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Etude rhéologique et simulation numérique de l’injection
d’un alliage d’aluminium à l’état semi-solide
Serge Moto Mpong
To cite this version:
Serge Moto Mpong. Etude rhéologique et simulation numérique de l’injection d’un alliage d’aluminium
à l’état semi-solide. Matériaux. École Nationale Supérieure des Mines de Paris, 2002. Français.
�pastel-00001341�
1 INTRODUCTION 6
1.1 Lecadre industriel . . . 6
1.1.1 La mise en formea l'etat solide . . . 6
1.1.2 Lesprocedesde mise en forme al'etat liquide . . . 7
1.1.3 Une alternative: la mise en formea l'etat semi-solide . . . . 8
1.2 LeprojetADFORM etle sujetde these. . . 9
1.2.1 Objectifs et dierents partenaires du projet ADFORM . . . 9
1.2.2 Le sujetde these . . . 9
2 L'ETAT SEMI-SOLIDE 11 2.1 Etat semi-solideobtenu aucours de lasolidication . . . 12
2.1.1 Brefs rappelssur lesmecanismes de formation . . . 12
2.1.2 Structures obtenues . . . 13
2.2 Refusion partielle . . . 17
2.2.1 Globularisationd'un alliage astructure dendritique . . . 19
2.2.2 Refusion partielled'alliages brasses . . . 21
2.3 Descriptiondu procede . . . 21
2.3.1 Fabrication des lingots thixotropes . . . 21
2.3.2 Le principede l'injection . . . 23
2.3.3 Lesalliages utilises . . . 23
2.4 Comportement rheologique des alliages brasses al'etat semi-solide . 24 2.4.1 Comportement thixotrope . . . 25
2.5 Modelisationdu comportement des metaux a l'etat semi-solide . . . 27
2.5.1 Modelesde type uide:theoriedessuspensionset uidesnon newtoniens . . . 27
2.5.2 Lesmodeles viscoplastiques . . . 33
2.5.3 Loisbasees sur lesmodeles biphases. . . 34
2.5.4 Conclusion : cas des alliages globulaires a fraction de solide f s '0:5 . . . 36
3 CARACTERISATIONRHEOLOGIQUE 38 3.1 Rappelbibliographiquesurlesexperiencesfaitespourdecrirel'ecoulement des metaux a l'etat semi-solide. . . 38
3.1.3 Compressionsimple entre plateauxparalleles . . . 39
3.1.4 Indentation . . . 39
3.1.5 Filagearriere . . . 40
3.1.6 Conclusion. . . 41
3.2 Descriptionde l'essai developpe dans lecadre de ce travail . . . 41
3.2.1 Le test de l'ecoulementde Stefan . . . 41
3.2.2 Lesparametres du procede . . . 42
3.3 Realisationdu montage . . . 43
3.3.1 Etapesde conception . . . 43
3.3.2 Descriptiondes dierents organes . . . 43
3.4 Experiences de chauage . . . 46
3.4.1 But. . . 46
3.4.2 Montage . . . 46
3.4.3 Resultats . . . 47
3.4.4 Comparaisonqualitative avec des simulationForge2 . . . 49
3.4.5 Conclusion. . . 50
3.5 Experiences d'injection . . . 50
3.5.1 Conditions experimentales . . . 50
3.5.2 Lespieces injectees . . . 50
3.5.3 Microstructuredes pieces injectees . . . 51
3.5.4 Analyse des courbes d'injection . . . 53
3.6 Identicationdes parametres rheologiques . . . 56
3.6.1 Evolution des parametres viscoplastiques dans l'intervallede solidication . . . 56
3.6.2 Simulationnumerique de l'experience . . . 57
3.6.3 Determination des parametres rheologiques de la loi . . . 61
3.7 Conclusion . . . 63
4 FORMULATIONLAGRANGIENNEPOURLEREMPLISSAGE 66 4.1 Lemodelelagrangien . . . 66
4.2 Equationsd'equilibre . . . 66
4.2.1 Equation de conservation de lamasse . . . 67
4.2.2 Conservation de la quantite de mouvement . . . 67
4.2.3 Le probeme continua resoudre . . . 67
4.2.4 Conditions aux limites . . . 68
4.3 Discretisationtemporelle . . . 69
4.4 Discretisationspatialepar lamethode des elements nis. . . 70
4.4.1 Formulationvariationnelle . . . 70
4.4.2 Formulationmixteavec le mini-element . . . 71
4.5 Latension supercielle . . . 74
4.5.1 Adhesion ala paroi . . . 76
4.5.2 Application:equilibred'une goutte sur une paroiplane . . . 78
4.8 Conclusion . . . 80
5 LE CONTACT DANS R3 83 5.1 Generalites sur lecontact . . . 83
5.2 Conditions de contact. . . 83
5.2.1 Le cas quasi-stationnaire . . . 83
5.2.2 Le contact incremental . . . 85
5.3 Methodes utilisees pour appliquerla condition de contact a l'interface 87 5.3.1 La methode ma^tre/esclave standard . . . 87
5.3.2 La methode ma^tre/exclavesymetrique . . . 87
5.4 Methodes numeriquespourresoudre leproblemed'optimisationavec contraintecree parl'applicationde laconditionde contactal'interface 88 5.4.1 Methode de reprojection de lafrontiere . . . 88
5.4.2 La methode des multiplicateursde Lagrange . . . 88
5.4.3 La methode du Lagrangien perturbe . . . 89
5.4.4 La methode de penalisation . . . 89
5.4.5 La methode du Lagrangien augmente . . . 90
5.4.6 Conclusion. . . 90
5.5 Lecontact matiere/matiere et matiere/outildans R3 . . . 91
5.5.1 Comportement d'un materiau viscoplastique . . . 91
5.5.2 Conditions aux limites . . . 92
5.5.3 Formulationvariationnelle du probleme continu . . . 93
5.5.4 Discretisation . . . 94
5.6 Ajoutducontactmatiere-matieredansR3parunemethodedepenalisation 95 5.6.1 Contact bilateral . . . 95
5.6.2 Contact unilateral. . . 97
5.7 Preconditionnementdu contact matiere/matiere . . . 99
5.7.1 Mise en evidence des problemes de conditionnement de la matrice . . . 99
5.7.2 Orthonormalisationde Gram-Schmit . . . 100
5.7.3 Factorisation incomplete de Crout . . . 103
5.8 Application . . . 105
5.9 Conclusion . . . 106
6 FORMULATIONARBITRAIREMENTEULERIENNE-LAGRANGIENNE107 6.1 Introduction . . . 107
6.2 Generalites sur la formulationarbitrairement eulerienne lagrangienne 107 6.2.1 Formulationmathematique de l'ALE . . . 108
6.2.2 ALE etadaptativitede maillage . . . 109
6.3 Determination de lavitesse de maillage . . . 110
6.3.1 Regularisationde maillage: lebarycentrage . . . 111
methode de type Laplacien. . . 112
6.3.4 Conditions aux limites . . . 112
6.4 Letransport des variablesd'etat . . . 114
6.5 Lesnormalesconsistantes . . . 115
6.6 Lemaillage par bo^tes et leraÆnementdu front de matiere . . . 117
6.7 Conclusion . . . 119
7 FORMULATION EULERIENNE POUR LE REMPLISSAGE 120 7.1 Introduction . . . 120
7.2 Suivide surface libre en formulation eulerienne. . . 120
7.2.1 Methodes de suivi de surface ou de marqueurs . . . 120
7.2.2 Methodes de suivi de volume. . . 121
7.3 Presentation du code de calcul Rem3D . . . 121
7.3.1 Resolutiondel'equationdetransportdelafonctioncaracteristique par la methode de Galerkin discontinue . . . 122
7.3.2 Resolutiondes equationsmecaniquesd'equilibre . . . 125
7.4 Introduction des termes d'inertie . . . 127
7.5 Simulationde l'injection de pieces industrielles . . . 129
7.5.1 Simulationdu remplissage du SIMULACRO . . . 129
7.5.2 Remplissage de la piece EADS . . . 132
8 CONCLUSION 137 8.1 Lesacquis du travail . . . 137
8.2 Perspectives . . . 139
8.2.1 Caracterisationde la rheologie . . . 139
8.2.2 Ameliorationde la simulationnumerique du procede . . . . 140
{ Lettres grecques :
: viscosite apparante de lagelee
l
: viscosite apparante de l'alliage a l'etat liquide _ : vitesse de cisaillement rF : gradient de lafonction F rX : divergence de la fonction X s
: masse volumique de l'alliage a l'etat solide
l
: masse volumique de l'alliage en fusion : tenseur des contraintes
_
" : tenseur des vitesses de deformation _
" : vitesse de deformation equivalente : contrainte de cisaillement
{ Lettres latines :
A : coeÆcientd'une loi dependant de la fraction de solide ou de la structure B : coeÆcientd'une loi dependant de la fraction de solide
C : vitesse moyenne de reroidissement C
0
: composition initiale de l'alliage C
l
: concentration du solute dans le liquide C
s
: concentration du solute dans le solide D
l
: coeÆcientde diusion des atomes du solute dans le liquide H : chaleur latente de fusion
I 1 : premier invariant J 2 : second invariant
S : tenseur deviateur des contraintes T : temperature de l'alliage
T f
: temperature de fusion du solute pur T
L
: temperature du liquidus
S : tenseur deviateur des contraintes d : espacement interdendritique f
l
: fraction massique de liquide f
s
: fraction massique de solide f
s
: fraction solide critique; depend de _ et de lavitesse de refroidissement k : coeÆcientde partage (= C s C l )
kp : composition du solide se formant a l'interface solide/liquide m
L
: pente du liquidus
s : variable d'agglomeration de la structure t
c
: temps critique de l'evolution de lastructure dendritique v : vitesse du materiau homogene
v l
: vitesse de laphase liquide v
s
INTRODUCTION
Laconjonctureeconomiqueactuelle,marqueepar uneaugmentationdescharges des entreprises, due entre autre a l'augmentation du co^ut de la main d'oeuvre, a la diminution du temps de travail, a la hausse des cours de matieres premieres (aluminiumparexemple),etalaconcurrence despays dusudpousselesindustriels de la mise en formedes metaux a reduire leur co^ut de production et a augmenter leur productivite. D'autre part, dans certains secteurs comme l'aeronautique par exemple, on a besoin de pieces de tres hautes caracteristiques. Dans l'industrie automobile, latendance est a l'allegement des vehicules en vuede consommer peu et de polluer moins. Plus simplement, les entreprises ont besoin de produire des pieces plus legeres, de meilleure qualite et moins cheres. Les procedes classiques utilises pour la fabrication de pieces sont la mise en forme a froid et la mise en formea chaud.
