• Aucun résultat trouvé

Impact de la configuration des stalles sur le confort des vaches laitières en stabulation entravée

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Impact de la configuration des stalles sur le confort des vaches laitières en stabulation entravée"

Copied!
83
0
0

Texte intégral

(1)

Impact de la configuration des stalles sur le confort

des vaches laitières en stabulation entravée

Mémoire

Véronique Bouffard

Maîtrise en sciences animales

Maître ès sciences (M. Sc.)

Québec, Canada

(2)
(3)

Résumé

Impact de la configuration des stalles sur le confort des vaches laitières en

stabulation entravée

Ce mémoire porte sur la configuration des stalles et le confort des vaches. Cent troupeaux laitiers ont été visités au Québec (n=60) et en Ontario (n=40). La configuration des stalles, les dimensions corporelles, les blessures, la boiterie, la propreté et le temps de repos ont été mesurés pour 40 vaches Holstein en lactation. Plus de 50 % des vaches étaient logées dans une stalle trop petite, 79 % des vaches avaient au moins une blessure et 25 % étaient boiteuses, mais seulement 15 % étaient sales. Outre la hauteur de la barre d’attache, lorsque les dimensions des stalles étaient augmentées pour se rapprocher des recommandations, les risques de blessures et de boiteries diminuaient et le temps de repos ainsi que le nombre de changements de position debout/couchée augmentaient. Toutefois, une stalle plus grande augmentait les chances d’avoir des vaches sales. Ces résultats suggèrent, entre autres, qu’une barre d’attache bien positionnée et une chaine suffisamment longue améliorent le confort des vaches.

(4)
(5)

Abstract

Effect of tie-stall configuration on dairy cow comfort in Eastern Canadian

dairy farms

This thesis focuses on tie-stall configuration and cow comfort. One hundred dairy herds were visited in Quebec, (n = 60) and in Ontario (n = 40). Stall configuration, body dimensions, injuries, lameness, cleanliness and lying time were measured for 40 lactating Holstein cows. Over than 50% of the cows were in a stall too small, 79% of cows had at least one injury and 25% were lamed, but only 15% were dirty. Except for tie-rail height, every time the size of the stalls was increased closer to the recommendations, the risk of injuries and lameness decreased, and the lying time and the number of lying bouts increased. However, a larger stall size increased the chances of the cows to be dirty. These results suggest, among other, that a tie-rail forward position and a chain length that meet current recommendations would improve cow welfare.

(6)
(7)

Table des matières

Résumé ... iii

Abstract ... v

Table des matières ... vii

Liste des tableaux ... xi

Liste des figures ... xiii

Remerciements ... xv

Introduction ... 1

Chapitre 1. Revue de la littérature sur la configuration des stalles et le confort des vaches... 3

1.1 Types de stalle en stabulation entravée ... 3

1.1.1 Stalle avec barre d’attache et chaine ... 3

1.1.2 Stalle avec Joug ... 4

1.1.3 Stalle en «M» avec obstruction mineur ... 4

1.1.4 Stalle en «M» avec obstruction majeur ... 5

1.1.5 Stalle avec carcan ... 5

1.2 Normes pour la configuration des stalles avec barre d’attache ... 6

1.3 Impact du type de stalle ... 11

1.3.1 Les blessures ... 11

1.3.2 La boiterie... 12

1.3.3 La propreté ... 13

1.3.4 Le temps de repos ... 13

1.4 Impact de la largeur de la stalle ... 14

1.4.1 Les blessures ... 15

1.4.2 La boiterie... 15

1.4.3 La propreté ... 15

1.4.4 Le temps de repos ... 15

1.5 Impact de la longueur de la stalle ... 17

1.5.1 Les blessures ... 17

1.5.2 La boiterie... 19

1.5.3 La propreté ... 19

(8)

1.6 Impact de la position de la barre d’attache ... 21

1.6.1 Les blessures ... 21

1.6.2 La boiterie ... 21

1.6.3 La propreté ... 22

1.6.4 Le temps de repos ... 23

1.7 Impact de la hauteur de la barre d’attache ... 25

1.7.1 Les blessures ... 25

1.7.2 La boiterie ... 27

1.7.3 La propreté ... 27

1.7.4 Le temps de repos ... 28

1.8 Impact de la longueur de la chaine d’attache ... 28

1.8.1 Les blessures ... 28

1.8.2 La boiterie ... 29

1.8.3 La propreté ... 29

1.8.4 Le temps de repos ... 29

1.9 Impact de la hauteur du muret ... 30

1.9.1 Les blessures ... 30

1.9.2 La boiterie ... 31

1.9.3 La propreté ... 31

1.9.4 Le temps de repos ... 32

Chapitre 2. Matériel et méthodes ... 35

2.1 Sélection des troupeaux ... 35

2.2 Sélection des vaches ... 36

2.3 Collecte des données ... 36

2.3.1 Mesures sur les animaux ... 36

2.3.2 Mesures sur l’environnement d’élevage et la régie de troupeau ... 39

2.4 Analyse statistique... 41

Chapitre 3. Résultats ... 43

3.1. Impact du type de stalle ... 43

3.2 Caractéristiques des vaches de l’échantillon... 44

(9)

3.4 Prévalence des blessures au cou, aux genoux et aux jarrets, de la boiterie et de la

propreté des vaches laitières ... 46

3.5 Impact sur le confort des vaches du non-respect des normes de configuration des stalles 47 3.5.1 Blessures, boiterie et propreté ... 47

3.5.2 Temps de repos, nombre de périodes de repos et durée des périodes de repos ... 52

Chapitre 4. Discussion ... 55

4.1 Position de la barre d’attache ... 55

4.2 Longueur de la chaine ... 56

4.3 Hauteur de la barre d’attache ... 57

4.4 Largeur et longueur de la stalle ... 58

4.5 Propreté des vaches ... 60

Conclusion ... 63

(10)
(11)

Liste des tableaux

Tableau 1. Dimension de stalles, relation estimée avec la grosseur de la vache et

exemple de calcul pour une vache Holstein mature. ... 6 Tableau 2. Comparaison de différentes normes existantes en Amérique du Nord et en Europe pour la configuration des stalles en stabulation entravée. ... 9 Tableau 3. Nombre de blessures observées aux genoux, aux jarrets et aux trayons selon le type de stabulation, le recouvrement de sol et l’accès au pâturage. ... 12 Tableau 4. Temps de repos et fréquence des couchers (moyenne ± écart-type) selon le type de stabulation, le type de revêtement de sol et l’accès au pâturage. ... 13 Tableau 5. Compilation des différentes études ayant étudié le lien entre la longueur de la stalle et les blessures. ... 19 Tableau 6. Relation entre le temps de repos des vaches, le nombre d’évènement de repos et la longueur des stalles en stabulation libre. ... 20 Tableau 7. Comparaison des résultats d’études sur l’impact de la position de la barre de cou en stabulation libre sur le temps de repos et le nombre de période de repos des vaches. ... 24 Tableau 8. Compilation des résultats d’études sur l’impact de la position de la barre de cou sur le comportement des vaches en position debout dans leur stalle. ... 25 Tableau 9. Caractéristiques d’utilisation des logettes avec et sans la bordure d’arrêt1 .. 32

Tableau 10. Description des scores utilisés pour évaluer la propreté chez la vache. ... 37 Tableau 11. Description des scores utilisés pour évaluer les blessures chez la vache. ... 38 Tableau 12. Description des quatre comportements observés pour évaluer la boiterie selon la méthode EBS. ... 39 Tableau 13. Norme minimale à respecter pour le logement des vaches en stabulation entravée (Anderson, 2008). ... 40 Tableau 14. Description des différentes observations effectuées à propos du revêtement et de la litière dans les stalles. ... 41 Tableau 15. Liste des variables analysées dans le modèle statistique. ... 42 Tableau 16. Impact du type de stalles sur les blessures, la boiterie, le temps de repos, les changements de position dans les 100 fermes en stabulation entravée au Québec (n=60) et en Ontario (n=40). ... 43 Tableau 17. Caractéristiques des vaches de l’échantillon (stalles avec barre d’attache).

