LES AIDES DIDACTIQUES
DANS LES METHODES A.P.A.
Marie-Louise ZIMMERMANN* et Maria-Lydia RASCANU** *Ecole Jean Piaget, LDES, Université de Genève
** C.O. Bois-Caran
MOTS-CLES: AUTONOMIE - ELEVES - FLANELLOGRAPHE - SCIENCES EXPERIMENTALES.
RESUME: Les méthodes A.P.A. (Apprentissage des sciences expérimentales par l'autonomie) centrées sur l'apprenant ont besoin d'aides didactiques particulières. Dans ce but nous avons élaboré un matériel expérimental simple, accessible à l'élève. Dans le cadre des moyens audio-visuels, nous utilisons divers instruments ; le rétroprojecteur, la vidéo, le flanellographe. Nous avons choisi de mettre l'accent principalement sur cet instrument. D'une construction aisée, peu coûteux, c'est un outil apprécié. Tout un matériel composé de figurines pour le flanellographe a été créé dans différents domaines (électricité, mécanique, chaleur, chimie).
La disposition de la salle joue aussi un rôle nin négligeable: l'espace a été aménagé de façonàpermettre aux élèves de manipuler librement, d'échanger leur point de vue lors des "mises en commun", de trouver les informations nécessaires dans les livres ou documents contenus dans la bibliothèque.
SUMMARY : Leamer centered A.P.A. methods (learning experimental sciences through autonomy) requise certain teaching aids. To this end, we have created simple experimental materials readily accessible to students. Various audio-visual means have used : projector, video-tape, the flannelgraph. We have decided to stress the flannelgraph as it is easily and inexpensively constructed and widely appreciated. Complete materials incIuding figurine exist in different scientific areas (electricity, mechanics,heat, chemistty). Room arrangement also plays a non-negligeable role as it pennits students to manipulate leaming tools easily, exchange ideas and viewpoints, fmd necessary infonnation in books or other library documents.
1. INTRODUCTION
Nous ne considérons pas les aides didactiques comme une entité. Elles sont liées aux pratiques pédagogiques utilisées. Les méthodes A.P.A. (apprentissage des sciences expérimentales par l'autonomie) [1] nécessitent des aides pédagogiques prenant en compte celui- qui apprend : l'élève [2]. Depuis 1981 diverses aides ont été élaborées, testées, analysées et modifiées si nécessaire.
Tout d'abord nous évoquerons quelques caractéristiques des méthodes A.P.A. Puis nous présenterons le matériel, les moyens audio-visuels et enfm la salle de classe. Volontairement nous négligerons dans cet article un aspect important, mais peut-être moins original, les documents donnés aux élèves [3].
2. LES METHODES A.P.A.
Dans d'autres articles [4] nous avons décrit plus précisément ces méthodes.
Les objectifs généraux sont les suivants : rendre l'élève indépendant autonome et finalement responsable.
Nous allons reprendre quelques particularités de ces méthodes. L'élève a le rôle central,ilest le maître d'oeuvre de la construction de son savoir. Le maître devient alors celui qui crée les conditions permettantàla curiosité de l'élève de se satisfaire. C'est lui qui donne envie de chercher, de se poser des questions, qui ensuite suggère les outilsàutiliser permettant à l'apprenant de d'approprier les connaissances.
3. LE MATERIEL
L'apprentissage par l'autonomie ne demande pas de matériel sophistiqué: ce qui a fait direà un participant, lors d'une communication dans le cadre des Journées de Chamonix, que nous utilisions du matériel "tiers-mondiste". Nous pensons que du matériel qui "en impose" crée une distance entre la réalité quotidienne et la situation en classe. Nous préférons toutes les fois que cela est possible éviter les "boîtes noires" ou autres instruments mystérieux.
Si l'élève doit utiliser un appareil électrique, celui-ci sera accompagné d'un mode d'emploi. La
4. LES MOYENS AUDIO-VISUELS
règle est de ne pas brancher l'appareil avant vérification du montage par l'enseignant
Cependant, puisque l'élève a toute liberté de manipulation, avant toute utilisation de matériel de chimie ou d'électricité une réflexion concernant les dangers est entreprise. Aussi c'est avec un certain nombre de consignes de sécurité élaborées en commun que les élèves aborderont les différentes phases expérimentales.
Ils occupent une place importance dans l''apprentissage des sciences expérimentales. Le bénéfice se situe au niveau de l'enrichissement, de la diversification des méthodes d'enseignement, de la recherche de l'intérêt et de la motivation des élèves.
Divers moyens sont utilisés le rétroprojecteur, la vidéo, le flanellographe appelé communément "tableau feutre".
