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La perception du travail de thèse selon les doctorants (en Sociologie, Economie et Sciences de Gestion)

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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1, Place du Maréchal de Lattre de Tassigny – 75 775 Paris Cedex 16 – Tél. : +33.1.44.05.43.53. – Fax : +33.1.44.05.40.84

LA PERCEPTION DU TRAVAIL DE THESE SELON LES DOCTORANTS

EN SOCIOLOGIE, ECONOMIE, ET SCIENCES DE GESTION

par Gaël Le Boulch, Docteur en Sciences de Gestion, CREPA Université Paris IX Dauphine

assisté de

Emmanuelle Vaast, Doctorante en Sciences de Gestion, CRG Ecole Polytechnique

Cahier de Recherche n° 81 Novembre 2002

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Résumé

Cette étude présente la perception du travail de thèse par les doctorants tant en Sociologie qu’en Economie ou Sciences de Gestion. Elle étudie particulièrement la relation entre le doctorant et la thèse, le doctorant et le directeur de thèse, le doctorant et le laboratoire, le doctorant et ses relations de recherche en dehors du laboratoire, enfin la situation actuelle du doctorant. Fondée sur l’analyse de 47 questionnaires, cette étude se termine par un ensemble de recommandations afin de faciliter l’implication des doctorants dans le monde de la recherche.

Summary

This study deals with PhD students’ perception of their work. Students come from three disciplines: Sociology, Economy and Management Studies. A sample of 47 students has answered our questionnaire on the relationships between students and their work, students and their director, students and their research centre, and the students’ relationships with scholars outside their research centre. We discuss the results of the study and end up with recommendations aimed at facilitating doctoral implication in research development.

Sommaire

I. Objectifs de l’enquête, Elaboration du questionnaire, Administration p. 2

II. Principaux résultats p. 4

Présentation de l’échantillon p. 4

La relation avec le directeur de thèse p. 5

La perception du centre de recherche p. 6

La présentation des travaux à l’extérieur du centre de recherche p. 8

III. Quelques recommandations p. 8

Annexes p. 10

Le Questionnaire p. 11

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La Fédération de Recherches sur les Organisations et leur Gestion (FROG) est un Groupement de Recherche du CNRS qui rassemble des chercheurs en Economie (ATOM (Paris I), BETA (Strasbourg I), FORUM (Paris X), GATE (Lyon II)), en Sociologie (CERTOP (Toulouse II), CRISTO (Grenoble II), CSI (Ecole des Mines de Paris), CSO (IEP Paris)) et en Sciences de Gestion (CGS (Ecole des Mines de Paris), CRG (Ecole Polytechnique), Euristik (Lyon III), CREPA (Paris-Dauphine)).

Depuis 1999, ce groupement organise chaque année un colloque consacré aux doctorants qui leur permet de confronter leurs points de vue au-delà du seul cadre de leur discipline. Le 3 et 4 octobre 2002 se sont déroulées à Paris IX Dauphine les troisièmes Journées des doctorants FROG 2002. Ces Journées ont été introduites par l’enquête dont nous relatons ici les principaux points de la présentation du 3 octobre 2002.

Dans le cadre des troisièmes Journées des doctorants FROG 2002 dont la finalité est de réunir des chercheurs issus de l’économie, de la sociologie et des sciences de gestion, nous avons estimé utile de mener une enquête sur les conditions de réalisation des thèses auprès des doctorants de ces trois discipline. Pour cela, nous avons réalisé un questionnaire que nous avons envoyé à 24 laboratoires issus de ces trois disciplines. 16 laboratoires nous ont répondu. Nous allons vous exposer ici les principaux résultats.

Avant de vous présenter les différents points de l’enquête, nous commencerons par expliquer quels objectifs nous cherchions à atteindre au travers de cette étude et comment nous avons construit notre questionnaire. Dans un second temps, nous évoquerons les résultats les plus représentatifs qui, selon nous, devraient interpeller l’auditoire et stimuler la réflexion. Enfin, nous proposerons un ensemble de recommandations qui, nous l’espérons, apporteront un début de réponse aux interrogations que cette enquête a pu mettre en exergue.