(12)

Tableau 18. Résultats moyens obtenus par rapport aux normes pour les principales variables de configuration des stalles, par province, dans 100 fermes en stabulation entravée avec barre d’attache. ... 46 Tableau 19. Distribution de la prévalence (en pourcentage) des vaches blessées,

boiteuses et sales sur le nombre de vaches totales de l’échantillon en fonction des provinces dans 100 fermes avec stalles à barre d’attache. ... 47 Tableau 20. Facteurs associés à la présence de blessures au cou chez la vache en

lactation ... 48 Tableau 21. Facteurs de risque associés à la présence de blessures aux genoux chez la vache en lactation ... 48 Tableau 22. Facteurs de risque associés à la présence de blessures aux jarrets chez la vache en lactation ... 49 Tableau 23. Facteurs de risque associés à la présence de boiterie chez la vache en lactation ... 49 Tableau 24. Facteurs de risque associés à la présence de saleté du pis chez la vache en lactation ... 50 Tableau 25. Facteurs de risque associés à la présence de saleté sur le flanc chez la vache en lactation ... 50 Tableau 26. Facteurs de risque associés à la présence de saleté sur les membres

postérieurs chez la vache en lactation ... 50 Tableau 27. Facteurs de risque associés au temps de repos (h/jr) chez la vache en lactation. ... 53 Tableau 28. Facteurs de risque associés au nombre de changement de position chez la vache en lactation. ... 54 Tableau 29. Compilation des effets associés à l’augmentation de 10 cm de la largeur ou de la longueur des stalles sur le confort des vaches laitières en stabulation entravée (stalle avec barre d’attache seulement). ... 59

(13)

Liste des figures

Figure 1. Photos montrant des stalles avec barre d’attache. La photo de droite

représente des stalles dont la barre d’attache a été remplacée par une chaine. ... 4

Figure 2. Photos montrant des stalles avec Joug. ... 4

Figure 3. Photos montrant des stalles en «M» avec obstruction mineure. ... 5

Figure 4. Photos montrant des stalles en «M» avec obstruction majeure. ... 5

Figure 5. Photos montrant des stalles avec un carcan. ... 6

Figure 6. Illustration d’une stalle en M (à gauche) et d’une stalle avec Joug (à droite). Adapté d’Haley et al. (2001) ... 14

Figure 7. Configuration d’une stalle avec barre d’attache en stabulation entravée. A : Longueur de stalle. B : Hauteur de la barre d’attache. C : Position de la barre d’attache. D : Hauteur du muret. Adapté d’Anderson (2008). ... 40

Figure 8. Pourcentage des vaches logées dans une stalle avec barre d’attache qui respecte les normes de configuration du Code de pratiques canadien dans 100 fermes au Québec et en Ontario (n=3440 vaches). ... 45

Figure 9. Impact de la position de la barre d’attache sur le pourcentage de vaches blessées, boiteuses et/ou sales (comparaison de moyenne). ... 51

Figure 10. Impact de la longueur de la chaine d’attache sur le pourcentage de vaches blessées (comparaison de moyenne). ... 52

(14)
(15)

Remerciements

Un projet de recherche pancanadien de cette envergure demande un investissement de temps et d’énergie colossale. La réalisation de ce mémoire de maîtrise n’aurait pas été possible sans le travail acharné de toute une équipe et de plusieurs collaborateurs. Il va donc de soit de prendre ces quelques lignes pour les remercier.

Premièrement, je voudrais remercier mes superviseurs immédiats sur ce projet. Au Dr Doris Pellerin qui m’a fait confiance dès mes premières années d’étude au baccalauréat en agronomie en me permettant de travailler sur l’un de ses projets comme auxiliaire de recherche de 1er cycle.

Ceci m’a permis de découvrir le monde fascinant de la production laitière et d’avoir l’impression d’avoir fait le bon choix de carrière. Puis, en me proposant de participer à ce merveilleux projet de recherche sur le confort des vaches comme étudiante à la maîtrise, tout en pouvant conserver mon emploi de conseillère en production laitière. Aux Drs Anne Marie de Passillé et Jeff Rushen, merci de m’avoir transmis votre passion pour le comportement et le bien-être animal, d’avoir cru en moi en acceptant que je fasse cette maîtrise à temps partiel et d’être toujours disponibles pour répondre à mes questions malgré votre emploi du temps chargé.

Un merci tout spécial à la Dre Elsa Vasseur pour ton amitié et ton support tout au long de ce projet. Je me considère chanceuse de t’avoir croisé dans ma vie. Tu m’as transmise ta passion pour la recherche, sans quoi je ne crois pas que j’aurais poursuivi mes études aux cycles supérieurs. Dommage que nous n’ayons pas la chance de se voir plus souvent! Merci à François Bécotte, mon alter ego sur ce projet, ainsi qu’à Annie Pelletier, Joanie Langlois, Andrée Laprise et Jean-Philip Leblanc pour votre participation à la collecte des données. Vous étiez toujours présents avec votre sourire, même à 3h du matin, sans vous la phase animale n’aurait pas été possible.

Merci à mes collaborateurs, Dr Derek B. Haley, ainsi que Clemence Nash, Jessica Zaffino et leurs assistants de recherche pour la collecte des données sur les 40 fermes de l’Ontario. Sans votre collaboration, nous n’aurions eu aucune vache avec une barre d’attache suffisamment avancée dans notre échantillon et nous n’aurions pu obtenir ces résultats extraordinaires. Merci à tous les autres personnes qui ont collaboré de près ou de loin à ce projet, soit Jenny Gibbons,

(16)

Gemma Carlton, Jean-Philippe Parent, Alain Fournier, Daniel Lefebvre, Steve Adam et René Lacroix; en espérant n’oublier personne. Votre travail a permis de faire de ce projet un succès! Un immense merci à tous les producteurs laitiers qui ont accepté de nous recevoir sur leur ferme afin que l’on puisse recueillir une tonne de données sur les troupeaux. Votre intérêt pour le confort des animaux et votre ouverture d’esprit à la critique ont contribué à la réussite de ce projet. De plus, ce dernier n’aurait pas été possible sans l’appui financier de nos partenaires, soit l’action concertée FQRNT-Novalait-MAPAQ-AAC pour les 60 fermes du Québec, ainsi que les PLC et AAC dans le cadre de la grappe laitière pour les 40 fermes de l’Ontario. Merci!

En terminant, je tiens à remercier énormément ma famille et mon entourage pour son support tout au long de ce processus, autant lors des heureux moments, que lors des moments les plus difficiles. Tout d’abord, merci papa et maman pour vos encouragements constants, je suis chanceuse d’avoir des parents comme vous. Vos encouragements à poursuivre des études universitaires, suite à mon dur passage en santé animale font en sorte que je suis présentement en train d’écrire ces quelques lignes. Vincent, merci, merci et merci! Ton amour, tes encouragements, ton support et ton immense patience font en sorte que je suis une meilleure personne tous les jours. Je me considère chanceuse de t’avoir à mes côtés. J’espère que nous pourrons bientôt mettre sur la table à dessin plusieurs de nos projets. Finalement, un très gros merci à Océane qui, du haut de ses 3 ans, met du soleil dans ma vie et m’oblige à me dépasser à tous les jours.

(17)

Introduction

En stabulation entravée, la configuration des stalles a un impact direct sur le confort des vaches. Plusieurs recommandations existent à ce sujet, mais elles ne sont pas toujours respectées dans les fermes laitières (Zurbrigg et al., 2005a; Lapointe et al., 2010). Ceci soit par manque d’espace, soit forcé par la présence de vieilles installations, ou dans le but d’essayer de garder les vaches plus propres (position de la barre d’attache restrictive). Au Québec, c’est connu, la majorité des fermes laitières (89,5 %) ont des étables à stabulation entravée (CCIL, 2013). Par contre, ce que nous savons moins, c’est que 54,4 % des fermes sont en stabulation entravée dans le reste du Canada (CCIL, 2013) et qu’aux États-Unis, c’est 49,2 % des fermes (USDA, 2010) qui logent leurs vaches en lactation en stabulation entravée. Malheureusement, la recherche sur le confort des vaches se fait principalement en stabulation libre. Ce qui s’explique, en partie, par le choix des chercheurs de regarder vers l’avenir et par la possibilité de mieux étudier le comportement animal en stabulation libre (de Passillé, 2015, communication personnelle). On connait donc mal les facteurs de risque associés au confort des vaches en stabulation entravée.

Parmi les rares études publiées sur le confort des vaches en stabulation entravée, deux études épidémiologiques ont été réalisées au début des années 2000, la première en Ontario (Zurbrigg et al., 2005a et 2005b) et la seconde au Québec (Lapointe et al., 2010). Dans la première étude, les auteurs ont constaté que la régie d’élevage et la configuration des stalles ont un impact significatif sur la santé et le confort des vaches (Zurbrigg et al., 2005b). De plus, ils ont observé que 90 % des fermes en stabulation entravée visitées en Ontario ont des stalles de dimension inférieure aux recommandations courantes (Zurbrigg et al., 2005a). Toutefois, dans cette étude, les observateurs ont seulement mesuré les dimensions d’une stalle par étable et la taille des vaches n’a pas été mesurée. Il est donc difficile de savoir si chacune des vaches avait une stalle approprié à sa taille et si les normes proposées par Anderson (2008) sont adéquates puisqu’elles sont basées sur la taille des vaches. De leur côté, au Québec, Lapointe et al. (2010) ont observé un écart important entre plusieurs mesures de stalles et les recommandations d’Anderson (2008). Cette étude a aussi permis de constater que sur 57 % des fermes visitées, il y avait plus de 5 % des vaches avec une bosse visible sur le cou et plus de 10 % des vaches avec un problème au jarret, soit présence d’une blessure ou d’une bosse.