Lors de la "mise en commun" qui est la séquence de confrontation des observations et des recherches, on utilise couramment des "acétates" (matériel utilisable avec le rétroprojecteur) élaborés à partir des travaux des élèves.
La vidéo pennet aussi bien de présenter des films d'infonnation que des films didactiques pennettant de questionner les élèvesàpartir d'images.
Un moyen extrêmement simpleàla fabrication et à l'utilisation occupe une place de choix dans les méthodes A.P.A. : c'est le flanellographe. Il est constitué d'un tissu en feutrine que l'on fixe sur un tableau, ou sur une planche que l'on peut poser sur un chevaler. Sur ce tableau les élèves placent différentes figurines en rapport avec l'objet de la recherche; ces figurines peuvent être fabriquées par les maîtres ou par les élèves.
Sa facilité de manipulation, l'espace disponible, font de flanellographe un auxiliaireàne pas négliger lors de "mise en commun", par exemple
5. LA DISPOSITION DE LA SALLE
pour la reconnaissance de différents thermomètres, d'objets de laboratoire, la réalisation de circuits électriques ou simplement l'évaluation par étiquette (celle-ci) a pour but de tester les élèves au niveau des relations entre différents éléments). Notons que ce matériel est utilisé comme complément àd'autres moyens, entre autre le rétroprojecteur, mais, en aucun cas,ilne remplace l'expérience.
Puisque l'espace scolaire et la disposition du mobilier influencent le comportement des élèves [5], nous avons conçu l'aménagement des salles A.P.A. avec un soin particulier. Il fallait avoir à disposition un espace comportant des prises électriques, de l'eau, du gaz réservé aux expérimentations.
Pour réaliser les expériences, les élèves ont librement accès au matériel. Dans ce but, le matériel est rangé dans des armoires ouvertes, accessibles ainsi aux élèves toute l'année. Les apprenants se servent du matériel mais doivent le ranger dans des bacs mis à disposition. Les outils sont disposés sur un grand panneau afin de faciliter le rangement et le contrôle.
Un lieu privilégiant la communication entre élèves a été créé. Pour ce faire, les tables, dans cet espace, sont disposées en U, face au rétroprojecteur permettant de consigner visuellement ce qui est énoncé par les élèves.
Des panneaux d'affichage permettent d'intégrer dans la classe des informations extérieures ou de rendre compte de la vie de la classe, par exemple les photographies réalisées par les apprenants lors de la création de supports de lampes originaux.
Une bibliothèque permettantàl'élève de faire des recherches sur documents ou de trouver en tout temps une information manquante se trouve dans la classe.
6. CONCLUSION
Comme nous venons de le voir, les aides didactiques [6] et surtout l'utilisation de celles-ci ne peuvent être indépendantes des pratiques pédagogiques utilisées. Elles ont été pensées, élaborées et réalisées en fonction des objectifs précités. Il est vrai que certains moyens cités précédemment, entre autre le flanellographe, peuvent être utilisés dans le cadre d'un enseignement traditionnel.
Lors de la fabrication ou de l'acquisition d'aides didactiques, il est indispensable de tenir compte de différents facteurs et plus particulièrement, du coût. L'utilisation d'un ordinateur pour transcrire les réponses des élèves peut être considérer comme un luxe. Cependant cet instrument est une aide didactique pour peu qu'il sorte de son lieu privilégié: la salle d'infonnatique !
7. BIBLIOGRAPHIE
[1] ZIMMERMANN (M.-L.), PAILLARD (B), 1987. - Apprentissage des sciences expérimentales par l'autonomie, APA. Laboratoire de Didactique et d'Epistémologie des Sciences, Université de Genève. [2] DE VECCHI (O.), OIORDAN(A.),1987. - Les origines du savoir. Delachaux et Niestlé, Paris. [3] Pour plus d'information se reporteràla brochure citée en [1].
[4] ZIMMERMANN (M.-L.), 1987. - Les méthodes A.P.A.àl'école Jean Piaget: 6 ans d'existence. ln Feuilles d'épistémologie appliquée et de didactique des sciences. Ed. A. GIORDAN et J.-L. MARTINAND, U.F. de Didactique des Disciplines, Université Paris 7,9,47-50.
[5] ZIMMERMANN (J.-L.), ZIMMERMANN (M.-L.), 1988. - La salle de classe est-elle un univers carcéral? un essai de proxémique scolaire. In Actes des IOèmes Journées Internationales sur l'Education Scientifique, Communication, Education et Culture scientifiques et industrielles: Innovations et recherches",Chamonix. U.F. de Didactiques des DIsciplines, Université Paris 7,437-445.
[6] ZIMMERMANN (M.-L.) et al., 1989. - Les aides didactiques.Laboratoire de Didactique et d'Epistémologie des Sciences, Université de Genève.
