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Une étude contrastée de l'enseignement de la natation en cycle 2, en lien avec le déjà-là du sujet enseignant

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HAL Id: dumas-02149849

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Submitted on 6 Jun 2019

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Une étude contrastée de l’enseignement de la natation

en cycle 2, en lien avec le déjà-là du sujet enseignant

Fanny Anso

To cite this version:

Fanny Anso. Une étude contrastée de l’enseignement de la natation en cycle 2, en lien avec le déjà-là du sujet enseignant. Education. 2018. �dumas-02149849�

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M2B

Une étude contrastée de l’enseignement de la natation en cycle 2, en lien avec le déjà-là du sujet enseignant

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Sommaire

Introduction ... 1

1. Cadres théorique, conceptuel et notionnel ... 3

1.1. Options théoriques ... 3 1.2. Options conceptuelles ... 5 1.3. Options notionnelles ... 8 1.3.1 L’enseignement. ... 9 1.3.2 La natation ... 9 1.3.3 Obstacle ... 12 1.3.4 Stratégies d’enseignements ... 13 1.3.5 Expertise ... 13

2. Questions de recherche et élaboration d’une problématique ... 14

3. Options méthodologiques ... 14

3.1. Contextualisation des études ... 14

3.2. Présentation des sujets ... 16

3.3. Les trois temps de la méthodologie ... 17

3.3.1 Le déjà-là ... 17

3.3.2 L’épreuve ... 17

3.3.3 L’après-coup ... 19

4. Résultats ... 20

4.1. Vignettes didactiques cliniques ... 20

4.1.1 Céline ... 20

4.1.2 Coralie ... 24

4.2. Rapprochement des cas ... 30

4.2.1 Points communs ... 30 4.2.2 Différences ... 31 5. Discussions ... 34 5.1. Première question ... 34 5.2. Seconde question ... 36 Conclusion ... 39 Bibliographie ... 42

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Introduction

La population française côtoie de plus en plus les milieux aquatiques ou naturels, ce qui cause souvent des accidents. Ces derniers s’expliquent parfois par le fait que les « baigneurs » ne maîtrisent pas les gestes qui pourraient les sauver. Selon l’Institut de Veille Sanitaire,les noyades entrainent plus de 500 décès chaque année en France. Chez les enfants de 15 ans, elles constituent la deuxième cause de décès accidentel. L’institution scolaire a donc pris les devants en instaurant l’enseignement de la natation à l’école primaire en 1911.

J’ai suivi durant ma licence en éducation et motricité au STAPS de Tarbes, l’option professionnalisante de natation. Grâce à cette option, nous avons eu l’opportunité de suivre et d’encadrer durant la dernière année des élèves du cycle 1 et du cycle 2 tous les jeudis après-midi. Notre maître formateur nous a alors livrés à nous-mêmes concernant la prise en charge des élèves ainsi que le déroulement de nos séances. Cette épreuve nous a paru dans un premier temps ambivalente, elle était à la fois excitante tout autant que déroutante. Lors de la première séance, après avoir préparé et appris par cœur ma fiche de préparation, je me suis rendue compte que rien ne s’est passé comme prévu. Prise de cours, j’ai de suite fait référence à mon « déjà-là » (Carnus, 2002) : en effet je pratique la natation et j’encadre des enfants d’école de natation dans un club depuis quelques années et mon expérience m’a permis de m’adapter. En revanche, certains de mes camarades se sont sentis complètement démunis face à cette tâche et ont poursuivi la séance en adoptant les consignes prévues sur notre fiche de préparation, mais les problèmes rencontrés étaient malheureusement différents. Je me permets donc, vu mon expérience personnelle, de me questionner sur certaines limites, à savoir : le déjà-là de l’enseignant est-il un point positif ou peut-il nuire à l’enseignement ? Je décide alors de me pencher sur la question de la place du vécu de l’enseignant dans l’enseignement de cette pratique.

Je vais donc m’intéresser à la didactique clinique de la natation scolaire. De ce fait je m’interrogerai sur la place de l’enseignant dans l’apprentissage de ce domaine. Le vécu personnel de l’enseignant influence son rapport à l’enseignementet au savoir, tout comme ses stratégies d’enseignement, il me

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parait évident qu’un enseignant ayant déjà vécu des situations aux bords de bassin n’aura pas à franchir les mêmes obstacles qu’un non expert. La natation est une discipline qui peut provoquer un déjà-là « négatif » chez l’enseignant ce qui engendre donc différents obstacles. Le fait de produire une recherche sur ce thème-là m’amène à me questionner sur la place de notre vécu face à nos élèves, en quoi peut-il être utile ou bien nuire un apprentissage ? Ce thème est transversal à tous les domaines des programmes, de ce fait il est donc primordial de prendre conscience de ce phénomène pour notre future carrière.

Dans les programmes scolaires (du 26 novembre 2015), l’apprentissage de la natation se fait en adaptant ses déplacements à des environnements variés. « Les activités proposées permettent de passer de réponses motrices naturelles (découvrir le milieu, y évoluer en confiance) à des formes plus élaborées (flotter, se repérer) et plus techniques (se déplacer). C'est-à-dire de passer de la découverte du milieu à la construction d’un corps propulseur. » Pour cela, l’élève devra passer, d’après J.C. Bos, de débutant à expert. De ce fait N. Gal préconise la cohésion de plusieurs éléments à savoir la flottaison, l’équilibration, la respiration et la propulsion. Ces quatre facteurs doivent être en fusion tout au long de l’apprentissage. « L’objectif est de passer d’un équilibre vertical à un équilibre horizontal de nageur, d’une respiration réflexe à propulsion essentiellement basée sur les bras. » Elle a donc pour but d’être utilitaire et sécuritaire. De plus, N. Gal préconise également comme objectif de passer d’une propulsion essentiellement faites par les jambes à une propulsion superposée des cycles moteurs (bras et jambes). Mais également d’une flottaison aléatoire à une flottaison modifiable selon la volonté du nageur. La prise d’information est un facteur important. En effet, le débutant n’aura aucune prise d’information tandis que l’expert, quant à lui, prendra des informations tactiles et proprioceptives. J.C. BOS définit le niveau débutant puis débrouillé, confirmé, nageur et expert.

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En revanche, le pallier 2 du savoir nager qui doit être validé pour le passage en 6ème, n’est validé que pour une minorité des élèves. Nous allons donc nous

intéresser sur l’influence qu’à l’enseignant dans cet apprentissage.

1. Cadres théorique, conceptuel et notionnel

1.1.

Options théoriques

La didactique clinique est définie comme l’intérêt pour le sujet singulieret aussi le savoir en jeu dans sa dynamique à la fois psychique et sociale(Jacky Beillerot, Claudine Blanchard-Laville, Nicole Mosconi, 1996 dans didactique clinique de l’éducation physique et sportive.). Mais également comme un travail au cas par cas, au un par un (André Terrisse, 1999). C’est aussi la prise en compte à priori du point de vue du sujet (Marie-France Carnus, 2003).La démarche clinique consiste donc à mettre le sujet enseignant au cœur de ses analyses didactiques. Il s’agit donc d’analyser les objets de recherche, les options conceptuelles et méthodologiques, les hypothèses interprétatives du sujet enseignant. Nous allons donc analyser ce qu’il prévoit d’enseigner (son intention) et sa réalisation en classe, ce qu’il dit avoir enseigné et ce qu’il a enseigné ainsi que ce qu’il avait l’intention d’enseigner et ce qu’il ne peut s’empêcher de faire.

