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La qualité des interactions et de la relation d'attachement mère-enfant chez des prématurés

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Academic year: 2021

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LH7

LA QUALITÉ DES INTERACTIONS ET DE LA RELATION R ATTACHEMENT MÈRE-ENFANT CHEZ DES PRÉMATURÉS

Thèse présentée

à la Faculté des études supérieures de l’Université Laval

pour l’obtention

du grade de Philosophiae Doctor (Ph.D.)

École de Psychologie

FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES UNIVERSITÉ LAVAL

QUÉBEC

JUIN 1999

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RÉSlThffi COURT

Cette thèse évalue si, au début de la deuxième année, les patrons d'interactions des dyades mère-enfant prématuré diffèrent en fonction du risque néonatal et vérifie l'impact du statut de naissance et du risque néonatal sur la qualité de la relation d'attachement de l'enfant à sa mère. Les interactions de 58 dyades mère-enfant prématuré (29 à faible risque néonatal et 29 à haut risque) filmées lors de tâches d'apprentissage, sont analysées à l'aide du logiciel Interact. La relation d'attachement de 91 enfants (26 nés à terme, 31 prématurés

à faible risque néonatal et 34 prématurés à haut risque), est mesurée à l'aide du Tri-de­

Cartes d'attachement. Les résultats démontrent que les comportements interactifs des membres de la dyade ne diffèrent pas en fonction du risque néonatal. Ils varient plutôt selon les comportements (perçus par la mère ou par des évaluatrices) traduisant des déficits neurologiques mineurs. Le sexe de l'enfant est également lié aux comportements de la mère, ces dernières offrent plus de conduites de soutien aux filles et plus de conduites interférentes aux garçons. Les résultats démontrent de plus que la gravité des complications néonatales accroît les risques de développer un attachement insécurisant. Cette relation est médiatisée par la perception des mères qui voient l'enfant prématuré comme plus difficile que l'enfant né à terme.

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RÉSUMÉ LONG

La thèse a deux objectifs constituant des articles distincts. Le premier vérifie si les patrons d’interactions mère-enfant prématuré diffèrent au début de la deuxième année en fonction du risque néonatal et identifie, à l’aide des contingences interactives, les comportements maternels favorisant l’émission de comportements d’orientation à la tâche chez l’enfant. Les comportements de 58 dyades mère-enfant prématuré (29 à faible risque néonatal et 29 à haut risque), filmés lors de tâches d’apprentissage lorsque les enfants sont âgés de 14 mois corrigés, sont analysés à l’aide du logiciel Interact. Les résultats démontrent que les comportements maternels et infantiles ne se distinguent pas en fonction du risque néonatal, au début de la deuxième année. Les modèles de prédiction suggèrent plutôt que des dysfonctions neurologiques mineures telles que les difficultés sur le plan de la motricité fine et les difficultés attentionnelles de l’enfant seraient de meilleurs prédicteurs des comportements des membres de la dyade. Par ailleurs, l’analyse des contingences indique que les comportements maternels qui engendrent le plus de comportements d’orientation à la tâche chez l’enfant sont les comportements d’aide et de soutien. Enfin, le sexe de l’enfant est lié aux comportements maternels, ces dernières émettant davantage de conduites interférentes à l’égard des garçons et plus de conduites de soutien aux filles.

Le second article évalue l’impact du statut de naissance et du risque néonatal sur la qualité de la relation d’attachement de l’enfant à sa mère et ce, en tenant compte de l’effet modérateur du contexte et des perceptions maternelles comme variable médiatrice. L’attachement mère-enfant est évalué à l’aide du Tri-de-Cartes lorsque les enfants sont âgés en moyenne de 16 mois. L’échantillon est composé de 91 enfants (26 nés à terme, 31 prématurés à faible risque néonatal et 34 prématurés à haut risque). Les résultats suggèrent que la prématurité expose les enfants à des difficultés dans leur développement socio- émotif et que la gravité des complications néonatales accroît les risques de développer un attachement insécurisant. Par ailleurs, les perceptions maternelles agissent comme médiatrice entre le statut de naissance et l’attachement mère-enfant: les mères de prématurés perçoivent leur enfant comme plus difficile comparativement aux mères d’enfants nés à terme et ces perceptions sont associées à une baisse de la qualité de la

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relation d'attachement. En somme, les résultats de cette thèse suggèrent que les enfants prématurés représentent un défi plus important pour les mères et il semble que ces dernières éprouvent des difficultés à faire face aux particularités présentées par ces enfants nés avant terme.

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AVANT-PROPOS

Il est difficile de croire que ces quelques lignes de remerciements puissent suffire à exprimer toute ma gratitude et ma reconnaissance envers ceux qui m’ont épaulée durant ce long cheminement. Si cette aventure tumultueuse se termine, ce n’est pas sans embûches, quelques périodes d’euphorie et de réjouissance mais aussi de découragements. Ceux qui m’ont accompagnée peuvent en témoigner et ce sont ces gens que je tiens spécialement à remercier.

Cher directeur, Réjean. Je te remercie d’avoir cru en mes capacités et de m’avoir bien guidée dans toutes les étapes de ma formation. Même lors de mes périodes intenses de remises en question, tu as été présent, à l’écoute et tellement respectueux. Je te suis vraiment reconnaissante pour tout ce que tu as fait pour moi. Merci pour toutes les heures passées à me lire et à me relire. En plus d’avoir eu la chance de côtoyer un directeur hors du commun, j’ai eu la chance de côtoyer un ami. Merci aussi à mon ami Réjean, pour tous les bons moments passés en ta compagnie.

Je tiens à remercier également les membres de mon comité de thèse: Mme Aida Bairam, Mme Christiane Piché et M. Stéphane Sabourin. Vous avez su rendre chacun des séminaires stimulants par vos suggestions, questions et encouragements! Je vous en remercie. Parmi ces membres, je tiens à remercier plus spécialement Christiane Piché que j’ai eu la chance de côtoyer dès mes débuts en recherche. Merci Christiane de m’avoir permis de m’impliquer dans différents projets de recherche dont celui dans lequel s’est inséré mon projet de thèse et de m’avoir encouragée et aidée de maintes façons durant mon cheminement.

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Line Nadeau (Lune pour les intimes), mon amie, je tiens à te remercier pour ta grande générosité à mon égard, particulièrement lors des derniers moments, les moments les plus intenses quoi! Par tes nombreux encouragements, ta bonne humeur, ton soutien, et ton écoute attentionnée, tu m'as rendu cette période intense beaucoup plus agréable et je t'en remercie du fond du cœur! Au moment où j’écris ces quelques mots, je me dis que tu es sur le point de terminer toi aussi! ! ! Eh oui! j’approche à mon tour de la fin... Heureusement, encore de nombreux autres projets communs nous attendent...