(18)

Le conseil national pour le soin des animaux d’élevage a publié en 2009 le Code de pratiques pour le soin et la manipulation des bovins laitiers (CNSAE, 2009). Ce code a été revu complètement par un groupe d’experts œuvrant dans le domaine de la production laitière composé, entre-autres, de chercheurs, de vétérinaire et de membres de sociétés protectrices des animaux, puis a été adopté par les producteurs de lait du Canada (PLC) avant d’être publié. En plus de citer les normes de logement d’Anderson (2008) pour ce qui a trait à la configuration des stalles en stabulation entravée, la section sur le logement des vaches mentionne les exigences ci-dessous (CNSAE, 2009) :

«Les installations de logement doivent être conçues pour permettre aux bovins de se lever et de se coucher avec aisance, d'adopter des positions de repos naturelles et d'établir le contact visuel avec les autres animaux.»

«Les bovins doivent disposer d'un espace de repos fournissant confort, isolation, chaleur, absence d'humidité et adhérence. Un sol de béton non recouvert n'est pas une alternative acceptable comme surface de repos.»

À partir de ces éléments, les objectifs du projet de ce mémoire étaient, dans un premier temps, de comparer les données recueillies sur la configuration des stalles avec les recommandations du Code de pratiques. Puis, dans un deuxième temps, de déterminer l’impact de la configuration des stalles en stabulation entravée sur le confort des vaches, c’est-à-dire, sur les blessures au cou, aux genoux et aux jarrets, la propreté du pis, du flanc et des pieds, la boiterie, ainsi que sur le temps des repos (h/jr) et la nombre de période de repos (nb/jr) des vaches en lactation.

(19)

Chapitre 1. Revue de la littérature sur la

configuration des stalles et le confort des vaches

L’importance des étables à stabulation entravée dans l’est du Canada et dans le nord-est des États-Unis mérite que nous nous attardions davantage à ce type de logement et à son impact pour les vaches laitières. Toutefois, puisque la littérature sur la stabulation entravée est peu nombreuse, plusieurs parallèles seront faits avec des résultats d’études scientifiques réalisées en stabulation libre dans cette revue de littérature.

1.1 Types de stalle en stabulation entravée

En stabulation entravée, la configuration des stalles est directement influencée par le type de stalle. Généralement, la largeur et la longueur des stalles ne sont pas directement associées avec le choix du type de stalle. Ce sont principalement l’avant de la stalle, l’accès à la mangeoire et le mode d’attache qui changent avec le type de stalle. Une brève description accompagnée de photos des cinq principaux types de stalles présents dans les stabulations entravées du Canada est présentée ci-dessous.

1.1.1 Stalle avec barre d’attache et chaine

Ce type de stalle est présent dans la majorité des étables à stabulation entravée de l’Est du Canada (Zurbrigg et al., 2005a) (Figure 1). Habituellement, elle se distingue par sa barre d’attache situé au-devant de la stalle et au-dessus de la mangeoire et qui fait toute la rangée de stalles. Les vaches sont attachées à cette barre avec une chaine plus ou moins longue qui est reliée à leur collier. Dans certaines étables, cette barre est remplacée par une chaine.

(20)

Figure 1. Photos montrant des stalles avec barre d’attache. La photo de droite représente des stalles dont la barre d’attache a été remplacée par une chaine.

1.1.2 Stalle avec Joug

L’avant des stalles avec joug (Figure 2) est composé d’un tuyau en forme de «V» inversé. La position de ce tuyau peut habituellement s’ajuster en fonction de la taille de chaque vache et sert de limite pour éviter que la vache ne se déplace dans la mangeoire. Une chaine partant de chaque extrémité du joug permet d’attacher la vache à son collier.

Figure 2. Photos montrant des stalles avec Joug.

1.1.3 Stalle en «M» avec obstruction mineur

Dans les stalles en «M» (Figure 3), de chaque côté de l’avant de la stalle, il y a un tuyau ressemblant à la « patte » de la lettre «M». Une chaine amovible ou fixe est attachée à chacun de ces tuyaux, puis une seconde chaine, généralement assez courte et qui part du collier de la vache, est attachée à la chaine principale. On considère qu’elles sont avec obstruction mineure puisque la vache a la possibilité de déplacer ses épaules et sa poitrine vers la mangeoire au-delà de cette obstruction.

(21)

Figure 3. Photos montrant des stalles en «M» avec obstruction mineure.

1.1.4 Stalle en «M» avec obstruction majeur

Les stalles en «M» avec obstruction majeure sont composées de barreaux au-devant de la stalle entre la surface de couchage et la mangeoire. Il n’y a généralement qu’un petit espace pour permettre à la vache d’avancer sa tête au-dessus de la mangeoire afin de s’alimenter. Par contre, il est impossible pour elle de se coucher la tête ou de déposer ses membres avant dans la mangeoire. La vache est attachée avec une chaine assez courte qui est relié à une autre chaine fixée aux barreaux.

Figure 4. Photos montrant des stalles en «M» avec obstruction majeure.

1.1.5 Stalle avec carcan

Les stalles avec un carcan (Figure 5) représentent une infirme proportion des stabulations entravées (Zurbrigg et al., 2005a; USDA, 2010). En effet, dépendamment des références, la proportion des étables à stabulation avec carcan varie de 3,8 à 7,9 %. Ce type de stalle est surtout présent dans les vieilles étables, par exemple, aux États-Unis, l’année moyenne de construction

(22)

des étables avec carcan est 1949 (USDA, 2010). Pour remplacer le collier et la chaine, la vache a le cou dans un rectangle étroit de métal qui est fixé au haut et à la base de la stalle. Le carcan ne permet pas une grande liberté de mouvement, car la vache peut seulement déplacer sa tête de haut en bas, sans grande possibilité de s’avancer ou de reculer.

Figure 5. Photos montrant des stalles avec un carcan.

1.2 Normes pour la configuration des stalles avec barre d’attache

En général, au Canada, les normes utilisées pour déterminer la configuration des stalles entravée sont basées sur les travaux d’Anderson (2008). En effets, le Code de pratiques canadien pour le soin et la manipulation des bovins laitiers (CNSAE, 2009) et le Guide Bovins laitiers (Dusssault et Leblanc, 2008) citent ces normes. Toutefois, ce sont des recommandations et il n’est pas encore obligatoire que celles-ci soient mises en application sur les fermes. Afin d’établir ces normes, Anderson (2008) a déterminé l’espace utilisé par les vaches lorsqu’elles sont couchées en utilisant l’empreinte de la vache (Tableau 1).

Tableau 1. Dimension de stalles, relation estimée avec la grosseur de la vache et exemple de calcul pour une vache Holstein mature.

Dimension de stalle dimension de la vache Ratio et référence à la Exemple pour la vache moyenne

Longueur de stalle 1,2 × hauteur aux hanches 1,2 × 60 po. = 72 pouces Hauteur de la barre d’attache 0,80 × hauteur aux hanches 0,80 × 60 po. = 48 pouces Largeur de stalle 2,0 × largeur aux hanches 2 × 26 po. = 52 pouces Adapté d’Anderson (2008)

Une compilation de différentes normes existantes est disponible dans le Tableau 2. En Amérique du Nord, les normes pour la configuration des stalles touchent à plusieurs aspects de la stalle,

(23)

que ce soit la longueur, la largeur, le positionnement de la barre d’attache ou la longueur de chaine. Par contre, dans certains pays européen, tels que la Suisse et l’Autriche, les normes à respecter sont uniquement basées sur l’espace de couchage de la vache, soit la largeur et la longueur de la stalle. Il est possible que dans ces pays les stalles avec barres d’attaches soient moins répandues. De plus, pour la longueur, il y a deux normes dépendamment du type de stalle, soit une pour les stalles à «couche courte» et une pour celles à «couche moyenne». Dans ce deuxième type de stalle, la longueur se doit d’être plus grande car la vache n’a pas accès à l’espace au-dessus de la mangeoire lorsqu’elle effectue son mouvement de lever. La longueur de la stalle doit donc inclure «l’espace requis pour l’extension vers l’avant lors du lever», c’est-à-dire le lunge

space. À propos de la chaine et de la barre d’attache, leurs exigences sont plus générales et

concernent surtout la liberté de mouvement et l’absence de blessures sur les animaux (OSAV, 2013; Waiblinger, 2014, communications personnelles).

