• Aucun résultat trouvé

Dans quelles mesures les prairies multiespèces permettent-elles d’améliorer l’autonomie des systèmes caprins ?

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Dans quelles mesures les prairies multiespèces permettent-elles d’améliorer l’autonomie des systèmes caprins ?"

Copied!
31
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: hal-02793826

https://hal.inrae.fr/hal-02793826

Submitted on 5 Jun 2020

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

Dans quelles mesures les prairies multiespèces

permettent-elles d’améliorer l’autonomie des systèmes

caprins ?

Morgane Raymond

To cite this version:

Morgane Raymond. Dans quelles mesures les prairies multiespèces permettent-elles d’améliorer l’autonomie des systèmes caprins ?. [Stage] Maison Familiale Rurale Sevreurope (MFR Sevreurope), FRA. 2016, 30 p. �hal-02793826�

(2)

1

RAYMOND Morgane

BTSA ACSE – MFR SEVREUROPE

Promotion 2015 - 2017

7 semaines de stage du 7 décembre 2015

au 11 mars 2016

Dans quelles mesures les prairies multiespèces

permettent-elles d’améliorer l’autonomie des systèmes caprins ?

(3)

2

Sommaire

REMERCIEMENTS ... 3

INTRODUCTION ... 3

I) L’institut National de la Recherche Agronomique ... 4

1) L’INRA en France : ... 4

2) L’INRA en Poitou-Charentes : ... 4

- Les moyens financiers : ... 5

- Les objectifs : ... 5

- Les programmes : ... 6

- Le personnel de l’unité : ... 6

3) La plate-forme PATUCHEV ... 6

- Comparaison des conduites : ... 7

4) Le réseau REDCAP : ... 7

II) L’autonomie alimentaire et les prairies multiespèces ... 8

1) L’autonomie alimentaire : ... 8

2) Les prairies multi espèces : ... 10

3) Les besoins d’une chèvre :... 15

4) La problématique : ... 15

III) Bilan de la production fourragère en 2015 : ... 16

1) Description de l’échantillon : ... 16

Temps de pâturage ... 20

2) Les résultats et les analyses : ... 21

a) Les rendements : ... 21

b) Les valeurs biochimiques : ... 22

c) La composition botanique : ... 24

d) L’autonomie alimentaire : ... 25

e) Les coûts de production du foin et du pâturage : ... 26

CONCLUSION ... 29

(4)

3

REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier tout d’abord Monsieur Hugues CAILLAT, qui a été mon maître de stage, pour ces conseils, son écoute et sa patience. Il m’a apporté les connaissances nécessaires à l’élaboration de mon rapport de stage et de mon étude.

Je remercie également Monsieur François GASTRAL, directeur de l’Unité Ferlus, qui m’a permis de réaliser mon stage à l’INRA, dans le dispositif PATUCHEV.

Un merci aussi à Monsieur Benoît RANGER, qui m’a intégrée à l’INRA et mis en relation avec l’ingénieur de la plateforme PATUCHEV.

Je tiens à remercier toute l’équipe de PATUCHEV pour l’aide fournie dans la récolte de données, les conseils et le savoir.

INTRODUCTION

Dans le cadre de ma formation en BTSA ACSE à la MFR SEVREUROPE de BRESSUIRE, j’ai effectué un stage dans un organisme para-agricole. Les deux objectifs de ce stage sont de connaître et comprendre un organisme para-agricole et de réaliser une étude dans le cadre de cet organisme.

J’ai choisi de faire mon stage à l’INRA de LUSIGNAN en Poitou-Charentes sur le site des Verrines (86). Mon stage s’est effectué dans l’unité FERLUS (Fourrages Environnement Ruminants) particulièrement sur la plate-forme expérimentale PATUCHEV. C’est un dispositif expérimental pour concevoir des systèmes d’élevages caprins autonomes et économes.

Dans un premier temps, je présenterai l’INRA au niveau national et l’INRA en Poitou-Charentes. Je détaillerai, ensuite, l’unité FERLUS et le dispositif PATUCHEV et je terminerai sur la problématique liant l’autonomie des systèmes caprins et les prairies multiespèces.

La seconde partie sera détaillée d’éléments bibliographiques notament l’autonomie alimentaire des caprins, les prairies multiespèces et le pâturage.

La dernière partie est dédiée au bilan fourrager 2015 : la description de l’échantillon, les résultats et les analyses.

(5)

4

I)

L’institut National de la Recherche Agronomique

1)

L’INRA en France :

L’Institut National de Recherche Agronomique a été fondé en 1946 suite à la seconde guerre mondiale afin d’améliorer les techniques de production alors que la France est en pénurie alimentaire. Il y a donc eu le développement de plusieurs sites INRA en France. Actuellement, on en compte 19 sur le territoire national. Le personnel est composé de 8 417 chercheurs, ingénieurs et techniciens.

L’INRA est un organisme national de recherche en France dont les objectifs sont de :  Mener des recherches ayant pour finalités une alimentation saine et de qualité ;  Avoir une agriculture durable et compétitive afin de préserver et valoriser

l’environnement.

2)

L’INRA en Poitou-Charentes :

En Poitou-Charentes, l’INRA est composé de 7 unités dont 5 unités expérimentales :  Unité de recherche Pluridisciplinaire Prairies et Plantes Fourragères (P3F)

 Unité expérimentale Fourrages, Environnement et Ruminants de Lusignan (FERLUS)  Domaine expérimental de Saint-Laurent-de-la-Prée (DSLP)

 Unité expérimentale d’Entomologie

 Unité sous contrat Centre d’Etudes Biologiques de Chizé (CEBC- agripop)  Unité expérimentale Elevage Alternatif et Santé des Monogastriques (EASM)  Unité expérimentale Génétique, Expérimentations et Systèmes Innovants (GenESI) Le personnel du centre Poitou-Charentes est composé de 243 agents.

(6)

5

- Les moyens financiers :

Le budget du Centre Poitou-Charentes est de l’ordre de 20 millions d’euros. Il est principalement constitué par des subventions de l’Etat et des recettes des unités grâce aux ventes des produits animaux et végétaux (73 %). Il provient également des ressources propres (17%) et des partenaires privés et publics (10 %).

Les dépenses sont dédiées à 71 % aux salaires du personnel, à 20 % pour le fonctionnement du centre et à 9 % aux investissements notamment pour les projets.

a)

L’unité FERLUS

Le centre Poitou-Charentes compte 4 expérimentations-systèmes dont 2 menées dans l’unité FERLUS (Fourrages environnement ruminants de Lusignan) :

 Plate-forme OASYS : système expérimental d’élevage comprenant 72 vaches laitières, des surfaces de prairies, cultures et agroforesterie (90 ha) et un bâtiment d’élevage.

