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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Finalités et objectifs de l'alphabétisation scientifique au cours de la scolarité obligatoire

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(1)

Résumé

FINALITES ET OBJECTIFS DE L'ALPHABETISATION

SCIENTIFIQUE AU COURS DE LA SCOLARITE OBLIGATOIRE

Victor HOST

Directeur honoraire de la Section

Sciences INRP

Président A.P.D.R.S.

Réflexion sur les objectifs de l'alphabétisation scientifique au cours de la scolarité obligatoire.

Au cours des dernières décades l'idée que l'alphabétisation scientifique faisait partie

de

la culture de base

s'est

imposée peu

à

peu. mais les tentatives intuitives et empir.iques pour définir cette initiation n'ont donéé que des résultats insuffisants. L'approche par les objectifs n'apporte qu'une solution très partielles, mais elle permet de cerner quelques causes d'échec. Ceux-ci doivent répondre

à

une double condition 3ctu8liser les finalités éducatives reconnues par les partenaires du système éducatif

et

répondre aux exigences de la pensée scientifique. Le plus souvent la référence aux finalités éducatives n'est qu'une clause de style pour récla-mer àes horaires et des moyens et les objectifs sont dégagés essentielle-ment par l'analyse de la discipline, souvent par réductions successives

à

partir du niveau universitaire, comme si l'élève était un physicien ou un biologiste en culottes courtes. on aboutit ainsi

à

des plans d'étude cloi-sonnés et formels qui

ne

répondent pas aux besoins des jeunes et

ne

condui-sent pas

à

des apprentissages fonctionnels Et efticacE?s.

D'où l'essai d'une approche différente rechercher comment un enseignement scientifique - c'est

à

dire reconnu comme tel par des scientifiques -permet dfactualiser les final i

tés

générales par le chc.ix des objectifs, des contenus et des méthodes. Cette approche présente par ailleurs l'intérêt de ne pas détacher la science de la pratique sociale par rapport

à

laquelle elle

se

situe

ce

qui permet de mieux repérer certaines formes de dégradation du savoir scientifique, en particulier par le processus de dogmatisation.

(2)

394

-1 - Hypothèses de travail

1.1 - La culture de base qui permet

~ cha~ue

homme de se situer, de

communiquer avec les autres, d'agir de façon efficace dans sa

vie indivirluelle et sociale, de participer aux

d~cisions

de la

vie publique ne se limite pas

~

l'apprentissage de la langue

~crite

et des mat

h

6matiques

elle comprend aussi une

alphab~­

tisation scientifique.

1.2 - Le contenu et la forme de cet enseignement sont r6gul6es par des

finalit6s 6ducatives g6n6rales : les exigences 6pistêmologiques

qui caractèrisent la pens6e scientifique doivent

~tre

red6finies

en fonction des pratiques de r6f6rence ""xq':elles cette pen.":e

s'applique, prendre en crmpte le niveau de d6veloppement et

r~­

pondre a un hesoin d'int6gration qui contraste avec

l~ ~r:ciali­

sation

extr~me

du chercheur. L'enfant n'est pas un physicien en

~ulutte

courte ou un individu qui voit tout

à

travers les lunettes

de la biologie mol6culaire. Sa formation scientifique doit

~tre

r6invent6e alors qu'elle est souvent conçue comme un "digest"

de la science des savants.

1.3 - Les apprentissages formels en milieu scolaire doivent

~tre

situ6s

par rapport

~

l'éducation informelle du milieu extra-scolaire

(culture du milieu social de l'enfant, apport de la presse et des

m6dia, activit6s de vacances). Elle doit permettre une analyse

cri-tique et une intégration effective de l'information; par ailleurs

elle doit effectivement marquer les comportements de vie

quotIdien-ne par l'application ou le refus conscient de l'acquis

scienti-fique

~

des situations concrètes.

2 - Les finalit6s éducatives g6n6rales qui orientent la formation

scientifique.

2.1 - La formation scientifique contribue

~

l'efficacité de l'action

humaine sur le plan individuel et social.

- Elle contribue

~

l'efficatité de l'action

à la fois par des

apprentissages instrumentaux qui conditionnent l'apprentissage

rapide de techniques remodelables et par l'apprentissage des

méthodes d'analyse d'une situation

011

d'un système.

(3)

Elle permet l'analyse critique des effets d'une pratique: effets

à

long terme d'une innovation technique, analyse du champ de

vali-dité d'une technique traditionnelle.