I. Objectifs de l’enquête, Elaboration du questionnaire, Administration

Les journées doctorants du réseau pluridisciplinaire FROG sont une occasion unique de réfléchir sur ce qu’est une thèse et comment elle est réalisée dans chacun des champs de l’économie, de la sociologie et de la gestion. Les deux précédentes journées FROG avaient été introduites par des sessions sur le processus de thèse et d’encadrement du travail doctoral. Il nous a semblé judicieux de compléter cette démarche en interrogeant cette fois-ci les doctorants eux-mêmes, afin de découvrir la perception qu’ils ont de leur propre travail et des conditions dans lesquelles ils le réalisent. Nous souhaitions également déceler les points communs et les différences propres à la réalisation de la thèse dans chacune de ces trois disciplines, le tout dans un triple objectif :

1. Informer les autres disciplines des conditions de réalisation de la thèse.

2. Apprécier les différences et les points communs afin de faciliter les échanges interdisciplinaires.

3. Identifier les meilleures pratiques dans chaque discipline afin de les transposer, lorsque c’est possible, aux deux autres.

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Recueillir le point de vue des doctorants n’a pas pour but de fournir une vision exhaustive et objective des conditions de réalisation d’une thèse, mais plutôt des ressentis révélateurs, propres à mettre à jour un certain nombre d’interrogations assez pertinentes.

Par conséquent, nous avons donc cherché à construire un questionnaire qui rende compte de la vie quotidienne des doctorants lors de l’élaboration de la thèse. Nous avons jugé intéressant de l’administrer également à de jeunes docteurs afin d’obtenir un point de vu ex

post sur le travail de thèse et ainsi enrichir nos résultats.

Notre questionnaire est organisé en cinq parties et rassemble 23 questions au total.

La première partie a pour objet de nous apporter des informations générales sur les conditions de réalisation de la thèse pour le doctorant. La seconde partie met l’accent sur la relation entre le doctorant et son directeur de thèse. Elle fait appel tant à des données quantifiables (périodicité des discussions par exemple) qu’à l’appréciation subjective des doctorants (comme l’aide apportée par le directeur de thèse sur divers aspects cruciaux du programme doctoral). La troisième partie s’intéresse à la relation entre le doctorant et son centre de recherche, notamment sur les conditions matérielles mises à sa disposition.

La quatrième partie élargit encore le cercle de l’environnement du doctorant en s’intéressant à sa relation avec les autres laboratoires de recherche et l’extérieur en général (colloques, summer school, terrain…). Enfin, la cinquième et dernière partie nous donne des informations relatives à « l’état civil » du doctorant (âge, sexe, année de thèse…). Cette dernière partie est importante car le questionnaire étant administré par mail de manière anonyme, elle seule nous permet de dresser une carte d’identité sommaire du doctorant.

En ce qui concerne les questions de l’enquête, nous avons cherché à ce qu’elles soient les plus simples possibles afin de limiter les risques d’incompréhension et ainsi les biais cognitifs. Certaines questions sont toutefois sous divisées, afin de fournir une représentation suffisamment complète d’un thème particulier, ce sont les questions 11, 20 et 23 qui traitent des échanges au sein du centre de recherche, les séjours de recherche à l’étranger, et la « carte d’identité » du doctorant. Toutefois, dans un souci de simplicité et d’efficacité, toutes les questions sont fermées tout en laissant la possibilité à l’interviewé de compléter sa réponse par d’éventuelles remarques s’il le souhaite. Généralement, il est amené à cocher les réponses qui correspondent à sa situation, à donner un ordre de grandeur (allant de 0 à 5), ou à nous apporter une réponse quantitative sur des données fondamentales relatives à son laboratoire et à son travail de thèse (par exemple, combien de doctorants encadre votre directeur de thèse ?).

Une fois le questionnaire élaboré, il a été testé auprès de deux doctorants et de deux jeunes docteurs pour apprécier sa facilité de compréhension, sa pertinence dans le choix des questions, et évaluer le temps nécessaire pour le compléter. Enfin, il a été soumis aux critiques collectives de l’ensemble du Comité d’Organisation de FROG 2002 (11 personnes dont notamment les Professeurs Pierre Romelaer et Hervé Dumez). Ainsi validé, il pouvait être administré.