 Plate-forme PATUCHEV : Concevoir et évaluer des systèmes d’élevage caprin utilisateurs de prairies, productifs et durables.

- Les objectifs :

Les recherches de FERLUS ont pour objectif de concevoir et d’évaluer des systèmes fourragers et d’élevages laitiers innovants et performants sur le plan économique, social et environnemental. Elles visent également à adapter les productions végétales, animales et les systèmes laitiers à l’économie des ressources eau et énergie, à la réduction des intrants chimiques, aux incertitudes et aux changements climatiques, à une plus grande autonomie en ressources fourragères, et à un meilleur respect de l’environnement (sol, air, eau et biodiversité).

(7)

6 - Les programmes :

Les programmes de FERLUS sont de :

 Evaluer la valeur agronomique et environnementale d’espèces fourragères et de grandes cultures ;

 Evaluer les impacts environnementaux des prairies semées ;

 Concevoir et évaluer des systèmes d’élevage caprin utilisateurs de prairies, productifs et durables grâce à la plate-forme PATUCHEV ;

 Innover en reproduction caprine ;

 Concevoir, mettre en œuvre et évaluer un système bovin laitier innovant grâce à la plate-forme OASYS.

-

Le personnel de l’unité :

Directeur de l’unité : François CASTRAL

L’effectif est de 41 personnes dont 8 ingénieurs et 33 techniciens et administratifs.

3) La plate-forme PATUCHEV

L’enjeu des systèmes d’élevage caprins est de gagner en durabilité, en conciliant les performances économiques et environnementales. Pour concevoir ces systèmes, l’INRA a mis en place en 2012, le dispositif expérimental PATUCHEV. Cette démarche s’inscrit dans les axes prioritaires 2010-2020 de l’INRA et dans le « Projet agro-écologique pour la France » du ministère chargé de l’Agriculture.

a) Les objectifs de PATUCHEV :

 Intégrer la prairie dans les systèmes de production ;

 Augmenter la part d’herbe pâturée et/ou récoltée dans la ration.

b) Le fonctionnement :

Ce dispositif permet d’évaluer, à long terme, trois types de conduites caractérisées par la période de reproduction et la conduite alimentaire, en appliquant les principes de l’agro écologie. Chaque troupeau de 60 chèvres est indépendant et chacun est composé de 10 ha de surfaces cultivées. Les parcelles sont attribuées à chaque lot de façon définitive et les effluents de chaque lot sont épandus sur les surfaces qui leur sont attribuées. Les effluents de la salle de traite sont traités par un filtre à roseaux avant restitution au milieu extérieur. Les trois troupeaux sont conduits d’une manière différente :

 Un troupeau avec une période de reproduction saisonnée et pâturant ;

 Deux troupeaux conduits en contre-saison, l’un pâturant et l’autre conduit en chèvrerie.

(8)

7 Pour les trois systèmes, des rotations alternent entre prairies, cultures de céréales et protéagineux (pures ou méteils). Les prairies cultivées associent plusieurs espèces végétales, dont la luzerne pour une meilleure autonomie en protéines. Le foin est séché en grange pour maximiser son ingestion et limiter l’apport d’aliments concentrés.

- Comparaison des conduites :

La comparaison des systèmes est faite de plusieurs critères à partir d’une base de données produite en routine. Les critères retenus sont d’ordre zootechnique (production, reproduction, note d’état corporel, santé et bien-être), agronomique (production, foin, céréales, paille, effluents, bilans), économique (gestion technico-économique, marge brute) et environnemental (biodiversité végétale, animale, activité biologique du sol, bilan énergétique et GES, qualité des eaux).

4) Le réseau REDCAP :

PATUCHEV a été initié par l’INRA et élaboré en collaboration étroite avec des acteurs de la filière caprine régionale notamment REDCAP. C’est un réseau d’expérimentation et de développement caprin. Il a été créé en 2011 afin de rechercher et de développer la production caprine concernant les sujets liés à l’autonomie et à l’alimentation à l’herbe des chèvres. Le réseau regroupe 34 élevages de Poitou-Charentes et des Pays de la Loire en bénéficiant du soutien financier de ces deux régions.

REDCAP assure le suivi et met en place des expérimentations, en interaction avec le dispositif PATUCHEV de l’INRA, chez des éleveurs privilégiant l’alimentation à l’herbe pour accroître l’autonomie alimentaire de leur système.

(9)

8

II)

L’autonomie alimentaire et les prairies multiespèces

1)

L’autonomie alimentaire :

De plus en plus d’éleveurs caprins subissent les fluctuations des prix des différents concentrés utilisés pour l’alimentation de leur troupeau. Que ce soient les coûts de production, ou plus particulièrement les coûts alimentaires, on observe une forte hausse depuis ces dernières années.

Une majorité des éleveurs de la filière caprine s’interroge sur l’intérêt d’améliorer leur autonomie alimentaire, afin de garantir par leur propre moyen la quantité des aliments distribués.

L’autonomie alimentaire peut se définir comme la part d’aliments produits sur l’exploitation par rapport à ceux consommés. Cette part d’autonomie peut être calculée à partir de la nature de l’aliment (fourrage, concentré, ration totale), ou bien grâce à sa composition (matière sèche (MS), valeur énergétique (UFL), matière azotée (MAT)).

Dans la plupart des élevages caprins, l’autonomie en fourrage est élevée (90 %) contrairement à celle des concentrés (30 %). L’autonomie alimentaire des élevages caprins en France est de 55 % alors qu’elle est de 88 % pour les élevages bovins laitiers, son amélioration constitue donc un véritable enjeu.

Pour l’autonomie alimentaire en élevage caprin, il est préconisé d’ :

 Utiliser ses propres céréales, cela nécessite un financement au niveau de la transformation et du stockage. Cependant, c’est un investissement facilement maîtrisable et économiquement très rentable.

 Optimiser les quantités de concentrés utilisées, pour éviter le gaspillage en se fixant une limite de quantité de concentré par litre de lait produit.

 Enrichir son indépendance à l’azote en pensant à utiliser un maximum d’herbe de bonne qualité, avec des valeurs en MAT et UFL élevées et équilibrées.

 Faire manger un fourrage de qualité permettant à l’éleveur de réduire ses coûts en concentrés et déshydratés.

