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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Quels sont les types de textes produits par les élèves en classe de Sciences Physiques ?

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QUELS SONT LES TYPES DE TEXTES PRODUITS

PAR LES ÉLÈVES EN CLASSE DE SCIENCES PHYSIQUES ?

Vasilis KOULAIDIS 1, Vassilia HATZINIKITA 2, Spiridoula SKLAVENITI 1

1

Université de Patras, 2 Université d’Égée

MOTS-CLÉS : GENRES DE TEXTES - ÉLÈVES - SCIENCES PHYSIQUES – CLASSIFICATION - FORMALITÉ DU CODE LINGUISTIQUE – CHAMPS DE PRATIQUE PÉDAGOGIQUE

RÉSUMÉ : L’analyse du matériel textuel produit par les élèves à la suite des séances d’enseignement de Sciences Physiques montre que leurs textes sont caractérisés par une non-spécialisation du contenu et une faible ou moyenne formalité de codes linguistiques employés.

SUMMARY : The analysis of the textual material produced by students shows that their texts are characterized by non-specialization of the content and low or medium formality of the linguistic codes.

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1. INTRODUCTION

L’objectif de cette étude est d’explorer les différents genres de textes produits par les élèves à la suite de séances d’enseignement de Sciences Physiques. Plus précisément nous avons examiné des textes produits par les élèves en relation avec les questions suivantes :

-le rapport entre le savoir scientifique et le savoir quotidien tel qu’il apparaît dans le contenu des textes produits par les élèves.

- le degré d’élaboration des moyens employés pour exprimer le contenu. - la recontextualisation du savoir scientifique dans les textes des élèves.

L’analyse des textes produits est basée sur les travaux de Kress et al. (1996), de Hatzinikita et al. (1996) et de Dimopoulos et al.(sous presse) qui ont développé des grilles d’analyse adoptant une approche qui agence des aspects épistémologiques et socio-sémiotiques.

2. CADRE THÉORIQUE : CLASSIFICATION, FORMALITÉ

DU CODE LINGUISTIQUE, CHAMPS DE PRATIQUE PÉDAGOGIQUE

2.1 Classification

Nous utilisons le concept de la « classification » pour explorer la recontextualisation du savoir scientifique par rapport au contenu conceptuel (Berstein, 1990). Nous nous référons à la classification des formes du savoir (savoir scientifique et savoir quotidien) et nous explorons leur rapport tel qu’il apparaît dans les textes des élèves. C’est ainsi que lorsque, dans le contenu des textes des élèves, le savoir scientifique est clairement distingué du savoir quotidien, le contenu révèle une spécialisation scientifique. Lorsque les frontières entre les deux catégories de savoir sont floues, le contenu n’est pas considéré comme étant nettement spécialisé.

2.2 Formalité du code linguistique

Par le terme de «formalité», nous entendons le degré d’élaboration, de composition et d’organisation du code linguistique (terminologie scientifique, langage symbolique, élaboration de règles syntaxiques et grammaticales). Un mode d’expression hautement formel facilite dans la mesure du possible un rapport biunivoque entre signifiant et signifié et par conséquent une transcription plus efficace des concepts scientifiques. Le langage employé dans les textes des élèves peut être élaboré - c’est-à-dire (hautement) formel - ou peut au contraire se rapprocher de la langue écrite quotidienne.

Caractéristiques du code linguistique hautement formel

Les Sciences Physiques emploient un langage hautement formel. Nous considérerons que les caractéristiques principales de ce langage sont :

La terminologie scientifique : Les termes scientifiques constituent l’élément principal du code linguistique des Sciences Physiques. La majorité comprend des mots avec un sens spécialisé qui appartiennent au vocabulaire scientifique employé et qui ne sont compris que par une communauté

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scientifique spécialisée. De plus, il existe des mots qui, pour les gens ordinaires, n’ont pas forcément le même sens que celui accepté par la communauté scientifique. La terminologie spécialisée des Sciences Physiques comprend également, outre les mots, des symboles provenant de la Physique, de la Chimie et des Mathématiques.

La nominalisation : On constate dans le langage écrit ordinaire un équilibre entre l’emploi des substantifs et des verbes alors que dans le langage écrit élaboré, il n’est pas rare que le verbe soit remplacé par un substantif. On peut généralement constater la structure suivante : «groupe nominal+verbe+groupe nominal». L’utilisation de groupes nominaux - ou nominalisation - ne constitue pas une caractéristique arbitraire du langage écrit hautement formel, mais un mode essentiel de structuration de ce langage, du fait qu’elle permet le développement d’une terminologie scientifique (Halliday, 1994). Les termes scientifiques sont rarement exprimés par des verbes, au contraire l’emploi de substantifs est préféré pour exprimer les phénomènes et les processus complexes. En même temps l’emploi de substantifs facilite la classification de concepts scientifiques, car il est plus facile de regrouper par le biais du langage des substantifs plutôt que des verbes, ainsi que la formulation condensée d’informations complexes (Pueyo, Val, 1996).