Toutes les normes présentées au Tableau 2 sont pour une vache pesant environ 700 kg, à l’exception des normes de la Suisse qui sont établies en fonction de la hauteur au garrot des vaches. Ces dernières sont donc plus difficilement comparables aux autres normes. Pour la largeur et la longueur des stalles toutes les normes nord-américaines (OMAFRA, CRAAQ et PennState) sont similaires, ayant de minime différences de plus ou moins cinq centimètres. Toutefois, en Europe, les normes sont un peu moins exigeantes et permettent d’avoir des stalles plus étroites. Il est possible que ce critère soit moins sévère puisque les producteurs ont l’obligation d’envoyer les vaches au pâturage ou dans une cours d’exercice un certain nombre de jours par année. De plus, dans certains pays européens, comme la Norvège, il est interdit depuis 2004 de construire de nouvelles étables à stabulation entravée pour les vaches laitières (Norwegian Food Authorities, 2004, cité par Kielland et al., 2009). Quant aux normes pour la longueur des stalles, elles sont toutes similaires, en autant que l’on compare les normes nord-américaines avec celles pour les «couches courtes» européennes où le lunge space n’est pas inclus dans la longueur de la stalle. Puisqu’en Suisse et en Autriche la recommandation est d’augmenter la longueur des stalles en présence des «couches moyennes» afin de faciliter les mouvements de lever et de coucher des vaches, une norme avoisinant les 220 cm semble inadéquate puisque cela représente seulement une augmentation de longueur de 35 à 45 cm par rapport à la norme pour les «couches courtes» et que, dépendamment des études, les vaches ont habituellement besoin

(24)

d’un espace d’environ 51 à 76 cm pour effectuer leur mouvement de lever (Ceballos et al., 2004, Anderson, 2008).

Tel que mentionné précédemment, des normes pour la hauteur et la position de la barre d’attache, ainsi que pour la longueur de la chaine existent seulement au Canada et aux États-Unis. Les recommandations pour la hauteur de la barre d’attache et pour la longueur de la chaine sont identiques, peu importe les auteurs consultés. Toutefois, pour le positionnement de la barre d’attache, Graves et al. (2011) propose un avancement 50 % moins grand que celui suggéré par l’OMAFRA et le CRAAQ. Il serait intéressant de savoir sur quoi est basée cette norme, puisqu’une position de 15 à 20 cm au-devant de la stalle, du côté de la mangeoire, ne semble pas donner un dégagement suffisant pour éviter tout contact entre le cou de la vache et la barre d’attache afin de prévenir l’apparition de blessures au niveau du cou.

Finalement, la hauteur recommandée du muret est plus basse en Amérique du Nord, qu’en Europe. Dans tous les cas, cette hauteur est mesurée dans la stalle du côté de la vache. Toutefois, en Autriche, il est jugé acceptable d’avoir un muret mesurant jusqu’à 42 cm s’il est composé d’un matériel mou et/ou élastique. Il est évident que dans de tel cas, les risques de contact entre la vache et le muret lors des changements de position sont sûrement plus élevés qu’avec un muret d’une hauteur de 20 cm. Généralement, l’objectif d’un muret est d’indiquer à la vache l’endroit maximal où elle peut s’avancer, on peut donc se demander si l’atteinte d’un autre objectif n’est pas recherchée avec une norme de hauteur plus élevée comme celle proposée en Europe.

(25)

Tableau 2. Comparaison de différentes normes existantes en Amérique du Nord et en Europe pour la configuration des stalles en stabulation entravée.

Largeur Longueur Hauteur barre d’attache Position barre d’attache Longueur de chaine Hauteur du muret

OMAFRA1 (Anderson, 2008) 54’’ (137 cm) 72’’ (183 cm) 48’’ (122 cm) 14’’ (35 cm) 40’’ (102 cm) ≤ 8’’ (≤ 20 cm) CRAAQ2 (Dusssault et Leblanc, 2008) 57’’ (145 cm) 72’’ (183 cm) 48’’ (122 cm) Longueur de la stalle + 14’’ (35 cm) Hauteur de la barre d’attache – hauteur du muret 8-10’’ (20-25 cm) PennState3 (Graves et al., 2011) 54-57’’ (137-145 cm) 70-72’’ (178-183 cm) 44-50’’ (112-127 cm) 6-8’’ (15-20 cm) Ne doit pas interférer avec la vache couchée ou debout. Doit toucher le muret 9’’ (23 cm) Confédération Suisse4 (OSAV, 2013) 120 cm 195/240 cm (couche courte/ moyenne) --- --- --- ≤ 32 cm Autriche5 (RIS, 2004) 125 cm 185/220 cm (couche courte/ moyenne) --- --- --- ≤ 32 cm (matériel dur) ≤ 42 cm (matériel mou/élastique)

1 Norme établie pour une vache mature en lactation (≥700 kg) 2 Norme établie pour une vache moyenne pesant 725 kg. 3 Norme établie pour une vache pesant ≥727 kg.

4 Norme établie pour une vache ayant une hauteur au garrot de 145 ± 5 cm. 5 Norme établie pour une vache pesant plus de 700 kg

(26)

Une étude réalisée sur 317 fermes en stabulation entravée de l’Ontario, dont 257 fermes utilisant des stalles avec barre d’attache, a démontré que 90 % des fermes ne rencontraient pas les recommandations pour la longueur et la largeur de la stalle, pour la hauteur de la barre d’attache ainsi que pour la longueur de la chaine d’attache (Zurbrigg et al., 2005a). Selon cette étude, qui se basait sur les recommandations de l’ancien Code de pratiques de 1990, 30 % des fermes avaient une longueur de stalle inférieure à la norme de 172,7 cm. Toutefois, en se basant sur des recommandations plus récentes (Anderson, 2004 et Walker, 1995, cités par Zurbrigg et al., 2005a) suggérant une longueur de stalle de 182,8 cm, c’est 90 % des fermes qui avaient des stalles trop courtes. De plus, la largeur médiane des stalles était de 121,9 cm et 85 % des fermes de l’étude avaient des stalles plus étroites que la recommandation minimale de 132,1 cm. Zurbrigg et al. (2005a) ont aussi observé une hauteur médiane de la barre d’attache de 96,5 cm et une longueur de chaine médiane de 53,3 cm. Ceci représentait plus de 90 % des fermes qui ne respectaient pas les normes respectivement de 121,9 cm et 91,4 cm pour la hauteur de la barre d’attache et la longueur de la chaine.

En se basant sur l’étude de Zurbrigg et al. (2005a, 2005b), Lapointe et al. (2010) ont réalisé en 2009 une enquête provinciale ayant pour objectif de dresser un portrait de la situation au Québec et de valider les liens entre les dimensions des stalles et la taille des vaches. Les résultats de cette étude démontrent que, dans la majorité des cas, la largeur et la longueur des stalles respectent ou se rapprochent des recommandations d’Anderson (2008). Par contre, le constat est différent quand on parle de la hauteur de la barre d’attache, de la longueur de la chaine et de la position de la barre d’attache par rapport au muret puisqu’aucune stalle du projet ne rencontraient les normes. Quant à la hauteur du muret, si on exclut les stalles sans muret, la hauteur moyenne du muret était légèrement supérieure à la recommandation de la hauteur maximale de 8 pouces. On peut se questionner sur les raisons du non-respect de ces normes. Il y aurait possiblement beaucoup d’éducation à faire auprès des producteurs laitiers, ainsi qu’auprès de leurs intervenants afin de mieux leur faire connaître ces recommandations.