(10)

9 Pour cela, l’exploitant dispose d’un certain nombre de processus techniques permettant un perfectionnement de la qualité du fourrage. L’ensilage ou l’enrubannage offre à l’éleveur un fourrage avec de meilleures valeurs nutritives qu’un foin classique séché au sol. Certains s’engagent dans d’autres systèmes d’exploitations moins répandus en élevage caprin, comme par exemple le pâturage, l’affourragement en vert ou encore le séchage en grange.

Les élevages très autonomes en fourrages, déshydratés compris (plus de 80 %), ont en moyenne 11 chèvres par hectare de SFP. Au-dessus de 15 chèvres par hectare de surface fourragère caprine, il semble difficile d´obtenir un niveau d´autonomie supérieur à 60 %.

Les systèmes à dominante «fourrage» en ensilage de maïs ou foin sont bien sûr plus autonomes que le système foin et déshydratés. Les systèmes «foin» essentiellement à base de foin de luzerne sont les plus autonomes en concentrés et en azote.

Les élevages les plus autonomes ont un coût alimentaire moyen plus faible que l´ensemble des éleveurs. Ils économisent 35 euros pour 1000 l.

Pour aller vers plus d’autonomie alimentaire :

1. Plus de fourrages de qualité et moins de déshydratés.

Stocker au moins 800 kg de MS fourrage par chèvre par an et viser 8 à 10 chèvres par hectare de surface fourragère. En caprins et cultures de vente, le développement de l´autonomie passera par l´augmentation de la surface fourragère au détriment des surfaces en cultures de vente. L´impact économique de ces choix dépendra du potentiel des sols, des marges dégagées par les cultures et du prix des aliments achetés.

Au-delà de la quantité, le fourrage offert au troupeau doit être de qualité pour réduire les achats de concentrés et déshydratés. En système « foin », la qualité de la première coupe est souvent difficile à assurer. Pour la gérer au mieux, certains éleveurs ont investi dans un séchoir en grange, d´autres ont opté pour le pâturage. A côté de ces voies qui constituent de véritables changements de systèmes, des pratiques comme la combinaison d´espèces fourragères, la combinaison d´animaux sur l´exploitation voire même avec les voisins peuvent être mises en place.

2. Utiliser ses céréales pour améliorer son autonomie en énergie.

Utiliser ces céréales suppose de pouvoir investir un peu de capital dans le stockage des céréales et dans leur transformation. Cette voie nécessite aussi du temps disponible sur l´exploitation au quotidien pour la préparation et la distribution. Si cette pratique occasionne un peu de travail supplémentaire, elle est techniquement facile à maîtriser (veiller toutefois à la bonne conservation des céréales), ne remet pas en cause le système et est économiquement très rentable.

(11)

10 3. Optimiser les quantités de concentrés utilisés.

C´est une étape souvent oubliée mais pourtant facile à mettre en place. Elle ne demande pas plus de travail, ni d´investissement, et peut se réaliser dans bon nombre d´élevages. En système ensilage de maïs et foin et luzerne par exemple, les concentrés ne devraient pas dépasser 300 g au litre de lait. Enfin, ce n´est pas parce que l´on consomme ses propres céréales qu´il faut les gaspiller.

4. Améliorer son autonomie en azote.

En utilisant davantage d´herbe : les systèmes « herbe » (pâturage, vert) produisent des fourrages dont les valeurs sont à peu près équilibrées en énergie et en matières azotées. Les graminées au stade feuillu contiennent environ 0,95 UFL et 100 g de PDI par kg de matière sèche. En plus l´introduction du pâturage ou de l´affouragement en vert permet de réduire les quantités de foin à stocker et d´assurer ainsi des stocks de meilleures qualités.

En cultivant des protéagineux pour remplacer du correcteur : l´intérêt économique de cette pratique dépend de l´aptitude des sols et des potentiels de rendement pour ces cultures. Il est également fonction du prix des correcteurs azotés du commerce. Les rendements en protéagineux sont souvent aléatoires, or en lupin, il faudrait atteindre au moins 30 quintaux/ha pour que cette alternative soit économiquement favorable.

Tous ces modes d’exploitations peuvent être combinés à des pratiques peu courantes chez les agriculteurs, comme l’implantation de prairies multi espèces connues pour leurs valeurs nutritives supérieures.

2) Les prairies multi espèces :

La prairie multi-espèces se compose de différentes espèces qui associent le plus souvent plusieurs types de graminées et de légumineuses. On peut différencier deux types de prairies multi espèces, les simples avec 3 à 4 espèces et les complexes ou composites avec 5 à 10 espèces. Le mélange se fait soit à partir d’espèces en pur, constitué par l’éleveur, soit le mélange est proposé tout préparé par un semencier ou la distribution.

Les différentes espèces de graminées : on trouve le RGI, le RGH, le RGA, la Fétuque élevée, la Fétuque des prés, la Fléole, le Dactyle et le Brome.

(12)

11 Ces prairies mélangées possèdent de nombreux atouts, elles permettent de bénéficier des apports d’azote gratuits des légumineuses grâce à la symbiose entre les bactéries du sol et les légumineuses permettant de fixer l’azote de l’air. Les prairies multi-espèces offrent une production de matière sèche plus étalée dans la saison et une valeur alimentaire plus régulière sur l’année. Elles résistent mieux aux aléas climatiques (sécheresse, excès d’eau, forte température) et sont mieux adaptées à l’hétérogénéité intra-parcellaire du sol. Les espèces sont complémentaires.

Cette prairie est peu utilisée par les exploitants agricoles à cause de son coût élevé au semis, mais surtout parce que ces rendements et ses valeurs alimentaires sont encore peu connus. Pourtant, la prairie multi-espèces est bien une solution à envisager pour se tourner vers l’autonomie alimentaire, car le fourrage qui en est issu, apporte des valeurs nutritives riches aux animaux. Cependant, le mélange doit être effectué judicieusement.