- Elle rend possible le dialogue entre le spécialiste et le sujet

ou l'exécutant. Par exemple

à

une époque où la médecine se

com-plique et se transforme elle pourrait permettre le dialogue vrai

entre malade et médecin. (En fait la pseudo-compétence

scientifi-que est souvent utilisé comme instrument de conditionnement).

- Elle facilite les discussions publiques qui préparent les décisions

politiques en démocratie (distinction entre les contraintes et les

valeurs).

2.2 - La pensée scientifique peut contribuer

à

réguler l'imaginaire et

les représentations sociales dans un sens qui facilite leur

émer-gence, leur communication et leur discussion.

Elle est un moyen nécessaire mais non suffisant de rationalisation

des conduites, d'objectivation de valeurs communes, de prise de

conscience de la signification des différences culturelles ou des

choix individuels.

2.2.1. La science n'est pas production sociale comme les autres: maIgre

le caractère provisoire de ses produits elle développe une exigence

d'universalité qui s'insère dans une exigence plus générale: on

connait par l'ouverture aux autres. Elle ne se confond ni avec le

scientisme ni avec un agnosticisme dogmatique mais contribue

à

expliciter la dégradation dogmatique et idéologique des croyances

et des choix individuels de valeurs. D'autre part elle substitue

à

la vision du monde éclaté provenant de la perception immédiate

une vision plus cohérente (par exemple lien organique et évolution

de l'univers.

2.2.2. La science n'écrase pas l'homme entre le hasard et la nécessité

mais détermine le champ de possibilité de son pouvoir créateur.

(4)

396

-3 - Les objectifs

sp~cifiques

de l'enseignement scientifique

Celui-ci peut-il être quelque chose de plus qu'un discours

(~diFiant)

sur la science ou la transmission de

r~sultats

qui

d~bouchent

sur des

recettes pratiques

?

3.1

Quel savoir? Il ne .e

d~finit

pas par

r~duction

du savoir d'un

meme niveau plus

~lev~

mais par des niveaux de formulation

permet-tant de

r~soudre

les problèmes du quotidien et susceptibles de se

regrouper en une structure

sp~cifique.

Il

doit tenir compte de la

forme sous laquelle les notions scientifiques sont

pr~sentées

par

ies média pour éviter la

r~gression

en

st~r~otypes

et les

pi~ges

de la polysémie du langage.

Il reste en grande partie

à

inventer.

3.2 - Quelle formation?

Dans quelle mesure y-a-t-il une similitude entre

la pensée scientifique du savant dans son domaine de recherche

(po-larisdtion étroite et grande rigueur) et celle de l'homme de la rue?

- Tout savoir se construit (en particulier par rapport aux

repr~sen-tations) et se remodèle: il y a articulation entre un effort

individuel de

cr~ation

et de confrontation avec un contr&le social

(investigation et communication).

La construction du savoir suppose une prise de distance par rapport

aux

donn~es

(abstraction, modélisation) et la

possibilit~

de

con-fronter les

inf~rences tir~es

de ce schéma conceptuel avec le réel.

- L'application n'est pas radicalement

diff~rente

de la

d~couverte

:

elle exige souvent une

exp~rimentation

et débouche

~ventuellement

sur un remodelage de l'acquis.

- Le savoir scientifique n'est

op~rationnel

que s'il est

~troite­

ment lié aux attitudes

(curiosjt~,

esprit critique ... ) qui

permet-tent de le mettre en oeuvre.

(5)

inalltés recherchées

.1.

Développer les 2 aspects

omplémentaires de la

person-a]

1

té :

capacité d'autonomie et de

création

capacité

à

se situer dans

la société.

.2.

D~velopper

les

ca~res

19ni,ifs qui permettent

, comprendre, de

raison-,r et de construire des

lprentissaqes intelligents

fonctionnels dans toutes

's disciplines.

Conditions de réalisation en milieu scolaire

L'école traditionnelles dissocie ces 2

activit~s

: la

créa-tivité apparait comme le privilège artistiques mais leur

horaire est

r~duit

et elles n'ont pas d'impact sur la

sélec-tion alors que les disciplines intellectuelles sont centrées

sur la transmission d'un acquis social sans participation

importante des élèves par l'autonomie et la prise de

respon-sabilité. De ce fait l'école rejette la

cr(atlvlt~

dans un

domaine individuel et subjectif. Elle habitue les élèves

à

une certaine forme de conditionnement social (savoir

reprodui-re ce qui est enseigné devient condition de réussite), mais

sans permettre cependant une socialisation véritable car elle

conne peu de place aux échanges entre enfants par l'écoute

d'autrui, la coopération et

à

la prise en compte de l'apport

culturel du milieu

(~'origine.