Annie Fraser, ma jumelle cosmique! Annie, je te remercie d’être demeurée présente et encourageante tout au long de ce processus. Même si tu m’as faussé compagnie en cours de route, j’ai eu la chance de t’avoir avec moi sur la route, de Pointe-au-Pic à Shawinigan, en passant par St-Ephrem-de-Tring! Je te remercie beaucoup pour ton bon travail lors de la cueillette de données de cette thèse. C’est toujours aussi agréable d’être à tes côtés! Un merci tout spécial pour !’accomplissement ultime: la correction assidue du «dit» document!!!

Merci à tous les gens qui ont gravité autour du laboratoire et qui ont contribué de près ou de loin à rendre le processus plus agréable. Merci à Christine Boité, Christine Bouffard, Sonia Hélie, Marie Larose, Carole Mouron, Danielle St-Laurent, Ana-Maria Trujillo, Annick Boisclair, Marie-Pierre Chalifoux et Pascale Mercier. Un merci tout spécial à Nathalie Jauvin qui a su coordonner avec succès le projet de recherche dans lequel s’est inscrit la présente thèse. Merci également à Jocelyne Gagnon pour son écoute attentionnée. Jocelyne, tu as su à plusieurs reprises me réconforter et m’encourager quant aux différentes étapes à venir. Ton expérience et tes conseils m’ont été bien profitables!!! Un gros merci également à George Tarabulsy. George, je te remercie pour tes nombreux

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conseils à divers moments de mon cheminement. J’ai les ai beaucoup appréciés. Je pense entre autres à !’apprentissage du traitement de données à l’aide d’Interact.. .tu m’as presque sauvé la vie!!

J’aimerais remercier Stéphanie Larin pour sa bonne compagnie mais également pour son aide inestimable lors de la période de codification. J’ai beaucoup apprécié la grande générosité de ton temps. Je t’en remercie de tout cœur!!! Un autre merci tout spécial à Pascale St-Amand. Pascale, je te remercie pour tous les services rendus à divers moments. Merci aussi d’avoir eu la patience d’endurer mon humeur et mes états de fin de thèse! ! ! Ta bonne compagnie a vraiment rendu le processus plus agréable, merci!...Je me fie sur toi pour prendre la relève ! ! !

À mes partenaires de route avec lesquelles j’ai parcouru le Québec et qui ont pu entendre parler de ma thèse à quelques reprises...Je pense à Lucie Fortin et à Dominique Laflamme. Je vous remercie pour les bons moments passés en votre compagnie!

Je tiens à remercier le personnel de l’École de Psychologie, je pense à Robert Rousseau, Nicole Aubin, Louise Garon, Andrée Gignac, Claire Lizotte, Marcelle Plourde, Martine Rouleau, Jean-Guy Bemier, Jean-Marie Belage, Michel Vinette et Pierre Laflamme. Après dix ans de présence à l’École de Psychologie, on finit par créer des hens significatifs!!! Je vous remercie pour tous les services que vous m’avez rendus à divers moments, je les ai beaucoup appréciés!

Je voudrais remercier les organismes subventionnaires qui m’ont accordé un appui considérable durant toutes ces années d’études. Je remercie le Conseil Québécois en Recherche Sociale qui a subventionné le projet de recherche duquel a découlé ma thèse et qui m’a également octroyé une bourse de doctorat. Je remercie également le Centre de

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recherche de l’Hôpital St-François-d’Assise et le Groupe de Recherche en Inadaptation Psychosociale de l’Enfant pour leur appui financier. Vous avez contribué activement à rendre ces études agréables et surtout possibles.

À mes ami-e-s que j’ai dû négliger plus d’une fois par excès de travail. Je vous remercie du fond du cœur pour votre compréhension et vos nombreux encouragements ! !!... Je vais maintenant devenir «normale» comme vous!!! Merci donc à mes grandes chums: Barbara Drolet et Sylvie Roussel. Merci aussi aux ami-e-s qui ont suivi de loin mais avec un intérêt certain ce long cheminement: Isabelle Veilleux et Christian Nadeau, Sophie Garon et Stéphane Poulin, Chantal Cleary et Benoît Cyr, Pierre Larochelle, Martin Lafleur, Marie-Andrée Beaulieu, Joane Bouchard, Paule MacDonald et Paul Jobin.

À ma belle-famille: Georgette, Anne, Line, Daniel, Sarah-Maude, Olivier et Pierre Guay. Je vous remercie beaucoup pour tous les bons mots d’encouragements lors des différentes étapes! ! ! Un merci tout spécial à ma belle-maman Georgette qui nous a été d’un grand soutien et d’une aide considérable à bien des moments.

Merci à Louise Duquet, la dame de compagnie de mon fils. Je te remercie, chère tante des États, d’avoir pris soin de Samuel avec un tel dévouement et une telle sensibilité. Tu as facilité grandement mon travail en veillant aussi bien sur lui, ce fut vraiment précieux!

Merci à Colette, Pierre, Anne-Marie et Caroline Laçasse qui ont toujours été présents et qui se sont toujours intéressés à mes activités. Vous m’avez toujours encouragée et je vous en remercie.

Un gros merci à ma sœur Marie! Chère Marie, je te remercie d’être demeurée présente, encourageante et réconfortante tout au long de ces études. Ce fut bien précieux de

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pouvoir compter sur toi! Merci aussi pour tes appels quatre fois par jour lors des derniers milles, je m’en plaignais bien, mais au fond...

Samuel, mon fils, tu as été un soleil dans ma vie. Ton sourire, ton regard coquin et tes quelques mots m’ont égayée et permis d’avancer...Tu as été pour moi un beau cadeau de la vie et une source de motivation et d’inspiration importante, Merci!

Stéphane, je te remercie d’avoir été là... Ta présence réconfortante et tes mots d’encouragements ont grandement contribué à la réussite de ces études. Merci de m’avoir endurée dans tous mes états!!! Nous venons de traverser des années assez éprouvantes, stressantes et en même temps bien enivrantes. J’ai l’impression que la vraie vie commence pour nous. J’ai franchi la ligne d’arrivée, je t’y attends et je t’aiderai à terminer ta course! Avec tout mon amour, Merci!

Enfin, chers parents, Lucie et Régis, en guise de remerciement, je tiens à vous dédier cette thèse. Je vous la dédie car c’est en grande partie grâce à vous que je suis ce que je suis et que je réussis ceci aujourd’hui. Vous avez toujours été là pour moi, lors des bons moments comme des moments plus difficiles et de façon particulièrement importante lors des derniers milles de cette thèse. Je pense entre autres à votre grande hospitalité lors de nos longues périodes de "sans-abri". Merci pour le grand soutien moral, instrumental et gastronomique... Vos encouragements constants, votre écoute attentionnée et votre chaleureuse compassion m’ont beaucoup aidée, je vous en suis très reconnaissante et je vous remercie de tout cœur pour tout!