Tableau des atouts et contraintes des prairies multiespèces :

La réussite des prairies multi-espèces semées va dépendre de nombreux facteurs : biotiques, abiotiques et anthropiques

Atouts Contraintes

-Adaptation facile au sol

-Apports d’azote gratuits des légumineuses pour les graminées

-Fourrage avec une bonne valeur en MAT

-Meilleure production sur l’année

-Fourrages de qualité sur toute l’année

-Coût élevé au semis -Approvisionnement de certaines espèces difficile

(13)

12

Tableau des facteurs d’implantation et de développement des prairies :

Ces facteurs vont jouer sur la végétation et sa morphologie, sur la dominance de certaines espèces, une à deux années après implantation mais également sur l’homogénéité ou non de la parcelle et de son salissement par les adventices. La connaissance des espèces, des variétés, de leur précocité, de leurs exigences, de leur adaptabilité ainsi que de leur potentiel agronomique permet de comprendre la dynamique de la végétation. La

Facteurs

Composantes du milieu

Biotiques

Espèces et variétés choisies

Adaptabilité du sol (humide, séchant ou acide), adaptabilité au climat (températures élevées ou basses), adaptabilité à une

conduite (fauche, pâture, séchage), comportement social (persistance, agressivité, pérennité)

Biodiversité du sol

Aération du sol, dégradation de la matière organique et restitution des minéraux aux végétaux

Abiotiques

Edaphiques

Taux de MO, complexe argilo-humique, pH, réserve utile, structure (tassement, croute de battance, ressuyage), texture

(Taux d'argiles, limons et sables)

Topographique Exposition et pente

Climatiques Pluviométrie, température, lumière aire, humidité du sol

Anthropiques

Travail du sol : préparation du lit de semences

Date d'intervention et profondeur du travail

Gestion de la PME

Amendement organique et minéral, fréquence d'apport, mode d'exploitation (fauche, pâturage, mixte), date et fréquence

d'exploitation, irrigation Précédent

(14)

13 connaissance de la valeur alimentaire, de la structure botanique et du rendement permet d’estimer la qualité du fourrage, notamment en termes d’appétence et de valeur nutritive : UFL, MAT et matières minérale.

Implanter une prairie multi-espèces :

Avant d’implanter une prairie multi-espèces, il faut choisir les espèces les mieux adaptées, pour cela quelques questions doivent être posées :

 Quelle pérennité ?

 Quelles conditions climatiques ?

 Quel mode d’exploitation ? Pâturage, fauche, enrubannage,…  Quelle valeur alimentaire ?

Celle-ci est implantée pour plusieurs années, il est donc important de soigner son installation. La surface doit être plane et la structure fine en surface pour optimiser le contact entre la terre et la graine. Il faut semer à une profondeur de 1.5 cm car au-delà, les manques à la levée seront importants. Pour éviter la sédimentation des graines, il est recommandé de mélanger régulièrement dans la trémie. Elle s’implante au printemps ou à la fin de l’été pour avoir du fourrage dès le mois de juin. Il faut faucher tôt la première coupe du jeune semis pour empêcher la montée en graines des adventices et favoriser une repousse propre. Il ne faut pas apporter d’azote, ni au semis ni au cours de la première année, pour favoriser le développement des légumineuses. Le désherbage est impossible du fait de la présence de plusieurs graminées et légumineuses.

(15)

14

Les espèces qui peuvent être utilisées :

Voici le tableau des différentes esspèces qui peuvent être utilisées pour une prairie multiespèces et leurs caractéristiques.

Espèce Utilisation Caractéristique

principale Pérennité Contexte climatique Type de sol Ray Grass d'Italie Essentiellement en fauche mais pâturage possible à un stade jeune. Facile à réussir et disponible rapidement, permet de concilier performance et sécurité 6 à 24 mois Températures fraîches, mais craint la sécheresse et le froid Légèrement humide en hiver et frais en été Ray Grass Anglais Pâturage essentiellement mais fauche possible Offre un fourrage d'excellente qualité et tolère les piétinements 4 ans et plus Croissance stoppée à partir de 25°C Légèrement humide en hiver et frais en été Dactyle Pâturage essentiellement Très riche en protéines 4 à 8 ans Résiste au froid et températures élevées Séchant Fétuque élevée Pâturage essentiellement Allonger la production d'herbe

sur toute l'année

5 à 10 ans Résiste au froid et températures élevées Tous types de sol Fétuque des prés Pâturage et fauche Fourrage appètent et bonne valeur alimentaire 4 à 6 ans Résiste à la sécheresse Sols difficiles Fléole Pâturage et fauche Fourrage de qualité et souplesse d'exploitation 3 à 6 ans Adaptée au froid Humides

Luzerne Ensilage, foin et pâturage Fort rendement en été et bonne valeur azotée 3 à 4 ans Résiste à la sécheresse sains et peu acide Trèfle violet Foin, pâturage et ensilage Bonne valeur énergétique et azotée 2 à 3 ans Résiste au froid Portant Trèfle blanc Essentiellement du pâturage mais

peut être ensilé et fauché

Riche en protéines, appétant et très

digestible

4 à 5 ans Pousse avec de la chaleur

Peu acide et peu humide

(16)

15

3)

Les besoins d’une chèvre :

Tableau des besoins d’une chèvre en UFL et PDI :

Besoins d'entretien Pour la synthèse d'1 kg de lait standard Total/ période Total/ période Production de lait en kg /jour Période Nbre de jours UFL /

j PDI g /j UFL/j PDI/j UFL PDI Fin de gestation 4 ème mois 30 1,14 100 34 3 000 5ème mois 30 1,40 150 42 4 500 Début de lactation 90 0,89 56 0,40 45 206 19 215 3,50 Pleine lactation 120 0,89 56 0,40 45 241 21 840 2,80 Fin de lactation 90 0,85 95 0,40 45 156 17 460 2,20 Total annuel 340 27 810 120 13 500 679 66 015 849 Total UFL PDI

679 66 015 g

L’année d’une chèvre est divisée en 4 périodes : La fin de gestation (2 mois), le début de lactation (3 mois), la pleine lactation (4 mois) et la fin de lactation (3 mois). Selon ces périodes les besoins d’entretiens quotidiens en UFL et PDI ne sont pas les mêmes. Cependant, les besoins pour la synthèse d’un Kg de lait sont les mêmes pour les trois périodes.

Une chèvre a besoin annuellement de 679 UFL et 66 kg de PDI.

A partir de ces informations, on peut associer l’autonomie alimentaire des systèmes caprins et la prairie multiespèces.

(17)

16

Dans quelles mesures les prairies multi-espèces permettent-elles d’améliorer

l’autonomie des systèmes d’élevage ?

Ayant à disposition 7 semaines de stage au sein de l’INRA, mon étude s’est donc portée sur les 3 systèmes du dispositif espérimental. Cette étude est portée sur l’analyse de la production fourragère 2015. Toutes ces données récoltées par l’ensemble de l’équipe PATUCHEV vont me permettre une analyse complète du sujet.

III)

Bilan de la production fourragère en 2015 :

1)

Description de l’échantillon :

Ce travail est réalisé sur l’année 2015 et l’assolement 2014-2015. Les trois systèmes sont étudiés.