La didactique clinique est une association entre de la didactique de l’EPS et la clinique du sujet. Cette dernière se réfère à une théorie du sujet pris dans la didactique (Carnus, 2009). L’histoire personnelle et professionnelle du sujet enseignant, mais également son rapport singulier entretenu avec l’institution, le savoir et l’épreuve l’interroge sur ses pratiques interactives. Ce triple rapport influence les choix didactiques du sujet enseignant. De ce fait, ce rapport entraîne l’inscription du sujet dans une théorie du sujet pris dans le didactique. Cette

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théorie est définie comme « une théorie qui se fonde sur trois présupposés non hiérarchisés et interdépendants : le sujet est essence assujetti à de multiples influences institutionnelles (Wozniak, 2007) ; il est divisé dans et par son inconscient, notamment entre une sphère publique et une sphère privée, il est singulier et évolue dans un espace de liberté en partie déterminé par un « déjà-là décisionnel » produit de son histoire. » (Carnus, Pédèches 2017).

Le vécu de l’enseignant est un mélange de relations privées que le sujet a construit avec le savoir, l’ « épreuve » et l’institution. La relation au savoir concerne la liaison que le sujet entretient avec le savoir. Cette liaison peut être influencé par le vécu, les sensations et la relation de proximité ou de distance qu’il entretient avec les savoirs en jeu, il se construit donc des savoirs « en je » (Marie-France Carnus). Lors de la réalisation de la tâche, le sujet ne peut s’empêcher de penser à son passé et d’associer l’ « épreuve » à son activité personnelle. De ce fait, l’enseignant construit une relation importante avec le rapport à l’ « épreuve », l’expression de ce dernier permet d’accéder à des traces de tensions constitutives entre ce qui est prévu et ce qui ce passe réellement. Pour finir, l’enseignant réactive sa place d’élève voire d’enfant en lien avec la rencontre qu’institue l’école, plus particulièrement celle de l’élève avec le savoir. De ce fait, l’enseignant élabore ou réélabore, à son insu, un rapport à l’institution scolaire.

La notion de rapport au savoir a été définie par deux équipes de chercheurs, de façon différente. Une équipe l’a définie comme le « processus par lequel le sujet, à partir de savoirs acquis, produit de nouveaux savoirs singuliers lui permettant de penser, de transformer et de sentir le monde naturel et social. ». La seconde équipe a revu cette définition en apportant des précisions et propose de la concevoir comme une « relation de sens, et donc de valeur, entre un individu (ou un groupe) et les processus ou produits du savoir » (Charlot, Bautier et Rochex, 1992).

Les différents travaux de l’Equipe de Didactique Clinique de l'EPS (EDIC)ont permis de définir certains « analyseurs » propres à la didactique clinique. Nous en retiendrons trois que nous définirons en partie 1.2.

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- " le sujet supposé savoir " (Lacan, 1966)

- "la conversion didactique" (Buznic-Bourgeacq, 2009) ou "déjà-là décisionnel"(Carnus, 2002)

1.2.

Options conceptuelles

Les différents travaux de l’Equipe de Didactique Clinique de l'EPS (EDIC)ont permis de définir certains « analyseurs » propres à la didactique clinique à savoir :

- "L'impossible à supporter" se rapporte à des expériences traumatisantes vécues par le sujet enseignant. Ces traumatismes vont influencer sa manière de transmettre le savoir enseigné (Loizon, Margnes, Terrisse, 2008).De plus, en didactique clinique, l’ « impossible à surmonter » est un outil conceptuel pour analyser les manifestations (en parole et/ou en acte) d’un sujet confronté à l’ « épreuve » de l’enseignement. Il révèle un écart entre ce que le sujet enseignant sait qu’il faut faire et ce qu’il ne peut s’empêcher de faire, écart révélateur de la division structurelle du sujet (glossaire, Didactique clinique de l’EPS, 2013)

Si une expérience a été traumatisante, elle se ressent dans la façon dont le sujet enseignant va transmettre son savoir. L'expérience "traumatisante" devient un savoir incontournable et "l'impossible à supporter" se révèle au cours des séances d'enseignement.

- Le « Sujet Supposé Savoir » est une proposition lacanienne (Lacan, 1968). Au cours d’une psychanalyse, le psychanalyste est mis en position du « Sujet Supposé Savoir »par l’analysant (celui qui entreprend un travail psychanalytique). Cette supposition est la base du transfert. L’analysant suppose à l’analyste un savoir sur ce qui lui arrive et dont il souffre. Dans la cure, l’analyste incarne symboliquement la position de celui qui sait.

Le « Sujet Supposé Savoir » est un outil conceptuel pour analyser la manière singulier dont chaque enseignant occupe la fonction de détenir et de transmettre le savoir. La recherche en didactique clinique s’attache à préciser la modalité singulière pour un enseignant d’habiter cette fonction

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(Glossaire de l’ouvrage didactique clinique de l’EPS, le sujet enseignant en question, 2013).

Le déjà-là de l’enseignant est le premier temps de la méthodologie de la didactique clinique. C'est le « déjà-là décisionnel » renvoie à une part latente et très influente de l’histoire des sujets qui agit conne « un filtre de l’action didactique » (Loizon, 2004). Ce « déjà-là décisionnel » se compose en plusieurs « déjà-là ». Ces trois termes liés entre eux, prouvent la complexité et la multiplicité des influences internes possibles lors de la prise de décision au moment de la séance. Le déjà-là décisionnel fait intervenir donc trois registres à savoir les conceptions du sujet, les intentions et l’expérience professionnelle. Pour recueillir des données sur le "déjà-là", l'équipe de chercheurs se base sur des entretiens avec les enseignants observés pour recueillir :

- le « déjà-là expérientiel », qui renvoie à l’expérience de l’enseignant dans sa vie privée comme publique.

- le « déjà-là intentionnel », qui renvoie à ce que le sujet enseignant a l'intention de faire passer dans ses séances, les entretiens ont lieu plusieurs mois après l'observation.

- le « déjà-là conceptuel », qui évalue la conception de l'enseignement de l'EPS, dans le cadre des études sur l'EPS, les entretiens ont lieu avant l'observation.

- les entretiens d'accès au "déjà-là" qui permettent d'accéder à l'histoire du sujet.

Loizon en 2013 précise donc que « nous sommes face au postulat de la clinique qui veut que le sujet soit le seul à avoir le sens de son action. »

Le déjà-là peut être alimenté par l’expérience professionnelle du sujet enseignant. En effet, le déjà-là peut varier et être modifié suivant l’ancienneté du métier ainsi que les situations d’enseignements réalisées ou visualisées.

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Bandura (2003), dans sa théorie de l’argentinité́, pose la pratique humaine comme un système de trois composantes interdépendantes : les facteurs personnels internes, les comportements et l’environnement. Ces trois familles de facteurs sont en constante interaction. Elles s’influencent et construisent peu à peu le sujetainsi que ses pratiques.

La première dimension concerne les facteurs personnels internes. Ils regroupent l’ensemble des facteurs personnels notamment l’aspect cognitif, l’aspect émotionnel, l’aspect mnésique, l’aspect attentionnel ou encore l’aspect représentationnel. Cette première dimension regroupe l’ensemble des connaissances mais également les représentations sociales ou professionnelles comme l’identité, l’habitus ou les schèmes. En ce sens, les facteurs personnels internes peuvent être liés au déjà-là de l’enseignant.

Enfin, la troisième dimension décrite par Bandura est celle de l’environnement. Le sujet, ici l’enseignant, se trouve dans un environnement qui lui est extérieur et indépendant. Cet environnement n’est jamais accessible en tant que tel car il est constitué de contraintes et de ressources perçues ou non par la personne du fait de sa formation, de sa personnalité ou encore de ses représentations.

