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LA VIOLENCE A L'ECOLE : ETUDE DU MAL-ETRE D'UN GROUPE D'ADOLESCENTS AGES DE 13 A 20 ANS

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Texte intégral

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HAL Id: hal-00793130

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Submitted on 21 Feb 2013

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LA VIOLENCE A L’ECOLE : ETUDE DU MAL-ETRE

D’UN GROUPE D’ADOLESCENTS AGES DE 13 A 20

ANS

Claire Safont-Mottay, Nathalie Oubrayrie-Roussel

To cite this version:

Claire Safont-Mottay, Nathalie Oubrayrie-Roussel. LA VIOLENCE A L’ECOLE : ETUDE DU MAL-ETRE D’UN GROUPE D’ADOLESCENTS AGES DE 13 A 20 ANS. 43ème Congrès de la Société Suisse de Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, Apr 2000, Lausanne, Suisse. �hal-00793130�

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LA VIOLENCE A L’ECOLE : ETUDE DU MAL-ETRE D'UN GROUPE D'ADOLESCENTS AGES DE 13 A 20 ANS.

Safont-Mottay, C. et Oubrayrie-Roussel, N.

Ce texte renvoie à une communication orale présentée au 43ème Congrès de la Société Suisse de Psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, Lausanne, 6-8 Avril 2000

Résumé :

Période de mutation, l'adolescence s'accompagne souvent de troubles par lesquels les jeunes expriment leur mal-être. Certains de ces troubles peuvent être interprétés comme des signaux d'alarme. Le principal objectif de cette étude est d'explorer et de circonscrire d'un point de vue épidémiologique et psychologique les conduites à risques des adolescents de collèges et de lycées. Nous partons des comportements à risques déclarés par les adolescents afin d'évaluer leur mal être psychologique et de mieux comprendre les mises en actes de ces conduites. La manifestation de ces conduites au sein du système scolaire français est en ce sens révélatrice de la difficulté d'adaptation scolaire de certains jeunes d'aujourd'hui.

La population d'étude est composée de 2000 élèves, âgés de 13 à 20 ans, représentatifs des élèves fréquentant les collèges et lycées d’un département du Sud-Ouest de la France. Ces élèves ont répondu, en situation collective, à une échelle d'estime de soi et à un questionnaire individuel relatif au mal-être et aux troubles du comportement des adolescents. Les analyses comparatives présentent une différenciation des conduites violentes (violences agies et/ou subies) selon l'évaluation de soi et les modes de relation à autrui (famille et amis) et à l'institution scolaire (réussite/échec, absentéisme).

Mots clés : Estime de soi, mal être scolaire, violences scolaires, relations à autrui (famille et pairs),

(dé)mobilisation scolaire.

Introduction :

L’adolescence, en tant que phase de transition entre l’enfance et l’âge adulte, est une période où le sujet est confronté à la nécessité d’une harmonisation entre son développement physique, psychologique et les rôles sociaux qu’il est amené à tenir. Aujourd’hui, l’adolescent ne peut s’appuyer sur des rites d’initiation, il est souvent livré à lui-même, confronté à de multiples références ou croyances contradictoires, entre lesquelles il ne peut, ni ne veut choisir, ce qui peut provoquer chez lui des sentiments d’abandon et de désorientation. Mais il peut aussi s’opposer au monde adulte, refuser de s’intégrer, se marginaliser, quitter ses parents, adhérer à un groupe contestataire, refuser de travailler, s’adonner à l’alcool ou à la drogue, faire des fugues ou même tenter de se supprimer. Ces divers comportements, de type anomique et addictif, ne peuvent être minimisés par les parents ou les éducateurs (Lehalle, 1995).

Pour la majorité des adolescents, ce temps de métamorphose s'assimile à une turbulence développementale passagère. Pour d'autres, la turbulence s'installe dans la durée et se transforme en surface de projection et de révélation de difficultés psychologiques et relationnelles aiguës. Dans tous les cas, l'adolescent va exprimer son mal-être - passager ou durable - dans ses différents lieux de vie. L’'institution scolaire, lieu de vie pour l’adolescent, peut être considérée comme le lieu d'expression particulier de ses difficultés et souffrances. Les intervenants qui y travaillent sont bien placés pour percevoir les plaintes des adolescents,

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en particulier celles qui dérangent l’institution scolaire : les troubles du comportement et tout particulièrement la violence, l’absentéisme… (Pomarède, 1997).

