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L’abord de la sexualité dans le cadre de la prévention et
du dépistage du Virus de l’Immunodéficience Humain en
cabinet de médecine générale. Représentations du
médecin
Camille Charpentier
To cite this version:
Camille Charpentier. L’abord de la sexualité dans le cadre de la prévention et du dépistage du Virus de l’Immunodéficience Humain en cabinet de médecine générale. Représentations du médecin. Médecine humaine et pathologie. 2012. �dumas-01470224�
AVERTISSEMENT
Cette thèse d’exercice est le fruit d’un travail approuvé par le jury de soutenance et réalisé
dans le but d’obtenir le diplôme d’Etat de docteur en médecine. Ce document est mis à
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UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES
Faculté de Médecine PARIS DESCARTES
Année 2012
N° 152
THÈSE
POUR LE DIPLÔME D’ÉTAT
DE
DOCTEUR EN MÉDECINE
L'abord de la sexualité dans le cadre de la prévention et du dépistage
du Virus de l'Immunodéficience Humain en cabinet de médecine
générale. Représentations du médecin
Présentée et soutenue publiquement
le 16 octobre 2012
Par
Camille CHARPENTIER
Née le 11 juillet 1983 à Paris (75)
Dirigée et présidée par M. Le Professeur Philippe Jaury
Jury :
M. Le Professeur Anne-Claude Cremieux
M. Le Professeur Henri Partouche
M. Le Docteur Jonas Bantsimba
2
REMERCIEMENTS
Au Professeur Jaury qui m'a toujours encouragée et soutenue depuis mon premier stage en
ambulatoire dans son cabinet jusqu'à me confier ses patients en tant que remplaçante, et bien sûr
tout au long de mon travail pour cette thèse.
Aux membres du jury d’avoir accepté de participer à ce travail :
Au Professeur Crémieux, pour sa bonne humeur et ses bons conseils lorsque j’étais son interne,
Au Professeur Partouche,
Au Docteur Bantsimba.
A Jérôme, qui m'accompagne depuis le début de mes aventures d'étudiante en médecine, il peut
effectivement se considérer comme « à moitié » médecin. Merci d'avoir supporté toutes ces
périodes parfois difficiles et de m'avoir toujours encouragée! Merci pour ta patience et tes bons
conseils lors de la relecture de cette thèse...
A Théophile, qui m'apporte énormément de joie depuis sa naissance, même si son arrivée n'a pas
toujours facilité l'avancée de cette thèse...
A mon grand-père, Serge Maffert, qui me manque et qui aurait été fier de me voir enfin docteur.
A ma famille : ma mère, pour son aide et ses conseils particulièrement depuis que je suis mère moi
-même ; mon père, pour son optimisme, tous les deux pour leur relecture attentive. Mes frères, Rémi
notamment pour m'avoir fait découvrir le logiciel X-Sight! Cyrille pour illustrer les comportements
de la jeunesse...! Et ma sœur, Mathilde, qui est loin géographiquement mais bien présente...
A ma belle-famille, René pour sa relecture fastidieuse des entretiens et ses conseils en orthographe,
Sophie pour sa gentillesse et son extrême disponibilité.
A Elsa qui a toujours su me rassurer au sujet de nos thèses « mais si, on va y arriver ! » et bien sûr
pour son expertise fiscale et administrative dans les remplacements.... !
Aux confrères qui sont devenus de très bons amis : Anne-Laure, Amer, Florence, Anaïs, Audrey,
Sonia, Christie et les autres…
3
ABREVIATIONS
ALD : Affection Longue Durée
AME : Aide Médicale d'État
ANAES : Agence Nationale d'Accréditation et d'Évaluation en Santé
Ag P24 : Antigène P24
ANRS : Agence Nationale de Recherche sur le Sida et les hépatites virales
ARS : Agence Régionale de Santé
BEH : Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire
CDAG : Centre de Dépistage Anonyme et Gratuit
CDC : Center for Disease Control
CMU : Couverture Maladie Universelle
CMUc : Couverture Maladie Universelle complémentaire
CNS : Conseil National du Sida
COREVIH : comité de COordination REgionale de la lutte contre l'infection par le VIH
CPAM : Caisse Primaire d'Assurance Maladie
DO : Déclaration Obligatoire
HAART : Highly Active Anti-Retroviral Therapy
HAS : Haute Autorité de Santé
HSH : Hommes ayant des rapports Sexuels avec des Hommes
INPES : Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé
INSERM : Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale
InVS : Institut de Veille Sanitaire
IST : Infection Sexuellement Transmissible
IVG : Interruption Volontaire de Grossesse
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ORS : Observatoire Régional de Santé d'Île de France
SPILF : Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française
SFLS : Société Française de Lutte contre le Sida
TROD : Test Rapide d'Orientation Diagnostic
UDI : Utilisateur de Drogue par voie Intra-veineuse
VIH : Virus de l'Immunodéficience Humaine
4
Table des matières
I.