L’épreuve constitue la seconde phase de la méthodologie de la didactique clinique. Elle correspond à la rencontre entre le sujet enseignant, élève(s) et savoir. (Didactique clinique, le sujet enseignant en question, 2013.) Lors de cette phase, il s’agit d’une observation des séances de classe. Le recueil de données se fait par l’enregistrement de tout ce qui se passe lors de la séance, ce qui constitue une somme d’informations considérable. Le but de cette étape est de recueillir les dires, les déplacements, les interactions du sujet enseignant auprès de ses élèves. La seconde dimension, la notion de comportement, montre que l’activité de l’enseignant est à la fois productive c’est-à-dire que l’enseignant met en œuvre des procédés pour permettre l’apprentissage des élèves mais également constructive par la transformation du sujet-enseignant lui-même. Ces

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deux activités sont indissociables car l’enseignant ne fait pas que produire des transformations dans l’activité des élèves, il se transforme lui-même en enrichissant son répertoire de ressources cognitives. Il fait un acte réflexif sur ces propres pratiques. Selon Talbot (1998), ces connaissances font parties intégrantes des représentations professionnelles des enseignants.En didactique clinique de l’EPS, l’ « épreuve » est d’abord celle du sujet (Terrisse, 1994). Lors de l’épreuve les élèves développent des savoirs propres à chacun, ces derniers peuvent influencer le succès de la transmission du savoir que transmet l’enseignant à ses élèves.

L’ « après coup »est le troisième temps de la didactique clinique au cours duquel les chercheurs reviennent sur les observations réalisées en classe et les entretiens ante et post-séance, même si ces entretiens sont réalisés longtemps après les enregistrements vidéo, ce qui est un gage de fiabilité (Terrisse,2009). L’ « après coup » est utilisé pour atteindre les raisons du choix et du traitement des savoirs par l’enseignant observé. Cette étape a pour but de construire un retour sur la pratique professionnelle et sur les données recueillies afin d’atteindre ses « causes » (Didactique clinique de l’EPS, le sujet enseignant en question, 2013). L’après-coup peut être l’évaluation « à chaud » que ce fait le sujet enseignant de sa séance mais pas seulement il s’agit également, d’une analyse réflexive sur la reconstruction de sa posture d’enseignant. Cette étape peut se dérouler juste après la séance ou longtemps après l’observation de l’épreuve.

1.3.

Options notionnelles

Afin de mieux comprendre le sujet, nous allons définir les mots clés suivants : l’enseignement, la natation, un obstacle, les stratégies d’enseignements, l’expertise, les savoirs enseignés.

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1.3.1

L’enseignement.

Selon Guy Brousseau, enseigner c’est « d’abord donner du goût à faire et à apprendre, et pour cela créer des situations favorables, où les techniques trouveront progressivement leur place. »

« L’enseignant construit son enseignement en fonction de multiples facteurs ce qui est prescrit, ses connaissances sur ce qui est prescrit, son appréciation de ce qui est possible avec les élèves d’une classe… Il lui faut donc sélectionner des contenus, les configurer au travers de définitions, de situations, d’exercices spécifiques, les organiser au sein d’une programmation … Il connait ainsi des enseignables et aménage des cheminements dans le temps didactiques. » (Dictionnaires des concepts fondamentaux des didactiques, 2007)

L’enseignement de la natation permettra aux élèves d’acquérir un savoir-nager. Le savoir-nager consiste en « la capacité à être autonome dans le milieu aquatique et donc de se déplacer le plus longtemps possible dans toutes les dimensions de l’espace aquatique. »

1.3.2

La natation

La natation est la discipline phare de mon mémoire, elle est également définie par P.Pélayot et T.Terret (1991) comme « l’ensemble des rapports finalisés de l’homme et de l’eau considérée dans son volume :

- sans reprise d’appuis immédiats,

- avec le souci d’une autonome complète,

- toujours limitée par la nécessité d’assurer des échanges respiratoires (même si il flotte). »

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L’activité natation consiste en une « recherche de l’autonomie et en l’acceptation d’un risque encouru. »

A l’école on précise qu’il s’agit du « savoir nager », ce dernier est définit selon diverses visées à savoir :

- La visée performative : Savoir nager consiste à être capable de « franchir dans l’eau une distance délimitée (à sa surface) plus rapidement que les autres et ou le plus rapidement possible tout en respectant la règlementation imposée par la FINA » (Pelayo, Chollet, Maillard, Rozier « la natation au collège et au lycée »).

- La visée développementale : « c’est résoudre en permanence et au plus haut niveau de pratique possible, le quadruple problème posé par l’équilibration, la respiration, la propulsion et la prise d’information dans le milieu aquatique » (R. Catteau « l’enseignement de la natation » 1968). - La visée ludique : Il s’agit ici « d’utiliser tout l’espace (immergé et émergé)

pour se mouvoir dans l’eau grâce à une variété d’action, à des loisirs aquatiques. » (N. Gal « savoir nager, une pédagogie de la natation » 1993.) - La visée sécuritaire : « conquérir l’élément aquatique sous et à la surface sur des distances suffisamment longues pour certifier et consolider la maîtrise de sa propre sécurité » (Pelayo, Potdevin « manuel de natation(s) » 2012.)

Raymond Catteau crée une rupture dans le domaine de la natation en 1968, en effet il estime que l’apprentissage de la nation se structure autour de quatre principes fondamentaux. Pour nager il faut donc être équilibré, respirer, prendre des informations ainsi que se propulser.

Cette rupture de la natation permet de proposer un classement des étapes lors de l’apprentissage de la natation. Raymond Catteau propose un classement selon quatre phases à savoir tout d’abord la découverte du milieu aquatique ce qui correspond au niveau 0 pour N. Gal, le niveau 1 pour cette dernière correspond à la construction du corps flottant. Une fois la construction du corps flottant établit, il s’agit de construire un corps projectile qui est identique au niveau 3 de N. Gal en

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2003.Pour finir il s’agit de construire le corps propulseur du nageur et donc arriver aux niveaux 4 et 5 du classement de N. Gal.

Le milieu aquatique peut et pose régulièrement problème en effet il peut y avoir diverses spécificités du milieu qui amène à cela. Tout d’abord le problème de température ; les échanges thermiques peuvent s’opérer de quatre façons à savoir par conduction, convection, radiation et évaporation. Le froid peut avoir des effets négatifs sur les élèves ainsi que sur les enseignants à savoir une déshydratation ainsi qu’une hyperventilation.

Le problème de confinement est également une caractéristique du milieu aquatique. Le larsen représente les problèmes de son comme facteurs limitant la transmission de l’information sous formes de consignes auditives. Ce problème peut nuire et angoisser ‘‘autant l’enseignant que les élèves. Le milieu aquatique ne permet pas forcement d’observer ce qu’il se passe en dessous de la surface de l’eau, les enseignants sont donc amenés à analyser les comportements réalisés au-dessus de la surface de l’eau ce qui ne représente qu’une infime partie du mouvement. Ce phénomène est appelé l’iceberg.

Le milieu aquatique est également connu et appréhendé pour ces dangers. La noyade est la seconde cause de mortalité chez les mineurs après les accidents de la route.

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1.3.3

Obstacle

Dhellemes en 1995 définit l’obstacle comme un problème rencontré dans les activités qui amène à une conduite typique, il s’agit d’un instrument de déstabilisation qui amène l’élève à acquérir de nouvelles techniques.