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TABLE DES MATIÈRES

RÉSUMÉ COURT... i

RÉSUMÉ LONG...ii

AVANT-PROPOS...iv

TABLE DES MATIÈRES... ix

LISTE DES TABLEAUX... xii

INTRODUCTION GÉNÉRALE...1

1.0 Introduction générale...2

1.1 La prématurité... 2

1.2 Complications péri- et néonatales associées à la prématurité...3

1.3 Dysfonctions associées à la prématurité... 5

1.4 L’expérience des parents... 8

1.5 Les interactions parent-enfant prématuré...9

1.6 L’attachement mère-enfant chez les prématurés...13

2.0 Objectifs de la thèse...17

2.1 Article 1. Les interactions mère-enfant prématuré...17

2.2 Article 2. L’attachement mère-enfant chez les prématurés...18

Références... 20

ARTICLE 1. LES INTERACTIONS MÈRE-ENFANT CHEZ LES PRÉMATURÉS... 31 Résumé... 33 Introduction... 34 Objectifs... 39 Hypothèses...40 Méthode.״...40 Sujets...40 Mesures... 42

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Procédure... 49 Résultats... 49 Discussion... 53 Conclusion... 61 Références... 63 Tableaux... 70

ARTICLE 2. L'ATTACHEMENT MÈRE-ENFANT CHEZ LES PRÉMATURÉS: LE RÔLE DU RISQUE NÉONATAL ET DES PERCEPTIONS MATERNELLES.... 77

Résumé...79 Introduction...80 Objectifs... 89 Hypothèses... 89 Méthode... 90 Sujets..״...90 Mesures... 92 Procédure...96 Résultats...97 Discussion...100 Conclusion... 106 Références... 108 Tableaux... 117 CONCLUSION GÉNÉRALE... 123

Annexe A Documents de recrutement et lettre de consentement... 130

Annexe B Index de Risque Médical Néonatal... 136

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Index de Stress Parental... 140

Étape 1 et 2 des réductions de données pour les modèles de prédiction...149

Items du Tri-de-Cartes d’attachement... 156

Guide d’utilisation du Tri-de-Cartes... 168

Protocole d’entrevue... 175 Annexe D Annexe E Annexe F Annexe G Annexe H

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LISTE DES TABLEAUX

page Description des caractéristiques de P échantillon 71 Entente inter-juges effectuée auprès de 15 dyades 72 Taux des comportements des mères, des enfants et 73 contingences interactives en fonction du risque néonatal

Modèles de prédiction (régressions stepwise) des taux de 74 comportements de la mère

Modèles de prédiction (régressions stepwise) des taux de 75 comportements de l'enfant

Modèles de prédiction (régressions stepwise) des contingences 76 interactives

Description des caractéristiques néonatales et socio- 118 démographiques

Analyse factorielle avec rotation Varimax sur les sous-échelles 119 du ISP

Moyennes au Tri-de-Cartes et aux domaines d'attachement en 120 fonction du statut de naissance

Régressions hiérarchiques vérifiant l’effet modérateur de 121 l’adversité familiale sur l’attachement mère-enfant

Régressions hiérarchiques vérifiant l’effet médiateur des 122 perceptions maternelles sur l’attachement mère-enfant pour les

groupes de prématurés vs à terme ARTICLE 1 Tableau 1. Tableau 2. Tableau 3. Tableau 4. Tableau 5. Tableau 6. ARTICLE 2 Tableau 1. Tableau 2. Tableau 3. Tableau 4. Tableau 5.

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ANNEXEE

Tableau 1. Prédicteurs des comportements maternels (régressions stepwise) parmi les sous-échelles du domaine enfant (ISP)

150

Tableau 2. Prédicteurs des comportements infantiles (régressions stepwise) parmi les sous-échelles du domaine enfant (ISP)

151

Tableau 3. Prédicteurs des contingences interactives (régressions stepwise) parmi les sous-échelles du domaine enfant (ISP)

152

Tableau 4. Prédicteurs des comportements maternels (régressions stepwise) parmi les items de l’échelle comportementale (EBR)

153

Tableau 5. Prédicteurs des comportements infantiles (régressions stepwise) parmi les items de l’échelle comportementale (IBR)

154

Tableau 6. Prédicteurs des contingences interactives (régressions stepwise) parmi les items de l’échelle comportementale (IBR)

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1.0 Introduction générale 1.1 La prématurité

Une naissance est prématurée lorsqu’elle survient à moins de 37 semaines complètes de gestation (Organisation Mondiale de la Santé, 1976). Au Québec, l'incidence des naissances prématurées se maintient aux environs de 7% (Bureau de la Statistique du Québec, 1996). Parmi toutes les naissances, 3% sont de très petit poids (< 1500 grammes) et 1% d'extrême petit poids (< 1000 grammes). Le poids de naissance est habituellement proportionnel à l'âge de gestation mais certains bébés naissent avec un retard de croissance intra-utérin, qu'ils naissent à terme ou prématurément. Ceci représente un champ de recherche différent de celui de la prématurité ou du petit poids de naissance et est généralement traité comme un problème spécifique, les causes et les conséquences étant distinctes. Ainsi, il existe trois types de morbidité périnatale: le retard de croissance intra- utérin, l'insuffisance de poids à la naissance (< 2500 grammes) et la prématurité (< 37 semaines complètes de gestation).

La prématurité est la cause majeure de la mortalité périnatale, c’est-à-dire survenant entre 28 semaines de gestation et 7 jours de vie. Le taux de mortalité périnatale au Québec a subi une baisse importante au cours des 40 dernières années (Ministère de la Santé et des Services Sociaux, 1989). Ceci est attribuable, en majeure partie, aux améliorations des techniques médicales où de nets progrès ont été réalisés depuis le début des années 60. Ces statistiques locales reflètent les données internationales: comparativement au début des années 60, le taux de survie des prématurés de très petit poids de naissance (entre 1000 et 1500 grammes) a augmenté de 50% à 90% (Bennett, 1997). Chez les prématurés d’extrême petit poids de naissance (entre 750 et 1000 grammes), le taux de survie est passé de 10% à

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70% (Blackman, 1991) et on réussit même à maintenir en vie de 50% à 60% des prématurés pesant entre 500 et 750 grammes (La Pine, Jackson, & Bennett, 1995; O’Shea, Klinepeter, Goldstein, Jackson, & Dillard, 1997). En terme de limite de viabilité, l’âge gestationnel viable des prématurés est passé de 27 semaines en 1978 (Kitchen, 1978) à 23 semaines en 1993 (Allen, Donohue, & Dusman, 1993; Kramer et al., 1997). Ainsi, l’amélioration des technologies médicales a contribué à réduire considérablement le taux de mortalité néonatale et à augmenter le taux de survivants parmi les prématurés de plus en plus immatures. Ces progrès contribuent toutefois à augmenter la prévalence d’enfants plus vulnérables sur le plan biologique (McCormick, 1985).