Introduction...6
II.
Prévention et dépistage de l'infection par le VIH : état des lieux ...7
1.
Rappel socio-historique ... 7
2.
Épidémiologie de l'infection par le VIH ... 9
A.
Dans le monde ... 9
B.
En France ... 10
C.
En Ile de France ... 12
3.
Dépistage de l'infection par le VIH en France ... 13
A.
Enjeux du dépistage du VIH ... 13
B.
Outils du dépistage du VIH ... 15
4.
Différents outils de prévention ... 16
A.
Les méthodes de prévention ... 16
B.
Diffusion des messages de prévention ... 18
5.
La prévention et le dépistage de l'infection par le VIH en médecine générale . 21
A.
Le médecin généraliste comme médecin de premier recours ... 21
B.
Opinion des médecins généralistes sur leur rôle dans la prévention et le dépistage du
VIH…... 23
C.
Les représentations du patient sur la prévention et le dépistage du VIH ... 24
III.
L'abord de la sexualité ...26
1.
Sexualité et santé... 26
A.
Rappel historique ... 26
B.
De nos jours ... 28
2.
Sexualité en médecine générale... 31
A.
Epidémiologie ... 31
5
IV.
Étude qualitative...35
1.
Objectifs... 35
2.
Méthodes ... 35
A.
L'intérêt d'une analyse qualitative... 35
B.
La population étudiée... 36
C.
Entretiens ... 38
D.
Analyse des données ... 40
3.
Résultats ... 41
A.
Données générales sur les entretiens ... 41
B.
Présentation des médecins ... 41
C.
Prévention et dépistage de l'infection par le VIH ... 50
D.
Sexualité... 68
4.
Discussion ... 83
A.
Impressions générales sur l’étude ... 83
B.
Impressions générales sur la population interviewée ... 85
C.
Analyses des résultats ... 86
D.
Mise en commun avec la thèse d’Elsa Donguy ... 96
E.
En pratique : comment aider les médecins à améliorer la prise en charge des patients en
ce qui concerne l’abord de la sexualité dans le cadre du dépistage VIH ... 98
V.
Conclusion ...101
VI.
Références...102
VII.
Annexes ...105
1.
Procédure d'assurance qualité applicable au médecin exerçant dans un cabinet
pour pouvoir réaliser un test rapide d'orientation diagnostic... 105
2.
Guide d’entretien ... 105
6
I. Introduction
Depuis la découverte du VIH il y a 30 ans, l'évolution des connaissances scientifiques a
permis de mettre en place des stratégies de lutte contre l'épidémie. La croissance globale de
l'épidémie mondiale de sida semble s'être stabilisée (1), et le nombre annuel de nouvelles infections
recule régulièrement depuis le début des années 2000. En 2009, le nombre de personnes
nouvellement infectées dans le monde étaient estimé à 2,6 millions. La vision de l'ONUSIDA
« Zéro nouvelle contamination. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » nécessite encore de
grandes évolutions afin de se concrétiser.
En France il existe une relative stabilité du nombre de nouvelles contaminations. Entre 2003
et 2009 le nombre de nouvelles contaminations se situait entre 6500 et 7500 par an (2).
Bien que l'activité de dépistage soit particulièrement importante à l'échelle nationale, il
persiste un retard au dépistage de l'infection par le VIH. Le nombre de pati ents dépistés à un stade
avancé de la maladie (stade sida et/ou taux de lymphocytes T CD4 inférieur à 200/mm
3) a été
estimé entre 25% et 35%. En 2009 en France, il a été estimé qu'environ 40 000 personnes ignoraient
leur séropositivité avec une fourchette comprise entre 18 000 et 61 000 (3). Les bénéfices d'un
dépistage précoce ont été démontrés au niveau individuel depuis l'arrivée des multithérapies
antirétrovirales mais également au niveau collectif. Le dépistage pourrait en effet réduire les taux de
transmission par une diminution des pratiques à risque et par la mise sous traitement des patients le
nécessitant, entraînant ainsi une diminution de leur contagiosité.
En octobre 2009, la Haute Autorité de Santé (3) recommande de proposer un test de
dépistage à la population générale âgée de 15 à 70 ans au moins une fois, hors notion d'exposition à
un risque, de poursuivre l'offre systématique d'un dépistage ciblé et régulier en fonction des
populations et des circonstances, d'encourager le recours volontaire au dépistage en cas d'exposition
à un risque et de promouvoir le diagnostic de la primo-infection symptomatique.
Le Plan national de lutte contre l'infection à VIH/sida et les Infections Sexuellement
Transmissibles 2010-2014 (4) reprend ces recommandations ainsi que celles du Conseil National
sur le Sida pour promouvoir des mesures visant à favoriser et à banaliser le dépistage du VIH.
