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La pomme de terre en Afrique

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Cahiers Agricultures Vol. 17, n° 4, juillet-août 2008

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La pomme de terre en Afrique

La pomme de terre connaît un réel succès en Afrique, avec environ 7,5 millions de tonnes récoltées en 1992 et plus de 12,7 millions en 2007, soit une progression de plus de 69 % en 13 ans. La pomme de terre est aujourd’hui la quatrième culture vivrière des pays en développement où l’accroissement des superficies qui lui sont consacrées a dépassé celui de toutes les autres denrées vivrières.

Les systèmes de production sont très diversifiés. On passe, en effet, de grandes exploitations industrielles, mécanisées et irriguées dans des zones montagneuses densément peuplées (Afrique du Sud, Cameroun, Kenya, Nigeria et Rwanda), à de petites fermes irriguées en Afrique de l’Ouest où la pomme de terre reste un légume à haute valeur ajoutée. Les producteurs d’Afrique du Nord ont intégré les systèmes de production des pays du Nord et exportent sur le marché européen. L’Afrique du Sud est l’un des plus grands producteurs du continent avec une production de 1,878 million de tonnes en 2005 ; elle est devancée par l’Algérie (2,156 millions) et l’Égypte (2,5 millions). L’Afrique du Sud reste cependant le pays africain où le rendement est le plus impor-tant : 35,45 tonnes à l’hectare alors qu’il est de 25 en Égypte, 21 en Algérie et seulement de 12,5 au Malawi, quatrième producteur africain. La production marocaine de 1,478 million de tonnes en 2005 ne vient qu’en cinquième position.

En Afrique de l’Est et du Centre, la production est assurée par de petits exploitants avec des organisations nationales qui se mettent en place et qui permettent à la pomme de terre de prendre progressivement le pas sur les céréales en pleine pénurie. Dans ces régions, le Kenya (980 000 tonnes) et le Cameroun (145 000 tonnes) sont les plus gros producteurs. En Afrique de l’Ouest, où le boom se fait encore attendre, le Nigeria se distingue par la plus forte production : 776 000 tonnes bien loin devant le Mali qui n’en produit que le dixième. Les producteurs de cette région ont aussi un rendement nettement inférieur à ceux des grands producteurs du continent – il est de 2 à 3 tonnes à l’hectare – seul le Mali se distinguant avec un rendement de 19 tonnes à l’hectare mais une superficie récoltée égale au 1/65e de celle du Nigeria, au 1/13e de celle de l’Afrique du Sud et au 1/25e de

celle du plus gros producteur africain, l’Égypte (100 000 hectares). L’Égypte, l’Algérie, l’Afrique du Sud, le Malawi et le Maroc totalisent plus des trois-quarts de la production africaine. Cependant, le nombre de pays produisant des pommes de terre ne cesse d’augmenter : ils étaient 34 en 2005.

La culture de la pomme de terre est encouragée par les organismes de recherche financés par la FAO qui sont à l’œuvre sur le continent. Ainsi le Programme régional d’amélioration de la culture de la pomme de terre en Afrique Centrale et de l’Est (Prapace) qui réunit une dizaine de pays, du Kenya à Madagascar en passant par l’Ouganda, a pour objectif d’améliorer les prati-ques culturales et les techniprati-ques de stockage.

Si, en Afrique, la production de pomme de terre enregistre une croissance, la consommation augmente également, mais semble liée à l’urbanisation. Dans les pays les plus producteurs où le taux d’urbanisation dépasse les 50 %, la consommation est supé-rieure à 24 kilos par personne et par an. Dans les pays de production plus faible avec un taux d’urbanisation entre 10 et 20 %, la consommation annuelle individuelle tombe à 4-5 kilos.

La pomme de terre a de beaux jours devant elle en Afrique tant en termes d’accroissement de la production et de la consomma-tion que de la transformaconsomma-tion. Cependant, la hausse de la producconsomma-tion dépendra de plusieurs facteurs : amélioraconsomma-tion de la qualité du matériel végétal notamment des semences, utilisation de variétés résistantes et adaptées aux conditions climato-édaphiques, développement de systèmes de production plus respectueux de l’environnement, mise en place d’infrastructures de conservation des récoltes et enfin, valorisation du travail des femmes.

Akossiwoa Marie-Luce Quashie Laboratoire de biotechnologies et physiologie végétale Université de Lomé BP 1515, Lomé Togo <aquashie@tg.refer.org> jleagr00432_cor1.indd 413 jleagr00432_cor1.indd 413 8/6/2008 10:35:33 AM8/6/2008 10:35:33 AM

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