1.2 Complications péri- et néonatales associées à la prématurité

Le prématuré est particulièrement à risque de développer des complications d'ordre médical et ce risque augmente avec la diminution de l'âge gestationnel et du poids à la naissance (Allen et al., 1993; Hirata et al., 1983). Les principales complications néonatales sévères chez les bébés prématurés sont la dysplasie bronchopulmonaire, les leucomalacies périventriculaires et les hémorragies intra- et péri- ventriculaires. Ces complications sont habituellement associées à des retards ou des problèmes de développement chez les prématurés (Bendersky & Lewis, 1994; Landry, Fletcher, Denson, & Chapieski, 1993a; Robertson, Etches, Goldson, & Kyle, 1992a; Vohr, Bell, & Williamson, 1982).

Les deux principaux problèmes respiratoires des prématurés sont la maladie de la membrane hyaline nommée aussi "syndrome de détresse respiratoire" (difficulté d'ouverture des alvéoles pulmonaires consécutive à la disparition ou à l'absence de surfactant) et la dysplasie bronchopulmonaire (maladie chronique des poumons se développant chez les prématurés traités par ventilation; Allen, 1992). L’augmentation du

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taux de survie, chez les prématurés de très petit poids de naissance, est attribuable en partie à l’utilisation du surfactant pour le traitement du syndrome de détresse respiratoire (Hoekstra et al., 1991). Ce traitement a toutefois comme conséquence d’augmenter le taux d’enfants atteints de dysplasie bronchopulmonaire (Dusick, 1997). L’incidence de ce problème respiratoire varie de 15% à 47% chez les moins de 1500 grammes et le taux est encore plus élevé chez les moins de 750 grammes (Dusick, 1997). La présence de dysplasie bronchopulmonaire est observable par radiographie des poumons et nécessite habituellement une oxygénation durant plus de 28 jours. C’est principalement la durée de la dépendance à l’oxygène qui déterminera le risque de problèmes de développement et de santé ultérieurs chez l’enfant. La persistance du traitement place l’enfant à risque de problèmes pulmonaires et de retards neurodéveloppementaux majeurs et mineurs (Davidson et al., 1990; Landry et al., 1993a; Robertson et al., 1992a).

L’oxygénation inadéquate du cerveau lors du traitement du syndrome de détresse respiratoire ou de la dysplasie bronchopulmonaire peut causer des dommages au niveau du système nerveux central. Les dommages neurologiques peuvent aussi provenir de blessures directement infligées au cerveau créant des hémorragies péri- ou intraventriculaires. L'incidence de ces hémorragies est de 22% chez les prématurés de moins de 1000 grammes et de 12% chez les prématurés de moins de 1500 grammes (Sheth, 1998). Ces hémorragies cérébrales qui sont détectées par ultrasons craniaux, sont divisées en quatre grades décrivant le niveau de gravité d'atteinte en fonction du site cérébral affecté. Les hémorragies cérébrales sévères (Grades ΠΙ et IV) sont associées à des déficits cognitifs, moteurs, neurologiques et langagiers (Landry et al., 1993a; William, Lewandowski, & Copian, 1987; Piecuch et al., 1997). Les leucomalades périventriculaires qui touchent 10%

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des prématurés diffèrent des hémorragies (Calame, Besnier, Fawer, Porcada, & Jaunin, 1994). Elles se présentent sous formes de lésions ischémiques résultant d’une diminution de la circulation sanguine créant des accidents vasculaires ischémiques cérébraux. Ces leucomalades qui surviennent la plupart du temps au cours de la période postnatale, sont localisées au niveau de la substance blanche périventriculaire et sont détectées par une échographie trans frontanelle ou par résonance magnétique. L’évolution des leuco malades dépend de la taille et du site cérébral affecté (Calame et al., 1994). C’est la grandeur des lésions de leucomalacies et leur site qui déterminera les conséquences sur le développement mais les leucomalacies périventriculaires de même que les hémorragies de grades III ou IV sont habituellement associées à un pronostic défavorable (Allen, 1992; Landry et al., 1993a; Piecuch et al., 1997).

1.3 Dysfonctions associées à la prématurité

Ces progrès technologiques ramènent maintenant la question de l'incidence de la morbidité chronique: est-ce que !'augmentation du nombre de survivants chez les bébés de petit poids est suivie d'une augmentation des cas de morbidité chronique et/ou de séquelles à long terme? Certains chercheurs démontrent qu’effectivement, !’augmentation du taux de survivants chez les prématurés de très petit poids est accompagnée d’une augmentation du nombre d’enfants ayant des handicaps majeurs et mineurs (Lee et al., 1995). Ces derniers mentionnent toutefois que le nombre de cas de survie en santé ayant augmenté, le ratio handicapés/survivants demeure inchangé. D’autres confirment que les taux de dysfonctions majeures ou neuro sensorielles demeurent stables dans le temps (Cooke, 1993; Grogaard, Lindstrom, & Parker, 1990; La Pine et al., 1995; O’Shea et al., 1997; Robertson,

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Hrynchyshyn, Etches, & Pain, 1992b) mais que, dans le cas où il y aurait présence d'une atteinte, le handicap serait plus sévère (Hoffînan & Bennett, 1990).

Même si la grande majorité des prématurés ne développent pas de handicap, 15% d’entre eux sont atteints de dysfonctions majeures telles, la paralysie cérébrale, le retard mental, la cécité ou la surdité (Bennett, 1988; Ens-Dokkum et al., 1992; Robertson et al., 1992b). Ces handicaps, d’ordre neurologique et neurosensoriel peuvent s’additionner et être de gravité variable. Ils sont habituellement diagnostiqués au cours des deux premières années de vie et les garçons plus que les filles sont sujets à en être atteints (Hoffînan & Bennett, 1990). L’incidence de handicaps majeurs augmente avec la diminution du poids de naissance et de l’âge gestationnel; on retrouve une incidence d’environ 8% chez les prématurés ayant un poids de 1501 à 2500 grammes, de 15% chez les prématurés de 1001 à

1500 grammes et jusqu’à 25% chez les moins de 1000 grammes (Bennett, 1988).