Tableau des effectifs des 3 systèmes :

Système Objectif En 2015 Saisonné Pâturage  Chèvres 64 51  Chevrettes 25 30  Boucs 5 5 Dessaisonné Pâturage  Chèvres 64 47  Chevrettes 25 27  Boucs 5 5 Dessaisonné Bâtiment  Chèvres 64 38  Chevrettes 25 18  Boucs 5 5

Tableau des besoins d’une chèvre en foin :

Le poids moyen d’une chèvre laitière est de 70 kg. Une chèvre des lots Saisonné Pâturage et Déssasonné Pâturage a besoin de 360 kg de MS de foin, le complément est effectué par le pâturage. Une chèvre du lot Déssaisonné Bâtiment quant à elle, a besoin de

On constate qu’en 2015, l’objectif d’effectifs n’est pas atteint, cela est expliqué par une difficulté au niveau de la reproduction de chaque système.

(18)

17 SP DP DB SAU 10 ha 10 ha 10 ha Surface fourragère 7 ha 7 ha 6 ha Fauche X X X Pâturage X X Rotation 2015

720 kg de MS de foin. J’ai ensuite calculé la quantité nécessaire par lot. J’ai répété ces deux calculs pour les chevrettes et les boucs en fonction des effectifs en 2015.

PATUCHEV a eu besoin en 2015, au total de 100,98 tonnes de MS de foin.

a) Assolement et rotation :

Chaque lot dispose de 10 ha dont 7 ha de surface fourragère pour les lots SP et DP et 6 ha pour le lot DB. Les lots SP et DP ont 4ha de prairies M1, 3ha de prairies M2, 1 ha de maïs grain, 1 ha de triticale/pois et 1 ha d’avoine/vesce. Les prairies pour ces deux lots, sont utilisées pour la fauche et le pâturage. Le lot DB, quant à lui, possède 6ha de prairies M3, 2ha de triticale/pois, 1 ha de maïs grain et 1 ha d’avoine/vesce. Les prairies de ce lot sont utilisées uniquement pour la fauche.

Les prairies sont implantées pour 3 ou 4 ans selon les mélanges. La rotation est longue (10 ans).

b) Les mélanges prairiaux :

La prairie M1 est composée à 71% de légumineuses soit 35 % de luzerne, 12% de lotier corniculé, 4% de coronille bigarrée, 9% de trèfle violet et 11% de trèfle blanc.

Les graminées représentent 29 % avec 10% de brome sitchensis et 19% de fétuque élevée.

Les prairies M1 sont les premières à être exploitées en pâturage dans l’année car à cette période, elles sont très riches en azote, la pousse est importante et les chèvres ont de gros

(19)

18

La prairie M2 est composé à 51% de légumineuses soit 32 % de luzerne, 10% de lotier corniculé, 4% de coronille bigarrée et 5% de trèfle blanc nain. Les graminées représentent 49 % avec 8% de brome sitchensis, 26 % de fléole et 15% de fétuque élevée.

Les prairies M2 sont dans un premier temps fauchées car la fléole apporte beaucoup de sucres et l’absence de trèfle violet permet un meilleur séchage en début de saison.

La prairie M3 est composé à 54% de légumineuses soit 34 % de luzerne, 17% de lotier et 4 % de sainfoin.

Les graminées représentent 46 % avec 28% de fléole, 5 % de brome et 24% de fétuque élevée.

Les prairies M3 sont uniquement utilisées pour la fauche.

(20)

19 Les quatre types de prairies sont différentes : la M1 est composée majoritairement de légumineuses comme la luzerne qui permet normalement de faire le rendement. La prairie M2 est composée de mi-légumineuses, de mi-graminées avec environ un tiers de fléole et un tiers de luzerne permettant ici un rendement et une richesse en sucres. Le mélange M3, quant à lui, est composé avec un peu plus de légumineuses que de graminées avec un tiers de fétuque élevée. Une autre prairie est utilisée, c’est le mélange REDcap composé avec un peu plus de graminées que de légumineuses et un tiers de fétuque élevée. Tous ces graphiques des différents mélanges sont une moyenne du même mélange mais implanté à des années différentes.

c) Les mesures réalisées sur le dispositif :

1. Pâturage Biomasse :

Chaque semaine, deux parcelles (1 de chaque lot) sont choisies parmi celles qui seront utilisées pour le pâturage.

Dans chaque parcelle, il est réalisé au hasard cinq bandes de 7 m de long. Un herbomètre est utilisé pour mesurer la hauteur moyenne sur la totalité de la parcelle (80 mesures), mais aussi avant la coupe de la bande (10 mesures par bande), pour avoir une hauteur d’herbe « avant coupe ». Ensuite, une motofaucheuse de 0,7 m de large coupe l’herbe de la bande, ce qui représente une surface de 4,9 m² par bande, soit environ 0,5% de la parcelle. Cette herbe coupée est ensuite ramassée, et mise dans un sac. L’herbomètre est repassé pour

La prairie MREDcap est composé à 40% de légumineuses soit 13 % de luzerne, 9% de lotier et 13 % de trèfle violet et 6% de trèfle blanc nain.

Les graminées représentent 60 % avec 6% de fléole, 10 % de fétuque des près, 13 % de RGA, 6% de RGI et 24% de fétuque élevée. Les prairies MREDcap sont utilisées par les trois systèmes pour la fauche et le pâturage.

(21)

20 mesurer la hauteur d’herbe « après coupe », ce qui permet d’obtenir la hauteur d’herbe prélevée.

Un échantillon de l’herbe coupée va être séparé dans le sac pour déterminer la matière sèche de la bande coupée après 72 heures à 60°C dans une étuve.

Avec le poids des sacs des cinq bandes et les différentes hauteurs d’herbe, on peut estimer la quantité de biomasse disponible sur la parcelle.

Biochimie :

Après la pesée des cinq sacs, il est constitué un échantillon moyen à partir de l’herbe de chaque sac. Après un passage à l’étuve pendant 72 heures à 60°C, l’échantillon sec est broyé dans plusieurs flacons. Un flacon sera envoyé dans un laboratoire pour faire l’analyse biochimique complète de l’herbe de la parcelle. Les autres flacons vont être conservés sur le site du dispositif.

Composition botanique :

Dans une parcelle, en ayant une trajectoire en forme de W, il est prélevé 25 à 30 poignées pour remplir un sac de 750 g environ, afin d’obtenir un échantillon représentatif de celle-ci. La composition botanique complète est ensuite réalisée (espèce par espèce), pour avoir des proportions en matière verte.