L’obstacle peut toucher également le domaine des recherches sur l’enseignement, il s’agit ici de « ce qui, dans l’acte même d’apprendre ou d’enseigner, peut bloquer ou gêner le projet social de transmission d’un savoir donné. » C’est également les « difficultés rencontrées par un apprenant à s’approprier un savoir que l’institution a décidé de lui enseigner. Les obstacles sont des éléments comme les conditions temporelles, spatiales, matérielles de l’enseignement ou les caractéristiques sociales, culturelles, ethniques des élèves … qui ont pour point commun de conditionner les situations d’enseignement. » (R. REFUGGI)

Selon Guy Brousseau (1989), « Fondamentalement cognitifs, les obstacles semblent pouvoir être ontogéniques, épistémologiques, didactiques et même culturels selon leur origine et la façon dont ils évoluent. »

• Obstacles ontogéniques : ils sont liés au développement psychologique de l’individu.

• Obstacles épistémologiques : ils sont historiquement attestés par une réelle difficulté de conceptualisation de la part des praticiens. Dans l’enseignement, il y a ceux qui ne sont pas évitables et qui ne doivent pas être ignorés et ceux qui peuvent être contournés.

• Obstacles didactiques : ils sont le résultat d’un enseignement particulier, et peuvent être liés au langage ou à des variables. C’est donc à ce concept d’obstacle que je vais m’intéresser dans ce mémoire, et plus précisément aux obstacles didactiques relatifs à l’enseignement de la natation.

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1.3.4

Stratégies d’enseignements

Les stratégies d’enseignements désignent les logiques d’organisations de l’enseignant, caractérisées par différents critères. Ces critères sont définis par ce qui est en lien avec la passation et la conception des consignes, le déplacement des enseignantes, leur place lors de leur enseignement.

1.3.5

Expertise

En didactique clinique, l’expertise touche à la connaissance et à la maîtrise des objets de savoir enseignés en milieu scolaire et extrascolaire. Plus particulièrement, pour l’enseignant d’EPS, l’expertise est liée à un haut niveau dans un domaine de spécialisation dans une APSA particulière en dehors du cadre scolaire. L’expertise est constituée d’une substantielle pratique personnelle dans une APSA, parfois compétitive.

Elle désigne aussi la connaissance et la maîtrise de l’enseignement des savoirs en jeu. Expertise et expérience sont deux facettes distinctes et interdépendantes de la compétence professionnelle (Carnus, 2005).

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2.

Questions de recherche et élaboration d’une

problématique

De par mon vécu personnel ainsi que mon observation au bord des bassins je me suis posé certaines questions. Ces questions m’ont permises de découvrir la didactique clinique. Cette dernière est en adéquation avec mes interrogations en effet de part ces définitions concernant les étapes de la didactique clinique ainsi que des concepts notionnels qui découlent de mon cadre. Mon regard sur les différentes options m’amène à me poser les questions suivantes :

- comment le vécu personnel de l’enseignant et son expertise dans une APSA change-t-il son rapport à son enseignement ?

- Le déjà-là de l’enseignant influence-t-il ses stratégies d’enseignements ?

- Du point de vue des enseignants novices quels sont les obstacles à l’enseignement de la natation ?

Ces questions initiales m’amènent à la formulation d’une problématique à savoir : dans quelles mesures le déjà-là de l’enseignant peut-il être obstacle ou levier à son enseignement et comment influence-t-il les savoirs enseignés et les stratégies d’enseignement dans la pratique de la natation ?

3. Options méthodologiques

3.1.

Contextualisation des études

En un peu plus d’un demi-siècle, l’enseignement de la natation scolaire s’est transformé. Auparavant la natation scolaire était au service de l’armée,

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l’apprentissage se faisait pas geste répétitif hors de l’eau. La brasse était la nage privilégiée, une fois que son exécution hors de l’eau était maitrisée l’apprenant pouvait appliquer le geste dans l’eau.

Mon mémoire porte sur l’enseignement de la natation à l’école primaire, plus particulièrement en cycle 2 à savoir du CP au CE2. D’après les programmes en vigueurs, le cycle 2 est le cycle privilégié pour l’apprentissage de la natation prioritairement le CP et le CE1.

Au cours du cycle 2, les élèves s’engagent spontanément et avec plaisir dans l’activité physique. Ils développent leur motricité, ils construisent un langage corporel et apprennent à verbaliser les émotions ressenties et actions réalisées. Par des pratiques physiques individuelles et collectives, ils accèdent à des valeurs morales et sociales (respect de règles, respect de soi-même et d’autrui. À l’issue du cycle 2, les élèves ont acquis des habiletés motrices essentielles à la suite de leur parcours en EPS. Une attention particulière est portée au savoir nager.1

D’après les programmes en vigueur, les attendus de fin de cycle 2 concernant la natation qui se situe dans le domaine « adapter ses déplacements à des environnements variés » sont les suivants :

• Se déplacer dans l’eau sur une quinzaine de mètres sans appui et après un temps d’immersion.

• Réaliser un parcours en adaptant ses déplacements à un environnement inhabituel.

• L’espace est aménagé et sécurisé.

• Respecter les règles de sécurité qui s’appliquent.

En natation, les activités proposées permettent de passer de réponses motrices naturelles (découvrir le milieu, y évoluer en confiance) à des formes plus élaborées (flotter, se repérer) et plus techniques (se déplacer). L’objectif est de passer d’un équilibre vertical à un équilibre horizontal de nageur, d’une respiration réflexe à une respiration adaptée, puis passer d’une propulsion essentiellement basée sur les jambes à une propulsion essentiellement basée sur les bras.

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3.2.

Présentation des sujets

Mes sujets sont deux enseignantes de cycle 2 que nous appellerons Céline et Coralie. J’ai eu l’opportunité de les observer en situation ordinaire de natation c’est-à-dire que rien n’était programmé ni modifié lors de mes visites.

Célineest mon sujet expert. Elle est enseignante en cycle 2 depuis 6 ans, après avoir réalisé une licence STAPS elle a obtenu un Brevet d’Educateur Sportif des Activités de la Natation (BEESAN). Actuellement enseignante dans le département de la Haute Garonne, sa discipline privilégiée est l’éducation physique et sportive en revanche elle se sent moins à l’aise dans l’enseignement de l’histoire. Céline est une enseignante bienveillante, qui instaure un cadre clair pour les élèves autant dans l’organisation que dans la conception des différentes tâches. Elle se décrit également comme une enseignante très ritualisé, qui ne laisse pas trop de place à l’incertitude. Lors de la pratique de la natation Céline préfère prendre le groupe le plus faible, elle se sent capable de leur apporter les ressources nécessaires ainsi que de s’adapter à bon escient aux différentes craintes et comportements des élèves en difficulté. Ses séances se sont déroulées dans une piscine tournesol à Saint Gaudens. Céline a une classe de 22 élèves dont 9 filles et 13 garçons. Son école se situe dans une zone rurale, la majorité des élèves se côtoient depuis l’école maternelle. Le groupe classe avance dans un cadre coopératif où l’entraide est au cœur de l’enseignant de Céline.

Coralie est mon sujet non expert. Elle est enseignante dans les Hautes Pyrénées depuis 4 ans, elle enseigne à des élèves du cycle 2 plus particulièrement des CP – CE1. Elle a réalisé une licence sciences de l’éducation suivie d’un master à l’IUFM. Sa discipline privilégiée est l’histoire en revanche elle apprécie moins l’enseignement de l’éducation physique et sportive plus particulièrement la natation. Après avoir observé Coralie en classe, je l’ai trouvé très calme, bienveillante, à l’écoute auprès de tous ses élèves. Coralie enseigne dans une zone urbaine, elle a à sa charge vingt-quatre élèves dont onze CP et

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treize CE1. A l’inverse de la classe de Céline, les élèves de Coralie viennent de diverses écoles maternelles, la rentrée de septembre a été difficile concernant le vivre-ensemble dans la classe. Lors de sa pratique de la natation l’enseignante a eu le choix concernant la prise en charge d’un groupe, elle a préféré choisir les élèves les plus à l’aise dans le milieu. Son choix s’est porté sur ce groupe car elle se sent plus utile pour eux. Ses séances se sont déroulées à la piscine tournesol de Tarbes.

