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Acuité visuelle /acuité corporelle Aurélie Pétrel : là où l’espace devient forme, page 59, éditions ENSP- Les presses du réel

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Academic year: 2021

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Submitted on 25 Mar 2021

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Acuité visuelle /acuité corporelle Aurélie Pétrel : là où

l’espace devient forme, page 59, éditions ENSP- Les

presses du réel

Aurélie Pétrel, Alex Bowron

To cite this version:

Aurélie Pétrel, Alex Bowron. Acuité visuelle /acuité corporelle Aurélie Pétrel : là où l’espace devient forme, page 59, éditions ENSP- Les presses du réel. Actes du colloques Images & Actes, 2019, 79-10-91540-32-2. �hal-03180939�

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Aurélie pétrel

Acuité visuelle /acuité corporelle

& Alex BOWrON

Aurélie Pétrel : là où l’espace

devient forme

Abstract. Une partie de mes pièces tente de laisser venir l’impensé par une méthode

d’observation patiente. Je prendrai pour point de départ l’œuvre Desaparecidos (comment peut-on traduire 20 années de présence dans un désert chilien en activant une seule prise de vue ?) pour montrer le principe de la persistance du regard recherché. J’exerce dans mes installations une pratique de l’attention dans la durée et fais vaciller les images. Les pièces se dissolvent tout en étant présentes, je maintiens cet état de seuil jusqu’à son maximum, celui au-dessous duquel rien ne serait plus lisible. Ainsi, les principes d’image voilée/dévoilée sont le résultat d’un mode opératoire stratifié et déployé. Penser le regardeur comme un opérateur annihile l’image qui n’existe plus a priori. Elle se révèle progressivement par l’expérience du regard dans l’exposition qui se déplie, le corps devient capteur à part entière. Aussi, je travaille à partir d’impossibilités photographiques. Je donne un corps et un espace aux prises de vue mises en jachère. Ces images latentes sont alors travaillées en atelier pour apporter une densité à la surface. À la fois le regard est confronté de très près à la prise de vue, jouant sur la visibilité, aux indices de montage, d’accrochage et en même temps, la photographie fonctionne en dialogue avec l’espace : œuvre située, image située, image activée, œuvre révélée.

Aurélie pétrel est artiste et professeure responsable du Pool Photographie à la

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1- Aurélie Pétrel

Deux prismes donnent à lire la pratique photographique mise en place. Le premier, systémique, consiste en la conception de pièces dans un rapport de correspondance entre environnement, architecture et photographie. Le processus est au cœur de cette première étape. Le second prisme serait l’acte d’image, tourné vers la figure du récepteur, dans le but de développer une méthode d’observation patiente, rigoureuse qui s’exerce dans un principe de glissement. L’œuvre se révèle alors progressivement par l’expérience du regard.

L’un des principes fondateurs du travail réside dans la confrontation d’une pensée théorique à des terrains d’expérimentations photographiques. Chaque cycle de travail, long de plusieurs années se succède autour d’un élément structurel (l’hypercube, les figures). Chaque exposition devient le terrain d’expérimentation d’une hypothèse pour mieux la renverser à l’occasion de l’exposition suivante, dans un principe de va-et-vient perpétuel. La force motrice de ma pratique est le soupçon constant porté sur l’image en acte.

Description spécifique pour la pièce :

Desaparecidos (2010) est le récit en images d’une quête de la durée, de Santiago

du Chili à l’Atacama, avec comme protagonistes ces femmes qui pendant vingt ans ont sillonné le désert à la recherche de leurs proches disparus. Se posent alors deux questions essentielles face à cette remontée dans le temps.

Comment donner à voir une étendue de temps ? Comment donner à voir l’échelle de cette recherche ?

Pour agir, ces femmes ont quadrillé une carte du désert, elles ont adopté une méthodologie, et c’est à travers l’exercice de la durée qu’elles ont pu obtenir les preuves nécessaires pour débuter leur deuil, mais aussi pour prouver la réalité des exactions.

