et que xn∈ [0, 1].
Notons fn: x ∈ [0, 1] 7→ xn+ xn−1+ . . . + x − 1.
La fonction fn est d´erivable car il s’agit d’un polynˆome et ∀x ∈ [0, 1] :
fn0(x) = nxn−1+ (n − 1)xn−2+ . . . + 1 > 0
Ainsi la fonction fn est strictement croissante sur [0, 1] et puisque fn(0) = 1 et fn(1) = n − 1 alors
d’apr`es le th´eor`eme de la valeur interm´ediaire l’´equation fn(x) = 0, c’est `a dire l’´equation (En), admet
une unique solution sur [0, 1], que l’on notera xn.
2. Montrer que la suite (xn) converge.
La suite (xn) est born´ee par construction entre 0 et 1, reste `a prouver qu’elle est monotone.
Remarquons que ∀n ∈ N∗, fn(xn) = 0 et fn+1(xn+1) = fn(xn+1) + xn+1n = 0. On en d´eduit que
fn(xn+1) < 0 et par cons´equent que xn+1∈ [0, xn[ c’est `a dire xn+1 < xn.
D’apr`es le th´eor`eme de convergence monotone on en d´eduit que la suite (xn) converge vers une limite
` ∈ [0, 1].
On peut mˆeme affirmer que la limite ` est diff´erente de 1 avec ∀n > 2, xn 6 x2 < 1, ce qui sera utile
par la suite.
3. D´eterminer la limite de la suite (xn).
On a, pour tout x 6= 1, fn(x) = xn+ xn−1+ . . . + x − 1 = x 1 − xn 1 − x − 1. Et donc comme ∀n ∈ N∗, xn6= 1, on a : xn 1 − xnn 1 − xn = 1
En passant `a la limite quand n → +∞ , comme ` 6= 1 on obtient : `1 − 0
1 − ` = 1 En effet 0 < xn
Exercice 13.
Trouver toutes les fonctions f : N → N telles que : ∀(m, n) ∈ N2, f (m2+ n2) = f (m)2+ f (n)2 .
On remarque que la fonction nulle et la fonction identit´e sont solutions triviales de ce probl`eme. En existe-t-il d’autres ? Soit f une telle fonction alors pour m = n = 0 on obtient :
f (02) = 2f (0)2 soit f (0) = 0 ou f (0) = 1 2
Comme f est `a valeurs dans N alors f (0) = 12 est impossible donc f (0) = 0 et alors pour m = 1 et n = 0 on
obtient f (12+ 02) = f (1) = f (1)2+ f (0)2 soit f (1)2− f (1) = 0 c’est `a dire f (1) = 1 ou f (1) = 0. Partons de l’hypoth`ese que f (1) = 1, alors f (2) = f (12+ 12) = f (1)2+ f (1)2 = 2.
On a alors f (4) = f (22+ 02) = f (2)2+ f (0)2= 4 et f (5) = f (22+ 12) = f (2)2+ f (1)2 = 5.
Pour trouver f (3), il faut remarquer que f (5)2 = f (52) = f (32+ 42) = f (3)2+ f (4)2 et l’on trouve f (3)2 = 9
soit f (3) = 3 vu que f est `a valeurs dans N.
Pour trouver f (6), il faut remarquer que f (6)2 = f (62) = f (52+32) = f (5)2+f (3)2et l’on trouve f (6)2= 36 soit f (6) = 6.
Pour m = n on obtient f (2m2) = 2f (m2) et donc f (9) = f (2 × 22) = 2f (2)2 = 8.
Enfin facilement f (9) = f (3)2 = 32 = 9 et il reste f (7) `a trouver pour compl´eter les dix premi`eres valeurs. 72+ 12 = 50 = 25 + 25 = 52+ 52 et donc f (7)2+ f (1)2 = f (5)2+ f (5)2 soit f (7)2 = 49 et donc f (7) = 7.
Ceci correspond `a l’initialisation d’une r´ecurrence et qui permet de prouver que f est la fonction identit´e. Pour cela on remarque les deux ´egalit´es ci-dessous :
∀n > 2, (2n + 1)2+ (n − 2)2 = (2n − 1)2+ (n + 2)2
et
∀n > 4, (2n + 2)2+ (n − 4)2 = (2n − 2)2+ (n + 4)2
Ce qui permet d’obtenir que :
∀n > 2, f(2n + 1)2 = f (2n − 1)2+ f (n + 2)2− f (n − 2)2 et
∀n > 4, f(2n + 2)2 = f (2n − 2)2+ f (n + 4)2− f (n − 4)2
Lan¸cons la r´ecurrence forte : soit m ∈ N, m > 10 et supposons que ∀k < m, f (k) = k.
Si m = 2n + 2 est pair alors f (m)2= f (2n + 2)2= f (2n − 2)2+ f (n + 4)2− f (n − 4)2 prouve que f (m) = m.
Si m = 2n+1 est impair alors f (m)2 = f (2n+1)2 = f (2n−1)2+f (n+2)2−f (n−2)2 prouve que f (m) = m.
Par r´ecurrence on a bien prouv´e que ∀m ∈ N, f (m) = m et f est la fonction identit´e.
Remarquons enfin que si f (1) = 0 alors on aurait trouv´e f (1) = f (2) = . . . = f (9) = 0 et la r´ecurrence aurait conclut que f est la fonction nulle.
Vendredi 30 Aout 2019 - Jour 4 - Suites
Exercice 14.