Nous avons envoyé le questionnaire en avril 2002 à 24 laboratoires à partir des listes de diffusion Internet propres à chacun. Nous avons alors utilisé les correspondants FROG ainsi que nos relations personnelles pour inciter les doctorants à compléter le questionnaire. Nous avons relancé tant les correspondants mais aussi les doctorants et les professeurs des laboratoires à de nombreuses reprises. En dépit de nos efforts jusqu’à début septembre, seuls

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les doctorants de 16 laboratoires nous ont répondu. Par ordre alphabétique : ATOM, BETA, CEREG, CLAREE, CREGO, CREPA, CREFIGE, CRG, CSO, DMSP, Euristik, GRID Cachan, Laboratoire des Sciences Sociales de Montpellier, LARGE, LET, TEAM. Nous avons obtenu au total seulement 52 questionnaires dont 5 totalement inexploitables, ce qui aboutit à un échantillon de 47 questionnaires.

En raison de ce nombre peu important de réponses et du fait de déséquilibres importants au sein de notre échantillon (seuls 5 économistes et 6 sociologues ont répondu à notre enquête), il ne nous était plus possible d’atteindre notre objectif initial. Toutefois, le manque de motivation des doctorants à répondre à un questionnaire qui les concerne directement, le caractère surprenant de certaines réponses, et l’écart conséquent mesuré entre le perçu et le réel en confrontant ces réponses subjectives aux données objectives des laboratoires, nous permet de vous présenter quelques résultats qui, nous semble-t-il, ne peuvent que stimuler la réflexion quant à la perception du doctorant – toutes disciplines confondues – à l’égard de son travail de thèse. Nous allons vous présenter ces résultats dans la seconde partie de ce document.

II. Principaux résultats

Présentation de l’échantillon

Sur les 47 doctorants nous ayant répondu, nous constatons une légère majorité féminine à 53,19 % et la moyenne d’âge se situe entre 27 et 28 ans. Cet âge est à relativiser puisque nous obtenons des réponses de doctorants étant en moyenne en troisième année de thèse avec un écart type allant de 1 à 6 ans. Ce sont surtout les doctorants en 3ème et 4ème année de thèse qui nous ont répondu (ils représentent plus de 53 % de l’échantillon), nous pouvons donc faire l’hypothèse que les doctorants en première et seconde année ne se sentent visiblement pas concernés par ce genre d’étude alors qu’ils sont pourtant les premiers visés. Nous verrons que cette hypothèse de l’immaturité de certains doctorants pourra être validée par la suite, et même expliquée.

Ils ont tous obtenu un DEA avant de se lancer dans la thèse excepté deux ingénieurs. A 61,70 %, ils n’ont jamais exercé d’activité salariée en dehors de périodes brèves comme des travaux d’été et ceux qui ont déjà eu une activité salariée ont travaillé en moyenne 1,67 ans si l’on exclut un doctorant qui a travaillé 10 ans. Ils financent la réalisation de la thèse par l’allocation du Ministère de la recherche à 48,94 %, du monitorat à 23,40 %, un poste d’ATER à 21,28 %, et une convention CIFRE à 17,02 %. 25,53 % d’entre eux ont également recours à d’autres modes de financement : principalement en étant salarié mais aussi en recevant des bourses d’organismes privés ou venant de l’étranger. Ils ne sont que 28,26 % à se consacrer à la thèse à temps complet. Les autres (71,74 %) travaillent sur la thèse à 57,12 % de leur temps, le reste du temps étant consacré à des activités d’enseignement (20,30 %), à une activité professionnelle (21,21 %), et pour 1,36 % à d’autres activités comme des contrats de recherche, la coordination des écoles doctorales, terminer des études en parallèle, ou des petits boulots.

Notre questionnaire nous permet de connaître la durée souhaitée (plutôt que celle effectivement suivie) de réalisation de la thèse pour les doctorants de notre échantillon. Cette durée « idéale » serait de 4 ans. La thèse terminée, les jeunes docteurs souhaitent se tourner

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vers l’enseignement à 37,39 %, la recherche à 36,41 %, le conseil à 15,54 %, et l’entreprise à 10,65 %. La plupart des répondants envisagent de concilier plusieurs de ces activités en parallèle.

La relation avec le directeur de thèse

Alors qu’ils ne sont que 8,5 % à déclarer ne pas savoir combien leur directeur de thèse encadre de doctorants, ils estiment à 42,55 % que leur directeur de thèse encadre entre 5 et 10 doctorants et 34,04 % moins de 5. Lorsque l’on confronte leurs dires aux données fournies par les laboratoires (par téléphone ou sur les sites Internet), on constate pourtant que plus de 50 % de ces affirmations sont fausses, en particulier pour les jeunes doctorants (entre 1 et 2 ans).