Partir avec un unique appareil photographique, sans le désir de rencontrer ces femmes ou d’obtenir leur témoignage en particulier, c’était partir au devant de l’impossibilité d’un rendu tangible. C'est par l’intermédiaire du vide, en laissant

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une grande partie de l’espace d’exposition dénudé à 80%, dans lequel le tirage est visible à 1/3 au premier empan de lecture, qu'une densité apparaissait à la surface de l’image.

Ce qui génère les prises de vue n’est pas une structure mais un point d’ancrage.

La pratique de la photographie se clôt lorsque les prises de vue latentes se stabilisent dans « images jachères ». Cette pièce est l'archive contenant l’ensemble des tirages latents déposés dans des boîtes sans acide.

Aurélie Pétrel, Desaparecidos, 2010, uue de l’exposition Panorama de la Jeune création, Bourges 2010, cur. Dominique Abensour.

Aurélie Pétrel, Prise de vue latente #29, 2011, reproduction du fichier source.

Aurélie Pétrel, Images jachères, 2014. Vue de l’exposition Latence,

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Un temps de latence se met en place avant toute activation, ce temps s’avère nécessaire pour mûrir les propositions et les adresser. Deux phases distinctes apportent une cohérence à l’ensemble du processus. La première phase permet de résoudre des questions relatives au travail photographique : chaque déplacement est pensé, chaque vue mesurée. La seconde phase permet de se distancier du médium par l’interface mathématique qu’est le modèle de l’hypercube. L’hypercube est un principe de fonctionnement, il est un schéma de pensée, un espace virtuel dans lequel se déploient les installations. Cet espace de réflexion permet d’écrire en partition photographique, de faire basculer les deux dimensions de la prise de vue au stade tridimensionnel. La photographie est alors pensée en mouvement, avec des principes de redistribution permanente. En visionnant la modélisation de l’image,

c’est son économie et sa redistribution qui sont expérimentées. Depuis près de vingt ans, cette pratique photographique est

Aurélie Pétrel, Hypercube 2001-2018, 2017 Vue de l’exposition Track 3, Galerie 44, Toronto 2018, Cur. Leila Timmins & Heather Rigg.

Aurélie Pétrel, Process (extraits), 2018

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envisagée à travers ses contraintes, un questionnement incessant s’opère sur les modes de réception de l’image et sur l’agencement des séries photographiques. Les pièces se dissolvent tout en étant présentes, un état de seuil de visibilité est maintenu jusqu’à son maximum, celui au-dessous duquel la prise de vue ne serait plus lisible. Ainsi, les principes d’image voilée/dévoilée sont le résultat d’un mode opératoire stratifié et déployé dans la durée : des reportages sont mis en place dans différentes endroits géographiques, essentiellement des villes, en se focalisant sur une actualité ou une recherche. Chaque de prise de vue est pensée pour être perçue individuellement et dans un tout. Tout se joue d'ellipses volontaires : l’image source est réinterprétée en atelier puis dans l’exposition (par le biais de la transparence, l’opacité, la frag-mentation) afin de rendre le regard actif, en état de veille. Prendre le parti de l’impermanence des l’image déployées en « partition », c’est diversifier le regard du spectateur, performer l’image fixe et interroger ses modes d’apparition.

Les potentialités de l’hypercube permutent en un temps de travail différent, incluant de multiples modes de réception. Différent temps, différents moment de visibilité, comme un regardeur qui revient sur le lieu d’observation, en écho à mon duo avec Vincent Roumagnac.

Aurélie Pétrel, Axonométrie, 2017, vue de l’exposition Track 3, Galerie 44, Toronto 2018 Cur. Leila Timmins & Heather Riggs.