Dans toutes les disciplines le savoir est organisé par des

cadres logiques et des algorithmes relativement indépendants

d~

contenu.

M~me

si l'on

n'a~hère

pas totalement

à

la théorie des

stades de développement cognitif de Piaget, il faut

reconnaî-tre que l'enfant n'acquiert que progressivement les

structu-res cognitives et les modes de raIsonnement quI sous-tendent

les apprentissages disciplinaires : Il ne suffIt pas de

décom-poser la dIfficulté et de répéter un enseignement pour

abou-tIr

à

un apprentIssage efficace. Il est probable que le

d~ve­

loppement cognitif ne résulte pas d'uneslmple maturatIon

Interne mais qu'il s'appuIe sur l'intériorisation de l'action

de l'enfant sur les objets en situation d'autonomie et de

com-municatIon . Le langage développement des instruments de

symbolisation

à

partir des activités fonctionnelles des

en-fants est Inégalement assuré par le milieu socIal ; d'où

l'importance des

activit~s

exploratoires et ludiques

débou-chant sur une formalIsatIon.

(6)

-

398

-r'p nains en moins assLJrée~ par Je milieu rl10riqine du fait de la (Iestructufation des snciétf.$

trrlditionnelles. De plus leur absence (le

r~alisation cxpliqlJe

en partie

l'~chec

scolaire

C2f

les

~pprentissaqes

scolaires

Suppc)sent

une

certdirlP

orientation

et

m~turation in~qalempnt

réalisées ~IJJVç~t le milieu.

Apports possibles de

l'~ducation

scientifique

L'activit~

scientifique est une

activit~

de

cr~a­

tion dans un contexte

dtéctlanges SOCialJx. La

cr~­

ation suppose un investissement de toute la

person-nalité : immagination, affectivité, indépendance

d'esprit. Mois la société scientifique impose des

contraintes

tr~s

strictes:

information exacte,

~coute

d'autrui, acceptation de la

cont~station, n~cessit~

d'obJectiver une

d~marche indiyJ~uelle

foisonnante par la communication suivant

un

code

précis. LIlIniversalité du produit est directement

liée

à

son caractère ouvert et remodelable.

Llini-tiation scientifique permet de stimuler la

créa-tivit~

sans la marginaliser

celle-ci aprarait

comme une fonction nécessaire d'une

socialisa-tion authentique qui ne vise pas

à

conditionner

des robots mais

à

inventer les conditions dlun

développement des relatIons humaines en extension

et en profondeur.

Les

objets

de la science ne sont pas découverts

par une simple extension de la perception mais

sont construits

à

partir dlune organisation des

données de llexpérience par des

op~rations

logi-ques (classement, rangement, modélisation ... )

ou par le recours

à

certains principes ou

algo-rithmes : principe

de conservation sans lequel

il est impossible de décrire une transformation

raisonnement hypothético-rléductif qui

sous-tend la séparation des variables par

l'expéri-mentation etc .. Une activité scientifique

dlob-servation, d'expérimentation peut donc faire

l'objet d'une double lecture: sur le plan épis

témologique par la nature des relations que des

propositions

g~nérales

permettent de vérifier

rlans un nombre illimité de cas, sur le plan

iJSY-choloC'ir;ce

par le ('egré de maitrise des

structu-res

que ll~l~ve

investit ddllS son activité. Il

~odalit~s

de

11apprentissage et problêmes

Cet apport ne peut être réalisé que si

l'informatiorl scientifique nlest pas

con-çue comme une simple transmission de

sa-voirs-faire mais sie

Ile

implique

lJne

re-cherche et une construction qui rappelle

la d6marche du 5i'vant.

Or

l'enfant n'est

pas dans la situation du chercheur: il

nIa pas

à

étendre le c:lcHnp des

connais-sances par des découvertes nouvelles mais

à

progresser indivirJuellement dans le

champ du savoir

socialis~.