Le constat est similaire en stabulation libre. En effet, un sondage effectué en 1999 sur 70 fermes françaises ayant des étables à logettes a démontré que peu de fermes, soit environ 10 %, avaient des logettes de dimensions qui correspondaient aux recommandations (Veissier et al., 2004). La moitié des fermes avait des logettes trop courtes et/ou trop étroites, tandis que 74 % des barres de cou étaient trop basses. Dans cette étude, «en moyenne, deux blessures ont été observées par

(27)

vache. Les zones les plus fréquemment blessées étaient les jarrets (57 % des vaches), les genoux (51 %), le cou (24 %), la croupe (19 %) et le fanion (17 %).» Il faut se questionner sur le lien possible entre la présence des blessures et le non-respect des normes. Selon Tucker et al. (2004) peu d’information serait disponible sur les dimensions des stalles présentes dans les fermes de l’Amérique du Nord. Toutefois, «un sondage effectué sur 37 fermes du Royaume-Unis aurait trouvé que 87 % des stalles mesurées avaient une longueur inférieure à 230 cm et 50 % des stalles avaient une largeur entre 115 et 122 cm» (Faull et al., 1996, cités par Tucker et al., 2004). Au début des années 2000, des chercheurs ont utilisé la cinématique 3D afin de déterminer l’espace latéral et longitudinal utilisé par des vaches matures Holstein lors du mouvement de coucher (Ceballos et al., 2004). Les vaches observées étaient en 3,2 ± 1,0 lactation, pesaient 607 ± 21 kg et avaient une largeur aux hanches entre 56,5 ± 0,3 et 64,1 ± 0,3 cm. Les résultats obtenus dans cette étude démontrent que les vaches observées utilisaient 300 cm d’espace longitudinale et 109 cm d’espace latéral. Malgré que cette évaluation ait été réalisée en stabulation libre, donc sans contrainte dû à la chaine, les 300 cm d’espace utilisé en longueur sont beaucoup plus élevés que la norme pour la longueur des stalles. Il est normal que l’espace longitudinale utilisé par la vache soit plus grand que celui de la longueur des stalles, puisque cette espace inclus celui utilisé par la vache pour faire son mouvement vers l’avant avec sa tête. Par contre, les 109 cm d’espace latéral utilisé représentaient 181 % de la largeur aux hanches des vaches, ce qui nous permet de croire que la norme recommandée pour largeur des stalles par Anderson (2008) qui est basée sur deux fois la largeur aux hanches des vaches serait adéquate.

1.3 Impact du type de stalle

Tel que vu précédemment, il existe plusieurs types de stalles en stabulation entravée. Toutefois, il est difficile de dire pourquoi les producteurs choisissent un type plutôt qu’un autre lors de la construction ou de la rénovation de leur étable. Possiblement que des raisons historiques et régionales sont associées à ce choix, mais il faudrait s’attarder davantage à l’impact du type de stalles sur le confort des vaches.

1.3.1 Les blessures

Aucun résultat d’étude scientifique n’a été recensé sur l’impact du type de stalle (barre d’attache, chaine, en M, carcan, joug, etc.) en stabulation entravée sur les blessures des vaches laitières. Toutefois, Krohn et Munksgaard (1993) ont comparé le logement en stabulation libre avec celui

(28)

en stabulation entravée, en incluant 2 types de recouvrement de sol et la possibilité pour les vaches de faire ou non de l’exercice. Ils ont observé peu de blessures en stabulation libre (Tableau 3). Par contre, en stabulation entravée, des blessures aux jarrets ont été notées de huit à dix fois pour chacun des trois groupes. Au niveau des trayons, les écrasements étaient plus fréquents dans les stalles recouvertes de béton que celles avec la présence d’un tapis de caoutchouc. Les auteurs suggèrent que l’attache, ainsi que les planchers durs avec peu de litière (paille), contribuent à l’inflammation des jarrets puisque les vaches logées en stabulation entravée avaient plus de blessures aux jarrets, que celles logées en stabulation libre. Dans cette étude, l’accès à l’exercice pour les vaches attachées n’a eu aucun impact positif (I vs IE).

Tableau 3. Nombre de blessures observées aux genoux, aux jarrets et aux trayons selon le type de stabulation, le recouvrement de sol et l’accès au pâturage.

Stabulation

libre1 Stabulation entravée2 P

E N I IE

Inflammation

Des genoux 0 2 0 2 NS

Des jarrets 0b 8ab 10a 9a *

Écrasement de trayons 2b 12a 2b 0b *

ab Les données sans lettres communes diffèrent statistiquement au seuil de P < 0,05.

1 Groupe E : libre accès à l’aire d'alimentation, litière profonde, cours et pâturages, traite 2x/jr. 2 Groupe N : plancher de béton et 1 kg de paille, traite 2x/jr, pas d'exercice. Groupe I: tapis de

caoutchouc et 2 kg de paille, traite 4x/jr, pas d'exercice. Groupe IE: similaire au groupe I, à l'exception de 1 h d’exercice par jour.

Adapté de Krohn et Munksgaard (1993).

1.3.2 La boiterie

Tout comme pour les blessures, le lien entre le type de stalles en stabulation entravée et la boiterie ne semble pas encore avoir fait l’objet de recherche scientifique publiée. Toutefois, dans un sondage effectué auprès de 70 fermes commerciales françaises en 1999 qui comparait les différentes caractéristiques des logettes de stabulation libre, Veissier et al. (2004) n’ont trouvé aucun lien entre les logettes et la prévalence de la boiterie (F = 0,56, P > 0,10), puisque celle-ci variait grandement entre les fermes.

(29)

1.3.3 La propreté

Jusqu’à aujourd’hui, il ne semble pas y avoir d’étude qui a été publiée à propos du lien entre le type de stalle et la propreté des vaches laitières.

1.3.4 Le temps de repos

Lors de leur étude qui comparait le logement des vaches en stabulation libre à celui en stabulation entravée, Krohn et Munksgaard (1993) ont aussi regardé les temps de repos (Tableau 4). Ils ont constaté que «les vaches en stabulation libre avaient un temps de repos total plus court et un nombre de période de repos réduit par rapport aux vaches en stabulation entravée.» Toutefois, les chercheurs n’ont trouvé aucune différence significative entre les trois groupes de vaches logés en stabulation entravée (groupes N, I et IE), à une exception près pour le groupe N (plancher de béton) où la fréquence des couchers était inférieure à celle du groupe IE ».

Tableau 4. Temps de repos et fréquence des couchers (moyenne ± écart-type) selon le type de stabulation, le type de revêtement de sol et l’accès au pâturage.

Stabulation

libre1 Stabulation entravée2 P

E N I IE

Temps de repos

(min) par 24 heures 605

a ± 28 706b ± 19 781b ± 18 760b ±18 **

Fréquence des périodes de repos (h) par 15 heures

8,0a ± 0,5 9,9b ± 0,5 10,5bc ± 0,5 11,5c ± 0,5 *** abc Les données sans lettres communes ont une différence statistiquement significative

1 Groupe E : libre accès à l’aire d'alimentation, litière profonde, cours et pâturages, traite 2x/jr. 2 Groupe N : plancher de béton et 1 kg de paille, traite 2x/jr, pas d'exercice. Groupe I: tapis de

caoutchouc et 2 kg de paille, traite 4x/jr, pas d'exercice. Groupe IE: similaire au groupe I, à l'exception de 1 h d’exercice par jour.

Adapté de Krohn et Munksgaard (1993).

Plus récemment, une étude a été réalisée afin de comparer deux types d’attache en stabulation entravée (Haley et al., 2001). Des stalles en M ayant une ouverture frontale étroite et des stalles avec Joug ayant une ouverture large (Figure 6) ont été utilisées et leur impact sur le temps de repos a été étudié. Peu importe le type de stalle utilisé, les vaches passaient 53,9 % de leur temps journalier en position couchée (stalle en M = 12:57 ± 0:42 versus stalle avec Joug = 13:28 ± 0:44 h par jour; NS) et avaient 12,5 évènements de repos par jour d’une durée

(30)

moyenne de 66 minutes. De plus, aucune différence significative n’a été trouvée quant à la position de la tête lors des évènements de repos. Toutefois, les vaches qui avaient des stalles avec Joug utilisaient l’espace disponible au-dessus de la mangeoire pour positionner leur tête plus fréquemment que les vaches logées dans des stalles en M (Joug = 34,9 ± 3,71; M = 20,7 ± 4,18 % des observations; P = 0,001).

Figure 6. Illustration d’une stalle en M (à gauche) et d’une stalle avec Joug (à droite).

Adapté d’Haley et al. (2001)

Dans leur discussion les auteurs de cette étude mentionnent que «par de simples observations, il est apparu que les vaches dans les stalles avec ouverture frontale étroite (stalle en M) ont eu plus de difficulté à rester debout et devaient souvent se contorsionner le cou dans des positions étranges par rapport au comportement des vaches dans les stalles avec ouverture frontale large.» Ils expliquent aussi que l’absence de différence significative entre les deux groupes pour le temps de repos et la fréquence d’évènements de repos pouvait être liée au fait que les vaches avaient été logées dans des stalles en M durant la lactation précédente.

Dans les deux études mentionnées précédemment (Krohn et Munksgaard, 1993; Haley et al., 2001), le temps de repos total n’a pas été affecté par les caractéristiques physiques des stalles entravées. Ceci indique que pour l’instant, il est difficile de tirer des conclusions à partir de ces résultats et que l’analyse du temps de repos des vaches est probablement plus complexe et possiblement associée à une multitude de facteurs environnementaux et de régie.