La structure syntaxique complexe : Un langage hautement formel favorise la formulation de rapports de cause à effet et permet en général de développer des raisonnements logiques compliqués et d’exprimer des significations complexes. Dans le langage écrit, une partie de cette grande complexité est obtenue par la syntaxe complexe des phrases, où les propositions ne sont pas indépendantes et juxtaposées l’une après l’autre, mais subordonnées à des groupes plus larges.

L’emploi de la voix passive : Le langage hautement formel utilisé en Sciences Physique, décrit et interprète le monde en projetant un caractère impersonnel et objectif du savoir scientifique. Ceci favorise un emploi plus fréquent des verbes à la voix passive ou au style indirect en comparaison à leur emploi dans le langage écrit ordinaire.

2.3 Champs de pratique pédagogique

L’axe horizontal du tableau T.1 se réfère au degré de spécialisation scientifique du contenu et l’axe vertical au degré de formalité du code linguistique. Conformément à ce qui a été expliqué jusqu’à présent, deux valeurs peuvent être attribuées à la spécialisation tandis que trois valeurs peuvent être attribuées à la formalité (voir annexe). L’intersection entre la spécialisation du contenu et la formalité du code linguistique employé permet de situer chaque texte analysé dans un des six champs de pratique pédagogique présentés dans le tableau ci-dessous. La position de toutes les unités d’analyse nous permet d’estimer les modes par lesquels le savoir scientifique est recontextualisé dans les textes des élèves.

Cela nous donne en outre la possibilité de reconnaître les positions développées par les élèves en tant que sujets du savoir : sujets dominants (catégorie des étudiants qui peuvent percevoir le domaine ésotérique de la science), ou sujets dominés (catégorie des étudiants qui ne peuvent pas percevoir le domaine ésotérique de la science ni au moyen du contenu ni au moyen de la langue).

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CLASSIFICATION DU CONTENU FORMALITÉ

DU CODE LINGUISTIQUE

spécialisé

(scientifique) non-spécialisé

forte ésotérique mythique

moyenne élaboré métaphorique élaboré public

faible métaphorique public

Tableau T.1 : Champs de pratique pédagogique (Koulaidis & Tsatsaroni, 1996)

3. MÉTHODOLOGIE DE RECUEIL ET D’ANALYSE DES DONNÉES

À la fin des séances d’enseignement expérimental sur la nutrition des plantes, 56 élèves de l’avant-dernière classe de l’école primaire grecque (âgés de 10 à 11 ans) ont été invités à produire un texte intitulé «comment les plantes se nourrissent-elles ?».

spécialisé (scientifique)

ésotérique Classification

du contenu non-spécialisé

(quotidien ou mixte) élaboré métaphorique

métaphorique mythique

terminologie élaboré public

nominalisation public

complexité syntaxique Formalité du

code linguistique

voix des verbes

Champs de pratique

Tableau T.2: Grille d’analyse des textes produits par les élèves

La grille d’analyse (voir tableau T.2) développée pour le matériel textuel produit par les élèves permet : (a) d’estimer la spécialisation scientifique du contenu («est-elle distincte ou est-ce qu’elle va de pair avec le savoir quotidien?»), (b) de mesurer le degré de formalité du code linguistique employé pour exprimer le contenu (voir Annexe) et (c) de situer les textes dans des champs de pratique pédagogique et par conséquent de révéler les catégories des sujets formés.

4. RÉSULTATS – CONCLUSIONS

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le contenu des textes produits sur la nutrition des plantes n’a pas un caractère scientifique spécialisé (mais mixte ou quotidien). Une faible minorité d’élèves (7/56) produit des textes avec un contenu scientifique spécialisé et donc nettement distinct du savoir quotidien. En ce qui concerne le degré de composition et d’élaboration du code linguistique employé par les élèves dans l’expression du contenu, les résultats des mesures de la formalité permettent de distinguer deux catégories de textes : la catégorie des textes qui emploient une langue de formalité faible (29/56) et celle des textes où le code linguistique est de formalité moyenne (27/56). Nous pouvons donc constater l’absence de textes employant une langue élaborée hautement formelle de Sciences Physiques. Il est également important de souligner que la valeur de la formalité des textes dépend plus de l’indicateur relatif à la terminologie scientifique (43/56) – dans le cas où nous avons un emploi limité de groupes nominaux (15/56) et de verbes à la voix passive (7/56) –, alors qu’en ce qui concerne l’indicateur de complexité syntaxique, nous ne constatons pas de différences importantes dans la fréquence d’emploi des conjonctions de subordination (24/56) et de coordination (28/56).