Outre les dysfonctions majeures, les études de suivi des enfants prématurés démontrent la présence de dysfonctions mineures qui sont peu apparentes au début de la vie et qui ont graduellement un impact visible sur l'adaptation des enfants. C’est ce que l'on a appelé les "nouvelles morbidités des prématurés" (Aylward, Pfeiffer, Wright, & Verhulst, 1989; Bennett, 1988) qui sont présentes chez 15% à 25% des prématurés (Bennett, 1997). Comme pour les dysfonctions majeures, les dysfonctions mineures affectent davantage les garçons que les filles (Hoffînan & Bennett, 1990) et elles sont généralement identifiées à l’âge scolaire. Ces difficultés se reflètent sur le plan de l’intégration visuo-motrice (Calame et al., 1986; Hack et al., 1992; Hirata et al., 1983; Hunt, Cooper, & Tooley, 1988; Ross, Lipper, & Auld, 1991; Vohr & Garcia-Coll, 1985), des problèmes de langage expressifs et réceptifs (Calame et al., 1986; Hack et al., 1991; Hirata et al., 1983), des problèmes de

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comportements (hyperactivité, retrait social, anxiété, passivité) et des déficits attentionnels (Breslau, Klein, & Allen, 1988; Hack et al., 1991; Klein, Hack, & Breslau, 1989; Lefebvre, Bard, Veilleux, & Martel, 1988; Nadeau, 1998; Tessier, Nadeau, Boivin, & Tremblay, 1997), des problèmes de coordination, d’équilibre et de motricité (Calame et al., 1986; Hirata et al., 1983; Marlow, Roberts, & Cooke, 1989; Vohr & Garcia-Coll, 1985) et d’une plus faible performance intellectuelle que les enfants nés à terme (Hack et al., 1994; Ross et al., 1991; Saigal, Szatmari, Rosembaum, Campbell, & King, 1991) bien que, dans la plupart des cas, les prématurés soient évalués comme étant cliniquement normaux en ce sens que le QI se situe à l’intérieur d’un écart-type de la moyenne (Hirata et al., 1983; Lefebvre et al., 1988; Saigal, Szatmari, & Rosenbaum, 1989; Vohr & Garcia-Coll, 1985).

Les prématurés présentant des dysfonctions mineures fréquentent habituellement l’école régulière mais la présence des dysfonctions neurologiques contribue à rendre leurs apprentissages scolaires plus difficiles (Ross et al., 1991; Vohr & Garcia-Coll, 1985). Les statistiques varient d'une étude à l'autre selon les critères retenus: de 10% à 15% des prématurés ayant un QI normal ont des problèmes d’apprentissage selon Bembaum & Hoffinan-Williamson (1991) alors que selon Omstein, Ohlsson, Edmonds, & Asztalos (1991), de 10% à 70% des prématurés fréquentant un établissement scolaire requièrent des services spécialisés.

En résumé, de plus en plus d'enfants très ou extrêmement prématurés survivent. Ces enfants à risque sur le plan biologique sont plus susceptibles que les enfants nés à terme de présenter des dysfonctions majeures et/ou mineures. L’occurrence de ces dysfonctions ne s’explique toutefois pas uniquement par le poids de naissance ou par l’âge gestationnel.

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Elles sont la plupart du temps reliées à la sévérité des complications vécues par le prématuré en périodes péri- et néonatale (Bennett, 1988).

1.4 L’expérience des parents

La naissance prématurée d’un enfant est un événement éprouvant pour les parents et inquiétant, vu les complications médicales susceptibles de survenir. La joie et !’excitation habituelles lors de la naissance d’un enfant font place à un état de choc, de peur, de chagrin et à un sentiment de perte (Fraley, 1986). La distance physique imposée par le besoin de traitements médicaux, les problèmes de santé dus à l'immaturité du bébé et l'incertitude quant à d'éventuelles complications médicales rendent la période postnatale difficile pour les mères d’enfants prématurés (Brooten et al., 1988; Meyer et al., 1995; Thompson, Oehler, & Catlett, 1993). Ces premières expériences sont fréquemment associées à de l’anxiété, de la dépression ou de la détresse psychologique dans la période suivant la naissance (Brooten et al., 1988; Thompson et al., 1993) et une étude démontre que jusqu’à 28% des mères de prématurés atteignent un seuil clinique de détresse psychologique durant la période postnatale (Meyer et al., 1995).

Au cours de !’hospitalisation de l’enfant, les parents s’adaptent graduellement à l’état de l’enfant. Ils attendent impatiemment le moment de sortir de l’hôpital et d’entrer enfin à la maison. Toutefois, cette situation entraîne également de l’anxiété face à la nécessité d'assumer seuls l’entière responsabilité de l’enfant qui, jusqu’à ce jour, avait été sous la responsabilité principale du personnel médical (Brooten, Gennaro, & Knapp, 1989; Kenner & Lott, 1990). Les parents de prématurés se plaignent fréquemment du manque d’informations sur les soins à prodiguer à l’enfant et sur les problèmes de santé probables (Jauvin, 1992). Également, ils ont encore peu de connaissances sur ce qui les attend par

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rapport au développement de leur enfant (Brooten et al., 1989; Kenner & Lott, 1990). Les prématurés présentent des caractéristiques comportementales particulières qui rendent les interactions parent-enfant plus problématiques, ce qui représente, à la longue, un défi plus important pour les parents.

1.5 Les interactions parent-enfant prématuré

Les enfants prématurés, de par Γimmaturité neurologique (Als & Gilkerson, 1997) qu’ils présentent à la naissance et les complications néonatales subséquentes, sont des partenaires avec lesquels les interactions sont différentes de celles présentées par les dyades parent-enfant né à terme. Ces conclusions proviennent d’études ayant utilisé différentes mesures observationnelles et issues de diverses situations d’observations (en périodes de boire, d’interactions face à face, de jeux libres ou de tâches d’apprentissage).

Dès l’âge de quatre mois, les bébés prématurés sont plus difficiles à nourrir et plus désorganisés durant leur boire (Field, 1977a). En interactions avec leur mère, ils sont moins alertes, moins actifs, répondent moins aux stimulations et initient moins d'interactions que les bébés nés à terme (Barnard, Bee, & Hammond, 1984; Brachfeld, Goldberg, & S loman, 1980; Crawford, 1982; Cmic, Ragozin, Greenberg, Robinson, & Basham, 1983; Field, 1977a, 1977b, 1983; Landry & Chapieski, 1988; Landry, Smith, Miller-Loncar, & Swank, 1997a; Wasserman, Allen, & Salomon, 1985). Ils recherchent moins de contacts physiques, affectifs et évitent plus souvent du regard (Cmic et al., 1983; Field, 1977b). D'autre part, ils vocalisent et sourient moins fréquemment, ils sont plus maussades et pleurent davantage (Brachfeld et al., 1980; Crawford, 1982; Cmic et al., 1983; Field, 1983). Les études ayant tenu compte du risque biologique néonatal suggèrent

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de plus que la passivité de l'enfant augmente avec l'élévation du degré de risque (Brachfeld et al., 1980; Landry & Chapieski, 1988; Landry et al., 1997a).