1.4 Impact de la largeur de la stalle

La largeur de la stalle représente généralement l’espace disponible entre les séparateurs de stalle, l’épaisseur du séparateur ne doit pas être incluse dans la mesure puisque cet espace n’est pas

(31)

disponible pour la vache. En présence de stalle double, on mesure, habituellement, la distance entre les poteaux des deux stalles, puis on divise la mesure en deux.

1.4.1 Les blessures

Parmi les études répertoriées, une seule avait regardé l’impact de la largeur des stalles sur les blessures. Kielland et al. (2009) ont regardé les facteurs de risques associés à la présence de blessures sur les jarrets et les genoux dans 232 fermes en stabulation libre de la Norvège. En se basant sur leur modèle statistique, la largeur des stalles n’était pas associée à la présence de blessures aux membres. Ce facteur de risque avait donc été exclu lors des analyses, tout comme la barre de cou et la bordure d’arrêt. Il est donc difficile, pour l’instant, de conclure qu’une largeur de stalle trop étroite a un impact ou non sur la présence de blessures chez la vache laitière.

1.4.2 La boiterie

Parmi toutes les études répertoriées jusqu’à maintenant sur le confort des vaches et la configuration des stalles, aucun résultat ne semble avoir été publié à propos de l’impact de la largeur des stalles sur l’incidence de la boiterie chez la vache laitière.

1.4.3 La propreté

Dans leur enquête réalisée sur 118 fermes laitières québécoises, Lapointe et al. (2010) ont observé une diminution du risque d’avoir le pis sales lorsque les vaches avaient une stalle plus large (OR = 0,95; P < 0,05). Généralement, la croyance populaire veut que le niveau de propreté soit inversement proportionnel au confort de vache, c’est-à-dire à l’augmentation des dimensions des stalles. Par contre, ces résultats vont dans le sens contraire de cette croyance. L’auteur explique la situation par l’absence de séparateurs individuels de stalles dans la majorité des troupeaux, ce qui entraine les vaches logées dans des stalles trop étroites à empiéter sur l’espace de leurs voisines et par le fait même à les salir en déféquant dans la stalle voisine. La propreté étant très importante dans la gestion de la santé du pis, il est malheureux qu’aucune autre étude publiée n’ait, pour l’instant, exploré le lien entre la largeur des stalles et la propreté des vaches ou la largeur des stalles et le comptage de cellules somatiques des vaches.

1.4.4 Le temps de repos

Aucune étude n’a été recensée sur l’impact de la largeur de la stalle sur le temps de repos des vaches en stabulation entravée. Par contre, en stabulation libre, il est possible de trouver quelques

(32)

résultats de recherche intéressants. En effet, Tucker et al. (2004) ont réalisées deux expérimentations qui impliquaient des largeurs de stalles différentes. Tout d’abord, ils ont comparé deux largeurs de stalles (112 et 132 cm) et deux longueurs de stalle (229 et 274 cm) dans un arrangement factoriel 2 × 2. Aucune interaction significative n’a été trouvée entre la largeur et la longueur des stalles pour le temps de repos. Par contre, durant la phase expérimentale restrictive, c’est-à-dire quand les vaches avaient accès seulement à un type de stalle à la fois, le temps de repos (h/24h) et la durée des périodes de repos (h/période) augmentaient considérablement lorsque la stalle était plus large. En effet, en moyenne les vaches passaient 9,6 ± 0,3 h/jour couchées dans les stalles étroites (112 cm) comparativement à 10,8 h/jour couchées dans les stalles larges (132 cm) (P = 0,01). Ceci s’explique par l’augmentation de la durée moyenne des évènements de repos dans les stalles plus larges (1,5 h/période versus 1,3 h/période; P = 0,01), puisque le nombre d’évènements de repos est similaire dans les deux groupes (P = 0,58). Toutefois, il est important de noter que les auteurs ont réalisé cette première expérience avec des vaches taries durant les huit semaines qui précédaient leur vêlage. Il faut donc se demander si, en raison de la grosseur de leur ventre en fin de gestation, les vaches n’étaient pas plus confortablement couchées dans les stalles d’une largeur de 132 cm.

Ensuite, une seconde expérience a été réalisée, cette fois-ci avec des vaches en lactation (3,30 ± 1,63 lactations et 71,5 ± 20,5 jours en lait), afin de comparer trois largeurs de stalle différentes, soit 106, 116 et 126 cm (Tucker et al., 2004). Tout comme dans l’expérience précédente, le temps de repos total des vaches et la durée moyenne des évènements de repos ont été influencés positivement par l’augmentation de la largeur des stalles. En effet, les vaches passaient en moyenne 42 minutes par période de 24 heures de plus couchées dans les stalles ayant une largeur de 126 cm comparativement aux stalles étroites de 106 cm (13,0 ± 0,21 versus 12,3 h/24 h; P = 0,02). Cette augmentation s’explique par l’augmentation de la durée moyenne des évènements de repos qui étaient de 1,2 ± 0,03 h/période de repos dans les stalles de 126 cm et de 1,1 h/période dans les stalles de 106 cm (P = 0,04).

À la lumière de ces résultats, il est possible de croire que l’augmentation de la largeur des stalles en stabulation entravée puisse avoir le même impact positif sur l’augmentation du temps de repos des vaches. Malgré le peu de recherche disponible sur le sujet, d’autres auteurs mentionnent qu’il y a une diminution du temps de repos lorsque les stalles sont plus étroites (Wander, 1976, Maton et al., 1978, cités par Tucker et al., 2004).

(33)

1.5 Impact de la longueur de la stalle

En stabulation entravée, la longueur de la stalle représente la distance horizontale entre le dalot et le muret séparant la stalle de la mangeoire. Contrairement aux logettes en stabulation libre où la longueur inclus l’espace en avant de la bordure d’arrêt, la longueur des stalles en stabulation entravée n’inclus pas le lunge space.

1.5.1 Les blessures

Dans une étude réalisée en Suisse, en 1998, sur l’effet de la fréquence et de la durée de l’exercice extérieur sur les blessures aux jarrets en stabulation entravée, une diminution de la prévalence des lésions et des enflures aux jarrets a été observée avec l’augmentation de la longueur de la surface de couchage (Keil et al., 2006). Toujours en Suisse, une autre étude effectués sur 152 fermes, dont 94,1 % étaient en stabulation entravée, et 1856 vaches a démontré que la longueur de la stalle influence la prévalence des blessures aux tissus mous et aux articulations (Busato et al., 2000). Les blessures aux tissus mous étaient localisées dans 78,6 % des cas au niveau du tronc (49,9 %), du dos (18,7 %) et du cou (10,0 %), tandis que 84,9 % des blessures aux articulations étaient localisées sur les jarrets. L’augmentation de la longueur de la stalle augmente les risques d’avoir des blessures aux tissus mous (OR = 1,28) et diminue les risques d’avoir des blessures aux articulations (OR = 0,83). Selon les auteurs, ces résultats sont «difficiles à expliquer puisque d'autres rapports indiquent que les blessures sont généralement moins fréquentes sur des stalles longues que sur des stalles courtes parce que les vaches sont contraints de rester debout ou de se coucher moins fréquemment sur le bord arrière de la stalle, ce qui prédispose à des blessures» (Blom, 1983, Maton et al., 1985, cités par Busato et al., 2000). Dans le même ordre d’idée, une augmentation des risques d’avoir la présence d’une bosse sur le cou (OR = 1,07; P < 0,05) lorsque la longueur des stalles augmente a été observées dans l’enquête sur les 118 fermes québécoises (Lapointe et al., 2010).

Les résultats d’une autre étude réalisée en Norvège sur 2 335 animaux dans 232 fermes laitières en stabulation libre vont dans le sens contraire pour les blessures aux articulations, puisque les auteures ont observé une augmentation des risques de lésions aux jarrets et aux genoux lorsque la longueur des stalles augmente (Kielland et al., 2009). En effet, pour les lésions aux jarrets, le rapport de cotes (OR) était de 2,96 lorsqu’on comparait les stalles d’une rangée double avec une longueur plus grande que 250 cm avec les stalles d’une longueur inférieure ou égale à 250 cm.

(34)

Le même constat a été fait pour les stalles qui étaient face à un mur d’une longueur supérieure à 260 cm (OR = 2,11) comparées aux stalles d’une longueur plus petite ou égale à 260 cm. Du côté des genoux, les risques de lésions augmentaient (OR°=°1,72) si les stalles face à un mur avaient une longueur plus grande que 270°cm comparativement aux stalles plus courtes.