De plus, l’intersection entre la spécialisation du contenu et la formalité du matériel textuel révèle que les différents genres de textes produits par les élèves se situent en majorité dans le champ public (27/56) et dans le champ élaboré public (22/56), alors qu’un faible nombre de textes présente les caractéristiques du champ élaboré métaphorique (5/56) et métaphorique (2/56). Enfin, nous n’avons repéré aucun texte qui corresponde aux exigences du champ ésotérique du savoir scientifique ou du champ mythique.

BIBLIOGRAPHIE

BERSTEIN B., The structuring of pedagogic discourse, Class, Codes and Control, Vol. 4, London : Routledge, 1990.

HALLIDAY M. A. K., An introduction to functional grammar, London : Edward Arnold, 1994. HATZINIKITA V., KOULAIDIS V., SKLAVENITI S., TSATSARONI A., Approfondir la science et "lire" les manuels scolaires scientifiques, in A. Giordan et al. (eds.), Actes des XVIIIes Journées Internationales sur l'Éducation Scientifique, UF de Didactique/Univ. Paris 7, 1996, 429-434.

DIMOPOULOS K., SKLAVENITI S., HRISTIDOU V., KOULAIDIS V., Recontextualisation of scientific and technological knowledge, Greece : Metaixmio (sous presse).

KRESS G., VAN LEEUWEN T., Reading images. The grammar of visual design, London : Routledge, 1996.

KOULAIDIS B., TSATSARONI A., A pedagogical analysis of science textbooks : How can we proceed?, Research in Science Education, 1996, 26 (1), 55-71.

PUEYO I., VAL S., The construction of technicality in the field of plastics : A functional approach towards teaching technical terminology, English for specific purposes, 1996, 15(4), 51-278.

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ANNEXE : Mesure de la formalité du code linguistique

La mesure de la formalité d’un texte s’effectue à l’aide de quatre indicateurs de la façon suivante : la valeur de chacun des indicateurs est d’abord notée, puis la somme des quatre valeurs est ensuite calculée. Quand la somme – qui reflète le degré de formalité du langage employé dans le texte – est de 10 à 12, la formalité du texte est dite ‘forte’; de 7 à 9, elle est ‘moyenne’; et de 4 à 6, elle est ‘faible’. Nous allons par la suite décrire plus en détail la façon de calculer ces indicateurs.

1er indicateur de formalité : Termes scientifiques (f 1 ) : * Si le texte n’emploie aucun terme

scientifique (mot, symbole ou équation chimique), l’indicateur prend la valeur 1. * Si les termes scientifiques employés sont seulement sous forme de mots, l’indicateur prend la valeur 2. * Si les termes scientifiques employés ont la forme de deux parmi les trois catégories citées plus haut, l’indicateur prend la valeur 3.

2e indicateur de formalité : Groupes nominaux (f 2 ) : * Si aucun groupe nominal n’est employé

dans le texte, l’indicateur prend la valeur 1. * Si au moins un groupe nominal constitué de 2 substantifs est employé dans le texte, l’indicateur prend la valeur 2. * Si au moins un groupe nominal constitué de 3 substantifs ou plus est employé dans le texte, l’indicateur prend la valeur 3.

3e indicateur de formalité : Liaisons des propositions (f 3 ) : Dans un texte, si le nombre de

propositions utilisant une conjonction de subordination est : * inférieur au nombre de celles qui utilisent une conjonction de coordination, l’indicateur prend la valeur 1., * égal au nombre de celles qui utilisent une conjonction de coordination, l’indicateur prend la valeur 2, * supérieur au nombre de celles qui utilisent une conjonction de coordination, l’indicateur prend la valeur 3.

4e indicateur de formalité : Voix des verbes (f 4 ) : Dans un texte, si le nombre des verbes employés

à la voix active est : * supérieur au nombre de ceux employés à la voix passive, l’indicateur prend la valeur 1, * égal au nombre de ceux employés à la voix passive, l’indicateur prend la valeur 2, * inférieur au nombre de ceux employés à la voix passive, l’indicateur prend la valeur 3.

Figure

Tableau T.2: Grille d’analyse des textes produits par les élèves

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