1.1 Le cadre industriel
1.1.1 La mise en forme a l'etat solide
Les procedes de mise en forme a l'etat solide, qui regroupent entre autres le forgeage a froid, le forgeage a chaud, le laminage, le lage etdes techniques d'usi-nage, sont tres utilises car les pieces obtenues sont de meilleure qualite mecanique et metallurgique que celles obtenues par les procedes de mise en forme a l'etat li-quide. Elles presentent ainsi des qualites de tenue en fatigue et de resistance aux chocs bien meilleures. Toutefois, on note que pour des pieces complexes, les co^uts de fabricationpeuvent^etre treseleves. Laconsequence est alors l'utilisationde ces procedes pour des pieces de securite pour lesquelles lescriteres de qualite sont tres severes. Le principal debouche pour ces produits est l'industrie automobile avec plus de la moitie de la production. Les autres secteurs consommateurs de pieces issues de la mise en forme a l'etat solide sont l'aeronautique, les industries ferro-viaire et militaire, les industries de fabrication de motos et de cyclomoteurs. Les materiaux utilises sont tres divers : aciers et autres alliages metalliques. La sou-plesse de production est considerable car on peut obtenir des pieces de quelques grammes aplusieurs tonnes. Lescadences de fabricationpeuvent ^etre treselevees. Enconclusion,lesdierentes techniques demise enformeal'etat solidepermettent
de forme generalementsimple.
1.1.2 Les procedes de mise en forme a l'etat liquide
Ce sont des procedes de mise en forme de metaux consistant a verser dans un moule le metal liquide et a l'y maintenir jusqu'a la n de la solidication, le refroidissement nal pouvant s'eectuer hors du moule. Il existe plusieurs facons de classier les procedes de fonderie [28]. En fonction du type d'ecoulement, on distingue la coulee par gravite et la coulee sous pression. D'autres classications sont faites a partir du materiau de constitution du moule (permanent ou a usage unique),apartirdutypedemateriaucoule,ouapartirdupoidsdespiecesobtenues [17].Ainsi,onadesmoulesmetalliquesouen sable,quipermettentdefabriquerdes piecesenacier,enalliaged'aluminiumoud'autresmetauxnonferreux.On presente ci-dessous une comparaison de plusieurs procedesde moulage.
Type de sable avert moule mouleen moule en moule en moule permanent sable carbone ceramique
(metallique) co^ut 2 2 4 4 5 volumique co^ut 1 4 4 4 3 unitaire etat de 3 2 2 3 1 surface propriete 2 2 2 2 3 du materiau pieces 3 3 2 2 1 complexe changementde 1 4 3 3 3 geometrie Legende : { 1-tres bon { 5-tres mauvais
On constate donc que les dierents procedes de coulee permettent d'obtenir des pieces complexes, pouvant presenter des parties tres minces et un bon etat de surface. Cependant, a cause de la faible viscosite des alliages fondus, on a souvent un ecoulement turbulent. Cela entra^ne l'apparition de porosites dans les materiaux. L'entra^nement de gaz (source de porosite) et de peaux d'oxyde dans la masse du materiau (source d'amorcage de ssures) font que les pieces obtenues ont generalement des qualites mecaniques moyennes. On peut egalement noter la lenteur du procede et l'usure rapide des moules, des problemes de retassure et de
solidication [17].
1.1.3 Une alternative : la mise en forme a l'etat semi-solide
Les industries du secteur de la mise en forme, pour rester competitives, ont besoin de reduire leurs co^uts de production. Cette reduction de co^ut passe entre autreparunereductiondupoidsdespiecesouparl'utilisationdenouveaux alliages non ferreux sans en alterer la qualite, ou par des economies d'energie. De m^eme, pour la fabrication de pieces complexes a hautes caracteristiques, ces entreprises ont besoin d'ameliorer la qualite des pieces produites par les procedes de fonderie classiques.Aussi,sesont-ellesmisesalarecherche d'autresprocedespourremplacer lafonderie classique, d'oul'avenement de lamise en formea l'etat semi-solide.
Elle consiste a former les pieces dans l'intervalle de solidication de l'alliage, c'est-a-dire entre le solidus et le liquidus. Aujourd'hui, les techniques de mise en formea l'etat semi-solidesontutilisees auxEtats Unis d'Amerique, en Europe Oc-cidentale (avecquelques variantesen Italie),auJaponetdansd'autres paysd'Asie. On distingue aujourd'hui deux grandes familles de procedes : le rheoformage qui consistea mettredirectementen forme l'alliagepartiellementsolidiesous cisaille-ment,etlethixoformage.Lethixomolding,quantalui,consisteafondredesgranules de metal dans un systeme vis-fourreau, de maniere similaire a l'extrusion des po-lymeres.Lemateriaubrutestmouleparinjectionapresfusionpartielleetimposition d'un cisaillement. En ce qui concerne le thixoformage, on peut diviser ce procede en trois principalesetapes. La premiere consiste a prendre un alliage ayant un in-tervalle de solidication assez large comme l'AlSi7Mg et a le produire en billettes par un procede de coulee continue, dans lequel un brassage electromagnetique a pour eet de casser lesstructures dendritiques et donc de conferer au produit une structure globulaire. Ensuite, de telles billettes sontrechauees, le plus souvent en utilisantun chauage par induction jusqu'a une temperature entre le solidus et le liquidus,de telle maniere quelafractionde solide soitentre 0.5et0.6. Lesglobules gardent alors une certaine coherence et le produit peut ^etre manipule facilement. Enn, labillette rechauee est mise en formedans un moule et onobtient lapiece nale. Par rapport auxdierentes techniques de fonderie, les principauxavantages de la mise en forme al'etat semi-solidesont :
{ unefaibleconsommationd'energie,caronresteendessousdupointdefusion; { des eorts de mise en forme plus faibles que ceux necessaires a la mise en
formea froid;
{ l'ecoulementestlaminairependantleremplissage,laviscositedelageleeetant pluselevee que celle du metal en fusion. Le frontde matiere est relativement plan alors qu'il est en forme de jet dans le cas de la coulee sous pression. Les pieces ainsi fabriquees ont donc de meilleures qualites metallurgiques et mecaniques, ce qui permet de remplir les moules plus facilement en limitant la creation de porosites. On note egalement de meilleures tolerances dimen-sionnelles (moins de retraits) et peu de defauts de surface, ce qui permet de
{ une plus grande duree de vie des outils, car les chocs thermiques y sont moindres et le temps de solidication plus court; une consequence est donc l'augmentationde lacadence du procede.
{ Lapossibilited'incorporerfacilementd'autresmateriaux(fabricationde com-posites), d'utiliser les outils de mise en forme propres au forgeage a chaud (extrusion,forgeage,...),ou de separer leliquide du solide (ltration);
En resume, la mise en forme de metaux a l'etat semi-solide permet d'obtenir des pieces ayant des proprietes mecaniques intermediaires entre la fonderie et le forgeage de facon pluseconomique que ces procedes.