Seuls 23,4 % des doctorants de notre échantillon sont en cotutelle de thèse. Ils en sont pourtant tous satisfaits à 100 % car cela facilite la disponibilité des professeurs, cela double les opportunités de conseils et les compétences, cela complète les apports de chaque professeur. Nous pouvons remarquer qu’aucun doctorant en sociologie de notre échantillon n’est en co-tutelle, ce qui suggère d’éventuelles différences dans le mode d’encadrement des doctorants entre les trois disciplines.

Le tableau ci-dessous présente la périodicité des discussions avec le directeur de thèse tout au long du processus de réalisation de la thèse.

En % Mensuelle ou

plus fréquente Bimestrielle

3 ou 4 fois

par an Moins souvent

1ère année 36,17% 21,28% 29,79% 12,77%

2ème année 35,90% 17,95% 33,33% 12,82%

3ème année 34,48% 24,14% 34,48% 6,90%

4ème année 47,06% 5,88% 35,29% 11,76%

Au-delà 33,33% 0,00% 33,33% 33,33%

Il semble se dégager deux grands « modèles » de périodicité des discussions avec le directeur de thèse : soit tous les mois, soit 3 à 4 fois par an. En fait, cette périodicité des discussions paraît liée autant au style et à la disponibilité du directeur de thèse qu’aux modalités d’encadrement du doctorant dans son centre de recherche. Ainsi, un directeur de thèse qui encadre plus de dix doctorants leur consacre moins de temps individuellement. Par ailleurs, certains laboratoires préconisent des échanges plus fréquents entre le directeur de thèse et son doctorant, et ces échanges plus nombreux sont associés à des présentations plus nombreuses et à un encadrement plus étroit du processus de thèse dans le laboratoire de recherche.

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Dans tous les cas, le directeur de thèse est davantage mobilisé par le doctorant à la fin du programme doctoral, les échanges se faisant plus fréquents. Cette implication finale du directeur de thèse s’explique par l’importance de la phase de rédaction de la thèse et par le caractère crucial de la constitution du jury de thèse. Plus subtilement, aussi, le directeur de thèse pourrait être perçu par le doctorant comme s’impliquant davantage (et donc, comme échangeant plus souvent) dans le travail du doctorant à la fin du programme doctoral parce que l’apprenti chercheur a suffisamment avancé dans sa propre réflexion et qu’il est maintenant capable de tirer un meilleur parti des conseils et commentaires de son directeur de thèse. Cette hypothèse est cohérente avec la vision de la thèse comme processus d’apprentissage de la recherche par la recherche ainsi qu’avec l’idée que, tout au long de sa thèse, le doctorant se familiarise – plus ou moins : cf. infra - avec son environnement institutionnel et académique, ce que nous constaterons également dans la suite de nos analyses.

En ce qui concerne l’apport subjectif du directeur de thèse selon les doctorants, il est très variable suivant les directeurs de thèse. On peut distinguer un clivage important dans l’appréciation qu’ont les doctorants de leur directeur de recherche. Certains sont satisfaits ou très satisfaits (les notes varient toutes entre 3 et 5), d’autres au contraire sont insatisfaits pour tous les thèmes (les notes varient entre 0 et 2).

Il semble donc qu’aux yeux des doctorants il y a les « bons » et les « mauvais » directeurs de thèse. L’indice de satisfaction varie en moyenne entre 1,25 et 2,67 (sur une échelle de 0 à 5), ce qui est relativement faible. C’est pour la maturation de la problématique que les directeurs de recherche obtiennent leur « meilleure note » à 2,67, suivi de la recherche de financements (2,26), puis pour la participation à des conférences ou des publications (2,11), pour le choix de la méthodologie (2,03), pour la revue de la littérature (2,01). Enfin, nous passons en dessous de la barre fatidique des 2 (ce qui indique une insatisfaction des doctorants) pour l’encadrement des directeurs de thèse en ce qui concerne une aide pour terminer la thèse (1,96), pour la phase de rédaction (1,67), pour l’accès au terrain (1,43), pour le traitement des données (1,26).

Cette insatisfaction relative révèle-t-elle le fait que les directeurs de thèse ne s’impliquent pas assez selon les doctorants ou qu’ils n’ont pas participé à ces différentes étapes de la thèse, ce que le doctorant souligne au bout du compte mais qu’il ne critique pas ? Au vu des résultats de ce questionnaire, nous ne sommes pas en mesure de proposer des éléments de réponse à cette délicate question.