Sa recherche

répond

à

d'autres exigences souvent

mé-connues : remodeler les représentations

subjectives après les avoir mises

en

échec

et intégrer le savoi'rformel dans des

schémas dtaction fonctionnels. La

démar-che du démar-cherdémar-cheur

ne

donne que des

orien-tations

à

des procédures d'apprentissage

qui restent encore

à

inventer

en

grande

partie.

Les cadres èvnceptuels utilisés par les

scientifiques sont souvent trop difficiles

pour la formation de base. Pour échapper

à

llalternative : -retarder les débuts

de l'enseignement scientifique et lui

donner un caractère élitiste, - se limiter

à

une présentation des résultats de la

science sous forme de règles

et d'affirmations ce qui remplace la

for-mation scientifique par un discours sur

la science parfois aliénant, on peut

slappuyer sur une

hypoth~se

largement

admise : il existe plusieurs niveaux

~~

forrrttiw.bon

pour

une

même relation

expé-rimentale : la recherche fondamentale

utilise habituellement les formulations

les pllJS générales mais les

prat~pues

sociales

concr~tes

s'appuient souvent sur

des ~noncés

plus

limit~s

et plus liés

~u

contexte.

La

confrontation de ces derniers

pourrait conduire

aux

formulations

(7)

COlTInent Éviter d'être robotisé par la parcellisation croissante riest~ches dans une

orga-nisation sociale de plus en plus complexe?

Conwnent réguler l'action humaine en prenant en compte ses effetsàlong terme sur l'envi-ronnement et l'organisme humain?

Finalités recherchées

2.1. Disposition et capacité - à concevoir la solution d'un problème pratique en prenant en compte l'ensem-ble des données accessil'ensem-bles, - à imaginer la stratégie de mise en oeuvre età appliquer intelligenwnent les techniques adéquates, - àinventer des solutions nouvelles.

2.2. Capacitéàsituer la tâche individuelle dans un contexte social et à partici-per de façon Créative et res-ponsableà une action collec-tive.

2.3. Disposition et capacité à réguler l'actionàpartir des effetsà long terme de l'activi-tés individuelles ; participa-tion compétente aux discussions publiques et aux prises de déci-sion dans ce domdine.

Conditions de réalisation en milieu scolaire

- Préparation : Pour concevoir une tâche ou résoudre un pro-blème de viei l s'agit de moins en moins de transposer une recette de règleàpartir d'une analogie globale, mais i lest nécessaire de dissoc1er finalités et contraintes, d'analyser l'impact des "variables et leur interaction sous une for-me qualitative et quantitative, de déterminer la probabilité d'un résultat. Cette analyse est basée sur deux familles de données: l'apport de l'expérience etle traitement des sources d'information ; leur articulation est souvent décevante. - Exécution: l'holTlTle se sert de moins en moins d'outUs qui sont le prolongement de la main mais d'instruments dont la mise en oeuvre s'appuie sur une théorie et qui imposent leur logiqueà l'utilisateur. En fait ce dernier manipule souvent une boIte noire. l'activité intelligente esttrans~éréeen grande partie en amont ou en aval de la pratique instrumentale automatisée: l'appare!l répond-ilà la fonction? est-Il étalonné correctement? le progralmle de traitement est-il adapte. ?

La société industrielle est caractérisée par la contradiction suiyante : D'une part eUe développe une organisation qui aggrave la parcellisation des tâches et qui accentue le fossé entre ceux qui conçoivent ou organisent le travail et ceux qui l'exécutent.

D'autre part elle prétend éviter la centralisation croissante des décisions et le développement des hiérarchies contraignantes pour des motifs idéologiques (cf. J)et des raisons pratiques: l'absence de réaction critique de la: base condui t àdes échecs et provoque une fui te en avant incontrôlée.

l'institution scolaire favorise cette coupure; la sélection par l'échec différencie décideurs et exécutants; faute d'un langage conrnun, d'une capactiéàexploiter l'information ouà comprendre une problèmatique, ces derniers sont souvent réduits àsubir passivement des discours parfois contradictoires.

la puissance actuelle des techniques et leur rapiditécl 'é-volution sont telles qu 'un feed-back permanent est néces-saire. Il" porte en particulier sur les aspects suivants: - savoir prendre en compte au moment de la décision non seulement les effets escomptées mais l'ensemble des effets prévisibles malgré leur diversité et la pression des inté-rêts particuliers ;

- assurer le suivi de toute intervention importante pour détecter les effets imprévus, soitil cause des lacunes des connaissances, soità cause des réactions humaines impré-visibles ou d'une combinaison aléatoire de facteurs; - éva luer l'interaction d'actions humaines indépendantes sur un mliieu donné ;

- réaliser l'étude comparée de plusieurs solutions possi-bles pour un même problème, en parti culer pour comparer l'impact effectif d'une solution nouvelle éventl..iP.1lement technocratique et d'une soi ut ion traditionnelle résultant ct' une adaptation intuitive.