Quand la composition est terminée, chaque espèce est pesée, puis séchée 72 heures à 60°C dans une étuve afin de déterminer la contribution en MS des différentes espèces composant le mélange présent sur la parcelle.

Croissance de l’herbe et planning de pâturage :

Une fois par semaine, la hauteur d’herbe est mesurée (160 mesures/ha) sur 12 parcelles afin de déterminer la croissance de l’herbe.

Le passage de l’herbomètre permet d’obtenir la hauteur d’herbe sur certaines parcelles et choisir celles dont la hauteur est optimale avant l’entrée des chèvres (12-14 cm). Ceci permet ensuite de réaliser un planning de pâturage pour la semaine en cours et celle à venir.

Temps de pâturage :

Dès que les chèvres sortent sur une parcelle pour le pâturage, l’heure d’entrée et de sortie des chèvres au pâturage sont indiquées sur un fichier Excel. On estime que 10 heures de pâturage permettent à une chèvre d’ingérer 2,3 kg de MS de fourrage pour environ 600 g de MS de concentrés. En utilisant cette théorie, j’ai chiffré toutes les heures passées au pâturage en kg de MS ingéré par chèvre. Ces calculs me permettent alors d’estimer combien de kg de MS ont été produit par les parcelles et ingérés par les chèvres. Je peux donc déduire d’une façon théorique les rendements des parcelles.

2. Fauche :

Après chaque fauche sur les parcelles, deux échantillons sont pris au sol : l’un pour réaliser la composition botanique de l’échantillon (on trie les légumineuses, les graminées et les adventices) et l’autre pour effectuer une analyse biochimique et faire analyser le broyat par un laboratoire d’analyse.

(22)

21 La quantité d’herbe récoltée sur les parcelles est obtenue par la pesée de chaque autochargeuse avant entrée dans le séchoir, le tout associé avec la collecte d’un échantillon pour déterminer la matière sèche.

3. Foin :

Le foin distribué aux animaux ainsi que les refus de la veille sont pesées chaque jour à l’aide d’un chariot peseur, ce qui permet d’estimer la quantité de fourrage ingéré par le lot. Un échantillon du distribué et du refus sont récupérés chaque jour et un échantillon moyen à la semaine est constitué. Les échantillons sont alors séchés 72 heures à 60°C dans une étuve, et envoyés à un laboratoire pour faire des analyses biochimiques. Ceci permet de déterminer la valeur du foin offert et d’estimer la valeur du foin ingéré.

2) Les résultats et les analyses :

a) Les rendements :

Foin :

SP :

En 2015, ce système est composé de 51 chèvres. Selon les mélanges, il a été récolté 26,96 tMS de foin ce qui représente 528,72 Kg de MS de foin/chèvre.

 Concernant les différents mélanges, le mélange M1 a permis de récolter 22,5tMS de foin soit un rendement de 3,7 tMS/ha, les prairies M2 : 36,6 tMS soit 6,1 tMS/ha, les prairies M3 : 34 ,4 tMS pour un rendement de 6,8 tMS/ha et le mélange REDcap 15,7 tMS pour 5,2 tMS/ha.

 Selon les mélanges, on observe que les rendements à l’hectare varient. Cela est dû à l’âge des prairies et également en fonction de leur exploitation. Les meilleurs rendements sont pour les prairies

DP :

En 2015, ce système est composé de 38 chèvres. Selon les mélanges, il a été récolté 40,59tMS de foin ce qui représente

1,06 tMS de

foin/chèvre.

DB :

En 2015, ce système est composé de 38 chèvres. Selon les mélanges, il a été récolté 41,871 tMS de foin ce qui représente 1,1 t de MS de foin/chèvre.

(23)

22 - 50,0 100,0 150,0 200,0 250,0 300,0 350,0 400,0

Mat,azotée(g/kg MS) Mat,cellulosique (g/kg MS)

Valeurs biochimiques en fonction des

mélanges

Moyenne MREDcap Moyenne M3 Moyenne M2 Moyenne M1 Pâturage :

Estimation de l’herbe ingérée :

On estime qu’une chèvre a une capacité d’ingestion moyenne de 2,8 kg de MS par jour. Lorsque les lots vont au pâturage, l’équipe de PATUCHEV distribue en complément 580g de MS de concentrés mais aucune distribution de foin n’est distribuée à l’auge. On peut donc supposer que les chèvres ingèrent 2,2 kg de MS d’herbe chaque jour, soit environ 0,22 kg par heure de pâturage pour 10 heures de présence sur la parcelle, soit 11 kg brut. Cette quantité de 2,2 kg de MS d’herbe ingérée est en accord avec différentes publications mentionnant entre 60 et 140 g/kg de poids métabolique. Bilan pâturage

SP

DP

Nombre d'heures 1 544 1 144 Quantité ingérée/h en kg de MS 0,22 0,22 Quantité totale ingérée/ chèvre en kg de MS 339,68 251,68 Nombre de chèvres 51 38 Quantité totale ingérée/lot de Kg de MS

17 324

9 564

b) Les valeurs biochimiques :

 A partir du mois de mars 2015 jusqu’en octobre, le système SP a pâturé durant 1544 heures ce qui a permis à une chèvre d’ingérée 340 Kg de MS d’herbe soit une quantité de 17 ,32 tMS pour ce lot. Quant au système DP, il a pâturé 1144 heures et chaque chèvre a ingérée 252 Kg de MS d’herbe soit 9,5 tMS pour ce lot.

(24)

23 - 20,0 40,0 60,0 80,0 100,0 120,0 140,0

PDIN(/kg MS)

PDIE(/kg MS)

Valeurs biochimiques en fonction des

mélanges

Moyenne MREDcap Moyenne M3 Moyenne M2 Moyenne M1

- 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 P(g/kg MS)

UFL(/kg MS) UFV(/kg MS)

Valeurs biochimiques en fonction des

mélanges

Moyenne MREDcap Moyenne M3 Moyenne M2 Moyenne M1

En analysant ce tableau, on constate qu’au niveau de la matière minérale, la meilleure prairie est la MREDcap avec 101,1 g/Kg de MS comme les matières azotées avec 176 g/Kg de MS. Cependant par rapport à la cellulose, la prairie M2 est la plus élevée avec 347,1 g/Kg de MS, au niveau des sucres, c’est la M1 avec 87 g/Kg de MS. En ce qui concerne le calcium, le phosphore et les UFL , elles ont environ toutes les trois les mêmes valeurs. En niveau des PDIN et PDIE, la prairie M3 a les meilleures valeurs avec 110,9 g/Kg de MS et 87 g/kg de MS. Les UEL et UEB sont environ identiques pour les trois prairies.