D'un point de vue épidémiologique et psychologique, on se propose d'analyser les résultats d'une enquête menée en milieu scolaire sur les signes de mal-être des adolescents. Nous partons des comportements à risques déclarés par les adolescents afin d'évaluer leur mal être psychologique et de mieux comprendre les mises en actes des conduites de violences.

L'étude de la violence concerne autant les conduites de violences physiques ou verbales vis à vis de l'entourage que les violences physiques ou verbales subies de la part de l'entourage. Parmi les facteurs associés on a pris en compte un ensemble de facteurs scolaires, familiaux et personnels ; ceci afin de mesurer leurs liens spécifiques.

II Méthodologie :

2.1 Echantillon

La population étudiée est constituée d'élèves du secondaire âgés de 11 à 20 ans, scolarisés dans les Collèges, Lycées d'enseignements généraux, Lycées Professionnels et Ecole Régionale d'Enseignement Adapté du secteur public d’un département du sud-ouest de la France. Cet échantillon représentatif a été constitué par tirage au sort d'un élève sur quatre, par niveau de classe et par établissement, parmi les 10452 élèves scolarisés de la sixième à la terminale dans le département. Le taux de participation à l'enquête a été de 85,5%, soit 2233 élèves. L'effectif final sur lequel porte l'analyse est de 2157 élèves qui ont répondu volontairement et avec l'accord des parents (76 questionnaires étaient non exploitables). La passation s'est déroulée dans les établissements scolaires. Cette enquête a été réalisée en collaboration avec le Service infirmier et médical de la promotion de la santé en faveur des élèves de l'inspection académique du département.

2.2 Instruments

Un premier questionnaire vise à appréhender le mal-être des adolescents. Il comporte 48 questions inspirées des travaux de Choquet et Ledoux (1994). Parmi celles-ci nous avons retenu pour l'exposé des questions portant sur les thèmes suivant:

- la dépressivité et l'idée du suicide : sentiment d'isolement - ennui- énervement - éveil nocturne - prise de médicaments - idées de suicide (6 questions).

- la consommation de toxiques (4 questions), - la violence subie et agie (8 questions), - la fugue (1 question)

- l'idéation suicidaire (1 question),

- l’intégration scolaire (retard en cours, sécher les cours, absentéisme scolaire, venir au collège avec plaisir, intérêt pour la formation, niveau scolaire) (7 questions).

- climat familial et relations avec les parents (compréhension, intérêt des parents, discussions violentes (4 questions).

Un deuxième instrument permet d'évaluer le niveau d'estime de soi des sujets. L'Échelle Toulousaine d'Estime de Soi (ETES) (Oubrayrie, de Léonardis et Safont, 1994 ; Sordes-Ader, Lévêque, Oubrayrie et Safont-Mottay, 1998), permet d'obtenir un score d'estime de soi qui témoigne de la perception plus ou moins positive que le sujet a de lui-même. L'échelle se compose de 48 affirmations sur soi auxquelles le sujet doit répondre par oui ou par non. L'ensemble des items renvoie à quatre dimensions de l'estime de soi : le soi scolaire, soi social, le soi physique et le soi

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d'estime de soi. La dimension «soi scolaire» permet au sujet d'évaluer ses compétences intellectuelles et la mise en actes de ses savoir-faire. Une telle évaluation s'avère d'autant plus cruciale à cette période de développement car les sujets sont confrontés à la question de l'orientation scolaire ou professionnelle. La dimension «soi social» présente un intérêt appréciable pour mesurer la représentation de soi du sujet inséré dans un groupe social (notamment du groupe de pairs). La dimension «soi physique», relativement importante à l'adolescence du fait du remaniement pubertaire, oblige l'adolescent à porter un nouveau regard sur lui-même, en conformité à une image socialement valorisée.La spécificité de l'instrument utilisé est la prise en considération de l'estime de soi liée au contrôle des émotions, domaine rarement étudié même si on le retrouve en filigrane dans des sous-échelles "soi personnel".

III Analyses statistiques :

Victime de violence 12% Victime d'insultes 19,1% Victime de rackets 4% Victime de vols 25,7% Auteur de violence 13,6% Auteur d'insultes 14,4% Auteur de vols 9,4% Auteur de rackets 2,2%

Conduites subies : un quart des élèves ont été victime de vols, 19 % d'insultes, 12% de violences physiques et 4% de rackets.