(8)

-

400

-Pour aborder ce problème, i l faut transposer sur le plan éducatif leparèdoxe Qui CéH'dctérise la pensée scientifique: Comment a-t-elle pu ,touer un rôle décisif dans la transformation de laplan~tealors qu'elle implique une prise de distance par raprortà la pratique Quoti-dienne pour permettre la construction d'un corpus indépendant de la si tuation et de l'évènement ?

Apports possibles de l'éducatIon scientifique La culture scientifique intervient .illa fois par l'apport de cadres conceptuels et par l' orien-tation des démarches techniques grâceàdes atti-tudes ou des méthodes venues des sciences. La plupart des variables qui caractérisent les con-traintes ne relèvent pas de l'expérIence première mais sont construites par les différentes sciences, en particulier les grandeurs et les relations qui les lient en un système déductif mathèmaUsé. La pO.5sibil! té d'expIai ter les di fférentes sources d'information Suppose la maItrise de certaines structures di.5cipllnaires. La résolution de pro-blèmes complexes implique une articulation de méthodes dont certaines sont abordées de façon exemplaIre dans les activités scientifiques. les pratiques instrumentales sont souvent issues des sciences qui permettent de comprendre leurs carac-tères(prédsion, rlgueur)et leur fonction.

Une formation scientifique partagée constitue un aspect essentiel de la culture de base pour rendre possible l' int"eraction entre décideurs et exécutants. la conrnunication entre" spécia-listes de domaines différents, la compréhension sans aliénation du discours de la presse et des l'Iédia. Cette culture COlMM,Jne suppose : - l'accès aux notions fondamentales sous la for-me d'un premier niveau cohérent, celui-cl ser-vant de référence chaque fois que le partenaire ignore des niveaux plus abstraits ou plus

spé-cifiques,

- la compréhension des méthodes de pensée des scientifiques grâceàune prat.f.C1ue élémentaire de l'expérimentation et du traitement de l' in-formation.

Par définition une activité systématique de pré-vision relève des différentes sciences tant par la méthodologIe que par les concepts mais en oeu-vre. les noUons d'énergie, d'écosystème, d'hé-rédité ne sont valables que dansUncontexte pré-cis,àl'intérieur d'une structure et d'un "ensem-ble de paradigmes. L'observation elle-même est sous-tendue par une thêorie qui définit les données.

Mais l'accès aux disciplines scientifiques ne suffit pas; i lest nécessaire d'intégrer les points de vue cloisonnés dans une perspective globale grâce aux méthodes d'étude de systèmes. Cet te dernière ne se limite pas à appliquer des outils interdisciplinairesàdes systèmes déjà définis par les discipUnes (molécules, organis-mes, écosystèmes ... ). L' activi té humaine crée et défait des systèmes plus ou moins finalisées; elle met en relation, crée ou modifie les struc-tures, agit sur les flux, anticipe sur les évo-lutions supposées. L'analyse systèmique effi-cace suppose une adaptation constante au réel.

Difficultés et modalités de l'appren-tissage

L'enseignement scientifique actuel souf-fre àla fois d'un manque de rigueur et d'un déc loisonnement insuffisant. Sur le plan disciplinaire: le savoir n'es t pa s pris en charge de façon acti ve (d'oùré~ressiondogmatique) ; 11 est détaché des attitudes et des méthodes qui permettent sa mise en oeu'lre ou son remodelage1les T. P. ne répondent pas toujours àdes finalités claires (inves-tigation autonome ou ini tiation aux pra-tiques instrumentales modernes). Sur le plan du décloisonnement : la liaison entre sciences et technologie est faible; l'approche honnête d'un pro-blème de vie suppose une collaboration des disciplines et des participations extérieures ; candi tians réalisées de façon insuffisante actuellement. L'établissement d'un système cohérent de niveaux de formulations permettant une communication effective ne s'obtient pas par une simple réduction du savoir uni-versitaire, mais suppose une mise en forme par des scientifiques des savoirs et savoir·faire impliqués par la prati-que sociale conmune des futurs adultes. la démarche expér imentale ne s' ilpprend pas par conditionnement mais par des activités de recherche en vue de cannat tre par soi-même et formalisées après coup. les activités de terrain ne sont pas le prolongement du cours, mais l'occasion d'un véritable dialogue avec les praticiens engagés dans un projet, projet analysé dans toute sa complexité.

