LA
PfLE
VOLTA :
UNE fNVENTfON Q.Uf FÊlE SES
200
ANS
Synthèse par M. LETOURNEAU
A l'occasion du bicentenaire de l'invention de l'effet pile par l'italien Alessandro Volta quelques mani-festations sont à signaler :
·Une revue de l'Institut Curie, 26 r Ulm, 75005 Paris, intitulée« Comprendre & Agir». ( http://www. curie.fr) consacre ses compte-rendus trimestriel sur la recherche, la prévention et les soins en cancérologie.
Ce N°56 du 4ième trimestre 2000, fait part du bicentenaire de l'invention de Volta;
• Par ailleurs le musée des Arts et Métiers présente une exposition sur l'histoire de l'électricité du XVllle au :XXe siècle. (http://www.cnam.fr)
Ci-dessous quelques extraits de cet article. Dans le nord de l'Italie, un professeur de méde-cine de l'université de Bologne, Luigi Galvani (1737-1798), étudie 1 'action de l'électricité sur les muscles et les nerfs. La question de la relation entre l'influx ner-veux et l'électricité est en effet vivement débattue parmi les physiologistes en cette fin du XVIIIe siècle. L'élec-tricité, comme l'influx nerveux, fait contracter les mus-cles à distance, se propage très rapidement et ne laisse aucune trace de son passage. Toutefois ces analogies ne suffisaient pas à prouver la nature électrique de l'influx nerveux. Après de multiples expériences sur des gre-nouilles et sur certains poissons comme la torpille, dont on a prouvé que la décharge est de nature électrique, Galvani se convainc de l'existence d'une forme d'élec-tricité propre aux organismes vivants : 1 'élecd'élec-tricité ani-male.
Phénomènes physiologiques ou physiques ?
En 1791, le mémoire de Galvani suscite une grande excitation dans les milieux scientifiques. Il sem-ble enfin résoudre la question de la nature de l'influx nerveux et laisse espérer qu'à l'avenir on saura mieux encore utiliser l'électricité en médecine. Professeur de physique à l'université de Pavie et spécialiste de l'étude des faibles quantités d'électricité, Alessandro Volta (1745-1827) répète aussitôt les expériences de son compatriote. Mais il demeure sceptique. Pour lui, les contractions des cuisses de grenouille décrites par Gal-vani doivent s'expliquer par des phénomènes non pas physiologiques mais physiques et en particulier par le contact du métal utilisé lors des expériences. Aussi, pour éliminer l'hypothèse d'une électricité animale, il cherche à mettre en évidence la production d'électricité par le simple contact entre deux conducteurs différents. Pendant une dizaine d'années, la controverse se déve-loppe entre partisans et adversaires de l'électricité ani-male. A chaque expérience des uns, répond une
contre-expérience des autres. « Le très bel éclair »
En 1800, Alessandro Volta pense avoir porté le coup final à la théorie de l'électricité animale avec son appareil électro-moteur, un empilement de pièces de zinc et d'argent accolées deux par deux et séparées par des rondelles de carton imbibé d'eau salée. La structure même de ce montage ne reproduit-elle pas l'alternance des diverses couches de tissus dans l'organe électrique de la torpille ? Tout s'explique par le contact entre conducteurs différents, inutile de recourir à des hypo-thèses inutiles. Conscient de l'importance de son inven-tion, Volta -alors qu'il est italien- en publie la descrip-tion en français dans la plus grande revue scientifique anglaise du moment et en évoque les futures applica-tions. Devant l'étonnant appareil électrique qu'il vient d'inventer, à quoi pense-t-il? A la médecine. Que pen-sent-il avoir prouvé ? Que les lois de la physique suffi-sent à expliquer les décharges électriques produites par la torpille. Quelles expériences décrit-il ? Les commo-tions ressenties dans le corps lorsque les deux mains re-lient les extrémités de sa pile ; «l'espèce de craque-ment » entendu lorsque deux fils reliés à la pile sont en-foncés dans les oreilles (1) ; « le très bel éclair » perçu lorsqu'un fil est mis en contact avec un oeil, l'autre avec la bouche ; et enfin le goût acide que le courant provo-que sur la langue. Parmi les cinq sens, seul l'odorat ré-siste aux expériences du physicien. En effet, Alessan-dro Volta ne parvient pas à créer de sensation d'odeur en introduisant les fils dans le nez ! L'idée que l'électri-cité est intimement liée à la vie n'est pas nouvelle en cette fin du XVIII' siècle. Mais jusqu'en 1800, le frotte-ment constituait la seule source d'électricité. Depuis une centaine d'années, des machines produisent cette énergie, le plus souvent à l'aide d'un globe de verre qui tourne sur un petit coussin. Les expériences,
spectacu---At/1~
6'1'1 info-
N°87/88- Jv.Fv.M/Av.M.J.-
2 0 0 1
LE
1101
11'6rÈ~
...