Globalement, on observe que les meilleures valeurs proviennent de la prairie MREDcap qui est utilisée par les trois systèmes majoritairement pour le foin.

(25)

24 52,0% 25,0% 11,0% 52% 24,2% 34,8% 60,7% 28% 22,8% 40,2% 28,4% 20% 0,0% 10,0% 20,0% 30,0% 40,0% 50,0% 60,0% 70,0% 80,0% 90,0% 100,0% A2 (3 ans) M3 B1-B2 (2 ans) M3 C1-C2 (1 an) M3 A1 (3 ans) MREDcap

%

de

gumine

us

e

s

,

gra

miné

e

s

e

t a

dv

e

nt

ic

e

s

Parcelle

Composition botanique en % en fonction des

parcelles et des mélanges du lot DB

Légumineuses

Graminées

Adventices

c) La composition botanique :

La composition botanique des prairies peut varier en fonction de différents facteurs comme les conditions climatiques, la période où la composition a été effectuée dans l’année (les différentes espèces présentent dans les prairies ne poussent pas de la même manière en fonction des différentes périodes de l’année) et l’âge de la parcelle.

Le lot DB :

On constate pour ce lot, que la prairie A2 est âgée de 3 ans et c’est un mélange M3. On observe qu’il y a 52 % de légumineuses, 24% de graminées et 22,8 % d’adventices. Pour la parcelle B1-B2, qui elle est âgée de 2 ans, on retrouve seulement 25 % de légumineuses, 34,8% de graminées et 40.2 % d’adventices. On remarque déjà ici, qu’il y a moitié moins de légumineuses et une forte augmentation adventices. La parcelle C1-C2, qui a tout juste 1 an, elle, n’a que 11% de légumineuses, cependant, il y a 60,7 % de graminées et 28.4 % d’adventices.

(26)

25 15% 17% 22% 16% 76% 68% 54% 70% 12% 17% 25% 18% 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100% M1 M2 M3 MREDcap

%

de

gumine

us

e

s

,

gra

miné

e

s

e

t a

dv

e

nt

ic

e

s

Mélange

Composition botanique en % en fonction des mélanges

Légumineuses

Graminées

Adventices

En regardant le graphique, on voit l’augmentation de légumineuses et la diminution de graminées, c’est-à-dire qu’au fil des années, il y a d’avantage de légumineuses que de graminées.

Pour la parcelle A1 de 3 ans avec un mélange REDcap, il y a présence de 52 % de légumineuses, 28 % de graminées et 20% d’adventices.

On observe ici que

selon les mélanges, il y a 15-25 % d’adventices, 55-75 % de graminées et 15-20% de légumineuses. Cependant, c’est comme pour le graphique précédent, qu’il y a au fil des années d’avantages de légumineuses que de graminées.

d)

L’autonomie alimentaire :

(27)

26

DB

UFL

PDI

Apporté par :

Foin

31 475,82 3 521 031,75

91%

105%

DP UFL PDI Apporté par : Pâturage 7 505,22 818 865,28 Foin 31 474,44 3 374 175,92 Total 38 979,66 4 193 041,20 113% 125% SP UFL PDI Apporté par : Pâturage 13 353 1 482 749 Foin 20 934 2 182 123 Total 34 288 3 664 871 % d'autonomie en UFL et PDI 99% 109%

Afin de calculer l’autonomie alimentaire de ces trois systèmes, j’ai dû effectuer plusieurs calculs. On sait déjà que le dispositif est entièrement autonome en foin car, comme on l’a vu précédemment, le dispositif a besoin de 100,98 tMS de foin et il en a produit en 2015, 109,42 tMS, soit une autonomie de 108 %. Ensuite, au niveau du pâturage et du foin, j’ai dû calculer l’autonomie en UFL et en PDI.

Pour calculer l’autonomie, il faut diviser les quantités de MS produites par les quantités de MS distribuées. Si on regarde ces tableaux, il y a pour chaque système les UFL et les PDI produits par le pâturage et le foin.

Les prairies du système SP permettent d’apporter, que ce soit en foin ou en pâturage, au total 34 288 UFL. Au niveau des PDI, elles en apportent 3 664 871 g. Au final pour ce système, le dispositif est autonome à 99 % pour les UFL et à 109% pour les PDI.

Le lot DB est conduit entièrement en bâtiment, les UFL et les PDI sont seulement apportées par le foin. Il apporte donc 3 1475 UFL et 3 521 031g de PDI, ce qui permet au dispositif d’être autonome à 91 % en UFL et 105 % en PDI.

Pour le dernier système, DP, le foin et le pâturage permettent d’apporter 38 980 UFL au total et 4 193 041 g PDI, soit une autonomie de 113 % pour les UFL et 125 % pour les PDI.

Pour conclure, on observe que tous les lots sont autonomes en UFL et PDI.

(28)

27 Le lot DB :

Coût de la production de foin :

Le foin est issu d’une prairie multi-espèces implantée pour une durée de 3 ans et exclusivement exploitée en fauche. Sur l’année 2015, le rendement réalisé est 6,97 tMS/ha. Le coût du foin dépend donc des différentes charges qu’il additionne durant la totalité de son implantation.

Les prairies ne reçoivent aucun intrant à part la fumure organique lors de son implantation. Il faut donc prendre en compte les charges d’épandage, de récolte, puis les coûts de séchage du foin en grange.

Le coût des charges de fumures, de l’implantation et du semis de la prairie sont divisés par 3, du fait que la prairie soit implantée pour une durée de 3 ans. Quant aux charges de récolte, elles sont multipliées par 4 car en 2015, il a été réalisé 4 coupes de foin.

Pour ce système, le coût total à l’année pour 1 ha revient à 747,16 €, soit un coût de 107,2 €/tMS.

Le lot DP :

Coût de production du pâturage :

Sur l’année 2015, les chèvres DP sont sorties 1144 heures au pâturage. On sait qu’une chèvre ingère 0,22 Kg d’herbe par heure (cf. III) 1) c)). Les chèvres ont donc ingérées 9,563 tMS. Les prairies semées sur ces parcelles ont aussi un coût de semis et d’implantation mais n’ont pas de charges de récolte et de conservation.

Les charges de semis sont déduites par des prix différents pour chaque semis, en fonction des mélanges 1,2 et REDcap, une moyenne a été effectuée en fonction des 7 ha dédiés pour le lot. Ce prix est égal à 73,88 €/ha. La charge d’implantation est la même pour tous les lots soit 41,94€. Le coût des tonnes de MS pâturées est donc égal à 84,78€.