La perception du centre de recherche

La connaissance par les doctorants de leur centre de recherche semble des plus rudimentaires. En effet, à la question : « Combien y a-t-il de doctorants dans votre centre de recherche ? » nous avons obtenu des réponses très éloignées de la réalité qui témoignent de la méconnaissance des doctorants sur la structure qui les accueille. Pourtant, il suffit généralement de se rendre sur le site Internet du laboratoire pour avoir la réponse à cette question. En outre, la connaissance d’une telle information nous semble fondamentale afin que le doctorant comprenne mieux le fonctionnement du centre de recherche dans l’allocation des ressources. Ce n’est visiblement pas une priorité des doctorants, en particulier des premières et secondes années qui sont les moins bien informés.

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La moyenne du nombre de doctorants avec lesquels le chercheur échange régulièrement est très basse au vu des effectifs des laboratoires. Elle est en moyenne de 5,55 personnes. Afin d’expliquer ce résultat, nous pouvons faire l’hypothèse que les doctorants ne se sentent pas impliqués dans la vie de leur laboratoire. Est-ce en raison d’un manque d’informations, d’une absence de communication interne, d’une cohérence insuffisante en ce qui concerne les thèmes de recherche du laboratoire ? La question 16 du questionnaire permet d’apporter un début de réponse : en moyenne, seulement 2 doctorants et 1,04 docteurs travaillent sur des thèmes de recherche proches. Toutefois, la question reste ouverte. Il en va de même du soutien scientifique hors doctorants à l’intérieur du laboratoire. Les doctorants n’échangent alors qu’avec 3,53 personnes. Ce chiffre nous paraît cependant moins pertinent que le précédent car nous pouvons supposer que l’encadrement scientifique est par nature beaucoup moins important que le nombre de doctorants.

De même, en ce qui concerne les séminaires dispensés à l’intérieur des laboratoires, les réponses sont des plus aléatoires. Selon les doctorants, 89,36 % de leurs laboratoires sont dotés d’une école doctorale ce qui semble en accord avec la réalité. Par contre, ils ne sont que 44,68 % à estimer qu’il existe des séminaires de méthodologie (chiffre qui dans la réalité s’avère plus élevé, les doctorants ne sont donc pas informés) et 85,11 % d’entre eux estiment qu’il existe d’autres séminaires. Nous interprétons ce pourcentage élevé comme le fait que le doctorant se doute qu’il existe un ensemble d’activités dans son laboratoire mais qu’il ne sait pas exactement quoi.

La méconnaissance des doctorants concerne également les ressources matérielles du laboratoires où là aussi pour un même laboratoire nous obtenons des réponses contradictoires. 68,09 % des doctorants savent qu’ils ont accès à des bases de données, 93,62 % déclarent disposer d’une bibliothèque, 95,74 % ont un accès à Internet, 85,11 % savent qu’ils disposent d’un bureau. Ce dernier chiffre témoigne de l’imprécision de la connaissance des doctorants car ils ne sont que 74,47 % à savoir combien de personnes ont accès à ce bureau. Les chiffres varient alors de 1 à 80 et la moyenne se situe à 16,63 personnes pour un bureau. Le nombre de bureaux pour les doctorants est à coup sûr insuffisant si l’on compare le nombre de doctorants dans les laboratoires au nombre de postes informatiques ou au nombre de places assises auxquels ils ont accès. Mais la méconnaissance des doctorants est cependant choquante.

En ce qui concerne la fréquence des présentations dans les laboratoires, 61,70 % des doctorants présentent une fois par an l’avancée de leurs travaux, 14,89 % ne les présentent jamais, 12,77 % les présentent plusieurs fois par an, et 10,64 % ne les présentent pas régulièrement. Ces chiffres semblent conformes à la réalité.

65,96 % des doctorants ont un dispositif de pré soutenance systématique. Ils en sont satisfaits à 100 %. Nous pouvons remarquer qu’aucun sociologue n’a de dispositif de pré soutenance systématique (en Sciences de Gestion, ce dispositif est signalé par les doctorants à 80,56 %).