1.2 Le projet ADFORM et le sujet de these
1.2.1 Objectifs et dierents partenairesdu projet ADFORM
LeCEMEF,atraverslestravauxdeJeanCollotetdesdierentschercheursqu'il a encadres, a participe grandement a la mise au point des dierents parametres du procede[25 ] et a son industrialisation par l'intermediaire de plusieurs brevets deposes[27 ]. Il s'est attache tout particulierementau developpement technologique denouveauxprocedesdethixoformage.Aussi,c'estfortdecesresultatsquelecentre de recherche s'est lancedans un nouveau projet europeen Brite/Euramdans lequel s'inscrit ce travail et dont le titre est "Advanced Semisolid Forming for Complex structuralcomponents" (ADFORM).Lebutde ceprojetest deremplacercertaines piecesd'alliageferreuxdesindustries automobileetde l'aeronautiquepardes pieces en alliage d'aluminium et de contribuer ainsi a l'allegement des vehicules et a la diminutionde lapollution. Lespartenaires de ce projet sont lessuivants :
{ FIAT (Italie), constructeur automobile { STAMPAL (Italie), fonderiesous pression { RENAULT (France),constructeur automobile { EADS (France),constructeur aeronautique
{ DERBI-MOTORS(Espagne), constructeur de cyclomoteurs { UPC(Espagne), Universitepolytechnique de Barcelone
Pour atteindre ces objectifs, des injections de pieces industrielles ont ete faites par le partenaire STAMPAL. Des tests mecaniques sur ces pieces ont egalement ete eectues chez les partenaires FIAT, RENAULT, et EADS, et des analyses de microstructureonteteeectuees al'UPC. Enn,des simulationsnumeriquesetdes experiences ont eteeectuees auCEMEF.
1.2.2 Le sujet de these
Plusieurs chercheurs depuis Spencer [115] se sont penches sur lecomportement desalliagesal'etatsemi-solide.Cependant,trespeu detravauxonteterealisesdans lesconditionsd'injection.Aussi,mathese,dontlebutestdepermettrelasimulation
jets de recherche lances auCEMEF etdont lebut est d'ameliorerles moyens de la simulationdes procedesde fonderie. Lapremierepartie de notretravaila doncete, apreslechoixd'unmodele, deconcevoirun test rheologiquecapablede representer au mieux les conditions d'injection. Ensuite, nous avons procede a l'identication desparametresdumodelerheologique.Connaissantdonclecomportementdenotre alliage, nous avons procede aux adaptations necessaires de nos codes de calcul en vuede proceder alasimulationnumerique du remplissageconcernantlesmetaux a l'etat semi-solideeta lavalidationdes simulations sur lesexperiences.
Aussi, apres un deuxieme chapitre consacre a une revue bibliographique sur le procede et les modeles utilises pour decrire le comportement des metaux a l'etat semi-solide,nouspresentons autroisiemechapitrelesresultatsdesexperiences d'in-jectionquenousavonsrealisees,ainsiqueceuxde l'identicationdesparametresdu modelecaracterisantlecomportementdumateriauaucoursdelaphased'injection. Lequatrieme chapitreest consacrea lapresentation du premiercode de calcul que nous avons utilise, R3. Le cinquieme chapitre est quant a lui consacre au traite-mentnumeriquedu contactmatiere/matieredansR3etlesixieme alaformulation arbitrairement lagrangienne eulerienne dans R3. Le dernier chapitre, quant a lui presente le code de calcul Rem3D et les developpements que nous y avons faits, ainsi que lesprincipauxresultats obtenus en remplissage de pieces industrielles.
L'ETAT SEMI-SOLIDE
Fig. 2.1{ Procede de fabrication de billettes a structure globulairepour le thixo-formage
Ce chapitreapourbutde presenterlesprincipalesavanceessurlamiseenforme
a l'etat semi-solide(Figure :2.1), depuis ladecouverte par Spencer de lastructure globulaire[115]. On s'interessera donc aux dierents etats structuraux des alliages
al'etat semi-solide,leurs comportementsrheologiquesetlesprincipauxparametres dontilsdependent,ainsiquelesdierentsmodelesutilisesdanslabibliographiepour decrire leur comportement. On verra donc que la rheologie depend tres fortement de la morphologie de la phase solide. La forme et la structure de la phase solide dependquantaelleduprocessusd'obtentionde l'etatsemi-solide.Danslapremiere partie,nouspresentonslesdierentsprocedesd'obtentiondel'etatsemi-solideetles structures obtenues. On distinguealors deux principauxprocedesde solidication:
dendritique pour laphase solide,
{ une solidication avec brassage conduisant a la formation d'une structure globulairepour la phase solide.
On presente aussi la refusion partielle d'alliages prealablement solidies avec ces deux procedes.
Dans la seconde partie, nous presentons les modeles de comportement permettant de decrire l'ecoulement des alliages a structure globulaire, puisque ce sont ceux-la qui sontutilisespour lamise en forme.
2.1 Etat semi-solide obtenu au cours de la
solidi-cation
2.1.1 Brefs rappels sur les mecanismes de formation
L'etat semi-solideest obtenuapartir de l'etatliquide par germinationde parti-cules solidesetpar croissance des germescreesaucours de lasolidication[43]. La formationd'un germe dans un bainliquide necessite une energie d'activationegale
a la variation d'energie libre du systeme. Cette energie est fonction de l'entropie de fusion, de lasurfusionthermique(dierenceentre latemperaturede fusionetla temperature d'equilibre du germe), et de l'energie supercielle du germe cree. La courbe d'evolution de l'energie libre d'un germe en fonction de son rayon montre l'existence d'un maximun pour un rayon critique. Tout embryon dont le germe a un rayoninferieuracettevaleurne peut sedeveloppercarsacroissance occasionne une augmentation de l'energie libre, alors que pour un germe dont le rayon est superieur au rayon critique, on a un bilan energetique favorable a l'augmentation de sonrayon. C'estleprocessus degerminationhomogene aucoursdu quelles par-ticules solidesse forment ausein de la phaseliquide dans lesconditions d'equilibre thermodynamique. Ce processus de germination suppose l'equiprobabilite de nais-sance d'un germe en tout point de la phase mere.
On distingue egalement lagermination heterogene aucours de la quelle les germes seforment aucontact des parois froides de lalingotiereoude particulesetrangeres baignant dans le liquide (oxydes par exemple). Ces dernieres abaissent l'enthalpie libre de formationdes germesainsi quele degrede surfusion necessaire pour amor-cer lareaction.Lesgermesainsi crees, s'ilssontstables,sontsusceptibles de grossir pour donner un cristal.
Lorsdelaphasedecroissance,lescristauxadoptentplusieursmorphologiesen fonc-tion des conditions thermiques de la solidication et la composition du liquide au voisinagede l'interface liquide/solide.
La surfusion chimique est la dierenceentre le gradient de temperatureimpose
a l'interface solide/liquide par les conditions thermiques de la solidication et le gradient de temperature du liquidus induit par la dierence de concentration en solute pres de l'interface. Lorsque la surfusion chimique est importante dans une
Cette instabiliteentra^ne laformation d'unestructure de typedendritique.
Lorsqu'on a une surfusion chimique faible, on a une solidication de type cel-lulaire. L'avancee du front de solidication dans ce cas conduit a la formation de perturbations qui croissent selon le m^eme mecanisme que celui qui leur a donne naissance. Enn, lorsqu'il n'y a pas de surfusion chimique, la zone consideree est stable et l'on observe une solidication plane. La surfusion de courbure, quant a elle, est la surfusion thermique existant en bout de dendrite et due a la courbure locale.
La morphologie de la partie solide obtenue apres croissance des germes crees est in uencee par lavitesse de solidicationetleseventuels traitementsmecaniqueset electromagnetiques appliques al'alliage sesolidiant.
2.1.2 Structures obtenues
Microstructure au cours d'une solidication conventionnelle
Au coursd'unesolidicationconventionnelle,lamicrostructure obtenue depend essentiellement de la composition chimique de l'alliage et des conditions de refroi-dissement. Enfonction de lacompositionde l'alliage,onobtient soitune structure dendritique,soitunestructureeutectique.Enfonctiondesconditionsde refroidisse-ment,on obtient soitune structure dendritiqueequiaxe, soit une structure dendri-tiquebasaltique.Lesmicrostructuresdendritiquessontobtenuesparcroissancedela phasesolidedansleliquidealorsquelesmicrostructures eutectiquessontleresultat de lacroissancecouplee desdeux phasesdansunliquidede compositioneutectique. Toutefois, la plupart des alliages d'importance commerciale ont une solidication dendritique. En eet lorsque le gradient thermique impose au front solide-liquide par le refroidissement est inferieurau gradientde latemperaturedu liquidus, on a l'instabilite du front de solidication et la formation d'une structure dendritique. Engeneral, cettestructure, a l'exception de lastrucutre dendritique ne, n'est pas tresinteressantepour lamiseen formecarellecausedes problemes d'heterogeneite de la deformation (segregation dans la phase a l'etat semi-solide) et de formation de ssures a chaud [44][96].
