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ARTheque - STEF - ENS Cachan | L'enseignement des sciences doit être expérimental.

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Academic year: 2021

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L'ENSEIGNEMENT DES SCIENCES DOIT ÊTRE EXPÉRIMENTAL

W

« Celui qui suit un autre, il ne suit rien, il ne trouve rien, voire il ne cherche rien. » Que le maître se garde de rem-plir les oreilles de son disciple « comme qui verserait dans un entonnoir»; « q u ' i l lui fasse tout passer par l'étamine et ne loge rien en sa tête par autorité et crédit », autre-ment « on ne fait que des ânes chargés de livres, on leur donne à coups de fouet leur pochette pleine de science, la-quelle, pour bien faire il ne faut pas seulement loger chez soi, il la faut épouser »: Ces vieux préceptes de Montaigne (Les Essais), si utiles pour tous, doivent faire l'objet des constantes préoccupations des maîtres de Centre d'appren-tissage et, particulièrement, des maîtres chargés de l'en-seignement des sciences.

Qu'est-ce à dire pour nous ? Sinon que les leçons de sciences doivent, avant tout, être expérimentales. Les nou-veaux programmes insistent là-dessus et je pense que tout le monde est d'accord avec eux. Il n'est pas, il ne peut pas être de bonne leçon de sciences dans un Centre d'appren-tissage sans observation et étude d'un fait expérimental. Subissant la discipline des faits, l'élève doit y soummettre son imagination toujours prompte à s'égarer dans des do-maines incertains. La loi ne viendra qu'après ; comment ? Par la voie suivie par le savant lui-même. « Il observe et s'efforce de déterminer les conditions dans lesquelles ces phénomènes se manifestent. Il note sur des diagrammes l'influence qu'exercent les conditions qu'il peut faire varier à sa guise. Des résultats qu'il a obtenus, il cherche à dé-gager des lois en reliant approximativement les points de ses graphiques par un trait continu. Il simplifie de la sorte ses observations qu'il sait entachées d'une inévitable erreur. C'est cette conscience de l'erreur qui le fait recourir aux courbes idéales dont les points d'expérience s'écartent tou-jours plus ou moins. A mesure qu'il perfectionne ses me-sures il précise ses courbes. Finalement, il cherche à tra-duire ces signes géométriques en langage parlé, aussi clair, aussi strict, aussi concis que possible. » (Ur b a i n : Les dis -ciplines d ' u n e science, la c h i m i e ) .

Tout ceci, brièvement rappelé, il s'agit, et ce sera le but des articles de cette rubrique, de savoir par quels moyens nous allons « faire des expériences ». En d'autres termes, il s'agit pour nous de tenter et de réussir la résolution du pro-blème de l'équipement de notre laboratoire et de notre salle de sciences à partir de rien ou presque rien.

Précisons encore notre position sur quelques points. On nous a dit et beaucoup le pensent : les E N N A devraient mettre au point un matériel-type destiné à faire toutes les expériences du programme, matériel que les maîtres des Centres reproduiraient pour leur usage personnel.

Il n'y a pas des expériences de Centres et des expériences d'ailleurs. Les enfants des Centres sont des enfants nor-maux qui observent ni mieux, ni plus mal que ceux d'ail-leurs. J e l'affirme en connaissance de cause. Ils n'ont pas besoin d'un matériel spécial. Il y a seulement des maté-riels plus ou moins perfectionnés, plus ou moins « vernis, polis et poncés... complexes et coûteux » comme dit Bouasse dans l'une de ses préfaces.

Il y a des appareils qui permettent une plus ou moins grande précision. Seule compte pour le maître la connais-sance de cett précision possible, à lui de s'en accommoder pour le mieux.

L'uniformité nous la voulons bien, mais seulement à l'ar-rivée, pas au départ, c'est-à-dire dans les résultats, pas dans les moyens. Faisons toucher, agir, observer, déduire. Inculquons l'esprit scientifique. Cela seul compte. Nous voulons que tous les maîtres et leurs élèves participent à ce travail. Que tous les tempéraments se manifestent. Nous espérons et voulons décider les retardataires à entrer dans la voie des réalisations pratiques. Nous voulons intensifier entre tous cette fructueuse émulation grâce à laquelle la jeunesse de nos écoles bénéficiera d'un enseignement tou-jours plus vivant, plus éducatif et plus profitable. La va-riété des matériels révélera la diversité des points de vue. La science doit être éclectique sous peine d'être étroitement bornée.

« L'enseignement scientifique doit être vivant, souple et doit se ren o uveler toujours ; il n e f a u t pas q u'il b ai g n e d a ns u n e at m osp h ère de certitu des et de solutions défi -nitives... Pour favoriser la souplesse et la vie, il faut éviter l'u n i f o r m ité. . . laisser une certaine latitude aux goûts et aux facultés individuelles. » (H.G. W e l l s : Un grand édu-cateur moderne, Sanderson, traduit de l'anglais) .

Par ailleurs, nous devrons tenir compte de tout ce que des pédagogues éminents ont déjà réalisé et réalisent en-core ailleurs. N'ayons pas la prétention ridicule de vouloir tout retrouver. Nous ne sommes pas les seuls, encore moins les premiers.

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Evidemment, les E N N A , par leur but, leur fonctionne-ment, le grand nombre de leurs expérimentateurs (tous les stagiaires et leurs professeurs) se doivent d'apporter une contribution primordiale à cette œuvre. Elles n'y failliront pas.