Conduites agies : 14% se déclarent auteurs d'insultes, 14% de violences, 9% de vols et 2% de rackets.

3.1 Analyse bivariée des indicateurs de conduite de violence selon le sexe.

Conduites de violence Garçons % de réponses Filles % de réponses Khi-deux (ddl=1) seuil Victime de violences n=239 (soit 12%) 73,2 26,8 68,21 .000 Victime d’insultes n=389 (soit 19,1%) 61,7 38,3 36,46 .000 Victime de rackets n=79 (soit 4%) 77,2 22,8 28,84 .000 Victime de vols n= 518 (soit 25,7) 59,1 40,9 35,88 .000 Auteur de violence n =279 (soit 13,6%) 83,2 16,8 158,16 .000 Auteur d’insultes n=299 (soit 14,5%) 73,2 26,8 89,45 .000 Auteur de vols n=191 (soit 9,4%) 70,7 29,3 44,07 .000 Auteur de rackets n=45 (soit 2,2%) 80 20 19,16 .000

Tableau n°2 : Répartition selon le sexe des indicateurs de violence et de délits

Que ce soit pour les conduites agies ou subies il s'avère que les garçons sont toujours plus concernés que les filles. Ils sont en effet significativement toujours plus nombreux à se déclarer auteurs ou victimes de violence, d'insultes, de vols ou encore de rackets. Les

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différences de genre peuvent en partie être mises sur le compte du fait que les filles sont moins engagées dans la violence et autres comportements déviants1.

3.2 Analyse bivariée des indicateurs d'intégration scolaire et de conduites violentes

victime d’insultes

victime de violences

victime de vols victime de rackets Chi 2 seuil Chi 2 seuil Chi 2 seuil Chi 2 seuil Collège par plaisir 12,11 .001 4,05 .04 0,009 NS 3,91 .05 Retard en cours 17,93 .000 27,32 .000 13,55 .000 7,47 .006 Sécher les cours 8,24 .004 15,87 .000 6,97 .008 36,32 .000 Absentéisme 18,85 .000 1,82 NS 1,42 NS 34,62 .000 Niveau scolaire 4,74 .03 3,75 NS 2,40 NS 0,15 NS

Tableau n°3 : Chi-deux violences subies et adaptation scolaire

Les élèves se plaignant d'être victimes d’insultes, de violences ou de rackets déclarent également plus fréquemment que les autres ne pas venir avec plaisir en classe, être en retard ou encore sécher les cours. Enfin, les victimes d'insultes sont plus souvent en difficultés scolaires.

auteur d’insultes auteur de violences

auteur de vols auteur de rackets Chi 2 seuil Chi 2 seuil Chi 2 seuil Chi 2 seuil Collège par plaisir 21,9 .000 10,17 .001 10,52 .001 2,20 NS Retard en cours 62,65 .000 40,45 .000 84,65 .000 40,66 .000 Sécher les cours 90,90 .000 65,82 .000 101,98 .000 108,54 .000 Absentéisme 64,52 .000 32,82 .000 53,32 .000 50,00 .000 Niveau scolaire 18,21 .000 3,14 NS 7,56 .006 0,14 NS Tableau n°4 : Chi-deux violences agies et adaptation scolaire

On trouve la même liaison entre le fait de venir à contre cœur en classe, d'arriver plus fréquemment en retard, manquer les cours et les conduites cette fois ci agies. Ceux qui ne viennent pas au collège avec plaisir sont plus souvent auteurs d’insultes, de violence et de vols que ceux qui viennent avec plaisir. Ceux qui sont en retard en cours et ceux qui manquent la classe (absentéisme) sont plus souvent auteurs d’insultes, de violences de vols et de rackets par rapport à ceux qui ne sont pas en retard ou sont assidus.

Enfin, lorsque le niveau scolaire est faible, il y a plus de passage à l'acte en ce qui concerne les insultes et les vols.

On peut donc dire que victimes et agresseurs rencontrent les mêmes difficultés d'adaptation à l'institution.