Pour caracteriser une telle structure, on mesureles espaces entre les dendrites pri-maires, secondaires ou d'ordre superieur, generalement perpendiculairement aux branches. La nesse du reseau dendritique d'un alliage depend de la vitesse de solidication.On ala relationempirique suivante:
d=a dT dt ! n moy avec
d : espacement interdendritiqueprimaire ou secondaire, a et n constantes, dT dt n moy
lidication permet de determiner entierement les compositions des phases liquide C
l
et solide C s
, ainsi que leur repartition massique, par application du principe de conservationdu solute.Leseets decourbure enboutde dendritesetde convection dans leliquide sont generalement negliges, ce qui suppose un equilibre total du so-lutedans leliquideet dans lesolide.Lesfractions massiquesde liquideetde solide sont deduites par la regle barycentrique :
C s f s +C l f l =C 0 ou C 0
est la composition initiale. Si de plus on neglige ladiusion du solide et on suppose une homogeneisation complete dans le liquide, la fraction de solide peut ^etre ecrite en tout pointen utilisantl'equation de Scheil [79] :
f s =1 C l C 0 1 1 k p k p = C s C l , C s
etantla composition du solide qui seformea l'interface solideliquide. En fonction de la temperature du liquide, on a, moyennant une hypothese de linearitedelatemperaturededebutdesolidicationenfonctiondelaconcentration[43]:
f s =1 T f T T f T L ! 1 1 kp
T : la temperature de l'alliage se solidiant T
L
: la temperature de liquidus de l'alliage (debut de solidication) T
f
: la temperature de fusion du corps pur
Solidication avec brassage
Nous avons note au paragraphe precedent que les porosites et les segregations observables en fonderie sont generalement dues a la structure dendritique. Aussi, plusieurstravauxontete realisesnotammentauMITpour modier cettestructure aucoursdelamiseen forme.Ainsi,lebrassagemecaniqued'unalliageal'etat semi-solide detruit la structure dendritique au prot d'une structure globulaire (gure 2.2).Lesetudesmetallographiquesrealiseesapressolidicationcomplete revelentla presence de globules issues de lasolidication primaire dans une matrice resultant ellede lasolidicationsecondairedu liquideexistantaumomentdelacoulee. Cette decouverte aetefaiteaudebut desanneessoixante-dix(1971)par DavidSpencerau MIT qui,tout aulongde la solidicationde l'alliageSn-15%Pb dansun rheometre de Couette, imposa un cisaillement important (gure 2.3). Il observa en outre que pour unefractiondesolidedonnee, lacontraintedecisaillementpourcettenouvelle structure etait de deux ordres de grandeur plus faibleque celle du m^eme materiau
a structure dendritique pour une fraction de solide donnee [43].
On peut donc obtenir cette structure par un brassage mecanique de l'alliage
a temperature constante. On distingue deux types de brassage mecanique : des systemes monocharges ou continus, selon que la production se fait a partir d'une
Fig. 2.3{ExperiencedeSpencer: determinationexperimentalede lacontraintede cisaillementpour l'alliageSn-Pb[44]
de cessystemessontdues auxregulationsdetemperature, alapresenceetal'usure de l'agitateur au contact du metal liquide. C'est pourquoi on emploie de plus en plus un brassage electromagnetique continu au cours de la solidication(cf gure 2.1) pour obtenir cette structure (gure 2.4). Dierents systemes ontete brevetes, notamment pour le brassage des barres de diametre variant de 5 a 150 mm, ce quipermetainsi d'obtenir,aprestronconnage, des preformes destinees alamise en forme.
En revanche, plusieurs auteurs depuis Spencer se sont interesses au mecanisme de formationd'une structure globulaire. Pour leschercheurs des universitesde Drexel [3][81][127] et ceux de Sussex [34], on a d'abord une solidication dendritique; le brassagetendantafavoriserl'instabilitedelacroissancedendritiqueetaaugmenter la vitesse de croissance pour une instabilitedejaetablie.Les particules globulaires proviennent alorsde lafragmentationdes brasde dendrites.Lesjointsde grainsde faibleenergienepresentantpasde picdesoluteproviennentalorsde ladeformation
achaudde brasde dendrite,alors queceuxpresentant unpicdesoluteproviennent du frittage de deux particules solides qui se sont rencontrees avec une orientation favorable pour lacreationd'un jointde grains non mouille.
Pourceuxdel'universitedeDelft[92][114],quiontetudiel'eet delaconvection et la diusion des atomes de solute auvoisinage d'une particulespherique, la glo-bularisation des particules solides serait la consequence d'une croissance cellulaire due aune surfusionconstitutionnelleplus faiblequedans lecas d'unesolidication classique.
De toute facon, le materiau globulairese comporte comme un uide auquel on peut associer une viscosite apparente qui, pour des fractions de solide moyennes (f
s
' 0:4), reste encore tres faible ( 1Pa:s qui est la viscosite de l'huile d'olive, alors qu'on a a l'etat purement liquide '10
3
Pa:s)[44].
Une agitationvigoureuse audebutde lasolidicationprovoquela formationde nouveaux grains (germination). En eet, les dendrites, soumises a un cisaillement important au cours d'un refroidissement suÆsamment lent, prennent une forme spherodale.Jolymontraquelatailledes grainsindividuelsdepend fortementde la vitesse de solidicationet faiblement de la vitesse du cisaillement[44].
Il appara^t donc que la formation d'une structure non dendritique se fait soit par fragmentationde dendrites initialementformees sous l'actiond'un cisaillement important, soit a cause d'un gradient thermique legerement negatif a l'interface solide-liquide, provoquant une surfusion constitutionnelle plus faible que dans le cas d'une solidication classique [88].
Lesparametreslacaracterisantsontlataille,lenombreetlamorphologie,la frac-tion volumique de liquide piege a l'interieur des particules, ainsi que l'espacement entrelesparticules.Pourun alliagedonne,lesparametresoperatoiresconditionnant fortement lescaracteristiques de cette structure sont[43 ][44] :
tionnelle(a) etpar une solidication avec brassage mecaniqueintense (b)[82]
{ lavitesse de refroidissement,
{ lavitesse de cisaillementde l'alliageaucours du brassage,
{ la fraction de solide en fonction de la temperature de n de brassage ou de brassage isotherme,
{ letemps de brassage.
2.2 Refusion partielle
Dans le precedent paragraphe, nous avons presente deux manieres d'obtenir l'etatsemi-solidequiconsistent,enpartantde l'etatliquide,arefroidirl'alliage jus-qu'aunetemperaturesitueedanssonintervalledesolidication.Lescaracteristiques structurales de l'alliage ainsi obtenu sont alors determinees par la vitesse et les conditions de refroidissement, ainsi que par la temperature et le temps de main-tien. La refusion partielle quant a elle est le procede qui consiste a rechauer un alliagemetalliqueprealablementsolidiejusqu'aunetemperaturesuperieureacelle du solidus. Lesproprietes microstructurales de l'etat semi-solideobtenu sont alors determinees par[44]:
{ lanature de l'alliage (presence ounon de particules ceramiques)
{ lesconditionsdesolidication(vitesse,...)(gure2.5)quideterminentlataille etla morphologiede lastructure avant refusion
{ lestraitementsthermomecaniquesappliques al'alliageal'etat solideavantla refusion (ecrouissage,recuit, revenu)
{ les conditions de refusion (temperature, vitesse, temperature et temps de maintien isotherme)(gures2.7 et2.6)
Les alliages utilises dans cette famille de procedes sont generalement issus de la coulee continue conventionnelle oude lacoulee continue avec brassage.
En general, pour une structure dendritique ne, l'augmentation du temps de maintien dans l'intervalle de solidication a pour eet de tendre vers une globu-larisation de la structure. Kattamis[71], puis Seconde et al[109] ont explique la formation d'une structure globulairea partir d'une structure dendritique aucours d'une refusion partielle sans traitement thermomecanique prealable, a partir de deux phenomenes qui sont la redissolution de dendrites nes, et le detachement des branches de dendrites [96]. Kattamisdenit letemps critique de l'evolution de la structure dendritique (temps moyen de passage a une structure globulaire par le processus de croissance des dendrites) en fonction des dimensions initiales de la dite structure de lafacon suivante[43] :
t c = s HC l (1 k)m L d 3 T L D l avec :
H : chaleur latente de fusion d : espacement interdendritique : energied'interface solide-liquide T
L
: temperature du liquidus m
L
: pente du liquidus C
l
: concentration dans le liquide D
l
: cÆcient de diusion dans le liquide
Secondeetal[109][110]ontmontrequelesprincipalesetapesdelaglobularisation d'une structure dendritique ne sont : la fusion des petits bras de dendrites et l'obtentiondeglobulesdontlatailleestcaracteristiquedelatailleinitialedesbrasde lastructuredendritique initiale,legrossissementetlacoalescenceentrelesglobules et, enn, la globularisation nale. De m^eme, Nguyen[95 ] et Loue[82] ont travaille sur le m^eme sujet. Le premier, a partir des alliages AS7G03 et Sn-Pb solidies rapidementdansun moulechaud, puisrechauesetmaintenusalatemperaturede rechauageassezlonguement(30minutespourl'AS7G03ettroisheurespourle Sn-Pb), obtient une structure globulaire(gure 2.6).Il montre quel'application d'une pression aucours de la solidicationpeut avoir pour consequence l'acceleration de la globularisation.Loue, quant alui,a montreque l'ajout de particules TiB2dans un AS7G03 conduit aune globularisation rapidede lamicrostructure.
Enrevanche, certainsprocedes, tels quele SIMA (StrainInducedMelt Activation) parexemple,permettentd'obtenirunestructureglobulaireparapplicationprealable d'un traitement thermomecanique avant et pendant le rechauage qui precede la refusionpartielle.Lemateriauestd'abordsoumisaunecrouissageintenselorsd'une deformationafroid.Loueamontrequ'unlaminageafroidsurl'alliageAS7G06avec untauxdereductionsuperieura25%suivid'unrecuita580
o
Cpermettaitd'obtenir une structure globulaireapresrefusion.