la pratique pédagogique se heurteàde grandes difficultés:

la coordination des enseignements pour ac-quériril temps les compétences disciplinai-res adéquates (ou plus souventil quel ni-veau de maltrise faut-il travailler ?) n'est pas assurée ;

- le milieu ne permet pas une approche cri-tique de certains problèmes

- faute d! ouverture suff isante de l'école. les élèvesre~tentconfinés dans leur classe d' âge.

(9)

3.1. Disposition et capacité La pensée humaine ne vise pas seulement à rationaliser l'ac-à remodeler les représenta- tion et elle ne se construit pas seulementà partir de l'ac-tions qui permettent aux in- tian socialisée ; elle procède aussi de l'imaginaire produc-dividus et aux sociétés de teur de système de représentations (mythes, religion, idée-se situer, de idée-se définiE_ log1e) qui expliquent les origines, donnent une signification et de comprendre la nature à l'histoire et au destin, situent l'homme dans la nature etc ..

Ces systèmes, construits suivant une certaine logique sont à la fois nécessaires comme fondement de l' identi té personnelle et de la cohésion sociale et dangereux pour de multiples raisons: fermeture des groupes sur eux-mêmes facilitant la justification de llagressivité et du fanatisme, incapacité d'intégrer les rlonnées de l'expériences du fai t de la pensée magique et animiste, négation de l'autonomie et de créativité par l'imposition dOCJmatique.

la pensée rationnelle ne se construit pasà partir de zéro, mais elle se développe

à

partir des systèmes de représenta-tion par des ruptures successives: elle ne définit pas une nouvelle idéologie qui serait la seule vraie mais elle part d'une analyse critique des représentations pour les élaguer, dégager leur signification symbolique et leur dynamisme ~réa­

teur, faciliter la communication entre les individus et les sociétés. Elle débouche sur une prise de conscience person-nelle et une objectivation des archétypes sociaux. L' évolu-tion rapine des techniques de plus en plus puissantes, la proli fération anarchique des moyens de convnunication et des sources dl information, la crise des idéologies donnent un caractère d'urgence àla réalisation de cet objectif. Cette finalité prend une importance particulière dans les sociétés pluralistes et devrai t marquer l'insU tution scolaire. Mais celle-ci est menacée de 2 types de régressions:

l'imposition d'une idéologie, souvent sous le couvert de la rationnalité et de la scientificité;

.l.a réduction de la culture scolaire àun ens~mble d'appren-tissages instrumentat:lx éclatés et dépourvus de significa-tion pour éviter toute contaminasignifica-tion idéologique. Ces régres-sions compromettent l'accès à l'autonomie, l'intégration des dl fférences qui fonde une tolérance dynamique et l'ouverture

du groupe

à

d'autres cul tures.

3.2. Disposition et capacité

à

choisir les valeurs qui orientent l'action individuel-le et coJ.1ecti ve.

Sur le plan social i l s' agit dt inventer l'avenir ct està dire d'expliciter les projets de société par des discussions plubliques, de les remodeler en fonction de l'expérience et de l'enrichissement résultant de la confrontation des cultures, dl orienter le développement technologique vers les conditions qui donnent une part croissanteà la créativité de tous et favorisent le développementdes relations humaines en extension et en profondeur.

Parallèlement cette réflexion amène

à

préciser le champ des contraintes individuelles reconnues nécessaires.

Sur le plan individuel il s'agit de favoriser une éducation ouverte aux échanges qui facili te les choix personnels de valeurs et de 5i9ni fication et permet de comprendre pourquoi les autres ont fait des choix différents.

(10)

:+02

-rr:'pOlldr:flt dU br.'soir-, li!· '-omprenrlrp, n'expli(pj{·r~ de choisir des \alt'urs.

(les pfTSnnnf"S, Id possibllit6 d'url con."t'flS'.IS social non imposp et l'écildnllf: C-fltr"(' les Cldtllrr'<."