3.3.

Les trois temps de la méthodologie

3.3.1

Le déjà-là

Lors de cette étape je vais réaliser un entretien avec chacune de mes sujets où je poserai diverses questions concernant leur classe tout d’abord puis ensuite plus précise sur leur vécu avec l’eau, la natation au sens large et puis la natation scolaire.

Lors de cet entretien je me contenterai de poser seulement des questions sans induire ni influencer les réponses de mes sujets.

3.3.2

L’épreuve

Comme stipulé précédemment je vais observer mes sujets durant 3 séances en piscine. J’observerai Céline à la piscine de Saint-Gaudens et Coralie à la piscine de Tarbes.

Lors de mon observation je vais pouvoir observer combien d’encadrant sont présents mais également qui sont-ils (MNS, parents …). J’observerai également quelles lignes ou partie du bassin sont proposées aux enseignantes.

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18

Il me parait essentiel de cibler mon observation sur certains critères, mon choix s’est porté sur les savoirs enseignés, les consignes de sécurité, la position de l’enseignante ainsi que la comparaison des fiches de préparation.

Indicateurs de mon observation :

Céline Coralie Savoirs enseignés

Consignes de sécurité Position de l’enseignante Comparaison des fiches de préparation.

Pour répondre plus précisément à ma problématique il me parait utile de comparer les comportements des enseignantes suivant leur domaine de prédilection ou le cas contraire.

Indicateurs :

Céline Coralie

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19 Prise de parole de l’enseignante Fiche de préparation Contenus d’enseignement

3.3.3

L’après-coup

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4. Résultats

4.1.

Vignettes didactiques cliniques

Lors de ma recherche, j’ai réalisé un entretien avec mes sujets concernant leur vécu avec la natation. Quels rapports ont-ils avec la natation ? Les réponses ont différées.

J’ai pu suivre Célie et Coralie durant leurs séances de natation en mai-juin 2017 mais également en octobre-novembre 2017. Elles m’ont également ouverts les portes de leur classe où j’ai pu observer leurs pratiques dans divers domaines. Avant chaque séance elles m’ont fait parvenir leur fiche de préparation ainsi que leurs objectifs de fin de séance et de séquence.

4.1.1

Céline

ANALYSE DIACRONIQUE

Le déjà-là

Pour Céline la natation est sa passion depuis son plus jeune âge. Elle a passé une grande partie de sa vie aux bords des bassins. C’est un milieu qui la passionne tant dans le fédéral que dans le scolaire. Enseigner la natation est pour Céline une partie de plaisir en effet elle se sent dans son élément de prédilection. Céline m’exprime également ses difficultés notamment lorsqu’elle a conçu ses premières séances de natation dans le milieu scolaire. Ainsi, cette dernière était plus portée sur la technique de nage que sur le déplacement. Céline souligne le fait qu’elle a mis un peu de temps à percevoir la différence entre le fédéral et le

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scolaire. A l’heure actuelle pour Céline l’objectif primordial de l’apprentissage de la natation scolaire est le fait de savoir se sortir de l’eau en toute sécurité.

Lors de sa scolarité Céline évoque ne jamais avoir rencontré de soucis, c’était une bonne élève qui aimait l’école et qui faisait partis du « peloton haut » de la classe. La matière préférée de Céline était la natation elle se souvient que : « c’était la matière où tous mes camarades disait que j’étais la meilleure ».

L’épreuve

Céline est très à l’aise dans cet élément. Elle sait répondre à toutes les craintes et questions des élèves. J’ai remarqué très peu de différences entre sa pratique en classe et sa pratique dans les bassins. Céline fait preuve d’une grande bienveillance, elle sait trouver les bons mots ainsi que les bonnes situations pour engager l’élève dans l’activité. De plus, il sait avéré que Céline adapte ses situations en pleins déroulements pour diversifier au mieux et permettre à tous les élèves de réussir la tache. Ses situations sont ludiques, motivantes, en effet Céline passe beaucoup par la théâtralisation et l’imaginaire.

Questions Réponses

Penses-tu que ton attitude est différente en classe et aux bords des bassins ?

Tes élèves te paraissent-ils différents en classe et aux bords des bassins ? Quelle que soit la réponse pourquoi ?

Penses-tu permettre à tous les élèves d’évoluer à leur rythme ? Quelle que soit la réponse pourquoi ?

Qu’est ce qui favorise pour toi l’épanouissement d’un élève dans l’eau ?

Quelle(s) différence(s) vois-tu entre l’enseignement dans le fédéral et le scolaire ?

Concernant tes consignes de sécurité, te paraissent t’elles assez explicites ? Quelle que soit la réponse pourquoi ?

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22

L’après coup

Voici ci-dessous les réponses apportés lors de l’après coup par Céline.

Penses-tu que ton attitude est différente en classe et aux bords des bassins ? Quelque que soit la réponse pourquoi ?

Je pense que mon attitude est à peu près la même. Je me sens autant à l’aise à la piscine qu’en classe. Cependant, au bord du bassin, je porte une vigilance plus accrue à la sécurité et je jette des regards sur l’ensemble du bassin régulièrement.

Tes élèves te paraissent-ils différents en classe et aux bords des bassins?Quelle que soit la réponse pourquoi ?

Cela dépend du profil des élèves. Les élèves appliqués et moteurs en classe sont souvent les même à la piscine. Et l’inverse est souvent vrai aussi : les élèves moins attentifs en classe notamment au moment de la passation des consignes se retrouvent à nager le crawl alors que l’exercice est en dos crawlé, ce qui est très visible pour le coup.

Je remarque aussi des changements d’attitude au niveau de la confiance en soi : certains plutôt sûrs d’eux en classe se voient déstabilisés dans l’eau soit par un manque de compétences natatoires soit par une appréhension du milieu.

Penses-tu permettre à tous les élèves d’évoluer à leur rythme ? Si non, pourquoi d’après toi ? Quelle que soit la réponse pourquoi ?

Que peux-tu dire concernant ta position aux bords du bassin ?

Que peux-tu dire concernant tes déplacements aux bords du bassin ?

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23

Lors des séances de natation, nous avons souvent des groupes de « niveau » assez conséquents (souvent plus d’une dizaine d’élèves). Au sein de ces groupes, il y a une certaine hétérogénéité qu’il faut aussi prendre en compte. J’essaie au maximum de corriger les élèves individuellement pour qu’il puisse évoluer à leur rythme mais cela n’est pas toujours évident (beaucoup d’élèves et peu de temps).

Qu’est ce qui favorise pour toi l’épanouissement d’un élève dans l’eau ?

Pour moi, l’épanouissement d’un élève dans l’eau passe avant tout par une bonne connaissance du milieu qui lève les appréhensions souvent obstacles à un bon apprentissage de la natation.

Quelle(s) différence(s) vois-tu entre l’enseignement dans le fédéral et le scolaire ?

La base de l’apprentissage est la même : la maîtrise des fondamentaux : apprendre, à vaincre sa peur d’un milieu hostile, à connaître son corps, à flotter, à glisser, à respirer, à s’immerger, à appréhender la profondeur, à trouver des appuis, le tout dans l’eau.

La finalité est différente : au niveau fédéral, l’objectif est de construire des nageurs les menant vers la compétition.

Au niveau scolaire, il s’agit de valider des compétences participant ainsi à la construction d’un élève plus autonome et plus responsable grâce à une meilleure connaissance de ses ressources en milieu aquatique.