De leur côté, Weary et Taszkun (2000) ont observé une tendance à la hausse de la sévérité des lésions aux jarrets (r = -0,65, P < 0,05) lorsque des stalles plus courtes étaient utilisées sur les dix fermes, de leur échantillon, ayant comme litière de la sciure de bois. Malheureusement, les auteurs n’ont pas pu faire la même analyse pour les fermes utilisant une litière de sable (n°=°4) ou un matelas de géotextile (n°=°6) comme recouvrement de sol, puisque leur échantillon était trop petit. Toutefois, ils ont remarqué que peu importe les dimensions de stalles et la régie de troupeau, les six fermes avec des matelas de géotextile avaient toutes une prévalence et une gravité des lésions aux jarrets similaires. Globalement, dans cette étude, le nombre et la sévérité des lésions aux jarrets étaient plus élevés sur les fermes avec matelas de géotextile (91,7°% des vaches), suivi des fermes avec litière de sciure de bois (69,7°% des vaches) et finalement des fermes avec litière de sable (23,8°% des vaches). On peut donc se demander si la tendance à la hausse pour les blessures aux jarrets dans les fermes avec litière de sciure de bois ne peut pas être reliée à d’autres facteurs que la longueur des stalles, tel que la quantité de litière ou la fréquence de changement de celle-ci.

Une compilation des résultats présentés précédemment à propos de l’impact de la longueur de la stalle sur les blessures est présentée au Tableau 5. Il est possible de constater que dans la majorité des études, les risques associés à la présence de blessures augmentent avec la longueur de la stalle, sauf dans le cas des blessures aux articulations observées dans l’étude de Busato et al. (2000) où les chances d’avoir une blessure aux articulations diminuaient de 17 % pour chaque augmentation de la longueur de la stalle. De plus, les résultats de Weary et Taszkun (2000) vont dans le même sens puisque la sévérité des lésions aux jarrets diminuait avec l’augmentation de la longueur de stalle.

(35)

Tableau 5. Compilation des différentes études ayant étudié le lien entre la longueur de la stalle et les blessures.

Auteurs publication Année de stabulationType de 1 Type de lésion statistique Résultat Valeur de P

Busato et

al. 2000 94% TS Tissu mou (tronc, dos, cou) OR = 1,28 ≤ 0,05 Articulation OR = 0,83 ≤ 0,05

Keil et al. 2006 TS Jarrets :

longueur de la stalle

b = -0,9 0,007

Kielland et

al. 2009 FS Stalle > 250 cm Jarrets : (rangée double) OR = 2,96 0,047 Stalle > 260 cm (face au mur) OR = 2,11 < 0,001 Genoux : Stalle > 270 cm (face au mur) OR = 1,72 0,02 Lapointe et al. 2010 TS Cou (bosse) OR = 1,07 < 0,05 Weary et

Taszkun 2000 FS Jarret (sévérité des lésions) R² = 0,42 r = -0,65 < 0,05

1TS = stabulation entravée; FS = stabulation libre

1.5.2 La boiterie

Quant au lien entre la longueur des stalles et la boiterie, l’étude ontarienne sur les 317 fermes laitières en stabulation entravée a révélé que les chances d’avoir des onglons postérieurs normaux augmentaient de 0,4 % pour chaque augmentation de 2,5 cm de la longueur de la stalle (Zurbrigg et al., 2005b). Il est possible que ces résultats s’expliquent par le fait que des stalles plus longues permettent aux vaches de rester en position debout plus facilement, sans devoir mettre leurs membres postérieurs dans le dalot. Malheureusement, l’article ne mentionne pas d’hypothèse pour expliquer ce résultat.

1.5.3 La propreté

Zurbrigg et al. (2005b) ont observé une augmentation du nombre de membres postérieurs sales lorsque la longueur de la stalle diminuait. Tel que mentionné dans la section précédente sur la

(36)

boiterie, il est possible que les vaches logées dans des stalles trop courtes pour leur taille, ont tendance à se tenir debout avec les pieds arrières dans le dalot. En effet, si la stalle est trop courte, la vache n’a pas l’espace nécessaire pour se tenir debout sur la surface de couchage sans devoir se reculer et positionner ses membres postérieurs dans le dalot, où se retrouve le fumier. Du côté de l’enquête québécoise, la longueur des stalles n’était pas un facteur de risque significatif pour la malpropreté du pis et des membres postérieurs des vaches (Lapointe et al., 2010).

1.5.4 Le temps de repos

Tout comme pour la largeur de stalle, peu de résultats de recherche existent sur le lien entre la longueur des stalles et le temps de repos des vaches. De plus, les seuls résultats trouvés proviennent d’une étude qui a été réalisé en stabulation libre. Dans cette étude, précédemment citée dans la section sur la largeur de la stalle, Tucker et al. (2004) ont comparée dans l’expérience 1, deux largeurs de stalles (112 et 132 cm) et deux longueurs de stalle (229 et 274 cm) dans un arrangement factoriel 2 × 2. Aucune différence significative entre les deux longueurs de stalles n’a été trouvée pour les différentes variables associées aux temps de repos (Tableau 6).

Tableau 6. Relation entre le temps de repos des vaches, le nombre d’évènement de repos et la longueur des stalles en stabulation libre.

Longueur de stalle

SE 229 cm 274 cm P

Évènements de repos

(nombre/24 h) 8,0 8,6 0,19 0,37

Durée des évènements de repos

(h/période) 1,4 1,4 0,79 0,05

Temps de repos (h/24 h) 9,9 10,5 0,16 0,29

Adapté de Tucker et al. (2004)

Afin de faire un parallèle entre les deux types de stabulation, il est possible de considérer que la bordure d’arrêt en stabulation libre est l’équivalent du muret en stabulation entravée. Dans l’étude de Tucker et al. (2004), la position de la bordure d’arrêt était de 165 cm pour les deux longueurs de stalle. Ce qui signifie que la longueur de l’espace de couchage était identique pour toutes les stalles, on peut donc se demander si cet élément de l’étude n’est pas en lien avec l’absence de résultats significatifs pour le temps de repos et la longueur des stalles. Afin de mieux déterminer l’impact de la longueur sur le temps de repos, il aurait été intéressant que le positionnement de la bordure d’arrêt soit à différentes distances.

(37)

1.6 Impact de la position de la barre d’attache

La position de la barre d’attache est associée à la distance horizontale entre le bord arrière de la stalle et la barre d’attache. Parfois, en stabulation entravée, on mentionne que la position de la barre d’attache est la distance horizontale au-dessus de la mangeoire, entre le muret et la position de cette barre. Afin d’apporter plus d’informations, des résultats sur le positionnement de la barre de cou en stabulation libre seront aussi présentés dans les sections ci-dessous.

1.6.1 Les blessures

Dans leur discussion, Zurbrigg et al. (2005a) mentionnent qu’une position adéquate de la barre d’attache est essentielle afin de prévenir que les vaches soient blessées au cou. Toutefois, dans leur étude, ils n’ont pas mesuré cet élément de la configuration des stalles, il est donc difficile, ici, de faire un lien entre la position de la barre d’attache et les blessures. Par contre, l’enquête québécoise sur le confort des vaches a démontré que la distance entre la barre d’attache et la barre d’arrêt (muret) influençait significativement la présence de bosses sur le cou des vaches, avec un rapport de cote de 0,93 (Lapointe et al., 2010). Dans cette étude, la distance moyenne entre la barre d’attache et la barre d’arrêt était de 1,9 pouce (4,8 cm), tandis que la norme proposée par Anderson (2008) et le Code de pratiques (CNSAE, 2009) est de 14 pouces (35 cm). De plus, aucune stalle mesurée n’atteignait cette recommandation. Ces résultats nous permettent de croire qu’il serait bénéfique pour les vaches d’avancer la barre d’attache.

1.6.2 La boiterie

En stabulation libre, une étude réalisée en Colombie-Britannique entre les mois d’avril et juillet 2007 a démontré que la position de la barre de cou avait une influence sur le niveau de boiterie des vaches (Bernardi et al., 2009). Lors de cette étude, les vaches ont été évaluées pour la boiterie au début du projet avec la méthode de la démarche «Gait scoring» selon un score de 1 à 5 (Flower et Weary, 2006, cité par Bernardi et al, 2009), puis divisées en huit groupes de quatre vaches afin d’avoir au moins une vache avec un score de 2,5, 3,0 et 3,5 dans chacun des groupes. Les groupes ont par la suite été assignés aléatoirement à l’un des deux traitements, soit une barre de cou positionnée à 130 cm ou à 190 cm de l’arrière de la stalle. Après seulement cinq semaines de traitement, les groupes de vaches avec la barre de cou restrictive (130 cm) avaient une cote moyenne de boiterie de 3,5 comparativement à 2,5 pour les vaches du groupe avec la barre de cou non-restrictive (190 cm). De plus, durant l’expérimentation, des 13 nouveaux cas de boiterie,

(38)

11 étaient chez des vaches avec une barre de cou restrictive (P = 0,01). Dans une autre étude, Tucker et al. (2005) mentionnent que l’augmentation du temps passé debout avec seulement les deux membres antérieurs dans la stalle (vache perchée) peut créer des problèmes de santé des onglons. Puisque le temps passé en position perché augmente lorsque la distance entre la barre de cou et le bord arrière de la stalle diminue (P ≤ 0,01), il est possible de croire que l’augmentation du nombre de vaches boiteuses dans l’étude de Bernardi et al. (2009) soit en parti associé au phénomène des vaches perchées lorsque la barre de cou est restrictive. De plus, ces résultats nous permettent de croire que la situation pourrait être similaire en stabulation entravée, surtout chez les grosses vaches, avec des barres d’attache mal positionnées, qui auront tendance à garder les deux pieds postérieurs dans le dalot lorsqu’elles sont en position debout dans leur stalle.