Pour leur part, les mères tendent à émettre plus de stimulations; elles deviennent plus actives, stimulent plus et vocalisent davantage durant les interactions (Barnard et al., 1984; Brachfeld et al., 1980; Cmic et al., 1983; Field, 1977a, 1977b, 1983; Wasserman et al., 1985). Elles le font toutefois moins affectueusement et perçoivent leurs échanges comme moins satisfaisants, exprimant moins d'affects positifs que les mères de bébés nés à terme (Cmic et al., 1983). En tenant compte du risque néonatal, il a également été démontré que les mères de prématurés à plus haut risque (dysplasie bronchopulmonaire) sont moins sensibles aux signaux de leur bébé, répondent moins bien à leur détresse et encouragent moins leur enfant durant ses activités, comparativement aux mères de prématurés à faible risque néonatal (syndrome de détresse respiratoire) ou aux prématurés en santé (Jarvis, Myers, & Creasy, 1989).

Ainsi jusqu'à un an, les interactions mère-enfant prématuré sont caractérisées par des interactions entre deux acteurs où l'enfant joue un rôle plutôt passif en émettant peu de signaux et en initiant peu d'interactions et où la mère conséquemment prend un rôle actif en tentant de structurer les interactions. À partir d'un an, les études rapportent des conclusions divergentes quant au rôle de chacun des membres de la dyade.

Certaines études rapportent que les comportements observés durant la première année disparaissent lorsque les enfants sont âgés d’un an (Brachfeld et al., 1980; Crawford, 1982) alors que d’autres soutiennent que la même dynamique persiste (Cmic et al., 1983). Selon ces derniers, les prématurés (<1801 grammes) performent encore moins sur les plans cognitif et langagier et sont moins impliqués et compétents dans les interactions. Les mères

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maintiennent un niveau de stimulation élevé comparativement aux dyades mère-enfant né à terme.

Barratt, Roach, & Leavitt (1996), pour leur part, démontrent qu'à la fin de la première année, les prématurés à faible risque néonatal (poids moyen: 2125 grammes; âge gestationnel moyen: 34 semaines) deviennent aussi compétents sur les plans cognitif et langagier que les enfants nés à terme et en santé. Toutefois, malgré ces améliorations, bien que les mères d’enfants prématurés et d’enfants nés à terme utüisent autant de comportements de soutien (vocalisations générales, démonstrations et échanges d'objets) dans le jeu, les mères de prématurés utilisent plus de comportements de contrôle sous forme d'assistance manuelle et d'intrusions. Les auteurs expbquent ces résultats par le fait que les perceptions de vulnérabilité développées durant la première année persistent et amènent la mère à continuer de structurer les jeux de son enfant de façon à optimiser ses chances de succès. Ils suggèrent que les mères de prématurés puissent avoir de la difficulté à adapter leurs comportements en fonction des progrès développementaux de l'enfant.

Enfin, des études démontrent que, au-delà de la première année, les prématurés à haut risque néonatal demeurent passifs lors des interactions avec leur mère et que cette dernière continue à être plus active comparativement aux mères de prématurés à faible risque ou d'enfants nés à terme (Gamer, Landry, & Richardson, 1991; Landry et al., 1997a; Wasserman et al., 1985). Les prématurés à haut risque continuent à avoir des jeux moins élaborés et fonctionnels, à initier moins d'interactions sociales et à démontrer moins d'affects positifs (Gamer et al., 1991; Landry et al., 1997a; Wasserman et al., 1985). Ils présentent plus de regards passifs et déplacent leur attention du jeu conjoint plus fréquemment que les bébés nés à terme (Gamer et al., 1991). Lors de situations d'attention

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partagée, ils éprouvent plus de difficulté à communiquer leurs intérêts par le langage et les gestes (Gamer et al., 1991). Enfin, ils répondent moins aux tentatives de direction d'attention que les prématurés à faible risque ou que les bébés nés à terme (Landry, Gamer, Denson, Swank, & Baldwin, 1993b). Il est à noter que même si les prématurés à plus haut risque présentent plus de difficultés, les prématurés à faible risque présentent également des déficits en ce qui a trait à la capacité à communiquer leurs intérêts et à initier les interactions dans des situations où les demandes attentionnelles augmentent, soit lors de périodes de jeu conjoint (Gamer et al., 1991; Landry et al., 1997a). Ceci laisse supposer que les capacités à coordonner !'attention seraient particulièrement problématiques chez les prématurés et que les difficultés augmenteraient en fonction de l'élévation du risque.

En ce qui a trait aux mères, celles de prématurés à haut risque néonatal, comparativement à celles de prématurés à faible risque ou de bébés nés à terme, introduisent plus souvent les jouets (Gamer et al., 1991), initient plus les interactions, utilisent davantage de contrôle physique (Wasserman et al., 1985) et redirigent plus souvent !'attention de l'enfant lors des interactions (Landry, Chapieski, & Schmidt, 1986).

En résumé, les prématurés présentent, dès les premiers mois de vie, des comportements différents des enfants nés à terme et en santé. Ils semblent être des partenaires de jeux offrant moins de renforcements lors des interactions et prenant un rôle plutôt passif. Les mères pour leur part tendent à émettre des réponses de stimulations élevées. Lors de la deuxième année de vie, les résultats sont inconsistants mais dans l'ensemble, les prématurés, surtout ceux à haut risque, demeurent plus passifs dans les jeux que les enfants nés à terme et les mères utilisent les comportements qu’elles pensent être appropriés, c’est-à-dire qu’elles s’impliquent activement dans les interactions en

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introduisant plus souvent les jouets et en utilisant davantage de contrôle physique. Connaissant le rôle de la sensibilité maternelle et de la qualité des interactions sur le développement socio-émotif des enfants, ces travaux suggèrent que la relation d'attachement de l'enfant prématuré puisse être différente de celle qui s'établit habituellement avec les enfants nés à terme et en santé.

1.6 L’attachement mère-enfant chez les prématurés

Plusieurs chercheurs se sont intéressés à l’influence d’une naissance prématurée sur !’établissement de le relation d’attachement de l’enfant à sa mère. L’attachement a été mesuré dans la majorité des études à l’aide de la Situation Étrangère (Ainsworth & Wittig, 1969). Les conclusions des travaux empiriques dans le domaine sont plutôt inconsistantes. Certaines études démontrent un lien entre la prématurité et l’attachement alors que d’autres montrent plutôt qu'il s’agit de faits indépendants.