1
' • • t •
Après avoir placé les 39 mots suivants dans le tableau ci-contre, il vous restera de la place pour un mot mystère répondant à la définition : " On le chasse dès le mois de mars et parfois jusqu 'en novembre ! ... "
Chaque mot peut être placé horizontalement, verticalement ou en diagonale, de gauche à droite ou de droite à gauche, de haut en bas ou de bas en haut. Certaines lettres peuvent être utilisées plusieurs fois.
ALOUETTE AVOCETTE BUTOR
CANEPETIERE CASTOR CHEVRILLARD CHOCARD CIGOGNE COQ CORMORAN COUCOU ECHASSE FLAMANT FOU GELINOTE GOELAND GREEE GRUE
-GUEPIER - GUILLEMOT - HARLE HERB
HERON HUPPE IBIS LOUTRE MERLE MOUETTE OIE OURS OUTARDE PETREL
-PIC - PLONGEON - PUFFIN - ROLLIER
-SPATULE-TETRAS-TORCOL
SOLUTION DU MOT MYSTÈRE DU N° 86 : STATE
laires, font la joie des nobles dans les salons et des badauds dans les foires : étincelles, décharges le long de chaînes hu-maines, décharges colorées dans des tubes de verre contenant divers gaz, carillon électrique, danse de pantins légers ... Dans la plupart des pays d'Europe, des milliers de patients sont sou-mis, à l'hôpital comme dans les cabinets des médecins-électriciens, à l'électricité produite par ces machines à frotte-ment. A l'époque, le traitement par l'électricité semble parti-culièrement justifié pour les paralysies, la surdité, les mala-dies nerveuses et autres « maladies de femmes ».
Le succès de la pile
L'annonce de l'invention de Volta fait un triomphe. Il est invité par Napoléon Bonaparte à présenter ses expériences devant l'Académie des sciences de Paris, l'institution scienti-fique la plus prestigieuse de l'Europe du XVIIIe siècle. Avec son détecteur d'électricité extrêmement sensible, il parvient même à mettre en évidence l'électricité produite par le contact entre un disque d'argent et un disque de zinc. Devant la pile de Volta, Bonaparte aurait même confié à son médecin Corvi-sart: «Docteur, voilà l'image de la vie :la colonne vertébrale est la pile ; le foie, le pôle négatif; la vessie, le pôle positif».
par Daniel SERPOLLET
E
T T
E
u
0
M
E
c
H
A
s s
E
H
T
0
R
c
0
L
B 0
L
T
A
c
R
T
E
T
c
p
H
s
M
R
u
0
u
A
R
E
u
R
E 1
H
1 E
M
E
M T
N
T T
L
0 0
c
u
B E 0
R
E
R E 0 R A
L
E N
0 1 R R
v
L
E p
L
A
R
L
p 1 N
v
G
A
G
L
R E
T
s
E 1
F F
s
0
A
N E
1
u
T
1 E
T
E
R
F
0
T
E
c
u u
L
1 E
D
L
R E
u
T
N
u
G
H G
0 E 1
R
p 0
L
p
u
A
u
R N
0
u
R
c
A N
T
1 E A
M
0 E 0 0
c
E p
T
u
s
0
T
E A
R B
L
1
L
A
0
u
p A 0 R
T
L
R E
D
E A p
R 0
Qc
E E
c
F
E R E 1 B
IG
D G
0 E
L
A
N
D
E N
G
0
G IC
De fait, Napoléon Bonaparte ne fut pas le seul à fonder de nouveaux espoirs thérapeutiques sur la pile.
L'histoire montra par la suite que Volta et Galvani avaient tous deux à la fois tort et raison. Certes Volta avait in-venté un appareil produisant un courant continu d'électricité, mais sa théorie pour expliquer son fonctionnement était fausse. Quant à Galvani, il avait raison sur l'existence de cou-rants électriques chez les êtres vivants toutefois ses expérien-ces n'étaient pas adaptées pour les mettre en évidence. Et la pile voltaique ? Certes elle a servi à électriser des malades. Elle a surtout été utilisée, au XIXe siècle, pour le télégraphe, l'argenture ou la dorure des métaux puis, au XXe siècle, pour alimenter les petits moteurs. Depuis deux siècles, les chimis-tes essayent touchimis-tes les combinaisons chimiques possibles pour la rendre plus durable et plus légère, et ce n'est pas fini ...
DC.B.
Par Christine Blondel, Chercheur en histoire des sciences (CNRS), Cité des sciences et de l'industrie. Auteur d'une Histoire de l'électricité. Ed Press Pocket (1994, 128 p.)
(1) Volta précise que, craignant le danger de la secousse dans le cer-veau, il ne répéta pas cette expérience.
- - - Atl/1 11'1'1