1.6.3 La propreté

Contrairement aux blessures et à la boiterie, où l’augmentation de la distance entre le bord arrière de la stalle et la barre de cou est bénéfique pour la vache, la propreté est généralement influencée négativement par l’avancement de la barre d’attache. Effectivement, en stabulation libre, Bernardi et al. (2009) ont observé que la cote médiane de contamination du pis avait tendance à être plus basse chez les vaches avec la barre de cou restrictive (2,0 versus 2,5 sur 5; P = 0,10). Toutefois, ils n’ont observé aucun cas de mammite clinique pour les deux traitements. Une autre étude a aussi observé une tendance à la hausse de la contamination des pis lorsque les vaches sont logées dans des stalles avec une barre de cou plus avancée (Fregonesi et al., 2009). Dans les deux études précédentes, ainsi que dans l’étude de Tucker et al. (2005), le fumier entrait en contact avec la surface des stalles moins fréquemment lorsque la barre de cou était positionnée de façon plus restrictive. Toutefois, Fregonesi et al. (2009) ont observé que le pis des vaches de grande taille était 34 % plus sale que celui des vaches de petite taille, ce qui indique que la contamination des pis peut être liée à d’autres facteurs que celui du positionnement de la barre de cou. Par exemple, la quantité de litière ainsi que la fréquence de nettoyage des stalles ont sûrement un impact direct sur la propreté des vaches.

En stabulation entravée, aucune étude n’a démontré de lien significatif entre la propreté des vaches et le positionnement de la barre d’attache. De plus, l’unique étude ayant mesuré cet élément de la configuration des stalles est l’enquête québécoise de Lapointe et al. (2010). Tel que mentionné précédemment, dans cette étude, les auteurs ont observé que la distance moyenne

(39)

entre la barre d’attache et la barre d’arrêt était de 1,9 pouce (4,8 cm). Ceci signifie que de façon générale, la distance horizontale entre le dalot et la barre d’attache, ainsi que la distance entre le dalot et le muret (c’est-à-dire la longueur de la stalle) était presqu’identique dans la majorité des stalles. Dans un tel contexte, il est difficile de savoir si le niveau de malpropreté des vaches aurait été plus élevé si le positionnement des barres d’attache avait respecté les normes.

1.6.4 Le temps de repos

Plusieurs études publiées ont regardé le lien entre le positionnement de la barre de cou en stabulation libre et le comportement de repos des vaches, une compilation de ces résultats sont présentés au Tableau 7. Peu importe l’étude, la distance entre le bord arrière de la stalle et la barre de cou ne semble pas avoir d’effet sur le temps de repos total des vaches, puisqu’aucune différence significative n’a été trouvée dans les trois études répertoriées (Tucker et al., 2005; Bernardi et al., 2009; Fregonesi et al., 2009). Par contre, les résultats concernant le nombre de périodes de repos diffèrent d’une étude à l’autre. Dans la première étude, aucune différence significative n’a été trouvée entre les trois positionnements de la barre de cou (Tucker et al., 2005). À l’inverse, Bernardi et al. (2009) ont observé une augmentation du nombre d’évènements de repos en présence d’une barre de cou moins restrictive (190 cm). Étant donné que ces deux études ont été réalisée dans le même centre de recherche, on peut se questionner si la différence entre les résultats non-significatifs et ceux significatifs ne sont pas reliée au fait que Tucker et al. (2005) ont réalisé leurs observations sur des vaches taries tandis que les vaches dans l’étude de Bernardi et al. (2009) étaient dans leur premier tiers de lactation (111 ± 24 JEL) avec une production quotidienne d’environ 40 kg de lait, puisqu’on sait que les jours en lait et le numéro de lactation influencent les variables associées au temps de repos des vaches (Vasseur et al., 2012).

(40)

Tableau 7. Comparaison des résultats d’études sur l’impact de la position de la barre de cou en stabulation libre sur le temps de repos et le nombre de période de repos des vaches. Auteurs Année de publication Position de la barre de cou Temps de repos Valeur de P Nombre de période de repos Valeur de P Tucker et al. 2005 140 cm 175 cm 233 cm 8,7 ± 0,86 h/j 8,8 ± 0,81 h/j 9,1 ± 0,76 h/j NS 12,1 ± 0,64 nb/j 12,3 ± 0,71 nb/j 12,0 ± 0,69 nb/j NS Bernardi et al. 2009 130 cm 190 cm 12,3 ± 0,6 h/j (moyenne) NS 10,4 ± 0,2 nb/j 9,6 ± 0,2 nb/j < 0,01 Fregonesi et al. 2009 130 cm 145 cm 160 cm 175 cm 190 cm 12,0 ± 0,4 h/j (moyenne) NS --- ---

Contrairement au temps de repos, la posture utilisée par les vaches lorsqu’elles sont debout dans leur stalle varie en fonction de la distance entre l’arrière de la stalle et la barre de cou. Le Tableau 8 présente une compilation des résultats obtenus pour les postures «debout avec les quatre pieds dans la stalle» et «debout avec seulement les deux pieds avant dans la stalle» pour les études de Tucker et al. (2005), Bernardi et al., (2009) et Fregonesi et al. (2009). Peu importe l’étude, les vaches ayant les barres de cou les plus restrictives passent généralement plus de temps debout avec seulement les deux pieds avant dans leur stalles. Cette posture s’explique probablement par le fait que dans de telles situations, la stalle devient trop courte et les vaches n’ont pas suffisamment d’espace pour rester debout avec les quatre pieds dedans. Tel que vu précédemment, il a été démontré que les vaches qui passent de longues périodes debout avec les pieds antérieurs dans leur stalle ont une incidence plus élevée d’avoir des lésions aux onglons ou d’être boiteuses (Galindo et al., 2000). Malgré que la position de la barre de cou ne semble pas avoir une grande influence sur le temps de repos total des vaches, l’impact de celle-ci sur le comportement des vaches «perchées» et par le fait même sur la boiterie nous dictent l’importance de bien positionnée la barre d’attache. De plus, ces résultats nous laissent croire que des conclusions similaires pourraient être obtenues en stabulation entravée avec une barre d’attache qui ne serait pas suffisamment avancée.

Figure

Figure 1. Photos montrant des stalles avec barre d’attache. La photo de droite représente  des stalles dont la barre d’attache a été remplacée par une chaine
Figure 5. Photos montrant des stalles avec un carcan.
Tableau 2. Comparaison de différentes normes existantes en Amérique du Nord et en Europe pour la configuration des stalles en  stabulation entravée
Tableau 3. Nombre de blessures observées aux genoux, aux jarrets et aux trayons selon  le type de stabulation, le recouvrement de sol et l’accès au pâturage
+7

Références

Documents relatifs

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des

Méthode Cette mesure est réalisée sur l’ensemble des vaches laitières (en lactation ou taries) et les génisses pleines si elles sont regroupées avec les vaches laitières.

En conventionnel et en agriculture biologique, utiliser de l’ensilage d’herbe précoce dans la ration des vaches laitières augmente l’autonomie protéique et la production de lait

Figure 1 : Exemple de cartographie thermique issue du calcul du HLI dans un des bâtiments en ventilation naturelle avec les variables climatiques du jour (32 °C et 44 % d’HR)..

Avec un délai entre les deux observations de 5 mois, il a été constaté que les SL ont été dégradés pendant la période de stabulation par rapport à la période de

Figure 1 : Courbes de survie moyen- ne pour des vaches laitieres avec niveau de production laitibre poten- tielle moyen, intervalle velage-dernie- re insemination

Un grand nombre de chercheurs ont calculé, en outre, la part des influences parentales dans l’expression des critères de fertilité des filles : les uns se sont

Les différents critères employés (quantité totale de lait, durée totale de traite, débit maximum par minute, date du débit maximum depuis le début de la traite,