3.3 Analyse des relations entre les sous-dimensions de l’estime de soi et les conduites violentes en milieu scolaire

Pourquoi l'estime de soi :

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L'estime de soi, dimension au fondement de l'image de soi, joue un rôle important dans le processus de réalisation de soi. Elle constitue un aspect important de la prise de conscience de soi et de la connaissance de soi, car elle nous renseigne sur le degré d'acceptation, de tolérance et de satisfaction personnelle à l'égard de soi. L'estime de soi est présentée dans de nombreuses études comme étant un bon prédicteur de la satisfaction face à la vie quotidienne (Cazals et Cascino, 1998). Une estime de soi élevée tendrait à favoriser le bien être psychologique parce que, les sentiments de contrôle des événements et le regard positif sur soi rendent plus aptes à lutter contre le caractère menaçant des situations de vie. C'est pourquoi nous avons fait l'hypothèse d'un lien entre violence (Bullying) et dévalorisation de soi.

Le tableau suivant présente les conduites de violences subies en liaison avec les différentes dimensions du soi.

victime d’insultes

victime de violences

victime de vols victime de racket Chi 2 seuil Chi 2 seuil Chi 2 seuil Chi 2 seuil Soi émotionnel 10,55 .001 1,37 .24(ns) 3,41 .06(ns) 1,44 .23(ns) Soi scolaire 7,69 .005 3,68 .05 8,47 .003 0,37 .53(ns) Soi social 20,92 .00000 5,56 .01 1,07 .30(ns) 0,37 .54(ns) Soi physique 6,56 .01 0,06 .80(ns) 1,82 .17(ns) 0,36 .54(ns) Soi total 11,40 .0007 2,07 .14(ns) 9,68 .001 0,76 .38(ns)

Tableau n°5 : Liaison entre les différentes dimensions du soi et la violence subie chez les adolescents. N.B.: dl = 1

Globalement, une estime de soi faible, révélée par des scores faibles aux différentes sous-dimensions de l'échelle, est fortement liée aux conduites subies d'insultes. Les réponses "victimes de vols" sont quant à elles seulement liées significativement au soi scolaire et au soi social faibles. De plus, les "victimes de vols déclarent plus souvent avoir un niveau scolaire faible. En revanche nous n'observons pas de lien entre les scores d'estime de soi et le fait d'être victime de racket.

Le tableau n°6 confronte les violences agies avec les sous-dimensions du soi.

En ce qui concerne les conduites agies, les résultats sont plus contrastés. Certaines conduites sont associées à des niveaux faibles d'estime de soi tout comme à des niveaux forts.

*Pour ce qui est des associations avec une estime de soi faible :

Le vol est plus souvent présent chez les élèves qui ont une faible estime de soi dans les domaines émotionnel et scolaire. Les violences et les insultes sont également plus fréquentes chez ceux qui présentent une estime de soi scolaire plus faible.

Dans la mesure où les liaisons significatives lient toujours un soi scolaire dévalorisé à la présence d'une conduite à risque, nous pouvons supposer qu'une évaluation négative des compétences scolaires du sujet est un indicateur d'un risque de confrontation à la violence agie et subie. Le soi scolaire renvoie effectivement à une préoccupation majeure des adolescents concernés par la question de l'orientation scolaire et du projet professionnel. L'autre sous-dimension dévalorisée associée, le soi émotionnel, met en jeu l'évaluation de la capacité à contrôler ses émotions et son impulsivité.

*Pour ce qui est des associations avec une estime de soi forte :

La violence agie est plus fréquente chez ceux qui ont une forte estime de soi dans le domaine de l'apparence et des compétences physiques. Face à certaines situations, un surcroît de confiance en soi dans le domaine physique amène aussi l'adolescent à opter pour la violence. L'adolescent sait qu'il peut faire peur, de par sa taille ou sa force.

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auteur d’insultes auteur de violences

auteur de vols auteur de racket Chi 2 seuil Chi 2 seuil Chi 2 seuil Chi 2 seuil Soi émotionnel 1,72 .18(ns) 2,48 .11(ns) 4,84 .02 0,07 .78(ns) Soi scolaire 8,97 .002 5,63 .01 19,77 .00001 3,46 .06(ns) Soi social 1,19 .27(ns) 0,09 .75(ns) 3,36 .06(ns) 2,4 .12(ns) Soi physique 1,78 .18(ns) 17,85 .00002 0,09 .76(ns) 0,008 .92(ns) Soi total 0,50 .47(ns) 5,59 .01 12,78 .0003 1,46 .22(ns) N.B.: dl = 1 -> oui versus non

Tableau n°6 : Liaison entre les différentes dimensions du soi et la violence agie chez les adolescents.