Je remarque aussi des différences au niveau des dispositifs mis en place : en milieu fédéral, les intervenants sont souvent mieux qualifiés, les groupes d’enfants plus réduits et la fréquence des séances plus régulière (des séances hebdomadaires sur l’année en milieu fédéral, des séquences d’une dizaine de séances en milieu scolaire sur une seule ou plusieurs années des cycles scolaires).

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Concernant tes consignes de sécurité, te paraissent t’elles assez explicites ? Quelle que soit la réponse pourquoi ?

Au niveau des consignes de sécurité, je pense être assez explicite. Je passe du temps à les expliquer/rappeler en classe en leur donnant du sens ainsi que sur les moments au bord du bassin. Je n’hésite pas à refaire quelques rappels individuels quand cela est nécessaire.

Que peux-tu dire concernant ta position aux bords du bassin ?

Au bord du bassin, je reste très vigilante au respect de ces consignes et porte toujours un regard global sur l’ensemble du bassin. Je me déplace régulièrement afin d’être au plus près de mes élèves pour les rassurer, les valoriser ainsi que pour leur donner des conseils.

Concernant cet échange avec Céline, je l’ai senti à l’aise pour répondre à ces questions, elle m’y a répondu assez spontanément. J’ai pu ressentir un certain plaisir chez Céline à me faire part de son retour ainsi que son expérience aux bords des bassins.

4.1.2

Coralie

En revanche il en est tout autre chose pour Coralie. En effet, pour cette dernière la natation est synonyme d’anxiété, elle a toujours été très angoissée à l’idée d’aller à la piscine. Le seul moment qui est pour elle synonyme de plaisir est « l’été quand je me baigne avec des ami.e.s ».Coralie se souvient encore de ses premiers cours de natation quand elle avait six ans qu’elle décrit comme « pesant, stressant », cette dernière se dit « avoir peur de l’eau, peur de la natation ». Je me suis donc permise de lui demander si elle se souvient de l’origine de cette anxiété, sa réponse est la suivante : « Tout à fait, je m’en

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souviens très bien, je me souviens surtout de mon premier cours en CP, nous sommes arrivés à la piscine de Pau il y avait un monde fou, la piscine me paraissait très grande et surtout très profonde, il y avait beaucoup de bruits, avec le bonnet sur les oreilles j’avais l’impression d’être coupé du monde. » Elle se souvient également que la maitresse ne faisait que crier alors que ce n’était pas son habitude. Coralie me confie ce témoignage avec encore beaucoup d’émotions dans sa voix. Elle me décrit son parcours scolaire comme une réussite, elle adore l’école et aucune classe ne lui a posé de soucis. Elle m’explique qu’elle a toujours voulu apprendre très vite et que c’était une enfant très curieuse. Coralie ajoute qu’elle a lu très tôt et que cela a été un jour remarquable dans sa vie. Coralie est fille d’enseignante elle a toujours aimé faire comme sa maman. En classe elle était toujours dans les trois premières et elle était décrite comme « moteur de classe », en revanche en natation il était tout autre chose. Coralie faisait partie du groupe « faible », elle a très mal vécue ce statut.

Lors de l’épreuve Coralie est très stressée et stressante pour les élèves. Elle parle beaucoup plus fort et plus vite qu’en classe. Elle s’énerve plus rapidement, on ne retrouve plus du tout son côté « calme » de la classe. Elle fait des remarques très particulières je cite : « ne marche pas trop près de l’eau, tu vas tomber et te noyer », « quand vous mettez la tête dans l’eau n’oubliez pas de vous boucher le nez pour ne pas boire la tasse », « quand vous sautez, attrapez vite la perche en suivant » …

J’ai senti les élèves perturbés par le comportement inhabituel de l’enseignante. En effet les comportements des élèves dans l’eau sont les suivants : les élèves cherchent du regard le mur ou la perche ou l’enseignante, cervicales crispées, tête relevée, en recherche d’appuis plantaires ou appuis manuels.

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L’après coup

Voici ci-joint la trame de l’entretien.

Questions Réponses

Penses-tu que ton attitude est différente en classe et aux bords des bassins ? Quelle que soit la réponse pourquoi ?

Tes élèves te paraissent-ils différents en classe et aux bords des bassins ?Quelle que soit la réponse pourquoi ?

Penses-tu permettre à tous les élèves d’évoluer à leur rythme ? Si non, pourquoi d’après toi ? Quelle que soit la réponse pourquoi ?

Qu’est ce qui favorise pour toi l’épanouissement d’un élève dans l’eau ?

Qu’est-ce selon toiqu’une bonne technique de nage ?

Concernant tes consignes de sécurité, te paraissent t’elles bien proportionnées ? Quelle que soit la réponse pourquoi ?

Que peux-tudire du temps moteur des élèves ?

Que peux-tu dire concernant ta position aux bords du bassin ?

Que peux-tu dire concernant tes déplacements aux bords du bassin ?

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Voici ci-dessous les réponses relevées lors de l’après-coup avec Coralie.

Penses-tu que ton attitude est différente en classe et aux bords des bassins ? Quelles que soit la réponse pourquoi ?

Je dirai que mon attitude est différente lorsque j’ai le groupe classe en entier aux bords du bassin (en attendant le maitre nageur). En effet, je contrôle que les élèves ne tombent pas dans l’eau. Une fois que j’ai mon groupe piscine alors là je redeviens comme en classe puisqu’ils connaissent les règles à respecter. Même si je sens en moi une anxiété supplémentaire, du je pense au fait que ma connaissance dans cette discipline est plus faible que dans certaines autres.

Tes élèves te paraissent-ils différents en classe et aux bords des bassins ? Quelles que soit la réponse pourquoi ?

Mes élèves me semblent différents dans un premier temps car ils sont en maillot de bain et avec le bonnet + les lunettes ils ne sont pas aussi vite reconnaissables qu’en tenue civile. D’autre part, ils sont souvent excités/ énervés car ils ont froid avant de rentrer dans l’eau, car ils appréhendent de passer devant les copains (peur du jugement pour certains, peur du regard critique sur le corps pour d’autres).

Après discussion Coralie me fait part en rigolant qu’elle est peut être aussi plus stressée et exigeante avec eux.

Penses-tu permettre à tous les élèves d’évoluer à leur rythme ? Quelle que soit la réponse pourquoi ?

D’abord, il arrive que parfois, concernant mon groupe, je ne pense pas être dans cette capacité car les séances de natation font partie de l’emploi du temps déjà lourd de l’école. Donc le départ de l’école, le trajet en bus, le changement dans les vestiaires font qu’avant d’arriver aux bords du bassin, l’enseignant a eu à gérer l’oubli d’un sac, la découverte de l’oubli de maillot pour un élève au dernier moment, l’enfant qui s’est enfermé dans le vestiaire, celui qui pressé d’aller dans l’eau va désobéir et passer seul à

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la douche.... Du coup l’enseignant arrive parfois aux bords du bassin avec une nervosité qui va avoir des répercussions sur ses explications, sur sa patience.

Mais la plupart du temps, les élèves se sont responsabilisés et donc cela permet au PE de bien préparer sa séance et donc de mettre en place des activités permettant d’évoluer au rythme de chacun. Le rôle du maitre nageur en 1ère séance est majeur dans la mesure où c’est lui qui fait les groupes. Aussi le fait de bien s’entendre avec le maitre nageur permet d’échanger les élèves de niveau quand cela semble nécessaire : ex : travail du dos, immersion....

Qu’est ce qui favorise pour toi l’épanouissement d’un élève dans l’eau ?

Je dirai le fait que l’élève se sente confiant dans cet environnement, qu’il soit écouté, qu’il n’ait pas froid, qu’on lui propose des activités à son niveau et variées.

Qu’est ce selon toi qu’une bonne technique de nage ?