Les médecins généralistes sont désignés comme les relais principaux de la stratégie de
dépistage à l'ensemble de la population. En tant que médecin de premier recours, le médecin
généraliste est effectivement un acteur important de santé publique. Mais comment imagine -t-il sa
place dans les enjeux de la prévention et du dépistage du VIH ? Quelle est son implication réelle ?
Quelles sont ses difficultés ? Quelle est la réalité de ses pratiques ? Et finalement, comment peut-il
contribuer à améliorer le dépistage ?
Au-delà des grandes notions de santé collective, le médecin généraliste se retrouve seul face
à son patient, confronté notamment à la problématique de l'abord de la sexualité, qui se dessine
derrière le dépistage de l'infection par le VIH. Comment et dans quelle mesure aborder l'intimité
sexuelle de son patient ? Quelles sont les représentations du médecin sur son rôle dans ce domaine ?
L'abord de la sexualité dans le contexte du dépistage de l'infection par le VIH n'est pas un
sujet souvent étudié au cours de la formation médicale et chaque médecin construit son discours en
fonction de ce qu'il estime le mieux adapté à une consultation médicale. La manière d'aborder la
sexualité dépend d’un point de vue assez personnel du médecin, qui renvoit à son éducation, son
vécu et sa culture. C'est l’une des raisons d'avoir choisi deux zones géographiques pour l'étude,
d'une part la ville de Saint-Denis dans le 93 et d'autre part des arrondissements parisiens de niveau
socio-économique plutôt élevé. Quel est l'impact du contexte socioculturel sur la prévention et le
dépistage de l'infection par le VIH et l'abord de la sexualité ?
7
Pour essayer de répondre à toutes ces questions, une étude q ualitative a été réalisée à travers
18 entretiens de médecins généralistes à Saint-Denis et dans Paris (6ème, 7ème, et 15ème
arrondissements). L'analyse qualitative permet d'approcher au plus près les pratiques et les
représentations d'une population. L'entretien individuel permet de favoriser la liberté d'expression et
de susciter des réflexions originales.
Dans une première partie, nous ferons un état des lieux de la prévention et du dépistage de
l'infection par le VIH, puis nous aborderons l'abord de la sexualité par le médecin généraliste,
ensuite nous présenterons les méthodes utilisées pour mener notre étude et les résultats des
entretiens.
II. Prévention et dépistage de l'infection par le VIH : état des
lieux
1. Rappel socio-historique
Le 5 juin 1981, l’agence fédérale des Centers for Disease Control (CDC) émet une alerte sur
des cas de pneumocystose chez de jeunes patients homosexuels à Los Angeles (5).
Cette maladie rare ne se manifeste habituellement que chez des patients dont le système
immunitaire est perturbé. Un deuxième communiqué du CDC est publié, un mois plus tard,
signalant une centaine de personnes présentant des infections opportunistes ou des sarcomes de
Kaposi. Certains sont décédés, ils étaient tous originaires de NewYork et homosexuels. Des
premières enquêtes épidémiologiques, cliniques et biologiques sont effectuées aux Etats -Unis et en
Europe. Ces affections sont également signalées chez des hétérosexuels toxicomanes, des immigrés
d’origine haïtienne et des hémophiles. Malgré ces cas avérés, la maladie restera associée à
l’homosexualité sous le nom de Gay Related Immune Deficiency (GRID) ou Gay Syndrome. Fin
1982, l’Acquired Immuno-Deficiency Syndrome (AIDS) remplacera ces premières définitions. (6)
En 1983, le Professeur Luc Montagnier et Françoise Barré-Sinoussi de l'institut Pasteur
mettent en évidence une activité de la transcriptase inverse qui signe la présence d’un rétrovirus
dans des cellules d’une biopsie ganglionnaire d’un patient du docteur W. Rozenbaum. A l’automne
1983, un prototype de test sérologique ELISA est élaboré. Suite à une compétition des équipes
française et américaine pour découvrir le virus, le nom de HIV (Human Immuno-deficiency Virus)
ou VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine) est finalement attribué à ce no uveau virus en 1986.
(6)
Les premières commercialisations des tests ELISA de dépistage du VIH sont apparues en
1985. Les caractéristiques particulières de l'infection par le VIH, son pronostic péjoratif, les
possibilités thérapeutiques alors limitées et un bénéfice individuel quasiment inexistant ont
contribué à fonder le dispositif de dépistage mis en place sur des principes spécifiques à cette
maladie émergente : le dépistage volontaire individuel. Dispositif assez peu habituel dans la lutte
contre les maladies infectieuses transmissibles.