40,43 % des doctorants disposent d’une aide financière de la part de leur laboratoire. On peut noter l’absence totale d’aide financière pour les laboratoires en Economie. Cette aide financière est jugée insuffisante par 60 % des doctorants. Ce dernier point est à relativiser : les aides financières du laboratoire sont suffisantes pour les doctorants qui ne font pas plus de deux colloques par an en France. Pour ceux qui produisent plus ou qui sont retenus pour des colloques à l’étranger, les ressources sont insuffisantes.

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La présentation des travaux à l’extérieur du centre de recherche

Le nombre de conférences francophones à comité de lecture s’élève en moyenne à 1,40 colloques par doctorant. Pour les conférences anglo-saxonnes, ce chiffre passe à 0,58 colloques par personne. Ce n’est généralement qu’à partir de la troisième année de thèse que le doctorant commence à participer à des colloques. En ce qui concerne les publications, elles sont beaucoup plus rares puisque les doctorants n’ont que 0,36 publications francophones et 0,21 anglo-saxonnes.

36,17 % des doctorants ont participé à des Summer Schools ou à d’autres formes de programmes doctoraux à l’étranger. Mais ils ne sont que 25,53 % à avoir effectué un séjour de recherche à l’étranger dont la durée moyenne est de 4,29 mois (l’écart type allant de 1 à 12 mois). Ces séjours de recherche se font dans le cadre de programmes doctoraux d’échange seulement à hauteur de 18,18 %.

21,27 % des doctorants effectuent des opérations de recueil de données à l’étranger. On peut noter que ce sont surtout de jeunes doctorants en première ou seconde année qui s’orientent vers ce type de recherche internationale. La plupart du temps ce sont des étrangers qui font leur thèse en France mais travaillent sur un terrain issu de leur pays d’origine.

Les relations avec les membres d’autres centres de recherche sont extrêmement faibles. Sur une échelle allant de 0 à 5, les doctorants ne présentent leurs travaux dans d’autres laboratoires qu’à 1,51 ce qui semble insatisfaisant. En ce qui concerne les co-signatures d’articles avec d’autres doctorants et d’autres chercheurs, les taux de satisfactions tombent respectivement à 0,55 et 0,08. Les doctorants vivent donc en autarcie dans leur laboratoire où comme nous l’avons vu dans l’analyse précédente leur degré d’implication est des plus limité. Il reste à en comprendre les raisons.

III. Quelques recommandations

Le point principal qui se dégage de cette étude est la faible implication des doctorants non pas dans leur travail de thèse mais dans les structures mises à leur disposition pour les aider dans la réalisation de ce travail. Nous pensons que ce manque d’implication est certainement dû à une méconnaissance tant des structures auxquelles ils ont droit mais aussi à une méconnaissance du processus de thèse en soi. En effet, ce dernier ne consiste pas seulement en la réalisation d’un « beau rapport » au bout de quatre à cinq ans et à une soutenance mais aussi en l’apprentissage des us et coutumes d’une communauté, celle de la recherche. De cet apprentissage dépend l’intégration du doctorant dans la communauté, passage symbolisé par l’épreuve de la soutenance. L’aboutissement de ce processus social ne nous semble pas possible si le doctorant ne noue pas un minimum de liens avec les personnes de son laboratoire et se contente de travailler « dans son coin », présentant ses travaux de temps en temps à son maître de thèse et à son école doctorale. Nous pouvons apprécier cet état d’esprit négatif au fait que le doctorant a une excellente connaissance de ses obligations (qu’il semble percevoir comme des contraintes et non pas comme une aide dans son processus de thèse) : il doit présenter au moins une fois par an ses travaux, faire une pré soutenance lorsque celle-ci existe ; mais il ne sait même pas s’il dispose d’une base de données dans son laboratoire et il ne connaît pas le nombre de doctorants par bureau.

(10)

Afin de faire évoluer cet état d’esprit du doctorant qui visiblement ne comprend pas qu’il fait partie d’une équipe et qu’il peut en tirer de nombreux avantages, nous allons présenter ici quelques recommandations, axées sur des actes de communication, afin d’informer mais surtout d’expliquer au doctorant son rôle, les raisons de ses obligations, et surtout les avantages d’appartenir à un laboratoire de recherche. Dans un souci de clarté, nous présenterons ces recommandations sous la forme d’une liste de projets.