Une bonne technique de nage est une technique dans laquelle l’élève est en situation de confort ; je m’explique : il n est pas en insuffisance respiratoire, il ne tire pas sur ses lombaires, il n’est pas en train de paniquer.

Concernant tes consignes de sécurité, te paraissent t’elles bien proportionnées ? Quelles que soit la réponse pourquoi ?

Mes consignes de sécurité sont d’un classique absolu et font appel au bon sens. D’ailleurs ce ne sont pas mes consignes mais celles que les enfants élaborent avant le cycle piscine. On discute de ses consignes en amont en classe avant le début du cycle piscine, pendant le cycle piscine avec les maitres nageurs qui font un rappel et en aval avec la reprise de consignes simples permettant aux élèves de repenser à leur comportement et de s’auto évaluer.

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Que peux-tu dire du temps moteur des élèves ?

Je ne comprends pas cette question, est-ce que tu peux éclaircir la question. ?

Après avoir éclaircie ma question, Coralie n’a toujours pas compris le sens de ma question. Elle respecte le temps préconisé par les maîtres nageurs sauveteurs.

Que peux-tu dire concernant ta position aux bords du bassin ?

Généralement je suis placée entre le bord du bassin et le plongeoir pour lancer les activités de saut dans l’eau et l’enchainement avec une nage. De cette façon j’essaie d’être visible de tous les enfants. Ceux qui attendent avant d’entrer dans l’eau et ceux qui se déplacent à la nage jusqu’à un point B me voient et attendent mon signal.

Que peux-tu dire concernant tes déplacements aux bords du bassin ?

Je me déplace peu dans la mesure où le bassin est partagé avec deux autres classes. En début de séance, nous allons avec les élèves chercher le matériel et nous restons dans un certain périmètre défini avec le maitre nageur. Lorsqu’il s’agit de montrer des gestes je me mets aux bords du bassin et je montre sur un lieu sec.

Je ne quitte jamais mon groupe piscine. Si besoin est, je fais venir au bord du bassin un accompagnateur pour prendre en charge un enfant qui se serait fait mal ou aurait besoin d’aller aux toilettes.

J’ai senti Coralie assez hésitante sur certaines de mes questions, notamment lorsque il s’agit de questions un peu plus « techniques », comme sur le temps moteur, la technique de nage et son positionnement.

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Coralie a cependant bien conscience de sa tâche car ses réponses ainsi que son comportement lors de l’après coup correspondent bien à l’enseignante que j’ai pu observer au bord des bassins.

4.2.

Rapprochement des cas

Etude synchronique

4.2.1

Points communs

Coralie et Céline ont toutes deux consciences de la place fondamentale de l’apprentissage de la natation. Pour ces deux enseignantes l’enseignement de la natation est un enseignement important qui demande de la préparation ainsi que de la rigueur. De plus, Coralie et Céline accordent un rôle important à l’éducation physique et sportive en classe. Elles jugent cet enseignement bénéfique pour l’éducation à la santé, à la citoyenneté.

Céline et Coralie sont toutes deux jeunes enseignantes passionnées et investies. La bienveillance et l’écoute sont les termes qui caractérisent au mieux mes deux sujets.

Concernant, l’échange que j’ai pu avoir avec Céline et Coralie lors de l’après coup, elles m’ont toutes deux tenu un discours adéquat à ce que j’ai pu observer en classe mais également à la piscine. Coralie a conscience que sa posture est différente en classe qu’aux bords des bassins. Elle est cependant très investie dans le but de combler cette peur et se rapproche donc très souvent des maîtres nageurs sauveteurs, dans l’unique idée de faire progresser tous ses élèves.

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Céline quant à elle, a également conscience que c’est un milieu qui la passionne et elle sait qu’elle est utile aux élèves autant dans ses contenus d’enseignements que dans son rôle affectif.

4.2.2

Différences

Céline Coralie

Savoirs enseignés Nager d’un point A à un point B en toute sécurité en alliant les composantes de la natation à savoir : respiration, propulsion, équilibre et immersion.

Savoir se sortir de l’eau en toute sécurité.

Adopter une bonne respiration mais également une bonne technique pour pouvoir se propulser.

Consignes de sécurité Savoirs sécuritaires

Céline rappelle à chaque début de séance qu’il ne faut pas courir au bord du bassin mais également écouter l’enseignante. Elle les laisse alors pratiquer et rappelle les consignes si nécessaire.

Coralie rappelle également les consignes au début de la séance, les consignes sont les suivantes :

-Ne pas courir au bord du bassin

-Ne pas se couler - Ne pas se tirer les pieds quand on nage - Ecouter les consignes -Partir un derrière l’autre - Ne pas sauter, ni plonger si ce n’est pas la consigne

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Lorsqu’une consigne n’est pas respecté j’ai senti Coralie nerveuse.

Position de l’enseignante

Lors de sa séance Céline est hors de l’eau, elle a toujours un œil sur son groupe d’élève. Céline suit le mouvement des élèves et a toujours dans sa main une planche ou une frite. Quand elle a utilisé le tapis elle s’est placé de telle sorte à être en face du tapis et avait dans son champ de vision à la fois les élèves contre le mur mais également ceux en action.

Coralie est également hors de l’eau. Lors du début de séance elle est assez statique avec toujours une perche dans la main ce qui l’empêche de montrer les mouvements. Coralie ne circule pas beaucoup elle reste essentiellement vers le plot de départ. Lorsque Coralie marche elle réalise des navettes entre un bord et l’autre en marchant rapidement.

Comparaison des fiches de préparation.

La fiche de préparation est ici très brève seulement les grandes étapes de la séance sont marquées.

Fiche de préparation très compète. Coralie est très précise dans les heures, les roulements d’exercices, le matériel. Une personne extérieure peut suivre facilement la séance de Coralie seulement en lisant la fiche de préparation.

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33

Je vais maintenant comparer les pratiques des deux enseignantes lors de l’enseignement de la natation ainsi que de l’enseignement de l’histoire, discipline favorite de Coralie et discipline non privilégiée de Céline.

Céline Coralie

EPS Histoire Histoire EPS

Prise de parole de l’enseignante Dès que nécessaire Idem. Etayage à bon escient. Très régulièrement, « la peur du blanc »

Fiche de préparation Brève Plus explicite Assez brève Très complète Contenus d’enseignement Beaucoup dans l’affectif. Apports techniques. Beaucoup de situations imagées ( ex : pour faire des bulles imagine que tu souffles ton gâteau d’anniversaire) Peu de différenciation. Peu de conseils adaptés aux problèmes de l’élève.

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5. Discussions

5.1.

Première question

Après avoir pu échanger avec mes deux sujets sur leur vécu personnel, tant sur un vécu scolaire que sur un vécu sportif. J’ai pu relever des similitudes comme des différences. En effet, concernant les points communs, Céline et Coralie se décrivent toutes deux comme des anciennes élèves sérieuses qui aimaient beaucoup l’école. En revanche, elles ont toute deux des matières, domaines privilégiés. C’est donc le cas de l’éducation physique et sportive pour Céline qui est un domaine qui l’a passionne depuis sa tendre enfance. Coralie quant à elle évoque l’éducation physique et sportive comme un domaine « défouloir » en revanche c’était également un domaine qui lui posait problèmes étant donné qu’elle n’était plus la première de sa classe. Elle se rappelle notamment de la natation qui était pour elle une véritable épreuve. Plus de 25 ans après ses séances de natation à l’école Coralie se souvient parfaitement de celles-ci. Elle m’indique même avoir encore mal au ventre (la même douleur) que lorsqu’elle devait préparer son sac de natation.