- - -

~--Id nécessi- présentations de l 'ense'nble des groupes Apports possibles de l'éducation scientifique

L'accès ;, la pensée scientifique se situe

à

l'intérieur de ce processus. Sur le plan his-torique (cf. astronomie, alchimie) comme sur le plan individuel elle se développe par rup-tures successives par rapport

à

un système de représentations sociales. Mais par son objet (construction d'un corpus théorique permet-tant d'énoncer un nombre i Il imi

de propo-sitions réfutables par l'expérience) et son mode de fonctionnement (création ct'une so-ciété scienti flque qui dépasse les soso-ciétés closes et tend

à

prendre un caractère plané-taire), elle apporte un concours essentiel t'u développement de la pensée rationnelle. D'une part. apport cri tique, elle favorise la réfutation des représentations animistes et magiques par la confrontation avec l'ex-périence et contribue ainsi

à

dégager leur signification symbolique ou existencielle. D' dutre part aspect constructif: le réel n'est pas réduit aux données dispersées de la perception inrnédiate mais il est cerné

à

travers un système de relations et une évolution.

Ces proposi tions contredisent deux opinions communes d'ai lleurs contradIctoires : celle qui affirme que les énoncés scientifiques sont les seules véri tés accessibles

à

l' hom-me et celle qui relativise les résul tats de la science

à

une pratique sociale quelconque. Dans les 2 cas on favorise le travestissement idéologique de la science ou on renonce

à

l'apport spécifique de la pensée scientifi-que dans la conquête de l'objectivité et de l'universalité.

les sciences ne permettent pas de définir un rrograrTlflle qui s'imposerait comme nécessaire mais elles éclairent les choix grâce

à

la con-naissance des implications réelles et non des effets supposés d'une décision.

Elles permettent d'expliciter le discours pseudo-scienti fique qui couvre des atti tudes irrationnelles et aoressives (ex. discours de id soclo-hiologie).

Elles permettent de situer le chaMp de la

liher-te

hUlT'I<'l:ine par rapport nU hasard et

tÉ- et de préciser les contraintes par rapport duxquellf's s'e),erce toute création.

Modol ites de 1 ','pprentisSd(je et problème.:. poses

L'enseignement scienU fiq'je dctuel ne rédl i.'">f' pas les finalités définies pour plusieurs rai-sons. Il ne donne pas l)ne p.\dce suffisante dUX

fonctions de synthèse et d'intégration; deCf' fait i l est perçu par les élèves comme me de propositions

à

1,::; fois formelles et (j('-cousues relevant de Id propr iété de chaque spécialiste.

- A cause de la situat ion paradoxale de la recherche scienti fique largement orientéf' p<lr la volonté de puissance et ciecompéti tion des états alors que son dyndmismf" prorre vise

à

l'univers<llité, certains élèves ne dpsirent p~s ou n'acceptent pas le ,~eu gratuit de l'i-\ctlvité scientififlue.

- En mettant cl'abord l'accent sur la formntion de spécialistes dans un système scolai re splec-tif au service de la société industrielle on a renversé les pr ior i tés qui permettent l a mi se en place progressive d'une véritable cultLJre scientifique.

- L' t":ducation informelle est déconnectée de l'école: ses effets négatifs l'emportent sou-vent" dépendance accepté vis

à

vis de ceux qui "savent" aliénation par le discours pseudo-scient:f;'qee alors 'lue la presse et les média sont àes instruments nécessaires de formation permanente.

Le cloisonnement des sciences et l'absence de structuration du savoir ne permettent pas une vision

à

la fois globale et rigoureuse de la si tuation de l' homme dans le monde. Une place suffisante doi t êt.re donnée aux activités individuelles de synt:-rèse dans l'enseignement scienti fique.

- La lutte contre les idéologies pseudo-scientîfiques ne passe pas par un dogmatis-me opposé de type scientiste, mais par une mise en évidence et une analyse des mécanis-mes de l'erreur ou de généralisittion abusivE' en particulier parce qu'elle arrlique des propositions scienti fiques en dehors de leur champ df> validité.

- L'pcole éprouve une (!~ffjcultéréelle

à

prendre en compte les \JJrurs ~t les

re-sociaux d'ail provienne.-.t les élèves et ell('~,

tend

à

imposer une i1ssi:Ü latlOfl ,-'\j rjroupc dominant.

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