Dem^eme,unecrouissagedel'alliagependantlerechauageapoureetd'accelerer latransformationdelastructureversunestructureglobulaire.Elleprovoqueeneet une recristallisationde l'alliageet le mouillagede jointsde grains. Laconsequence
AS7G06, obtenu par coulee continue conventionnelle, maintenu a 580 o
C pendant (a) 0 minutes, (b) 1 minute (n de transformation eutectique binaire), (c) 5 mi-nutes et(d) 30minutes. Chauagepar immersiondans un bainde plombdurantla solidication avec cisaillement[82]
L'etude de la globularisation a conduit a plusieurs brevets dont deux portent sur larecristallisationsuivied'unecrouissage avantlaglobularisationpour diminuer la taillede la microstructure [82].
Ausein du CEMEF, leprocedeP.I.D. aetedeveloppe [27].Il est basesur la globu-larisationde structures dendritiques nes quand elles sont portees tresrapidement parchauageinductifdansledomainesemi-solide.Lemateriauainjecterestobtenu par une solidication conventionnelle. Ensuite, il est rechaue rapidement jusqu'a l'etatsemi-solide.Ilestensuiteinjecteapresuntempsdemaintiencourtpermettant laglobularisationde lastructure. Deux brevets ontetedeposessuite acetteetude.
2.2.2 Refusion partielle d'alliages brasses
Loue[82] a montre que lors de la refusion partielle d'un alliage AS7G06 de coulee continue brassee,lastructure initialeobtenueest mixtedendritique equiaxe-globulaire. Les globulessont fortement agglomeres etproviennent de larupture de dendritesprimairessousl'eetdelaconvectiongenereeparlebrassageelectromagnetique, comme on l'a observe au cours de la solidication avec brassage. Cette structure initialeevoluerapidementvers unestructureglobulaire(gure2.7).L'evolution mi-crostructurale est fortement in uencee par les conditions de la refusion partielle : un maintien prolonge dans l'intervalle de solidication entra^ne un grossissement des globules.Lesetudesmeneessur dierentsalliagesontmontrequelemecanisme dominant cette croissance est le phenomene de coalescence lorsque la fraction de solideestassezimportante(0:5envolume),alorsqu'adesfractionsdesolideplus faibles, le grossissement s'eectue surtout par croissance des plus gros globules et par diusion du solutedans le liquide.
2.3 Description du procede
L'inter^et de la caracterisation rheologique d'un materiau est la quantication de sa reponse envers un eventail de sollicitations mecaniques auquel il est soumis. Ainsi,elles'attacheaidentiertouslesparametresin uencantdirectementou indi-rectementladeformationdu materiau.L'equationrheologiqueestdoncunerelation qui relie la contrainte d'ecoulement equivalente aux variables representatives de la sollicitation au nombre desquels on peut citer la deformation equivalente ", la vitesse de deformationequivalente
_
", etla temperatureT entre autres.
2.3.1 Fabrication des lingots thixotropes
Les lingots d'alliage d'aluminium utilises pour la mise en forme a l'etat semi-solide sont issus d'une solidication suÆsamment lente avec brassage dans l'inter-valle de solidication. En France, le principal fabricant de tels lingots est Pechi-ney. On a alors le materiau qui est constitue d'aluminium et de 7% de silicuim
AS7G06, obtenu par coulee continue brassee electromagnetiquement, maintenu a 580
o
C pendant (a) 0 minutes, (b) 1 minute (n de transformation eutectique bi-naire), (c) 5minutes et (d) 30 minutes. Chauage par immersion dans un bain de plombdurant la solidicationavec cisaillement[82]
intense. le materiau est maintenu suÆsamment longtemps isotherme a une cer-taine temperaturedans son intervallede solidication.Le temps etla temperature de maintien conditionnent la transformation des dendrites en globules. Ils sont determinesetoptimiseaucoursd'essaisincluantdesanalysesdemicrostructure.Ce brassage provoquealors laglobularisationdesdendrites constituantlaphasesolide. Le materiau est ensuite coupeen lingots etcommercialise.
Les societes Amaxet Alumaxutilisentquant a ellele procedeS.I.M.A. (Strain In-duced MeltActivated) dans lequel onobtientune structure corroyee par extrusion des barresquisontensuitedecoupees enlingots.L'alliaged'alluminiumest solidie de maniere conventionnelleet a une structure dendritique. Ensuite, pour accelerer laglobularisationpendantlarefusionpartielle,un traitementthermomecaniqueest applique a l'alliage solidie avant sa refusion partielle. Le materiau subit alors un laminageou une extrusion a chaud, puis un ecrouissage a froidadditionnel. Aussi, unefoisporteal'etatsemi-solide,sastructureevoluerapidementversunestructure globulairetresne et uniforme.
2.3.2 Le principe de l'injection
L'injection a l'etat semi-solideest un procede consistant a introduire un metal prealablement rechaue dans un moulegr^ace a lapoussee d'un piston. Engeneral, le mouleest prechaue jusqu'aune temperaturede 220
o
C environ. L'alliage d'alu-minium est quant a lui rechaue jusqu'a une temperature de 580
o
C environ et maintenuisotherme pendantenviron 20mn.
2.3.3 Les alliages utilises
Engeneral,lesalliagesutilisesont un intervallede solidicationimportant,ceci permettantd'avoirune plusgrande libertelorsde lamise en forme.En fonctionde l'element dominantdans l'alliage, onpeut faire laclassication suivante[26]
{ Alliages abase d'etain :
Alliages Sn-15%Pb, Sn-Zn,alliage quaternaire de Wood. { Alliages abase de fer :
Acier de construction mecanique 100C6, acier rapide norme AISI type M2, Z85WDCDV6542,acierinoxydablesAISI440Cet340,aciersbascarboneAISI 4340, acier inoxidable ferritique 409, acier AISI 1005,1006.
{ Alliages abase de cuivre : Cu 11%Sn
{ Alliages abase d'aluminium:
AlSi6.5%,AlSi8.5%(A380),AlSi7Mg0.3Sr(A356+T6ouAS7G03),AlSi7Mg0.6Sr (A357+T6), Al25%PdsSi, AlSi6Cu3Mg+T6,Al4%Cu, Al4.5%Cu.
{ Alliages abase de magnesium :
alliages X-40etIN100.
2.4 Comportement rheologique des alliages brasses
a l'etat semi-solide
Danscettepartienousprocedonsaunepresentationdesprincipalescaracteristiques ducomportementsemi-solide.Lesmodelesdecomportementfontl'objetdelapartie 2.5. Lespremieres experiences de Spenceretaient des essaisde cisaillementa haute temperature.Aucoursdelasolidicationd'unalliageSn-Pb,ilappliquaunbrassage mecaniqueintense.Ilobservaalorsquelacontrainted'ecoulementn'augmentaitque faiblement avec la decroissance de la temperatureen dessousdu liquidus.
Joly et Mehrabian[70],a partir des premiers resultats observes par Spencer sur lesvaleursdesviscositesdesalliagesastructureglobulaire,ontconduitlespremieres experiences de caracterisation rheologique sur des alliages brasses a l'etat semi-solide. Deux types d'experiences ont alors ete realisees a l'aide des rheometres de couette:l'etudedel'evolutiondelaviscositeapparente(denieicicommelerapport delacontraintedecisaillementautauxdecisaillement)d'unepartenfonctiondela fractiondesolideaucoursdelasolidicationetd'autrepartenconditionisotherme,
a fraction de solide donnee, en fonction du taux et du temps de cisaillement. Ces travaux montrent quela viscositeapparente depend tresfortementde lavitesse de cisaillement(gure2.8), etde la vitesse de solidication(gure 2.5). On observe en eet une decroissance de la viscosite avec l'augmentation de la vitesse de cisaille-ment. Uneexplication possible est que la viscosite depend de la competition entre deux phenomenes qui sont les cinetiques d'agglomeration et de desagglomeration de particules sous l'action du cisaillement. De maniere generale, on peut classer le comportement des metaux a l'etat semi-solideen fonction de la fraction de solide et du degre de cohesion de laphase solide de la facon suivante :
{ Pour de tres faibles fractions de solide (0 f s
0:1), le metal se comporte commeun uidenewtonien,cequicorrespondaucomportementobservepour des metaux a l'etat liquide.
{ Pour des fractions de solide faiblesou moyennes (0:1 < f s
0:6) ou lorsque laphase solideaun faibledegrede cohesion, lemetalse comporte commeun uidenonnewtonienavecdependancevis-a-visdel'histoire.Cettedependance par rapporta l'histoiresemanifeste de deux manieres dierentes :
{ un comportement transitoire thixotrope, caracterise par une diminution reversible de la viscosite apparente avec l'augmentation de la vitesse de cisaillement. Cette caracteristique nous a interesse tout particulierement au cours de la simulation numerique, car les procedes de mise en forme
a l'etat semi-solide sont si rapides que le regime stationnaire n'est jamais atteint;
{ un comportement stationnaire isotherme pseudoplastique[70 ]. { Enn,pour des fractionsde solideelevees, 0:6 f
s
Lemetal se comporte alors commeun materiau viscoplastiqueporeux sature de liquide [111][80][96]. La transition entre les deux types de comportement n'etant pas encore modelisee a notre connaissance[93].