• Etablir un livret du doctorant qui lui soit remis systématiquement dès son entrée en thèse et qui puisse être consulté par les étudiants de DEA avant de faire leur choix de se lancer dans un projet de thèse ou non. Ce livret devrait être propre à chaque laboratoire, expliquer quels sont ses principaux objectifs de recherche, présenter ses effectifs, le nombre de doctorants encadrés par des directeurs de thèse, les conditions matérielles (bibliothèque, bureau…), et surtout préciser clairement comment est envisagé dans le laboratoire le processus de thèse (en quoi le laboratoire et le directeur de thèse peuvent aider le doctorant, en quoi ils ne le peuvent pas, ceci permettant de baliser le parcours de la thèse). Expliquer ce qu’est une problématique, une école doctorale, des séminaires de méthodologie, une pré soutenance, une soutenance, comment participer à des colloques, pourquoi (cf. à ce sujet l’ouvrage collectif sous la direction du Professeur Raymond-Alain Thiétart (1999), Méthodes de recherche en

management, qui consacre tout son dernier chapitre à l’environnement du chercheur,

pp. 496-510)…

• Etablir un séminaire d’accueil des nouveaux doctorants où chacun présente rapidement l’objet de ses travaux.

• Disposer d’un annuaire mis à jour chaque année des membres du laboratoire, de leur statut et de l’objet de leurs recherches.

• Demander aux doctorants de compléter chaque année lors de leur réinscription un questionnaire de ce type afin de mesurer l’écart qui se crée entre la perception du chercheur et son laboratoire (surtout pour les premières et secondes années).

• Etablir des réunions semestrielles courtes rassemblant les chercheurs travaillant sur des sujets proches.

• Etablir une courte lettre trimestrielle d’information sur la vie du laboratoire. Cette lettre permettrait d’informer les chercheurs des colloques mais aussi des avancées des recherches de chacun, des projets en cours… contre balançant ainsi l’attitude trop individualiste des doctorants souvent laissé seuls face à eux-mêmes et soulignant l’intérêt d’une dynamique collective beaucoup plus productive.

• Développer les dispositifs systématiques de pré soutenance dont les doctorants semblent très satisfaits. Ils sont très répandus en Sciences de Gestion et en Economie mais apparemment peu en Sociologie.

• Favoriser les cotutelles dont les étudiants semblent très satisfaits.

• Réévaluer les systèmes d’aide financière des laboratoires : accorder plus d’aides pour les colloques à l’étranger ou pour les doctorants qui produisent beaucoup. Ne pas établir un budget par doctorant mais par type de colloque.

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ANNEXES

Questionnaire

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Vous et votre thèse

Question 1 Quels diplômes avez-vous obtenus avant de commencer la thèse ?

DEA DESS

Ecole de commerce Ecole d'ingénieur

ENS Autre

Précisez :

Question 2 Avez-vous eu des expériences professionnelles avant de commencer la thèse (hors stages) ?

oui non

Si oui, précisez la durée totale : Question 3 Votre statut pendant la thèse :

Allocataire Moniteur

CIFRE ATER

Autre Précisez :

Question 4 Quelle est votre discipline

Economie Sociologie

Autre Gestion

Précisez :

Question 5 Vous vous consacrez à votre thèse :

A temps complet A temps partiel

en combinaison avec :

(précisez en % du temps approximatif)

- charges d'enseignement - activités professionnelles - autre (précisez)

3ème Journées des doctorants FROG 2002 Université Paris-Dauphine

les 3 et 4 octobre

La Fédération de Recherches sur les Organisations et leur Gestion est un Groupement de Recherche du CNRS qui rassembledes chercheurs en Economie (ATOM (Paris I), BETA (Strasbourg I), FORUM (Paris X), GATE (Lyon II)), en Sociologie (CERTOP (Toulouse II), CRISTO (Grenoble II), CSI (Ecoledes Mines de Paris), CSO (IEP Paris)) et en Gestion (CGS (Ecoledes Mines de Paris), CRG (Ecole Polytechnique), Euristik (Lyon III), CREPA (Paris-Dauphine)).

Dans le cadre des troisièmes Journées des doctorants FROG 2002 qui se dérouleront le 3 et 4 octobre 2002 à l’Université Paris IX Dauphine, nous vous proposons de compléter le questionnaire ci-joint qui nous renseignera sur les conditions dans lesquelles vous réalisez votre thèse.

Nous précisons que ces données sont totalement confidentielles et anonymes. Elles n’ont pour seul objet que d’aboutir à une présentation statistique des résultats lors de la session plénièredu 3 octobre. Nous souhaitons identifier et souligner – si elles existent – les différences dans les processus de thèse entre l’Economie, les Sciences de Gestion et la Sociologie.