(29)

28 Coût de production du foin :

Les coûts de semis et d’implantation sont semblables aux coûts pour la pâture. Cependant, s’ajoute le prix de la récolte, de séchage et de la conservation. Les prairies ont produit 40,593 tMS fauchées sur les 7 hectares. Cela correspond à un rendement de 5,79 tMS/ha en 2015. En moyenne les parcelles ont été fauchées 1,9 fois.

Le coût de production de la tonne de MS fauchée est donc égal à 74,96 €/tMS

Le lot SP :

Coût de la production du pâturage :

En 2015, les chèvres SP ont pâturées pendant 1544 heures, ce qui correspond à une ingestion estimée à 17,323 t/MS. Les charges de semis et d’implantation sont les mêmes que pour le lot DP.

Coût de production du foin :

Les prairies ont produit 26,964 tMS fauchées, sur les 7 ha. Cela nous donne un rendement pour 2015 de 3,852 tMS/ha. En moyenne, les parcelles ont été fauchées 1,9 fois. Les calculs

(30)

29

CONCLUSION

Mon stage m’a permis d’étudier un thème important aujourd’hui pour améliorer la durabilité des systèmes d’élevage caprins laitiers : l’utilisation de la prairie multiespèces comme solution pour améliorer l’autonomie alimentaire.

Les prairies multiespèces sont une association de légumineuses et de graminées. Elles permettent d’étaler la production de matière sèche dans la saison et d’avoir une valeur alimentaire plus régulière sur l’année. Cependant, ces prairies sont peu utilisées par les agriculteurs car leur semis peut être coûteux et qu’elles sont encore peu connues.

L’autonomie alimentaire peut se définir comme la part d’aliments produits sur l’exploitation par rapport à ceux consommés. Dans la plupart des élevages caprins, l’autonomie en fourrage est élevée (90 %) contrairement à celle des concentrés (30 %). L’autonomie alimentaire des élevages caprins en France est de 55 % alors qu’elle est de 88 % pour les élevages bovins laitiers, son amélioration constitue donc un véritable enjeu.

Les rendements en foin est d’environ 5,5 tMS/ha (de 3,7 à 6,8 tMS/ha) ce qui est un peu plus faible que l’objectif attendu de 7-8 tMS/ha. Cependant ceci peut s’expliquer par un prélèvement d’herbe lié au pâturage (26,8tMS) soit 1,9 tMS/ha. Tenant compte de cet élément, le rendement moyen est de 6,8 tMS/ha sur les 20 ha de prairies du dispositif quel que soit le système étudié.

Malgré ces rendements, l’autonomie en foin n’est atteinte que pour le système DP(177 %) en raison du faible effectif de ce lot mais elle n’est que de 91% pour le système DB et 85 % pour le système SP.

Si l’on s’intéresse à l’autonomie fourragère qualitative, l’autonomie en UF apportés par les fourrages est atteinte pour le système DP (113 %), les autres lots sont proches (91 % et 99%). Concernant les PDI, les 3 systèmes sont autonomes (105%, 109% et 125%).

Globalement, on constate qu’à travers cette étude l’autonomie alimentaire des caprins est très intéressante en produisant avec des prairies multiespèces. A travers ce rapport, on constate l’importance des prairies multiespèces et son lien avec l’autonomie alimentaire. Il faut maintenant ces prairies se développent dans nos élevages.

(31)

30

Références bibliographiques :

L’alimentation pratique des chèvres, Institut de l’élevage, collection les incontournables, avril 2011.

INRA Productions Animales, dossier Elevage Caprin, volume 25, numéro 3, 2012

Revu de l’Association Française pour la Production Fourragère, Fourrages : Faire pâturer les chèvres, numéro 212, Décembre 2012

Nutrition et Alimentation des animaux d’élevage, tome 1, collections INRAP, juillet 1992 Faire du bon foin pour les chèvres, REDcap, décembre 2013

Rapport d’activité 2014 Poitou-Charentes, INRA, 2015

Dossier De bons fourrages pour limiter les concentrés, La chèvre, numéro 322, mai-juin 2014

Dossier Associer les espèces pour sécuriser les fourrages, La chèvre, numéro 311, juillet-août 2012

Centre de recherche de Poitou-Charentes, INRA, mai 2014

Référentiel technique caprins centre ouest, réalisé par le réseau d’élevage caprin Poitou-Charentes, Vendée et Maine et Loire, juin 2007

INRA - Plateforme Patuchev : http://www.poitou-charentes.inra.fr/Outils-et-Ressources/Dispositifs-experimentaux/Plateforme-Patuchev/(key)/5

Fiche Prairie multi espèces 2015 07 09 - Fourrageres-Prairie-multi-especes2015-07-09.pdf http://www.bretagne.synagri.com/ca1/PJ.nsf/b1bff1bdc37df748c125791a0043db4a/f8a2db0d fd158032c1257e7d002fde8b/$FILE/Fourrageres-Prairie-multi-especes2015-07-09.pdf Prairies : gagnez en autonomie fourragère grâce aux mélanges d'espèces - ARVALIS-infos.fr http://www.arvalis-infos.fr/les-prairies-multi-especes-une-solution-pour-atteindre-l-autonomie-fourragere-@/view-12178-arvarticle.html

Mélanges prairiaux http://www.afpf-asso.org/index/action/page/id/91/title/melanges

La sélection des espèces fourragères http://www.prairies-gnis.org/pages/fiches_especes/13.htm

Figure

Tableau des atouts et contraintes des prairies multiespèces :
Tableau des besoins d’une chèvre en UFL et PDI :
Tableau des besoins d’une chèvre en foin :

Références

Documents relatifs

[r]

[r]

Afin de comparer les quantités de matière sèche ingérée par des brebis en lots à celles que nous avons enregistrées pour des brebis en cases individuelles, nous avons

Les ruminants sont pour l'homme une transition normale, donc naturelle, entre le monde végétal et le monde animal dans les domaines intéressant non seulement

Personnels Possessifs Démonstratifs Relatifs Numéraux et!. indéfinis Possessifs

Les cernes larges, plus clairs, sont les cernes d'été (printemps + été) : l'arbre se développe davantage : sa croissance est plus importante.. Copyright © SVT

En utilisant une sonde à dioxygène, on peut montrer qu'un animal animal utilise du O2 lorsqu'il respire. LA RESPIRATION EST L'UTILISATION DU DIOXYGENE ET LE REJET DE DIOXYDE DE

- 2/ La diversité des appareils respiratoires et des comportements respiratoires permet aux animaux d'occuper différents milieux.. Notion