Fig. 2.8{ Evolution de la viscositeapparente en fonction de la vitesse de cisaille-mentdans l'alliageSn-Pb[44 ]
2.4.1 Comportement thixotrope
Ce mot a ete invente en 1927 par Peter [101] et provient de la juxtaposition desmotsgrecsthixis(agiter,secouer)ettrepo(changer)dansunarticledecrivantce phenomene.Cetermeaensuiteeteutilisepourlapremierefoispourladescriptionde la viscosite d'un liquide en 1928 par Freundlich qui observa alors quela resistance des solutions collodales a l'ecoulement decro^t lorsque la substance est cisaillee ou secouee, et retrouve sa valeur initiale si on arr^ete le cisaillement. Il appela ce phenomene thixotropie. Depuis lors, beaucoup d'auteurs ont mis en evidence et observe ce phenomene en etudiantd'autres materiaux.
Selon laplupartd'entre eux (Mewis[91], BaueretCollins [10],Fredrickson[51 ]), lathixotropieestlaproprietecaracterisantunesubstancedontlaviscositeapparente est inversement proportionnelle au temps de cisaillement pour une deformation a
avec hysteresis(voir gure 2.9). De facon plus generale, lathixotropierepresente la dependance par rapport au temps de la rheologie du materiau, elle caracterise un milieuliquide visqueux etinelastiquedontlaviscositevarie avec letemps pour des conditions d'ecoulement donnees.
SelonChengetEvans [21],lathixotropieest lieeauchangementdestructure de lasubstance.Aurepos,le uidethixotropeestconstituedeparticuleseninteraction entre elles qui forment un reseau ou des agglomerats. Le cisaillement a pour eet de rompre avec le temps les liaisons entre les particules, jusqu'a ce que le degre d'agglomerationde la structure atteigneun nouvel etat d'equilibre.
Fig. 2.9 { Thixotropie dans l'alliage Sn 15%Pb brasse [70] : (a) Procedure experimentale; l'alliageest soumisa un cisaillementjusqu'a un regime permanent, puis maintenuau repos pendant le temps t
r
,puis de nouveau soumis aun cisaille-ment; (b) courbes de contraine de cisaillement en foncion de la vitesse de cisaille-ment pour dierents temps de repos. La eche a l'extreme droite indicant lepoint de depart de la boucle, lesautres eches indiquantle sens de parcours.
Pour mesurer la thixotropie de l'alliage Sn-15%Pb brasse a l'etat semi-solide et ayant une fraction volumique de solide de 0:4, Joly et al [70] mesurerent l'aire de lacourbe d'hysteresis dans un cycle du diagramme donnant la forcede cisaille-menten fonctionde lavitesse de cisaillement(gure2.9). Pour obtenirune boucle d'hysteresis, on augmente la vitesse de cisaillement du regime permanent jusqu'a une valeur maximale, puis on garde le cisaillement constant pendant une periode xe t, et nalement on le ramene a zero a la m^eme vitesse. Une autre facon de mesurer lathixotropied'unmateriauconsisteapartird'unetat stationnairedonne et a modier brusquement la vitesse de cisaillement. On obtient alors un nouvel etatpermanentdontlaviscositeestinferieureacellede l'etatpermanentqu'on au-raitobtenu avec lam^eme vitesse de cisaillement sionetait partide l'etat de repos (avant tout cisaillement),car lastructure n'a pas encoreeu letemps de s'ajuster a lanouvellevitessede cisaillement.Lathixotropieest alorsmesuree parladierence
tefois, les procedes ci-dessus ne sont pas suÆsants pour quantier les cinetiques d'agglomerationetde desagglomerationcaracterisantlathixotropiedes gelees. Les tempsd'attentequisuiventunsaut devitessede cisaillementconstituentunmoyen appropriepour caracteriser la cinetique d'evolution de la structure.
2.5 Modelisation du comportement des metaux a
l'etat semi-solide
Nousavonsvuauparagrapheprecedentlesdierentscomportementsrheologiques des metauxal'etat semi-solide.Nousavons vuqu'ilssontfortementdependantsde lafraction de solide,du taux de cisaillementappliqueetdu temps d'applicationde ce cisaillement.Pour modeliser ces dierents comportements,les auteurs, en fonc-tion du degre de cohesion de la phase solide, utilisent deux grandes categories de modeles : les modeles issus de l'etude des suspensions lorsque la phase solide a un tauxde cohesion assez faible,etdes modeles biphaseslorsquelaphase solideforme un squelette continu. D'autres auteurs utilisent des modeles viscoplastiques qui, comme on le verra, constituent en fait un cas limite des modeles de type uide : theorie des suspensions,ou, plus largement,des uides non newtoniens.
2.5.1 Modeles de type uide : theorie des suspensions et uides non newtoniens
Historique sur l'etude des suspensions
Plusieursauteurssesontpenchessurl'etudedessuspensions.Demanieregenerale, lecomportementd'une suspension depend de lafraction de solide,de la morpholo-gieetde latailledes particules solides,ainsi quede leur degred'agglomeration.La taille des particules solides dans les suspensions etudiees experimentalement varie entre 50 et 200m. Aussi, les forces d'inertie et les deplacements browniens sont negliges pour lesvitesses de cisaillementinferieures a1000s
1 .
Les modeles generalement developpes montrent une forte dependance par rapport
a la fraction solide. Pour des fractions de solide inferieures a 0:1, on a des suspen-sionspresentantun comportementnewtonien,alors quepourdesfractionsde solide comprises dans l'intervalle0:1 0:6, ona des suspensions non newtoniennes. Laviscosite,danslecadredessuspensionsnewtoniennes,s'ecritcommeunefonction polynomialede degreni dela fractionsolideoucommeunefonction exponentielle de la fraction de solide.
Einsteinen1905[41]est l'undespremiersaavoiretudiel'hydrodynamiquedes par-ticulesdansunesuspensioncollodale.Ilexprimealorslaviscositedessuspensions comme une fonction de lafraction de solide f
s
et de laviscosite du liquide pure l sous la forme: = l 1+ 5 2 f s
= l 1+ 5 2 f s + 25 4 f 2 s
Vand [125] etudie les suspensions de spheres uniformes avec une densite de parti-cule constante dans le milieu et en negligeant les termes d'inertie. Il obtient alors l'expression suivante pour la viscosite de la suspension :
= l exp 2:5f s +2:7f 2 s 1 0:609f s !
D'autres modeles ont ete developpes pour etendre les modeles precedent a des fractions de solide plus elevees. Ce qui a entra^ne des modeles de suspension non newtoniens. Ainsi, Thomas generalise le modele d'Einstein en ajoutant un terme du secondordre en f
s
representantlarupture de l'ecoulementdes particules isolees et un terme en exponentielle de f
s
pour modeliser la contribution des doublets a l'energiedissipee.Cemodelepeutetre^ utilisejusqu'adesfractionsdesolidef
s
=0:3. Frankel et Acrivos [50], toujours avec le souci d'etendre les modeles precedents a des fractions de solide plus elevees (f
s
0:35), proposent lemodelesuivant :
= l 9 8 2 4 1 f s f s !1 3 3 5 1
Ce dernier modeleest etendu a des spheres 2Dpar Moriet Ototake :
= l 2 4 1+ dS v 2 1 f s 1 f s 3 5 ouf s
est la fraction de solide critique.
Les principaux modeles developpes pour les alliages metalliques brasses
Comme nous l'avons vu au paragraphe precedent, un brassage au cours de la solidication d'un alliage metallique suprime la croissance dendritique au prot d'une croissance globulaire. On obtient ainsi une gelee semi-solide que l'on peut considerer,afractionsoliderelativementfaible,commeunesuspensiondeparticules ayant un faibledegrede cohesion.
Les experiences de base sur le comportement des metaux a l'etat semi-solide et astructure globulaireayant une fraction volumiquede solide faibleou moyenne ontetefaites par Joly etMehrabian auMIT[70]. Beaucoup de travaux depuis lors ontsurtoutconsisteaproposerdes modelespermettantde retrouverlesprincipales proprietesqu'ils ont observees. La plupartde ces lois, pour des fractions de solide faiblesoumoyennes,sontbaseessurl'etudedessuspensionsetpeuvent^etredivisees en trois parties:
{ lamodelisation delaviscosite apparente au cours de lasolidication a vitesse de deformation donnee
therme
{ Solidication avec brassage a une vitesse de cisaillement donnee Joly et Mehrabian[70] sont les premiers a proposer un modele base sur le couplage entre la fraction de solide f
s
et la viscosite apparente au cours du refroidissement continusur la base des modeles standard utilisespour les suspensions: =A e Bf s (2.1) avec A=A( )_ ; B =B( )_
Cetteequationpermetderetrouverlesresultatsexperimentauxsurlesalliages Sn 15%Pb, Bi 17%Sn etZn 27%Al 2%Cu notamment.