Nous vous remercions de votre confiance et du temps que vous consacrerez (5 minutes) à compléter ce questionnaire. Nous vous demandons de nous le retourner à : FrogQuestionnaire@meloo.com

(13)

Question 6 Après la thèse, vous souhaitez orienter votre activité vers

(précisez en % du temps approximatif)

Enseignement Recherche

Entreprise Conseil

Autre Précisez :

La relation avec le directeur de thèse

Question 7 Combien de doctorants (vous inclus) votre directeur de thèse encadre-t-il ?

Moins de 5 Entre 5 et 10

Entre 11 et 20 Plus de 20

NSP

Question 8 Etes-vous en codirection de thèse ?

Oui Non

Si oui, en êtes-vous satisfait ?

Oui Non

Pourquoi?

Question 9 Quelle a été ou quelle est la périodicité des discussions avec votre directeur de thèse ?

1ere année 2ème année 4ème année Au-delà

Question 10 Votre directeur de thèse vous apporte ou vous a apporté de l'aide

(de 0 à 5 : pas du tout --> beaucoup)

pour la recherche de financement pour la maturation de la problématique pour la recherche de la littérature pertinente pour le choix de la méthodologie

pour l'accès au terrain pour le traitement des données pour la rédaction de la thèse pour finir la thèse

pour participer à des conférences ou publier autre (précisez) 3ème année Mensuelles ou + fréquentes Bimestrielles 3 ou 4 fois par an Moins souvent

(14)

Le centre de recherche

Question 11 Dans votre centre de recherche, combien y a-t-il de doctorants ? Avec combien de ces doctorants échangez-vous régulièrement?

Question 12 Existe-t-il :

une école doctorale ?

des séminaires de méthodologie ? d'autres séminaires ?

Question 13 Les conditions matérielles de votre centre de recherche : y disposez-vous :

-d'un accès à - d'une bibliothèque

des bases de données

- d'un accès à Internet - d'un bureau

Pour combien de personnes ?

Question 14 Présentez-vous régulièrement vos travaux dans votre centre de recherche ? Oui, plusieurs fois par an Oui, une fois par an

Non, pas régulièrement Non, jamais

Question 15 Existe-t-il un dispositif de présoutenance systématique ?

oui non

Si oui, le trouvez-vous utile ?

oui non

Question 16 Combien de personnes dans votre centre de recherches travaillent sur des thèmes proches de votre sujet de thèse ?

Doctorants Docteurs et plus

La présentation des travaux à l'extérieur du centre de recherche

Question 17 A combien de conférences à comité de lecture avez-vous été accepté ? (de 0 à …)

francophones anglo-saxonnes

autres

(précisez)

Question 18 Dans combien de revues ou ouvrages collectifs avez-vous été accepté pour publication ?

francophones anglo-saxonnes

autres

(précisez)

En dehors de ces doctorants, combien de personnes de votre centre peuvent vous apporter un soutien scientifique ?

(15)

Question 19 Avez-vous participé à des summer schools ou à d'autres formes de programmes doctoraux ?

oui non

Question 20 Avez-vous effectué un séjour de recherche à l'étranger ?

oui non

Si oui, combien de temps ?

Si oui, est-ce dans le cadre de programmes doctoraux d'échange ?

oui non

Pour votre thèse, effectuez-vous des opérations de recueil de données à l'étranger ?

oui non

Question 21 Disposez-vous d'aides financières du centre de recherche ?

oui non

Si oui, sont-elles suffisantes pour couvrir les dépenses engagées pour vos activités extérieures ?

oui non

Question 22 Quelles sont vos relations avec les membres d'autres centres de recherche (de 0 à 5) ? Présentation des travaux de thèse

Co-signature d'articles avec d'autres doctorants Co-signature d'articles avec d'autres chercheurs

Votre situation actuelle Question 23 êtes-vous :

un jeune docteur un doctorant Si vous êtes un jeune docteur :

En combien de temps avez-vous terminé votre thèse : Si vous êtes doctorant :

En quelle année de thèse êtes-vous

En combien de temps voulez-vous finir votre thèse ?

dans les 6 mois d'ici un an

d'ici deux ans au-delà

Quel est le nom de votre laboratoire ? Quel est votre âge ?

Quel est votre sexe ? Homme Femme

Merci pour le temps que vous nous avez consacré !

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