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Aurélie Pétrel, Tear down - House III, 2019, vue de l’exposition Tracks, Galerie Ceysson & Bénétière, New York 2018, cur. Alexandre Quoi

Aurélie Pétrel, House III chambre 104, 2019, vue de l’exposition Tracks, Galerie Ceysson & Bénétière, New York 2018, cur. Alexandre Quoi Aurélie Pétrel, House III #2/4, 2017 vue de l’exposition Cycle 2 : Figures

photographiques, Galerie Ceysson &

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Pour faire évoluer la pratique vers des prises de vue latente sédiment, les

EarlyWorks de Peter Einseman deviennent des pièces pensées par strates faites de

plein, vide, forme, contreforme donnant les photogrammes numériques intitulés tracés. Ces pièces a priori abstraites existent par la logique systémique mise en place.

Les pièces Hypercube projetées sont montrées avec un principe de densification de câbles créant des variations. Alors que jusqu’ici le travail se faisait via l’image située, la saturation de propositions visuelles en spatialisation de l’image font dérailler un mode d’écriture. Une profonde remise en question fait basculer le modèle de l’hypercube et de son système perpétuel vers l’étude des écrans entre Vue et Donnée, Prises de vue et Prises de données. Toujours

dans une pratique du ralentis-sement, de la fraction et les durée de perception, toujours partant des même terrains photographiques avec peut-être d’autres horizons d’ancrages. Les recherches à partir des Sillons photo-graphiques, sont la quête des seuils en dessous desquels l’image se dissout, échappe : elles sont la lisière, ce moment où tout peut permuter, d’un signe aux signaux.

Aurélie Pétrel,

Tracé photographique, 2017

Vue de l’exposition Cycle 2 :

Figures photographiques, Galerie

Ceysson & Bénétière, Paris 2017 (page suivante) Aurélie Pétrel, unitéTemps/donné

De: Mesure – Unité élémentaire,

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2-Alex Bowron

Les paramètres d’une pratique

En 2001, Aurélie Pétrel se crée un exercice de réflexion. Quels seraient les effets sur le travail de la photographe si l’intégrité architecturale de son atelier se trouvait emportée dans un mouvement perpétuel ? En contestant l’idée même de permanence du bâti, elle décide d’entreprendre une pratique susceptible de s’adapter à de nouveaux environnements. Elle fait ainsi du mouvement une nécessité, ce qui donne lieu à une période de travail particulièrement fructueuse. Ces vingt dernières années, elle séjourne à de nombreuses reprises dans sept lieux de recherche et d’études photographiques choisis par elle : Shanghai, Tokyo, Leipzig, New York, Montréal, Paris et Romme, un village à proximité de la frontière franco-suisse. À la suite de cette intense période d’engagement photographique, Aurélie Pétrel sélectionne 1000 images qu’elle imprime et archive dans une œuvre fonctionnant comme une base de données sculpturale et qu’elle intitule Prise de vue latente. Cette sculpture et les images qu’elle contient serviront ainsi de source physique et mentale pour la suite de sa carrière.

Les expériences conceptuelles jouent toujours un rôle central dans la pratique d’Aurélie Pétrel. Rien ne l’intéresse plus que de formuler une hypothèse, puis de tester, à travers la production d’œuvres d’art, la proposition théorique d’un acte apparemment impossible. Qu’arriverait-il par exemple si l’on demandait à un laboratoire d’imprimer une photo blanc sur blanc, sachant que le blanc est un ton qui n’existe pas plus en photographie analogique que numérique ? L’écart entre la théorie et la pratique fascine Aurélie Pétrel, et c’est dans cet écart qu’opèrent ses œuvres. C’est en identifiant et en tentant de représenter cet écart que l’on acquiert une certaine perspective ; c’est dans les écarts entre les choses que l’on ressent l’espace le plus fortement. Grâce à un ensemble de paramètres créés par elle et qui sont destinés à définir le chemin pris par son œuvre, elle interroge les conventions, aplatit les hiérarchies et construit l’espace. Sous l’œil d’Aurélie Pétrel, la photographie devient architecturale. Elle mesure – et elle est mesurée. Elle est vécue en mobilité constante et ne fige le temps que pour mieux le projeter dans l’espace. Là où se tient le spectateur existe un espace qui précède la naissance de l’œuvre. S’engager dans cet espace, c’est le seul moyen d’être dans la pleine conscience de ce qui a été placé devant nous.