TurngetWang[123]proposentunmodeleunpeuplussophistiquequiintroduit de facon un peu plus explicite la vitesse de cisaillement pour l'alliage Sn 15%Pb : = 1 f s f s ! m( _) 1 (f s ) 1+ " _ (f s ) _ # a ! n a (2.2) ouf s
est la fraction solide critique, m( ),_ _ (f s ),
a, etn sont determinespar ajustement avec lesresultats experimentaux.
Hirai et al [64] proposent un modele qui introduit pour la premiere fois une dependance par rapporta lamicrostructure.
= l 0 @ 1+ dS v 2( 1 fs 1 f s ) 1 A (2.3) d et S v
sont respectivement le diametre eectif et la surface specique volu-mique(surface/volume)desparticules.Lesauteursdeterminentlesvaleursdu produit
dS
V
pour l'alliageAl 10%Cuen fonctiondes vitesses de refroidis-sement et de cisaillement.
Okano[97]proposealorslemodelesuivantqu'ilderivedel'analysedesrelations entre la viscosite apparente du modele de Hirai (2.3) et les conditions de fabricationde plusieurstypesd'alliages :
= l 0 B B @ 1+ l C 1 3 _ 4 3 2 1 f s 1 0:72 C 1 3 _ 1 3 1 C C A (2.4)
8 > > > > > > < > > > > > > : f s < 0:72 C 1 3 _ 1 3 = 2:0310 2 x 100 1 3 = 19:0 x 100 1 3
x : concentration du soluteprincipal(en %) { Modelisation de l'etat stationnaire isotherme
Joly et Mehrabian[70] utilisent une loi puissance pour modeliser le compor-tement de la faible variation de viscosite observee au cours des experiences stationnairesisothermes[44]. =k _ m 1 (2.5) k et m dependent de f s .
Partant de ce modele, et du fait que les deformations des particules solides
a haute temperature constituent un mecanisme de dissipation d'energie au cours du melange des alliages semi-solides,Kattamis etPiccone proposent la loisuivante qui est utilisee pour l'alliageAl 4:5%Cu 1:5%Mg[72] :
= l 0 @ 1+ dS v ( d 0 S v 0 )( 1 f s 1 f s ) 1 A +2:033310 4 f s ( )_ 0:727 (2.6)
Lepremiertermeestreprisde(2.3)etlesecondtermerepresentelesdeformations viscoplastiques des entites solides.
Wang Nan etal[89][90]proposent une loiqui, commecelle de Kattamis, sup-pose que l'energie est dissipee soit au cours du deplacement des particules solides dansla suspension, soitaucours des deformationsviscoplastiques des agglomerats : = l 0 @ 1+C 1 ( fs f s ) 1 3 1 ( f s f s ) 1=3 +C 2 f 2 s _ m 1 R 0 _ m c 1 A (2.7) ouC 1 ; C 2 ; ; R 0 et _ c
sont des parametres geometriques.
Turng et Wang[123] utilisent une version simpliee de leur loi sur le refroi-dissement a vitesse de cisaillement donnee, comparable a celle de Wang, et qui assure le faitque la viscosite apparente tend asymptotiquement vers une certaine valeur quand lavitesse de cisaillementexcede une valeur critique.
= 1 (f s ) 1+ " _ (f s ) _ # a ! n a (2.8) avec, 1 (f s )=A 1 e B1fs et, _ (f s )=A 2 e B2fs { Le comportement thixotrope
Lesmodelespresentesci-dessusproposentdesloisdecomportementayantune equationconstitutivequiest censee representer lecomportementstationnaire isotherme pour lequel un equilibre entre les processus d'agglomeration et de desagglomeration est atteint.
apres plusieurs dizaines de minutes ne sont pas appropriees pour simuler un procedede formage industrielcommelethixoforgeageoulethixoformagepar exemple.C'estpourquoiplusieursauteursontdeveloppedesmodelescapables de prendre en comptele comportementdes gelees semi-solides aucours d'un regime transitoire. Les proprietes thixotropes transitoires sont plus diÆciles
amesurer, car il est diÆciled'assurer l'uniformitede l'ecoulementlorsque les conditions comme la temperature et la vitesse de cisaillement varient. Dans ce domaineonnotel'utilisationde modelesa variableinterne quiconsiderent un ensemblede deuxequationsscalaires decrivantrespectivement le compor-tement de l'ecoulement a une structure interne donnee et l'evolution de la variable interne en fonction des conditions de l'ecoulement :
(
= ( ;_ s) _ ds
dt
= g( ;_ s)
Untelmodelesupposequeladependancetemporelledesproprietesrheologiques desgeleesestdueauxchangementsdanslastructuredusysteme,changements pouvant^etre representes par une variablescalaire ici notee s. Notons que les equations (2.5,2.6,2.7,2.8) peuvent ^etre vues comme des cas particuliers du systeme general deni ci-dessus a l'etat stationnaire (
ds dt
= 0). Le parametre s representeune mesure scalairede l'etatd'agglomerationdu materiau semi-solide : 0s1
{ Le modele de Cheng et Evans
Cheng et Evans[74 ][24] ont propose un modele qui utilise une approche experimentalepourobtenirlesparametresthixotropesdebase.Leurmodele simplie,encoreappele modelede Moore s'ecrit de lafacon suivante :
8 > < > : = ( 1 +cs) _ ds dt = a(1 s) bs _ 1
; a; b; etcetant des parametres de pendants du materiau On retrouve parfaitementl'etat stationnaire qui s'ecrit :
( = 1 + ca a+b _ _ ds dt =0
On remarquequem^eme pour un modeleaussi simpleque celui-ci,la visco-site n'est pas une simple fonction puissance de _.
=[ 1 + ca a+b _ ] (2.9)
Pour _ grand, on a un comportement newtonien. Pour le modele complet de Cheng etEvans, consulter l'article[24].
{ Le modele de Kumar, Martin et Brown
P. Kumar,C.L. Martin et S.B. Brown[78] proposent lemodelesuivant : ( = h + p ds dt = ^ h( _;T;f s ;s) r(^ ;_ T;f s ;s)
pation de l'energiedans le uide peut ^etre consideree comme un potentiel, et que l'energieest dissipee de deux manieres dierentes dans le systeme : { par les interactions hydrodynamiques entre lesagglomerats et,
{ parlesdeformationsplastiquesdesliensparticules-particulesquisont sup-posees provenir de l'actiondes forces hydrodynamiquessur lesparticules liees.
h
et p
representent respectivement les contributions dues aux interac-tions hydrodynamiques etauxdeformationsplastiquesdes liens particules-particules.
La seconde equation represente l'evolution de la variable interne s, qui represente le degred'agglomerationdes particules solides dans lemateriau semi-solide. s vaut 1pour unetatcompletement agglomere,etvaut 0pour l'etatcompletementdesagglomereoutouteslesparticulessontcompletement deconnectees. Son evolution depend de la competition entre les cinetiques d'agglomeration et de desagglomeration. C'est ainsi que le premier terme de l'equation d'evolution temporelle de la variable interne est la fonction d'agglomerationetlesecondtermeest lafonctiondedesagglomeration.On a alors : 8 > > > > > > > > > > > > > > < > > > > > > > > > > > > > > : h = A(s) ( C C ) 1 3 1 ( C C ) 1 3 f _ p = (n+1)C(t)sf s n+1 _ n ^ h( ;_ T;f s ;s) = H(T;f s )(1 s) ^ r( ;_ T;f s ;s) = R (T;f s )s _ n
Ce modele permet de retrouver les boucles d'hysteresis, ce qui montre que l'interpretation physique des caracteristiques de l'ecoulement et des cinetiques d'agglomeration n'est pas erronee. Il a en outre ete utilise par Zavaliangos[133] puispar Ilegbushi[67]pour lasimulationdu matricageet du remplissage de moules.
{ Le modele de Barkhudarov, C.L. Bronisz, C.W. Hirt
Cette approche est basee sur une equation empirique d'evolution de la viscosite dynamique apparente . Cette equation comprend un terme de convection et un terme de relaxation tenant compte de la thixotropie du materiau.Leterme de relaxationest deni pardeux variablesdependantes de lavitessede cisaillementetdelafractionvolumiquede solidequisontla viscositeal'etatstationnaireetletempsderelaxation.L'equationdecrivant l'evolutionde laviscositeapparente est alors :
d dt
=!( 0
8 > < > : ! = 1 lafrequence de relaxation u : vitesse du uide 0 (f s ; )_ : la viscosite du uide
Cette equation est deduite de celle de Moore ou s represente la structure interne. L'equation de transport pour s inclut des termes decrivant l'ag-glomerationet ladesagglomeration structurale[74] :
ds dt = @s @t +(ur)s=a(1 s) bs _ (2.11) avec ( 0s1 a et b constantes positives
La viscosite apparente est alors lineaireen fonction de s : 8 > < > : = 1 +Cs 1 >0 C >0
En remplacant par savaleur dansl'equation(2.10),onobtientles corres-pondances entre ce modeleetle modelede Moore :
( 0 = 1 + aC a+b_ ! =a+b _
Ce modeleestcensemarcherpourdes fractionsvolumiquesdesolidefaibles ou moyenne. La viscosite du regime permanent et le temps de relaxation sont determines experimentalement. Ce modele a permis de reproduire les courbesexperimentalesd'hysteresisdescontraintes decisaillementavecune bonneprecision.Toutefois,lesresultatspourlatensiondecisaillementsont tres sensiblesala valeur exacte du tempsde relaxation.Lemodelene sup-pose aucune dependance du temps de relaxationvis-a-vis de la fraction de solide.