Dans les études ne rapportant pas de lien entre la prématurité et l’attachement, la distribution des catégories d'attachement (à la Situation Étrangère) est comparable à celle obtenue dans les populations de bébés nés à terme, c’est-à-dire qu’environ les deux tiers des prématurés ont un attachement sécurisé avec leur mère. Dans deux de ces études (Frodi & Thompson, 1985; Rode, Chang, Fisch, & Sroufe, 1981), les échantillons sont composés de prématurés relativement en santé, les critères d'inclusion étant d'être né à moins de 37 semaines complètes de gestation (Frodi & Thompson, 1985) ou d’avoir été séparé de la mère à la naissance peu importe l’âge gestationnel (Rode et al., 1981). Dans les deux autres études (Easterbrooks, 1989; Macey, Harmon, & Easterbrooks, 1987), le groupe de prématurés est composé de bébés à risque, dont le poids moyen est de 1094 grammes et l’âge gestationnel de 30 semaines. Ces derniers ne se distinguent pas non plus des enfants

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nés à terme à la mesure de la Situation Étrangère. Les auteurs expliquent ces résultats selon une approche éthologique en supposant que le système de prise en charge d’un enfant par son parent est assez robuste et flexible pour accommoder un large éventail de caractéristiques de l’enfant. Dans cette perspective, les parents seraient capables de s’adapter aux caractéristiques de leur prématuré de façon à maintenir des interactions sensibles et conséquemment un attachement sécurisé.

Quatre études démontrent une relation entre la sécurité d'attachement et la prématurité. Deux d’entre elles rapportent un lien en fonction du risque associé à la naissance prématurée, c’est-à-dire qu’il y a plus d’insécurité chez les prématurés de très petit poids de naissance (Mangelsdorf et al., 1996) et chez ceux atteints de problèmes respiratoires modérés ou sévères et hospitalisés durant plus d’un mois (Plunkett, Meisels, Stiefel, Pasick, & Roloff, 1986). La troisième étude (Wille, 1991) trouve également une relation entre la prématurité et l’attachement mais indépendamment du risque à la naissance et la quatrième, (Goldberg, Perrotta, Minde, & Corter, 1986) rapporte des relations dont la direction va à l’encontre des précédentes. Dans cette dernière étude, bien que la distribution des catégories d'attachement des bébés soit comparable à celle d'Ainsworth, Blehar, Waters, & Wall (1978) avec 65% de sécurisés (B), 21% d’évitants (A) et 13% d’ambivalents (C), les sous-catégories d'attachement indiquent que les bébés les plus "sécurisés" (B2 et B3) sont ceux ayant eu le plus de complications médicales à la naissance. Cependant, parmi les prématurés catégorisés comme "sécurisés", il y a davantage (en référence aux travaux d’Ainsworth et al., 1978) de bébés se retrouvant dans les sous- catégories "marginalement sécurisés" (B1 et B4) ce qui, de l’avis des chercheurs, serait une évidence de vulnérabilité à un attachement insécurisant.

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Les trois premières études démontrent qu'une plus grande proportion de prématurés développent une relation d'attachement insécurisante comparativement aux bébés nés à terme. Plunkett et al. (1986) trouvent une plus grande proportion d'enfants catégorisés "C", c’est-à-dire "insécurisés-résistants", chez les prématurés atteints de problèmes respiratoires hospitalisés durant plus d’un mois comparativement aux témoins ou encore aux prématurés sans problème respiratoire, hospitalisés durant moins d’un mois. Les relations de type "C" impliquent habituellement des enfants anxieux, difficiles à consoler, qui donnent des signaux mixtes et des mères qui éprouvent des difficultés à être consistantes et sensibles aux besoins de l’enfant. Selon les auteurs, ces résultats peuvent être le reflet d’une difficulté pour le parent à combattre un besoin initial de se désengager émotivement d’un enfant qui aurait pu ne pas survivre et qui continuerait par la suite à montrer des comportements difficiles.

Dans l'étude de Wille (1991), il y a plus de prématurés (malades ou en santé à la naissance) qui développent un attachement insécurisant (A et C) que de bébés nés à terme et ce, peu importe le risque néonatal. Elle explique ces résultats par le fait que les prématurés de son étude sont plus homogènes (les prématurés malades sont moins malades et les prématurés en santé, moins en santé) que ceux de l'étude de Plunkett et al. (1986). Toutefois, les enfants de son étude proviennent de familles issues de milieux socio- économiques faibles et les facteurs qui y sont associés (faible scolarité, monoparentalité, stresseurs élevés, faible soutien social) sont reconnus comme influents sur la relation d'attachement de l’enfant à sa mère (Crockenberg, 1981; Egeland & Färber, 1984; Vaughn, Egeland, Sroufe, & Waters, 1979). L’hypothèse est que ces conditions de vie défavorables affecteraient négativement le développement de la relation parent-enfant et s’ajouteraient à

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la condition biologique défavorable déjà présente chez l’enfant prématuré. Ces résultats suggèrent que le statut socio-économique puisse agir comme une variable modératrice de l'impact de la prématurité sur l'attachement de l’enfant à sa mère.

Enfin, l’étude de Mangelsdorf et al. (1996) démontre que les prématurés de très petit poids sont plus sujets à développer un attachement insécurisant que les bébés nés à terme. L'attachement est mesuré à 14 mois corrigés à l'aide du Tri-de-Cartes d'attachement (Waters, 1995) et de la Situation Étrangère (Ainsworth et al., 1978). Cependant, seule la mesure provenant du Tri-de-Cartes permet de différencier l'attachement des prématurés de celui des bébés nés à terme. Les auteurs émettent deux hypothèses: soit que ces deux mesures d'attachement ont un même pouvoir prédictif mais expliquent des portions de variance différentes, soit que le système d'attachement tel que mesuré par la Situation Étrangère n'est pas encore suffisamment consolidé ou instauré à la fin de la première année à cause des retards de développement (surtout moteurs) des prématurés. Ce qui suggère que le Tri-de-Cartes serait plus approprié pour détecter les comportements d’attachement des prématurés que la Situation Étrangère, l'évaluation par le Tri-de-Cartes reposant sur un plus large éventail de comportements et dans plusieurs situations de la vie quotidienne.

En somme, plusieurs équipes se sont intéressées à vérifier les liens entre une naissance prématurée et la qualité de la relation d’attachement de l’enfant à sa mère mais il est difficile de regrouper les résultats et d’en arriver à une interprétation commune. Deux raisons méthodologiques peuvent expliquer ces divergences. D’abord, la composition des échantillons varie d’une étude à l’autre selon la valeur de risque associée au poids de naissance, à l’âge gestationnel ou aux problèmes respiratoires. Ensuite, la Situation Étrangère a été utilisée dans la majorité des cas bien que certains arguments dans les

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travaux récents laissent supposer que le Tri-de-Cartes serait plus approprié pour mesurer l’attachement dans les populations d’enfants prématurés.

2.0 Objectifs de la thèse

La thèse a deux objectifs spécifiques constituant deux articles distincts. Le premier objectif est d'évaluer l’influence du risque néonatal sur la qualité des interactions entre une mère et son bébé prématuré âgé de 14 mois corrigés. Le second objectif est d'évaluer l'impact du risque néonatal sur le développement socio-émotionnel de l’enfant soit sur la qualité de la relation d'attachement de l'enfant à sa mère.