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L’intersection du temps et de l’espace

L’architecte américain Peter Eisenman s’est servi de l’analogie conceptuelle suivante pour concevoir ses premiers travaux :

1. L’architecture est un langage ; 2. Le langage est un texte ;

3. Le texte consiste à manipuler des mots pour produire autre chose qu’une narration.

Prenons un cube et appliquons-lui un strict modèle procédural qui va le diviser en volumes et en plans. Il s’agit d’un processus axonométrique – trois dimensions, sans perspective. Ce processus se fonde sur le décalage, la rotation, la compression et l’expansion, ceci afin d’insuffler la vie dans un ensemble. Cet ensemble doit être toujours hétérogène et constituer un espace divisé. Il doit en outre être autonome et donc libéré des contraintes habituelles. Ainsi, les divisions peuvent se faire d’elles-mêmes : en devenant perpétuelles, elles aboutissent à une forme affectée par un mouvement qui semble se désigner lui-même. Nous devons faire confiance en une architecture qui favorise la forme plutôt que la fonction. Même l’auteur se subordonne à la forme, car une fois qu’il est créé, le sens qui dérive de la structure s’auto-génère. La structure se libère donc du joug de l’iconographie et du symbolisme qui proviennent des références extérieures à la forme.

Selon Eisenman, l’architecture permet de « faire bouger les lignes s’agissant de l’expérience d’être dans l’espace et le temps »1. L’architecture doit pouvoir se définir elle-même en créant et en déformant l’espace, afin de nous rendre pleinement conscients d’être dans le monde. Pour apprécier l’architecture, l’usager doit comprendre que la relation entre le sujet et l’objet est là pour perturber l’espace et agir sur la vie quotidienne. Lorsque Richard Serra inaugura en 1981 sa commande publique Tilted Arc pour la Foley Federal Plaza à Manhattan, l’œuvre fut très mal reçue. Long de 36 mètres et haut de 3,5 mètres, ce vaste mur d’acier rongé par les intempéries coupait en diagonale un espace laissé jusqu’alors ouvert, interrompant sans autre forme de procès le flux des nombreux passants qui avaient l’habitude de traverser la place. Contrairement à beaucoup de sculptures publiques aussi discrètes

1. Vladimir Belogolovsky, Conversations with Peter Eisenman: The Evolution of Architectural

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qu’agréables, cette œuvre fut réalisée dans l’idée même de couper le passage – elle ne pouvait tout simplement pas être ignorée. Si l’art et l’architecture ne parviennent pas à provoquer, alors leur impact s’effondre. S’ils veulent avoir une place significative, ils doivent pouvoir surmonter les emphases habituelles sur la matérialité, la fonction, la signification ou la beauté. La beauté en particulier n’est pas intéressante, mais évidente. De par sa nature même, la beauté conventionnelle n’a pas besoin d’être examinée de près pour être comprise.

L’architecture autonome est libérée dans sa forme. Elle est conçue pour déplacer perpétuellement l’espace afin que la forme ait toujours priorité sur la fonction. La structure de l’autonomie est hétérogène : ses plans se heurtent et sont transparents, ses colonnes flottent librement et se projettent dans l’espace pour l’encombrer avec grâce. Cette architecture n’est pas dédiée à l’habitation. Ni confortable ni oubliable, ni « jolie » au sens conventionnel du terme, cette architecture provoque l’expérience d’un espace exigeant, voire hostile, pour ses utilisateurs. Comme les œuvres d’Aurélie Pétrel, les constructions d’Eisenman se substituent conceptuellement à la théorie. Elles fonctionnent comme l’enregistrement de leur processus de conception afin que les éléments structurels soient révélés et pointent vers leurs méthodes de construction. En réalité, aucune distinction n’est faite entre le design et l’objet qui en résulte. En rejetant elle aussi les hiérarchies habituelles, Aurélie Pétrel crée des œuvres telles que Partition photographique, 2014, pour laquelle le texte se substitut volontairement au processus photographique. Ces partitions offrent un compte-rendu très détaillé des étapes créatives de chacune de ses photographies, et servent à la fois de signes indiciels de ce qui est physique, et de signes physiques au sens propre. En signalant un espace entre l’image imprimée et sa source, ces partitions identifient les espaces physiques engagés dans ce qui est devenu une pratique d’installation photographique. La platitude volontairement dénuée de toute dimension visuelle de ces travaux textuels leur permet pourtant de fournir un enregistrement très précis du temps et de l’espace, créant un volume tout en nous permettant à nouveau, et d’une manière inédite, d’examiner notre relation aux objets en tant que sujets.