D´eterminer la limite des suites suivantes : 1. un=
n2+ 1 1 + n + 3n2
La limite d’une fraction rationnelle est le quotient des termes de plus haut degr´e et doc : lim n→+∞un=n→+∞lim n2+ 1 1 + n + 3n2 =n→+∞lim n2+ 1 1 + n + 3n2 =n→+∞lim n2 3n2 = 1 3 2. vn= 1 + (−1)n√n n On peut ´ecrire vn= 1 n+ (−1)n √ n . Alors lim n→+∞ 1 n = 0 et −1 √ n 6 (−1)n √ n 6 1 √ n et comme 1 √ n → 0 doncn→+∞lim (−1)n √ n = 0. Finalement lim n→+∞vn= 0 Exercice 15.
On s’int´eresse `a la suite d´efinie par (
un+1 = −
1 2un+ 3 u0 = −2
1. Calculer u1, u2. La suite (un) est-elle arithm´etique ? g´eom´etrique ?
u1 = 4 et u2 = 1 donc la suite n’est pas arithm´etique (u2− u1 6= u1− u0) ni g´eom´etrique (uu21 6= uu10).
2. Montrer que la suite d´efinie par vn= un− 2 est g´eom´etrique.
On introduit la suite auxiliaire d´efinie par vn= un− 2.
vn+1 = un+1− 2 = −1 2un+ 3 − 2 = −1 2un+ 1 = −1 2 un− 2 = −1 2vn
La suite (vn)n≥0 est une suite g´eom´etrique de raison −12 et de premier terme v0 = −4.
3. D´eterminer le terme g´en´eral de (vn) puis celui de (un).
On a donc vn= (−4) × −12 n pour n ∈ N et ∀n ∈ N, un= vn+ 2 donc ∀n ∈ N, un= (−4) × −12 n + 2 4. Calculer S = n P k=0 un en fonction de n. S = n P k=0 un= n P k=0 (vn+ 2) = n P k=0 un+ n P k=0 2 = u0 1 − qn+1 1 − q + 2(n + 1) = −4 1 − (−12)n+1 3 + 2(n + 1)
Exercice 16.
On s’int´eresse `a la suite d´efinie par un+1= f (un) o`u f : x 7→ 3 −
2
x et u0 = 3. 1. ´Etudier les variations de la fonction f .
La fonction f est d´efinie sur R∗ et d´erivable sur R∗ comme sommes de fonctions d´erivables sur R∗. ∀x ∈ R∗, f0(x) = 2
x2 > 0.
La fonction f est strictement croissante sur R∗− et sur R∗+.
2. D´eterminer les points fixes de f .
Soit a un point fixe de f : il s’agit de r´esoudre a = f (a). a = 3 − 2 a a + 2 a = 3 a2+ 2 a = 3 a2+ 2 = 3a a2− 3a + 2 = 0
On calculer le discriminant : ∆ = 9 − 8 = 1 et les racines sont donc a1= 3+12 = 2 et a2 = 3−12 = 1.
f admet donc deux points fixes qui sont 1 et 2. 3. D´emontrer que ∀n ∈ N, 2 6 un6 3.
On veut montrer par r´ecurrence P(n) : ”2 ≤ un≤ 3”.
- Initialisation : u0 = 3 donc P(0) est vraie.
- H´er´edit´e : Soit n ≥ 0 un entier pour lequel P(n) est vraie. 2 ≤ un≤ 3
f (2) ≤ f (un) ≤ f (3) puisque f est croissante sur R∗+.
2 ≤ un+1≤ 3 −2 3 ≤ 3 Donc P(n + 1) est vraie.
- Conclusion : La propri´et´e est vraie pour tous les rangs n : ∀n ∈ N, 2 ≤ un≤ 3.
4. ´Etudier les variations de la suite (un).
On le fait ´egalement par r´ecurrence en posant P(n) = ”un+1≤ un”.
- Initialisation : u1 = 3 −23 ≤ 3 donc P(0) est vraie.
- H´er´edit´e : Soit n ≥ 0 un entier pour lequel P(n) est vraie. un+1 ≤ un
f (un+1) ≤ f (un) puisque f est croissante sur R∗+.
un+2 ≤ un+1
Donc P(n + 1) est vraie.
- Conclusion : La propri´et´e est vraie pour tous les rangs n : ∀n ∈ N, un+1≤ un.
5. En d´eduire que cette suite converge et d´eterminer sa limite.
La suite (un)n≥0 est une suite d´ecroissante et minor´ee. On peut donc dire qu’elle converge vers une
limite qu’on note a.
D´etermination de la limite :
Les suites (un)n≥0 et (un+1)n≥0 convergent vers la mˆeme limite ` donc ` v´erifie ` = f (`) en passant `a
Exercice 17.
A l’aide de majorations, montrer que la suite (un) d´efinie pour tout n ∈ N par
un= n X k=1 √ k2+ nk n3+ k2− k tend vers 0.
Cet exercice qui peut paraitre tr`es compliqu´e ne pose pas de grosses difficult´es si l’on majore simplement chaque terme de la somme.
∀k ∈ [[1, n]], pk2+ nk 6pn2+ n2 =√2n2 et n3+ k2 − k > n3 car k2+ k > 0 ainsi 0 6 un= n X k=1 √ k2+ nk n3+ k2− k 6 n X k=1 √ 2n2 n3 = n X k=1 2 n2 = 2 n Par le th´eor`eme des gendarmes, on en d´eduit que la suite (un) converge vers 0.