Il

Les conditions à satisfaire

La réalisation des expériences postule certaines con-ditions :

— choix et agencement d'une salle de classe réservée aux sciences ;

— construction d'appareils de démonstration aux ate-liers du centre ;

— construction d'appareils de montage ou d'éléments interchangeables aux ateliers du centre ;

— achat de matériel, de fournitures ou de produits chi-miques que seules des maisons spécialisées peuvent fournir;

— demande d'échantillons à des usines, sociétés, mines, etc. ;

— rassemblement d'une documentation scientifique et technique ;

— récupération de vieux objets, vieux appareils, vieilles boîtes, bouteilles, etc ;

— étude et mise au point des expériences de cours. Toutes ces opérations doivent être menées simultanément. On ne peut pas attendre que l'une d'elles soit arrivée à son terme pour entreprendre les autres.

Nous accueillerons donc, dans cette rubrique, toutes les suggestions toutes les réalisations, à condition toutefois qu'elles puissent être utiles aux collègues, qu'elles apportent du nouveau, qu'elles aient été vécues et qu'elles soient, si possible, accompagnées de l'indication des résultats obtenus. En ce début d'année scolaire, nous allons nous borner à ce qu'il faut faire en première urgence afin de pouvoir pré-senter des expériences tout de suite, ce qui est nécessaire.

1 0 Faisons-nous affecter une salle de sciences, si ce n'est

déjà fait, aussi spacieuse et aussi bien éclairée que possible (par un seul côté toutefois) avec des rideaux (noirs de préférence) aux fenêtres. Commandons aux ateliers une grande estrade, de hauteur telle que les élèves du dernier rang voient aisément ce qui se fera sur la table à expé-riences. Par la suite, nos montages devront toujours être conçus en songeant à eux. Cherchons une table provisoire, aussi grande que possible : 2,50 à 3 m. de long (si nous n'en trouvons pas, commandons-en une très sommaire aux ateliers, un dessus et 2 tréteaux) ; (nous avons commencé à l ' E N N A de Paris avec une vieille table de réfectoire) . Contre le mur, derrière la table, faisons agrandir le tableau noir, qu'il tienne toute la largeur de la salle. Modifions sa hauteur pour que l'élève du fond le voie aisément dans sa totalité. Pour cela, il doit être un peu au-dessus de. la table à expériences.

2 " Faisons amener (par les élèves de l'atelier d'électri-cité, s'il y en a un, sous notre direction, dans le cas con-traire) les sources de courant électrique dont dispose le centre. Disposons les prises le plus près possible de la table à expériences.

3° Faisons amener l'eau et le gaz, s'il y a ce dernier dans notre ville (sinon procurons-nous une lampe à alcool). En attendant un évier que nous prévoyons, nous viderons les eaux usées dans un seau.

4 ° Demandons au directeur du Centre l'affectation de crédits pour les achats indispensables. Il ne faudra les dé-penser qu'après mûre réflexion et selon un plan d'urgence bien étudié.

5° Adressons, sur papier à en-tête du Centre, des de-mandes de catalogues à toutes les maisons spécialisées dans la construction de matériel expérimental scolaire, pour Choisir par la suite l'appareil qui nous rendra le plus de services pour une dépense minimum.

6 ° Rassemblons d'ores et déjà : boîtes de conserves vides, couvercles de boîtes de cirage qui remplaceront les soucou-pes et coupelles, bouteilles, baleines de parapluie, ressorts divers, fil de cuivre, fil de fer, vieilles bouteilles thermos. Alertons les élèves. N e souriez pas. J e connais un éminent professeur de lycée parisien, expérimentateur renommé qui possédait, proche son laboratoire personnel, un véritable ra-massis de chiffonnier qu'il faisait toujours visiter en pre-mier. Ce n'était pas un original ; bon nombre d'appareils classiques portent son nom.

7 ° Relevons dans la publicité des revues scientifiques et industrielles les adresses des maisons à qui nous demande-rons une documentation concernant leurs fabrications, des échantillons de matières premières et produits fabriqués aux divers stades de leurs transformations. N'éprouvez aucune crainte, vos demandes seront, en général, très bien accueil-lies. Trois fois, dans ma carrière, j'ai recommencé, je n'ai jamais essuyé de refus. L'intérêt de ce que l'on reçoit est évidemment variable, mais c'est le seul moyen de rassem-bler ainsi des collections qui illustreront les cours : roches, minerais divers, houilles (empreintes de fossiles), produits dérivés de la houille, du pétrole, échantillons d'huiles de graissage, échantillons de produits métallurgiques, échan-tillons d'isolants, de conducteurs isolés... etc.

Il ne convient pas, ici, de donner une liste d'adresses. Elle serait trop longue d'une part, d'autre part, nous évi-terons soigneusement-tout ce qui, de près ou de loin, pour-rait ressembler à de la publicité, sauf exception pour cer-tains livres ou appareils uniques en leur genre. Que chacun cherche. Que chacun utilise au maximum les ressources locales.

J e signale à nos collègues des Centres qui ne le connais-sent pas encore, un livre dans lequel ils trouveront une foule de renseignements pratiques, caractéristiques d'appareils, conseils expérimentaux, méthodes de travail... etc. Ce livre a aidé des générations de professeurs de tous ordres et il est seul du genre.

« Le laboratoire de physique d'enseignement » par L. Quevron (Librairie Eyrolles) . Ils y trouveront, en particu-lier, une liste d'adresses de constructeurs d'appareils d'en-seignement.

J e signale, enfin, que la présentation des appareils ou des montages se fera conjointement avec l'étude du pro-gramme, afin de faciliter le travail des maîtres.

J . L I G N O N , Professeur E N N A , Paris.

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