2.5.2 Les modeles viscoplastiques
Ces modeles, qui constituent en fait la limite des classes de modele precedent (etat stationnaire pour thixotropieou tres faiblephase liquide), sont generalement utilises pour modeliser le comportement des metaux a chaud. C'est cette classe de modele que l'on rencontre frequemment dans la litterature pour modeliser le comportement des metaux au cours de l'injection. Les modeles sont generalement de type loi puissance et le plus frequemment utilise est le modele de Norton-Ho avec quelques petites variantes, dont celle de Rappaz et al qui utilisent un modele de type cut-o dans lequel un seuil est introduit [99][98].
S =+pId=2 app
_ "
aveclaviscositeapparente app
quiestunefonctiondelaconsistanceKdumateriau que multiplieune fonctionexponentielle du tauxde deformation
_ ". app =K(T) p 3 _ " m(T) 1
environ 0:2 pour un metal a chaud, et 1, pour un metal a l'etat liquide, ce qui correspond au cas particulier d'un comportement newtonien. A l'etat semi-solide, le coeÆcient de sensibilite a la vitesse de deformation varie donc entre 0 et 1. L'avantage de ces modeles est leur simplicite. C'est pour cette raison que nous avons choisi d'identier lecomportement de notremateriaual'etat semi-solidepar ce type de loi, qui constitue un bon compromis entre une approche realiste du comportementsemi-solideet lescapacitesactuelles d'identicationdes parametres rheologiques. C'est egalement un tel modele que Vicente [124] utilise pour decrire le comportement d'alliage semi-solidea structure dendritique (voir aussi Chapitre 3 paragraphe3.2.4).
2.5.3 Lois basees sur les modeles biphases
Phenomenologie
Lorsquelafractionvolumiquede solidede lageleeest assezelevee,lesparticules solides commencent a interferer et on a alors la formation d'un squelette solide continu.La deformationd'un telmilieu se caracterise par :
{ des contraintes elevees, du m^eme ordre que celles necessaires pour deformer laphase solide du materiau.
{ lapresenced'unephasesolidecompressibleetd'unephaseliquidedontl'ecoulement est provoque par les deformations subiespar lesquelette solide.
Les modeles developpes sont donc bases sur les modeles de deformation a chaud des solides poreux. Ceci permet de predire les deformations du squelette solide, l'ecoulement du liquide etant gouverne quant alui par une loide typeDarcy [19].
Modelisation du materiau
A partir d'experiences a faible vitesse de deformation, Charreyron etFlemings deduisent que le squelettesolide se comporte comme un corps viscoplastique com-pressibleet sensiblea la temperature. Le modelequ'ilsproposent est alors[19] :
(f 0 0 ) 2 =3J 2 +( 1 3 f) 2 I 2 1 (2.12) avec 0
= contrainte de l'ecoulement du materiau solide constituant le squelette =k _ " m I 1 etJ 2
premieret secondinvariantsdu tenseur des deformations.
I 1 =tr() J 2 = 1 2 tr(S :S) S = 1 3 tr() (2.13) f et f 0
sont deux fonctions dependantes de la fraction de solide f s
et prennent respectivementlesvaleurs0et1pourf
s
=1,cequicorrespondaucasd'unmateriau incompressible.
Pour l'alliagedendritique Sn 15%Pb, ona :
f = (1 f s ) et f 0 =f s
nel prenant en compte les interactions entre les tensions solides et la pression du liquide[80]: =^ s l P l (2.14) =contrainte totale,^ s =contrainteeective,P l
etantla pressioninterstitielleet
l
un parametre.
La loid'ecoulement est alors la suivante:
(f s 0 ) 2 =7(1+)J 0 2 + 7 3 (1 2)J 2 1 (2.15)
ou est le coeÆcient de Poisson mesurant le rapportentre les tensionsradiales et axiales du materiau poreux aucours de la compression. On pose =0:5f
p s
, ce qui est consistant avec lacondition d'incompressibilite=0:5pour f
s =1.
Pour modeliser la vitesse du liquide, Lalli utilise une loi de Darcy en supposant l'ecoulement laminairea travers lesquelette solide[80]:
V l = K l f l dP dr (2.16) ouK = f 2 l
est la permeabilitedu squelette solide.
On a donc un couplage des deformations solides et de l'ecoulement du liquide, ce quipermetdepredirelasegregationduliquideaucoursduprocededemiseenforme.
LemodeledeToyoshimaetOakahashiestsemblableaceluideLalli.Lemateriau semi-solide est considere comme un milieu biphase compose d'un squelette solide sature de liquide. On a la m^eme equation pour les contraintes avec
l
= 1, et la m^eme loide Darcy pour la vitesse du liquide. Ce modeleaete utilise pour simuler la ltration, l'extrusion, le laminage, l'ecrasement entre tas plats et l'ecroulement sans contrainteexterieure[121].
Nguyen, Favier etSuery proposent lemodele[95] :
=^ s l P l l (2.17)
Ce modele est une extension des modeles de plasticite poreux, independants de la vitesse. Il suppose l'existence d'un potentiel viscoplastique qui peut s'ecrire comme combinaisonlineaire de I
1 et J
2
(2.13),les premier etsecond invariantsdu tenseur eectifdes contraintes :
= K(T) n+1 AJ 2 +BI 2 1 n+1 2 (2.18)
AetBdependentdelafractionvolumiquedesolide,K(T)dependdelatemperature et n est l'exposant de la loipuissance viscoplastique. On obtient alors
eq = eq (I 1 ;J 2 ;f s )
commel'ontproposeAbouafetalpourlacompactiondepoudreahautetemperature [1]: 2 eq =A(f s )J 2 +B(f s )I 2 1 (2.19)
A(f s )= 3 f p s et B(f s )= ( 1 f q s 1)
obtenu par ajustement sur lesvaleurs experimentales.
En negligeant lesforces d'inertie, l'equationde l'ecoulement du liquide s'ecrit :
u r =u l u s = K l rP l +Kb l (2.20)
Cette equation se reduit en une loi de Darcy lorsque les forces b l
du squelette qui s'exercent sur le liquide disparaissent[53].
Toutefois, les lois viscoplastiques utilisees n'incluent pas de seuil. Ceci a pour consequence d'imposer la symetrie des comportements en traction et en compres-sion etune vitesse de densicationnon nullequelque soitlapression hydrostatique s'exercant sur le squelette solide. Ce comportement est en contradiction avec les observations experimentales.
Martinetalproposentalorslemodelesuivant[89][90]quiconsisteenundecentrement du potentielviscoplastique du c^otedes pressions positives.
2 eq =A l (f s )J 2 + q B l (f s )I 1 eq q 1 (C 1 (f s )) 2 (2.21) C 1
etant lacohesion de la phase solide(C 1max
=1).
2.5.4 Conclusion : cas des alliages globulaires a fraction de solide f
s
'0:5
Pour le procede d'injection, on se place generalement a une fraction de solide proche de 0:5. La structure de ces alliages est constituee de particules globulaires tresfaiblementagglomereesentourees de liquide. L'etatd'agglomerationchangeau cours des procedes de mise en forme. Les tests eectues sur ce type de materiau presentent trois principales caracteristiques :
{ la contrainte d'ecoulement augmente avec l'accroissement de la fraction de solide etvarie avec la vitesse de cisaillement [82];
{ le materiau a un comportement thixotrope au cours des variations brutales de la vitesse de cisaillement [44];
{ lasegregationduliquideest observee,notammentaucoursdesessaisdelage arriere [82], mais diminue avec l'augmentationde lavitesse de cisaillement. On a donc a la fois la thixotropie et la segregation du liquide (agglomeration de la partie solide), m^eme si ce phenomene semble un peu moins important a de fortes vitesses d'injection. Malheureusement, aucun modele a l'heure actuelle ne permet de prendre en compte simultanement ces deux phenomenes. Les modeles de suspension supposent que le materiau est homogene et modelisent donc bien lecomportementde metaux dansl'etat semi-solidelorsque lafraction de solide est faible.Ilspermettentdeprendreencomptelathixotropie.Lesmodelesbiphases sup-posentpourleur partl'existence d'un squelettesolidea l'intetieurduquelleliquide
pas en compte la thixotropie du materiau. Ils modelisent mieux le comportement des metaux al'etatsemi-solidelorsquelafractiondesolideestelevee.D'autre part, les modeles de suspension prenanten comptela thixotropiesont generalement dif-cile aexploiter a causedu nombreeleve de leurs parametres. Aussi, de nombreux auteursutilisentdes modelesviscoplastiques. Et,c'est pour notrepart lechoix que nous avons fait.