Les dialectiques de la forme

L’architecture moderne a su perpétuer une hiérarchie implicite des formes en privilégiant les matériaux industriels qui produisent des surfaces minimales – béton,

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verre ou acier – plutôt que les textures domestiques que sont la pierre, la brique ou le bois. Elle a également favorisé l’idée de frontalité grâce à un point de vue unique et central sur ses structures, sans aucun besoin de mouvement latéral. Ce n’est pas l’existence de relations dialectiques elles-mêmes qui pose problème – car tout ce qui est physique se définit par rapport à autre chose – c’est l’incessante préférence de l’une pour l’autre qui encourage les hiérarchies et renforce les alternances, créant ainsi des partis-pris étroits qui rejette les ambiguïtés sans fin que le contexte peut fournir.

Parfaite antithèse, le déconstructivisme découle du rejet d’une vérité absolue. En fragmentant ses surfaces et en disloquant les éléments mêmes de sa forme, il oblige à faire l’expérience de la relativité et permet de comprendre que ce que l’on voit dépend entièrement de l’endroit où l’on se trouve. Eisenman comme Aurélie Pétrel nous le rappellent : les spectateurs d’œuvres déconstructives doivent prendre une part active. Ils ne peuvent pas voir l’œuvre s’ils ne se déplacent pas autour d’elle. Ils combinent ce qui est perçu simultanément avec ce qui l’est séquentiellement. Les éléments qui composent un bâtiment, une photographie, une exposition ou un texte dépendent les uns des autres s’ils veulent produire du sens. C’est là que se trouve un autre écart – un signifiant flottant entre une forme et sa signification. Une lettre seule, un mot isolé n’ont aucun sens. Même lorsqu’il appartient à la vraisemblance d’un tout, le sens n’est jamais inhérent mais dépend entièrement des relations qu’il construit.

Pour finir, quelques mots sur la photographie

La photographie est le medium de la perception simultanée. Toute l’action d’une photographie se perçoit d’un seul coup. Elle est non linéaire par nature et ne peut être lue du début à la fin. La photographie est aussi intrinsèquement liée au temps. Elle exige du temps – elle le suspend et le mesure en le transformant en quelque chose d’à la fois physique et métaphysique. Le temps est le référent premier de la photographie. Pour pouvoir créer un plan, nous avons besoin de la latitude (l’heure) et de la longitude (l’espace). La question que pose une exposition qui relie la photographie au temps, à l’espace et aux outils de mesure, c’est de savoir comment se concentrer sur la pratique artistique en tant qu’outil – un outil qui prend du temps pour créer un espace.

La photographie est un outil de mesure indiciel. Elle agit comme preuve d’une relation entre l’outil, le sujet et le symbole. Ce qui est choisi comme sujet est imprimé

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directement sur le papier, créant l’illusion d’une représentation directe qui mène vers le sens. Ce « mythe de la vérité » est compliqué de par sa propre histoire, par ailleurs inhérente à la seule photographie. Encore une fois : contexte, position, écart. La photographie est une donnée qui crée des ensembles de données. Aurélie Pétrel compare la photographie à la capacité humaine de capturer l’entièreté d’un moment en un seul coup d’œil. En interrompant le champ de vision de celui ou celle qui regarde, Aurélie Pétrel joue avec sa propre affirmation. Peut-être est-il possible de tout voir en même temps, mais il est impossible de tout lire sans y passer véritablement du temps, sans tourner autour et sans se laisser perturber par tout ce qui a déjà été vu.

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