Le sida ressemble aux maladies collectives épidémiques qui s’abattaient autrefois sur les
populations. L’apparition du sida a été marquée par des réactions de peur et a entraîné la résurgence
des représentations les plus traditionnelles de la maladie : la faute et le châtiment, la déviance et la
sanction (6). Les réactions d’hostilité et les pratiques de discrimination s’expriment d’autant plus
que le caractère infectieux de cette nouvelle maladie s’affirme rapidement. La peur de la contagion
renforce les angoisses suscitées par une pathologie inconnue qui laisse la médecine démunie.
8
La stigmatisation s’amplifie pour les quatre H : Homosexuel, Héroïnomane, Haïtien,
Hémophile, voire 5 H avec Hookers pour prostituées. Cette expression atteste la représentation
d’une épidémie du désordre et de la faute due aux « mœurs douteuses » et à la « libération sexuelle»
(6).
Cette forte stigmatisation initiale a contribué à porter une attention très particulière au droit
des patients. Très vite se mettent en place des associations de malades, portées essentiellement par
le mouvement homosexuel en plein essor dans les années 80. Les no tions de groupes à risque
entraînent des débats sur les « victimes » et les « responsables » de la maladie. Dès 1982 le Gay’s
Men’s Health Crisis est créé à New York, puis le Terence Higgings Trust à Londres. En 1984, en
France c’est l’association AIDES qui voit le jour, puis Arcat-sida en 1985, Sol En Si en 1988, Act
Up en 1989, Sida Info Service en 1990, Actions Traitements et Chrétiens et sida en 1991 et
l’association d’auto-support des usagers de drogues (ASUD) en 1993 (6).
Les médecins sont confrontés à une pathologie infectieuse d’un nouveau genre : d’une part
la maladie ne se manifeste pas par des symptômes cliniques spécifiques comme les autres maladies
microbiennes traditionnelles, d’autre part les connaissances initiales ne perme ttent pas de savoir
dans quelle mesure les personnes séropositives vont développer un sida. La prise en charge des
patients est également affectée par ces conditions nouvelles qui vont provoquer l’évolution du
système de soins. En effet, les services de maladies infectieuses vont devoir se développer
rapidement pour accueillir ces patients, alors que les équipes hospitalières sont confrontées à des
malades pour lesquels les traitements restent inefficaces malgré l’arrivée de l’AZT (zidovudine,
Retrovir
®) en 1987. Par crainte de la contagion, des pratiques discriminantes vont être mise en
place : chambre d’isolement, visites des médecins et des proches avec combinaisons, limitation des
visites… Les services sont contraints de se réorganiser pour faire face à une prise en charge lourde
et longue des patients et de développer une approche palliative, alors que jusqu’à prés ent en
infectiologie, la médecine curative semblait triompher.
En 1989, le sida est devenu la première cause de mortalité à Paris chez les hommes de 25 à 44ans.
(6)
En 1996, l’arrivée des multithérapies entraîne rapidement une baisse de la morbi-mortalité
des patients. La prise en charge devient d’avantage ambulatoire, la maladie est devenue chronique.
Les représentations vont changer, la compliance et l’observance du patient deviennent un enjeu
majeur du suivi. Le patient est un acteur impliqué dans sa prise en charge.
L’apparition du VIH a eu un impact majeur sur les comportements sociaux : la mort et la
sexualité sont liées. L’usage du préservatif s’est diffusé massivement dans les groupes sociaux qui
ont été touchés par l’épidémie. En parallèle, d’autres mesures de précaution ont été observées : la
réduction du nombre de partenaire, l’évitement de certains lieux de rencontre ou l’abandon des
pratiques plus à risque (la pénétration anale) (6). Les représentations de la maladie vont avoir un
impact important sur les conduites sexuelles de toute la population.
Depuis l’amélioration du pronostic de la maladie, la moindre « visibilité des malades » et la
diminution de la médiatisation laissent craindre un certain relâchement des conduites de prévention,
ce que nous étudierons à travers différentes enquêtes récentes dans la suite de cette thèse.
9
2. Épidémiologie de l'infection par le VIH
A. Dans le monde
a. Incidence
Le rapport ONUSIDA 2010 confirme la tendance de la stabilisation de l'épidémie avec un
nombre de nouvelles infections à VIH qui recule régulièrement depuis une dizaine d'années. Le
nombre de décès liés au sida est également en diminution grâce à l'élargissement de l'accès aux
traitements antirétroviraux ces dernières années. L'incidence est estimée à 7000 nouvelles infections
par jour, soit 2,6 millions (2,3-2,8) par an pour l'année 2009 (1). Dans 33 pays dont 22 en Afrique
subsaharienne, l'incidence du VIH a diminué de plus de 25% entre 2001 et 2009, cette tendance
traduit notamment l'impact des efforts de prévention.
Nombre de personnes nouvellement infectées par le VIH. ONUSIDA, rapport mondial 2010 (1)