3.4 Environnement familial, relations avec les pairs et conduites de violence.

victime d’insultes

victime de violences

victime de vols victime de rackets Chi 2 seuil Chi 2 seuil Chi 2 seuil Chi 2 seuil Climat familial 20,68 .000 40,40 .000 23 .000 1,9 NS

Amis confidents

2,89 NS 2,19 NS 6,58 .01 0,02 NS

Tableau n°7 : conduites subies et relations interpersonnelles

Lorsque le climat familial est tendu et violent, les élèves se déclarent plus souvent victimes d’insultes, de violences et de vols. En revanche, il n’y a pas de liens entre climat familial et racket. Nous constatons que ceux qui n’ont pas d’amis confidents sont plus fréquemment victimes de vols.

auteur d’insultes auteur de violences

auteur de vols auteur de rackets Chi 2 seuil Chi 2 seuil Chi 2 seuil Chi 2 seuil Climat familial 12,75 .000 11,00 .001 24,24 .00 23,97 .000

Amis confidents

2,32 NS 5,40 .02 3,90 .05 1,31 NS Tableau n°8 : conduites agies et relations interpersonnelles

Lorsque le climat familial est tendu et violent il y a plus de déclarations de conduites violentes agies.

Les sujets qui n’ont pas d’amis confidents sont plus nombreux que prévus à déclarer être auteurs de violence et auteurs de vols. Ce qui apparaît ici révélateur du passage à l'acte est le degré d'intimité et la relation de confiance que l’adolescent peut établir avec des interlocuteurs privilégiés (parents ou amis intimes). Les comportements inadaptés et délinquants peuvent devenir une manière de provoquer l'attention de parents et des pairs.

Conclusion/discussion :

Les indices du mal-être adolescent sont divers et s’expriment au quotidien durant toute la vie scolaire. Nous venons seulement d'en évoquer un certain nombre, les comportements inadaptés et délinquants. Ces comportements et conduites suscitent des interrogations car ils

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consignes…). Nous avons pu constater que ces comportements inadaptés étaient surtout les fait de garçons et d'élèves rencontrant des difficultés relationnelles tant dans leur famille que parmi les pairs. Nous avons également mis en évidence les points communs entre victimes et agresseurs, la souffrance étant identique. Ceci rejoint les conclusions d'enquêtes longitudinales récentes (Felder, 2000) qui ont mis en évidence l'alternance chez les mêmes individus entre agression et victimisation.

Un des objectifs de cette étude était de proposer un éclairage sur les manifestations du mal être psychologique des adolescents via le prisme de la valorisation de soi. Les caractéristiques, les traits ou les qualités que l'enfant s'attribue, résultent en majeure partie d'une intégration d'informations fournies lors de ses expériences de socialisation. Ces caractéristiques changent au cours du développement en fonction des événements, des comportements du sujet, de son action sur le monde matériel et social en rapport avec des catégories ou des groupes auxquels il se réfère, de son âge, de son sexe, de son milieu de vie (Selosse, 1980). Les images que les adolescents ont d'eux-mêmes ne sont donc pas stables. Elles sont constamment réinterrogées et relancés par ce qu'ils vivent, par ce qu'ils espèrent ou réalisent. Elles sont également fragilisées par leurs doutes, leurs échecs, leurs difficultés à communiquer.

Il faut alors s'interroger sur les causes d'une estime de soi faible mais aussi sur les liens existant entre l'estime de soi et des problèmes émotionnels tels que l'anxiété, la dépressivité. Ce type de souffrance de ces élèves est plus souvent méconnue par l'institution car elle ne perturbe pas son fonctionnement et est plus difficile à percevoir. Enfin nous terminerons en rappelant que les modes de réactions des adolescents diffèrent selon le genre, les garçons optant plus souvent pour les conduites bruyantes tels que celles que nous venons de décrire, et les filles optant plus fréquemment pour des manifestations de types psychosomatiques. Le genre et les rôles sociaux associés sont des filtres à prendre en compte pour une meilleure compréhension des modes de réactions des adolescents et tout particulièrement lorsqu'il s'agit d'analyser les conduites de violence.

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Figure

Tableau n°2 : Répartition selon le sexe des indicateurs de violence et de délits
Tableau n°4 : Chi-deux violences agies et adaptation scolaire
Tableau n°5 : Liaison entre les différentes dimensions du soi et la violence subie chez les adolescents
Tableau n°7 : conduites subies et relations interpersonnelles

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