2.1 Article 1. Les interactions mère-enfant prématuré

Les prématurés présentent, dès les premiers mois de vie, des comportements différents des enfants nés à terme et en santé. Ils sont plus passifs, initient moins d’interactions et répondent moins aux demandes de leur mère. Les mères pour leur part émettent des réponses de stimulations élevées. Au-delà de la première année de vie, les résultats sont inconsistants mais dans l'ensemble, ils suggèrent que les prématurés, surtout ceux à haut risque, demeurent plus passifs dans les jeux que les enfants nés à terme et les mères continuent de s’impliquer activement dans les interactions. Plusieurs chercheurs se préoccupent du caractère approprié des comportements structurants des mères de prématurés. Jusqu’à maintenant, les analyses des comportements maternels et infantiles ont surtout été effectuées en comparant les fréquences de comportements, ce qui restreint les interprétations à une base quantitative et ne procure pas d'information autrement qu'inférentielle sur l’impact des comportements maternels sur ceux de l’enfant. Nous suggérons ici que l'étude des taux de comportements et, mieux encore, l'étude des

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contingences interactives est de nature à compléter l'information sur des aspects qualitatifs des interactions.

Cet article vise à vérifier si les patrons d'interactions mère-enfant prématuré diffèrent au début de la deuxième année en fonction du risque néonatal (mesuré à l’aide d’un Index de risque néonatal) et à identifier, à l'aide des contingences interactives, les comportements maternels qui favorisent le plus l’émission de comportements d’orientation à la tâche chez l’enfant. De plus, de façon exploratoire, cette étude vise à identifier lesquelles, parmi les variables néonatales, développementales, environnementales, perceptuelles et comportementales, sont les meilleurs prédicteurs des comportements émis par la mère et par l’enfant lorsqu'ils sont en interaction dans une tâche structurée. Dans cette étude, les enfants prématurés et leurs mères sont comparés entre eux en fonction du risque néonatal dans un échantillon de 58 dyades mère-enfant.

2.2 Article 2. L’attachement mère-enfant chez les prématurés

Plusieurs facteurs associés à une naissance prématurée sont susceptibles de mettre en péril la relation d’attachement de l'enfant à sa mère. D’une part, il y a la période entourant la naissance qui est particulièrement éprouvante pour les parents notamment à cause de la distance physique imposée par le besoin des traitements médicaux de l’enfant, des problèmes de santé dus à l'immaturité du bébé et de l'incertitude quant à d'éventuelles complications médicales. D’autre part, il y a les interactions mère-enfant prématuré qui, au cours de la première année, sont décrites comme plus problématiques que celles impliquant des enfants nés à terme et en santé.

Plusieurs équipes de recherche se sont intéressées à vérifier le lien entre une naissance prématurée et la qualité de la relation d’attachement. Les conclusions des

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travaux empiriques sont plutôt inconsistantes et il est difficile de regrouper les résultats pour en arriver à une interprétation commune. Des raisons méthodologiques peuvent expliquer ces divergences. D’abord, la composition des échantillons varie d’une étude à l’autre selon la valeur de risque associée au poids de naissance, à l’âge gestationnel ou aux problèmes respiratoires. Ensuite, le choix de l'instrument de mesure de !’attachement, la Situation Étrangère, a été remis en question pour cette population, les enfants prématurés étant souvent limités dans leur coordination motrice, ce qui les empêcherait d'émettre les comportements d'orientation vers la mère qui sont les critères de base pour mesurer la relation d'attachement dans cette situation. Pour ces raisons, bien que le Tri-de-Cartes et la Situation Étrangère soient deux mesures convergentes, certains arguments laissent supposer que la première soit plus appropriée pour mesurer l’attachement chez les prématurés.

Le présent article vise à évaluer l'importance du risque néonatal sur la relation d'attachement de l'enfant prématuré à sa mère. L’attachement sera évalué par le Tri-de- Cartes, mesure qui a été peu utilisée jusqu’à maintenant mais qui semble plus appropriée pour mesurer l’attachement chez les prématurés. Enfin, l’influence des perceptions maternelles comme variable médiatrice et du risque contextuel comme variable modératrice sera considérée pour expliquer le lien entre le risque néonatal et l’attachement. Dans cette étude, !’échantillon est composé de 91 enfants: 26 enfants nés à terme, 31 prématurés à faible risque néonatal et 34 prématurés à haut risque néonatal tel que mesuré à l’aide de l’Index de risque néonatal de Korner et al. (1993).

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En-tête: LES INTERACTIONS MÈRE-ENFANT

Les interactions mère-enfant chez les prématurés Josée Laganière

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Résumé

La présente étude vérifie si, au début de la deuxième année, les patrons

d’interactions des dyades mère-enfant diffèrent en fonction du risque néonatal du prématuré et démontre, à l'aide de l’analyse des contingences interactives, les comportements

maternels favorisant le plus l’émission de comportements d’orientation à la tâche chez l’enfant prématuré. Cinquante-huit prématurés âgés de 14 mois (âge corrigé), dont 29 sont à faible risque néonatal et 29 à haut risque, sont observés lors de tâches d’apprentissage avec leur mère. Les hypothèses selon lesquelles les taux de comportements (maternels ou infantiles) et les contingences interactives se distinguent en fonction des groupes de risque sont infirmées. Les résultats démontrent que les déficits d’ordre neurologique conséquents à une naissance prématurée seraient plus utiles pour expliquer les interactions dyadiques que l'indicateur global de risque biologique à la naissance. Par ailleurs, l’analyse des contingences indique que, dans les deux groupes, les comportements maternels d'aide et de soutien engendrent des comportements d'orientation à la tâche chez l'enfant, ce qui rejette l'hypothèse rivale voulant que les comportements de contrôle voir interférents puissent être adaptés aux interactions avec des enfants prématurés à haut risque. Enfin, la variable "sexe de l’enfant" n'est pas indépendante des conduites maternelles et les garçons sont exposés plus que les filles à des conduites structurantes-interférentes et moins que ces dernières à des conduites de soutien.

Figure

Tableau 1. Prédicteurs des comportements maternels (régressions stepwise) parmi les sous-échelles du domaine enfant (ISP)
Tableau 1. Description des caractéristiques de !’échantillon Prématurés Faible Risque (3=29) Haut Risque(S=29)
Tableau 2. Entente inter-juges effectuée auprès de 15 dvades % d'accord Kappas Comportements mère: Soutien: .89 .72 Aide: .83 .64 Affects positifs: .93 .64 Négatifs: .97 .53 Structurants-interférents: .86 .66 Affects négatifs: .98 .39 Comportements de l'en
Tableau 4. Modèles de prédiction (,régressions stepwise! des taux de comportements de la
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Références

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