Ce déjà-là négatif présent chez Coralie, se ressent lors de son enseignement, et cela sur plusieurs points. En effet, après avoir pu observer Coralie ainsi que ses élèves dans différentes matières j’ai pu relever des différences.

En classe Coralie est une enseignante bienveillante, sécurisante, à l’écoute. Aux bords des bassins Coralie est plutôt nerveuse, sous contrôle permanent. En effet, lors de l’après coup Coralie reconnait vivre difficilement cette étape, elle se sent anxieuse et à l’impression que ses séances durent une « éternité ». Cependant, Coralie passe énormément de temps à préparer ses séances pour qu’il n’y ait aucune incertitude. De ce fait, elle reconnait passer plus de temps sur la

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préparation du module natation que sur les autres modules. Cette enseignante se sent donc à l’aise sur la préparation au vue du temps qu’elle y passe. En effet, son anxiété aux bords des bassins lui permet tout de même d’enrichir ses connaissances dans le domaine de la natation.

Concernant l’expertise de Céline, c’est un véritable atout dans sa pratique et notamment dans l’étayage qu’elle propose à l’ensemble de ses élèves. En effet, Céline reste sécurisante du début à la fin des séances, elle propose des contenus d’enseignements ciblés et personnels grâce notamment à sa connaissance du milieu mais aussi du matériel présent et disponible pour cette pratique. Cependant, cette enseignante reconnait certaines limites à son expertise, qui est la barrière entre le fédéral et le scolaire. En effet, Céline connait parfaitement le milieu fédéral où la technique de nage a une forte importance. Céline se sent plus axée sur la technique que sur l’aspect sécuritaire et affectif. Elle a mis du temps à différencier ces deux milieux dans ses séquences, ce qui lui a demandé beaucoup de temps dans la conception de celles-ci.

Pour conclure, j’ai pu analyser que le vécu personnel de mes deux sujets détient une influence sur leur rapport à l’enseignant de la natation. En effet, le manque d’expérience face au milieu aquatique et l’anxiété face à ce dernier amène Coralie a orienter son apprentissage vers l’aspect sécuritaire, dans et en dehors du bassin. L’enseignement de Coralie porte d’avantage sur l’intégrité physique de ses élèves que sur des contenus d’apprentissages. En revanche, l’expertise de Céline l’amène à proposer des contenus d’enseignements divers et variés qui focalise son enseignement sur la technicité et la performance, semblable au milieu fédéral. Son approche influencée par ce dernier constitue une limite à son expertise par rapport au milieu dans lequel elle évolue à savoir le milieu scolaire.

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36

5.2.

Seconde question

Lors de l’enseignement de la natation multiples connaissances sont à prendre en compte. Ces dernières ne sont ni connues ni mobilisées des enseignants novices.

Je vais maintenant vous citer ces différentes connaissances. Dans un premier temps il y a la connaissance du matériel, en effet cette connaissance est primordiale afin d’apporter les aides adéquates aux problèmes rencontrés chez les élèves. Coralie utilisait seulement des frites ou bien des ceintures. Cependant, les ceintures peuvent avoir un effet néfaste sur l’apprentissage de la natation. La ceinture permet aux élèves une meilleure flottaison à l’instant T, en revanche lorsque nous enlevons la ceinture cela n’a pas réglé le problème de flottaison qui est lié au centre de gravité.

La flottaison correspond à une forme d’équilibre statique dans le milieu aquatique qui suppose une partie du corps immergée pour une autre émergée. En effet, pour flotter il faut équilibrer les deux forces qui sont la gravité qui pousse notre corps vers le bas en un point qui se trouve aux alentours du nombril et la poussée d’Archimède qui pousse notre corps vers le haut. Le but de la pratique est d’équilibrer les forces pour pouvoir flotter et il faut de ce fait donc lever les bras. C’est en ce sens que la ceinture n’est pas suffisante à l’apprentissage de la natation. Les enseignants novices ont très peu de connaissance concernant ce sujet-ci.

Un autre obstacle peut être lié à l’enseignement de la natation, celui-ci est le problème de confinement. Je vais maintenant vous parle du larsen, il s’agit des problèmes liés au son. Ces derniers limitent la transmission de l’information sous formes de conditions auditives. Il s’agit donc d’un problème de communication entre enseignant et élève. Pour combler ce problème il faut utiliser des gestes, c'est-à-dire créer un code gestuel explicit pour faire passer le message. Mais aussi, utiliser des médias comme des feuilles plastifiées, schémas. Le larsen est du aux ondes sonores qui se propagent plus vite dans l’eau et donc les élèves ne

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les entendent pas. Ce phénomène est à prendre en compte pour permettre une meilleure pratique ainsi qu’une réussite de tous les élèves.

Un autre obstacle est lié à l’espace figé ainsi qu’au temps restreint non modifiable. Il est nécessaire d’anticiper tout autre type d’espace pour pouvoir varier les apprentissages. Le temps moteur est à lié avec le temps restreint qui est de 45 minutes pour chaque séance.

La nécessité de connaitre la théorie de l’APSA pour interpréter la conduite à partir de gestes partiels est primordial. En natation on parle de l’iceberg, en effet nous ne voyons seulement que 10% de la motricité à savoir de ce qui se passe à l’extérieur. Ceci veut dire que l’on se retrouve dans deux cas de figures, dans un premier cas celui qui a compris l’activité, il aide donc sur les 90% de ce que nous ne voyons pas. Pour ce fait, à partir des 10% visibles il va inférer sur les 90 autres pourcents. Tous les indicateurs vont nous renseigner sur le niveau de l’élève pour les mettre en parallèle avec ce qui se passe sous l’eau. Le second cas de figure est celui de Coralie qui n’a pas conscience de ce phénomène et donc apporte des contenus d’enseignements seulement sur ce qui se passe hors de l’eau à savoir 10% de la pratique.

Enfin, un dernier problème est à prendre en compte il s’agit du comportement du nageur, en effet passer de terrien à nageur. Le nageur est considéré comme étant un système composé de différentes structures. Dès que l’on modifie une structure nous modifions le système. Il y a deux mécaniques, la classique et la mécanique des fluides. Concernant la mécanique classique, trois catégories sont présentes : la force caractérisée par la direction, le sens, l’intensité et le point d’application ; la masse qui est le quotient d’une force appliqué à un corps par l’accélération que cette force imprime aux mouvements de ce corps. Et enfin, le poids qui est la force exercée par l’apesanteur sur une masse, nous connaissons le sens, la direction ainsi que l’intensité.

La mécanique des fluides est caractérisée par la pression, la densité, la viscosité ainsi que le courant. La pression d’un fluide est caractérisée par l’attraction de la Terre sur ce fluide. La densité a un impact sur la flottaison et la propulsion. La viscosité du fluide est « la propriété de résistance à l’écoulement uniforme et sans turbulence se produisant dans la masse d’une matière ». Pour finir, dans le fluide,

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les molécules d’eau sont en relation. La pression est modifiée à chaque niveau du fluide. Ceci va créer du courant qu’il va falloir gérer pour l’élève. Ces données générales sont liées aux données spécifiques de l’activité à savoir la prise d’information, l’équilibration, la respiration, la propulsion ainsi que la flottaison. Coralie exprime n’avoir aucune connaissance dans ce domaine ci, cela peut causer donc une incompréhension des comportements observables des élèves, et donc créer un obstacle supplémentaire à l’enseignement de la natation.

Je viens donc de vous citer ci-dessus les différents obstacles que peuvent rencontrer les professeurs des écoles novices à l’enseignement de la natation. Pour conclure, l’expertise permet d’adopter des comportements favorables à l’apprentissage de la natation grâce à la connaissance du milieu ainsi que de ces spécificités qui sont comme citées un problème lié au confinement, mais également lié à la mécanique des forces.

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